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Le répertoire sublime des « Grands Motets » français : une superbe réalisation au disque de trois motets de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711 – 1772) par Gaétan Jarry pour le beau label Château de Versailles Spectacles

15juin

Le label Château de Versailles Spectacles poursuit son très beau travail de réalisation-réactualisation discographique des « Grands Motets » français de Henry Du Mont à Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville

_ pour le volume n°5 de sa collection « Grands Motets » : les volumes précédents ont été consacrés à des « Grands Motets » de Jean-Baptiste Lully (volumes n°1 et n° 4), Pierre Robert (volume n°2) et Jean-Philippe Rameau (volume n°4)… _

par un très réussi premier CD de « Grands Motets » français de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (Narbonne, 25 décembre 1711 – Paris-Belleville, 8 octobre 1772),

soit le CD « Grands Motets » CVS 063 _ comportant les Motets « In exitu Israel » (1753), Dominus regnavit » (1734) et « Cœli enarrant gloriam Dei » (1749)…  _ par Gaétan Jarry à la tête du Chœur et de l’Orchestre Marguerite-Louise

_ sur le travail de celui-ci, cf  mon article du 19 février dernier « « , à propos de son CD des « Grands Motets«  de Jean-Philippe Rameau (CD Château de Versailles Spectacles  CVS 052)… _

qui vient de paraître ce mois de mai 1022.

Entre 1734 et 1753, Mondonville a composé 9 « Grands Motets« ,

ainsi que 12 « Petits Motets« .

Avant cet enthousiasmant CD Château de Versailles Spectacles CVS 063 dirigé par Gaétan Jarry, qui vient tout juste de paraître,

figuraient dans ma discothèque trois CDs, respectivement parus en 1988 pour le label Hyperion, 1997 pour le label Erato, et 1997 encore pour le label Auvidis Astrée, sous les directions

d’Edward Higginsbottom (CD « De Profundis. Venite exultemus » Hyperion CDA66269) _ comportant « Venite Exultemus » et « De Profundis » _,

de William Christie (CD « Grands Motets » Erato 0630-1779-1-2) _ comportant « Dominus Regnavit« , « In exitu Israel » et « De Profundis«  : écouter ce CD ici _

et de Christophe Coin (CD « Grands Motets » Astrée E 8614) _ comportant « Cœli enarrant« , « Venite Exultemus » et « Jubilate Deo« 

Mais je m’aperçois aussi que manque à l’appel, paru, lui, en 2016, le CD Glossa « Grands Motets » de Mondonville, le CD GCD 923508,

par le Purcell Choir et l’Orfeo Orchestra sous la direction de Gÿorgy Vashegyi, qui comporte, lui, « Cantate Domino« , « Magnus Dominus« , « De Profundis » et « Nisi Dominis ædificavit« …

Le 13 juin dernier, sur son site Discophilia,

Jean-Charles Hoffelé a consacré une excellente chronique, joliment _ et très justement _ intitulée « Stupeur et tremblement« , à ce tout nouveau excellent CD Mondonville par Gaétan Jarry,

article que voici :

STUPEUR ET TREMBLEMENT

Avec ses Motets à grand chœur, Mondonville refermait brillamment _ oui ! en 1753 _ le grand livre du genre _ importantissime, musicalement, ouvert splendidement par Henry Du Mont (1619 – 1684), qui en a composé rien moins que 69, la musique de 26 d’entre eux nous étant accessible…

In exitu Israel _ de 1753 _, par lequel Gaétan Jarry et sa vaillante troupe ouvrent ce que j’espère _ et moi aussi… _ être le premier volume d’une série qui devrait se compléter des six autres motets (et qui sait, des Petits motets _ au nombre de 12 _ où les merveilles _ oui ! _ abondent), est l’un des plus saisissantes _ mais oui ! _ musiques du XVIIIe siècle français, son Intrada impérieuse, ses chœurs d’écho ouvrant les flots, son immense air de ténor (Montes exultaverunt) où Mathias Vidal transfigure _ parfaitement ! _ son chant, quel saisissement, qui trouve dans le geste épique de tous mieux qu’une interprétation, une élévation _ tout à fait : en une admirable douceur… Car Gaétan Jarry, derrière le théâtre pétri d’italianismes, n’oublie jamais la spiritualité du verbe comme celle de la musique _ oui _, donnant leur impact aux deux autres motets.

Le Dominus regnavit _ de 1734  _ imposa Mondonville au public du Concert spirituel et restera l’un de ses plus joués _ en effet… _ dans ses fastes où passe le souvenir du grand style de Delalande, sa roide ardeur est magnifiée par l’élan _ oui _ imprimé ici, alors que le ton plus élégiaque, la ferveur aérienne du Cœli enarrant gloriam Dei _ de 1749 _ fusent dans un arc-en-ciel de couleurs.

Album saisissant _ tout à fait ! _, qui rappelle le génie si singulier que le genre du motet aura imprimé aux audaces de bien des compositeurs, de Pierre Robert, de Madin, de Montigny, de Blanchard, moins connus que ceux de Du Mont, Lully ou Delalande, qui tous auront illustré les psaumes avec art, mais aucun n’y aura osé faire entrer à ce point le théâtre ! Splendeur ! _ oui !

LE DISQUE DU JOUR

Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772)
In exitu Israel (Psaume 113)
Dominus regnavit
Cœli enarrant gloriam Dei

Maïlys de Villoutreys, dessus
Virginie Thomas, dessus
Mathias Vidal, haute-contre
François Joron, taille
Nicholas Scott, taille
David Witczak, basse-taille

Chœur & Orchestre Marguerite Louise
Gaétan Jarry, direction

Un album du label Château de Versailles Spectacles CVS063

Photo à la une : Maurice Quentin de La Tour, Portrait du compositeur – Photo : © DR

Une superbe réalisation musicale, enthousiasmante donc, que ces interprétations-ci de Gaétan Jarry !

Ce mercredi 15 juin 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

La splendide délicatesse du toucher de Céline Frisch dans le répertoire tout en finesse jamais démonstrative du clavecin français du XVIIIe siècle : le parfait CD « L’Aimable » (CD Alpha 837)

29mai

Céline Frisch est une claveciniste hors-pair.

Son CD « L’Aimable« , le CD Alpha 837,

offre ainsi un florilège parfait du clavecin français du XVIIIe siècle, de François Couperin (1668-1733) à Claude-Bénigne Balbastre (1724-1799), et Michel Corrette (1707-1795).

Dans toute la  palette de sa tendresse, sa douceur, sa discrétion, son humilité jamais démonstratives.

À preuve,

la très élégante « L’Aimable« , de Joseph-Nicolas-Pancrace Royer (1703-1755).

J’éprouve pour ce qu’offre ce CD « L’Aimable » de Céline Frisch ce que j’ai récemment éprouvé pour ce qu’offre le CD « Little Books » de Francesco Corti _ cf mon article du 7 mai dernier : « «  _ :

l’impression d’une miraculeuse adéquation entre un répertoire bien spécifique, un instrument, et, surtout, un interprète saisi en état de grâce… 

Soit une rencontre assez rare…

Bravo !

Et écoutez bien les 4 extraits proposés ici…

Ce dimanche 29 mai 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

La grande joie de revoir et écouter Pascal Chabot, philosophe, et Karol Beffa, compositeur-interprète, au Festival Philosophia 2022 (« La Terre ») à Saint-Emilion…

28mai

Ce samedi 28 mai 2022,

je viens d’avoir la très grande joie de revoir et écouter, l’un au micro (en la salle des Dominicains), et l’autre au piano (au cloître des Cordeliers), pour le Festival Philosophia 2022 consacré à « la Terre« ,

mes amis le philosophe _ bruxellois _ Pascal Chabot _ cf le podcast de notre entretien du 20 septembre 2018, au Studio Ausone, à propos de son drame philosophique « L’homme qui voulait acheter le langage« ., paru aux PUF en septembre 2018… _

et le compositeur _ pianiste aussi, et admirable improvisateur ! _ Karol Beffa.

Pascal Chabot,

pour un dialogue avec Martin Legros sur le sujet d’une « Petite métaphysique de la Terre » _ à travers une petite histoire de points de vue, ou « visions« , de divers philosophes (Descartes (« Méditations métaphysiques« ), Merleau-Ponty (« Phénoménologie de la perception« ), Carl Sagan (« Une brève histoire du temps« ), David Abram (« Comment la Terre s’est tue« ), etc.) sur la Terre, appréhendée depuis la sensation primale de pieds plantés dans de la glaise, à « la petite bille bleue«  captée et saisie, depuis divers engins spatiaux (cf le récit de l’image qui ouvre, aux pages 11 à 14 du Préambule, l’excellent « Traité des libres qualités«  de Pascal Chabot, paru aux PUF en septembre 2019 ;

avec ce constat, un peu navré de ma part, de la persistance dans le public présent dans la salle, de préoccupations somme toute irrationnalistes ; auxquelles Pascal Chabot, au final, a très heureusement répondu par son choix de la référence au registre bien plus fiable et universel de l’ordre du droit… ;

et au passage, j’ai eu une pensée très émue pour l’éminentissime juriste du Droit international Mireille Delmas-Marty, qui fut une prestigieuse invitée du Festival Philosophia, le 29 mai 2010 (sur le thème de « L’Imagination« ), en cette même salle des Domininicains ; et qui vient tout récemment de quitter cette Terre, le 12 février dernier… ; cf mon article du 30 mai 2010 : « «  _ ;

et Karol Beffa,

improvisant sublimement au piano 95′ durant _ une performance d’abord physique, certes, mais surtout musicale absolument transcendante ! _ sur le génialissime _ « le plus beau film du monde« , selon François Truffaut ; et pareille appréciation demeure bien sûr inoubliable… _ film muet de Friedrich-Wilhelm Murnau (un film réalisé en 1927), « Aurore«  (à regarder en entier ici ; mais la bande-son présente ici en cette très bienvenue vidéo n’est pas due, cette fois, à la captation d’une improvisation au piano de Karol Beffa, mais à Hervé Mabille et son Mab Trio…) _ en remplacement du film muet, initialement prévu, mais techniquement indisponible, d’André Antoine,  « La Terre » (en 1921), d’après le roman éponyme d’Émile Zola:

une expérience inoubliable

_ et je connais le degré de joie qu’éprouve Karol à se livrer à de telles improvisations musicales, au piano, en regardant défiler le film, tout spécialement pour de tels chefs d’œuvre du cinéma muet, tel qu’« Aurore » de Murnau ; cf là-dessus, à propos justement de l’improvisation en musique, notre passionnant entretien à la Station Ausone le 25 mars dernier, autour de son superbe essai « L’autre XXe siècle musical« , aux Éditions Buchet-Chastel…

Et pour rejoindre, depuis Bordeaux, la belle cité médiévale de Saint-Émilion, par une splendide journée ensoleillée d’une fin mai qui ressemble tellement à l’été,

je m’étais aussi offert, en prélude enchanté !, le petit détour, depuis Branne, par le sublime panorama très verdoyant du fantastique méandre de la large et paisible Dordogne à Cabara _ un des plus beaux spectacles que peut offrir la douceur épanouie et sereine de la France ! _ ;

en pensant bien entendu à ce petit détour-rituel que ne manque pas d’accomplir, chaque année, en son été, mon amie Hélène Cixous _ cf la miraculeuse vidéo de notre entretien du 23 mai 2019 à propos de son « 1938, nuits« , paru aux Éditions Galilée le 24 janvier 2019 _  en rendant visite, depuis son domicile d’écriture des Abatilles, à Arcachon, à la magique tour de notre tendrement vénéré Montaigne…

Ce samedi 28 mai 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Jouir de la sublime tendresse des Messes de Johann Caspar Kerll (1627 – 1693)

25mar

Johann Caspar Kerll (Adorf, 9 avril 1627 – Munich, 13 février 1693) est un des grands compositeurs du Baroque germanique,

formé à Rome, vers 1640, auprès du merveilleux Giacomo Carissimi (1605 – 1674) _ et accessoirement, pour l’orgue, Girolamo Frescobaldi (1583 – 1643)… _qui fut aussi le maître romain de Johann-Jakob Froberger (1616 – 1667), mais aussi de Marc-Antoine Charpentier (1643 – 1704), ces génies musicaux de la sublime douceur…

Les messes de Kerll déploient ainsi une sublime infinie tendresse, qui nous console toujours aujourd’hui de presque tout.

Parmi les CDs de ma discothèque sont présentes les Messes suivantes de Kerll :

_ la « Missa Non sine quare« , dans le CD Symphonie SY 99171, par La Risonanza dirigée par Fabio Bonizzoni, en 1999 ;

_ la « Missa Nigra« , dans le CD Œhms OC 358, par la Neue Hofkapelle München dirigée par Gerd Guglhör, en 2004 ;

_ et la « Missa pro defunctis« , dans le CD Ricercar RIC 368, par Vox Luminis sous la direction de Lionel Meunier, en 2016.

En revanche, y font pour le moment défaut les Messes suivantes :

_ la « Missa Superba« , par l’Ensemble Balthasar Neumann sous la direction de Thomas Engelbrock, en le CD Hänssler 93.039, en 2001 ;

_ la « Missa Cujus toni« , par l’Ensemble Kitaredium, en le CD Euphonica EU 02, en 2006 ;

_ la « Missa Renovationi« , par le Knabenchor de Dresde, sous la direction de Matthias Jung, en le CD Cantate 58031, en 2009 ; 

_ et la « Missa In fletu solatium obsidionum Viennensis« , par le Cantus Köln et le Concerto Palatino sous la direction de Konrad Junghänel, en le CD Accent ACC 24286, en 2013.

Johann-Caspar Kerll : un compositeur majeur à redécouvrir bien attentivement…

Ce vendredi 25 mars 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Servir vraiment les Grands Motets de Delalande : la splendide douceur sublime réussie par Olivier Schneebeli…

05mar

En forme de suite à mon article du 16 février dernier « « , dans lequel j’exprimais ma déception à l’égard des derniers enregistrements discographiques de quelques uns des si beaux « Grands Motets » de Michel-Richard de Lalande _ en l’occurrence le tout récent CD de Sébastien Daucé et son ensemble Correspondances pour Harmonia Mundi, et celui, un peu plus tôt, de Vincent Dumestre et son Poème Harmonique pour Alpha, en 2018 _,

je veux dire que la direction d’Olivier Schneebeli en son CD « Grands Motets« , enregistré en la Chapelle Royale du Château de Versailles au mois de juillet 2017, et publié en 2018 par le label Glossa (GCD 924301), vient combler toutes mes espérances, comme l’on fait ses enregistrements des « Grands Motets » de Pierre Robert, successivement pour le label K617 en 2008 (K617215), et le label Château de Versailles – Spectacles en 2021 (CVS051).

Pour des raisons qui m’échappent encore (!), j’avais manqué ce CD Delalande/Schneebeli de Glossa lors de sa parution en 2018.

Mais ayant dare-dare commandé de CD, et venant de le recevoir

et de l’écouter,

je veux ici témoigner ici de mon entière satisfaction à l’écoute d’aussi parfaites interprétations d’aussi splendides œuvres de Delalande, que sont ici les Motets « Venite, exultemus Domino » (S. 58), « De profundis«  (S. 23) et « Dominus regnavit » (S. 65) ;

après ces autres Motets de Delalande que sont « Beati quorum remissæ sunt » (S. 5), « Quam dilecta » (S. 12) et « Audite cæli quæ loquor » (S. 7) enregistrés par ce même Olivier Schneebeli à Versailles en 2002.

Ces « Grands Motets » de Michel-Richard Delalande (1657 – 1726), tout comme les « Grands Motets » de Pierre Robert (1622 – 1699),

nous font toucher à la quintessence de la douceur splendidement renversante du sublime art français à son sommet…

Merci !!!

Ce samedi 5 mars 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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