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Comment passer de l’écoute d’un CD enchanteur à un CD qui ne souffre pas trop de la comparaison ? D’interprétations de Domenico Scarlatti (1685 – 1757) à des interprétations d’Hélène de Montgeroult (1764 – 1836), compositrice toute de fraîcheur et vitalité, entre Mozart et Mendelssohn…

02oct

C’est toujours une difficulté pour le mélomane discophile de passer d’une écoute enthousiaste d’un CD _ tel le CD Arcana A 568 « Domenico Scarlatti – A Man of Genius – Sonatas 1752-1753 » du merveilleux claviériste qu’est Francesco Corti (cf mon article d’hier 1er octobre « « )…à l’écoute d’un CD suivant,

et consacré à l’œuvre d’un compositeur qui supportera de passer immédiatement, en l’occurrence, après un génie aussi exceptionnel que le merveilleux Domenico Scarlatti (Naples, 1685 – Madrid, 1757)…

Eh bien ! la surprise toute récente d’une écoute au vol, sur mon autoradio, en allant faire mes courses un matin de cette semaine, sur l’antenne de France-Musique, d’extraits d’un CD d’Elisabeth Pion _ j’ai retenu le nom de l’interprète _ interprétant sur un très beau piano-forte des œuvres de la compositrice Hélène de Montgeroult (Lyon, 2 mars 1764 – Florence, 20 mai 1836), m’a convaincu de me mettre à la recherche d’exemplaires de CDs de cette compositrice jusqu’ici inconnue de moi…

Ainsi,

si je n’ai pas encore réussi à dénicher ce CD Atma Classique ATM 2885 « Amadeus et l’Impératrice » d’Elisabeth Pion,

au moins, ai-je pu mettre la main, d’une part, sur le CD Seulétoile 09 « Hélène de Montgeroult – Portrait d’une compositrice visionnaire« , de Marcia Hadjimarkos, piano-forte, Beth Taylor, mezzo-soprano, et Nicolas Mazzoleni, violon _ enregistré à Pressy-sous-Dondin, en Bourgogne, du 12 au 16 septembre 2022 _,  et d’autre part, le triple album Brilliant Classics 96247 « Hélène de Montgeroult – Complete Piano Sonatas« , de Simone Pierini, sur un très beau piano-forte J. Haselmann (ca première décennie du 19e siècle) _ enregistré du 15 au 17 juin 2021, à Monte Compatri, en Italie.

Une musique séduisante et toute de fraîcheur, et les deux fois interprétée avec grâce et jubilation sur de superbes instruments tout à fait idiosyncrasiques pour servir cette musique peu courrue,

et dont l’écoute, via ces CDs, ne pâtit absolument pas, toutes proportions bien sûr gardées, de suivre l’écoute _ enchanteresse pour moi _ du CD de Domenico Scarlatti servi si merveilleusement par ce magicien qu’est Francesco Corti…

Et sur ces deux très réussies réalisations discographiques, 

j’ai pu trouver, en cherchant un peu sur le Net, ces deux articles suivants,

du 6 octobre 2023, sous la plume de Christophe Huss : « Hélène de Montgeroult. Sonates pour piano, Simone Pierini« , pour Le Devoir, de Montréal ;

et du 10 décembre 2023, sous la plume de Jean Lacroix : « Hélène de Montgeroult, sur un pianoforte carré d’Antoine Neuhaus« , pour le magazine belge Crescendo…

Hélène de Montgeroult. Sonates pour piano, Simone Pierini

Alors que cette fin de semaine Arion, Mathieu Lussier et la pianiste Élisabeth Pion présenteront _ en concert _ un Concerto pour piano d’Hélène de Montgeroult (1764-1836), les enregistrements de la musique pour piano de cette dernière se multiplient. Cette compositrice, assurément parmi les plus intéressantes _ voilà… _ révélées ces dernières années, nous avait été dévoilée par Edna Stern. La pianiste avait opéré des choix pour montrer comment Montgeroult, à partir du classicisme, pouvait évoquer parfois Scarlatti _ nous y voici !!! _ et annoncer Schubert. Une nouvelle façon d’explorer est de tout prendre et de faire son choix soi-même. La possibilité est offerte par deux intégrales des 9 Sonates pour piano de Montgeroult désormais disponibles : l’une de Nicolas Horvath parue en novembre 2021 chez Grand Piano ; et l’autre de Simone Pierini. Différence majeure et notable : l’instrument, un Steinway capté de manière assez dure pour Horvath, et un superbe pianoforte, conçu entre 1800 et 1810 par Haselmann, pour Pierini. Deux pianistes compétents, mais une bonne dose de charme _ oui, oui, oui ; et c’est incontestable ! _ supplémentaire ici _ écoutez ici les podcasts de ces 3 CDs.

Hélène de Montgeroult, sur un pianoforte carré d’Antoine Neuhaus

LE 10 DÉCEMBRE 2023 par Jean Lacroix

Hélène de Montgeroult (1764-1836) : Onze Études pour la main droite, pour la main gauche ou pour les deux mains, pour pianoforte ; Six Nocturnes à voix seule avec accompagnement de pianoforte ; Sonate en la mineur pour forte piano avec accompagnement de violon op. 2 n° 3.

Marcia Hadjimarkos, pianoforte ; Beth Taylor, mezzo-soprano ; Nicolas Mazzoleni, violon.

2022.

Notice en français.

61.50.

Seulétoile SE09.

L’intérêt pour Hélène de Montgeroult s’est développé depuis 2006, lorsque le musicologue français Jérôme Dorival a publié à Lyon, chez Symétrie, une biographie consacrée à cette compositrice d’origine aristocratique qui échappa à la guillotine lors de la Terreur, en improvisant sur La Marseillaise devant le tribunal révolutionnaire, avant d’être la première femme à devenir professeur de piano au Conservatoire de Paris. Ces deux dernières décennies, plusieurs pianistes se sont intéressés à ses nombreuses Études, écrites entre 1788 et 1812 et publiées en 1816 dans son Cours complet pour l’enseignement du fortepiano. Bruno Robillard (2006), Nicolas Stavy (2009), tous deux pour Hortus, Edna Stern (2017, Orchid Classics) ou Clare Hammond (2021, BIS) en ont proposé une sélection.

Le présent enregistrement, sous-titré « Portrait d’une compositrice visionnaire », consiste en une approche différente. Dans une esquisse biographique insérée, Jérôme Dorival précise : Aucun enregistrement de la musique de Montgeroult sur un piano de son temps n’ayant encore été réalisé, il était donc urgent de le faire, et le choix d’un pianoforte carré français du début du XIXe siècle se révèle très judicieux, parce qu’il est vraiment contemporain de sa musique _ voilà _ et parce que les destinataires de ses œuvres jouaient ce genre de pianos. C’est à cette tentative d’authenticité que s’est attelée la Française d’origine américaine Marcia Hadjimarkos, qui a été l’élève de Jos van Immerseel au milieu des années 1990, et s’est spécialisée dans les instruments anciens. Son programme d’Études de Montgeroult recoupe un peu celui de Clare Hammond (quatre morceaux), mais, parmi les onze pièces qu’elle propose, trois sont enregistrées pour la première fois.


C’est un pianoforte carré de 1817 d’Antoine Neuhaus, natif de Vienne, installé à Paris en 1809, où il exerça jusqu’en 1827, qui a été choisi. Comme l’explique Matthieu Vion, son restaurateur en 2021, il n’existe que deux instruments de la production de Neuhaus qui soient connus. On lira la description par Vion de celui qui a été retenu ici (photographie en couleurs), les détails concernant le meuble, la mécanique et les registres. On découvrira, grâce aux détails fournis dans une longue note par Marcia Hadjimarkos, qu’il dispose de quatre pédales activant quatre registres, à savoir la pédale forte, le jeu de luth, le jeu céleste et le jeu de basson, et les considérations que l’artiste en déduit quant à son propre choix, notamment pour l’utilisation de la pédale. La variété d’effets et de couleurs que l’on peut obtenir en associant un toucher sensible aux différents registres du piano carré permettent de produire une riche palette sonore et d’évoquer une multitude d’atmosphères et d’émotions _ voilà qui est intéressant.

Le mélomane est ainsi transporté _ oui _ dans un univers expressif, débordant de noble vitalité _ oui, oui _, que Marcia Hadjimarkos sert avec une souplesse de chaque instant _ absolument ; écoutez-ici les podcasts de ce CD. Les études choisies montrent l’éventail de ces « leçons », à destination des deux mains, de la main droite ou de la main gauche, Montgeroult, selon son habitude pédagogique, ajoutant une précision quant à chaque contenu : « pour bien accorder le chant avec l’accompagnement » ; « pour les notes pointées » ; « pour la difficulté du ton », etc. L’interprète signale encore que les études sont souvent écrites dans un style plus romantique que classique, préfigurant ainsi les pages de compositeurs comme Schubert, Mendelssohn, Schumann ou Chopin. Les propositions de Clare Hammond, pour BIS, sur un Steinway qui soulignait les audaces harmoniques, et celles de Marcia Hadjimarkos, dans sa recherche d’authenticité, feront bon ménage côte à côte dans une discothèque.

L’intérêt de cet album consiste aussi dans les compléments aux études. Montgeroult a souvent évoqué l’art du chant dans son Cours complet et était attirée par l’art vocal italien. Pourtant, sa production dans ce domaine est des plus minimes : les six Nocturnes à voix seule avec accompagnement de piano, la plupart sur des textes de Métastase autour de l’amour, sont gravés ici pour la première fois. Si l’on y ajoute la Sonate en fa mineur pour fortepiano avec accompagnement de violon qui figure en fin d’album, on aura fait le tour de sa musique de chambre, autre pan, limité mais non négligeable, qui rappelle notamment que cette aristocrate, qui tenait salon parisien, joua souvent avec des violonistes, comme Giovanni Battista Viotti. La mezzo-soprano Beth Taylor et le violoniste Nicolas Mazzoleni sont de dignes partenaires _ oui _ de Marcia Hadjimarkos.

Son : 9  Notice : 10  Répertoire : 9  Interprétation : 10

Jean Lacroix

De bien belles découvertes, tout à fait jouissives, et un peu hors des sentiers battus et rebattus :

entre Scarlatti (1685 – 1757) et Mozart (1756 – 1791), et Mendelssohn (1809 – 1847) et Chopin (1810 – 1849) _ je veux parler bien sûr de leurs styles… _, si l’on veut grosso modo situer Hélène de Montgeroult (1764 – 1836) et son œuvre singulière _ et son piano-forte… _ dans l’histoire de la musique.

Ce mercredi 2 octobre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Dans la filiation des Vents mozartiens, avec une pointe d’esprit plus acide : quelques oeuvres pour Vents de Bohème-Moravie de l’Entre-Deux-Guerres-Mondiales (1924 et 1929)…

10nov

C’est dans la filiation des Vents _ telle la merveilleuse « Gran Partita« , mais aussi des pièces beaucoup plus légères et très plaisantes… _ de ce Mozart qui s’est, d’ailleurs, tellement plu à Prague,

que l’Orsino Ensemble (avec l’apport de la clarinette de Peter Sparks, du basson de Llinos Owen, et du piano de James Baillieu _ tiens, tiens, le revoici, cet excellent pianiste... _) vient nous offrir un très plaisant « Echoes of Bohemia – Czech Music for Wind« , le CD Chandos CHSA 5348,

comportant,

outre le « Quintette » Op. 88 N°2 (de 1811-17) d’Antoine Reicha (Prague, 26 février 1770 – Paris, 28 mai 1836), trois œuvres de compositeurs tchèques composées en 1924 :

_ »Mladi« , de Leos Janacek (Hukvaldy, 3 juillet 1854 – Ostrava, 12 août 1928),

et 1929 :

_ le « Quintette«  Op. 10 de Pavel Haas (Brno, 21 juin 1899 – Auschwitz, 17 octobre 1944),

_ ainsi que le « Sextuor » H 174 de Bohuslav Martinu (Polička, 8 décembre 1890 – Liestal, 28 août 1959) ;

composées au mitan _ du moins pour nous… _ de l’entre-deux-guerres-mondiales…

Trois œuvres à la fois emplies d’un vent rapide et frais de joyeuse gaieté _ à la Mozart _, mais aussi mâtinées de pointes d’acidité et de quelques accents d’inquiétude morose ou narquoise _ un peu à la Gustav Mahler (Kaliště, 7 juillet 1860 – Vienne, 18 mai 1911), ce viennois qui a passé son enfance à Iglau (aujourd’hui Jihlava) en cette Moravie où paradaient festivement de martiales fanfares, aux échos si fréquents dans sa marquante musique…

Ces années 1924 et 1929, la patrie de ces musiciens se nommait « Tchécoslovaquie« .

Un CD original et bien intéressant,

qui nous touche par ces divers accents-là, entremêlés et fondus.

Ce vendredi 10 novembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : la fraîche Vilanelle qui ouvre les somptueuses Nuits d’été de Berlioz, par Régine Crespin

23mai

Parmi les joies que donne la musique française,

les six somptueuses Nuits d’été d’Hector Berlioz

(La-Côte-Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869)

constituent la merveilleuse ouverture du genre de la mélodie française

_ que ce soit avec accompagnement de piano, ou d’orchestre : quel prodigieux chef d’œuvre, d’emblée ! _,

en septembre 1841,

sur six poèmes de Théophile Gautier, réunis dans un recueil intitulé La Comédie de la mort

La plus joyeuse de ces six somptueuses mélodies des Nuits d’été,

est, probablement, la première d’entre elles, Vilanelle, qui ouvre le bouquet,

au futur _ des promesses du printemps _, puis au présent _ de l’invitation à la jouissance actuelle _ :

Quand viendra la saison nouvelle,
Quand auront disparu les froids,
Tous les deux, nous irons, ma belle,
Pour cueillir le muguet aux bois ;
Sous nos pieds égrenant les perles
Que l’on voit au matin trembler,
Nous irons écouter les merles
          Siffler.

Le printemps est venu, ma belle,
C’est le mois des amants béni,
Et l’oiseau, satinant son aile,
Dit des vers au rebord du nid.
Oh ! viens donc sur ce banc de mousse
Pour parler de nos beaux amours,
Et dis-moi de ta voix si douce :
          Toujours !

Loin, bien loin, égarant nos courses,
Faisons fuir le lapin caché,
Et le daim au miroir des sources
Admirant son grand bois penché ;
Puis chez nous, tout heureux, tout aises,
En paniers enlaçant nos doigts,
Revenons rapportant des fraises
          Des bois.

Et j’ai choisi, pour en savourer peut-être au mieux tout le suc,

l’interprétation voluptueuse de l’art de dire (et chanter),

et de la voix toute de soie,

de la grande Régine Crespin

en son célèbre _ à très juste titre _ CD Decca 417813-2,

avec l’Orchestre de la Suisse Romande, et sous la direction d’Enest Ansermet,

enregistré à Genève en septembre 1963.

Cet art est royal…

J’aime beaucoup, aussi, une prise live, au concert, à Londres, le 14 mai 1975,

de la très grande Janet Baker, sous la direction de Carlo Maria Giulini,

en un CD BBC Legends 40772, paru en 2001.

Ce vendredi 22 mai 2020, Titus Curiosus, Francis Lippa

L’art d’interpréter des transcriptions d’oeuvres de Beethoven, de Cyprien Katsaris : l’exemple des transcriptions pour piano seul des Sonates pour piano et violon « Le Printemps » et « A Kreutzer »

25fév

Le 13 février dernier,

en mon article ,

j’avais fait part de mon vif intérêt _ a priori, alors _

pour le coffret A chronological Odyssey Beethoven

_ un coffret de 6 CDS Piano 21, P21 060-N _,

qu’il me tardait d’écouter…

On connaît la qualité des interprétations

des transcriptions (par Liszt) des 9 Symphonies de Beethoven

déjà données par Cyprien Katsaris _ chez Teldec Classics, en 1990.

Cette fois,

Cyprien Katsaris se penche de très près sur l’histoire du travail de composition de Beethoven,

entre 1787 et 1827 ;

et principalement en la  période

entre 1799 (avec la Sonate pour piano n°10, en sol majeur, Op. 14 n° 2)

et 1809 (avec la Sonate pour piano n°24, en fa dièse majeur, Op.78, « À Thérèse »

Eh ! bien, 

il se trouve que je suis particulièrement séduit

par les interprétations des transcriptions pour piano seul

des Sonates pour violon et piano n°5, en fa majeur, Op. 24, « Le Printemps » (de 1800-1801)

_ transcription réalisée par Louis Winkler ; donnée dans le CD n°3 _,

et n°9, en la majeur, Op. 47, « À Kreutzer » (de 1803)

_ transcription anonyme pour les mouvements I et III, et réalisée par Carl Czerny pour le mouvement n°2 ; donnée dans le CD n°5.

Est-ce dû à un soin particulier _ mélodique, notamment _ porté par Beethoven

à cette série d’œuvres pour le piano et le violon ?


Peut-être.

Quelle séduction en tout cas,

ici sous les doigts virevoltants _ et sans affèterie _ de Cyprien Katsaris…

Et quelle leçon _ non didactique ! _ d’attention _ rendu si merveilleusement perceptible à l’auditeur ; et dans le plus grand naturel, surtout… _

au détail si précieux _ tout frais au sortir de l’improvisation…de l’œuvre de composition

du génie beethovenien…

Bravo !

Ce mardi 25 février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Parmi les interprètes de Beethoven au piano : Eduardo del Pueyo _ l’exemple de la Waldstein : pas assez d’emportement !

15fév

Ayant sous la main le coffret Decca Eloquence _ 484 0193 _ de 5 CDs d’Eduardo del Pueyo

(Saragosse, 29 août 1905 – Bruxelles, 9 novembre 1986)

de l’intégrale de ses enregistrements pour Philips,

au sein duquel figurent 7 Sonates de Beethoven,

les Sonates n° 8  (« Pathétique« ), 14 (« Clair de lune »), 18 (« La Chasse« ), 21 (« Waldstein« ), 23 (« Appassionata« ), 26 (« Les Adieux« ) et 29 (« Hammerklavier« ),

je choisis de commencer mon écoute

par l’emblématique _ à mes oreilles _ « Waldstein« 

_ enregistrée, en stéréo, à la Bachzaal, à Amsterdam, en septembre 1959…

Cette « Waldstein » de 1959 pour Philips d’Eduardo del Pueyo

sonne un peu trop apollinienne à mon goût

_ et cela, en ses trois mouvements : pas assez emportés,

voire parfois exaspérés ! _

et ne comporte pas assez la touche _ variable, bien sûr, d’une œuvre à l’autre _ de colère

qui constitue à mes oreilles un trait idiosyncrasique essentiel

de tout l’œuvre beethovenien.

Mon impression

_ pas assez d’emportement du pianiste ! _

est identique à propos de la « Hammerklavier« 

_ enregistrée, en mono, en la Petite Salle du Concertgebouw d’Amsterdam, en mai 1958.

En son article du 21 juin 2019 sur le site ResMusica, intitulé Le legs Philips d’Eduardo del Pueyo enfin disponible,

l’excellent Maciej Chizinski indique, lui, à propos de cette « Waldstein« – là, très précisément ceci :

 

« le pianiste fait preuve d’un toucher cristallin, résultant probablement d’un usage relativement restreint de la pédale droite. Le finale, tout à la fois solennel et chantant, impressionne par la rondeur du timbre, ainsi que la limpidité des textures dûment maîtrisée, et pourtant frappée au sceau de la fraîcheur, la virtuosité et l’énergie« 

_ « fraîcheur, virtuosité, énergie«  : voilà ce que j’aurais personnellement aimé ressentir, mais n’ai hélas pas éprouvé…

En revanche, c’est tout à fait ce que je ressens

en écoutant et la « Waldstein » et la « Hammerklavier » de Paul Badura-Skoda

en son The Complete Pianos Sonatas played on period instruments,

un merveilleux coffret A 203 (de 9 CDs) que vient de nous offrir le label Arcana…

Ce samedi 15 février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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