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Un « Ravel plus magique que jamais », celui de François-Xavier Roth et les Siècle, Cédric Tiberghien et Stéphane Degout, justement célébré en sa lumineuse évidence par Crescendo…

25juin

Pour continuer l’élan Ravel de mon article d’hier «   » ;

ainsi que mes articles «  » du 31 mai 2022 ;

« « , du 12 août 2020 ;

et «  » du 27 mars 2018 ;

voici un nouvel article très justement enthousiaste,

intitulé « Ravel plus magique que jamais avec Cédric Tiberghien, François-Xavier Roth et les Siècles« ,

sur le blog Crescendo, et sous la signature de Parice Lieberman, en date d’hier 24 juin 2022,

 

célébrant le bonheur évident du merveilleux CD « Maurice Ravel Concertos pour piano Mélodies » _ le CD Harmonia Mundi HMM 902612.

Ravel plus magique que jamais avec Cédric Tiberghien, Francois-Xavier Roth et Les Siècles

LE 24 JUIN 2022 par Patrice Lieberman

Maurice Ravel(1875-1937) : Concerto pour piano, Concerto pour la main gauche, Pavane pour une infante défunte, Mélodies. Cédric Tiberghien, piano ;  Stéphane Degout, baryton, Les Siècles, direction : François-Xavier Roth. 2022.  73’52 – Textes de présentation en français et anglais.  Harmonia Mundi HMM 902612

 

 

 

Ce n’est pas tous les jours qu’un nouvel enregistrement vient revendiquer une place en haut de classement dans une discographie aussi riche que celle des concertos pour piano de Ravel _ de fait…  Est-ce à dire que le collectionneur devrait se débarrasser des précieuses versions Michelangeli/Gracis et Argerich/Abbado du Concerto en sol ? Ou du témoignage historique de Perlemuter/Horenstein ? Ou des deux gravures dirigées par Pierre Boulez avec en solistes Krystian Zimerman et Pierre-Laurent Aimard (ce dernier parfait dans le Concerto pour la main gauche, mais un peu guindé dans celui dit en sol) ? Ou des excellents Collard/Maazel ? Certes, non. Mais cette nouvelle version est désormais à compter au nombre des meilleures _ voilà.  D’autant plus, qu’elle propose le premier enregistrement des éditions révisées Ravel Edition de ces deux partitions concertantes _ oui _, éditions révisées auxquelles Cédric Tiberghien a pris part comme membre du comité de lecture.  Une évidence musicale et éditoriale !

Ce qui fait si fortement pencher la balance en faveur de ce nouveau venu, c’est l’extraordinaire clarté _ oui ! _ et la mise en avant des inouïes richesses orchestrales de ces partitions obtenues par la direction fouillée et analytique (mais certainement pas clinique) du chef _ oui ! _, alliée aux superbes timbres des instruments d’époque _ voilà ! _, à commencer par les fabuleuses sonorités des vents, si authentiquement français _ c’est très juste. Si on y ajoute la chaleur des cordes en boyau des archets des Siècles et l’oreille infaillible du chef, on obtient un tissu orchestral d’une rare transparence _ oui _ qui permet mieux que jamais d’apprécier l’originalité de l’écriture et de l’instrumentation de Ravel _ les deux ! _, écrin parfait pour un soliste tout simplement inspiré _ lui aussi.

La prestation de Cédric Tiberghien serait d’ailleurs remarquable sur un piano actuel, mais le choix d’un beau Pleyel « Grand Patron » de 1892 (hélas, non représenté dans l’excellent livret) est vraiment à saluer _ parfaitement ! Le caractère et la sonorité de cet instrument sont à mille lieues des monstres de puissance et d’homogénéité que sont devenus les pianos de concert contemporains. On est charmé ici par la clarté _ oui, oui _ de l’instrument, par ces basses sans lourdeur, ce médium soyeux, ces aigus cristallins et légèrement percussifs si typiques de ce grand facteur. C’est ainsi que dans l’Adagio assai du Concerto pour piano, le timbre de l’instrument permet d’éviter la lourdeur mécanique qu’on constate si souvent à la main gauche dans le soliloque d’ouverture du piano que Tiberghien construit -comme l’ensemble du mouvement- avec patience, délicatesse et imagination _ oui. Et que dire des superbes interventions des vents dont l’imbrication avec le piano est tout simplement parfaite ? Magnifiquement joué par Stéphane Morvan, le cor anglais Lorée de 1890 -ni nasillard, ni trop vibré- dialogue merveilleusement avec le soliste. Mais tant d’autres détails sont perçus avec une totale clarté _ encore _, comme les harmoniques de harpe qui semblent venues d’un autre monde dans un premier mouvement où à certains moments l’orchestre sonne comme un gamelan. La façon dont les bois, vifs et moqueurs, dialoguent avec un piano hyperactif et transparent dans le Presto est un régal _ absolument délectable. 

Toutes les qualités du soliste, de l’orchestre et du chef se retrouvent bien sûr également dans le Concerto pour la main gauche. Dès l’entrée menaçante du contrebasson, la transparence des timbres orchestraux est une merveille. Après l’introduction cataclysmique menée de main de maître par Roth, Tiberghien saura tout au long de l’œuvre faire preuve autant de fermeté que de délicatesse  _ les deux _ (et le beau Pleyel n’y est pas pour rien _ en effet ! _), et ce jusqu’à l’apothéose finale de l’œuvre.

Après avoir brillé dans les concertos, Cédric Tiberghien offre en guise de bis la si galvaudée Pavane pour une infante défunte, rendue ici avec dans une atmosphère de rêverie un peu parfumée _ oui _ quoique sans minauderie aucune.

Le pianiste se montre aussi un accompagnateur de choix pour le baryton Stéphane Degout -invariablement viril, ferme _ oui _, à la voix chaude _ et grave _, à l’articulation claire _ toujours, comme c’est absolument nécessaire… _ et au vibrato bien mené- dans trois cycles de mélodies de Ravel. Dans Don Quichotte à Dulcinée, on apprécie particulièrement la belle réussite des artistes dans l’hispanisante Chanson à boire qui clôture le cycle. Les Deux Mélodies hébraïques sont autant de réussites. Le Kaddisch est interprété avec beaucoup de dignité et en évitant l’émotion facile, alors que l’Enigme éternelle est rendue avec une vraie simplicité dépourvue de toute ironie.

Stéphane Degout aborde les Trois poèmes de Stéphane Mallarmé _ ces chefs d’œuvre… _ sans préciosité dans ce cycle destiné à l’origine à une mezzo-soprano, alors que Tiberghien ne fait pas vraiment regretter l’ensemble de neuf musiciens de la partition originale, surtout dans l’exquis halo de piano _ oui _ de Soupir. Et c’est sur la belle mélodie de jeunesse Sainte (toujours sur texte de Mallarmé) que les deux complices mettent le point final à une superbe _ et enthousiasmante, voilà ! _ parution.

Son 10 – Livret 10 – Répertoire 10 – Interprétation 10

Patrice Lieberman

Bravo, et un très grand merci !

Le génie ravélien est ici parfaitement offert à percevoir, en sa plus lumineuse évidence, ombres comprises, à notre écoute…

Ce samedi 25 juin 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’inespérée fécondité de la multiplicité des connexions des pistes entrecroisées d’une enquête à partir et à propos de presque rien…

09mar

À force de lancer, et puis multiplier, jour après jour, les pistes dynamiques d’enquête,

et surtout de tisser un réseau de plus en plus fin d’interconnexions entre ces multiples et très variées pistes ouvertes,

des éventualités de solutions commencent de s’esquisser à des questions qui, ainsi, viennent d’elles-mêmes se former, peu à peu prendre consistance, et même s’imposer, prendre chair ;

en ce de plus en plus dense lacis qui ainsi se tisse.

En y réfléchissant,

je m’aperçois que les figures les plus difficiles à identifier, à partir des données rencontrées, et peu à peu juxtaposées,

et connectées,

concernent des identités féminines ;

quand les faire-part _ de décès, principalement _ choisissent le plus souvent _ heureusement pas toujours… _ de donner seulement des noms et des prénoms d’hommes,

ne présentant les femmes _ le plus souvent sans prénom, elles… _ que comme les épouses (« Mme et M. Léopold Untel« ), voire les veuves (« Mme Vve Achille Untel« ), de leurs maris…

D’où les questions que continuent de me poser les identités, par exemple, de « Mme Vve Paul Bonopéra« , ou « Mme Vve Louis Gentet, née Wachter« , à Orléansville, vers 1920,

afin de parvenir à faire une plus complète lumière sur la constellation familiale _ chaleureuse _ qui s’est tissée autour des trois neveux _ Amédée et Gaston Ducos du Hauron, ainsi que Raymond de Bercegol _ de Louis Ducos du Hauron,

le créateur de « la photographie de couleurs »

_ puisque c’est une un peu plus précise connaissance de son vital entourage familial qu’il m’intéressait d’approcher un peu,

et de faire revivre…

Et c’est tout un monde « d’avant » qui vient ainsi re-surgir : le monde d’avant la seconde guerre mondiale ;

et plus particulièrement, pour ce qui concerne l’Algérie d’entre 1830 et 1940,

le monde de cette France bien spécifique qu’était la France de l’Algérie ;

et plus spécialement, comme cela ressort, à travers le prisme éminemment sensible de la petite ville d’Orléansville,

et sa proche région…

Car c’est aussi, depuis que je m’y focalise plus particulièrement, ce « monde » de la petite ville d’Orléansville,

qu’ont imperceptiblement marqué d’une impalpable empreinte,

les Gentet, les Rey, les Gadel, les Wachter, les Confex,

de même que les Bonopéra et les Morand de la Genevraye, ou les Girot, qui y ont vécu, séjourné, travaillé ;

liés qu’ils sont, familialement, à la « branche algérienne » des agenais Ducos du Hauron,

via Amédée Ducos du Hauron (Agen, 1866 – Alger, 1935)…

Et je suis tout spécialement ému que cette bien modeste évocation-là trouve _ presque miraculeusement _ à rencontrer un peu, aussi, l’attention sensible de quelques lecteurs,

qui _ par quel prodige ? _ y croisent les ombres chères de maintenant lointains parents proches de s’effacer des mémoires ;

éclairées de l’énigmatique mais perceptible aura de quelques secrets assez bien enfouis, et presque complètement oubliés…

Ce mardi 9 mars 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

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