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Louis Ducos du Hauron (Langon, 1837 – Agen, 1920), un cadet de Gascogne inventeur (à Lectoure, en 1868) de la « photographie de couleurs »

04déc

À la recherche d’un peu plus de précisions sur le parcours _ d’abord géographique _ d’inventeur

de Louis Ducos du Hauron (Langon, 1837 – Agen, 1920),

je suis tombé sur un très remarquable site _ agenais _

des Amis de Louis Ducos du Hauron « inventeur de la photographie couleur« ,

très justement intitulé « Un Inventeur majeur de la photographie » ;

et comportant une passionnante série de 11 très détaillés articles…

Je les liste ici,

en commençant par les 7 articles concernant la biographie personnelle de Louis Ducos du Hauron :

_ Introduction

_ Sa jeunesse dans le Sud-Ouest

_ Sa période algéroise

_ Sa période parisienne

_ Sa retraite à Agen

_ Succès et déconvenues

_ Épilogue

Puis 4 autres articles se focalisant plus spécialement sur ses inventions :

_ La photo avant Louis Ducos du Hauron

_ Louis Ducos du Hauron et la photographie couleur

_ Le cinéma et Louis Ducos du Hauron

_ Louis Ducos du Hauron : ses autres inventions

Ainsi qu’une douzième intéressante rubrique

à propos des actualités de cette association des Amis de Louis Ducos du Hauron :

_ Actualités de l’Association

Soit une mine de renseignements extrêmement précieux,

et magnifiquement agrémentés d’une merveilleuse série de photographies documentaires,

dont _ surtout ! _ de nombreuses splendides photographies originales en couleurs de Louis Ducos du Hauron lui-même !!!

Bien sûr,

c’est au parcours _ de Langon à Agen, en passant par Libourne, Agen,  Tonneins, Auch et Agen : au fil des affectations de son père Jérôme, fonctionnaire aux Contributions indirectes, jusqu’à la mort de celui-ci, à Auch, le 14 octobre 1863 ; puis, ensuite, au fil des affectations de son frère Alcide, magistrat : à Agen, en 1864, Lectoure, en 1866, puis à nouveau Agen en 1869… _ de ce cadet de Gascogne qu’est Louis Ducos du Hauron _ né à Langon (Gironde) le 8 décembre 1837 et décédé à Agen (Lot-et-Garonne) le 31 août 1920 ; demeuré célibataire _,

que je me suis d’abord intéressé ;

ainsi qu’à celui des membres de sa famille _ de Gironde, du Lot-et-Garonne et du Gers, principalement _,

son frère aîné Alcide _ né à Coutras (en Gironde) le 29 juin 1830, et décédé à Savigny-sur-Orge le 13 mai 1909 ; le 11 septembre 1864, au Temple-sur-Lot (Lot-et-Garonne), Alcide avait épousé Marie-Césarine de Fourcauld, née en cette ville le 3 février 1841 _, auquel toute sa vie Louis est demeuré attaché _ Alcide, magistrat, a officié comme juge suppléant à Agen en 1864, puis à Lectoure (Gers), en 1866, puis à nouveau à Agen en 1869, comme juge au tribunal de première instance ; avant sa nomination de conseiller à la cour d’appel d’Alger à partir de 1881 ; son épouse et ses 4 enfants ne le rejoindront  à Alger qu’en 1883 ; et son frère encore un an plus tard, en 1884… _,

sa sœur cadette Berthe _ née à Libourne (en Gironde) le 23 janvier 1842, et épouse de Fabien Onézime de Bercegol à Agen : le couple aura au moins un fils, Raymond Camille Marie, né à Lamothe-Landerron, en Gironde, le 4 février 1869… _,

et d’abord, bien sûr, ses parents :

Jérôme Ducos du Hauron _ né à Bordeaux le 6 juin 1799 et décédé à Auch le 14 octobre 1863 _

et son épouse Marguerite Boivin _ née à Coutras le 6 octobre 1807 et décédée à Clermont-Ferrand le 19 janvier 1874 ; probablement d’ascendance agenaise par son père, Guy Boivin (né en 1769, et décédé à Coutras le 28 août 1847), qui avait épousé la coutrassienne Marie-Euphémie Deluze-Létang (Coutras, 1775 – Coutras, 1836) _ ; qui se sont mariés à Coutras le 21 juin 1829.

Jérôme Ducos du Hauron _ dit « Amédée«  _ est le fils de Jean-Marie Ducos du Hauron né à Nogaro (Gers) en 1778 et décédé à Tonneins (Lot-et-Garonne) en 1853 _ et son épouse _ le mariage a eu lieu à Bordeaux, le 10 août 1797 _ Marie de Montalembert _ née au Penne d’Agenais (Lot-et-Garonne) en 1780 _ ;

et son épouse Marie Boivin est la fille de Guy Boivin _ né en 1769 et décédé à Coutras le 28 août 1847, issu d’une famille de l’Agenais _, et Marie-Euphémie Deluze-Létang _ née à Coutras vers 1775 et décédée à Coutras en 1836 ; fille du député du Tiers-État Pierre Deluze-Létang, né à Coutras le 24 mars 1734, notaire, et décédé à Coutras le 31 juillet 1800, et de son épouse Marie-Thérèse de Lamarzelle, née vers 1747, et décédée à Coutras le 11 décembre 1799 (le mariage de Pierre Deluze-Létang et Marie Thérèse Lamarzelle avait eu lieu le 1er avril 1767 à Bourg-sur-Gironde (en Gironde). 

Voilà pour résumer les origines familiales (en Gironde, Lot-et-Garonne, Gers), ainsi que le parcours géographique de Louis Ducos de Hauron dans le Sud-Ouest,

avant que Louis rejoigne _ un an après sa belle sœur Marie-Césarine et ses enfants, demeurés eux aussi, depuis 1881, à Agen, jusqu’en 1883 _ son frère aîné Alcide à Alger en 1884 ; où Louis séjournera auprès de son frère jusqu’à ce que dernier rejoignant la France, et Paris, en 1896, Louis continue de vivre auprès de lui _ Alcide décédant à Savigny-sur-Orge le 13 mai 1909 _ainsi que, à partir du 13 mai 1909, de sa veuve Marie-Césarine, qui décèdera après Louis aussi, à Agen, au mois de mai 1923.

C’était au mois d’août 1914 que Louis Ducos du Hauron et sa belle sœur Marie-Césarine, née de Fourcauld, avaient quitté le domicile du 14 de la rue des Rossays, à Savigny-sur-Orge, pour rejoindre d’abord la propriété familiale des de Fourcauld au Temple-sur-Lot ; avant de s’installer, en 1920, à Agen, au 58 de la rue Lamouroux, où Louis décèdera le 31 août 1920. 

Ce vendredi 4 décembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Par volonté et par hasard : l’intéressant et assez significatif récit de parcours de Karol Beffa, aux Editions de la Sorbonne

27fév

Ce _ 15 du _ mois de février 2018, paraît aux Éditions de la Sorbonne _ dont s’occupent Marie Brunet et Pierre Singaravélou _, et dans la collection « Itinéraires » _ dont ce récit constitue le numéro 11 ; la collection a été inaugurée en 2010 par le très remarquable livre de l’excellent Patrick Boucheron Faire profession d’historien _, un très intéressant en même temps qu’assez significatifd’un parcours professionnel brillantissime (de réussite) _ ouvrage du _ d’abord, ou principalement _ compositeur Karol Beffa _ né le 27 octobre 1973, à Paris _, très précisément intitulé Par volonté et par hasard _ Théorie et pratique de la création musicale

dont voici un résumé :

« Le compositeur et pianiste franco-suisse _ avec, par son père Richard Zuber (venu en France en 1967), des racines polonaises galiciennes _ revient sur son parcours _ le mot est plus beau que celui de « carrière«  ; et a, aussi et surtout, un tout autre sens !.. _ et livre ses réflexions autour de la composition, de la théorie, de la recherche et de la création musicales. Il expose sa conception de la musique, établissant des liens naturels _ comment l’entendre ? Y-a-t-il rien de naturel dans les activités et œuvres de la culture ? ce mot de « naturel« , ici, me gêne un peu ; mais Karol Beffa évoque ici ses propres impulsions, puissantes, à ainsi « lier« , « relier« , « passer à quelque chose d’autre », « épanouir« , « faire éclater et se répandre ce qui est encore refermé sur soi-même« , « voyager dans de l’ailleurs« , « passer quelque limite » ou « franchir quelque frontière«  _ entre la composition, la pratique, l’improvisation et la transmission. »

ainsi que la Quatrième de couverture :

« En même temps que je commençais à m’imaginer _ on peut en fixer la date (et le lieu) : en 1996-97, lors de son séjour à la Hochschule der Künste, à Berlin _ en compositeur, je décidais de devenir musicologue » _ c’est là une auto-citation : la phrase ouvre, page 27, le chapitre intitulé « Composition« . Jamais je n’aurais pensé _ du fait précisément des diverses étapes extrêmement ouvertes de ce parcours _ qu’il soit possible de dissocier _ séparer (et calfeutrer) par des parois strictement étanches _ composition et théorie musicale, recherche et création _ Karol Beffa a cette forme (fécondissime !) d’esprit d’interconnexions dynamiques là, qui reste hélas assez étrangère à la plupart des Français. Inversement, il m’était difficile d’imaginer devenir un compositeur qui ne soit pas aussi _ en même temps _ un praticien, c’est-à-dire un transmetteur _ fondamentalement passeur _ : instrumentiste, mais aussi accompagnateur, improvisateur et, bien entendu, enseignant _ voilà ! Mon parcours _ voici à nouveau ce mot décidément important (et plus beau que celui, socio-économique, de « carrière« ) _ ne s’est pas présenté à moi comme un effort pour affranchir, puis concilier des disciplines ou des domaines dont le cloisonnement _ voilà _ m’étouffait. Je l’ai vécu intimement comme le déploiement naturel _ encore ! selon quels types d’évidences ? personnelles puissantes, il faut y insister !.. _, logique et nécessaire _ en quoi donc ? et comment ? et pour qui ? pour lui ! _ d’une conception personnelle _ dans quelle mesure ? en tout cas, caractéristique de son idiosyncrasie ! _ de la musique, élaborée dans un va-et-vient incessant et fécond _ voilà !!! _ entre la solitude _ heureuse ? douloureuse ? les deux mêlés : il commence de s’en expliquer en son chapitre terminal « Créativité« , aux pages 149 à 155 ; et c’est à la fois crucial et fondamental ! _ du chercheur ou du compositeur, et le partage avec les publics académiques ou mélomanes, ainsi qu’avec les autres arts, en particulier la littérature et le cinéma » _ avec allers-retours incessants.

Tout cela me rend Karol Beffa extrêmement sympathique, alors que je suis aussi, en même temps, un peu irrité, quand il m’arrive, à l’occasion, de l’entendre un peu trop se plaindre, à mon goût, des affres qu’il dit subir du travail de composition-création !!! Et il l’écrit ici, à nouveau, avec la plus grande sincérité !

Que ne reconnait-il pas davantage, aussi, combien il est (ne serait-ce que socio-économiquement ; même si ce n’est certes pas tout !) privilégié de pouvoir se livrer aussi librement à de telles activités ludiques, dans de telles conditions (aisées et souvent luxueuses) de réalisation, et avec autant d’interlocuteurs-complices musiciens, et autres, de pareille haute qualité !!! Ce ton plaintif m’a, par deux fois _ à Saint-Emilion, puis lors de mon entretien avec lui, à la Station Ausone _, irrité…

Mais, après tout, peut-être est-ce là son tempérament ; ou le fruit de son histoire personnelle… Il n’est peut-être pas machiavélien comme j’ai pu me l’imaginer parfois.
Il continue, en tout cas, de beaucoup m’intéresser…

Karol Beffa m’intéresse donc à la fois comme compositeur et créateur _ entre autres de ses passionnantes riches activités tous azimuts _,

et comme personne singulière _ avec ses mystères : c’est un homme très discret, voire secret ;

et il se trouve que je suis personnellement curieux des parcours singuliers des personnes ; tout spécialement, pour ce qui le concerne, lui, en particulier quant à ses filiations polonaises galiciennes, proches des miennes…

Cf mon article du 1er juin 2016 :

»

ainsi que le podcast de mon entretien avec lui à la Station Ausone, le 11 octobre 2016,

en ouverture de la saison 2016-2017 de la Société de Philosophie de Bordeaux _ dont je suis vice-président _,

à propos notamment, de son très remarquable et passionnant, déjà, Comment parler de musique ?

Viennent aussi de paraître, tout récemment _ le 9 mars 2017 _ en format papier, ses magnifiques Leçons au collège de France : Parler, composer, jouer : sept leçons sur la musique, aux Éditions du Seuil ;

ainsi que _ le 18 janvier dernier _ Diabolus in opéra : composer avec la voix, aux Éditions Alma.

Dans sa riche et très intéressante bibliographie,

il faut relever, bien sûr, ce tout à fait passionnant livre à deux, avec son ami Cédric Villani : Les Coulisses de la création _ paru le 4 novembre 2015 aux Éditions Flammarion…

Ce mardi 27 février 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Dialogue sur le penser des Arts : lire le « Philosophie de l’art » de Fabienne Brugère et Julia Peker, ou comment apprendre des avènements progressifs des Arts, aujourd’hui

26nov

Mardi soir 23 novembre,

dans les salons Albert-Mollat de la rue Vital-Carles,

Francis Lippa a dialogué (le podcast dure 50 minutes)

avec Fabienne Brugère

sur son (avec Julia Peker) Philosophie de l’art,

qui vient de paraître aux Presses Universitaires de France.

Bien plus qu’un manuel

destiné peut-être d’abord aux Étudiants de Philosophie (et Esthétique),

ce livre important _ et passionnant ! _ de 269 pages

est loin de consister en un simple panorama _ exposé factuel _ de l’état présent de la réflexion philosophique, même la plus pointue et la mieux lucidement ouverte

sur ce que sont les activités et productions artistiques,

en particulier aujourd’hui _ et cela, en toute la richesse de leur profuse et complexe diversité ! en priorité en ce qui concerne les Arts plastiques _, en ce tournant du millénaire,

mais qu’il propose bel et bien un véritable creusement

profondément éclairant (philosophiquement !)

de ce qu’est pour les artistes

_ et les plus authentiques, tout spécialement ! les auteures ont (très heureusement) privilégié les exemples qu’elles apprécient ou préfèrent ! auxquels va toute leur sympathie… On pourra le compléter, je me permets de le suggérer ici, par la lecture très substantielle du très beau et très riche 53 œuvres qui (m’) ébranlèrent le monde, de Bernard Marcadé, paru l’année dernière aux Éditions Beaux-Arts (et sous-titré Une lecture intempestive de l’Art du XXème siècle…) : un livre de « regards« , lui aussi exemplaire !.. sur les Arts depuis L’origine du monde, de Gustave Courbet, en 1866, à l’Hommage aux hirondelles, de Niele Toroni, en 1997… _

un véritable creusement, donc,

de ce qu’est pour les artistes

le penser _ leur penser _ même (à l’œuvre ! œuvrant ! « à l’ouvrage« , dirait un Jean Dubuffet…),

ouvert, tendu, secret, mais se manifestant peu à peu, cheminant plus ou moins sourdement, en effet, mais obstinément « instaurant« ,

selon le concept que les auteures empruntent (très judicieusement) à Étienne Souriau (cf son Vocabulaire d’Esthétique…)

_ pour ma part, j’aurais aussi fait appel au concept de poiesis (et de poïétique) que manie un Mikkel Dufrenne (cf, par exemple, son très beau travail Le Poétique…) _

le penser même, œuvrant,

de leur activité singulière artiste ;

et dont l’œuvre

(ou les œuvres _ les productions en tous genres, et parfois fort divers !..)

_ ce concept est magnifiquement « travaillé«  par Fabienne Brugère en son chapitre II, « L’œuvre (dé)grisée« , déployé de la page 81 à la page 132 _

n’est (ou ne sont) à certains égards qu’un témoin, une trace,

un résidu,

voire un déchet

_ si l’on consent à mettre un peu ses pas dans ceux d’un Antonin Artaud (cf Le Pèse-Nerfs…),

comme semble s’inciter à le faire, peut-être, Julia Peker, auteure d’un très récent Cet Obscur objet du dégoût, que Fabienne Brugère a publié dans la collection Diagnostics qu’elle dirige aux Éditions Le Bord de l’eau : c’est, me semble-t-il, au moins, ce qui vient colorer certains des chapitres de ce Philosophie de l’art, et en particulier sa conclusion : pour ma part, je résiste tout de même quelque peu, comme cela peut se soupçonner discrètement à l’audition de notre conversation, à la coloration quasi trash de ce penchant (surtout quand on l’applique aux Arts), dans lequel, et toujours pour mon humble part, je verrais comme les vestiges d’une sorte d’imprégnation, même up to date (ainsi appliquée aux Arts _ ou à la Culture, sinon à la Civilisation ! _, tout spécialement : vers un trash chic !!!) du masochisme nihiliste (mortifère !) contemporain, contre lequel Nietzsche, en son Zarathoustra (un livre pour tous et pour personne, le sous-titrait-il, plus que jamais intempestivement actuel !!!), par exemple,

contre lequel Nietzsche

appelait à un vigoureux sursaut

(de vie !) :

« Encore un siècle de lecteurs, et l’esprit va se mettre à puer« , diagnostiquait-il en sa lucidité magnifique !

en un chapitre capitalissime de ce Zarathoustra : « Lire et écrire« 

On aperçoit alors où peut mener la dérive hors de l’enthousiasme du « spectateur«  dé-passionné !..

Même si jamais le ton de Fabienne,

ni en l’écriture magnifiquement déployée du livre,

ni en l’éclat de sa parole claire et éloquemment détaillée (et illustrée de très judicieux exemples donnant à ressentir aussi, selon l’aisthesis, ce que ses concepts affutés excellemment dégagent en son analyse), en sa conférence,

n’a cette coloration décadente…

Fabienne choisissant, a contrario, de privilégier toujours l’empathie d’une approche positive,

amie,

envers la démarche, toute de fragilité _ en l’exposition la plus audacieuse à l’altérité dans sa plus extrême singularité : celle d’à son meilleur et le plus authentique… _ des artistes,

et s’interdisant tout surplomb _ qui serait seulement conceptuel _ qui pontifierait, de haut, et froidement, en quelque sorte.

C’est en tout cas cela que j’ai moi-même voulu signifier en insistant un peu sur l’exigence de valeur des artistes eux-mêmes _ et pas celle des critiques extérieurs ! _, en leur parcours poïétique, en leur working progress « instaurant« , avec la plus haute rigueur : celle de la probité de ce qui se cherche

en leur penser-expérimenter-œuvrer, donc…

Et qui peut donner lieu,

et sans forcément que cela soit recherché comme une « marque » pour seulement se faire remarquer, se _ bourdieusement… _ distinguer _ sur un marché (dramatiquement concurrentiel !) de consommation-achat-vente, par exemple… _

à un style :

cf le beau mot de Buffon

en son Traité du style : « le style, c’est l’homme même« ,

en son improbable singularité, donc ;

en sa propre, quasi monstrueuse, altérité à lui-même, se découvrant, sourdement ;

ou, encore : le « Je est un autre » d’Arthur Rimbaud…

Alors l’exposition _ par l’artiste, qui en propose en quelque sorte l’offre,

ou, mieux encore et plutôt, en fait (absolument !) le don (gracieux !) :

de cet exposer même !

(et sans exhibitionnisme !! est-il seulement besoin de le mentionner ?.. :

cela ne peut être que discret, intime ! quasi secret, et à la sauvette…) _,

ou mieux encore _ Fabienne le développe ! _ la « rencontre »  !

_ par le rencontreur même : qui veut bien se laisser aller (= consentir à…) s’y exposer, à son tour, en une expérience (dont l’intensité de l’enthousiasme _ de l’aisthesis : du corps propre s’y ouvrant… _ peut même aller jusqu’à une quasi explosion du ressenti… ;

même si tout cela ne peut être, de même aussi pour lui, forcément !, que discret, intime, quasi secret, et comme à la sauvette !

et en symétrique de l’intimité ultra-sensible, quasi à hurler silencieusement, de l’artiste lui-même !)

en une expérience

qui peut, donc, à l’occasion (assez rare ! tout de même…), se révéler, intensément, très forte :

cf là-dessus l’analyse tout bonnement sublime (!) qu’en livre, en toute sa générosité, Baldine Saint-Girons en son très grand (!! : je ne le recommanderai jamais assez !) L’Acte esthétique (aux Éditions Klincksieck) ;

et nous sommes là, en pareille « rencontre«  (activement esthétique ! donc), considérablement plus loin que ne pouvait aller le spectator (à la suite de celui d’Addison et Steele…) toujours passablement refroidi, lui, et, somme toute, toujours assez compassé (par quelque, tout de même, sorte de tampon-filtre anesthésique précautionneux…),

d’Adam Smith :

dont Fabienne Brugère nous donne une somptueusement lumineuse analyse, aux pages 193 à 207 de son chapitre Le Spectacle de l’Art… Et c’est même là un temps fort magnifiquement éclairant de ce travail ! Quand on le rapporte aux autres conséquences, un peu mieux connues, elles,  des analyses d’Adam Smith… ;

et sur ce spectator, justement,

on ne saurait faire l’impasse sur le décisivement magistral, lui aussi, Homo spectator,

de mon amie Marie-José Mondzain (aux Éditions Bayard)… :

Homo spectator et L’Acte esthétique sont des lectures absolument indispensables !!!… _

alors

_ et je reprends le fil de mon élan après cette incise consacrée au spectator _

l’exposition,

ou mieux encore la « rencontre »  !

_ en son ultra-sensibilité aussi discrète, intime, que puissamment explosive ! _,

d’un tel processus

improbable et fragile

est, en effet,

un merveilleux cadeau

_ donné (par l’un), reçu (par l’autre) : les deux ayant su (et appris à) _ c’est une force ! _, hors train-train, y consentir…

Donnant lieu, cette « rencontre » un peu rare,

à une expérience _ hors préméditation, ni calcul ;

et elle-même, forcément (ainsi en aval), elle aussi un peu rare,

en pareille discrétion et secret (aux antipodes du moindre exhibitionnisme hystérisé !) de « rencontre«  des intimités des ultra-micro-sensibilités ainsi ouvertes et offertes !.. _

de joie,

à peut-être, qui sait ?,

daigner

_ c’est la visitation de l’Ange ! le passage (ultra-furtif et si peu repérable, pour peut-être savoir, à l’instant de son apparaître si fugace, l’alentir, et accueillir, et recevoir ! s’en faire l’hôte le plus humblement dévoué…) de la Grâce ! _

daigner

partager

_ expérience proprement esthétique que cette joie singulière-là…


Inutile de préciser, donc,

que,

à mon tour

de lecteur de ce livre,

je partage dans toute sa plénitude cette démarche _ toute amicale _ d’accueil

et de sympathie,

celle de la curiosité ouverte et amie, affectueuse,

de Fabienne Brugère

à l’égard

de ce que nous avons qualifié, en notre conversation,

d' »expérimentation« 

audacieuse, courageuse

_ en l’audace, toute de probité, de sa fragilité discrète même… _,

d’artistes contemporains…

Bravo donc pour ce travail passionnant

d’exploration

quant aux Arts

pensant vraiment

_ et autrement que conceptuellement :

à travers quelque aisthesis

donnant, d’une façon ou d’une autre, à s’exposer (sans s’exhiber)

à d’autres que soi,

sans fausse posture

(ou imposture : hystérisée en quoi que ce soit) de soi… :

au service d’un autre Soi (étrangement plus grand que soi,

et cela pour chacun ! pas que pour l’artiste !)

qui vient discrètement,

« se trouvant«  ainsi alors en cette « expérience » d’aisthesis

partagée,

s’y découvrir… _

bravo donc

pour ce travail passionnant

qu’est ce Philosophie de l’art

de Fabienne Brugère et Julia Peker…

Titus Curiosus, le 26 novembre 2010

Post-scriptum :

le mardi 25 janvier 2011,

j’aurai la grande joie de dialoguer à la librairie Mollat, au 91 de la rue Porte-Dijeaux,

avec la magnifique Baldine Saint-Girons

_ cf et son génial Fiat lux : une philosophie du sublime, au Quai Voltaire ;

et son si merveilleux L’acte esthétique, aux Éditions Klincksieck _ :


à propos de son dernier important essai d’esthétique, Le Pouvoir esthétique,

aux Éditions Manucius,

dont voici

_ cf aussi mon article de présentation, en date du 12 septembre 2010 : les enjeux fondamentaux (= de civilisation) de l’indispensable anthropologie esthétique de Baldine Saint-Girons : “le pouvoir esthétique” _

la quatrième de couverture :

Mettre en évidence «le pouvoir esthétique», c’est souligner l’intrication des questions de l’esthétique à celles de l’éthique et du politique. Le pouvoir naît d’un vouloir et se heurte à d’autres pouvoirs. Sous la diversité des apparences, il concerne la force de l’apparaître, compris en ses trois temps : projet, stratégie, effets. Faut-il plaire, inspirer ou charmer ? Rechercher la dignité du beau, la gravité du sublime ou la suavité de la grâce ? Parmi les trois figures de la laideur ou du mal, notre adversaire est-il d’abord la difformité qui dissone, la médiocrité qui enlise, ou la violence qui révulse ? Le beau peut être médiocre et violent : il ne saurait manquer d’harmonie. De même, le sublime peut être compatible avec la difformité et la violence : il disparaît avec la médiocrité. Et la grâce peut être dépourvue de beauté et d’originalité : la douceur ne saurait lui faire défaut. À chaque combat sa technique : l’imitation des meilleurs, l’invention du nouveau, l’appropriation de traits gracieux. De là des résultats divergents : l’admiration va à ce qui plaît, l’étonnement à ce qui inspire, la gratitude à ce qui charme. Rompre les trois cercles maudits du mépris niveleur, de la médiocrité agressive et de l’envie négatrice, tel est l’enjeu. Dans quelle mesure ces trois grands types de pouvoir esthétique sont-ils exclusifs, chacun des deux autres ? Si Burke dégagea, au milieu du XVIIIe siècle, ce qu’on peut appeler le dilemme esthétique entre beau et sublime, est-on aujourd’hui fondé à parler d’un trilemme esthétique entre beau, sublime et grâce ?

A suivre…

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