Posts Tagged ‘Peter Schöffer le Jeune

Quelques questions à propos des éditions successives, de 1535 (à Paris, Pierre Attaingnant), février 1539 (à Ferrare, Johannes de Buglhat, Henricus de Campis et Antonio Hucher), août 1539 (à Strasbourg, Peter Schöffer-le-Jeune) et 1555 (à Paris, Adrien Le Roy & Robert Ballard) du motet « Salus populi ego sum » de Pierre Cadéac : la diffusion-circulation des partitions et le carrefour civilisationnel de Ferrare…

07sept

En me penchant d’un peu plus près sur les découvertes présentées hier 5 septembre en mon article «  » _ à écouter ici en une durée de 5′ 09, dans l’interprétation de l’Ensemble Siglo de Oro dirigé par Patrick Allies, dans ce très intéressant CD « The mysterious Book of Motets 1539«  Delphian DCD34284 qui m’a fait et découvrir cette œuvre, et me passionner pour elle depuis… _ concernant quatre éditions successives, en mai 1535 à Paris, en février 1539 à Ferrare, en août 1539, à Strasbourg, et puis en 1555, à Paris, du Motet « Salus populi ego sum » de l’auscitain Pierre Cadéac (ca. 1505 – ca. 1565) :

_ à Paris, au mois de mai 1535, par Pierre Attaingnant (ca. 1494 – ca. 1552) _ au sein (le n° 17) du recueil collectif « Motettorum, Book 13 » de 18 Motets de 14 compositeurs différents (Rogier Pathie, Corneille Joris (2), Jodon, Matthieu Lasson, Jean Lhéritier, Claudin de Sermisy (2), Johannes Lupi (2), Colin Margot, Florentius Vilain, Pierre de Manchicourt, Jacquet de Mantoue, Nicolas Gombert, G. Harsius et Pierre Cadéac (2))  … _

_ à Ferrare, au mois de février 1539, par Johannes de Buglhat, Henricus de Campis et Antonio Hucher _ une édition dédiée à Ercole II d’Este, le duc de Ferrare ; sur Jean de Buglhat, actif à Ferrare à partir de 1528 (où il arrivé dans le bagages de Renée de France, l’épouse d’Ercole II, le 28 mai 1528, à Paris), et décédé en 1558, lire la notice détaillée de Camilla Cavicchi, aux pages 434-435 du « Guide de la Musique de la Renaissance » des Éditions Fayard en novembre 2011 ; ainsi que l’article « the battle of the woodcuts« , à propos de la rivalité des imprimeurs de musique Antonio Gardano, à Venise, et Johannes de Buglhat, à Ferrare… ;

au sein (le n° 4) du recueil collectif « Moteti de la simia » de 20 Motets de 12 compositeurs différents (Nicolas Gombert (3), Jacques Arcadelt (2), Pierre Cadéac, Jaquet de Berchem (3), Nicolle Celliers de Hesdin (2), Claudin de Sermisy, Ivo Barry (2), Jacques du Pont, Jacquet de Mantoue (2), Dominique Pinot, Maistre Jhan et Adrian Willaert) _ ;

_ à Strasbourg, au mois d’août 1539, par Peter Schöffer-le-Jeune _ au sein (le n° 8) du recueil collectif « Cantiones quinque vocum selectissimae » de 28 Motets de 14 compositeurs différents (Maistre Jhan, Nicolas Gombert (9), Jean Conseil, Jacquet de Mantoue (4), Adrian Willaert (3), Pierre Cadéac, Andreas de Silva, Johannes Lupi (2), Dominique Phinot, Simon Ferrariensis, Jehan Sarton, Jhan Billon, Philippe Verdelot et Jacques Arcadelt) _ ;

_ et à Paris, en 1555, par Adrien Le Roy & Robert Ballard _  le n° 14 du recueil de 18 « Moteta quatuor quinque et sex vocum liber primus » de Pierre Cadéac seul, cette fois… _,

vient s’éclairer davantage le lien _ a priori un peu étonnant : Pierre Cadéac n’est ni parisien, ni flamand…_ à Ferrare du Motet « Salus populi ego sum » de Pierre Cadéac…

La présence effective de compositeurs ou chanteurs ou instrumentistes français ou flamands à Ferrare, à partir de 1528, de même que la présence de partitions _ manuscrites, ou imprimées _ de ces compositeurs à la cour de Ferrare, est en partie liée à _ ou plutôt réactualisée (la fine-fleur des musiciens franco-flamands est en effet très présente à Ferrare dès la fondation de la chapelle musicale des Este par Leonello d’Este, en 1441 ; et même un peu avant, lors du brillant concile tenu à Ferrare en 1438-1439, en présence du pape Eugène IV, sous le règne du père de Leonello, Niccolo III d’Este… ; cf mes articles des 2 et 3 septembre derniers : « «  et « « …) ; ou plutôt réactualisée, donc, par _ la présence à Ferrare, et au cœur même de la vie de cour ducale, de la duchesse Renée de France (Blois, 25 octobre 1510 – Montargis, 12 juin 1575) _ fille du roi Louis XII (Blois, 27 juin 1462 – Paris, 1er janvier 1515) et son épouse la reine Anne de Bretagne (Nantes, 25 janvier 1477 – Blois, 9 janvier 1514), et belle-sœur du roi François Ier (Cognac, 12 septembre 1494 – Rambouillet, 31 mars 1547) : la sœur aînée de la duchesse Renée était la reine Claude (Romorantin, 13 octobre 1499 – Blois, 15 juillet 1524)… _, l’épouse du duc Ercole II d’Este (Ferrare, 4 avril 1508 – Ferrare, 3 octobre 1559) ; dont le mariage venait d’avoir eu lieu, à Paris,  le 28 mai 1528.

Et la duchesse Renée sera _ très (voire un peu trop) _ présente, avec son entourage français _ seront ainsi présents, un moment, à Ferrare, entre autres notables hôtes personnels de la duchesse Renée : le poète Clément Marot (ca. 1496, Cahors – Turin, 12 septembre 1544), d’avril 1535 au carême 1536, et le théologien de la Réforme Jean Calvin (Noyon, 15 juillet 1509 – Genève, 27 mai 1564)… _, à Ferrare jusqu’au décès de son époux, le 3 octobre 1559 ; le nouveau duc, leur fils Alfonso II d’Este (Ferrare, 22 novembre 1533 – Ferrare, 27 octobre 1597), s’empressant de renvoyer alors la duchesse douairière, sa mère, en France, où elle décèdera, à Montargis, le 12 juin 1575. Mais la duchesse Renée eut auprès d’elle nombre d’artistes, mais aussi entre les mains nombre de poèmes et de partitions de ses musiques aimées :

ont ainsi composé pour elle, entre autres, Jakob Buus (Gand, ca. 1500 – Vienne, août 1565), qui lui dédie en 1543 son « Primo libro di canzoni francesi«  ; mais aussi Adrian Willaert et Cipriano de Rore, qui ont composé sur la « Méditation de Savonarole » _ Jérôme Savonarole (Ferrare, 21 septembre 1452 – Florence, 23 mai 1498) était en effet ferrarais… _ du compositeur Simon Joly (1524 – 1559)…

Par conséquent, c’est très probablement dans ce contexte culturel ferrarais que l’imprimeur Jean de Buglhat _ en rivalité avec le grand imprimeur vénitien Antonio Gardano (Gardanne, 1509 – Venise, 28 octobre 1569), installé Calle della Simia, non loin du pont du Rialto… _ fait paraître en février 1539, à Ferrare _ où Buglhat demeurera désormais toute sa vie durant : il décède à Ferrare en 1558 ; sur l’éditeur Jean de Buglhat, lire la notice de Camille Cavicchi aux pages 434-435 du « Guide de la Musique de la Renaissance«  _ le recueil de 20 motets _ intitulé par pure provocation professionnelle ! _ « Moteti de la simia« , dans lequel Buglhat intègre, très probablement emprunté au recueil de 18 Motets « Motettorum, Libro 13 » publié au mois de mai 1535 à Paris par Pierre Attaingnant, en raison de sa beauté singulière, le Motet de Pierre Cadéac « Salus populi ego sum« .

Et c’est probablement par ce biais ferrarais-là des « Moteti de la simia » de Buglhat, de février 1539, et via la diffusion-circulation _ jusqu’à la cour si mélomane de Ferrare ; et en 1535, justement, Clément Marot y séjourne depuis le mois d’avril de cette année-là… _ du recueil de Motets « Motettorum, Libro 13 » de Pierre Attaingnant publié à Paris en mai 1535, qu’a pu en prendre connaissance, à son tour, à Milan, le maître de chapelle de la cathédrale de Milan, le flamand Matthias Werrecore (Warcoing-Pecq, ca. 1500 – après 1574) _  dont l’envoi et la réception strasbourgeoise a permis l’édition de ce motet « Salus populi ego sum«  de Pierre Cadéac au sein des 28 « Cantiones quinque vocum selectissimae » qu’a fait paraître, six mois plus tard, au mois d’août 1539, l’éditeur- imprimeur strasbourgeois Peter Schöffer-le-Jeune ; recueil de Motets sur lequel Daniel Trocmé-Latter a travaillé en son « The Strasbourg Cantiones of 1539« , qui a servi de source au CD Delphian « The mysterious Book of Motets 1539 » de l’Ensemble Siglo de Oro, qui m’a permis, lui, de découvrir et admirer ce superbe motet de Pierre Cadéac…

Lequel milanais Matthias Werrecore, lié lui-même _ d’une manière qu’il serait bien intéressant de préciser… _ au brillant et très mélomane cardinal Ippolito II d’Este (Ferrare, 25 août 1509 – Rome, 2 décembre 1572 _ en 1519, Ippolito II d’Este (âgé alors de 10 ans) avait hérité de son oncle le cardinal Ippolito I d’Este (Ferrare, 14 mars 1579 – Ferrare, 3 septembre 1520) l’archevêché de Milan ; et il est possible que le jeune Ippolito II ait sinon résidé du moins séjourné un peu, ces années-là à Milan, en particulier entre 1519 et 1527 au moins (je retiens cette année de 1527, parce que le brillant Adriaen Willaert, après avoir été pendant cinq années (1515-1520) au service de l’oncle le cardinal archevêque de Milan Ippolito I d’Este, quitte le service musical du neveu, Ippolito II, lui aussi archevêque de Milan, mais résidant à Ferrare à la cour de son père Alfonso I ; un service musical attesté par des paiements entre décembre 1524 et avril 1525 _ cf Giuliano Danieli : « La musica nel mecenatismo di Ippolito II d’Este« .., aux pages 97 et 199 _, pour aller prendre le prestigieux poste de maître de chapelle de la basilique Saint-Marc à Venise ; en 1527, Ippolito II a alors 18 ans ; cf mon article du 11 août dernier : « «  _,

a adressé, de Milan, à l’imprimeur-éditeur alors installé à Strasbourg Peter Schöffer-le Jeune (Mayence, ca. 1475 – Bâle, 1547), qui l’a publié au mois d’août 1539 au sein de son recueil de Motets « Cantiones quinque vocum selectissimae« , dont il faisait partie, en huitième position, le Motet « Salus Populi ego sum » de l’auscitain Pierre Cadéac…

Et de même que les deux cardinaux d’Este, Ippolito II et son neveu Luigi, n’ont jamais mis les pieds de leur vie dans leur diocèse d’Auch,

de même Pierre Cadéac ne s’est jamais rendu ni à Ferrare, ni à Venise, ni à Milan, ni à Strasbourg, et probablement jamais non plus seulement à Paris _ où très tôt (dès 1534 pour la chanson « Je suis deshéritée« ) Attaingnant publie sa musique, sacrée comme profane : et c’est très vraisemblablement Clément Janequin (Châtellerault, ca. 1485 – Paris, ca. 1558), passé par Auch vers 1531-1532 (cf le remarquable article de Rolf Norsen « Les compositeurs de musique Clément Janequin et Pierre Cadéac à Auch au début du XVIe siècle«  cité en mon article « «  du 16 août dernier) qui lui avait ainsi mis le pied à l’étrier éditorial de l’éditeur-imprimeur de musique si important et décisif pour la plus large diffusion et circulation de la musique à ce moment, qu’a été Pierre Attaingnant _ :

mais son œuvre, elle, a brillamment voyagé pour lui, ainsi jusqu’à Ferrare et Milan en février et août 1539, et aujourd’hui, jusqu’à nous : en partitions à déchiffrer et lire, et maintenant en disques (et concerts) à écouter ici _ et savourer…

Ce mercredi 6 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Quelques précisions à propos du Motet « Salus populi ego sum » de l’auscitain Pierre Cadéac…

05sept

D’abord,

se mettre (ou remettre) à l’oreille ce splendide Motet « Salus populi ego sum » de l’auscitain Pierre Cadéac (ca. 1505 – ca. 1565),

tel que superbement interprété par l’ensemble Siglo de Oro sous la direction de son chef Patrick Allies, à la plage 1 CD Delphian  DCD34284 « The mysterious Book of Motets 1539« ,

à écouter ici en une durée de 5′ 09.

Ce Motet a connu 4 publications successives, en 1535, 1539, 1539 et 1555, telles qu’elles ont été relevées par le musicologue Daniel Trocmé-Latter,

d’après les travaux duquel,

à partir du recueil « Cantiones quinque uocum selectissimae » édité à Strasbourg au mois d’août 1539 par Peter Schöffer-le Jeune, d’après l’envoi des 28 Motets de divers compositeurs _ plus au moins directement liés au cercle très mélomande de la cour des Este, à Ferrare ; cf mes articles successifs « « ,

«  »

et « « , en date des 8 août, 11 août et 21 août derniers… _ assemblés en recueil par le maître de chapelle de la cathédrale de Milan Matthias Werrecore,

a été réalisé ce magnifique CD Delphian DCD34284 « The mysterious Book of Motets 1539«  »…  :

Music files

  • NewScore.gif (Posted 2023-08-28)  CPDL #75060:  Network.png
Editor: Daniel Trocmé-Latter (submitted 2023-08-28).   Score information: Unknown   Copyright: Personal
Edition notes: Transposed down a major second. With keyboard reduction. A preview is available, but name and email are required to download complete free licensed copies.
  • NewScore.gif (Posted 2023-08-28)  CPDL #75059:  Network.png
Editor: Daniel Trocmé-Latter (submitted 2023-08-28).   Score information: Unknown   Copyright: Personal
Edition notes: Transposed down a major second. A preview is available, but name and email are required to download complete free licensed copies.
  • (Posted 2022-12-20)  CPDL #71963:  Network.png
Editor: Daniel Trocmé-Latter (submitted 2022-12-20).   Score information: A4   Copyright: Personal
Edition notes: With keyboard reduction. A preview is available, but name and email are required to download complete free licensed copies.
  • (Posted 2022-12-20)  CPDL #71962:  Network.png
Editor: Daniel Trocmé-Latter (submitted 2022-12-20).   Score information: A4   Copyright: Personal
Edition notes: A preview is available, but name and email are required to download complete free licensed copies.

General Information

Title: Salus populi ego sum
Composer: Pierre Cadéac
Lyricist:
Number of voices: 5vv   Voicing: SATTB
Genre: SacredMotet

Language: Latin
Instruments: A cappella

First published: 1535 in Motettorum, Book 13 (Attaingnant), no. 17
2nd published: 1539 (February) in Moteti de la simia (Buglhat, de Campis, and Hucher), no. 4
3rd published: 1539 (August) in Cantiones quinque vocum selectissimae (Peter Schöffer), no. 8
4th published: 1555 in Moteta quatuor quinque et sex vocum liber primus, no. 14

Original text and translations

Latin.png Latin text

Salus populi ego sum, dicit Dominus,
de quacunque tribulatione, exclamaverint ad me,
exaudiam eos,
et ero illorum Dominus in perpetuum.
Attendite popule meus legem meam,
et inclinate aurem vestram in verba oris mei.

English.png English translation

I am the salvation of the people, says the Lord;
in whatever pain they shall cry unto me,
I will hear them,
and I will be their Lord forever.
O my people, hear my laws,
and incline your ear to the words of my mouth.

Ensuite,

ce très prometteur échange de courriels avec l’auscitain Jacques Lapert _ domicilié à Auch Impasse Pierre Cadéac ! _, en date des 1er et 3 septembre derniers :

_ mon envoi du 1er septembre, à 9 h 08 :

Cher Monsieur,

 

la découverte du motet « Salus populi ego sum » de Pierre Cadéac, qui ouvre en beauté (!) le CD « The mysterious Book of Motets 1539 » du label britannique Delphian (DCD32484), a ouvert ma curiosité sur ce superbe compositeur jusqu’ici inconnu de moi…
 
Merci, déjà, de vos deux courriels des 14 et 17 août derniers,
et des informations sur Pierre Cadéac qu’apportent les 2 articles de 2022 (de Rolf Norsen) et de 1996 (de vous-même)
publiés par la Société archéologique et historique du Gers…
 
Et les travaux du musicologue Daniel Trocmé-Latter sur le recueil « Cantiones quinque uocum selectissimae » publié à Strasbourg au mois d’août 1539 par l’éditeur Peter Schöffer-le-Jeune,
en provenance d’un envoi du maître de chapelle à la cathédrale de Milan Matthias Werrecore, qui constituent la source de ce remarquable CD « The mysterious book of Motets 1539 » par l’Ensemble Siglo de Oro dirigé par Patrick Allies, paru en 2022,
viennent d’élargir le répertoire connu aujourd’hui de Pierre Cadéac, avec ce superbe motet « Salus populi ego sum ».
Daniel Trocmé-Latter, que je suis parvenu à joindre, à Londres, m’a confié sa préférence, à lui aussi, pour ce motet de Pierre Cadéac au sein des 28 Motets du recueil de Strasbourg de 1539,
ainsi qu’au sein des 12 Motets accessibles sur le CD Delphian de 2022…
 
Or, non seulement en votre article de 1996, vous disiez que des partitions de Pierre Cadéac (venant de musicologues anglo-saxons) étaient consultables à Auch,
mais dans votre courriel du 17 août dernier vous m’avez indiqué que les chœurs auxquels vous avez participé, à Toulouse et Auch, dans les années 1980-2000,
« avaient souvent Cadéac à leur répertoire »…
Avez-vous gardé trace (ou mention circonstanciée) des œuvres de Pierre Cadéac (Messes et Motets, surtout ; les Chansons, elles, sont plus largement connues…) que vous-même avez alors chantées ?..
 
Il me paraît donc intéressant de faire un bilan le plus précis possible des partitions recensées à ce jour de Pierre Cadéac (et de leurs sources, imprimées ou manuscrites) ;
et en particulier à Auch et à Toulouse…
D’autre part, je trouve assez extraordinaire que vous-même résidiez à Auch « Impasse Pierre Cadéac » …
Seriez-vous pour un peu quelque chose dans le choix du nom de cette voie ?..
Au plaisir d’échanger plus avant avec vous, cher Monsieur, autour de Pierre Cadéac…
 
Francis Lippa, à Bordeaux
vice-président de la Société de Philosophie de Bordeaux

_ avec la réponse de Jacques Lapart, en date du surlendemain, le 3 septembre, à 17 h 10 :

Bonjour Monsieur,

Votre intérêt pour Pierre Cadéac m’enchante.  Dans les années 1990-2000, l’ensemble vocal Campanella d’Auch (dont je faisais partie) dirigé par le Dr Patrick de Chirée a donné plusieurs fois des œuvres de Cadéac lors de plusieurs concerts  dans les cathédrales d’Auch, de Lectoure, etc. Il faudrait que je retrouve les partitions. Au début des années 2 000, on avait eu la surprise de découvrir l’excellent ensemble Antiphona de Toulouse  qui a donné qques concerts pendant 3/4 ans avec des œuvres de Cadéac. Je n’ai jamais su où ni comment ils avaient trouvé les partitions.

Il y a beaucoup de partitions à Paris.

Plus récemment, j’ai été contacté par une étudiante M-Noelle Billecocq qui a fait à l’université de Metz, un travail universitaire « Le premier livre de motets à 4, 5 et 6 voix de P.Cadéac » (oct.2005, 3 vol., 459 p.). Un résumé a été publié dans le bulletin de la Soci. Arch. et Historique du Gers, 1er trim 2007, p.43-56.
(Il existe un autre mémoire de maîtrise  par Olga Bluteau sur les chansons de P.Cadéac à Paris IV en 1985, que je ne connais pas.)

A notre installation à Auch en 1988, j’ai acheté une maison dans une petite impasse. La mairie nous a contactés vers 1994 pour lui donner un nom. Redoutant un nom genre impasse des Coquelicots ou des Chardonnerets, j’ai proposé Pierre Cadéac en fournissant une fiche biographique. Pour l’instant, le quartier devenu en partie « zone verte », n’a pas été transformé et l’impasse n’a pas été prolongée en rue. C’est triste pour Cadéac mais agréable pour nous.

cordialement
J.Lapart

À suivre :

redécouvrir l’œuvre d’un compositeur tel que Pierre Cadéac est absolument passionnant !

Ce mardi 5 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Une surprise de ma discothèque : la découverte d’un CD, par le Huelgas Ensemble et Paul van Nevel, de la « Passio Domini Nostri Jesu Christi secundum Johannem », attribuée, en 1998, à Cipriano de Rore, quand, en 2022, Dionysos Now ! et Tore Tom Denys attribuent cette même « Passio secundum Joannem » à Adriaen Willaert…

22août

En poursuivant dans le sillage de mon article d’hier 21 août « « ,

ainsi que dans la résilience à ma double déception de ce jour de l’impossibilité présente :

d’une part, de commander le livre de Daniel Trocmé-Latter « The Strasbourg Cantiones og 1539 – Protestant City, Catholic Music  » _ absent pour l’instant de la liste des livres disponibles sur le site de leur éditeur, the Boydell Press, à Woodbridge, m’a-t-il été indiqué ; il me faudra donc patienter… _,

ainsi, d’autre part, de parvenir à joindre, par courriel, l’auteur, Daniel Trocmé-Latter : il est encore en vacances cette semaine..,

je me suis rabattu sur la recherche, dans le désordre des rangées et piles de ma discothèque personnelle, de CDs d’œuvres de Cipriano de Rore (Renaix, ca. 1515 – Parme, 1565),

le disciple et successeur, à la direction de la chapelle de la basilique Saint-Marc, à Venise _ les années 1563 et 1564 _, d’Adriaen Willaert (Roeselare, ca. 1490 – Venise, 1562)…

Et là,

voilà que je suis tombé, à ma grande surprise, sur un CD,

le CD Deutsche Harmonia Mundi RD 77994 « Johannes Passion », enregistré à Louvain du 28 au 30 octobre 1988 _ cela fait donc 35 ans ! _ par le Huelgas Ensemble sous la direction de Paul van Nevel,

de cette « Passio Domini Nostri Jesu Christi secundum Johannem« , attribuée, donc, en ce CD, à Cipriano de Rore _ à écouter ici en ce podcast de 67′ 18 _ ;

œuvre que le CD Evil Penguin Classic EPRC 0054, « Adriano 4« , de l’Ensemble Dionysos Now ! sous la direction de Tore Tom Denys _ à écouter ici en ce podcast de 49′ 28 _

attribue, lui à Adriaen Willaert !! _ sur ce CD « Adriano 4« , cf l’enthousiasme de mon article du 3 août dernier «  » ; enthousiasme déclencheur de la série d’articles et recherches qui ont suivi, depuis ce 3 août dernier, autour d’Adriaen Willaert, Hippolyte II d’Este, le recueil de Motets « Cantiones quinque uocum selectissimae«  de 1539, l’auscitain Pierre Cadéac, le strasbourgeois Peter Schöffer-le-Jeune, le milanais Matthias Werrecore, le CD « The mysterious Book of Motet 1539″, le musicologue à Cambridge Daniel Trocmé-Latter, la cour des Este à Ferrare, et les cités de Venise, Milan, Strasbourg, Auch, etc.

Une Passion marquante dans l’histoire de la musique « dans laquelle la force dramatique propre aux « rôles alternés » du chant grégorien apparaît ici pour la première fois dans une forme polyphonique », indiquait Paul van Nevel dans le livret de présentation de son CD de Rore, en 1988…

À suivre…

Ce mardi 22 août 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

En continuant à creuser autour des liens à préciser entre Adriaen Willaert, Hippolyte II d’Este, Matthias Werrecore, Peter Schöffer-le-fils, et Ferrare, Milan, Strasbourg, ainsi que Pierre Cadéac et Auch, à propos de la publication, en 1539, à Strasbourg, de l’étrange recueil de 28 Motets « Cantiones quinque uocum selectissimae » (et du CD « The mysterious Motet Book 1539″), quelques premières avancées de recherche…

21août

Toujours dans le sillage de mon article du 11 août dernier « « ,

je m’aperçois, ce lundi 21 août, que le musicologue, en poste à l’université de Cambridge, Daniel Trocmé-Latter _ arrière-petit-neveu du pasteur du Chambon-sur-Lignon André Trocmé (Saint-Quentin, 7 avril 1901 – Genève, 5 juin 1971) ; et petit-fils du grand universitaire strasbourgeois Étienne Trocmé (Paris, 8 novembre 1924 – Étretat, 12 août 2002)… _,

d’après les recherches très pointues duquel a été établi le programme _ de 12 Motets sur les 28 que compte l’étrange recueil « Cantiones quinque uocum selectissimae » publié, à Strasbourg, au mois d’août 1539, par l’éditeur Peter Schöffer-le Jeune, à partir d’un envoi milanais du compositeur Matthias Werrecore _, du passionnant CD Delphian _ DCD 34284, paru en 2022 _ « The mysterious Motet Book 1539« , de l’Ensemble Siglo de Oro sous la direction de Patrick Allies _ Daniel Trocmé-Latter a aussi rédigé le texte passionnant du livret de ce CD ! _,

a publié

non seulement un premier ouvrage (d’après sa thèse), intitulé « The singing of the Strasbourg Protestants, 1523 – 1541« , paru aux Éditions Farnham, à Ashbury, en 2015, et reparu aux Éditions Boydell & Brewer, en mai 2023,

mais aussi un second, intitulé « The Strasbourg Cantiones of 1539 – Protestant City, Catholic Music« , paru en 2023, aux Èditions Boydell Press, à Woodbridge ;

dont sont accessibles sur le web certaines pages choisies de son début…

C’est donc de ce travail absolument passionnant qu’est issu le très beau CD de Patrick Allies et son ensemble Siglo de Oro « The mysterious Motet Book 1539« ,

dont la découverte musicale enchantée

m’a non seulement mis sur la piste de la recherche de liens entre la source milanaise (le maître de chapelle Matthias Werrecore) de ce recueil de Motets, avec, non seulement l’éditeur strasbourgeois Peter Schöffer-le-fils, mais aussi, bien sûr, le maître compositeur Adriaen Willaert, et son mécène _ à Milan… _ Hippolyte II d’Este, et la cour si mélomane et si raffinée de Ferrare, etc. ;

mais aussi m’a fait découvrir l’œuvre splendide (!) _ en l’occurrence son Motet « Salus populi ego sum« , jamais enregistré jusque là ! _ du compositeur auscitain Pierre Cadéac :

cette pièce, qui ouvre le CD de Siglo de Oro, étant rien moins que probablement la plus belle (!) des 12 données en ce CD…

À suivre, bien entendu…

Ce lundi 21 août 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos du compositeur auscitain Pierre Cadéac (Cadéac, ca. 1505-1510 – Auch, ca. 1564-1565) et de la présence-absence à Auch de son archevêque (de 1551 à 1563) le cardinal (de Ferrare) Hippolyte II d’Este (Ferrare, 1509 – Rome, 1572) : une passionnante contribution, à Auch, du musicologue norvégien Rolf Norsen, spécialiste de Clément Janequin ; suite de la recherche…

16août

À nouveau, ce mercredi 16 août, dans la continuité de mes articles précédents,

celui d’hier mardi 15 août : «  » 

et celui d’avant-hier lundi 14 août : « « ),

je viens ici témoigner, ce mercredi, de la réception du très intéressant article « Les compositeurs de musique Clément Janequin et Pierre Cadéac à Auch au début du XVIe siècle« , de Rolf Norsen, concernant précisément l’auscitain Pierre Cadéac (Cadéac, ca. 1505 – Auch, ca. 1564-1565) _ ainsi que Clément Janequin, probablement passé par Auch… _, sur lequel je recherche bien des précisions ;

un article que m’a très aimablement adressé _ avant de prendre le temps de paisiblement me lire attentivement, et de répondre aux questions que je me pose, tant sur Pierre Cadéac, que sur l’empreinte, à Auch, du très mélomane remarquable cardinal Hippolyte II d’Este ; mais celui-ci est-il seulement même une fois venu fouler le sol de son archevêché d’Auch?.. _, le président de l’Association archéologique du Gers,

soit un article présent aux pages 7 à 17 du numéro 447 de la revue de cette Association,  paru tout récemment, au mois d’avril dernier…

Au passage,

l’amusant est que cet aimable et obligeant correspondant auscitain, se trouve domicilié Impasse Pierre Cadéac !!!

Pareille coïncidence ne saurait s’inventer…

Même si cet article très bien documenté de Rolf Norsen ne dit pas un mot de cet archevêque d’Auch, qu’a été, du 22 avril 1551 au 8 octobre 1563 douze années durant _, le cardinal (dit de Ferrare) _ le très mélomane _ Hippolyte II d’Este (Ferrare, 25 août 1509 – Rome, 2 décembre 1572)

_ auquel a, d’ailleurs, succédé, du 8 octobre 1863 à son décès, le 15 décembre 1586, son neveu, le cardinal (dit d’Este) Luigi d’Este (Ferrare, 1538 – Rome, 15 décembre 1586)…

Mais c’est peut-être là que s’ouvriront _ ou pas _ des recherches fertiles

à propos de liens _ qui restent encore à identifier ! _ avec la cour si mélomane et raffinée de Ferrare, de l’auscitain Pierre Cadéac…

Les partitions musicales circulaient beaucoup déjà _ invention strasbourgeoise de l’imprimerie, par Gutenberg, aidant _ à la Renaissance…

Voici quelques extraits significatifs de ce bien intéressant article « Les compositeurs de musique Clément Janequin et Pierre Cadéac à Auch au début du XVIe siècle« , du musicologue norvégien _ né en 1944, directeur de théâtre et musicologue, Rolf Norsen vit en Norvège, à Tynset, et a donné lecture de cet article, à Auch, le 2 mars 2022, lors de la séance de ce jour de la Société Archéologique, Historique, Littéraire et Scientifique du Gers… _ qu’est Rolf Norsen, spécialiste mondialement reconnu de l’œuvre de Clément Janequin (Châtellerault, ca. 1485 – Paris, 1558) :

« Un document bordelais du début mars 1531 identifie Janequin comme « monsr maître Clemens Jehannequyn, curé de Brossay et de Messaulx, et maître des enfants de l’église cathédrale d’Auch ». (…) Le compositeur est décrit comme « maître des enfants de l’église cathédrale d’Auch », c’est-à-dire directeur du chœur de la cathédrale d’Auch. Rien n’a été découvert dans les archives de la cathédrale d’Auch pour corroborer cette nomination… (…) Ravagées par le temps et les révolutions, les informations de toute nature pour cette période dans la région d’Auch sont rares. (…) La nature laconique de l’acte signifie que nous n’avons aucune indication sur le moment où Janequin a peut-être commencé ses fonctions à Auch, combien de temps il est finalement resté, ni quand il en est parti.

(…) En 1531, la population d’Auch pouvait s’élever à trois ou quatre mille personnes. Auch est cependant entouré de riches terres agricoles et, à l’époque, le diocèse d’Auch était le quatrième de France (après Strasbourg, Paris et Cambrai) avec 366 paroisses et 244 annexes. La richesse générée par ces possessions principalement sous forme de dîmes, était considérable. Une indication claire de cette prospérité fut la pose de la première pierre d’une nouvelle cathédrale le 4 juillet 1489. L’archevêque et cardinal François de Clermont-Lodève (1480 – 1540) est l’instigateur majeur du développement du nouvel édifice, dédié à Sainte-Marie. Neveu d’un autre cardinal, archevêque de Rouen, Clermont-Lodève était à la fois immensément riche et éminemment instruit. (…) Clermont-Lodève avait des ambitions esthétiques et artistiques claires pour la cathédrale d’Auch, et avait à la fois les moyens et l’énergie pour les mener à bien. (…) Son mandat dura de 1507 à 1538. (…) Il n’est pas difficile d’imaginer que les ambitions du prélat s’étendaient aussi à la musique qui devait remplir cet édifice privilégié. Outre d’un orgue et d’un organiste, Clermont-Lodève avait besoin d’un chef de chœur, de préférence talentueux et prestigieux. (…) Les motivations de Janequin pour accepter le poste ne sont pas difficiles à imaginer. (…) Entre le 24 juillet 1429, quand Janequin était encore répertorié comme occupant le poste de « procureur des âmes » à Bordeaux, et le 22 mars 1533 quand il fut nommé curé d’Avrillé, aux portes d’Angers, les sources ne sont pas claires, c’est le moins qu’on puisse dire. (…) Pour l’année 1532, aucun document quel qu’il soit concernant Janequin n’a survécu.

(…) Où était donc notre compositeur entre 1529 et 1533 ? (…) L’alternative la plus satisfaisante, malgré l’absence de document, est que Janequin s’est rendu à Auch sur ordre de Clermont-Lodève, et y est resté pour une durée inconnue. (…) Deux années à Auch pourraient être envisagées. (…) Ce qui est clair, c’est qu’à un moment donné, Janequin a décidé que son avenir était au nord, pas au sud, et a prévenu Clermont-Lodève. (…) Auch était tout simplement très loin de l’imprimerie parisiennne de Pierre Attaingnant. Pour Janequin qui avait vu pleinement les potentialités du medium d’impression musicale, cela aurait été une préoccupation importante et croissante à mesure que le contact avec Attaingnant devenait plus essentiel.

(…) Avant de quitter le sujet d’Auch, un bref regard s’impose sur un autre compositeur ayant servi à la cathédrale Sainte-Marie d’Auch, Pierre Cadéac.

(…) Lorsque Janequin a brièvement dirigé le chœur de la cathédrale vers 1531, Cadéac aurait pu avoir une vingtaine d’années. C’était un jeune chanteur talentueux, un compositeur en herbe qui était en contact avec un personnage expérimenté et réputé au service de l’archevêque local.

Quelque chose de plus sur Cadéac peut être déduit de la manière dont ses œuvres ont atteint la publication, qui semblent se diviser en quatre périodes :

1) une période entre 1534 et 1535, au cours de laquelle ses premières chansons sont publiées par Attaingnant, avec des attrivbutions erronées (« Je suys déshéritée » a été attribuée à Lupus dans RISM 1534, et « C’est trop aymer » à Le Heurteur en 1535) ;

2) une période de 1538 à 1541, durant laquelle apparaissent plusieurs autres (sept ou huit) chansons profanes, et durant laquelle l’attribution des deux premières chansons est corrigée ;

3) une période de 1553 à 1556 au cours de laquelle Cadéac se concentre particulièrement sur la composition de messes ;

et 4) une période qui s’est intensifiée en 1555, et a continué le reste de sa vie, dans laquelle le motet était son objectif principal.«  

Or je peux souligner ici, à propos de ces deux dernières périodes (1553-1556 et 1556 et années suivantes) de la production musicale de Pierre Cadéac, que distingue Rolf Norsen, le fait assez intéressant que le titulaire de l’archevêché d’Auch est devenu, à partir du 22 avril 1551, le très mélomane cardinal de Ferrare, Hippolyte II d’Este, en succession du cardinal François de Tournon (Tournon, 1489 – Sait-Germain-en-Laye, 1562), lequel avait succédé au siège archi-épiscopal d’Auch, au cardinal François-Guillaume de Castelnau de Clermont-Lodève (Lodève, 1480 – Avignon, 1540).

De même que je dois faire remarquer aussi que dès le mois d’août 1539, un tout premier motet de Pierre Cadéac, « Salus populi« , avait été publié, à Strasbourg, par l’imprimeur Peter Schöffer le Jeune, au sein du recueil de 28 Motets intitulé « Cantiones quinque uocum selectissimae« , de 15 compositeurs différents (dont faisaient aussi partie trois Motets d’Adriaen Willaert), d’après l’envoi, depuis Milan, du maître de chapelle de la cathédrale de Milan Matthias Werrecore

_ cf mon article-source du vendredi 11 août dernier : « « 

Le cardinal de Ferrare Hippolyte II d’Este (1509 – 1572),

Adriaen Willaert (1490 – 1562),

Matthias Werrecore (1500 – 1574),

Pierre Cadéac (1505 – 1564) :

autant de noms de compositeurs et de mécénes mélomanes contemporains les uns des autres qui lient entre elles les cités de Ferrare, Milan et Auch…

À suivre…

Ce mercredi 16 août 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur