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Frans Brüggen dans l’empyrée du souffle : pour réfléchir à la spécificité Brüggen parmi ses confrères et contemporains chefs baroqueux (Leonhardt, Harnoncourt, etc.) : l’élégance et la vérité naturelle du souffle, de la flûte à bec retrouvée, au déploiement rayonnant et splendide, formidablement jubilatoire et heureux, de son « Orchestra of the Eighteenth Century »…

02août

Pour réfléchir à la spécificité Brüggen parmi ses confrères et contemporains chefs baroqueux : l’élégance et la vérité naturelle du souffle, de la flûte à bec retrouvée au déploiement rayonnant et splendide, fomidablement jubilatoire et heureux, de son « Orchestra of the Eighteenth Century« ,

ce modeste petit essai de réflexion-ci,

« Frans Brüggen, dans l’empyrée du souffle« ,

en forme d’essai de petite synthèse, après mes 3 articles précédents :

_ « « , le 30 juillet dernier ; 

_ « « , le 31 juillet ; 

_ « « , le 1er août.

Qu’est-ce donc qui distingue musicalement, et comme chef, Frans Brüggen (Amsterdam, 30 octobre 1934 – Amsterdam, 13 août 2014) de ses collègues baroqueux contemporains Gustav Leonardt (‘s Graveland, 30 mai 1928 – Amsterdam, 16 janvier 2012) et Nikolas Harnoncourt (Berlin, 6 décembre 1929 – Sankt Georgen in Attergau, 5 mars 2016) ;

puis, à la génération suivante, Sigiswald Kuijken (Dilbeek, 16 février 1944), Ton Koopman (Zwolle, 2 octobre 1944), Philippe Herreweghe (Gand, 2 mai 1947), etc.

Brüggen est d’abord et fondamentalement un flûtiste ;

alors que Gustav Leonhardt est au départ un claveciniste et organiste ;

Nikolaus Harnoncourt, un violoncelliste ;

Sigiswald Kuijken, un violoniste ;

Ton Koopman, un claveciniste et organiste ;

Phillippe Herreweghe, un chef de chœur… 

C’est donc la recherche de la merveilleuse fluidité, la plus naturelle et élégante et expressive possible du souffle, que Frans Brüggen a désiré prolonger et avec fidélité amplifier, de la virtuosité naturelle de la flûte à bec retrouvée et réinventée par lui, à la conduite d’un orchestre élégantissime merveilleusement fluide et splendidement confondant de naturel, comme est son magnifique « Orchestra of the Eighteenth Century« , fondé par lui, à Amsterdam, en 1981.

Tel est ainsi le secret du formidable succès musical de chef d’orchestre Frans Brüggen,

tel qu’on peut en jouir sublimement cet été 2024 en son coffret de 9 CDs Glossa GCD 921135  « A Life with Mozart – Frans Brüggen – Orchestra of the Eighteenth Century« , 

comme nous avons pu jouir, en 2018, de son absolument rayonnant coffret de 4 CDs Glossa GCD 921125 « Jean-Philippe Rameau – Orchestral Suites – The complet Philips & Glossa recordings » _ cf l’enthousiasme de mon très bref article du 30 décembre 2018 : « « 

Ou comment être passé de la flûte à bec de la Renaissance et du XVIIe siècle à l’orchestre du XVIIIe siècle, le splendide parcours musical de Frans Brüggen :

sur les ailes et dans l’empyrée du souffle…

Avec un legs discographique merveilleux, for ever.

Ce vendredi 2 août 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Une nouvelle et superbe interprétation, toute de tendresse, au disque du chef d’oeuvre de Johann-Hermann Schein, en 1623, « Les Fontaines d’Israël », par Opella Musica sous la direction de Gregor Meyer…

13fév

En comparant ce double CD CPO 555 459-2 « Israels Brünnlein« , de Johann-Hermann Schein (en 1623), par Opella Musica sous la direction de son chef Gregor Meyer, en un enregistrement (de 101′ 29), à Dresden-Hosterwitz, du 15 au 18 janvier 2021,

avec trois autres enregistrements discographiques de ce même recueil de Schein figurant dans ma discothèque :

_ soit le double CD Capriccio 10 290/91, par les Reinische Kantorei, dirigés par Hermann Max (de 93′), à St Osdag de Mandelsloh, en janvier et février 1989 ;

_ le CD Deutsche Harmonia Mundi 05472 77359 2, par Cantus Cölln, dirigé par Konrad Junghänel (de 51′), à St Olsdag de Mandelsloh, aussi, du 13 au 13 février 1995 ;

_ et le CD Harmonia Mundi HMC 901574, de l’Ensemble Vocal Européen, dirigé par Philippe Herreweghe (de 79′ 12), en juin 1995 ;

ce nouveau venu discographique, plus complet _ 26 pièces cntre 21… _, et tout de tendresse, est d’aussi belle et rayonnante venue que l’interprétation, toute de plénitude, de Philippe Herreweghe, vingt-six ans plus tôt, de ce chef d’œuvre que sont ces resplendissants « madrigaux spirituels à 5 ou 6 voix et basse continue » de Johann-Hermann Schein (Grünhain, 20 juin 1586 – Leipzig, 19 novembre 1630)…

Ce lundi 13 février 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Comparer deux interprétations de la « Johannes-Passion » (en les versions de 1724 et 1725) de Johann-Sebastian Bach par Philippe Herreweghe, en 2001 à Cologne et 2018 à Anvers

25avr

Ayant été séduit par ma ré-écoute du double CD Harmonia Mundi HMC 901748.49 de la « Johannes-Passion » BWV 245 (en sa version de 1725), par Philippe Herreweghe et son Collegium Vocale de Gand, enregistrée à Cologne en avril 2001,

j’ai désiré confronter celle-ci à une plus récente interprétation du même Philippe Herreweghe et son Collegium Vocale de Gand, de cette « Johannes-Passion » BWV 245 (mais cette fois en sa version de 1724 _ celle qu’en son article du 17 avril dernier intitulé « Bach en soi » Jean-Charles Hoffelé a adéquatement nommée « la version princeps« … _), parue dans le coffret de 10 CDs du label PHI  LPH038, et enregistrée à Anvers en mars 2018.

Et je préfère, de loin, l’interprétation pulpeuse et profonde de 2001, de cette très tendre « Johannes-Passion » (de 1725),

à celle (de 1724) qui, personnellement, me semble cérébrale et décharnée, de 2018.

Et en cela, je ne partage pas, pour une fois, l’appréciation uniment laudative de Jean-Charles Hoffelé en son article de Discophilia du 17 avril dernier :

 

BACH EN SOI

Philippe Herreweghe aura produit au disque la révolution Bach la plus constante, la plus sereinement affirmée, s’ajoutant, au même degré de puissance suggestive, à celle menée par Nikolaus Harnoncourt et Gustav Leonhardt.

Son secret _ probablement, en effet ! _, le chœur, qu’il modèle de ses dix doigts comme jamais ni Harnoncourt ni Leonhardt n’ont pu le transfigurer _ eux qui ont fait appel à ce chœur du Collegium Vocale de Gand de Philippe Herreweghe en leur mémorable Intégrale des Cantates de Bach pour Telefunken… Chaque mot ici porte au cœur et à l’âme, dont l’impact est augmenté dans cette série entreprise pour son label _ Phi _ entre 2010 et 2022 par une sérénité supplémentaire, une sorte de simplicité et d’évidence qui laissent les lacis harmoniques et les fulgurances du verbe s’équilibrer dans un discours d’une éloquence souveraine.

Ce que toucher l’âme avec le son signifie rayonne _ mais inégalement selon ces 10 CDs, à mon goût personnel… _ au long de ce parcours BachHerreweghe revient à la Saint-Jean version princeps _ de 1724 _, en aérant la trajectoire expressionniste, y faisant pénétrer une lumière qui est déjà un peu celle de la Saint-Matthieu.

Retour aussi à la Messe en si, élancée, d’une élégance flamboyante.

Les Motets sont animés de cette même lumière où les polyphonies semblent des architectures célestes, l’ode funèbre (Lass Fürstin) si touchante _ très réussie, ici, celle-ci… _, les cantates, pour l’essentiel prises aux années de Leipzig, complètent ou augmentent les cycles entrepris pour Virgin et Harmonia Mundi ; ce dernier serait bien inspiré de rassembler en un fort coffret le legs Bach de celui qui enregistra tant pour le label arlésien.

Tous ces opus patiemment engrangés désignent la confluence du geste d’Herreweghe de celui de Bach, cette évidence qui, portée par des prises de son exceptionnelles, fait espérer que ce coffret de dix disques ne clôt pas un voyage dont j’espère déjà d’autres étapes et pourquoi pas de nouvelles Petites Messes ?

LE DISQUE DU JOUR

Philippe Herreweghe
The Complete Bach Recordings on Phi

CD 1
Johann Sebastian Bach(1685-1750)
Singet dem Herrn ein neues Lied, BWV 225
Komm, Jesu, komm, BWV 229
Jesu, meine Freude, BWV 227
Lobet den Herrn alle Heiden, BWV 230
Fürchte dich nicht, ich bin bei dir, BWV 228
Der Geist hilft unser Schwachheit auf, BWV 226

CDs 2 & 3
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Messe en si mineur, BWV 232
Dorothee Mields, soprano I – Hana Blažiková, soprano II – Damien Guillon, contre-ténor – Thomas Hobbs, ténor – Peter Kooij, basse

CD 4
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Cantate « Es ist nichts Gesundes an meinem Leibe », BWV 25
Cantate « Warum betrübst du dich, mein Herz? », BWV 138
Cantate « Herr, gehe nicht ins Gericht mit deinem Knecht », BWV 105
Cantate « Schauet doch und sehet, ob irgendein Schmerz sei », BWV 46

Hana Blažiková, soprano – Damien Guillon, contre-ténor – Thomas Hobbs, ténor – Peter Kooij, basse

CD 5
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Cantate « Ich elender Mensch, wer wird mich erlosen », BWV 48
Cantate « Herr, wie du willt, so schick’s mit mir », BWV 73
Cantate « Sie werden euch in den Bann tun », BWV 44
Cantate « Ich glaube, lieber Herr, hilf meinem Unglauben ! », BWV 109

Johann Schelle (1648-1701)
Komm, Jesu, komm, mein Leib ist müde
Hana Blažiková, soprano – Damien Guillon, contre-ténor – Thomas Hobbs, ténor – Peter Kooij, basse

CD 6
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Cantat » « Nimm von uns, Herr, du treuer Gott », BWV 101
Cantate « Mache dich, mein Geist, bereit », BWV 115
Cantate « Ihr werdet weinen und heulen », BWV 103

Dorothee Mields, soprano – Damien Guillon, contre-ténor – Thomas Hobbs, ténor – Peter Kooij, basse

CD 7
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Cantate « Ein feste Burg ist unser Gott », BWV 80
Cantate « Christ lag in Todesbanden », BWV 4
Cantate « Gott der Herr ist Sonn und Schild », BWV 79

Dorothee Mields, soprano – Alex Potter, contre-ténor – Thomas Hobbs, ténor – Peter Kooij, basse

CDs 8 & 9
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Johannes-Passion, BWV 245
Maximilian Schmitt, ténor (L’Evangéliste) – Krešimir Stražanac, basse (Jesus)
Dorothee Mields, soprano – Damien Guillon, contre-ténor – Robin Tritschler, ténor – Peter Kooij, basse (Pilatus, airs)
Philipp Kaven, basse (Petrus) – Stephan Gähler, ténor (Servus) – Magdalena Podkościelna, soprano (Ancilla)

CD 10
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Cantate « Es ist dir gesagt, Mensch, was gut ist », BWV 45
Motet « O Jesu Christ, mein’s Lebens Licht », BWV 118
Cantate « Laß, Fürstin, laß noch einen Strahl », BWV 198

Dorothee Mields, soprano – Alex Potter, contre-ténor – Thomas Hobbs, ténor – Peter Kooij, basse

Collegium Vocale Gent
Philippe Herreweghe, direction

Un coffret de 10 CD du label Phi LPH038

Photo à la une : le chef d’orchestre Philippe Herreweghe – Photo : © DR

 

Ce lundi 25 avril 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : la tendresse superlative (et miraculeuse !) du cher Henri Ledroit dans des Motets à voix seule du merveilleux Henri Dumont (1610 – 1684)

13juin

Pour prolonger et dépasser encore

la beauté de l’Introït du Requiem d’André Campra

de mon article hier,

je vais creuser dans les rangées serrées des CDs de ma discothèque,

à la pêche _ miraculeuse ! _ d’un CD d’Henri Dumont, au choix.

Henri Dumont : Looz, 1610 – Paris, 8 mai 1684.

Le maître de la musique d’église française,

juste avant la _ sublime, aussi _ pompe versaillaise…

 

Et voilà que je tombe, parmi une dizaine d’autres CDs,

sur le CD Motets à voix seule de Henri Dumont,

par le Ricercar Consort …et Henri Ledroit !!! ;

soit le CD Ricercar 029004,

enregistré les 25-26 et 27 juillet 1984, en l’église Saint-Jean, de Beauvais, en Belgique.

Vite, vite, sur la platine !

Et là, immédiatement,

le miracle du charme absolu du timbre de la voix, 

et plus encore de l’art divin de chanter

du cher Henri Ledroit,

vient tout combler !

C’est sublimissime de la justissime tendresse qu’il faut !

Et Dumont, et Ledroit !

Hélas, je n’ai pas trouvé sur le web de podcast de cette performance magique…

Il n’y a plus qu’à rechercher dans l’empyrée

cette sublime galette…

Un art _ sans art _ irremplacé…

Á défaut,

mais sans le charme confondant de l’enregistrement avec le Ricercar Consort, en 1984,

cet autre podcast, d’un Memorare de Dumont, avec Henri Ledroit,

et avec Philippe Herreweghe et la Chapelle royale,

enregistré en juillet 1981 en Charente-Maritime :

mais la tendresse confondante _ de Dumont et de Ledroit _ n’y est hélas pas…

C’est qu’il faut aussi un miracle pour qu’un enregistrement soit parfait !!!

Ce samedi 13 juin 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : et le radieux Magnificat de Johann-Sebastian Bach, une oeuvre de grâce et d’espérance ; par Jonathan Cohen et Archangelo, ou bien Philippe Pierlot et le Ricercar Concert…

13avr

Et le radieux Magnificat de Johann-Sebastian Bach

_ BWV 243 _,

que je me souviens d’avoir entendu pour la première fois en un concert

donné à la cathédrale Saint-André, à Bordeaux, dans les années 80 du siècle dernier,

peut-être par les Arts Florissants…

Mon impression jubilatoire est demeurée à jamais fixée en ma mémoire.

Même la nuit, au sortir de ce concert et de la cathédrale,

me semblait transfigurée,

clémente…

Pour écouter en CD cette œuvre de grâce _ mariale _

et espérance,

et après écoutes de plusieurs versions 

_ dont Harnoncourt en 1984 (Teldec), Herreweghe en 1990 (Harmonia Mundi), Lionel Meunier et Vox Luminis en 2017 (Alpha) _,

deux interprétations s’imposent à mon goût

par leur alliance justissime de radiance heureuse et de vivacité :

celle de Philippe Pierlot avec le Ricercar Consort,

soit le CD Mirare MIR 102,

en 2009 ;

et celle de Jonathan Cohen avec son Ensemble Arcangelo,

soit le CD Hyperion CDA 68157,

en 2015.

L’œuvre a été composée à Leipzig à l’occasion de Vêpres de Noël…

Ce lundi 13 avril 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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