Elisabeth Joyé justement saluée pour la ligne claire et sublimement poétique de son parfait album « Miscellanées », sur trois superbes instruments : un virginal, une épinette et un clavecin…
09juin
Le 11 décembre dernier, il y a 6 mois, en mon article « Sublime évidence naturelle des délicieuses « Miscellanées » tendrement aimées de toute une vie de musicienne lumineuse de la chère Elisabeth Joyé…« , je saluais comme il convient la grâce splendide de la chère Elisabeth Joyé en son merveilleux album Encelade ECL 2204 « Miscellanées » _ un titre lui-même très discret… _, enregistré les 22, 23 et 24 avril 2022 au Temple protestant de la Rencontre, à Paris…
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Et voici que ce dimanche 9 juin 2024, et sur le site de ResMusica, c’est Matthieu Roc qui, sous le titre un peu tarabiscoté _ avec un adjectif bien peu heureux ! _ de « Dans le salon sélect de la claveciniste Elisabeth Joyé« , vient à son tour rendre un très bel hommage, bien détaillé, à l’art si juste et délicat, raffiné, de la chère Elisabeth…
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Elisabeth Joyé enregistre peu de récitals, et après celui consacré à Johann Caspar Ferdinand Fischer pour le même label, c’est un plaisir _ assurément ! _ de la retrouver dans un parcours de compositeurs très choisis, dans l’Europe des XVIe, XVIIe _ surtout _ et _ tout _ début XVIIIe siècle.
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Figure majeure _ oui ! _ mais discrète _ en effet _ du clavecin français, Elisabeth Joyé a eu des maîtres prestigieux (Gustav Leonhardt _ oui _, Bob van Asperen…) et a formé à son tour de grands interprètes, comme _ le merveilleux _ Benjamin Alard _ et c’est parfaitement juste… C’est sans doute sa discrétion _ mais aussi son goût très assuré ! _ qui lui fait choisir des petites pièces peu connues, parmi celles qui l’ont accompagnée pendant sa pratique pédagogique, car riches en couleurs _ oui ! _, et qu’elle a sélectionnées pendant le confinement _ voilà ! _, comme elle l’aurait fait des perles les plus fines choisies dans un trésor. Pas de virtuosité creuse _ oh que non… _ qui cherche à impressionner, et pas non plus de grande construction architecturale qui ferait perdre la magie du détail _ excellemment soigné… Ici, c’est pièce après pièce, bijou après bijou _ oui ! _ qu’Elisabeth Joyé déploie ses petites merveilles, selon un parcours certes varié, mais aussi simplement chronologique. Ces bijoux, elles les éclaire, les fait miroiter avec tendresse _ oui _, et nous pouvons ainsi profiter de toutes les irisations de chromatisme, de tous les raffinements de contrepoint. On peut, à la limite, regretter ce choix du florilège, et effectivement, il aurait été intéressant d’entendre chacune des deux chaconnes de Fischer incluse dans sa Suite respective entière, mais tel qu’il est, ce pot-pourri est délicieux _ tout simplement ! _ et se laisse écouter avec joie _ idoinement joyesque…
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Ce programme, composé avec délicatesse _ oui, à nouveau oui _, permet une belle progression de Gibbons à Böhm et Fischer, mais aussi de subtiles oppositions de caractère, comme La Drollerie de De Chambonnières et la Plainte de Fischer _ et cela dans la plus pure ligne de la Suite à la française… Il permet aussi de plaisanter un peu avec l’auditeur, et de lui laisser le soin de deviner lequel des trois instruments _ mentionnés dans le livret _ est joué. Est-ce le Virginal, l’épinette ou le clavecin ? On ne prétendra pas donner les réponses qui ne sont pas apportées dans la notice. On se laissera simplement séduire _ tout simplement _ par le son cristallin des Préludes de Gibbons et le cuivré de l’intonazione d’Organo de Gabrieli. Si les chaconnes sont déconnectées de leurs Suites d’origine, elles n’en sont pas moins l’occasion d’apprécier leurs dynamiques internes, et la façon magistrale avec laquelle Elisabeth Joyé les fait respirer et s’épanouir _ tout cela est très bien observé. Surtout, la clarté et la netteté de son jeu _ à la française !!! _ nous permettent d’entendre très lisiblement _ dans le parfait esprit de la kigne claire française… _ le contrepoint de ces pièces très brèves de Gibbons ou de l’Aria de Frescobaldi, qui sont magnifiques _ oui. Avec cette grande dame du clavecin _ voilà _, tout devient simple et transparent _ sublimement naturel et évident, avais-je ainsi écrit… Du grand art _ sans jamais se pousser du col _, et de jolies pépites _ de musiques _ à découvrir !
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Orlando Gibbons (1583-1625), Giovanni Gabrieli (1557-1612), Tarquinio Merula (1595-1665), Andrea Gabrieli (ca.1533-1585), Jan-Pieterzsoon Sweelinck (1562-1621), Doctor Bull (ca.1562-1628), François Roberday (1624-1680), Jan-Henry D’Anglebert (1629-1691), Girolamo Frescobaldi (1583-1643), Johann Jakob Froberger (1616-1667), Louis Couperin (ca.1626-1661), Estienne Richard (ca.1621-1669), Jacques Champion de Chambonnières (ca.1602-1672), Luigi Rossi (1597-1653), Johann Caspar Ferdinand Fischer (1656-1746), Georg Böhm (1661-1733) : œuvres diverses pour clavecin.
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Elisabeth Joyé, claveciniste, sur un « virginal italien » 2008/1626, une « épinette polygonale à la quarte » ND /1560, et un « clavecin à l’octave » 2021/1543.
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1 CD L’Encelade enregistré du 22 au 25 avril 2022 au Temple protestant de la Rencontre, à Paris.
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Notice de présentation en français et en anglais.
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Durée : 62 min.
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Un pur délice d’interprétation justissimement poétique…
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Ce dimanche 9 juin 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa