Archives du mois de octobre 2018

Joan Manuel Serrat y el Siglo de Oro : le doux souvenir du début des années 70

11oct

Le très intéressant, touchant  _ et très réussi _ CD De Vez en cuando la vida _ Joan Mauel Serrat y el Siglo de Oro,

de la Cappella Mediterranea

_ et six chanteurs : Mariana Flores, Maria Hinojosa, Giuseppina Bridelli, Leandro Marziotte, Valerio Contalde et Hugo Oliveira _

sous la direction de l’argentin Leonardo Garcia Alarcon,

soit le CD Alpha 412,

est peut-être d’abord

l’excellent souvenir du début des heureuses années 70, sur la lancée, alors, de 1968,

pour ceux qui l’ont vécu.



Et ce n’est peut-être pas un hasard si Mediterraneo, de Serrat,

est la chanson du répertoire espagnol

la plus populaire de toutes aujourd’hui

en Espagne !!

Avec ici,

en ce très original CD Alpha 412,

arrangées par Quito Gato,

cinq chansons de Joan Manuel Serrat (1947) _ dont le célèbre Mediterraneo _,

Serrat,

chanteur-compositeur

que j’avais découvert,

tant en castillan qu’en catalan,

grâce à mon amie hispanisante Françoise Talazac,

à Bayonne et Biarritz,

au tout début des années 70.

Ici, en superbe contrepoint

aux chansons de Serrat,

six chansons anciennes,

de Francisco Valls (c. 1671 – 1747),

Lucas Ruiz de Ribayaz (1626 – 1677),

Juan Bautista Jose Cabanilles (1644 – 1712),

Mateo Flecha el Viejo (1481 – 1553),

et deux autres anonymes, d’après deux chansons du folklore catalan,

ainsi qu’une transcription pour harpe, en un arrangement de Quito Gato,

de l’admirable Musica Callada

de l’incomparable

génialissime Federico Mompou (1893-1987)

_ cf mon article du 30 mai dernier : S’enchanter à Mompou !!!

Mompou : un compositeur essentiel !

Ce jeudi 11 octobre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le Beethoven époustouflant de grâce du miraculeux Pavel Kolesnikov

10oct

Le 5 avril dernier,

et à propos du précédent CD de Pavel Kolesnokov,

le CD Hyperion CDA 68224 simplement intitulé Louis Couperin,

j’intitulai mon article pour ce blog

Ecouter la merveille Louis Couperin,

mettant l’accent sur un compositeur _ Louis Couperin (Chaumes-en-Brie, c. 1626 – Paris, 29-8-1661) _ que je vénère…

Je m’étais alors procuré le CD que le jeune pianiste avait aussi consacré aux Mazurkas de Chopin :

magnifiquement réussies, elles aussi,

alors que celles-ci

sont probablement ce qu’il y a de plus difficile à saisir et donner dans l’œuvre de Chopin…

Aujourd’hui Pavel Kolesnikov nous offre un CD Beethoven :

Je me suis dit : « un Beethoven de plus« …

Jusqu’à ce que j’en entende un extrait sur l’antenne de France-Musique !

Coup de foudre !!!

Une interprétation confondante de vérité !

De jeunesse autant que de plénitude.

Soit le jeune Ludwig van

improvisant à son clavier,

dans la plus enthousiasmante ferveur !!! 

Joie !!!

Et à l’écoute du CD en son entier,

je suis à mon tour enthousiasmé :

non seulement par la vie extraordinaire de l’interprétation _ c’est phénoménal d’évidence et plénitude juvéniles ! _,

mais aussi par la merveilleuse composition du programme

de ce CD Hyperion Beethoven CDA 68237,

autour de la célébrissime sonate Au clair de lune,

révélée ici à elle-même dans toute sa fervente fraîcheur,

_ comme jamais par quiconque peut-être _,

une autre sonate, la sonate opus 14 n°2,

et une série de Bagatelles :

les Sept Bagatelles op. 33 ;

et quatre Bagatelles sans numéro officiel (Wo0211, Wo 052, Wo056, Wo053) : fabuleuses !!! ;

ainsi que les 32 Variations sur un thème original en ut mineur (Wo080). 

Le pur plaisir de la musique naissant à l’instant même des doigts les plus follement inspirés…

L’effet sur nous qui l’écoutons

est ravageur !

Nous sommes transportés !!! 

Un artiste majeur nous est décidément né :

Pavel Kolesnikov.

Une merveilleuse capacité

de se mettre

et de nous placer

dans le génie à l’œuvre du compositeur lui-même…

C’est étourdissant

et jubilatoire.

Ce mercredi 10 octobre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

Ecouter la sublime quintessence de la musique française : Jacques-Martin Hotteterre (1674-1763)

09oct

A la tête de son ensemble de très grande qualité Camerata Köln,

Michaël Schneider nous propos un nouveau _ le troisième à ce jour _ double CD de musique de chambre

de Jacques-Martin Hotteterre (1674 – 1763 ) :

la quintessence de l’art français :

le raffinement le plus subtil

dans une grande économie de moyens

au service d’une infinie palette d’affects splendides

qui nous font fondre de plaisir

par leur charme le plus évident et naturel qu’il soit.

Il s’agit cette fois

du double CD Complete Chamber Music Vol. 3 _ Suites opp. 4, 5 & 6 (CPO 555 038-2) ;

après les non moins éblouissants double CDs

Complete Chamber Music Vol. 1 _ Suites op. 2 (CPO 777 790-2) ;

et Complete Chamber Music Vol 2 _ Trios Sonatas op. 3, Suite op. 8. (777 790-2).

Et dans ce sublime répertoire,

je n’oublierai pas de rappeler les merveilleuses réussites discographiques Hotteterre

de mon ami Philippe Allain-Dupré :

le Premier livre de Pièces (CD Naxos 8553707)

avec Philippe Pierlot (viole de gambe), Yasuko Uyama-Bouvard (clavecin Hemsch) et Vincent Dumestre (théorbe)

et le Second livre de Pièces (CD Naxos 8553708)

avec Laurence Pottier, Philippe Pierlot, Yasuko Uyama-Bouvard et Jean-François Bougès

Une musique enchanteresse !

Ce mardi 9 octobre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Comparer les interprétations au disque des Pièces de clavecin de François Couperin : au plaisir de la Tribune des Critiques de disques de France-Musique…

08oct

François Couperin (1668 – 1733) est un des compositeurs _ si subtils _ parmi les plus difficiles qui soient.

Aussi attendais-je avec un plaisir amusé

la souvent très intéressante Tribune des Critiques de Disques, de France-Musique,

de ce dimanche, 

consacrée aux Pièces de clavecin de François Couperin,

même si je n’apprécie pas nécessairement

ni le choix des interprétations,

ni le choix des critiques invités,

de son présent producteur-animateur _ souvent partial, et pas du côté qui me sied… _,

Jérémie Rousseau.


Celui-ci avait choisi trois de ces brèves Pièces de clavecin,

et des plus justement parmi les plus célèbres :

Les Barricades mystérieuses,

Le Tic-toc-choc, ou les Maillotins,

et le Dodo, ou l’amour au berceau,

chaque fois sous les doigts de six clavecinistes différents :

Scott Ross, Blandine Verlet, Christophe Rousset, Frédérick Haas, Skip Sempé et Noëlle Spieth ;

Noëlle Spieth, Christophe Rousset, Olivier Fortin, Blandine Rannou, Olivier Beaumont et Blandine Verlet ;

Frédérick Haas, Noëlle Spieth, Skip Sempé, Gustav Leonhardt, Scott Ross et Christophe Rousset.

Épreuve redoutable

pour tous les auditeurs _ et d’abord pour les critiques-journalistes invités _

ayant à affiner la tension qualitative de leur écoute,

en vue d’un jugement circonstancié,

c’est-à dire le mieux argumenté _ et justifié ! _ possible,

à propos d’un compositeur

au goût si exigeant et complexe,

en son étourdissant _ et éblouissant d’enchantement ! _ naturel de simplicité…

Et ce fut la braise sous la glace torride

de Gustav Leonhardt

qui l’emporta.

Bonne écoute,

à votre tour !

Vous allez assurément vous régaler !!!

Ce lundi 8 octobre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

 

 

Le sublime CD Ricercar « Vater unser » de Clematis et Paulin Bündgen : pour confirmation…

07oct

Comme pour confirmer ma déclaration de « sublime« 

à propos du CD Ricercar Vater unser

de Paulin Bündgen et son ensemble Clematis

_ le CD Ricercar RIC 389  _

en mon article Un sublime CD « Vater unser » de Clematis, d’après les collections Düben de Stockholm du 12 juillet dernier

_ presque trois mois, déjà _,

j’y mettais l’accent sur l’importance musicale des archives-collection Düben de la cour de Suède,

voici ce jour un excellent article 

CLEMATIS FAIT DIALOGUER VOIX ET INSTRUMENTS DANS LA PIÉTÉ LUTHÉRIENNE

sur ce même CD Vater unser de Clematis et Paulin Bündgen chez Ricercar

_ avec la présence de Jérôme Lejeune à la viole ténor au sein de l’ensemble instrumental ! _,

sur le très bon site Res Musica,

et sous la plume de Cécile Glaenzer :

Vater unser, German sacred cantatas.

Johann Hermann Schein (1586-1630), Samuel Eccard (1553-1611), David Pohle (1624-1695), Franz Tunder (1614-1667), Johann Fischer (1646-1716), Johann Wolfgang Franck (1644-1710), Johann Christoph Bach (1642-1703), Georg Böhm (1661-1733), Johann Theile (1646-1724), Johann Michael Bach (1648-1694), Johann Rudolph Ahle (1625-1673), Heinrich Schwemmer (1621-1696).

Paulin Bündgen, contre-ténor.

Ensemble Clematis.

1 CD Ricercar.

Enregistré à Centeilles en octobre 2017.

Durée 1:19:46

Vater-Unser-Clematis-Paulin-BündgenLe label Ricercar revient à ses premières amours avec ce programme de musique sacrée allemande de la deuxième moitié du XVIIe siècle. L’ensemble belge Clematis nous propose ici la découverte d’un pan trop méconnu de ce répertoire, qui fait la part belle au dialogue _ voilà _ entre la voix d’alto de Paulin Bündgen et les instruments.

La plupart des œuvres de ce programme proviennent de manuscrits conservés dans la collection Düben à Uppsala, qui contient de véritables pépites méritant d’être mises en avant _ c’est sur ce point pas assez connu-là que je mettais aussi l’accent ; et ils furent plusieurs membres de la famille Düben à se succéder à la cour de Suède. Nous avons là une génération de compositeurs _ allemands _ très influencés par l’Italie et l’opéra, dans le sillage de Schütz _ et aussi de Buxtehude _, mais aussi pour certains par la France _ mais oui ! _, comme Johann Caspar Fischer _ un compositeur passionnant (1656 – 1746) ; cf le superbe CD Uranie que lui a consacré, au clavecin et à l’orgue, mon amie Elisabeth Joyé (CD Encelade ECL 1402), en 2016 _ qui séjourna à Paris en tant que copiste au service de Lully _ et n’oublions pas non plus le séjour (et la mort, en 1650) de Descartes à la cour de la reine Christine ; Descartes y participant à la réalisation de ballets de cour !

Si le fil conducteur de tout ce répertoire est bien sûr _ comme l’indique le titre même choisi pour ce CD _ le choral luthérien, son traitement instrumental _ oui ! un merveilleux dialogue, en effet ! _ se développe avec une étonnante _ et bienheureuse, joyeuse _ liberté, tant dans l’ornementation _ oui _ que dans le choix des formes (sinfonia, ritornello, sonata …). Ce programme fait _ très _ judicieusement alterner _ lui aussi : en dialogue _ pièces instrumentales et cantates pour alto solo de formes variées : lieder strophiques, lamentos, concerts spirituels… La caractéristique commune de toutes ces pièces vocales est le rôle primordial _ et il faut en effet bien le souligner, en effet ! _ qu’elles donnent aux instruments, offrant un véritable dialogue _ voilà ! _ entre les cordes et la voix.

Le leitmotiv du choral Vater unser, qui donne son titre au CD, revient trois fois dans le programme en trois versions instrumentales _ oui. La dernière est due  à Georg Böhm, dans une transcription de son choral orné pour orgue, où le violon s’empare du thème richement ornementé. Stéphanie de Failly, premier violon et fondatrice de l’ensemble Clematis, y fait merveille _ oui. Bel exemple d’aller-retour entre l’Allemagne et l’Italie, le Salve Regina du papiste Rovetta qui devient Salve mi Jesu sous la signature de Franz Tunder, comme J.S. Bach le fera avec le Stabat Mater de Pergolèse transformé en motet luthérien. On retrouve toutes les caractéristiques de la cantate dans le motet Herr, wer ich nur dich habe de David Pohle (avec les cordes qui imitent le tremblant de l’orgue) et dans le grand Weil Jesu in meinem Sinn de Johann Wolfgang Franck. Mais le chef d’œuvre absolu _ oui !!! _ est le célèbre lamento Ach dass ich Wasser g’nug hätte de Johann Christoph Bach, tant admiré par son cousin Johann Sebastian _ oui. Le premier violon y dialogue admirablement _ oui _ avec la voix d’alto, dans une intensité dramatique qui nous donne à voir _  mais oui _ couler les larmes du pécheur dans des effets descriptifs incomparables qui collent au sens des paroles _ absolument. Le contre-ténor Paulin Bündgen y est magistral _ oui !!! _, comme tout au long de ce programme. Sa voix souple épouse parfaitement _ oui _ toutes les nuances du texte et nous élève _ voilà _ vers une spiritualité intemporelle _ soit l’éternité même : c’est parfaitement relevé.

Jérôme Lejeune, fondateur du label Ricercar, tient lui-même la partie de viole ténor au sein de Clematis _ c’est, bien sûr, à relever ! _ et nous fait bénéficier de sa grande érudition _ mais oui, comme chaque fois !!! Lumineuse ! _ dans le texte du livret qui nous éclaire _ superbement _ sur ses choix musicaux.

Un merveilleux moment de musique,

vous disais-je ce 12 juillet dernier,

de ce sublime CD Ricercar Vater unser _ German sacred santatas


Ce dimanche 7 octobre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

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