Archives du mois de janvier 2019

Borges citant Bioy dans ses conférences retrouvées de 1965 sur le Tango

06jan

La quatrième de couverture du Tango _ quatre conférences

de Jorge Luis Borges, enregistrées en octobre 1965,

et ici traduite par Silvia Baron Supervielle

cite à diverses reprises le nom de Bioy,

tant le fils Adolfo Bioy Casares _ trois fois _,

que le père, Adolfo Bioy Domecq _ trois fois aussi _,

et une fois Sivina Ocampo, 

sur lesquels je travaille.

Voici la quatrième de couverture de ce très intéressant opuscule de 121 pages :

« Au mois d’octobre 1965, Jorge Luis Borges donne quatre conférences sur l’histoire du tango devant un groupe d’admirateurs et d’amis réunis à Buenos Aires. L’un des invités enregistre secrètement les propos de l’écrivain, mais les bandes sonores s’égarent et ne sont retrouvées que quarante ans plus tard. En 2013, María Kodama, la veuve et ayant droit du grand auteur argentin, certifie l’authenticité des enregistrements et en autorise la transcription et la publication. Voilà en quelques lignes l’histoire rocambolesque de ce petit livre délicieux. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un texte littéraire conçu comme tel par Borges, la transcription des quatre conférences porte en elle toute la vitalité et la force de la prose borgésienne grâce à la richesse des anecdotes, des contes et des digressions s’immisçant tout au long d’une intervention qui semble soigneusement préparée. Chaque conférence nous offre l’occasion unique de redécouvrir un auteur qui, avec humour et poésie, n’hésite pas à réciter ni à chanter des tangos, tout en déployant son incroyable érudition sur la culture de Buenos Aires et sur la formation de l’Argentine moderne au début du XXe siècle. Comme on pourra le constater, le souvenir, le savoir et l’émotion vive se conjuguent souvent dans ses paroles et font de ce livre un ouvrage exceptionnel qui ravira, sans nul doute, les lecteurs de Borges, mais aussi tous les amateurs de tango et de bonne littérature.« 

Un document historique aussi sur lhistoire du machisme et sa violence

en Argentine…

Ce dimanche 6 janvier 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’autre chef d’oeuvre , après « L’Art de la joie », de Goliarda Sapienza : ses extraordinaires « Carnets »

05jan

Ce début janvier 2019,

paraissent, aux Éditions du Tripode,

et toujours en une merveilleuse traduction _ elle coule de source ! _ de Nathalie Castagné

_ sa découvreuse et révélatrice à l’univers entier ! Ce n’est certes pas peu !!! _,

une sélection _ de 461 pages _

des 8000 pages manuscrites

que rédigea au jour le jour, entre 1976 et 1996 _ l’année de sa mort : le 30 août 1996 ;

des suites d’une chute dans les escaliers de sa maison de Gaeta _

la géniale Goliarda Sapienza

_ soit quelque chose comme 5 % de ce qui a été rédigé en ses Carnets personnels… _ ;

et ce, d’après une sélection de son mari et veuf, Angelo Pellegrino

(né, lui, à Palerme le 2 août 1946),

et qui est aussi son légataire universel ;

qui la fit d’abord paraître, cette sélection, en Italie, en 2011 et 2013,

en deux volumes séparés,

intitulés

Il Vizio di parlare a me stessa _ Taccuini 1976 – 1989

et La Mia Parte di gioia _ Taccuini 1989 -1992,

chez le prestigieux éditeur Einaudi :

soit un nouvel éblouissant chef d’œuvre,

rédigé _ et strictement pour elle-même : « parlare a me stessa » ! _ par Goliarda au jour le jour,

au fil du quotidien de ses rencontres, voyages et événements survenant divers ;

et avec, aussi, c’est à noter, des intermittences, parfois très longues : de mois ou même d’années :

quand Goliarda choisissait de consacrer-réserver exclusivement le temps si précieux de son écriture

(et son désir d’écrire, pas nécessairement permanent ; elle subissait aussi des moments de dépression ;

d’absence d’enthousiasme envers sa fondamentale passion d’écrire…)

à la rédaction d’autres romans-fictions à composer, ou de divers textes _

après ce monument et chef d’œuvre presque trop puissant et éclatant

_ quelque part dérangeant pour bien des lecteurs,

y compris ceux, professionnels, des maisons d’édition, qui longtemps le refusèrent ! en Italie… _

qu’est le roman

_ inspiré et transposé (sublimé…) de sa propre vie (Goliarda est née à Catane le 10 mai 1924)

ainsi que de la vie de sa mère, Maria Giudice (Codevilla, 27 avril 1880 – Rome, 5 février 1953) _

L’Art de la joie

_ de 800 pages.

Cf ce mot de Nietzsche

_ Goliarda fut-elle une de ses lectrices ? _

entamant ainsi

le lucidissime chapitre Lire et écrire

de son sublime Ainsi parlait Zarathoustra _ un livre pour tous et pour personne :

« De tout ce qui est écrit, je ne lis que ce quelqu’un écrit avec son sang.

Écris avec ton sang : et tu verras que le sang est esprit.

Il n’est guère facile de comprendre le sang d’autrui.

Je hais les oisifs qui lisent« .


Et c’est assurément avec son sang

_ qui est esprit ! et comment !!! _

que Goliarda a écrit,

tant son L’Art de la joie

que ses sublimes Carnets.

Pour cela,

je me réfère, aussi, à ce très riche et passionnant article de Valentina Tuveri,

paru le 30 août 2016 sur le site Monde du Livre :

L’Art de la joie de Goliarda Sapienza : la traduction comme moteur de reconnaissance mondiale


Personnellement,

je dois dire que je préfère l’ouverture infinie de l’écriture des notations au jour le jour d’un carnet personnel

_ ou d’une correspondance intime :

je pense ici aux courriers (enchantés ! et enchanteurs pour nous qui les lisons…) de trois fois par semaine

de Madame de Sévigné à sa fille, Madame de Grignan :

alternant le compte-rendu précis et parfois amusé du plus quotidien du quotidien, avec des envolées passionnées de sentiments ou d’émotions, de la marquise _,

à la construction tant soit peu organisée, même la plus belle qui soit, d’une fiction,

fut-elle mâtinée de pas mal d’éléments autobiographiques _ ou biographiques.

Pour y trouver l’accent de la plus grande justesse tissée à la plus audacieuse liberté ;

du moins à son meilleur…



Ce samedi 5 janvier 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

En guise d’introduction à la lecture des extraordinaires « Carnets » de Goliarda Sapienza, un très éclairant article de René de Ceccatty

04jan

En guise d’introduction

à la lecture

des extraordinaires Carnets de Goliarda Sapienza

_ qui paraissent ce jour aux Éditions du Tripode,

en une traduction merveilleuse de Nathalie Castagné _,

découvrir ce très éclairant article de René de Ceccatty,

paru le 10 juin 2015 dans Les Lettres françaises,

à propos de

L’Université de Rebbibia 

et Les Certitudes du doute,

de, déjà, les deux, de Goliarda Sapienza,

ainsi que de l’essai Goliarda Sapienza telle que je l’ai connue,

de son mari (et premier éditeur) Angelo Pellegrino,

article intitulé Les Prisons de Goliarda.

À suivre…

Ce vendredi 4 janvier 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos de Debussy mélodiste : écouter Stéphane Degout avec Alain Planès, et Sophie Karthaüser avec Eugène Asti

03jan

A propos du Debussy mélodiste,

et en miroir _ et prolongement bienvenu _ à mon article du 3 octobre 2018 dernier,

sur le double album Harmonia Mundi Harmonie du soir,

un album anthologique

par Sophie Kartthaüser & Stéphane Degout, Eugène Asti & Alain Planès,

l’album Harmonia Mundi HMM 902306.07

voici ce que dit ce jour sur son blog Discophilia d’Artalinna

de ce double album d’anthologie de mélodies de Claude Debussy,

l’excellent Jean-Charles Hoffelé,

en un article intitulé

Les Voix de Claude :


LES VOIX DE CLAUDE


La belle anthologie ! Les mélodies de Debussy, en dehors des Bilitis, ne sont pas si courus que cela, et il semblait impossible d’y réunir les deux sexes par des voix aussi versées dans cet univers.


Magnifique de bout en bout, Sophie Karthäuser distille l’érotisme des mélodies saphistes sans en charger les affects et sublime les Baudelaire : quel Jet d’eau, quelle Mort des amants dans le piano si caressant, si sonore d’Eugene Asti, bien plus qu’un accompagnateur, un peintre qui passe incontinent du crayon au pinceau. Et pour les quelques Vasnier, ce sens du mot qui fait les vers de Bourget enchanteurs sans être désuets. Elle vous sauverait toutes les mélodies de charme de Fauré avec le même art.


Mais c’est pourtant d’abord à la face sombre _ oui ! _ de cet album parfait que je retourne _ moi aussi… _ : Stéphane Degout est l’imagination même _ en effet ! _ dans les Verlaine, dans les Mallarmé, son chant noir donne aux Rondels de Charles d’Orléans, à ses Ballades de François Villon cette nostalgie ou cette gouaille _ les deux _ qui se sont perdus dans le chant français d’aujourd’hui sinon par sa voix _ en effet : splendide !


Son Promenoir des deux amants peut regarder droit dans les yeux ceux que nous aura laissés Bernard Kruysen. Alain Planès qui l’accompagne de toute sa science debussyste ajoute _ au piano seul _ les Images oubliées tandis que Les soirs illuminés par l’ardeur du charbon sont dévolus à Asti : respirations nécessaires dans tant de perfections.


LE DISQUE DU JOUR


Harmonie du soir

Claude Debussy (1862-1918)
Nuit d’étoiles, L. 4
Mandoline, L. 29
Fêtes galantes, Livre I, L. 80
3 Chansons de Bilitis, L. 90
L’âme évaporée, L. 78
Les cloches, L. 79
Les Angélus, L. 76
Dans le jardin, L. 78
Beau Soir, L. 6
Voici que le printemps, L. 52
Paysage sentimental, FL 55
Fleur des blés, FL 16
La Belle au bois dormant, L. 74
5 Poèmes de Charles Baudelaire, L. 64
Les soirs illuminés par l’ardeur du charbon, L. 150*
Sophie Karthäuser, soprano
*Eugene Asti, piano

3 Mélodies de Verlaine, L. 81
Fêtes galantes, Livre II, L. 104
3 Chansons de France, L. 102
3 Ballades de François Villon, L. 119
3 Poèmes de Stéphane Mallarmé, L. 127
Le Promenoir des deux amants, L. 118
3 Images oubliées, L. 87**
Stéphane Degout, baryton
**Alain Planès, piano

Un album de 2 CD du label harmonia mundi HMM902306.07

Photo à la une : Claude Debussy et sa femme Emma – Photo : © DR

 


C’est superbe !!!



Ce jeudi 3 janvier 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le génie musical de Sergei Prokofiev

02jan

J’écoute les deux sonates pour violon et piano

opus 80 et opus 94a

de Sergei Prokofiev (1891 – 1953)

_ la première commencée de composer en 1938 et achevée au sortir de la guerre, en 1946 ;

la seconde est terminée avant la première : en1943 _

dans l’interprétation d’Alexandra Conunova, violon, et Michail Lifits, piano,

en un CD Aparté AP171 ;

et j’admire !

Tant les œuvres

que l’interprétation.

Sergei Prokofiev est un impeccable musicien, 

audacieux et inventif.

Ce mercredi 2 janvier 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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