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Les merveilleuses trouvailles des soldes de CDs (suite) : le saisissant double CD Tacet 131 des « Préludes pour piano » de Claude Debussy par Evgeni Koroliov

14juil

Et maintenant voici le saisissant double CD Tacet 131 des « Préludes pour piano » de Claude Debussy par Evgeni Koroliov _ enregistrés à Oslo aux mois de mai et octobre 2003 _, publié par Tacet en 2004 : écoutez-ici

Sur ce double CD, j’ai retrouvé un article plutôt sévère de Pierre-Jean Tribot, publié sur le site de ResMusica le 26 mai 2005, intitulé « Evgeni Koroliov, du Debussy monacal » :

Evgeni Koroliov, du Debussy monacal

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Formé par la solide école russe d’Anna Artobolewkaya mais aussi conseillé par les légendaires Heinrich Neuhaus et Maria Youdina, le pianiste moscovite s’est imposé comme un artiste discret mais dont chaque disque mérite une attention particulière _ en effet. Fortement attaché à l’œuvre de Bach, son Clavier bien tempéré et son Art de la Fugue, de très haute tenue, lui ont valu une reconnaissance internationale. Le compositeur György Ligeti considérant même son Art de la fugue comme le disque à emporter sur l’île déserte. On attendait donc avec intérêt sa lecture d’un tel monument de la littérature pianistique que les Préludes de .

L’approche est hautement personnelle, sans aucune concession à la facilité et à l’esthétisme. Le ton est à l’économie de moyen tout en respectant scrupuleusement les indications du compositeur, mais sans tomber dans une aridité hors sujet. Cependant force est de constater que dans Debussy, ce n’est pas particulièrement convaincant  _ pour Pierre-Jean Tribot. Certaines pièces de ces deux livres pêchent par un manque de sensualité (défaut particulièrement marquant pour Danseuses de Delphes et Brouillard qui nous font craindre le pire pour cet album). Heureusement le pianiste réussit beaucoup mieux certaines pièces plus techniques où il faut plus de puissance : la Danse de Puck et Général Lavine-exentric s’avèrent très efficaces. Cependant, il manque à cette intégrale une sensualité ou une rigueur à la Robert Casadesus pour transcender ces œuvres. Nous resterons donc fidèles à nos nombreuses références habituelles : Michelangeli, Arrau, Crossley, Kocsis, Pollini, Zimmerman, Casadesus et Février, tout en reconnaissant la probité _ voilà _ de l’approche ascétique de Koroliov.

La curiosité du disque réside dans l’enregistrement en première mondiale d’un vingt-cinquième prélude. Prévu dès l’écriture du cycle, cette pièce intitulée les soirs illuminés par le charbon et dédiée au marchand de charbon Tronquin est apparue en 2001 lors d’une vente aux enchères. Pendant 85 ans, la partition resta la propriété de cette famille dont l’ancêtre avait fourni du charbon de chauffage au compositeur. Cette œuvre dont le titre est tiré du poème le balcon de Charles Baudelaire, fait écho au quatrième prélude du premier livre où une autre citation du poète caractérise l’atmosphère de la pièce : les sons et les parfums tournent dans l’air du soir. Peu de commentaires à faire sur cette pièce qui prolonge la magie debussyste.

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Claude Debussy (1862-1918) : Préludes (Livres I et II), Les soirs illuminés par l’ardeur du charbon.

Evgeni Koroliov, piano.

2 CDS « The Koroliov series Vol. VII » Tacet 131.

Enregistré à Oslo en mai et octobre 2003.

Notice en français, anglais et allemand.

Durée : 86, 41mn.

Ainsi qu’un bien plus empathique entretien intitulé « Evgeni Koroliov, discret magicien du piano« ,

paru sur ResMusica en date du 22 juin 2015 :

Evgeni Koroliov, discret magicien du piano

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Primé dans la catégorie récital instrumental des International Classical Music Awards 2015, le pianiste est l’un des artistes les plus indispensables _ probablement, oui _ de notre époque. Loin de la médiatisation, il construit une discographie exceptionnelle (Tacet) _ oui ! _ dont Schubert est la plus récente étape.

Koroliov-Stephan_wallocha«  Je veux qu’ils se rendent compte qu’il n’y a rien de mieux que la musique dans le monde ; ils doivent être heureux de pouvoir vivre avec elle, quelle que soit leur position : pianiste de concert ou professeur dans une petite école de musique. »

ICMA :  Comment êtes-vous venu au piano ? Etes-vous issu d’une famille de musiciens ? 

 : Non pas du tout ! Mais quand j’étais petit, il était de coutume en Russie d’apprendre la musique aux enfants. Mes deux frères aînés ont commencé à apprendre le piano et ils ont abandonné très vite. Mais je me rappelais les mélodies et je voulais les jouer. C’est ainsi que je suis devenu pianiste.

ICMA :  Il y a-t-il eu dans votre enfance une expérience musicale particulière qui vous a fait dire « Oui, c’est cela que je veux faire dans ma vie » ?

EK : Oui, les œuvres de Bach, Mozart ou Schubert me touchaient énormément, même les petites pièces que j’étais en mesure de jouer. Et, plus important encore, je me suis mis très jeune à composer, cela me motivait beaucoup. Je ne me sentais pas destiné à être pianiste mais plutôt compositeur. La vie en a décidé autrement.

ICMA : Y-a-t-il eu dans votre enfance un concert par l’un des grands pianistes ou chefs que vous avez ressenti comme une forte expérience ?

EK : Je me souviens très bien d’un concert avec le célèbre chef français . Le violoniste a, lui aussi, toujours été une lumière pour moi. Un autre moment très important fut une rencontre avec dans la petite salle du Conservatoire Tchaïkovski. Il a joué trois pièces de l’ « Art de la fugue » qui m’ont beaucoup influencé.

ICMA : A 17 ans, vous avez joué le « Clavier bien tempéré » en concert. C’était rare à l’époque. Comment avez-vous eu cette idée ?

EK : Je me suis toujours senti attiré par cette musique et l’expérience des trois pièces de l’ «Art de la fugue » dont je viens de parler m’a tellement inspiré que je jouais Bach avec beaucoup d’amour et d’intérêt. Cela ne me semblait pas difficile, c’était tout simplement un plaisir. Et je ne me suis jamais inquiété de savoir si cela plairait au public _ bravo !

ICMA : Était-ce un public d’experts, ou des habitués des récitals ?

..;

EK : A cette époque, le public de Moscou était très, très bon. Il y avait un grand nombre d’amateurs de musique et ce n’était pas un problème, même de jouer Bach …

..;

ICMA : On ne jouait pas beaucoup le répertoire baroque en Russie. Peu de pianistes jouaient ces œuvres en concert. et occupaient à ce titre une position unique…

EK : Exactement! J’ai travaillé quelques heures en privé avec . Elle adorait Bach, le jouait très bien mais de façon non conventionnelle. A cette époque, on ne parlait pas encore d’ « interprétation historiquement authentique ». Et Bach au piano, ce n’est pas « authentique »… c’est clair.

ICMA : Était-ce pour vous une raison de jouer Bach au clavecin ou au clavicorde ?

EK : Oui ! Mais je n’ai jamais été très friand du clavecin. Par contre, le clavicorde est mon instrument de prédilection _ tiens, tiens… Mais il ne convient pas pour les concerts, car c’est un instrument très calme, très très calme _ de peu d’amplitude sonore. C’était aussi l’instrumentent préféré de J-S Bach…

ICMA : Quel rôle joue l’instrument pour un pianiste ? Pouvez-vous comprendre que ou voyagent avec leur Steinway ? 

EK : Oui, c’est très bien si vous pouvez vous le permettre. Mais de toute façon, je ne pense pas que je puisse faire quelque chose de parfait en concert _ ni non plus à l’enregistrement discographieue… Personnellement, j’essaie autant que possible de compenser les inconvénients de l’instrument par mon oreille et mon expérience. L’essentiel est de rester concentré _ et c’est fondamental. Finalement, c’est l’attitude face à la musique qui est décisive _ voilà.

ICMA : Quelles sont les qualités essentielles d’un piano à queue ?

EK : Un bon instrument chante… Mais restons réalistes: je suis déjà heureux si la deuxième octave sonne bien. Il y a cinquante ans d’ici je jouais des instruments où la troisième octave chantait encore…

ICMA : Vous avez enseigné pendant de nombreuses années à Hambourg. Les étudiants  ont-ils aujourd’hui une vision différente de ce que signifie « être pianiste » ?

EK : Difficile à dire! Tout est si différent d’une personne à l’autre. Je crois que les musiciens de la génération actuelle ont une réflexion beaucoup plus pratique _ et utilitariste. Ils doivent maîtriser des enregistrements, le monde des concerts… et vous devez obtenir ce qu’ils veulent faire. Ce qui n’est vraiment pas facile à notre époque ! Cela nécessite beaucoup d’énergie.

ICMA : Que dites-vous à vos élèves à ce propos ?

EK : Je veux qu’ils se rendent compte qu’il n’y a rien de mieux _ probablement, en effet ! _ que la musique dans le monde ; ils doivent être heureux de pouvoir vivre avec elle _ voilà ! En sa compagnie amicale ou amoureuse quotidienne : sans bla-bla mensonger intéressé… _, quelle que soit leur position : pianiste de concert ou professeur dans une petite école de musique _ et même aussi fervent mélomane…

ICMA : Au regard du résultat artistique, préférez-vous les enregistrements en salle de concert ou en studio ?

EK : Je suis toujours un peu insatisfait tant après un concert qu’après un enregistrement _ voilà. À cet égard, je ne fais aucune différence.

ICMA : Que signifie pour vous d’avoir reçu un Prix international de Musique Classique ?

EK : Cela m’est très agréable et me rend hommage, mais, en fait, je n’ai pas le sens des honneurs très développé _ un grand bienfait pour l’interprète : la reconnaissance donnée l’est le plus souvent pour de très mauvaises raisons….

ICMA : Quelles sont vos passions, outre la musique ?

EK : Il y en a beaucoup : la peinture, l’architecture, la poésie, la littérature. Auparavant, je jouais beaucoup aux échecs, mais aujourd’hui je n’en ai plus le temps et je n’ai plus de bon partenaire. Mais j’achète encore de revues d’échecs et je les lis, c’est ce qui me reste…

ICMA : Comment voyez-vous l’avenir de la musique classique dans les dix prochaines années?

EK : Je prédis un avenir pas très brillant. Les années à venir seront très difficiles, et cela n’a rien à voir avec notre musique mais avec le développement de la culture en général _ hélas, hélas ! _, un mouvement que nous ne pouvons arrêter. Je pense, et quelques musiciens pensent comme moi, que nous avons besoin de construire une « culture de catacombe », pour passer le temps en quelque sorte, tout comme l’ont fait les moines irlandais à l’âge des ténèbres pour ne pas laisser la culture descendre au plus bas _ oui, résister toujours, toujours, comme l’on peut, sans rien abandonner du moindre cran.

Propos recueillis par Isabel Roth, et Martin Hoffmeister. Rédaction de l’article par . Traduction de l’allemand par Bernadette Beyne.

Crédit photographique : © Stephan Wallocha

Pour ma modeste part,

j’ai consacré deux articles sur ce blog « En cherchant bien » au double CD Tacet 256 de la collection des merveilleux « Intermezzi » de Johannes Brahms interprétés par Evgeni Koroliov _ enregistrés à Berlin en février et octobre 2018 et février 2019 _ :

_ l’article du 15 septembre 2019 : «  » ;

_ et l’article du 15 octobre 2019 : « « .

« Spécificité« , « Singularité« , disais-je déjà alors, en 2019, du jeu d’Evgeni Koroliov :

oui, le jeu musical d’Evgeni Koroliov me parle vraiment ; et à ma modeste place d’écouteur, je dialogue avec lui.

De même que lui dialogue vraiment aussi, principiellement, avec les compositeurs qu’il interprète ; il n’est en rien un simple rouleau mécanique débitant la partition…

Une ultime remarque, de ma part _ de moi qui ne suis pas musicien, mais seulement mélomane un peu passionné... _, à propos de la fondamentale affirmation d’Evgeni Koroliov en son entretien « Evgeni Koroliov, discret magicien du piano » de 2015 :

« il n’y a rien de mieux que la musique dans le monde ; ils doivent être heureux de pouvoir vivre avec elle » :

en effet, cette affirmation _ sur la capacité infinie de bonheur de vivre avec de la musique _, moi qui ne suis pas musicien _ et pas non plus vraiment musicologue, sinon dans les marges contextuelles de celle-ci (cf mes deux contributions au colloque, au Palazzetto Bru-Zane à Venise, le 19 février 2011, « Lucien Durosoir, un compositeur moderne né romantique » : «  » et « La poésie inspiratrice de l’œuvre musical de Lucien Durosoir : Romantiques, Symbolistes, Parnassiens, Modernes«  _, je la partage pleinement, et de plus en plus fortement à mon âge, en ma soixante-dix-septième année de vie.

Bien sûr, toutes les musiques sont loin, très loin, de se valoir, s’équivaloir ; il existe, et en nombre infini, de pauvres musiquettes, ainsi que des flopées de musiques bavardes, ou seulement fonctionnelles ou bassement utilitaires…

Cependant, et chacune en son genre, depuis les musiques non notées, transmises par la seule performance d’interprètes très souvent non savants et non professionnels, peut tout à fait constituer, en son éventuelle naïveté, un sublime chef d’œuvre, quand elle est à son meilleur, et à son meilleur d’interprétation, jusque sur un coin de rue, et pas dans une salle de concert ;

telles ces musiques que nous disons « populaires » que Bartok et Kodaly _ et bien d’autres… _ sont allés rechercher collecter, écouter, capter, et noter, eux, sur papier, dans les campagnes et montagnes profondes de Transylvanie, ou partout de par le vaste monde, pour que puissent se poursuivre la transmission et le partage _ la joie ressentie ! _ des merveilles de celles-ci…

Oui, la musique _ tout simplement fredonnée spontanément sous la douche, tout comme enregistrée au concert ou sur CD, et surprise au vol à la radio (et je repense ici à l’épisode magnifique (!) de ces morceaux enchanteurs de Manuel Blasco de Nebra (1730 – 1784) interprétés par Josep Colom entendus au vol sur mon auto-radio (sur France-Musique) en 1995 quand je me rendais au petit matin à mon travail sans avoir pu percevoir-identifier alors le nom de ce compositeur singulier, à nul autre semblable (ni Scarlatti, ni Boccherini, ni CPE Bach, ni Mozart, ni Haydn, ni Mendelssohn…) … ; des extraits, et je ne l’ai découvert, après recherche un peu difficile, qu’ensuite, du CD Mandala MAN 4847 « M. Blasco de Nebra – Pièces pour clavier« , enregistré à Paris en 1995 par le toujours parfait Josep Colom : écoutez cette merveille ici ! ; un CD qui, une fois commandé, reçu et adoré (!), est devenu ensuite, après le partage de mon enthousiasme avec Vincent Dourthe, le disquaire à l’oreille si fine et si mélomane, un des CDs best-sellers du rayon Musique de ma chère librairie Mollat, à Bordeaux ! quelle aventure !.. ; cf le détail du récit jubilatoire de mon article en temps de Covid, le 10 avril 2020 : « « …), ou bien passée et repassée infiniment sans jamais se lasser sur sa platine… _ peut accompagner en beauté immédiate et profonde le moindre chapitre et le plus simple moment de nos diverses vies, pour nous faire à notre tour recevoir et ressentir à partager _ quelle chance ! _ un peu ou beaucoup de sa foncière et parfois sublime joie…

Merci l’artiste !

Ce dimanche 14 juillet 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un ravissant programme d' »Enfantines » (Bizet – Debussy – Fauré – Ravel – Aubert) par les délicieux Ludmila Berlinskaya et Arthur Ancelle, en un très réussi CD « Passage secret » musical vers nos jeux de l’enfance…

21juin

Un ravissement programme d' »Enfantines » (Bizet – Debussy – Fauré – Ravel – Aubert), par Ludmila Berlinskaya et Arthur Ancelle, en leur très réussi CD Alpha 1024 « Passage secret«  _ enregistré Salle Colonne à Paris au mois d’avril 2022… _,

ainsi que le remarque très justementnt aussi, sur le site de ResMusica, en un article intitulé « « Passage secret » hédoniste à quatre mains du duo Ancelle – Berlinskaïa« , Bénédict Hévry…

« Passage secret » hédoniste à quatre mains du duo Ancelle-Berlinskaïa

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Le duo publie chez Alpha ce réjouissant et solaire récital de piano français à quatre mains « Passage secret » entre grands classiques et la découverte de la ravissante Feuilles d’images de .

Le duo de piano Berlinskaya-Ancelle a déjà un long parcours artistique à son actif. Fusionnel à la ville comme à la scène il nous a déjà gratifié de huit superbes récitals discographiques, publiés jusqu’ici pour l’essentiel sur le label russe Melodyia. Le présent enregistrement, le premier réalisé pour la maison Alpha, explore cette fois le répertoire français à quatre mains écrit sous la Troisième République. Il est l’exact complément de leur disque Belle époque publié chez leur ancien éditeur. Cette fois, moins d’œuvres ou de noms plus rares (telles jadis celles signées Chaminade, Koechlin ou Hahn). Seul le méconnu et l’incontournable Debussy sont communs aux deux récitals… pour des œuvres fatalement différentes !

Ce nouvel enregistrement est un pur et gourmand _ voilà _ régal, tout d’abord par le réglage minutieux de l’instrument splendidement harmonisé, et par la prise de son d’Hughes Deschaux _ oui, oui ! _ à la fois capiteuse par sa légère réverbération et précise en sa définition spatiale  comme en sa restitution des moindres nuances dynamiques.

Il y a ensuite cette habile sélection – explicitée dans le magnifique texte de présentation signé par – de pages assez célèbres tantôt axées sur le descriptif de l’enfance, mais destinées à des pianistes aguerris (tels les Jeux d’enfants de Bizet ou la Suite Dolly de Fauré) tantôt délibérément écrites pour de jeunes pousses pianistiques encadrées (la Feuille d’images en cinq donnes de ) ou non (Ma Mère l’Oye) par leur mentor. Seule la petite suite de Debussy échappe un peu à ce champ sémantique. L’enchaînement des partitions est subtilement tracé que ce soit par le truchement d’Emma Bardac, mère de Dolly, probable maîtresse de avant de devenir Madame Debussy dix ans plus tard, ou par la solide amitié et l’estime réciproque qui liaient et Louis Aubert, créateur et dédicataire des Valses nobles et sentimentales.

Mais ce disque vaut avant tout pour ces interprétations capiteuses et enchanteresses _ voilà ! _, nimbées d’une impalpable poésie de l’instant, d’un réel et gouleyant plaisir ludique,  manière tendre et originale de respirer en musique _ oui _, dans l’intimité complice des quatre mains croisées au gré du clavier. Les Jeux d’enfants de sont ici un vrai régal _ oui, oui : écoutez-ici leur délicieux « Le Bal«  (1′ 41) _ par leur poésie de la précision quasi horlogère, depuis les balancements de l’Escarpolette au galop final du Bal, en passant  par l’évocation ici quasi-schumanienne du Petit mari petite femme, l’humour assez irrésistible du Volant, les hésitations aveugles du Colin maillard, ou les croquignolesques triolets du Saute-mouton. La Petite suite de Debussy est égrenée avec un hédonisme suave (En bateau) une poésie presque verlainienne (Menuet) ou une bonhomie savoureuse (Ballet final), là où la Dolly de Fauré, par son expression directe et généreuse, retrouve une spontanéité bienvenue qui faisait peut-être un rien défaut à la récente version plus gourmée de accompagné de (Hyperion). L’interprétation par le duo des cinq pièces enfantines de Ma Mère l’Oye de nous a paru un rien en retrait : on pourrait peut-être souhaiter un peu plus d’atermoiements aux errances de Petit Poucet ou plus de langueur négligée pour la valse lente si délicate des Entretiens de la Belle et la Bête, même si l’apothéose du Jardin féérique, avec ses crescendi ruisselants est splendidement menée. Enfin, il y a cette tendre découverte de la beaucoup plus tardive (1930) Feuille d’images de Louis Aubert, nostalgique regard dans le miroir vers cette époque faste et révolue de l’avant-guerre, une petite suite en cinq donnes détaillée avec un à-propos et une minutie sans faille et culminant en sa truculente et conclusive Danse de l’ours en peluche, donnée avec toute la goguenardise souhaitée.

Voici une anthologie de qualité superlative à la fois par la justesse du choix des œuvres, par la finition détaillée des interprétations, poétiques et minutieuses, et par l’adéquation stylistique à peu près parfaite de nos duettistes à chacune des différentes œuvres. Une réussite qui rappelle la compilation plus vaste encore du légendaire duo parue voici presque un demi-siècle et qu’Arion Music serait bien inspiré de rééditer !

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Passage secret.

Georges Bizet (1838-1875) : Jeux d’enfants, opus 22. Claude Debussy (1862-1918) : Petite suite, L. 65. Gabriel Fauré (1845-1924) : Dolly, opus 56. Maurice Ravel (1875-1937) : Ma mère l’Oye, M.60. Louis Aubert (1877-1968) : Feuille d’images.

Ludmila Berlinskaïa et Arthur Ancelle, piano à quatre mains.

1 CD Alpha Classics.

Enregistré à la Salle Colonne de Paris, en avril 2022.

Notice de présentation en français, anglais et allemand.

Durée : 73:39

Un CD proprement délicieux de passage musical (secret, intime) vers notre propre enfance…

Ce vendredi 21 juin 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

D’une écoute de Ravel à une écoute de Debussy : le constat d’impression d’une raréfaction des directions et respirations dynamiques qu’apporte le mouvement vivace des danses : un fascinant CD « Debussy – Images » de Saskia Giorgini…

13juin

Passer de l’écoute de Ravel à l’écoute de Debussy, c’est ressentir une impression de raréfaction des directions et respirations qu’apportent les danses dans leurs musiques respectives…

Et cela même en une interprétation aussi lumineuse et vive, hyper-vivante, que celle de l’excellentissime Saskia Giorgini en son somptueux _ quel jeu de la pianiste ! quel piano Bösendorfer, et quelle prise de son ! _ CD « Debussy – Images – Saskia Giorgini« , le CD Pentatone PTC 5187 206 _ enregistré à Raiding, en Autriche les 2 et 3 décembre 2023

Et voici ce qu’en a dit avant-hier 11 juin Jean-Charles Hoffelé, en son article intitulé, justement, « D’une danse l’autre« …

D’UNE DANSE L’AUTRE

Le piano impressionniste, ce lieu par excellence _ oui, oui… _ de la couleur _ musicale _, Saskia Giorgini l’a déjà illustré dans son _ excellent ! _ album Respighi où elle accompagnait Ian Bostridge. _ cf mon article «  » en date du 26 janvier 2022.

Sur un grand Bösendorfer boisé, elle trouve les chemins du mystère debussyste _ sans nul doute : un mystère exploré… La touche est pure, l’harmonie profonde _ oui _, les phrasés très dits pour les deux Arabesques, le splendide Nocturne, ne s’effaceront pas au long des chefs-d’œuvre en triptyque _ « Pour le piano« , « Estampes« , « Images I » et « Images II« … _ qu’elle regroupe _ dans le programme choisi de ce CD _ avec art.

C’est le cœur même du laboratoire Debussy _ oui ! _, le lieu des audaces _ expérimentées en totale liberté par le compositeur _ sous le masque de l’innocence, de la diffraction _ lumineuse, spectrale explorée _ de l’harmonie _ voilà _ par l’excuse picturale, tout ce modernisme dans une palette de peintre, elle l’effuse _ enchantée… _ avec une rigueur embellie par la poésie d’un toucher assez inouï _ parfaitement !

La bacchanale pleine d’embruns _ choisie pour le final de ce programme _ de L’Isle joyeuse semble répondre à l’allégresse _ inaugurale, elle _ de la Tarentelle styrienne, manière d’encadrer _ voilà _ l’exposition de ces toiles majeures _ quasi sans mouvements _ par deux danses _ voilà ; alors que chez Ravel, lui, tout littéralement danse…

Disque d’une beauté troublante _ oui !.. _, si bien enregistré _ en effet ! Mais c’est là quasi la règle permanente chez Pentatone… _, j’image _ au sens propre ? _ déjà sous ses doigts inventifs les haïkus _ percutants en leur implacabilité _ des Préludes, les rêveries des « suites », les feux d’artifice des Etudes, puisse-t-elle m’exaucer.

Regret, que le minutage très plein ne lui ait pas autorisé les trois Images oubliées. _ l’ultime triptyque debussyste…

LE DISQUE DU JOUR

Claude Debussy (1862-1918)


Danse (Tarentelle styrienne), CD 77
2 Arabesques, CD 74
Nocturne en ré bémol majeur, CD 89
Pour le piano, CD 95
Estampes, CD 108
Images, 1ère série, CD 105
Images, 2ème série, CD 120
L’Isle joyeuse, CD 109

Saskia Giorgini, piano

Un album du label Pentatone PTC5187206

Photo à la une : la pianiste – Photo : © Christine Reichling

Un très beau et fascinant CD…


Ce jeudi 13 juin 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Découvrir la superbe (et singulière) Musique de Piano de Jean Roger-Ducasse (1873 – 1954), bordelais, par le pianiste Joel Hastings (1969 – 2016), canadien : une belle et moderne prestesse…

04mai

Mes lectures des lettres de Maurice Ravel dans l' »Intégrale » de la Correspondance de Maurice Ravel (Édition de 2018, par Manuel Cornejo), menées à l’occasion de mon suivi de la genèse, puis des édition et publication, ainsi que des représentations, du « Tombeau de Couperin » _ cf mes articles « « « « « «  et « «  des 27, 28 et 29 avril et 1er mai derniers _,

puis hier et ce matin du sympathique _ avec très peu d’erreurs _ et commode « Ravel » de Sylvain Ledda (Folio Biographies n°136), paru en octobre 2016 _ un peu avant l’indispensable « Intégrale » de la Correspondance de Maurice Ravel réunie par Mauel Cornejo, parue, elle, en octobre 2018 _,

m’ont donné la vive curiosité de découvrir la musique de cet ami et contemporain de Maurice Ravel (Ciboure, 7 mars 1875 – Paris, 28 décembre 1937) qu’a été le compositeur bordelais Jean Roger-Ducasse (Bordeaux, 18 avril 1873 – Le-Taillan-Médoc, 19 juillet 1954)…

Ainsi ai-je pu dénicher _ comme souvent ! _, chez mon disquaire préféré, le CD Grand Piano GP 724 « Roger-Ducasse – Piano Works » du pianiste canadien Joel Hastings (Sault-Ste-Marie, Ontario, 22 juillet 1969 – Saline, Michigan, 26 mai 2016), enregistré à Tallahassee, Floride, les 6 et 7 janvier 2016, et paru dans les bacs le 3 mars 2017.

Et quelle belle musique !

Originale et tout à fait singulière _ et très moderne même, voilà !, pour son moment de composition : entre 1897 pour la « Petite suite » (écoutez ici) et 1923 pour « Romance » (écoutez), mais surtout de 1906 pour la « Barcarolle n°1«  (écoutez, c’est superbe !), à 1921 pour les merveilleux « Impromptu » (écoutez)  et « Chant de l’aube » (écoutez)… _ !

Et ce n’est ni du Fauré, ni du Debussy, ni du Ravel, mais bien du Roger-Ducasse…

Et quelle superbe interprétation _ écoutez, elle est accessible sur YouTube ici_ de Joel Hastings,

décédé accidentellement le 26 mai 2016 à l’âge de 46 ans,  soit 5 mois à peine après cet enregistrement des 6 et 7  janvier précédents…

Sur cet excellent CD qui nous révèle cette vraiment superbe musique _ de pièces brèves, prestes : à la française ! _,

jeter un œil à l’article joliment intitulé « Une musique qui « dérive » » de Jean-Baptiste Baronian paru le 16 septembre 2017 dans le magazine belge Crescendo, même si cet article nie bien trop à mon goût la singularité _ éclatante, heureuse ! _ de Roger-Ducasse _ qui est loin d’être seulement un malheureux épigone ; il a un génie propre ! qu’il ne faut pas lui dénier… _ :

Une musique qui « dérive »

LE 16 SEPTEMBRE 2017 par Jean-Baptiste Baronian

Roger-Ducasse

Jean ROGER-DUCASSE
(1873-1954)
Œuvres pour piano

Joel HASTINGS (piano)
DDD–2017-78’ 31’’–Textes de présentation en anglais et français– Grand Piano GP724

Le Bordelais Jean Roger-Ducasse a été un des élèves de Gabriel Fauré, envers lequel il vouait une admiration sans réserve et dont il s’est beaucoup inspiré en écrivant ses propres œuvres, que ce soit ses pièces pour piano seul, sa musique de chambre ou ses compositions orchestrales, à l’instar de l’attachante Suite française, créée en 1908 au Concerts Colonne sous la direction de Gabriel Pierné.


Qu’est-ce qui a manqué à Jean Roger-Ducasse pour être presque toujours resté dans l’ombre de son maître et n’avoir pas connu la célébrité de Maurice Ravel né deux ans après lui et dont il a été l’ami ? Peut-être le fait qu’il n’a pas réussi à décrocher le fameux Prix de Rome, qui était tant convoité à l’époque et qui, comme l’écrit Katy Hamilton dans la brochure accompagnant ce disque, « garantissait pratiquement le succès de la carrière d’un jeune compositeur français » (en réalité, il n’a été récompensé que par le Premier Second Prix) ? _ mais Maurice Ravel ne l’a pas, lui non plus obtenu, ce Prix de Rome. À moins que ce ne soit son écriture elle-même, pourtant si fine, si élégante et si spontanée _ en effet ! _, mais qu’on ne peut ne pas rapprocher de celle de ses compatriotes les plus illustres, non seulement Gabriel Fauré et Maurice Ravel, mais aussi, il va sans dire, Claude Debussy, ainsi que l’atteste Sonorités _ écoutez-ici _, une des onze pièces pour piano remarquablement interprétées ici par le pianiste canadien Joel Hastings, décédé en 2016, à l’âge de quarante-six ans _ pour ma part, je trouve la musique de Roger-Ducasse beaucoup plus singulière et originale… La musique de Jean Roger-Ducasse « dérive » également, pour reprendre le mot de Laurent Ceillier dans sa monographie consacrée au compositeur en 1920, « dérive » également de Jean-Sébastien Bach « par l’écriture contrapuntique étonnante avec laquelle l’auteur se plaît à jouer des juxtapositions et des superpositions sonores » _ oui, cela est très juste ; et c’est probablement même ce qui la distingue clairement de Fauré, Debussy ou Ravel… Les Quatre études datant de 1915 en constituent un bel exemple avec un prélude très stylisé et une fugue aux limites du pastiche, à la manière d’une joyeuse récréation _ écoutez aussi ici le lent et le lentement


Jean-Baptiste Baronian

Son 9 – Livret 7 – Répertoire 8 – Interprétation 9

Mais aussi et encore, et en fouillant un peu mieux parmi le désordre de ma discothèque personnelle,

voici cet article mien, en date du 23 juillet 2019, « « ,

à propos du CD « Jean Roger-Ducasse – Patrick Hemmerlé« , Melism MLS-CD-013 _ enregistré à Paris en mars et septembre 2018 _, paru en 2019 :

A découvrir : le piano de Jean Roger-Ducasse (1873 – 1954) par Patrick Hemmerlé

— Ecrit le mardi 23 juillet 2019 dans la rubriqueHistoire, Musiques”.

Parmi les musiciens français

contemporains de Lucien Durosoir (1878 – 1955) :

Jean Roger-Ducasse (1873 – 1954).

Et son œuvre de piano _ entre 1906 et 1921 _

interprétées par Patrick Hemmerlé :

un CD Melism MLS-CD 013.


Une découverte ! Écoutez-ici.


Le 18 juin dernier, sur son site Discophilia,

Jean-Charles Hoffelé

m’avais mis la puce à l’oreille,

avec son article Le Piano de Pan.


LE PIANO DE PAN




Un mystère : la musique de Jean Roger-Ducasse reste le secret le mieux gardé _ en tout cas l’un d’entre ces derniers _ du piano français, connu d’une poignée de mélomanes qui savent ses somptuosités _ oui. Dominique Merlet _ élève de Roger-Ducasse, et petit-fils de l’ami très proche de celui-ci, et bordelais lui aussi, André Lambinet (1er avril 1870 – 1954), dont la riche correspondance musicale de 1901 à 1951 est passionnante ; Cécile Lambinet (1903 – Bordeaux, 23 juillet 1964), fille d’André Lambinet, et épouse de François Merlet (Mussidan, 1er janvier 1901 – Bordeaux, 30 décembre 1998), sont les parents du pianiste Dominique Merlet, né à Bordeaux le 18 février 1938… (ajout du 4 mai 2024) _aura tenté de lui rendre la place qu’il mérite aux côtés de Fauré, Debussy et Ravel, Martin Jones, encyclopédiste comme il sait l’être, l’aura gravée intégralement, mais il fallait probablement ce disque entêtant comme un parfum _ voilà _ pour en révéler enfin toute les splendeurs _ oui.


Le piano de Jean Roger-Ducasse n’est que panthéisme _ voilà _, paysages sonores où l’harmonie se sature et s’envole, les doigts rêvent, les notes sont des impressions de senteurs. Inimaginable poésie des timbres qui produit une musique aussi addictive par son imaginaire sonore que peuvent l’être les œuvres de piano de Georges Enesco _ c’est tout dire ! Si les pianistes les fréquentent peu, c’est parce qu’elles sont difficiles, pour les doigts certes, mais plus encore pour la mémoire : Roger-Ducasse divague, déteste les thèmes et les repères _ tel Debussy _, détruit l’harmonie de l’intérieur comme le faisait l’ultime fauréen, et dans les moments les plus sombres – qui n’abondent pas – fait toujours pénétrer cette lumière de soir d’été.


Il faut un poète pour saisir tout cela, et un sacré pianiste, Patrick Hemmerlé sur un magnifique Bechstein qui chante loin et mordore ses timbres, en éclaire toutes les complexités, élance les myriades de notes en scintillements d’étoiles (écoutez la première Etude !), modèle les rythmes fuyants (l’Etude en sixtes), fait entrer dans ces univers clos tout un jardin dans le vent (les sublimes Rythmes de 1917).


Il a en plus construit un programme parfait, herborisant uniquement dans les chefs-d’œuvre de ce compositeur que je n’en finis pas de découvrir, en m’émerveillant. Impossible de ne pas vous laisser fasciner par ce disque _ probablement _ vampirique.


LE DISQUE DU JOUR


Jean Roger-Ducasse (1873-1954)



Barcarolle No. 1 en ré bémol majeur
Etude No. 1 en sol dièse mineur
Etude No. 2 en la bémol majeur
Etude en sixtes en sol bémol majeur
Arabesque No. 1 en fa dièse majeur
Arabesque No. 2 en ut majeur
Rythmes en sol bémol majeur
Sonorités en la bémol majeur
Barcarolle No. 2 en sol bémol majeur
Barcarolle No. 3 en fa majeur


Patrick Hemmerlé, piano

Un album du label Melism MLS-CD-013



Photo à la une : le pianiste Patrick Hemmerlé – Photo : © Jean-Baptiste Millot


Ce mardi 23 juillet 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Voilà.

Et excellente écoute !

Ce samedi 4 mai 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Savourer la fluidité envoûtante de l’érotisme de « Jeux » de Debussy par Klaus Mäkelä, en décembre 2023, et Ernest Ansermet, en avril 1958…

17avr

En continuation de mon article d’hier « « ,

et à la suite de l’article de Jean-Charles Hoffelé « Joueurs de tennis » en date du 13 avril dernier dans lequel celui-ci fait tout spécialement porter son focus sur « Jeux, lecture d’un poème » de Claude Debussy, dont je retiens ici ceci : « Tant de chefs seront tombés dans les pièges voluptueux de cet orchestre, s’en enivrant, d’autres s’en seront tenu à la narration, marier les deux a toujours induit une énigme que seuls Pierre Monteux, André Cluytens, Bruno Maderna et Pierre Boulez, résolurent. Klaus Mäkelä et les Parisiens leur emboîtent le pas : on voit les danseurs, on saisit l’érotisme, on perçoit la nuit, timbres gorgés des bois, cordes arachnéennes, jusqu’au tambour de basque remis dans la perspective de ces mystères sonores, c’est-à-dire pas en avant : l’ultime balle venu de nulle part, il la figurera légère. Merveille »,

j’ai désiré prêter une oreille attentive à cette œuvre de Debussy, « Jeux » donc, qui jusqu’ici n’avait pas encore retenu toute mon attention…

Quelle interprétation alors choisir au sein de ma discothèque personnelle ? Pierre Monteux ? André Cluytens ?  Pierre Boulez ? _ je ne possède pas la version de Bruno Maderna ;

et étrangement Jean-Charles Hoffelé ne cite pas là les diverses très belles versions données par Ernest Ansermet et son Orchestre de la Suisse romande, auxquelles il a pourtant consacrés plusieures articles enthousiastes ; par exemple celui-ci intitulé « Jeux« , en date du 16 septembre 2018…

Relisant les précieuses chroniques antérieures de Jean-Charles Hoffelé consacrées à ces diverses interprétations comportant « Jeux« ,

je tombe alors sur celle-ci « Révisons nos classiques« , en date du 4 août 2018, qui me fait opter pour l’écoute immédiate du double CD Eloquence « Ernst Ansermet et les Ballets russes » Decca 482 4989, avec une interprétation d’Ansermet et son Orchestre de la Suisse romande, à Genève, en avril 1958, dont l’écoute, aussitôt sur ma platine, me subjugue absolument ! et me la fait ce matin écouter en boucle…

Auparavant,

de cet article « Révisons nos classiques« , je me permets de citer ici ceci : « Le sommet de l’ensemble _ de ce double CD « Ernst Ansermet et les Ballets russes«  _ est pourtant Jeux, partition réputée injouable pour les orchestres d’alors _ voilà. Mais Ansermet savait se débrouiller des mesures les plus complexes et dirige le tout dans une fluidité envoûtante _ voilà ! c’est tout à fait cela _, faisant apparaître le trio amoureux des joueurs de tennis, décrivant cette symphonie de nuit éclairée avec non plus simplement de la sensualité mais un érotisme _ ô la belle nuance ! _ qui s’échevèle dans des crescendo névrotiques. Lecture géniale _ voilà _, unique _ même dans la discographie d’Ernest Ansermet _, que l’on ne connaît pas assez. Ecoutez seulement _  ici ! (17’09). Et lisez le très beau texte de François Hudry« …

Et de donner à écouter ici ce même « Jeux » de Debussy par Klaus Mäkelä et l’Orchestre de Paris (17′ 38), enregistré en décembre 2023, à la plage 16 du CD « Stravinsky – Debussy » Decca 487 0146 que j’ai donc chroniqué hier même…

Ce mercredi 17 avril 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

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