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La singularité et la perfection du goût d’Edoardo Torbianelli, à travers deux récentes parutions de CDs de cet excellent pianofortiste triestin, avec, ici, le superbe violoniste salzbourgeois Thomas Albertus Irnberger

12sept

Voici que viennent de paraître deux très intéressants CDs Gramola,

un CD Mozart et un CD Liszt,

dus, tous les deux, à la collaboration de l’excellent pianofortiste italien Edoardo Torbianelli (né à Trieste, en 1970)

avec le non moins remarquable violoniste autrichien Thomas Albertus Irnberger (né à Salzbourg, en 1985) :

le CD Gramola Records 98890 « Violinkonzerte N° 3,4, 5« 

et le CD Gramola Records 98932 « Franz Liszt and the violin« .

Et c’est à nouveau la curiosité de Jean-Charles Hoffelé sur son très riche site Discophilia,

qui m’a fait connaître la parution de ces deux CDS, par ses deux très récents articles :

par son article de ce 11 septembre :  « Concertos de plein air« ;

et par son article du 8 septembre dernier : « Le violon de Liszt« .

CONCERTOS DE PLEIN AIR

Salzbourg, Salle de musique Gneis, dans le froid de janvier 2009 _ voilà donc la date d’enregistrement _, Thomas Albertus Irnberger enregistre les trois grands Concertos pour violon de Mozart.

Archet libre, jeu d’une spontanéité réjouissante, avec derrière les effets de danse des confidences au détour d’un trait, et dans les Adagios ce secret de l’émotion mozartienne qu’on entend plus souvent _ en effet ! _ dans les Concertos pour piano, être entre le sourire et les larmes _ oui…

La simplicité de l’approche fait l’ensemble extrêmement fluide _ exigence d’une nécessité absolue dans Mozart… _, la direction preste mais subtile _ merci ! _ de Martin Sieghart à la tête d’une formation Mozart où se glisse discrètement _ voilà !!! _ le pianoforte d’Edoardo Torbianelli, plaçant les trois opus à l’air libre, ce qu’une prise de son très ouverte accentue.

Encore une fois le Jacobus Stainer que joue le jeune homme est merveilleusement assorti à la poétique du langage mozartien et en possède toutes les couleurs : écoutez la musette du Rondeau du 4e Concerto.

Merveille de l’album, le Finale du 3e, avec en son centre le petit rondeau avec musette porté par les pizzicatos, d’une tendresse, d’une délicatesse d’émotion et de jeu qui vont droit au cœur de cet univers _ oui ! Et si demain Thomas Albertus Irnberger complétait le cycle : les deux premiers Concertos, le Concertone et la Symphonie concertante veulent son archet.

LE DISQUE DU JOUR

Wolfgang Amadeus Mozart(1756-1791)


Concerto pour violon et orchestra No. 3 en sol majeur, K. 216
Concerto pour violon et orchestra No. 4 en ré majeur, K. 218
Concerto pour violon et orchestra No. 5 en la majeur, K. 219 « Turkish »

Thomas Albertus Irnberger, violon
Spirit of Europe
Martin Sieghart, direction

Un album du label Gramola Records 98890

Photo à la une : le violoniste Thomas Albertus Irnberger – Photo : © Irène Zandel

Puis :

LE VIOLON DE LISZT

Die drei Zigeuner voudrait donner le ton : le violon que Liszt substitue à la voix de mezzo, paraphrasant le lied original, sera celui des Bohémiens de la poutza, la part la plus singulière de sa grammaire musicale. Puis, tout à trac, après avoir joué les Tziganes, Thomas Albertus Irnberger et Edoardo Torbianelli font tournoyer le grand bal mondain du Duo concertant, où Liszt se prend pour Weber avec un bonheur certain. L’œuvre est brillante, irrésistible par ses envols que les deux amis emportent jusqu’à l’ivresse d’une tarentelle folle qui flirte avec le Diable. Quelle œuvre !, qui jouée avec tant de virtuosité devient bien plus qu’un simple divertissement.

L’album est simplement prodigieux, et saisit tous les aspects de l’univers Liszt, des raréfactions sinistres de La lugubre gondole au grand numéro de quasi cabaret de la 12e Rhapsodie hongroise en passant par le fascinant Duo qui s’ouvre par la citation d’une Mazurka de Chopin, œuvre rarement jouée et qui tout au long déploie les paysages de la Mazurie, hommage d’un géant du piano à son alter ego.

Le clavier domine ici, Edoardo Torbianelli ayant choisi un grand pianoforte aux basses grondantes sorti de l’atelier de Streicher en 1856.

Disque splendide _ voilà ! _, et indispensable à toute discothèque lisztienne _ merci !


LE DISQUE DU JOUR

Franz Liszt (1811-1886)


Die drei Zigeuner, S. 383
Grand Duo concertant sur la Romance de « Le Marin », S. 128 & 700h
La Lugubre gondola, S. 134bis
Epithalam zu Eduard Remenyis Vermahlungsfeier, S. 129
Rhapsodie hongroise No. 12 en ut dièse mineur (aka No. 2), S. 244/12
Duo (Sonate) sur des thèmes polonais en ut dièse mineur, S. 127

Thomas Albertus Irnberger, violon
Edoardo Torbianelli, pianoforte

Un album du label Gramola 98932

Photo à la une : le violoniste Thomas Albertus Irnberger – Photo : © DR

 

Mon attention envers l’art d’interprétation d’Edoardo Torbianelli est tout à fait ancienne : dès 2004, en effet,

pour le très remarquable CD Pan Classics 10171 « Muzio Clementi Late Works for pianoforte« .

Ainsi voici ce que j’en disais sur un blog, « L’Agenda de Francis Lippa« , que Jean-Paul Combet m’avait spécialement ouvert alors pour son label Alpha Classics :

« Un très intéressant, et plein de charme, « Late Works for Pianoforte » de Muzio Clementi (compositeur injustement décrié…) par Edoardo Torbianelli, très en verve : Vladimir Horowitz n’avait pas nécessairement mauvais goût ; en tout cas, un tel enregistrement nous oblige à mieux repenser l’histoire et l’esthétique du clavier, au tournant d’un certain classicisme : ce n’est déjà pas rien… »

Puis, le 17 février 2018, j’ai consacré un article, sur ce blog En cherchant bien, consacré en partie au CD Glossa GCD 922517 « Frédéric Chopin Late piano works« , par Edoardo Torbianelli :  ;

et le 13 mars 2018, un nouvel article, consacré entièrement, cette fois, à ce superbe CD Chopin d’Edoardo Torbianelli : .

Voilà.

Edoardo Torbianelli est un très remarquable musicien ;

dont il faut suivre très attentivement les magnifiques réalisations…

Il y fait preuve du meilleur goût

au sein d’une vraie singularité de ses découvertes…

Un interprète de choix !!!

Ce dimanche 12 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : le pétillant proprement céleste des Variations pour piano de Mozart, par le jubilatoire Ronald Brautigam

26mai

Certains genres se prêtent, mieux que d’autres, à la belle réalisation _ ludique _ musicale de la joie :

ainsi en va-t-il tout particulièrement du genre de la Suite

_ au départ, des Suites contrastées de danses, comme dans l’œuvre emblématique de Johann Jakob Froberger (1616 – 1667) : allemande, courante, sarabande et gigue… _

que ce soit pour un instrument seul : le luth, le clavecin, etc.,

ou pour un ensemble plus ou moins étoffé d’instruments : un duo, un trio, etc.,

voire pour un orchestre

_ elles sont alors souvent nommées Ouvertures ; toujours d’après le vocable français…

Et c’est davantage le critère de la variété, déjà, qui importe,

plutôt que le critère plus simple du contraste, comme c’est le cas dans les Sonate et Concerti, à l’italienne…

Ainsi que je l’ai éprouvé au fil _ heureux _ de mes écoutes

pour mes articles de « Musiques de joie« …

Mais il en va aussi ainsi,

même si c’est, bien sûr, selon d’autres modalités _ plus destructurées _,

pour le genre de la Variation sur un thème donné,

dont le compositeur se plait à jubilatoirement s’émanciper

_ comme dans les Goldberg, de Bach (vers 1740), ou les Diabelli, de Beethoven (en 1823)…

J’en veux pour exemple les nombreuses Variations pour piano de Mozart (1756 – 1791) ;

et tout particulièrement, pour l’écoute discographique, dans l’interprétation merveilleusement ludique

qu’en a proposé le flamboyant Ronald Brautigam ;

réunies dans un indispensable coffret de 4 CDs Bis _ le coffret Bis-CD-1266/1267 _,

enregistré en 1997, et publié en 2001.

En voici, par exemple, les Variations sur un Allegretto en Si bémol Majeur KV 500 (de 1786) ;

soit la plage 3 du CD 1

de ce magistral coffret Bis.

Ronald Brautigam est un formidable mozartien !

Ce mardi 26 mai 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : les Concertos pour Piano et Orchestre de Beethoven, par la jubilation enthousiasmante de Ronald Brautigam sur deux superbes pianofortes

21mai

L’expression spontanée de la joie

n’est probablement pas le fort du génie de Beethoven…
Mais peut-être le genre _ opératique et mozartien ? _ du concerto pour piano
peut-il fournir cependant d’intéressants et judicieux exemples de cette joie
_ à destination d’une salle de concert, à Vienne _
chez Beethoven…
Ainsi ai-je été totalement séduit par la vivacité enthousiaste du brillantissime jeu de Ronald Brautigam
sur superbes deux pianofortes
_ d’après un Walter & Sohn de 1805
et un Conrad Graf de 1819,
les deux par le facteur Paul McNulty, en 2012 et 2007 _
en un récent merveilleux double album BIS SACD 2274,
avec Die Kölner Académie, dirigée par Michael Alexander Willens,
en des enregistrements de juillet 2017 et juillet 2018, à Cologne.
Avec quelques autres pianofortistes, tels
Christian Zacharias _ né à Jamshedpur (Inde) le 27 avril 1950 _,
Kristian Bezuidenhout _ né en Afrique-du-Sud en 1979 (sans plus de précisions) _
et le regretté Paul Badura-Skoda _ Vienne, 6 octobre 1927 – Vienne, 25 septembre 2019 _,
ainsi que le pianiste magnifique, lui aussi, Stephen Kovacevich _ San Pedro (Californie), 17 octobre 1940 _
… 
Ronald Brautigam _ né à Amsterdam le 1er octobre 1954 _ emporte merveilleusement notre enthousiasme…
Ainsi Ronald Brautigam enlève-t-il notre adhésion totale dans les 5 Concertos pour piano et orchestre de Beethoven,
le n°1 (op. 15, composé en 1798),
le n°2 (op. 19, composé en 1795),
le n°3 (op. 37, composé en 1802),
le n°4 (op. 58, composé en 1806)
et le n°5, L’empereur (op. 73, composé en 1809)…
Simplement, un immense bravo !
et merci !!!
Ce lundi 4 mai 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Enfin une interprétation enthousiasmante des Variations Diabelli : par Andreas Staier, enchanteur diabolique, sur un pianoforte

09jan

Je désespérais de trouver enfin une version à mon goût

des Variations Diabelli, de Beethoven :

ni Ronald Brautigam

_ en son coffret Bis de Variations de Beethoven _,

ni Stephen Kovacevich

_ en son coffret Philips repris par Decca de l’intégrale des œuvres pour piano de Beethoven  _

ne m’avaient convaincu.

Ni, non plus, les assez récents CDs de Filippo Gorini et de Martin Helmchen

_ les CDs Alpha 296 et 386.

Etait-ce donc à l’œuvre même que je résistais ainsi ?..

Après tout, il y a tout un monde entre les Goldberg de Bach

_ que je porte au pinacle ! _

et les Diabelli de Beethoven.

Et la forme ludique,

ou même fantaisiste _ ou fantastique _,

du jeu débridé des Variations,

appartient surtout à ce qui se libère dans la pratique d’invention-composition au moment du Baroque…

Même si les diverses Variations de Mozart

et les diverses Variations de Haydn

s’écoutent aussi _ encore _ avec beaucoup de plaisir…

¨¨

Eh bien,

en rangeant une partie de mes piles de CDs,

je suis tombé sur le CD des Diabelli par Andreas Staier

_ dont je n’avais nul souvenir d’écoute… :

un CD Harmonia Mundi, HMC 902091, enregistré en 2010 et publié en 2012 _,

dont venait de me parler, pour me le recommander chaleureusement, Elisabeth, chez Mollat :

une interprétation sur un pianoforte d’après un modèle de Conrad Graf.

Un jeu extrèmement expressif et vivant, et formidablement ludique,

en effet !

Enchanteur !!!

Et diabolique…

Ce jeudi 9 janvier 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ronald Brautigam, idéal et sublimissime dans les 5 Concertos pour piano et orchestre de Beethoven : un album double de Bis

28déc

En avant-première de l’année Beethoven qui vient

_ soit l’anniversaire des 250 ans de sa naissance à Bonn le 15 ou 16 décembre 1770 _,

un sublime double CD Bis _ Bis 2274 _ des 5 Concertos pour piano et orchestre de Beethoven

par le merveilleux Ronald Brautigam

sur deux superbes pianofortes

et avec Die Kölner Akademie dirigée par Michael Alexander Willens.

Ronald Brautigam est un pianiste selon mon cœur :

la vie même,

en sa dynamique bondissante, et dans la plus grande justesse…

Que l’on écoute la collection de CDs de ses Mozart ;

ainsi que de ses Haydn,

sur ses parfaits pianofortes…

Et que l’on compare ceci

aux interprétations des autres…

A propos de l’intégrale des Sonates pour piano de Beethoven,

Classical-music.com ,

le website officiel du BBC Music Magazine,

sous le titre Five of the best Beethoven sonata cycles,

à la date du 7 octobre dernier,

et sous la signature de Freya Parr,

propose son palmares des interprètes,

que voici :

Five of the best Beethoven sonata cycles

We name some of the finest examples of Beethoven’s piano sonatas on disc

Five of the best Beethoven sonata cycles

Artur Schnabel

Warner Classics 9029597507

Recorded between 1932 and 1938, this first-ever recording of the complete sonatas has remained _ oui _ a classic account.

 

 

Wilhelm Kempff

DG 477 7958

The German pianist recorded the cycle several times ; DG’s remastered stereo version was released in 2008 _ une référence, bien sûr .

 

 

Friedrich Gulda

Orfeo C808109L

The Austrian pianist made three recordings of Beethoven’s sonatas. This is the first _ la plus renommée, en effet, et la moins bien distribuée aussi _, recorded for Austrian radio.

 

 

Ronald Brautigam

BIS BIS2000

Dutch keyboardist Ronald Brautigam’s fortepiano recordings of the Beethoven sonatas for BIS made between 2004 and 2010 are now gathered together in one box. Brautigam plays on Paul McNulty’s replicas of original instruments dating from 1788 to 1819.

 

 

Stephen Kovacevich

Warner 9029586922

Kovacevich gets to the heart of Beethoven’s sonatas with playing that teeters on the edge of sanity, roars with ferocious power and frequently moves the listener to tears. The finest to date _ c’est aussi mon avis.

Ce second enregistrement par Ronald Brautigam

des Concertos pour piano et orchestre de Beethoven

_ et sur pianoforte(s) _

est rien moins _ prise de sons superlative aidant ! _que

sublimissime ! :

il vous transporte au plus haut de ces œuvres,

et vous y maintient tout durant le déroulé de la plus merveilleuse finesse de détail (et de lignes)

de ces 2 CDs…


Ce samedi 28 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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