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Et Benjamin Alard à nouveau au pays basque : après son merveilleux programme Bach à Ciboure le 6 octobre dernier, à Bilbao demain pour un « Carnaval imaginaire » comique (Bach, Corette, Saint-Saëns)…

19oct

En quelque sorte en complément à mon article enchanté du 16 octobe dernier « « ,

ces deux annonces de concert-ci de Benjamin Alard à l’orgue,

l’une, retrospective du fabuleux concert Bach à l’église Saint-Vincent de Ciboure du dimanche 6 octobre dernier :

MUSIQUE POUR ORGUES

L'organiste Benjamin Alard de retour au Pays Basque ce dimanche 6 octobre (église de Ciboure)

02/10/2024 14:34 | Baskulture/Alexandre de La Cerda

L’organiste Benjamin Alard de retour au Pays Basque ce dimanche 6 octobre (église de Ciboure)

Le cycle FestiOrgues est de retour à Ciboure ! Le soutien de la Ville de Ciboure permet d’accueillir un concert par an sur son bel orgue, de style baroque, construit en 2014 par Dominique Thomas. Et dimanche 6 octobre à 18h, l’église de Ciboure accueillera le récital de Benjamin Alard.

Ce concert festif permettra au public de découvrir un des plus grands spécialistes actuels de l’œuvre de Bach pour clavier ; Benjamin Alard la pratique à la fois à l’orgue, mais aussi au clavecin et au clavicorde, autant d’instruments anciens qu’il manie à la perfection.

Depuis toujours, son univers est celui de la musique de Jean-Sébastien Bach. Et c’est cette connivence musicale que le jury du célèbre Concours international de clavecin de Bruges récompensa d’un premier prix, en 2004.

Et je me souviens avec un brin de nostalgie – et d’émerveillement – de ces magnifiques concerts de Benjamin Alard auxquels il m’avait été donné de goûter lorsque ce jeune et si talentueux musicien avait enregistré (en 2005) ses deux premiers disques à l’église de Baïgorry, sous l’égide de l’Association créée autour du bel orgue de Rémy Mahler, et que l’on a pu entendre l’année suivante, lors du Festival de Basse Navarre. On y avait déjà apprécié ses qualités d’interprète tant à l’orgue qu’au clavecin !

Il y a une vingtaine d’années, Benjamin Alard émerveillait le Pays Basque.

B. Alard à l'orgue de Baïgorri.jpg
B. Alard à l’orgue de Baïgorri ©

C’était à l’automne, par vent du Sud, j’avais été profondément séduit par les notes échappées de la pénombre recueillie enveloppant la nef de l’église Saint-Etienne de Baigorri lorsque j’assistais à l’enregistrement du premier disque de ce jeune prodige ! Car, à peine âgé de vingt ans, médaille d’or du conservatoire de Rouen à l’orgue et déjà lauréat du premier prix du Concours international de clavecin de Bruges qui n’a été attribué que quatre fois en plusieurs décennies _ mazette ! _, Benjamin Alard venait de remporter (premier nommé) celui organisé par l’Archevêché de Paris afin de pourvoir le poste d’organiste titulaire de l’église Saint-Louis-en-l’Ile. Et il avait interrompu ses cours de perfectionnement à l’orgue et au clavecin à la Schola Cantorum Basiliensis (Bâle) afin de venir enregistrer pendant une semaine à Baïgorri pour « Hortus », un des principaux labels discographiques français .

B. Alard au clavecin.jpg
B. Alard au clavecin ©

Sa grande assurance en matière de goût et d’aspiration artistique était d’ailleurs à l’image d’une étonnante et remarquable maîtrise du clavier : « J’aime la musique ancienne et je préfère un instrument comme celui de Baïgorri aux orgues romantiques, symphoniques… J’aime aussi l’ambiance intime qui émane de cette église dont les galeries en bois me font penser à certains temples protestants suisses » .

Benjamin Alard est désormais reconnu par ses pairs et vous l’entendez souvent sur France Musique, tout comme dans les grands festivals baroques internationaux.
Titulaire depuis 2005 de l’orgue Bernard Aubertin de l’église Saint-Louis-en-l’Île à Paris, il y donne régulièrement des récitals centrés sur la musique du Cantor. Il a commencé en 2017 à enregistrer _ pour Harmonia Mundi _  l’intégrale de l’œuvre d’orgue de son compositeur fétiche : un travail qui se déroulera sur dix ans… et dont il vient nous faire profiter. Il présentera d’ailleurs lui-même les œuvres qu’il interprétera, avec la simplicité _ oui ! _ et l’érudition qui témoignent de son talent d’homme de communication.

Son récital parcourt différents aspects de la musicalité de Bach et de Vivaldi qui l’inspira : le dynamisme, la joie communicative, mais aussi la tendresse, la nostalgie, transparaissent tant dans les sonates en trio (que Bach composa pour éduquer ses enfants), que dans un concerto, ou une toccata et fugue destinée au culte. Un récital qui mettra en valeur toutes les facettes de l’orgue de Ciboure, pour notre plus grand plaisir !

S’agissant du seul concert d’orgue programmé à Ciboure cette année _ c’est bien dommage _, les mélomanes sont vivement encouragés à ne pas rater cette belle occasion d’entendre un musicien hors normes _ absolument ! _ dans une si belle église baroque. D‘autant plus que la retransmission des images sur un grand écran situé dans le chœur permettra au public de suivre au plus près _ et émerveillé par tant de virtuosité au service du plus évident et merveilleux naturel ! _ les détails de l’interprétation.

Renseignement, Billetterie :  https://festiorgues.org/
Les Orgues d’Urrugne 05-59-26-92-71 / contact@orgues-urrugne.org 
Plein tarif : 18€ – Tarif réduit : 14€ – gratuit jusqu’à 18 ans
Billets aussi en vente aux guichets et sur le site de Offices de Tourisme du Pays Basque

l’autre, d’un concert demain dimanche 20 octobre, à 19h,  au Palais Euskalduna, à Bilbao :

MUSIQUE POUR ORGUES

Bilbao : l'organiste Benjamin Alard lance le 25ème anniversaire du Palais Euskalduna

14/10/2024 23:06 | Baskulture/Alexandre de La Cerda

Bilbao : l’organiste Benjamin Alard lance le 25ème anniversaire du Palais Euskalduna

Après son concert à Ciboure, c’est à Bilbao, au Palais Euskalduna que le talentueux organiste Benjamin Alard poursuivra sa tournée au Pays Basque le dimanche 20 octobre à 19h.
L’Euskalduna de Bilbao continue ainsi la célébration de son 25ème anniversaire en proposant une série de concerts d’orgue sur le bel instrument de Karl Schuke (2001) à l’Auditorium.

Benjamin Alard sera accompagné de Karmele Jaiora qui accompagnera le récital avec des textes en basque et en castillan, illustrant ainsi les pièces de Bach et de compositeurs français.

Le programme du concert s’intitule « Carnaval imaginaire » et crée un spectacle avec des œuvres qui s’adaptent parfaitement à un instrument aussi caractéristique que l’orgue. La « Sonate en ré majeur BWV 963 s’achevant sur une fugue humoristique « avec thème all imitatio gallina cucu » (imitation de la poule et du coucou) de Bach fait office d’ouverture, avant de laisser la place au « 25ème concerto comique » de Michel Corette. Le morceau final et principal du concert est « Le Carnaval des animaux » de Camille Saint-Saëns, une de ses compositions les plus célèbres liant les vieilles chansons du pays jusqu’à sa tout aussi fameuse « Danse macabre »

Information et réservation :  https://www.euskalduna.eus/es/detalle/ORGANO1@Janto_KB/PAEU1

À très bon entendeur, salut !..

Ce samedi 19 octobre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le fabuleux concert Bach (BWV 593, 528, 530 et 564) de l’exceptionnel Benjamin Alard à l’orgue Dominique Thomas de l’église Saint-Vincent de Ciboure le dimanche 6 octobre dernier…

16oct

C’est un très inopiné concours de circonstances _ une panne de voiture et une réparation qui a pris 12 jours… _ qui m’a contraint à d’un peu forcées vacances luziennes, mais qui m’a permis, entre autres plaisirs de ce séjour automnal en ce si beau pays basque, d’assister _ en compagnie de mon ami d’enfance (et très mélomane) Bernard Brevet, qui réside à Bidart, après un délicieux repas en une ferme-auberge, Auzkia, située aux Aldudes, un peu plus loin que Saint-Étienne-de-Baïgorry, là où à l’invitation de l’organiste titulaire de l’orgue Rémi Mahler (inauguré en 1999), Jean-Claude Zehnder (1941 – 2021), Benjamin Alard a enregistré son beau CD Hortus 045 « Andreas Bach Buch« , du 27 au 31 octobre 2005 ; ce CD comportait aussi des œuvres pour clavecin ; tout cela en présence aussi des organistes Jesus et Françoise Martin-Moro et de mon amie claveciniste Élisabeth Joyé, je le remarque… _ à un enchanteur concert de Benjamin Alard à l’orgue Dominique Thomas _ construit en 2014 _ de l’église Saint-Vincent de Ciboure _ et à la très excellente initiative de l’Association Les Orgues d’Urrugne, et Françoise Martin-Moro présentant lumineusement le concert… _ consacré à un superbe programme excellemment constitué de 4 œuvres passionnantes de Johann-Sebastian Bach :

_ le Concerto (d’après Antonio Vivaldi) en la mineur BWV 593, qui ouvre en ivresse jubilatoire le concert ;

_ la Sonate en trio n°4 en mi mineur BWV 528, d’une difficulté phénoménale destinée à la formation, par son père, du fils aîné Wilhelm-Friedemann Bach ;

_ la Sonate en trio n°6 en sol Majeur BWV 530 _ remarque similaire _ ;

_ la Toccata, Adagio et Fugue en ut majeur BWV 564 _ probablement l’acmé sublime de beauté, et très originale, avec cet Adagio glissé entre la Toccata et la Fugue, de ce concert de Benjamin Alard ce soir-ci à Ciboure…

Le public, nombreux et très attentif dans la nef faisant face à l’autel baroque de l’église, et tournant donc le dos à l’orgue situé au fond de l’église, à l’étage, bénéficie, face à lui, un peu en avant de l’autel, d’un grand écran sur lequel il suit, absolument fasciné, en plus de la splendeur magistrale de la musique ainsi que de l’instrument idoinement adéquat de Dominique Thomas _ construit en 2014 _, par la gestuelle ultra-virtuose des mains et des pieds virevoltants de l’organiste au seul service _ et c’est sur cela qu’il faut bien sûr absolument insister ! _ du naturel le plus immédiatement évident et enthousiasmant, jubilatoire, de ces profondément belles œuvres de Bach _ que Benjamin Alard a très gentiment pris soin aussi de très simplement présenter, l’une après l’autre, au préalable, en leur détail… _ :

admiration éperdue !!!

Un concert inoubliable !!!

 

En conclusion duquel Benjamin Alard a dédié le choral de Bach « Aus Tiefer Not » BWV 686, sur le thème du « De Profundis« , à Jean-Claude Zehnder (Winterthur, 31 décembre 1941 – 7 juillet 2021)…

Ce mercredi 16 octobre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

En post-scriptum à cet article,

ce courriel-ci adressé cet après-midi même de mon retour à Bordeaux en remerciement à Benjamin Alard :

Cher Benjamin,

 
c’est seulement ce mercredi 16 octobre que, de retour à Bordeaux, ma voiture enfin réparée,
je retrouve mon ordinateur et vous écris,
avant de rédiger un compte-rendu plus précis de ce fabuleux concert d’orgue Bach à l’église Saint-Vincent de Ciboure, du dimanche 6 octobre dernier…
Je recopie le courriel que je viens d’adresser à une amie qui m’a demandé de l’aider à la relecture d’un roman autobiographique présentement en chantier.
Simplement parce que je lui parle de vous _ elle est aussi mélomane _ et de ce magique concert de Ciboure !
Voici donc ce passage qui vous concerne :
«  Et puis merveilleuse surprise d’un fabuleux concert d’orgue Jean-Sébastien Bach à l’église Saint-Vincent de Ciboure dimanche 6 octobre par le fabuleux Benjamin Alard…
 
En allant prendre mon café au Bar de la Marine, Place Louis XIV à Saint-Jean-de-Luz, vers 8h le dimanche matin, mon regard croise une affiche annonçant ce concert d’orgue pour 18h à Ciboure ce dimanche-là !!!
 
À ce concert, plusieurs caméras filmaient les mains et les pieds de cet extraordinaire claviériste, ajoutant l’image à son jeu musical fabuleux.
Un des plus beaux concerts auquel il m’a été donné d’assister : grâce à cette miraculeuse panne de voiture qui m’a inopinément immobilisé à Saint-Jean-de-Luz…
J’avais manqué Benjamin Alard qui tenait l’orgue de Sainte-Croix de Bordeaux aux obsèques de Jacques Merlet, le jeudi 7 août 2014.
Cf ce que j’en disais, au passage, en mon article du 31 août 2014 «  » :
« J’ai aperçu Benjamin Alard au moment où il allait monter à la tribune, mais, si je ne lui ai pas parléil filait vers l’escalier… _,

je dois dire que j’ai beaucoup aimé son hommage musical, splendide sur cet orgue Dom Bedos,
pour la renaissance duquel Jacques a pas mal œuvré
 _ et c’est là un euphémisme…


J’en dirai un mot à l’amie Elisabeth Joyé
 »…

Je suis donc allé saluer Benjamin Alard à la fin de ce merveilleux concert de Ciboure ce 6 octobre dernier,
je me présente à lui, lui parle de son premier producteur de CDs (Alpha), notre ami Jean-Paul Combet _ j’ai été de l’aventure d’Alpha créé par Jean-Paul, dès 1997-98… _,
et de sa professeur de clavecin, notre amie Élisabeth Joyé
_ je tournais les pages des partitions d’Élisabeth à Saint-Michel-en-Thiérache au mois d’août 1995, pour le CD Virgin Veritas « Jean de La Fontaine – Un Portrait musical » de La Simphonie du Marais et Hugo Reyne.
Pendant que Pierre Hantaï, sur un clavicorde, berçait leur fils dans un couloir de l’abbaye qui nous accueillait… Que de somptueux souvenirs !
J’étais à 90 % l’auteur du programme de ce CD La Fontaine, et à 100% l’auteur du texte du livret…
Et quelle est ma surprise quand Benjamin me répond qu’il se souvient bien qu’Élisabeth lui a parlé plusieurs fois de moi
_ plusieurs fois, en effet, j’avais prié Elisabeth de saluer de ma part Benjamin Alard, que j’admire tout particulièrement ; outre les articles que je consacre régulièrement sur ce blog « En cherchant bien«  à ses merveilleux coffrets Bach pour Harmonia Mundi, voici un lien à ce bref article-ci, en date du 17 janvier 2023 : « «  _ ;
et qu’Élisabeth se trouve présentement au Japon, et rentre à Paris le jeudi 10 octobre…
Benjamin est aussi sympathique et simple dans la vie qu’il est splendide de naturel et d’évidence au concert comme au disque
_ il en est au 9e coffret de son intégrale des claviers (clavecin, orgue, clavicorde) de J-S Bach… »
 
 
Voici aussi un lien au podcast de mon entretien avec Marcel Pérès au salon Albert Mollat le 12 décembre 2015 « Les Muses en dialogue _ hommage à Jacques Merlet », d’une durée de 64′ :

Marcel Pérès, Les Muses en dialogue _ hommage à Jacques Merlet (64’), le 12 décembre 2015.
Même si Marcel Pérès y parle trop peu, à mon goût, de Jacques Merlet
Jean-Paul Combet et moi-même avions rendu visite à Jacques Merlet au tout début de son traitement, à Bordeaux-Eysines, après son AVC…
Voilà pour commencer
Avant l’article que je vais bien sûr consacrer sur mon blog à ce fabuleux concert Bach de Ciboure
Bien à vous, cher Benjamin,
Francis Lippa, à Bordeaux

Retrouver toujours avec plaisir Bertrand Cuiller, pour un beau programme Bach, en un CD intitulé « Wunderkammer », comportant entre autres bijoux le Concerto italien et la Fantaisie chromatique et Fugue, pour le label Ramée…

17sept

C’est toujours un bien vif plaisir que de retrouver au CD, ici pour le label Ramée, l’excellent claviériste Bertrand Cuiller, cette fois en un superbe programme Bach, comportant notamment le « Concerto italien » BWV 971 et la « Fantaisie chromatique et Fugue » BWV 903en un brillant CD Ramée RAM 2402 intitulé « Wunderkammer«  _ enregistré à Bolland, en Belgique, du 16 au 20 mai 2022…

Avec le décidément trop rare au CD Pierre Hantaï, et le plus généreux Benjamin Alard,

ainsi que quelques autres,

Bertrand Cuiller fait partie des meilleurs interprètes, et pas seulement français, de Bach sur les divers claviers…

Le pur plaisir pris à écouter et ré-écouter ce beau CD « Wunderkammer » _ écoutez-ici le podcast (d’une durée de 70′ 30) _ nous le confirme…

Ce mardi 17 septembre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Elisabeth Joyé justement saluée pour la ligne claire et sublimement poétique de son parfait album « Miscellanées », sur trois superbes instruments : un virginal, une épinette et un clavecin…

09juin

Le 11 décembre dernier, il y a 6 mois,  en mon article « « , je saluais comme il convient la grâce splendide de la chère Elisabeth Joyé en son merveilleux album Encelade ECL 2204 « Miscellanées » _ un titre lui-même très discret… _, enregistré les 22, 23 et 24 avril 2022 au Temple protestant de la Rencontre, à Paris…

Et voici que ce dimanche 9 juin 2024, et sur le site de ResMusica, c’est Matthieu Roc qui, sous le titre un peu tarabiscoté _ avec un adjectif bien peu heureux ! _ de « Dans le salon sélect de la claveciniste Elisabeth Joyé« , vient à son tour rendre un très bel hommage, bien détaillé, à l’art si juste et délicat, raffiné, de la chère Elisabeth…  

Dans le salon select de la claveciniste Elisabeth Joyé

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Elisabeth Joyé enregistre peu de récitals, et après celui consacré à Johann Caspar Ferdinand Fischer pour le même label, c’est un plaisir _ assurément ! _ de la retrouver dans un parcours de compositeurs très choisis, dans l’Europe des XVIe, XVIIe  _ surtout _ et _ tout _ début XVIIIe siècle.

Figure majeure _ oui ! _ mais discrète _ en effet _ du clavecin français, Elisabeth Joyé a eu des maîtres prestigieux (Gustav Leonhardt _ oui _, Bob van Asperen…) et a formé à son tour de grands interprètes, comme _ le merveilleux _ Benjamin Alard _ et c’est parfaitement juste… C’est sans doute sa discrétion _ mais aussi son goût très assuré ! _ qui lui fait choisir des petites pièces peu connues, parmi celles qui l’ont accompagnée pendant sa pratique pédagogique, car riches en couleurs _ oui ! _, et qu’elle a sélectionnées pendant le confinement _ voilà ! _, comme elle l’aurait fait des perles les plus fines choisies dans un trésor. Pas de virtuosité creuse _ oh que non… _ qui cherche à impressionner, et pas non plus de grande construction architecturale qui ferait perdre la magie du détail _ excellemment soigné… Ici, c’est pièce après pièce, bijou après bijou _ oui ! _  qu’Elisabeth Joyé déploie ses petites merveilles, selon un parcours certes varié, mais aussi simplement chronologique. Ces bijoux, elles les éclaire, les fait miroiter avec tendresse _ oui _, et nous pouvons ainsi profiter de toutes les irisations de chromatisme, de tous les raffinements de contrepoint. On peut, à la limite, regretter ce choix du florilège, et effectivement, il aurait été intéressant d’entendre chacune des deux chaconnes de Fischer incluse dans sa Suite respective entière, mais tel qu’il est, ce pot-pourri est délicieux _ tout simplement ! _ et se laisse écouter avec joie _ idoinement joyesque…

Ce programme, composé avec délicatesse _ oui, à nouveau oui _, permet une belle progression de Gibbons à Böhm et Fischer, mais aussi de subtiles oppositions de caractère, comme La Drollerie de De Chambonnières et la Plainte de Fischer _ et cela dans la plus pure ligne de la Suite à la française… Il permet aussi de plaisanter un peu avec l’auditeur, et de lui laisser le soin de deviner lequel des trois instruments _ mentionnés dans le livret _ est joué. Est-ce le Virginal, l’épinette ou le clavecin ? On ne prétendra pas donner les réponses qui ne sont pas apportées dans la notice. On se laissera simplement séduire _ tout simplement _ par le son cristallin des Préludes de Gibbons et le cuivré de l’intonazione d’Organo de Gabrieli. Si les chaconnes sont déconnectées de leurs Suites d’origine, elles n’en sont pas moins l’occasion d’apprécier leurs dynamiques internes, et la façon magistrale avec laquelle Elisabeth Joyé les fait respirer et s’épanouir _ tout cela est très bien observé. Surtout, la clarté et la netteté de son jeu _ à la française !!! _ nous permettent d’entendre très lisiblement _ dans le parfait esprit de la kigne claire française… _ le contrepoint de ces pièces très brèves de Gibbons ou de l’Aria de Frescobaldi, qui sont magnifiques _ oui. Avec cette grande dame du clavecin _ voilà _, tout devient simple et transparent _ sublimement naturel et évident, avais-je ainsi écrit… Du grand art _ sans jamais se pousser du col _, et de jolies pépites _ de musiques _ à découvrir !

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Orlando Gibbons (1583-1625), Giovanni Gabrieli (1557-1612), Tarquinio Merula (1595-1665), Andrea Gabrieli (ca.1533-1585), Jan-Pieterzsoon Sweelinck (1562-1621), Doctor Bull (ca.1562-1628), François Roberday (1624-1680), Jan-Henry D’Anglebert (1629-1691), Girolamo Frescobaldi (1583-1643), Johann Jakob Froberger (1616-1667), Louis Couperin (ca.1626-1661), Estienne Richard (ca.1621-1669), Jacques Champion de Chambonnières (ca.1602-1672), Luigi Rossi (1597-1653), Johann Caspar Ferdinand Fischer (1656-1746), Georg Böhm (1661-1733) : œuvres diverses pour clavecin.

Elisabeth Joyé, claveciniste, sur un « virginal italien » 2008/1626, une « épinette polygonale à la quarte » ND /1560, et un « clavecin à l’octave » 2021/1543.

1 CD L’Encelade enregistré du 22 au 25 avril 2022 au Temple protestant de la Rencontre, à Paris.

Notice de présentation en français et en anglais.

Durée : 62 min.

Un pur délice d’interprétation justissimement poétique…

Ce dimanche 9 juin 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le génie de claviériste de Benjamin Alard (suite) : à nouveau le volume 8 de son « Johann Sebastian Bach : The complete works for keyboard : For Maria Barbara »…

16juin

En quelque sorte en complément de mes deux articles des 13 et 14 mai derniers,

« « 

et « « ,

voici en date d’hier 15 juin 2023,

cet article-ci de Jean-Charles Hoffelé, intitulé « Pour Maria Barbara« , à propos de l’album triple, lui-même intitulé « Köthen 1717 – 1723 For Maria Barbara« , soit le volume 8 de l’intégrale en cours, par Benjamin Alard, de « The complete works for keyboard » de Johann Sebastian Bach,

soit l’album Harmonia Mundi HMM 902469.71 …

POUR MARIA BARBARA

Pas d’orgue _ en effet _ cette fois, Benjamin Alard narre les années de Cöthen, endeuillées par la perte de la première épouse de Bach, Maria Barbara, et nous conduit sur deux instruments choisis avec art – un somptueux Couchet-Blanchet conservé au Musée de Provins, et un clavicorde sorti des ateliers d’Émile Jobin en 2018 assorti d’un pédalier – dans l’intimité _ voilà : familiale et affective… _ du compositeur.

Musique à usage strictement domestique pour les Inventions et les Sinfonias, l’univers intime, les tendres guirlandes de portraits et de danses des Suites françaises que Benjamin Alard assortit de Préludes de François Couperin rejoignant selon lui _ mais oui ! _ cet univers de l’intime.

Les instruments sont touchants _ oui ! _ autant que le jeu _ si délicat, tellement juste, de Benjamin Alard… _ qui déleste les Inventions et Sinfonias de toute notion pédagogique et donnent aux Suites des fantaisies, un allant _ oui _, une variété _à la française… _ de climat qui en changent l’écoute.

..;

Le claveciniste ajoute _ superbement ! _ quantité de pièces « transcrites » par Bach dans son atelier et pour sa pratique consolatrice durant son veuvage, collections de merveilles _ oui, oui, oui ! _ trop peu enregistrées qui augmentent les pouvoirs poétiques de cette huitième livraison. Écoutez seulement _ aux plages 1 à 4 du premier CD de ce coffret de 3 _ la Deuxième Sonate pour violon _ BWV 1003 _ teintée de nostalgie par cet étonnant clavicorde _ merveilleux ! _ si bien capté _ oui _ par les micros d’Alban Moraud.

LE DISQUE DU JOUR

Johann Sebastian Bach(1685-1750)


The Complete Works for Keyboard, Vol. 8 :
Köthen, 1717-1723,
“For Maria Barbara

Sonate pour clavier en
ré mineur, BWV 964

Partita pour violon seul No. 2 en ré mineur, BWV 1004
(extrait : V. Chaconne – arr. pour clavier seul)

Prélude et Fugue pour orgue en ré mineur, BWV 539
(version au clavicorde avec pédalier)

Adagio en sol majeur, BWV 968
Pedal-Exercitium, BWV 598 (version au clavicorde avec pédalier)
Grande Fantaisie et Fugue en sol mineur, BWV 542 (extrait : I. Fantasia)
Inventions et Sinfonias, BWV 722-801 (Intégrale)
Suite française No. 1 en ré mineur, BWV 812
Suite française No. 5 en sol majeur, BWV 816
Suite française No. 3 en si mineur, BWV 814
Suite française No. 4 en mi bémol majeur, BWV 815 (avec Prélude, extrait de la version BWV 815a)
Suite française No. 2 en ut mineur, BWV 813
Suite française No. 6 en mi majeur, BWV 817


François Couperin (1668-1733)
L’Art de toucher le clavecin (extraits : Préludes en ré mineur, en sol mineur, en si mineur et en mi mineur)

Benjamin Alard, clavecin

Un coffret de 3 CD du label harmonia mundi HMM 902469.71

Photo à la une : le claveciniste Benjamin Alard – Photo : © DR

Un régal !

Ce vendredi 16 juin 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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