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A propos de Mompou : rechercher des interprétations enthousiasmantes de ses « Cançons » de braise glacée…

29déc

L’enthousiasme suscité avant hier _ cf mon article « «  _ par l’interprétation par Marianne Crebassa, mezzo-soprano, en son CD Erato « Séguédilles« , du merveilleux radieux « Combat del somni« ,

m’a incité à aller fouiller dans les coins et recoins des rangées et piles de ma discothèque personnelle afin de re-dénicher quelque interprétation d’autres « Cançons » de Federico Mompou…

Et de fait, j’ai réussi à mettre la main au moins sur le CD Naxos 8.573099 « Mompou – Complete Songs -1 » _ un CD paru le 1er février 2015 _, interprété par la soprano Martha Mathéu et le pianiste Jordi Maso, tous deux catalans,

dont fait partie, en ouverture même de ce CD, ce chef d’œuvre marquant qu’est ce sublime « Combat del somni« .

Hélas,

l’incarnation fait ici assez cruellement défaut à l’interprétation de la chanteuse, Martha Mathéu, dont le filet de voix manque par trop de chair, et dont l’intonation demeure bien confuse.

Et c’est rédhibitoire.

À quand donc une intégrale satisfaisante, que dis-je ? entousiasmante !, de cet important volet-voix de l’œuvre si singulière et profonde, si prenante en sa manifeste humilité et sobriété _ de braise quasi glacée… _, du sublime Mompou ?.. 

Et l’on comprend que le barcelonais Federico Mompou (1893 – 1987) ait pu mettre en musique quelques beaux poèmes de son voisin _ et contemporain _ sensuel sétois Paul Valéry (1871 – 1945) :

« Ce toit tranquille où marchent des colombes« …

Ce vendredi 29 décembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

La divine surprise du coffret de 27 CDs « Lars Vogt – The complete Warner Classics Edition » (d’enregistrements entre 1991 à 2005), en commençant par l’écoute des Intermezzi Op. 117, 118 et 119 (de 1892 et 1893), servis avec la plénitude de la parfaite humilité et franchise, déjà et toujours, d’un Lars Vogt de 32 ans en 2002…

04nov

En forme de « divine surprise » à mon interrogation d’hier 3 novembre « « ,

voici, ce samedi 4 novembre, la découverte, sur la table de mon disquaire préféré, d’un coffret (de 27 CDs enregistrés entre 1991 et 2005) qui semblait, là, rien que m’attendre… :

le magnifique coffret Warner Classics 5054197604904 « Lars Vogt – The complete Warner Classics Edition« , d’interprétations de Lars Vogt (Düren, 8 septembre 1970 – Erlangen, 5 septembre 2022), pianiste,

un coffret qui vient tout juste de paraître, ce vendredi 3 novembre…

Lars Vogt - The Complete Warner Classics Edition - Amazon ...

Box Set Lars Vogt: The Complete Warner Classics Edition - 27 CDs)

Et j’ai choisi de commencer son écoute par le bonheur ineffable du si magistralement brahmsien CD n°6 de ce coffret,

enregistré par Lars Vogt à Cologne les 4 et 5 novembre 2002 _ Lars Vogt venait d’avoir 32 ans… _ :

« Brahms – 3 Intermezzi Op. 117, Klavierstücke Op. 118 & Op. 119« …

Dont voici des liens à 3 podcasts de ce magistral CD paru en 2003 :

_ l’Intermezzo n°1 de l’Opus 117 (5′ 37) ;

_ l’Intermezzo n°2 de l’Opus 118 (6′ 18) ; 

_ la Rhapsodie n°4 de l’Opus 119 (4’59)…

Quelle émotion de cette si humble et si franche incarnation de ces brefs mais si pleins et si complets chefs d’œuvre, déjà crépusculaires _ en 1892 et 1893 _, de Johannes Brahms (Hambourg, 7 mai 1833 – Vienne, 3 avril 1897), par un Lars Vogt de 32 ans…

Ce merveilleux coffret d’enregistrements du jeune Lars Vogt d’entre ses 21 ans de 1991 et ses 35 ans de 2005, permet, ainsi, comme à moi qui ai  _ bien trop _ tardivement découvert Lars Vogt à l’automne 2009 _ cf mes 3 premiers articles à lui consacrés : « « , «  » et surtout «  » en date des 17 octobre, 20 octobre et 14 novembre 2009 _et ne connaissais donc  de cette période de jeunesse de Lars Vogt et cela avant ses sublimes 17 CDs Ondine (cf par exemple mon article du 28 juin dernier : « « …) enregistrés pour le label Ondine à partir des 27-28-29-30 juin 2011, à Brème pour les CDs « Mozart – Sonatas for piano and violin«  et « Schumann – Violin Sonatas« ,  avec l’ami Christian Tetzlaff, soient les CDs Ondine ODE  1204-2 et ODE 1205-2, parus en 2012 et 2013 ; ce mois de juin 2011, Lars Vogt avait donc 40 ans… _que les enregistrements _ d’irremplaçables merveilles ! _ de ce qui avait été publié des concerts du magique Festival annuel Spannungen _ en français, « tensions » ou « voltages«  _ de Heimbach, fondé par l’incomparable Lars Vogt en 1998,

soient,

en plus du stupéfiant coffret de 14 CDs « Spannungen : Musik im Kraftwerk Heimbach – Limited Edition – Kammermusik – Chamber Music – Lars Vogt & Friends«  (CAvi-music 8553100 paru en 2007, et comportant des enregistrements live de 1999 à 2006),

les 16 CDs CAvi-music suivants :

1)  _ le double CD « Brahms – Piano Quintet op. 34 – Sextett op. 36 » (CAvi-Music 553049, paru en 2006) ;

2) _ « Mendelssohn – Enescu – Octets for strings » (CAvi-Music 8553163, paru en 2009) ;

3) _ « Dvorak – Serenade for winds op. 44 – String Quartet N°13 » (CAvi-Music 8553164, paru en 2009) ;

4) _ « Schubert – Widmann – Octets » (CAvi-Music 8553209, paru en 2010) ;

5) _ « Tchaikovsky – String Quartet N°3 – Shostakovich – Piano Trio N°2 » (CAvi-Music 8553224, paru en 2011) ;

6) _ « Smetana – Ravel – Watkins – Piano Trios » (CAvi-Music 8553260, paru en 2012) ;

7) _ « Spohr – Ebert – Janacek – Widmann – Winds & Strings » (CAvi-Music 8553261, paru en 2012) ;

8) _ « Boulanger – Hindemith – Debussy » (CAvi-Music 8553295, paru en 2013) ;

9) _ « Mahler – Symphony N°4 (Fassung Erwin Stein)«  (CAvi-Music 8553334, paru en 2014) ;

10) _ « Rachmaninoff – Piano Trio N°2 – Trio élégiaque » (CAvi-Music 8553335, paru en 2014) ;

11) _ « Verdi – Dvorak – String Quartets » (CAvi-Music 8553358, paru en 2015) ;

12) _ « Weber – Saint-Saëns – Klughardt – Krein – Chamber Music » (CAvi-Music 8553359, paru en 2015) ;

13) _ « Mendelssohn – Penderecki – Sextets » (CAvi-Music 8553384, paru en 2016) ;

14) _ « Nielsen – Prokofiev – Wind Quintets » (CAvi-Music 8553385, paru en 2016) ;

15) _ « Tchaikovsky – Borodin – String Quartets N°2 » (CAvi-Music 8553101, paru en 2018) ;

16) _ « Glière – Shostakovich – Hahn » (CAvi-Music 8553102, paru en 2018)..,

ce merveilleux coffret Warner Classics « Lars Vogt – The complete Warner Classics Edition » permet doncen ces 27 CDs ainsi à nouveau disponibles, d’accéder aussi au jeu du jeune Lars Vogt, d’entre ses 21 (en 1991) et 35 ans (en 2005) ;

soit une étape passionnante de 14 années de l’éclosion-maturation-entame de parcours musical de son génie d’interprète, et musicien complet, incomparablement épanoui…

Un trésor pour l’éternité d’un musicien ô combien magnifique !!!

Ce samedi 4 novembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

En revenir encore et toujours au merveilleux trésor du legs discographique de Lars Vogt (1970 – 2022) : aujourdhui le sublime CD (paru en 2021) des Sonates Op. 30 de Beethoven, avec le violon magistral de l’ami Christian Tetzlaff…

28juin

En revenir encore et toujours au merveilleux trésor du legs discographique du magicien foncièrement honnête et juste, et formidablement généreux Lars Vogt (Düren, 8 septembre 1970 – Erlangen, 5 septembre 2022) _ quel immense musicien ! _ :

aujourd’hui sur ma platine le CD Ondine ODE 1392-2 des Sonates Op. 30 pour piano et violon (sic) de Beethoven, avec le violon magistral, lui aussi, de son ami et fabuleux complice Christian Tetzlaff (Hambourg, 29 avril 1966),

 

un enchanteur CD enregistré à Brême du 31 août au 2 septembre 2020, et paru pour le label Ondine le 1er octobre 2021…

En effet, la découverte tout à fait inopinée _ cf mon article d’avant-hier 26 juin « «  _ du CD « Schwanengesang » de Lars Vogt et Ian Bostridge _ le CD Pentatone PTC 5186 786, paru le 23 septembre 2022 _,

m’a vivement incité à passer en revue _ le plus exhaustivement possible _ les CDs de LarsVogt parus pour le label Ondine présents en ma discothèque personnelle _ ils étaient alors au nombre de 14 sur les 17 publiés par Ondine, depuis octobre 2012 _,

et cela afin de tenter, dans la mesure, forcément, du réalisable, d’en combler instamment les manques…

Nous disposons aussi de ses phénoménaux CDs de musique de chambre enregistrés live à son merveilleux « Spannungen Festival » _ cf mon tout premier article consacré à lui, en date du 14 novembre 2009 : « « … Et mon oreille ne me trompait pas…

Et depuis, j’ai bien évidemment passionnément thésaurisé tous les CDs publiés ensuite lors de ce fantastique festival annuel, dont Lars Vogt était l’âme vibrante ainsi que le très actif et très amical directeur musical…

Ainsi me suis-je aperçu que dans la liste des 17 CDs avec Lars Vogt _ en tant que pianiste ou/et en tant que chef d’orchestre _, figurant au catalogue du label Ondine, me manquait l’anté-pénultième, ce CD Beethoven Ondine ODE 1392-2 des Sonates Op. 30 pour piano et violonparu, lui, le 1er octobre 2021 _ juste avant ses précédents CDs pour le label Ondine : ses CDs Schubert et Mendelssohn, parus respectivement le 4 mars 2022 pour le CD Mendelssohn, et le 3 février 2023, pour le double CD Schubert…

Par chance, aussitôt recherché, le voilà déniché, bien tapi parmi les autres CDs d’œuvres pour Piano et Violon de Beethoven, au rayon Beethoven de mon disquaire préféré…

Et c’est, en effet, à nouveau, une pure merveille enchanteresse d’incarnation _ par ces magiciens inspirés et rigoureux, si formidablement justes, que sont Lars Vogt et Christian Tetzlaff _ de l’esprit de Beethoven !

Et voici, à écouter ici, ce qu’en a excellemment dit  _ et avec extraits musicaux des Sonates Op. 30 n° 3 et n° 2 ! _ le 17 décembre 2021, en son émission de France-Musique, Rodolphe Bruneau-Boulmier (le podcast dure 11’26)…

J’en retiens surtout ceci,

qui est parfait :

« Un disque absolument merveilleux, aérien, urgent, engagé, un Beethoven lumineux comme jamais. (…) C’est notre disque du jour. J’ai adoré ce disque. (…) Ce qui m’a passionné, dans ce disque, c’est que rien n’est lisse, ici il y a des à-coups, c’est rugueux quand il faut, il se passe toujours quelque chose, j’ai trouvé que c’était un disque très engagé, et c’est absolument sublime !« …

L’immense regret _ discographique, mais pas seulement, bien sûr… _,

c’est que Lars Vogt n’ait pas eu le temps d’enregistrer pour Ondine, et avec l’ami Christian Tetzlaff, les 7 autres Sonates pour Piano et Violon de Beethoven _ dont les célèbres n° 5 « Le Printemps« , Op.  24, et n°9 « À Kreutzer« , Op. 47…

Lars Vogt : un artiste et un homme proprement lumineux.

Dont nous restent, en forme d’immensément généreux legs de sa part, les disques : à revenir souvent ré-écouter.

Ce mercredi 28 juin 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Impérial Benjamin Alard, magistral passeur de musique, dans le sublime du plus intime (à Köthen, et pour Maria-Barbara…) du génie de Bach, sur le clavicorde…

13mai

La découverte des 3 CDS du volume 8 « Köthen, 1717 – 1727 – For Maria Barbara » _ Maria-Barbara Bach (Gehren, 20 octobre 1684 – Köthen, 17 juillet 1720) _

de l’Intégrale en cours des Œuvres pour Claviers de Johann-Sebastian Bach par Benjamin Alard, pour le label Harmonia Mundi

_ ici le coffret de 3 CDs HMM 902469.71, qui paraît ce mois de mai 2023, les enregistrements sur clavecin (Joannes Couchet, ca 1645 /François-Etienne Blanchet, ca 1720) ayant eu lieu au Musée instrumental de Provins, en juin 2021, et sur clavicorde (Emile Jobin, 2018, d’après Christian-Gottfried Friederici, 1773) au Studio Libretto à Antony, en décembre 2021 _,

m’éblouit,

pour commencer, dans les 103′ de son jeu magique de clavicorde de ces 3 CDS _ à côté des 101′ sur clavecin _,

que je me passe et repasse en boucle,

absolument éperdu d’admiration…

Pour le moment, je n’ai trouvé qu’un seul extrait de ce volume triple _ le n° 8, donc, de Benjamin Alard en sa magistrale Intégrale en cours des Œuvres pour clavier de Johann-Sebastian Bach… _ qui soit disponible en vidéo ;

le voici :

il est d’une durée frustrante de 50″, mais c’est au clavicorde, dont on peut ainsi déjà se faire au moins une petite idée perceptive en ce qu’il permet et nous offre ici à recevoir du génie le plus intime de Bach…

Quel très précieux instrument _ et quel admirable jeu, sur lui, de Benjamin Alard !!! _ pour nous permettre d’approcher, nous, d’un peu plus près _ ainsi à notre oreille attentive, le disque aidant… _, ce plus intime sublime de Bach _ œuvrant, en son imageance s’essayant humblement… _ à son clavier d’étude même, chez lui…

Ad majorem gloriam, Dei, aussi, tout de même…

Que de splendeurs ainsi approchées et données-offertes à nouveau ici au disque, par ce décidément merveilleux _ exceptionnel ! _ passeur de musique qu’est Benjamin Alard à ses claviers.

Ce samedi 13 mai 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

La somptueuse beauté, tendre et discrète, et qui touche, de François Couperin en ses Messes : la « Messe propre pour les couvents » (en 1690), par Olivier Latry sur les Grandes Orgues de la Chapelle Royale de Versailles, et l’Ensemble vocal « Chant sur le Livre alterné », dirigé par Jean-Yves Haymoz…

09mai

C’est un peu pour me nettoyer l’ouïe de la musique trop peu naturelle de Pancrace Royer (Turin, 1703 – Paris, 1755) _ cf mon article d’hier 8 mai « «  _ que je suis venu, très vite, rechercher le réconfort de la sublime discrétion et tendresse d’intimité de François Couperin (Paris, 1668 – Paris, 1733) en ses sublimissimes Messes _ pour orgue _ de 1690.

Ce François Couperin qui affirmait : « J’aime beaucoup mieux mieux ce qui me touche, que ce qui me surprend » ; une parole que Laurent Brunner _ le directeur de la Collection Château de Versailles Spectacles _ commente très justement : « un manifeste de sa musique, et son ancrage dans la tradition française« …

Et cela en partie sous l’encouragement du bel article de ce jour même, de Frédéric Muñoz, « Les Messes pour orguee de Couperin, avec Olivier Latry et Jean-Yves Haymoz, à Versailles« , sur le  site de ResMusica.

Dans la magnifique et généreuse nef de la Chapelle royale de Versailles, les deux Messes pour orgue de François Couperin rehaussées d’un plain-chant lumineux _ emprunté pour l’occasion au grand Henry Dumont (Looz, 1610 – Paris, 1684) _ sonnent en gloire sous les doigts inspirés d’Olivier Latry.

Les Messes pour orgue de François Couperin sont largement représentées au disque. De nombreux organistes intéressés par l’orgue classique français ont proposé leur version, traduisant souvent de fort belles réussites par le choix des instruments _ un élément toujours, bien sûr, capital _ et des diverses propositions de plain-chant alterné. En effet, depuis les années 1950 et la naissance d’une discographie vinyle en plein essor, on a vu fleurir au fil des années une trentaine de versions, mettant en valeur tel ou tel orgue historique. André Marchal fut l’un des premiers, à l’orgue du Prytanée militaire de La Flèche (Sarthe). Cette période fut celle de la redécouverte des répertoires classiques français et surtout d’une manière de jouer qui se voulait déjà historiquement informée, avec en particulier Michel Chapuis en tête _ oui _ qui révéla alors ces œuvres à la fin des années 60 sur le magnifique instrument historique de Saint-Maximin _ oui. D’autres musiciens suivirent cette voie, y compris certains peu habitués à ce répertoire. Pierre Cochereau, initié aux notes inégales (manière particulière de rythmer les croches), enregistra suivant ces enseignements ce livre d’orgue à Notre-Dame de Paris. Par la suite, ces pièces, devenues familières aux mélomanes, tentèrent de nombreux organistes jusqu’à nos jours, offrant un choix discographique abondant _ en effet.

Vers l’âge de vingt ans, François Couperin compose deux Messes pour orgue qui resteront _ en effet… _ ses seules compositions dédiée à cet instrument. La première dite « à l’usage ordinaire des paroisses pour les fêtes solennelles » s’adresse à un orgue d’importance, de 16 pieds, tel que l’on pouvait en trouver dans les cathédrales ou de grandes églises comme Saint-Gervais à Paris où il était titulaire _ oui ! _, comprenant un pédalier de large tessiture. L’écriture réclame des caractéristiques bien précises sur le type d’instrument, l’auteur indiquant les mélanges de jeux à utiliser. La seconde Messe dite « propre pour les couvents de Religieux et Religieuses » est écrite pour un orgue de plus petite taille (8 pieds) que l’on trouvait habituellement dans les abbayes, avec un pédalier plus court, ce dont Couperin tient compte dans son écriture.

A Versailles, les proportions de l’orgue sont intermédiaires, et conviennent pour ces œuvres dans leur ensemble. Olivier Latry offre ici une très belle version _ oui !!! _, par une utilisation très mesurée et véridique de l’orgue, à la fois rayonnante et intime _ et là l’essentiel est magnifiquement dit. Les tempi sont parfaitement adaptés _ et c’est aussi important, bien sûr _ à l’acoustique généreuse de la chapelle, et l’ornementation chatoyante qui agrémente le discours renforce l’émotion _ forte, en sa délicatesse _ de cette musique, notamment dans les pièces méditatives que sont les Tierces ou les Cromornes en taille. L’orgue est utilisé suivant _ bien sûr _ l’une ou l’autre des Messes à l’échelle _ différente _ d’un instrument de cathédrale ou de couvent.

Chaque cathédrale, chaque diocèse, utilisait un plain-chant qui pouvait varier dans sa présentation. Les mélodies, l’ornementation, l’homophonie ou la polyphonie étaient autant de paramètres qui fluctuaient _ oui _ en fonction des lieux et des traditions. Au XVIIᵉ siècle, le compositeur Henry Du Mont écrit plusieurs Messes royales en plain-chant musical. Ces œuvres sont idéales _ voilà _ pour la pratique de « l’Alternatim », c’est à dire un dialogue alterné entre les versets de l’orgue et l’ordinaire de la messe, suivant ici la technique du chant sur le livre _ voilà _ qui rajoute une ou plusieurs voix, dont certaines sont improvisées _ tout cela étant important… Ainsi, tout le texte de la liturgie est _ ainsi _ exposé soit à l’orgue, soit au chœur. C’est la Messe du 6ᵉ ton de Dumont qui a été choisie ici pour s’insérer harmonieusement avec les interventions musicales de Couperin pour sa Messe pour les Couventset la Messe IV « Cunctipotens genitor Deus » choisie par Couperin lui-même pour celle « à l’usage des Paroisses ».

Fidèle à cette pratique du chant sur le livre, Jean-Yves Haymoz dirige le groupe vocal _ éponyme _ en mettant l’accent sur la variété des interventions : plain-chant tantôt à la basse, au ténor, à une ou plusieurs voix, faisant de cette version une découverte _ généreuse et superbement venue _ dans toutes les possibilités que peut offrir une simple ligne de mélodie latine. Les six voix mixtes du petit groupe vocal _ Clémence Carry, Marthe Davost, Jeanne Lefort, Cyril Escoffier, Marc Mauillon, Jean-Marc Vié _ forment ainsi un ensemble équilibré _ oui _ qui joue à parts égales _ oui _ avec l’orgue. Le déroulement musical de la Messe est ainsi complet, y compris le motet incontournable placé à la fin de la cérémonie, juste avant la conclusion de l’ensemble : le fameux Domine salvum fac Regem (Seigneur, sauvez le Roy).

Cet enregistrement devient désormais _ voilà ! _ l’une des références _ discographiques _ de l’œuvre en ce lieu emblématique _ qu’est la Chapelle Royale du Château de Versailles, achevée de construire en 1710 _ où François Couperin fut lui-même organiste titulaire. Sa musique rayonne _ oui, en tendresse et humilité _, portée par des musiciens spécialistes de cet art baroque français. Encore un très bel ensemble dans la collection autour de l’orgue historique du Château de Versailles, enrichi par une prise de son véridique et une iconographie très soignée.

Pour commencer,

j’écoute en boucle le merveilleux CD Château de Versailles CVS082 de la sublimissime discrète « Messe propre pour les couvents«  _ avec, intercalé, le plain-chant tiré de la « Messe du Sixiesme ton«  de Henry Dumont _, par Olivier Latry aux Grandes Orgues de la Chapelle royale du château de Versailles, et l’Ensemble vocal « Chant sur le livre » dirigé par Jean-Yves Haymoz _ un CD enregistré du 5 au 9 janvier, et /ou bien du 4 au 6 avril 2022…

Avec ici en court extrait (de 3′ 39) cette vidéo-ci

Une réalisation musicale et discographique splendide ! _ quelle élévation de tout ! _,

d’Olivier Latry et Jean-Yves Haymoz, donc…

Ce mardi 9 mai 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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