Archives du mois de mars 2020

Comment bien jouer, avec humilité, les sublimes ultimes Pièces pour piano seul de Brahms ?

12mar

Ce matin,

l’excellent _ comme très souvent… _ article du jour de Jean-Charles Hoffelé sur son site Discophilia,

Éclaircies,

revient replacer sur le tapis du mélomane

la question classique « Comment jouer Brahms ?« …

Cette question, je me l’étais posée

à propos des ultimes Pièces pour piano seul de Brahms

le 16 juin 2019

en mon article intitulé  _ déjà _ Comment interpréter les Intermezzi de Brahms ?,

à propos _ déjà _ du CD Brahms Intermezzi, Rhapsodies de François Chaplin,

le CD Aparté AP 173 ;

celui-là même sur lequel vient ce matin pencher son oreille hyper-attentive

le rédacteur du site Discophilia,

sous le titre, lui, Éclaircies

Et cela, en avant-première à un article sien, à venir,

à propos du CD Brahms Fantasien Op. 116,  Intermezzi Op. 117 et Klavierstücke Op. 118

d’Hortense Cartier-Bresson,

le CD Aparté AP 222.

Je n’ai pas encore écouté ce CD,

et je n’en connais que l’article de commentaire qu’en a donné Bertrand Saint-Étienne le 2 mars dernier,

sur le site de Res Musica,

sous le titre de Hortense Cartier-Bresson dans les dernières oeuvres pour piano de Brahms

Voici donc les articles de ce dossier « Comment jouer Brahms ?« :

Comment interpréter les Intermezzi de Brahms ?

— Ecrit le dimanche 16 juin 2019 dans la rubriqueMusiques

Les dernières pièces pour piano de Brahms (1833 – 1897)

sont d’une beauté fascinante, en leur brièveté.

Pas mal de très bonnes interprétations au disque.

Choisir entre elles est une affaire de goût.

Pour ma part, je déteste le maniérisme, à la Volodos ;

et apprécie des interprétations sobres et poétiques, avec un certain naturel…

À la Wilhelm Kempf, à la Radu Lupu, à la Adam Laloum ;

à la Stephen Bishop-Kovacevich.

Le CD Intermezzi, Rhapsodies par François Chaplin

qui vient de paraître chez Aparté,

avec les opus 79, 117, 118 et 119

_ le CD Aparté AP 173 _,

est loin de me déplaire.


Ce dimanche 16 juin 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

 


ECLAIRCIES

Longtemps, j’ai repris ce disque, et recevant celui d’Hortense Cartier-Bresson dont je vous écrirai prochainement, l’écoutant, je suis revenu à l’album _ paru au printemps 2019 _ de François Chaplin. C’est un pianiste que j’aime depuis son intégrale Debussy. Il sait être simple _ c’est crucial ! _, ce qui pour le piano de Brahms, et plus encore pour ses opus tardifs, est une bénédiction _ absolument indispensable, même !

La nudité _ voilà _ de son toucher dans l’Opus 119 est comme l’archet d’un alto, un chant de mots plus que de notes _ oui. Cette qualité poétique _ oui _ se retrouve tout au long de cet album discret, qui ne devrait pas passer aussi inaperçu, voilà pourquoi, pris dans l’audition de plusieurs disques Brahms consacrés aux mêmes opus, je voulais en saluer le ton si singulier, surtout après y avoir entendu le clavier si orchestral de Boris Berman.

Tout au long de l’Opus 118, ce ne sont que paysages d’entre-orages, nocturnes ombreux parcourus par un ton de légende _ oui, celui des Balladen _ qui emporte aussi les deux Rhapsodies, jouées sans effet, avant que l’éclaircie des trois Intermezzi, Op. 117 ne reviennent dire leurs poèmes de clavier.

Assurément pour François Chaplin, ce disque est un bréviaire, on l’y entend prier ce que chez Brahms il sait être les mots de _ l’eschatologie radicale de _ l’Ecclésiaste, même lorsque le piano est seul.

LE DISQUE DU JOUR

Johannes Brahms (1833-1897)


6 Klavierstücke, Op. 118
4 Klavierstücke, Op. 119
2 Rhapsodies, Op. 79
3 Intermezzi, Op. 117


François Chaplin, direction


Un album du label Aparté AP173

Photo à la une : le pianiste François Chaplin – Photo : © DR…


Hortense Cartier-Bresson dans les dernières oeuvres pour piano de Brahms

 

Toujours et toujours affiner son écoute ;

de même que les interprètes ne cessent d’affiner,

au fil des jours et des années,

leur interprétation ;

avec l’idéal pour chacun _ mélomane comme interprète _ de rencontrer peut-être,

quelque miraculeuse fois,

l’improvisation première du compositeur lui-même

à l’heure éblouissante de sa création…

Parvenir à l’épure

de cette capacité suprême

est un gigantesque et formidable défi !

Il y faut, à coup sûr, une terrible humilité !

Ce jeudi 12 mars 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Stéphane Degout chante (et dit) magnifiquement les Ballades, dont les 3 Sonetti di Petrarca de Franz Liszt

11mar

Très attentif aux récitals de Mélodies, Lieder, Ballades

que nous offre Stéphane Degout, en sa rayonnante maturité musicale,

je me précipite, bien sûr, sur son CD Lieder & Balladen, avec le pianiste Simon Lepper,

le CD Harmonia Mundi HMM 902367.

Après un formidablement prenant Der Zwerg, D. 771, de Schubert

_ quelle œuvre !

j’ai aussi en mémoire l’interprétation magistrale (!!!) de Ian Bostridge

en son CD de Lieder de Schubert en 1998, le CD EMI Classics 7243 5 56 347 2 6… _,

en ouverture de ce superbe récital,

je constate, à nouveau, l’extraordinaire talent _ saisissant ! _ de diseur _ voilà ! _

du merveilleux Stéphane Degout,

en un programme réunissant des Lieder et Ballades

de Schubert, Loewe, Schumann, Brahms, Liszt et Wolf,

sur des poèmes

de Matthäus von Collin, Herder, Heine, Eichendorff, Lenau, Goethe, Mörike et Pétrarque.

Et voilà qui me fait me souvenir

des marquantes interprétations de ces mêmes 3 Sonetti di Petrarca de Franz Liszt

par Cyrille Dubois (avec Tristan Raës) et André Schuen (avec Daniel Heide)

en leurs récents CDs Aparte AP 200 et Avi-Music 8553472

_ cf mes articles des 5 et 25 novembre 2019, puis 17 décembre 2019 :

,

et

Je remarque ainsi que cette génération de chanteurs

_ Stéphane Degout est né en 1975, à Bourg-en-Bresse,

Cyrille Dubois en 1985 à Ouistreham,

et André Schuen en 1984 à La Val, Sud-Tyrol _

s’intéresse avec bonheur de très près à la part décisive _ fondamentale ! _ du poème 

au sein _ au cœur _ de la mélodie, du lied,

de la ballade _ tout particulièrement _ chantés.

Je remarque aussi

que la voix de baryton récitaliste de Stéphane Degout

change un peu ;

je m’étais fait cette réflexion

à l’audition de son CD,

avec déjà Simon Lepper au piano,

Poèmes d’un jour,

le CD B-Records LBM 017

_ cf mon article du 5 avril 2019 ,

 

celui de Jean-Charles Hoffelé, France-Allemagne, consacré à ce même CD Poèmes d’un jour le 5 avril 2019,

ainsi que l’article de Pierre Degott Poèmes d’un jour avec le baryton Stéphane Degout sur le site de Res Musical le 26 mars 2019…

Mais cette voix un peu cassée

_ me semble-t-il… _

convient si bien à ce qui est ici dit et chanté !!!

Quel art !

Ce mercredi 11 mars 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ecouter le tendre ténor slovaque Pavol Breslik dans les Mélodies moraves du râpeux et sublime Leos Janacek

10mar

Géographiquement,

Kysucké Nové Mesto,

le lieu de naissance (le 9 mars 1979) du ténor _ slovaque _ Pavol Breslik

_ cf mes articles des 11 février et 28 mai 2018, et 19 janvier 2020 : ,  et … _

n’est vraiment pas très éloigné

de Hukvaldy,

le lieu de naissance (le 3 juillet 1854) du compositeur _ morave _ Leos Janacek…

C’est seulement le 1er janvier 1993 que la Slovaquie s’est séparée _ à l’amiable _ de la Bohème-Moravie, à laquelle elle était unie depuis le Traité de Saint-Germain-en-Laye, le 10 septembre 1919, qui avait créé la République de Tchécoslovaquie ;

en conséquence de quoi Pavol Breslik a possédé à sa naissance, en 1979, la nationalité tchécoslovaque

que possédait Leos Janacek lors de son décès, le 12 août 1928.

Surtout,

le chanteur _ slovaque _  et le compositeur _ morave _ appartiennent au même monde culturel slave 

assez proche de Vienne…

Le CD _ Orfeo C989201 _ The Diary of one who disappeared,

consacré à trois cycles de Mélodies de Leos Janacek :

Le Journal d’un disparu JW V/12,

Six chants populaires d’après Eva Gabel, JW V/9

et Mélodies de Detva, Ballades de Brigands, JW V/11,

est ici servi

par le ténor Pavol Breslik,

accompagné au piano par Robert Pechanec ;

avec, à l’occasion, la participation des chanteuses

Ester Pavlu, mezzosoprano,

Dominika Hanko, soprano,

Zuzana Marczelova, soprano

et Maria Kovac, mezzosoprano.

Pavol Breslik

est un _ tendre _ ténor mozartien ;

et c’est avec un très grand plaisir

que nous l’entendons pénétrer ici

le langage un peu rapeux _ et très idiosyncrasique ; et sublime ! _ de Leos Janacek…

Ce mardi 10 mars 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’excellente Leila Schayegh dans les Concerti per violino Opp. 7 et 10 de Jean-Marie Leclair (1697 – 1764)

09mar

L’excellente Leila Schayegh

_ avec son ensemble La Cetra Barockorchester Basel _

vient de nous offrir

un second volume (sur trois) des Concerti per violino Opp. 7 et 10 _ publiés en 1739 et 1745 _ de Jean-Marie Leclair

(Lyon, 10 mai 1697 – Paris, 22 octobre 1764)

_ le CD Glossa GCD 924202 (avec les Concerti n°1 et 3 des deux Œuvres),

après le premier volume Glossa GCD 924202 (avec les Concerti n°2 et 6 des deux Œuvres) ;

cf à ce propos mon article du 10 novembre 2019 : _,

magnifiquement réussi

en son équilibre délié

entre fougue italienne et élégance française.

Peu d’intégrales de ces Concerti per violini de Leclair jusqu’ici :

celle de Simon Standage et du Collegium 90, chez Chandos _ en 1994 et 1995 _ ;

et celle _ très récente _ de Igor Ruhadze et l’Ensemble Violini Capricciosi, chez Brilliant Classics.

Et pas vraiment satisfaisantes.

Leila Schayegh et son Ensemble

tiennent un merveilleux équilibre

entre l’inspiration italienne _ auprès du virtuose Somis, à Turin _

et le classicisme du Baroque français

de ces Concerti

_ un genre italien…

Nous attendons donc

avec gourmandise

le troisième et dernier volume,

avec les Concerti n° 4 et 5 des Opp. 7 et 10 !

Ce lundi 9 mars 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa 

Maria Tecla Andreotti (Turin, 1956 – Paris, 2020), interprète, avec Christophe Coin, d’Evaristo Felice Dall’Abaco

08mar

Au moment même où j’achevais de rédiger mon article d’hier

,

j’apprenais brutalement hier soir

sur le site de Res Musica _ Décès de la flûtiste Maria-Tecla Andreotti _

le décès de Maria-Tecla Andreotti

(Turin, 1956 – Paris, 1er mars 2020),

l’épouse du violoncelliste Christophe Coin,

par  lesquels  j’avais pu découvrir pour les premières fois,

d’abord à Barbaste _ dans la petite église de Lausseignan _, à un concert de fin de stage auprès de Philippe Humeau, auquel je m’étais rendu

(participait aussi à ce concert mon ami flûtiste Philippe Allain-Dupré

_ qui m’a donné les dates de ces deux concerts : le 25 avril 1992 à Barbaste, et le 29 avril 1992 à Saint-André-de-Cubzac _),

puis, à un autre concert donné peu après à Saint-André-de-Cubzac,

des œuvres d’Evaristo Felice Dall’Abaco,

qui m’avaient ébloui

_ je n’ai jamais oublié le nom de ce compositeur véronais !

de même que je n’ai jamais été déçu par les œuvres de lui auxquelles j’ai pu accéder ensuite, essentiellement par des CDs…

La curiosité très aigüe et inextinguible des musiciens-interprètes

et leur très vif plaisir à faire partager et diffuser l’enthousiasme de leurs découvertes,

que ce soit au concert ou au disque,

est un maillon décisif de l’accès à la musique des mélomanes

qui ne sont pas eux-mêmes musiciens-interprètes

lecteurs des partitions…

Bien sûr, le fait que Maria-Tecla Andreotti Coin

soit la compagne du violoncelliste et chef d’orchestre qu’est Christophe Coin,

n’est pas pour rien

dans le fait que ce soit un violoncelliste tel que Christophe Coin

_ ou un autre merveilleux violoncelliste tel que Bruno Cocset,

qui a enregistré des œuvres des Dall’Abaco père et fils _

qui ait interprété

et fait connaître

la musique merveilleuse d’Evaristo Felice Dall’Abaco !

Puis, Christophe Coin et Maria-Tecla Andreotti

_ ainsi que le Quatuor Mosaïques _

sont venus à de nombreuses reprises donner des concerts à Bordeaux, au Grand-Théâtre…

En relisant le post-scriptum, du 27 décembre 2008, à mon article du 26 décembre ,

j’y découvre de décisives précisions données par mon ami Philippe Allain-Dupré,

que j’avais consulté alors pour affiner mon témoignage ;

et notamment le fait que c’est l’immense Enrico Gatti

_ la crème du violon baroque !!! on ne le répètera jamais assez !

Enrico Gatti est né à Pérouse le 4 juin 1955  _

qui avait apporté à Barbaste les partitions de la Sonate II de l’Opus 3 d’Evaristo Felice Dall’Abaco.

Le voici donc tel quel, ce post-scriptum :

Philippe-Allain Dupré, à la mémoire duquel j’ai fait appel hier

à propos de ma découverte

_ éblouie ! et je comprends d’autant mieux maintenant pour quelles raisons (d’interprétation, aussi !!!) _

d’une œuvre _ mémorable ! _ de Dall’Abaco

à l’occasion du concert final du stage de perfectionnement d’interprétation baroque à Barbaste,

comble mes desiderata en me rappelant, documents à l’appui, que ce concert (de fin de stage, auprès de Philippe Humeau, en son fief de Barbaste)

avait été donné deux fois :

le samedi 25 avril 1992, en l’église de Lausseignan _ tout à côté de Barbaste _ ;

puis le mercredi 29 avril, en l’église de Saint-André-de-Cubzac ;

au programme,

outre la Sonata II de l’opus 3 de Dall’Abaco (pour 2 flûtes à bec, flûte traversière, hautbois, 2 violons, basson, violoncelle et 2 clavecins) _ qui m’avait tant impressionné _,

une Canzone à 6 de Giovanni Picchi,

la Cantate « Ô Maria« , de Johann-Hermann Schein,

une Chanson ornée sur le thème de « Vestiva i colli », de Giovanni Battista da Palestrina/Francesco Rognoni,

« La Romanesca«  et la Canzone quarta, à 2 clavecins, d’Antonio Valente et Giovanni Priuli,

des Scherzi, d’Agostino Steffani,

un Quarteto (pour flûte traversière, hautbois, violon et basse continue), de F. Riedel

et un Air de la Cantate 127 de Jean-Sébastien Bach


La soprano _ des pièces chantées _ était _ la merveilleuse _ Maria-Christina Kiehr ;

et,

notamment pour la Sonate II de l’opus 3 de Dall’Abaco

choisie par Enrico Gatti, me précise Philippe : et c’est bien sûr très important !!!

les parties de flûtes à bec étaient tenues par Claire Michon et Jean-Marc Andrieu,

celle de flûte traversière, par Philippe Allain-Dupré,

le hautbois,  par Alfredo Bernardini,

les 2 violons, par Odile Edouard et Enrico Gatti,

le basson, par Nicolas Pouyanne,

le violoncelle, par Hendricke Ter Brugge

et les 2 clavecins, par Elisabeth Joyé et Pierre Hantaï _ excusez du peu !..

C’est donc à deux reprises, que j’avais eu le bonheur, ce printemps-là, de la découverte somptueuse ! de cette pièce si belle,

de ce compositeur de si grande qualité !!! ;

et qui ne m’a jamais déçu, au disque ;

quant au concert,

nous ne disposons pas tous les jours d’un Enrico Gatti, toujours si juste, si chantant, si probe,

pour en être l’inspiré maître d’œuvre..

Bref,

j’ai toujours à l’oreille,

de ce concert (de 1992, donc : il y a seize ans),

le charme puissant d’Evaristo-Felice Dall’Abaco…

Je me souviens donc avec émotion et gratitude

de Maria-Tecla Andreotti…

Ce dimanche 8 mars 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur