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Apprendre à aller à la rencontre un peu poussée de l’oeuvre d’un compositeur contemporain, tel que John Adams ; ou le talent pédagogique rare et très éclairant de Karol Beffa en incarnation de Kairos musical…

30mar

La culture artistique, et celle par exemple musicale, est grandement ouverte, presque à l’infini…

Mais il n’est pas forcément facile ni évident de se trouver, déjà, face _ par quelque concours de circonstances que ce soit : y entre aussi bien du hasard… _ à _ ou d’aller vers _ une œuvre d’un compositeur de musique dont on ne connaît alors rien des tenants et des aboutissants : il y faut une certaine dose importante de curiosité ;

ainsi qu’apprendre à faire déjà un peu sien, à l’instant éminemment bref du moment juste, ce que le malicieux Kairos, croisé à son furtif _ et quasi brutal _ passage, passe généreusement nous offrir en fait d’occasion à saisir, sous forme d’une première approche nôtre, pouvant venir se métamorphoser, ou pas, en vraie et profonde _ ou plutôt à approfondir… _ rencontre _ cf là-dessus mon «   » du 26 octobre 2016…

Ainsi, prendrai-je l’exemple de l’œuvre musical de John Adams _ né le 15 février 1947 à Worcester (Massachusetts) _, à laquelle Karol Beffa consacre deux des chapitres de son « L’autre XXe siècle musical » : « L’irruption du minimalisme américain » et « John Adams El Dorado« .

De John Adams, je ne dispose jusqu’ici que d’un unique CD : le CD Warner 5 55051-2 « Harmonielehre« , avec le City of Birmingham Symphony Orchestra, sous la direction de Simon Rattle, en un enregistrement de 1993.

C’était lors d’une émission de France-Musique (La Tribune des Critiques de Disques, diffusée le 28 février 2016) consacrée à cette œuvre, que j’avais découvert d’un peu près _ ou, du moins, commencé à approcher… _ cette œuvre, à travers la confrontation _ aux oreilles un peu sagaces de Bertrand Dermoncourt, Emmanuelle Giuliani et Jean-Charles Hoffelé _ de diverses interprétations ;

et j’avais éprouvé alors le désir de m’en procurer un exemplaire discographique : celui-là, que j’avais pu dénicher…

Mais cette curiosité-là s’était révélée plutôt seulement intellectuelle, sans le déclenchement d’un véritable enthousiasme, faute d’une profonde séduction éprouvée…

Or, il se trouve que

le chapitre que Karol Beffa consacre à « El Dorado » (de 1991) aux pages 181 à 200 de son « L’autre XXe siècle musical«  _ cf mon article du 27 mars dernier : « «  _ m’a très fortement incité à rechercher dare-dare l’écoute de cette œuvre-ci ;

et surtout, et plus encore,

et à défaut de pouvoir me procurer le CD Nonesuch de l’interprétation de cet « El Dorado » par Kent Nagano, désormais indisponible sur le marché (!!!),

que l’écoute attentive des podcasts disponibles sur le web des deux parties de cette œuvre : celui de la partie I (« The Machine in the Garden« , 12′ 40), et celui de la partie II (« Soledades« , 16′ 09), pour une écoute d’une durée totale de 28′ 49, dans l’interprétation de Kent Nagano dirigeant l’Orchestre Hallé, pour un CD Nonesuch 79359 paru en 1996,

m’a, elle, emporté, et enthousiasmé !

Sur cet « El Dorado » de 1991, j’ai trouvé aussi ce significatif et intéressant commentaire, signé Trimalcion, en date du 22 mai 2005, sur un blog intitulé « Les archives du sombre et de l’expérimental« ,

en phase avec l’analyse détaillée très précise que donne Karol Beffa en son chapitre « John Adams El Dorado« , aux pages 181 à 200 de son passionnant « L’autre XXe siècle musical » :

« Composé dans la foulée de « The death of Klinghoffer » _ l’opéra composé en 1992 _, « El Dorado » est une œuvre pour orchestre qui en reprend les acquis en terme de liberté rythmique et harmonique _ voilà _, à savoir que John Adams n’est à ce moment-là plus _ seulement _ un compositeur « répétitif » ou « minimaliste » ; il mêle ces anciennes amours à un langage d’un raffinement orchestral inédit _ tout à fait séduisant… _, et abandonne aussi définitivement l’hypertonalité qui régnait encore dans la musique de Glass ou de Reich pour user d’harmonies très chromatiques, le tout renvoyant de plus en plus sa musique à celle de Ravel ou de Debussy _ oui ! _, l’esprit post-moderne en plus. « El Dorado » joue sur un violent contraste _ oui… _ entre les deux mouvements qui le composent _ ainsi qu’y insiste bien sûr aussi Karol Beffa. Le premier est une énorme machine bringuebalante _ justement titrée « The Machine in the Garden«  _ qui se met en mouvement progressivement et qui, devenue folle, finit par tout ravager sur son passage, dans un long crescendo de plus de douze minutes, qui voit graduellement la destruction totale du paysage dressé en début de mouvement. La nouvelle verve musicale _ dionysiaque, voilà _ du compositeur américain s’y déploie de manière spectaculaire. Le second mouvement _ titré « Soledades« … _ est au contraire rythmiquement et harmoniquement « pur », apaisé aussi. Il débute par quelques notes au synthétiseur, dont le timbre donne à ce début une tonalité presque new-age ; puis les échelles modales grimpent vers des harmonies plus hautes et plus lumineuses, la vitesse s’accélère cette fois-ci sans irrégularité, et le climax de cette seconde partie n’est que majesté, absence de troubles _ sérénité apollinienne élyséenne. Difficile de dire à quoi renvoie exactement la thématique du mythe d’El Dorado dans l’esprit d’un type comme John Adams, et le pourquoi d’une telle pièce. Pure jouissance symphonique, ou correspondances secrètes avec des fragments de l’histoire des États-Unis ? En tout cas un disque _ Nonesuch 79359 (publié en 1996) bien mieux que _ recommandable » _ de l’Orchestre Hallé sous cette direction fine et acérée de Kent Nagano, en un enregistrement dans les studios de la BBC à Manchester en juillet 1993…

Le très grand talent pédagogique, calme _ quasi à voix basse et sans pathos _, de Karol Beffa, en ses livres, comme en ses Leçons, Conférences, Entretiens divers disponibles, a ainsi constitué cet indispensable maillon déclencheur de la chaîne seule vraiment féconde des curiosités et enthousiasmes qui font une véritable culture, musicale ici _ pour ce qui est de cet « El Dorado«  de John Adams _,

éclairée, passionnée et profonde…

Et nous ne manquons que trop de tels puissants passeurs de culture authentique vraie… 

Ce mercredi 30 mars 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ecouter précisément, et en sa variété, l’oeuvre jouissive de Reynaldo Hahn (1874 – 1947), « le Parisien du Venezuela »…

22mar

Le premier chapitre que, en son passionnant et détaillé « L’autre XXe siècle musical » _ aux pages 35 à 59 ; après une éclairante Introduction et un « Prélude : Marcel Proust : à la recherche de la musique » _,

Karol Beffa consacre à un compositeur du siècle dernier qu’une certaine tradition moderniste jusqu’il y a naguère dominante _ et carrément sectaire _ a assez vilainement déprécié, méprisé,

s’intitule « Reynaldo Hahn, le Parisien du Venezuela« .

Reynaldo Hahn : Caracas, 9 août 1874 – Paris, 28 janvier 1947.

Et ce chapitre est très représentatif de la manière, juste, tempérée, en même temps que personnelle et très intéressante pour le lecteur, avec laquelle Karol Beffa s’intéresse très précisément à l’œuvre des compositeurs dont il entend réhabiliter le talent ou le génie injustement dépréciés par cette tradition moderniste sectaire ;

ne serait-ce que eu égard aux plaisirs que les œuvres viennent offrir aux mélomanes un tant soit peu ouverts, curieux, et d’abord attentifs…

En recensant, à peu près, ce dont dispose ma discothèque d’œuvres discographiques de Reynaldo Hahn,

voici le résultat _ provisoire _ auquel je suis parvenu :

_ un très précieux coffret « Reynaldo Hahn » de 7 CDs Forlane FOR 17003 publié en 2013, comportant « Mozart« , « Brummel« , « Malvina« , la « Pastorale de Noël« , la « Sonatine en Ut majeur« , le « Concerto pour piano et orchestre » et diverses mélodies, souvent sous la direction de Reynaldo Hahn lui-même…

_ un coffret de 2 CDs « Songs by Reynaldo Hahn » du label Hyperion CDA 67141/2, par Felicy Lott, Susan Bickley, Ian Bostridge et Stephen Varcoe, accompagnés par le piano de Graham Johnson, enregistrés en 1995

_ un coffret de 4 CDs « Reynaldo Hahn Complete Songs« , publié par le Palazzetto Bru-Zane, dans l’interprétation du baryton Tassis Christoyannis et Jeff Cohen au piano, enregistrés à Venise entre novembre 2018 et février 2019

_ un CD de Mélodies intitulé « La Belle Epoque  The Songs of Reynaldo Hahn« , du label Sony SK 60168, par la mezzo Susan Graham accompagnée par le piano de Roger Vignoles, enregistré à New-York en 1998

_ un double CD de l’opérette « Ciboulette« , du label Erato 395128, avec Mady Mesplé, José Van Dam, Nicolaï Gedda, Colette Alliot-Lugaz, François Leroux, etc., avec l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Cyril Diederich, enregistré à Monte-Carlo en 1981-82

_  un CD du « Concerto pour Violon et Orchestre » et de la « Sonate en Ut majeur pour Violon et Piano« , du label Maguelone MAG 358.410, avec Denis Clavier, violon, Dimitris Saroglou, piano, et l’Orchestre Philharmonique de Lorraine sous la direction de Fernand Quattrocchi, enregistré en 1997

_ un double CD « Le Rossignol éperdu« , du label Passavant PAS 114273, par le pianiste Bernard Paul-Reynier, enregistré en mai 2014

_ un CD « Reynaldo Hahn Piano Works« , du label ProPiano PPR 224538, par la pianiste Laure Favre-Khan, enregistré à New-York le 11 mars 2003

_ un CD « Reynaldo Hahn Room Music« , comportant notamment le « Quatuor avec Piano« , la « Sonate en Ut majeur pour violon et piano« , du label Hyperion CDA 67391, par Stephen Coombs, piano, Charles Sewart, violon, Yuko Inoue, alto et Philip De Grotte, viooloncelle, enregistré à Londres en mai 2003

_ un CD « Reynaldo Hahn« , comportant le « Quintette pour Quatuor à cordes et Piano en Fa mineur« , le « Quatuor à cordes en La mineur » et le « Quatuor à cordes en Fa majeur » du label Valois Naive V 4848, par le Quatuor Parisii et Alexandre Tharaud au piano, enregistré à Paris en décembre 1998

_ le DVD « L’Île du Rêve« , publié par le Palazzetto Bru-Zane, avec Hélène Guilmette, Cyrille Dubois, Anaïk Morel, Artavazd Sargsyan, Ludivine Gombert et Thomas Dolié, avec le Münchner Rundfunkorvhester et le Chœur du Concert Spirituel sous la direction d’Hervé Niquet, enregistré à Munich en janvier 2020

_ et encore diverses interprétations de mélodies par divers interprètes, tels, par exemple, l’excellente Véronique Gens _ dans le très beau CD « Néère«  pour Alpha _, et même, en une étonnante et très réussie performance, Philippe Jaroussky _ dans l’étonnant et merveilleux CD « Opium » pour Erato _, pour divers CDs… 

Ce mardi 22 mars 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

A nouveau, le double CD « Le Manuscrit de Madame Théobon _ Lully et d’autres », de Christophe Rousset

09mar

Le 22 février dernier, j’ai chroniqué ici même, en mon article « « , la dernière superbe pépite discographique de Christophe Rousset, toujours excellent claveciniste ;

soit le CD Aparté AP 256.

Et voici que ce jour, sur son site Discophilia, Jean-Charles Hoffelé consacre un article, intitulé « L’esprit de Lully« , à ce même magnifique double album Aparté.

L’ESPRIT DE LULLY

Heureux Christophe Rousset. Un grand cahier de musique pour clavier traînait sur eBay, vendu pour être du XVIIIe siècle _ alors qu’il est de la fin du XVIIe siècle. L’œil affûté du claveciniste ne s’y trompa pas ; l’ouvrage acquis, il tenait entre ses mains un manuscrit de la plume de deux copistes _ oui ; le second complétant les portées et les pages laissées blanches par le premier _ assemblant quatre-vingt pièces. Plus d’une trentaine étaient dévolues à des transcriptions d’airs et de danses tirés d’opéras de Lully _ voilà _, tout cela datait assurément du XVIIe siècle, certitude vite confirmée par l’identité de sa propriétaire initiale, Lydie de Théobon, demoiselle d’honneur de la Princesse Palatine _ après l’avoir été, d’abord, dès avant 1670, et jusqu’en 1673, de la reine Marie-Thérèse ;  et en 1673, c’est Mme de Montespan qui la chassa de ce poste de trop grande proximité du roi : « On dit que le roi se divertit quelquefois avec Melle Théobon« , avait-il été alors murmuré…

Merveille de l’ensemble (Christophe Rousset grave 71 pièces sur les quatre-vingt), tous les Lully qui montrent à quel point l’opéra, le divertissement lyrique, le ballet, se transmuent avec brio et aisance dans le splendide clavecin, roide comme il sied _ certes _ à un instrument du Grand Siècle, signé par Nicolas Dumont en 1704.

Concordance parfaite entre l’univers sonore de cette belle caisse tout juste renaisssante après la longue restauration que lui aura consentie _ ouiDavid Ley (dix ans, de 2006 à 2016), et l’esprit de ce manuscrit qui trace le portrait vivant de l’art musical de son temps, avec force pièces de caractère (jusqu’aux époustouflantes Folies d’Espagne de D’Anglebert), du brio à revendre, et sept préludes inédits _ un apport essentiel _ qui rappellent le foisonnement de pièces coulées de la plume de compositeurs restés anonymes _ en effet.

Le Manuscrit de Madame Théobon n’est pas le seul qui en dévoile _ de ces pièces demeurées anonymes pour nous _, les archives en regorgent, ne serait-il pas temps d’arpenter plus régulièrement _ mais oui ! en dépit de l’absence de noms un peu célèbres auxquels se raccrocher… _ ces musiques sans auteur souvent surprenantes ? Ce merveilleux _ absolument ! _  double album, dont l’écoute ne lasse jamais _ en effet ! _, où Christophe Rousset a regroupé les pièces par tonalité en treize suites (lisez son remarquable texte _ j’en ai donné un significatif extrait en mon article pré-cité du 22 février _), plaide aussi _ mais oui _ pour la découverte _ au concert comme au disque _ d’autres manuscrits perdus _ ou négligés par les interprètes d’aujourd’hui. Mais en attendant, laissez-vous entraîner par ce guide éclairé, qui anime de son clavier tout un théâtre _ oui. Simplement fascinant _ c’est très juste.

LE DISQUE DU JOUR

Le Manuscrit de Madame Théobon

Pièces pour clavecin de Jacques Champion de Chambonnières, Jean-Henri d’Anglebert, Jean-Baptiste Lully, Jean Rousseau, Gaspard Le Roux?, Jacques Hardel, Louis Couperin, Pierre Gautier et divers Anonymes

Christophe Rousset, clavecin

Un album de 2 CD du label Aparté AP256

Photo à la une : le claveciniste Christophe Rousset – Photo : © DR


Ce mercredi 9 février 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

La plus récente actualité discographique du courageux et audacieux « exploreur » du répertoire baroque Johannes Pramsohler, de son Ensemble Diderot, et de son label Audax…

07déc

Aujourd’hui, 7 décembre 2021,

voici le neuvième article que, depuis le 28 avril 2018, je viens consacrer au courageux et inventif violoniste baroque italien Johannes Pramsohler, son Ensemble Diderot, et son label discographique Audax…

 1°  le 28 avril 2018 : 

2° le 13 mai 2018 :  

3° le 2 août 2018 : 

4° le 19 octobre 2018 : 

5° le 26 juin 2019 : 

6° le 19 juillet 2019 : 

7° le 11 août 2019 : 

8° le 15 octobre 2020 : 


Aujourd’hui donc, 7 décembre 2021,

je veux revenir sur deux parutions discographiques relativement récentes, en son label Audax, du violoniste Johannes Pramsohler et son Ensemble Diderot :

_ le CD « The Berlin Album » (Audax 13726), enregistré à Toblach les 6-7-8-9-10 décembre 2019, et paru en 2020,

et comportant des Sonates en trio de Georg-Anton Benda (1722 – 1795), Johann-Gottlieb Graun (1703 – 1771), Johan-Philipp Kirnberger (1721 – 1783), Johann-Abraham-Peter Schulz (1747 – 1800) et Johann-Gottlieb Janitsch (1708 – 1763) ; ainsi qu’une Fugue de la princesse Anna-Amalia de Prusse (1723 – 1787),

interprétées par Johannes Pramsohler et Roldan Bernabé, violons, Gulrim Cho, violoncelle, et Philippe Grisvard, clavecin et pianoforte ;

_ le CD « Concertos pour violon _ The beginnings of the violin concerto in France » (Audax 13782), enregistré à Toblach les 16-17-18 décembre 2020, et paru lui aussi en 2020,

et comportant des Concertos de Jacques Aubert (1689 – 1753), Jean-Marie Leclair (1697 – 1764), Jean-Baptiste Quentin (ca. 1690 – ca. 1742), André-Joseph Exaudet (1710 – 1762) et Michel Corrette (1707 – 1795),

interprétés par Johannes Pramsohler, Roldan Bernabé, Mario Konaka et Simone Pirri, violons, Georges Barthel, flûte, Alexandre Baldo, alto, Gulrim Cho, violoncelle, François Leyrit, contrebasse, et Philippe Grisvard, clavecin et pianoforte.

Pour « The Berlin Album« ,

je renvoie à cette intéressante chronique, intitulée « La Trilogie berlinoise« , de Sébastien Holzbauer, du 27 décembre 2020, sur le site « Muse baroque » :

CDS & DVDS, CRITIQUES

La trilogie berlinoise (The Berlin Album, Pramsohler, Ensemble Diderot – Audax)

Ich bin ein Berliner

 
The Berlin Album, sonates en trio de Benda, Graun, Kirnberger, et alii

Georg Anton Benda (1722–1795) : Trio sonata in E Major
Johann Gottlieb Graun (1703–1771) : Trio sonata in A Major, GWV Av:XV:41 (scordatura) 
Johann Philipp Kirnberger (1721–1783) : Trio sonata in D Minor
Princess Anna Amalia of Prussia (1723–1787) : Fugue in D Major
Johann Abraham Peter Schulz (1747–1800) : Trio sonata in A Minor
Johann Gottlieb Graun : Trio sonata in G Major “Melancholicus & Sanguineus”, GWV A:XV:11
Johann Gottlieb Janitsch (1708–1763) : Trio sonata in G Major

 …
Ensemble Diderot :
Johannes Pramsohler & Rodan Bernabé, violons,
Gulrim Choi, violoncelle,
Philippe Grisvard, clavecin et pianoforte.
1 CD Audax, enr. décembre 2019.
Johannes Pramsohler et ses fidèles, à qui l’on doit l’exhumation méthodique _ oui _ de répertoires rares _ oui _, ont décidé de s’aventurer sur des terres encore plus inconnues, vers l’Est et la lointaine Germanie, au royaume de Prusse. Poursuivant leur tour d’Europe de la sonate en trio après Dresde, Paris, puis Londres, l’ensemble Diderot aborde Berlin, ou plutôt Potsdam, et avance dans le siècle des Lumières par rapport à ses opus précédents. Evitant soigneusement les principaux acteurs musicaux du temps (Frederic II ou Carl Philipp Emanuel Bach), nos explorateurs ont décidé d’aborder un répertoire trop méconnu, celui des partitions de la Princesse Amélie de Prusse, de Johann Abraham Peter Schulz, sans renier des compositeurs de la demi-obscurité tels Benda, Kirnberger le théoricien, Graun (attention ce n’est point Carl Heinrich) ou Janitsch.
On goûte un album doux et rêveur _ en effet _, à l’épanchement mélodique et la souplesse toute solaire, d’un soleil givré hivernal, pastel, aux reflets argentés. Les archets de Johannes Pramsohler & Rodan Bernabé, gracieux et souples, tressent le cocon réconfortant d’une bonne tasse de thé. Par rapport aux remarquables Paris Album ou London Album précédents (Audax), une atmosphère nouvelle, celle de l’Empfindsamkeit prédomine, mélange d’intimité chaleureuse, d’épanchement psychologique, mais aussi de sorte de sentimentalisme galant et légèreté préromantique. Avouons que ces compositions ne sauraient égaler la profondeur d’un Sébastien de Brossard, Henri Purcell ou Telemann des albums précités.
Toutefois, avec conviction, l’Ensemble Diderot tire le meilleur _ oui _ de ses œuvres élégantes et se fait le tenant de la ligne claire : textures aériennes, clarté confondante des pupitres, équilibre favorisant les aigus. Partout règne le même raffinement, d’une mondanité libre _ c’est tout à fait cela. Il en surgit parfois de manière inattendue un éclair plus torturé à l’instar du Larghetto de Benda, ou du très noble Affetuoso de Graun dans la sonate en trio cyclothymique justement intitulée Melancholicus & Sanguineus, sans conteste l’une des plus originales et personnelles du programme. Ce mouvement est interprétée avec un abandon ciselé, suivi d’un Allegro carré italianisant avec que la sonate ne se conclue sur un Allegro di molto à la simplicité virtuose et jubilatoire.

On découvre également à la seconde écoute _ bienvenue, en effet _ du disque des détails insoupçonnés. La sonate en trio de Kirnberger débute sur un Andante archaïsant aux chromatismes soignés, tandis que l’Allegro avec ses entrées fuguées rappelle l’écriture d’un Bach. On ajoutera enfin que l’Ensemble Diderot a choisi de varier de manière bienvenue le soutien harmonique, et Philippe Grivart passe ainsi avec le même naturel du clavecin au pianoforte. On regrettera enfin que la captation ne donne pas la part belle au violoncelle discret de Gulrim Choi, trop en retrait. Sensible, communicatif, ce Berlin Album dissimule derrière son apparente simplicité des délices pour les oreilles attentives. A quand la suite du Grand Tour ? Saint-Petersbourg peut-être ?
Sébastien Holzbauer
Technique : enregistrement clair et précis, avec un soin tout particulier apporté aux violons et aux aigus du spectre.

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 Et pour ce qui concerne le CD des « Concertos pour violon _ The beginnings of the violin concerto in France« ,
voici une courte vidéo du Largo du Concerto à cinq instruments d’Exaudet. 
Ainsi que ces brefs commentaires des magazines BBC Music et Gramophone, rapportés par le site Boxset.me, en date du 8 octobre 2021 :

 

Une aventure de recherche musicale d’œuvres demeurées méconnues et assez peu interprétées,

de la part de ce passionné, et toujours intéressant, qu’est Johannes Pramsohler.

Ce mardi 7 décembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Récapitulatif commode de liens à 24 récentes révisions actualisées (du mercredi 3 novembre jusqu’à ce mercredi 1er décembre 2021) des premiers articles (du mercredi 2 décembre 2020 au lundi 4 janvier 2021) de mon enquête à propos de l’environnement familial de Louis Ducos du Hauron : d’utiles reprises, avec corrections et ajouts…

01déc

Voici, très simplement, un commode récapitulatif des liens à ma série de 23 articles récents (du mercredi 3 novembre dernier jusqu’à ce mercredi 1er décembre 2021),

concernant l’exploration généalogique de l’environnement familial de Louis Ducos du Hauron (Langon, 8 décembre 1837 – Agen, 31 août 1920)

reprenant, afin de les corriger et compléter un peu efficacement, mes articles initiaux,

très incomplets et comportant trop d’ignorances et d’erreurs _ mais il faut bien commencer, tojours, par se lancer dans l’aventure de l’à-connaître, du chercher et peut-être découvrir… _

depuis l’article initial du mercredi 2 décembre 2020 jusqu’à l’article du lundi 4 janvier 2021 :






















Pour le listing de la continuation patiente et aventureuse de l’ensemble de mes recherches d’une année,

on pourra se reporter aussi à mes précédentes récapitulations de liens :

ainsi voici 3 commodes récapitulatifs de mes articles de recherche à propos de la descendance des neveux Ducos du Hauron (et apparentés),
tout particulièrement en Algérie :
_ un tout premier récapitulatif, sur les commencements de ma recherche (débutée le 2 décembre 2020), en date du 3 janvier 2021 :
_ un second récapitulatif, beaucoup plus riche et fouillé, de 142 articles, en date du 2 avril 2021 :
_ et un troisième récapitulatif, avec de nouvelles recherches pointues, en date du 19 août 2021 :
Entre l’article du 19 août 2021 qui clôt mon troisième listing,
et celui du 3 novembre, par lequel je commence le listing détaillé ci-dessus de mes reprises avec corrections et ajouts,
se situent 4 autres articles,
du 30 octobre au 2 novembre 2021,
dont voici les liens :

Ensuite, j’entame-enclenche la série inaugurée par l’article du 3 novembre 

consécutif à ma longue conversation téléphonique, si fructueuse, du 2 novembre dernier, avec Joël Petitjean,

inattendu lecteur (et imprimeur, pour lui) assidu de la totalité de mes articles,

et LE CONNAISSEUR-DECOUVREUR de l’œuvre et du parcours d’inventeur génial et atypique de Louis Ducos du Hauron…

Mais, dès le 24 octobre précédent,

et suite à un courriel que j’avais adressé à Joël Petitjean,

avaient commencé nos riches échanges de courriels :

mes bouteilles à la mer avaient enfin rencontré leur destinataire !!!

et connnaissaient la grâce d’un retour d’un lecteur supérieurement compétent,

et fondamentalement curieux…

La singularité de ma démarche d’exploration rencontrait son premier vrai lecteur…

Sinon,

en rester à affronter le déroulé strictement documentaire d’une liste de liens

a quelque chose d’aride…

Qui n’a de sens qu’à entrer vraiment, par la lecture suivie et vraiment attentive, dans le détail qualitatif concret de chaque article…

Ce mercredi 1er décembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

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