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Honneur aux « Rendez-vous with Martha Argerich » (Suite), ou à nouveau l’immense joie de partager, aussi au disque, en toute simplicité et les plus hautes exigences de l’art, le plaisir de donner heureuse vie à la musique avec des amis : maintenant à Hambourg…

21oct

Comme en continuation magnifiquement bienvenue à mon article d’hier « « , qui se permettait de citer les excellentes remarques de Jean-Pierre Rousseau en son article « Ubu, Martha, Melle Liu etc. » à propos du Volume 2 des « Rendez-vous with Martha Argerich » de l’année 2019 à Hambourg, en juin,

voici que je découvre sur le site du magazine belge Crescendo l’article paru ce jour de Jean Lacroix intitulé lui « Hambourg, juin 2021 : Martha Argerich et ses amis en concerts publics« , consacré, cette fois, au Volume 3 de ces « Rendez-vous with Martha Argerich » de juin à Hambourg, l’année 2021, cette fois…

Le voici donc, lui aussi :

Hambourg, juin 2021 : Martha Argerich et ses amis en concerts publics

Le 21 octobre 2024 par Jean Lacroix

Rendez-vous avec Martha Argerich, volume 3 : Œuvres de Arno Babadjanian (1921-1983), Béla Bartók (1881-1945), Ludwig van Beethoven (1770-1827), Leonard Bernstein (1918-1990), Johannes Brahms (1833-1897), Pablo Casals (1876-1973), Dimitri Chostakovitch (1906-1975), Manuel de Falla (1876-1946), César Franck (1822-1890), Felix Mendelssohn (1809-1847), Modeste Moussorgsky (1839-1881), Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Astor Piazzolla (1921-1992), Serge Prokofiev (1891-1953), Franz Schubert (1797-1828) et Mieczyslaw Weinberg (1919-1996).

Martha Argerich, Nicholas Angelich, Nelson Goerner, Alexander Gurning, Maria João Pires, Lilya Zilberstein, piano ; Renaud Capuçon, Gidon Kremer, Anne-Sophie Mutter, Tedi Papavrami, violon ; Gérard Caussé, alto ; Mischa Maisky, violoncelle ; Michael Volle, baryton, et une vingtaine d’autres solistes ; Symphoniker Hamburg, direction Sylvain Cambreling. 2021.

Notice (uniquement de courtes biographies) en anglais, en allemand et en français.

458’ 35’’.

Un coffret de sept CD Avanti 5014706 10702.

Après Lugano, où un Festival Martha Argerich, regroupant un grand nombre d’amis et d’interprètes proches de la virtuose, a été organisé chaque été entre 2002 et 2016 _ voilà ! _, c’est la cité hanséatique de Hambourg, en sa splendide Laeiszhalle, sur la Johannes-Brahms-Platz, qui a pris le relais à partir de 2018. Un premier volume de ce « Rendez-vous avec Martha Argerich » a été publié dès l’année suivante _ 2019, donc _ chez Avanti. Une nouvelle édition a eu lieu en 2019 et elle est également documentée par un coffret.Voici le troisième témoignage de ces jours de complicité et d’échanges musicaux : il s’agit de l’édition 2021, celle de l’année précédente ayant été perturbée par le Covid.

Martha Argerich a fêté ses 80 ans le 5 juin 2021, peu avant cette édition. Toujours motivée et dynamique, elle est la « vedette » de la moitié des œuvres ici incluses, dix-neuf au total. Un seul concerto pour piano au programme : le n° 2 de Beethoven, qu’elle a joué à maintes reprises, et dont elle connaît les moindres recoins de la partition. Elle en livre une lecture enthousiaste, pleine de vivacité dans l’Allegro con brio initial, de lyrisme intense dans l’Adagio, et de virtuosité maîtrisée dans le Rondo final. Une belle version, que le Symphonique de Hambourg, placé sous la direction de Sylvain Cambreling, déjà requis pour l’édition précédente, anime avec le même enjouement _ voilà. Sur le même disque, on s’attardera au Trio n° 1 op. 49 de Mendelssohn, qu’elle joue avec son complice de toujours Mischa Maisky, mais aussi avec Anne-Sophie Mutter, scellant ainsi, dans ce contexte, une première collaboration avec la soliste allemande. Cette partition, créée en 1840 et que Schumann appréciait tant, dévoile, grâce à ce dialogue de haut niveau, ses secrets lyriques, fantastiques (superbe Scherzo) et brillants.

Mutter n’est pas la seule à être invitée pour la première fois, c’est le cas aussi de Maria João Pires, qui est la partenaire d’Argerich dans une Sonate pour piano à quatre mains K 521 de Mozart, jouée avec retenue et verve à la fois _ absolument… Pires propose en solo les Impromptus2 et 3 D 935 de Schubert et sa Sonate D 664. Le toucher a quelque chose de magique, tout paraît d’une évidence esthétique _ comme il le faudrait toujours ; comme s’il s’agissait d’une improvisation naturelle _, en particulier la sonate de 1819, qui distille une poésie de tendresse cristalline. Martha Argerich est encore présente dans des pages variées : avec Mischa Maisky, bien sûr, dans de séduisantes Variations sur un air de La Flûte enchantée WoO46 de Beethoven, ou dans la Sonate op. 40 de Chostakovitch, méditative mais aussi sarcastique _ à la Chostakovitch ! Avec Renaud Capuçon, pour la Sonate op. 30 n° 3 du maître de Bonn, avec Lilya Zilberstein pour un autre Chostakovitch, le pétillant Concertino pour deux pianos op. 94 de 1953, ou encore avec la flûtiste solo du Symphonique de Hambourg, Susanne Barner, dans la Sonate op. 94 de Prokofiev, avec ses traits d’exubérance spirituelle. Mention spéciale pour une explosive _ comme il se doit ! _  Sonate pour deux pianos et percussion de Bartók, qui brille de mille feux, avec _ l’excellentissime et compatriote argentin _ Nelson Goerner et les percussionnistes Alexej Gerassimez et Lukas Böhm, bien en forme.

Pour le reste du programme, celui dans lequel Martha Argerich n’est pas impliquée, nous sortons du lot la Sonate pour alto et piano op. 120 n° 2 de Brahms. Il s’agit de la toute dernière apparition scénique de Nicholas Angelich, qui décédera _ moins d’une année plus tard _  à 51 ans, le 8 avril 2022, des suites d’une grave infection pulmonaire. Gérard Caussé est son partenaire dans l’adaptation de cette page d’abord destinée à la clarinette. Le caractère mélancolique et apaisant _ si poétique _ de l’Andante molto conclusif, avant sa fin lumineuse, prend, dans ces circonstances, une émouvante dimension. Le présent coffret a d’ailleurs été placé sous le signe d’un hommage à la mémoire de ce regretté virtuose.

Un disque plaira aux passionnés d’Astor Piazzolla, d’autant plus que _ le merveilleux complice _ Gidon Kremer officie pour le langoureux et jouissif Great Tango, dans l’arrangement qu’en a fait Sofia Gubaidulina pour violon et piano (Georgijs Osokins est au clavier). Pour Les quatre saisons de Buenos Aires, tranches de vie d’un habitant de la cité, partition prévue pour un quintette, dont un bandonéon, qui a connu plusieurs arrangements, Tedi Papavrami est au violon, Eugene Lischitz au violoncelle, et Alexander Gurning au piano, pour rivaliser d’une séduction que l’on qualifiera _ bien sûr _ d’« argentine ». En complément, on trouve les _ jubilatoiresDanses symphoniques de « West Side Story » de Bernstein, dans une version pour deux pianos, souple et rythmée, par le duo Gerzenberg, Anton et Daniel, les fils de Lilya Zilberstein.

Une voix est à mettre en évidence, celle du baryton allemand, Michael Volle qui propose de façon poignante les douloureux Chants et danses de la mort de Moussorgski, avec Daniel Gerzenberg pour partenaire. On saluera encore l’introduction dans ces soirées des brèves Douze miniatures pour flûte et piano op. 29 de Weinberg _ qui me touche personnellement tellement... Susanne Barner, qui avait Martha Argerich pour partenaire dans Prokofiev, est ici en duo avec la Japonaise Akane Sakai.

Les mélomanes qui ont acquis les deux premiers volumes da la série ne manqueront pas ce troisième « Rendez-vous avec Martha Argerich », non seulement pour ses prestations, mais aussi pour celles de tous ces artistes réunis pour célébrer la musique _ voilà, voilà ! Les prises de son en public sont de qualité et apportent un vrai confort d’écoute.

Note globale : 10

Jean Lacroix

Quel régal que cette musique si jubilatoiremet partagée !!!

 

Ce lundi 21 octobre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Honneur aux « Rendez-vous with Martha Argerich », ou l’immense joie de partager, aussi au disque, en toute simplicité et les plus hautes exigences de l’art, le plaisir de donner heureuse vie à la musique avec des amis : maintenant à Hambourg…

20oct

Alors que je me suis récemment _ fin septembre _ procuré les 3 volumes Avanticlassic 541 4706 10572, 5414706 10632 et 5414706  10702 des « Rendez-vous with Marha Argerich« , de respectivement 7 CDs, 6 CDs et 7 CDs, enregistrés live à Hambourg du 25 juin au 2 juillet 2018 pour le Volume 1, du 23 juin au 1er juillet 2019 pour le Volume 2 et du 21 au 30 juin 2021 pour le Volume 3,

voici que je découvre le récent article _ cette semaine _ de Jean-Pierre Rousseau sur son blog, intitulé « Ubu, Martha, Melle Liu etc.«  _ à écouter aussi _ dans lequel celui-ci consacre quelques lignes au Volume 2 de cette série de coffrets… :

« Lundi toujours je recevais deux coffrets commandés en Allemagne (www.jpc.de). Le 2e coffret – vendu à prix réduit – des Rendez-vous de Martha Argerich (un 3e vient de paraître à prix fort, on attendra un peu pour l’acheter !). Après de longues années à Lugano, la pianiste argentine a migré vers Hambourg où, depuis 2018 – avec l’interruption Covid – elle rassemble ses amis en juin. Ici ce sont les échos de la session 2019, et j’y découvre des pépites comme cette bouleversante Fantaisie en fa mineur de Schubert où Gabriela Montero tient la 1e partie. Ou cette sonate « à Kreutzer » de Beethoven avec le violon impérial de Tedi Papavrami« …

Merci de saluer ainsi la générosité splendide de cette magnifique artiste, qui, après plusieurs saisons à Lugano, a déplacé à Hambourg ses rencontres (« Rendez-vous« ) avec de nombreux artistes amis avec lesquels elle a plaisir à partager, avec simplicité et les plus hautes exigences de l’art, l’immense joie de donner vie, sur la scène, et avec eux, à la musique qu’elle chérit…

À la façon jubilatoire des Busch et Serkin à Marlboro, de Gidon Kremer à Lockhenhaus, et du cher Lars Vogt à Heimbach…

Merci à cette grande dame.

Et merci aussi à Jean-Pierre Rousseau de s’en faire, en toute simplicité lui aussi, le tout simple écho…

Ce dimanche 20 octobre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Réévaluer considérablement le pan religieux (et discographique) de l’oeuvre déjà si riche et si divers de Georg-Philipp Telemann (1681 – 1767), à partir de l’écoute du récent CD cpo « A Christmas Oratorio – Pasticcio » de Hermann Max et ses Rheinische Kantorei et Das Kleine Konzert, paru en 2023…

09août

Mes récents articles « « 

et « « 

des 4 et 5 août derniers,

à partir de l’écoute du CD cpo  777 946-2 « Telemann – CPE Bach – Veni sancte spiritus » de Hermann Max dirigeant _ à Magdebourg les 14 et 15 mars 2014 _ ses Rheinische Kantorei et Das Kleine Konzert _ le CD était paru en 2016, et je l’ai découvert parmi les disques soldés cet été 2024 : avec rien moins que huit ans de retard... _,

m’ont conduit à revenir m’intéresser d’un peu plus près au riche et vaste volet religieux de l’œuvre musical du bon Georg-Philipp Telemann (Magdebourg, 14 mars 1681 – Hambourg, 25 juin 1767), à travers sa vaste et plutôt désordonnée discographie ;

et, ainsi, en cherchant bien, à réussir à dénicher un assez récent CD cpo 555 605-2 « Georg-Philipp Telemann – A Christmas Oratorio – Pasticcio » _ composé de 5 Cantates du moment festif de Noël de la plume de Telemann, créées par lui-même à Francfort en 1711, 1719 et 1720, et à Hambourg en 1755 et 1757, ce CD-Pasticcio a été  constitué et enregistré par Hermann Max à Cologne les 20 et 21 décembre 2020 ; et est paru chez cpo en 2023…  _ qui m’a beaucoup beaucoup plu !

Admirez donc ici cette remarquablement vivante vidéo de présentation (d’une durée de 16′ 17) par Hermann Max, enregistrée le 20 décembre 2022 en l’église de la Trinité à Cologne… 

Et en recherchant sur mes blogs favoris, le blog Discophilia de Jean-Charles Hoffelé, et le blog belge Crescendo, des articles concernant des CDs Telemann dirigés par Hermann Max,

j’ai constaté tout d’abord l’étonnante rareté des articles qui y avaient été consacrés à des CDs Telemann _ 9 pour Discophilia et 4 pour Crescendo _, et ensuite et surtout, à mon grand étonnement, que pas un seul d’entre ceux-ci (!) ne portait sur un des pourtant très nombreux CDs du Das Kleine Konzert de Hermann Max publiés, au fil des ans, ou bien par le label Capriccio, ou bien par le label cpo… _ : diantre ! pour quelles musicales raisons ?.. Et je m’interroge ainsi sur pareil ostracisme…

En tout cas, faute de telles incitations informatives à ma curiosité,

il m’a bien fallu dû me contenter de mon appétence personnelle effective, heureusement ! mais je n’ai pas l’œil à tout… _ pour la musique de Telemann _ ma discothèque personnelle  possède à ce jour plus de 250 CDs Telemann… _,

ainsi que du bon vouloir des disquaires bordelais en leur choix d’approvisionnement (ou pas) de leurs rayons par de tels CDs Telemann (et Hermann Max)…

En conséquence,

il me faut aujourd’hui réviser _ et ré-évaluer considérablement ! _ mon opinion concernant ce volet religieux de la musique de Georg-Philipp Telemann : il est vraiment splendide !!!

Et convenir par constat objectif que le chef Hermann Max sert on ne peut plus magnifiquement sa discographie !

Dont acte.

Ce vendredi 9 août 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’intense superbe filiation musicale, et même réciproque, entre Carl-Philipp-Emanuel Bach (Weimar, 1714 – Hambourg, 1788) et Georg-Philipp Telemann (Magdebourg, 1681 – Hambourg, 1767), le filleul et le parrain : le passionnant CD cpo « Telemann – CPE Bach – Veni sancte spiritus – Festive Cantatas » des Rheinische Kantorei et Das Kleine Konzert dirigés par Hermann Max en 2014, et ses suites…

04août

C’est la trouvaille inattendue parmi les très divers CDs soldés en ce moment chez mon disquaire préféré d’un passionnant CD cpo 777 946-2 « Telemann – CPE Bach – Venice sancte spiritus – Festive Cantatas » _ enregistré à Magdebourg les 14 et 15 mars 2014, et paru chez cpo en 2016…  _ par les Rheinische Kantorei et Das Kleine Konzert sous la direction de leur chef Hermann Max (né à Goslar le 26 mars 1941) cf ici un intéressant compte-rendu critique (en anglais) de ce CD par Johan van Veen paru en 2018 ; je n’en ai pas trouvé en français…  _,

ainsi que le constat, toujours renouvelé, de la profonde filiation musicale entre Carl-Philipp-Emanuel Bach (Weimar, 8 mars 1714 – Hambourg, 14 décembre 1788) et son très cher parrain Georg-Philipp Telemann (Magdebourg, 14 mars 1681 – Hambourg, 25 juin 1767), à l’écoute de de ce splendide CD _ qui, dois-je dire, était passé à sa parution en 2016, sous la vigilance de ma curiosité pourtant éminemment fidèle envers ces deux compositeurs que j’aime profondément, tous les deux _,

qui m’a vivement incité à revenir fouiller dans les rayons de ma discothèque personnelle _ riche d’environ 80 CDs CPE Bach patiemment thésaurisés au fil du temps… _ afin d’y retrouver, et bien sûr surtout ré-écouter _ et c’est chose faite, et bien faite, ce dimanche matin _, les albums des 4 principaux oratorios _ dixit le texte de présentation, par Eckardt van den Hoogen, du CD EMI des « Ultimes souffrances du Sauveur », paru en 1987… _ du cher CPE Bach, qui sont ainsi à ma disposition :

_ »Les Israélites dans le désert« , wq 238, composé en 1769 : il s’agit du CD Harmonia Mundi HMC 901321, par les Arts Florissants sous la direction de William Christie, enregistré à Lindlar au mois de décembre 1988 ;

_ « Les Ultimes souffrances de notre Sauveur« , wq 233, composé en 1770 _ un chef d’œuvre absolu (et musical et discographique !) que je porte au pinacle ; et dont je me stupéfie de ne lui avoir jamais jusqu’ici consacré le moindre article ; je n’en reviens d’ailleurs toujours pas… _ : il s’agit du prodigieux double CD EMI 7 47753 8, par La Petite Bande sous la direction de Sigiswald Kuijken, enregistré à Gemeende du 21 au 28 février 1986 _ je n’ai hélas trouvé ni podcast ni vidéo de cette magistrale interprétation, en 1986, de ce chef d’œuvre de Carl-Philipp-Emanuel Bach, par La Petite Bande, sur le web : voilà qui est proprement stupéfiant !.. _ ;

_ « Résurrection et Ascension de Jésus« , wq 240, composé en 1777-1778 : il s’agit du double CD Capriccio 10 206/207, par la Rheinische Kantorei et Das Klein Konzert dirigés par Hermann Max, enregistré à Wuppertal au mois d’octobre 1984 ;

_ « Chant matutinal pour la fête de la Création« , composé en 1783-1784 : il s’agit du CD Capriccio 10 208, par la Rheinische Kantorei et Das Klein Konzert dirigés par Hermann Max, enregistré à Wuppertal le 4 mai 1987.

De fait, me stupéfie aussi la filiation si je puis dire réciproque _ mais oui ! et pas à sens unique, donc… _ et absolument manifeste à l’écoute, pour ce qui concerne les dates de composition (1756, 1756, 1760, 1760 et 1762) des 5 œuvres de Georg-Philipp Telemann (1681 – 1767) et Carl-Philipp-Emanuel Bach (1714 – 1788) _ leur écart d’âge était donc de 33 ans ! _ interprétées ici en ce CD :

_ 1756 pour le « Gott hat den Herrn auferwecket » Wq 244 de CPE Bach _ je n’en ai hélas pas trouvé de podcast ni de vidéo disponible sur le web… _ ;

_ 1756 aussi pour le « Veni sancte spiritus » TWV 3:83 de Telemann ;

_ 1760 pour le « Veni sancte spiritus » TWV 3:84 de Telemann _ regardez-en ici la vidéo (d’une durée de 2′ 04) _ ;

_ 1760 encore pour le « Trauret ihr Himmel » TWV 1:1714 de Telemann _ regarder ici ces 3 vidéos-ci : 1 (de 3′ 31), 2 (de 49″) et 3 (de 48″) ; et écouter ces 2 podcasts-là : 1 (de 1′ 58) et 2 (de 48″) d’extraits de cette superbe cantate festive, de 1760… _ ;

_ et 1762 enfin pour le « Er neigte den Himmel » TWV 1:467 de Telemann regarder ici cette vidéo d’un extrait (d’une durée de 2′ 46) de cette autre très belle cantate festive de Georg-Philipp Telemann, composée, elle, en 1762…

en sachant qu’à ces date-là le parrain Georg-Philipp résidait, lui, et depuis 1721, directeur des 5 églises principales de la ville, à Hambourg,

et son cher filleul bien aimé (et futur successeur, à Pâques 1768, au prestigieux siège de Hambourg), à la cour de Berlin…

Et sur ce précieux point historique, consulter l’éclairante très détaillée présentation, intitulée « Church Music by Georg Philipp Telemann and Carl Philipp Emanuel Bach » de Ralph-Jürgen Reipsch, de Magdebourg, aux pages 15 à 18 du livret de ce CD…

De tempérament heureux et généreux (et très ouvert !), Georg Philipp Telemann _ cf ici mon article «  » en date du 25 juin 2017 _ avait très grand souci de la transmission musicale particulièrement auprès des nouvelles générations, et n’a cessé sa vie durant d’entretenir les plus affectueux et encouragents rapports avec ses jeunes confrères compositeurs _ dont son génial filleul (et futur successeur expressément choisi par lui pour lui succéder à Hambourg après son décès) : Carl-Philipp-Emanuel Bach… _, et pas seulement en Allemagne…

Et c’est probablement la gloire posthume    à partir du revival de Bach par les soins de Felix Mendelssohn, à Berlin, en 1829… _ de son confrère et ami Johann-Sebastian Bach, qui, peu à peu, à l’époque romantique d’abord, a mis en recul et quasi effacé _ bien à tort ! _ la réputation et la gloire musicales de Georg-Philipp Telemann auprès des amoureux de la musique…

Et probablement doit-on en dire tout autant du rapport de réputation et gloire musicales existant aujourd’hui, en 2024, entre Carl-Philipp-Emanuel Bach, le fils (1714 – 1788), et Johan-Sebastian Bach, le père (1687 – 1750) : l’ombre portée du père fait bien à tort mésestimer encore maintenant l’œuvre magnifique du fils…

Ce vraiment passionnant CD cpo de « Festive Kantaten » de Telemann et CPE Bach, paru donc en 2016, est décidément un peu trop passé inaperçu de la plupart des critiques discographiques, au moins en France.

Ce dimanche 4 août 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Les merveilleuses porcelaines vives de Carl-Philipp-Emanuel Bach, malencontreusement écrabouillées par la balourdise pataude d’un troupeau d’éléphants berlinois : une très maladroite fausse audace d’interprétation, à contresens de ce jubilatoire chef d’oeuvre orchestral du filleul et digne successeur de Georg-Philipp Telemann à Hambourg…

06avr

Dans  la continuité de mon article enthousiaste «  « ,

c’est non sans stupeur et carrément grave irritation que je découvre la très injuste appréciation portée à l’encontre de ce magnifique CD « Carl-Philipp-Emanuel Bach – The Hamburg Symphonies Wq 182 » de the Orchestra of the Eighteenth Century, le CD Glossa GCD 921124,  dans le numéro 732 de ce mois d’avril 2024, à la page 73, par un critique aux étranges oreilles, à l’occasion d’un Diapason d’Or décerné par le magazine Diapason à un CD concurrent, le CD « Carl-Philipp-Emanuel Bach – Symphonies from Berlin to Hamburg » de l’Akademie für Alte Musik Berlin, soit le CD Harmonia Mundi HMM 902317 :

« Quatre symphonies de Hambourg (Wq 182) _ en l’occurrence les n° 1, 3, 4 et 5 de cet ensemble de six… _ manquaient encore à l’appel ; les voici ! Et si celles ont pu échapper (wow !) à des ensembles réputés, comme l’ont hélas (!!) démontré _ pas moins ! _ Gli Incogniti (HM, cf. Diapason n° 700) et l’Orchestre du XVIIIe siècle (Glossa, cf. Diapason n° 731 _ »L’audace, on la cherchera ici en vain. L’Orchestre du XVIIIe siècle propose une lecture certes propre, réfléchie, mais dépourvue d’angles saillants, défaut renforcé par une captation trop globale « , écrivait ainsi le mois précédent le même Jean-Christophe Pucek… _), elles constituaient un terrain d’élection pour nos Berlinois, dont l’audace, le goût pour les contrastes marqués font mouche _ lire ici la merveilleuse fable de Jean de La Fontaine : « L’Ours et l’amateur de jardins » _ dans cette musique.« 

Alors que l’interprétation de the Orchestra of the Eighteenth Century est d’une merveilleuse finesse _ et parfaite justesse ! _,

celle des Berlinois est tout simplement, bien tristement, celle d’éléphants grossiers et indélicats dans les allées d’un magasin de porcelaines…

Désireux d’en apporter ici une éclatante illustration par les oreilles, en comparant par exemple le tout début Allegro di molto de la Sinfonia n°1 en Sol Majeur Wq 182/1 par chacun de ces deux ensembles, dans le CD Glossa GCD 921134 et dans le CD Harmonia Mundi HMM 902317, c’est hélas en vain que j’en ai recherché des podcasts ou vidéos accessibles du moins aujourd’hui sur youtube…

Tout au plus ai-je réussi à mettre la main sur une vidéo de l’excellent, lui, Dave Hurwitz sur le site Classics-Today en date du 23 novembre 2023, commentant, enthousiaste, l’admirable, pour lui aussi _ « absolutly beautiful«  et « the best« , y déclare-t-il… _, CD Glossa de l’Orchestre du XVIIIe siècle : 

la voici donc, cette vidéo de Dave Hurwitz, elle est d’une durée de 7′ 04 ; mais elle ne comporte hélas pas d’extraits musicaux de ce merveilleux CD Glossa… 

Bref,

un bien faussement audacieux, mais à complet contresens hélas, enregistrement berlinois, pour un chef d’œuvre majeur, en 1777, de l’immense Carl-Philipp-Emanuel Bach (Weimar, 8 mars 1714 – Hambourg, 14 décembre 1788),

digne successeur à Hambourg de son parrain le jubilatoire, lui aussi en son œuvre orchestrale, Georg-Philipp Telemann (Magdebourg, 14 mars 1781 – Hambourg, 25 juin 1767) :

un CD HMM à vivement déconseiller par conséqnent…

Ce samedi 6 avril 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

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