En des temps assez décevants
(de détresse collective : le nihilisme et la cupidité se faisant l’un l’autre la courte-échelle ! et à toute allure : plus vite à l’abîme ! _ cf le passionnant lucidissime essai de Jean Clair : L’Hiver de la culture : article à suivre prochainement…),
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la (sublime !) grâce mozartienne
a des effets lumineusement dynamisants,
sur ceux se laissant doucement soumettre
et le plus simplement du monde
à l’enchantement de sa musique ! :
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pour preuve,
l’irradiante lumière du CD Alpha 177 des Sonates pour violon & pianoforte Koechel 380 & 454 (de 1781 & 1784) par Rémy Cardinale & Hélène Schmitt, récemment chroniqués _ cf mon article du 1er février dernier : gratitude à l’éditeur du mozartissime CD “Sonates pour pianoforte & violon” Alpha 177, par Rémy Cardinale & Hélène Schmitt _ le vortex de la braise… : un Mozart comme vous ne l’avez jamais encore entendu à ce degré de (féline) justesse !!!
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Eh bien !
une semblable grâce, en tout cas très voisine,
illumine l’interprétation _ magnifique ! radieuse ! _
du sublime Divertimento à cordes en mi bémol majeur Koechel 563, à (l’ami et frère de loge maçonnique) Puchberg (en 1788),
par le Trio Zimmermann,
constitué des excellentissimes Frank-Peter Zimmermann, au violon, Antoine Tamestit, à l’alto, et Christian Poltéra, au violoncelle :
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Divertimento qui appartient « non seulement au groupe des meilleures œuvres de chambre, mais constitue également l’un des sommets indépassable du genre » _ en effet ! _,
selon le mot de Hermann Abert
que rapporte le livrettiste, Horst A. Scholz,
en _ et pour _ ce CD-SACD 1817 d’exception (!!!)
que nous propose l’excellent éditeur BIS.
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Et le livrettiste de poursuivre :
« Dans un jeu conscient avec les conventions, l’art et le plaisir se combinent ici au niveau le plus élevé ; et, au contraire de la définition (encyclopédique), la musique _ de Mozart _ cherche à être à la fois « polyphonique » et « développée ». C’est ainsi que ce genre nouveau parvient _ d’un seul geste : dansé ! _ à son apogée, le trio à cordes« .
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Enchaînant :
« Ses racines puisent avant tout dans la sonate en trio baroque. Joseph Haydn et Luigi Boccherini se consacrèrent à ce genre nouveau _ du trio. Le trio à cordes demeurera cependant le plus souvent dans l’ombre du quatuor à cordes avec ses quatre voix pleines. Mais Mozart compose ici un trio à cordes qui n’est pas un quatuor atrophié, mais plutôt son distillat _ voilà ! sa quintessence… Le dialogue entre trois personnes possédant les mêmes droits ne comprend pas _ certes non ! _ de remplissage ou de passages à vide. Au prix d’une exposition permanente, les trois voix parviennent à un réseau exceptionnellement riche _ oui ! _, en permanente transformation bien que stable« …
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« La conception en six mouvements demeure dans la tradition du divertimento : deux mouvement rapides encadrent deux mouvements lents et deux mouvements à l’allure dansante« .
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Et « un matériau thématique commun (des arpèges ascendants ou descendants) réunit les mouvements ; ce qui, dans un tel contexte, est inhabituel« …
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L’interprétation de ce Trio-Divertimento (à Puchberg)
par le Trio Zimmermann
est d’une justesse d’élan et de grâce
infinis…
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Chapeau bien bas, Messieurs les artistes !
L’interprétation est à la hauteur de perfection, comme jamais, du chef d’œuvre !
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Et pour continuer
en cette diablesse de justesse d’interprétation
sublimissimement mozartienne
_ si délicate à saisir et donner ! _,
…
j’ai la très grande joie de proposer aussi à l’écoute
et au ravissement,
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tant le Keyboard Music, vol. 2, du merveilleux pianofortiste Kristian Bezuidenhout,
avec, notamment l’Adagio en si mineur Koechel 540 (de 1788 aussi) : quel sommet de grâce ! et sur un instrument d’après Anton Walter & Sohn, à Vienne, ca 1802 !
en un CD Harmonia Mundi HMU 907498 ;
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que le récital d’Arien und Szenen d’Elisabeth Grümmer,
accompagné _ surtout ! pour 7 des 12 joyaux ici rassemblés _ par le Berliner Philharmoniker, sous la direction de Wilhelm Schüchter, en 1955
_ mais aussi par Joseph Keilberth (pour la Cavatine d’Agathe du Freischütz de Weber), Herbert von Karajan (pour deux scènes de Hänsel und Gretel de Humperdinck), Richard Kraus (pour l’air du saule de l’Othello de Verdi) & Rudolf Kempe (pour un extrait du Deutsche Requiem de Brahms) ; plus encore une scène du Rosenkavalier de Richard Strauss, avec ce même Wilhelm Schüchter _,
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dans _ surtout ! _ des airs et scènes
de Mozart
inégalés _ rien moins !!! et je pèse mes mots !.. _ :
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la scène avec les trois Enfants,
ainsi que l’air Ach, ich fühls, es ist verschwunden,
de Pamina,
dans La Flûte enchantée ;
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les airs Porgi amor & Dove sono,
de la Comtesse,
ainsi que le duo Che soave zeffiretto de la Comtesse, avec Suzanne,
dans Les Noces de Figaro ;
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et l’air Come scoglio,
de Fiordiligi,
dans Cosi fan tutte :
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soit le CD d’anthologie (!) Legenden des Gesanges n° 11, d’Ars Produktion…
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Admirable !
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Hélène Schmitt & Rémy Cardinale,
Frank-Peter Zimmermann, Antoine Tamestit & Christian Poltéra,
Kristian Bezuidenhout,
Elisabeth Grümmer :
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à cinquante-cinq ans de distance,
tous
de sublimissimes _ et tout frais ! comme il se doit ! _ mozartiens !
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Titus Curiosus, ce 7 mars 2011
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