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Une apothéose d’Adam Laloum ? La douceur naturelle renversante de ses Schubert D. 894 et 958…

22fév

Il y a déjà bien longtemps que j’aime _ tout simplement _ le piano _ naturel, sans la moindre affèterie ! _ d’Adam Laloum

_ cf mon article du 21 janvier 2019 :

Alors que je ne suis pas sans réticence

devant les sonates pour piano de Schubert _ et leurs redoutables infinies longueurs…

Eh bien ! Adam Laloum nous livre semble-t-il ici la clé

_ renversante ! _

de l’intimité de Schubert lui-même à son piano

en son interprétation d’une douceur absolue

des Sonates

en Sol majeur « Fantaisie » D.894

et en Ut mineur D. 958

en un admirable CD Harmonia Mundi HMM 902660.


Voici ce qu’en a dit le 18 février dernier Jean-Charles Hoffelé

en son blog Discophilia,

sous le titre Schubert enfin.

SCHUBERT ENFIN

Adam Laloum se sera beaucoup cherché d’un éditeur l’autre, un talent pareil devait trouver bon port, sa venue chez harmonia mundi, les micros si attentifs d’Hugues Deschaux dans l’Eglise du Bon Secours et un Steinway réglé au cordeau lui font mieux qu’un cadre idéal : ils lui donnent la liberté de réaliser à plein ce qu’il promettait _ et avait donné, à l’occasion ! Je trouve ici Jean-Charles Hoffelé bien sévère !

Le défi n’était pas aisé : pas de Sonate plus difficile (chez Schubert et ailleurs) que la « Fantasie ». Vladimir Ashkenazy l’aura adorée, et le premier aura su y respirer ce chant qui hésite, ne se configure pas, s’arrête, se répète, dévie. Une sonate ? Quatre poèmes _ distincts _ qui ne peuvent s’incarner sans un autre “compositeur” qui saura les respirer _ à la Radu Lupu, aussi….

Et ici, Adam Laloum est simplement saisi par le génie si particulier de cette musique qui n’a jamais eu d’équivalent en termes de poésie pure. Alors il ne m’en voudra pas trop tôt de rappeler que peu ont su trouver les notes justes, et qu’il me semble qu’il s’y souviendrait peut-être d’Ashkenazy et de Kempff. Il est surtout lui-même, timbrant, respirant, ombrant, chantant pour lui _ oui : Adam Laloum chante pour lui, et avec quelques partenaires chambristes, aussi… _  dans cette éloquence secrète qui est le cœur de Schubert. Avec une palette de timbres composée par un peintre.

Cette sol majeur est impérissable, jouée ainsi pour soi-même, et portée dans un son qui veut aussi parler à d’autres. La pondération relative qu’il met aux escarpements de la Sonate en ut mineur le montre non pas plus prudent, mais comme saisi par une conscience de ce qui s’y joue.

Richter l’emportait dans un combat digne d’un Roi des aulnes, Laloum _ lui _ la construit avec ce qui serait un sentiment tragique, quelque chose d’irrémédiable que l’on veut éviter et qui surviendra quand même. Tout cela fait dans un clavier qui évoque _ oui _ plutôt qu’il ne proclame _ jamais rien de péremptoire chez Laloum, en effet. À mesure, l’œuvre étend son aile, les paysages se dévoilent, tout cela se construit, implacable et pourtant secret _ oui, à partager ainsi. Adam Laloum serait-il devenu cet aigle du piano _ est-ce le symbole qui convient ? Par ce qu’il peut surplomber ?.. _ que j’espérais ? Ce disque est grand _ absolument.

LE DISQUE DU JOUR

Franz Schubert (1797-1828)


Sonate pour piano No. 18 en sol majeur, D. 894
Sonate pour piano No. 19 en ut mineur, D. 958

Adam Laloum, piano

Un album du label harmonia mundi HMM 902660

Photo à la une : le pianiste Adam Laloum – Photo : © Harald Hoffmann/Sony Music Entertainment

Ce samedi 22 février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Filippo Gorini reconnu « nouveau prophète » de Beethoven _ et c’est si juste !

20fév

En un superbe _ à nouveau _ article de son Discophilia

intitulé Ultima verba,

Jean-Charles Hoffelé baptise, ce jour, Filippo Gorini,

de l’expression « nouveau prophète » de Beethoven.

Cf mon propre article du 30 janvier dernier :

Voici ce très juste article _ une nouvelle fois _ de Jean-Charles Hoffelé :

ULTIMA VERBA

Schnabel laissait des notes sous le clavier, mais il osait le « più presto possibile » _ oui, car péremptoire ! _ des premières mesures de la Hammerklavier : il faut se jeter ici _ et le tout premier accord, inaugural, de Filippo Gorini, est tout simplement magistral : quelle grandeur, d’emblée ! _, d’ailleurs plus corps qu’âme (pour l’âme ce sera plus tard, l’Adagio se veut sostenuto) _ oui : Beethoven est, tout particulièrement ici, un géant qui donne sans compter _, dans cet absolu _ oui, oui ! _ où Beethoven défiait _ oui _ même l’instrument _ quelle force ! quelle puissance ! Peu _ d’interprètes _ l’auront _ en effet : c’est magnifiquement juste ! _ osé à ce point depuis Kempff jeune certainement, ayant l’art de faire voler les timbres _ oui _ et créant une illusion _ qui nous emporte infiniment loin et pour longtemps.

Filippo Gorini, qui nous avait délivré de si stupéfiantes _ mais oui !!!Variations Diabelli _ le CD Alpha 296 _ le fait, les doigts volent, pas une note ne s’échappe de ces fusées qui, malgré le contrôle, sont l’ivresse même _ oui, et c’est un bel oxymore. Et le vertige suit, les divagations des mondes nouveaux qui emportent aussi _ voilà _ ce sostenuto, nocturne étoilé sous les doigts de ce jeune homme ; les espaces sont soudain absolument cosmiques _ parfaitement ! Et c’est là que le génie de Beethoven a quelque chose d’unique ; et bien peu d’interprètes sont en mesure de l’incarner à ce point… _, ouverts sur vingt-et-une minutes durant lesquelles la musique-même entreprend un voyage tout spirituel.

L’Opus 111 pourra venir ensuite, coda d’ailleurs presqu’inutile _ en effet, et nous n’en revenons pas… _ malgré la flamboyante proclamation du Maestoso. Mais l’Arietta priée, tenue, montre qu’en cet anniversaire, Beethoven aura reconnu un nouveau prophète _ voilà qui est parfaitement dit.

LE DISQUE DU JOUR

Ludwig van Beethoven(1770-1827)


Sonate pour piano No. 29 en si bémol majeur, Op. 106 « Hammerklavier »
Sonate pour piano No. 32 en ut mineur, Op. 111

Filippo Gorini, piano

Un album du label Alpha Classics 591


Photo à la une : le pianiste Filippo Gorini – Photo : © Dan Hannen

Un CD proprement indispensable, je me permets de le répéter.

Ce jeudi 20 février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le prenant Grâce à Dieu de François Ozon, en DVD

14jan

Suite à ma veine présente

de prendre connaissance de films

en DVDs,

je viens de découvrir le Grâce à Dieu de François Ozon

_ paru en DVD en 2018 _

qui m’a tenu constamment en haleine

et passionné.

François Ozon est un cinéaste qui m’a beaucoup intéressé,

particulièrement à ses débuts :

Une Robe d’été (en 1996), Sous le sable (en 2000)

_ par de superbes audaces très finement rendues _ ;

mais aussi m’a parfois agacé _ 8 femmes (en 2001) _

par quelques propensions à des affèteries

et maniérismes formels

trop gratuits…

Ici,

en ce superbe et parfaitement abouti Grâce à Dieu,

 

nous, spectateurs, participons aussi à une sorte d’enquête,

menée sur l’écran à travers quelques regards _ et difficultés (douloureuses) de souvenance _ de victimes

_ trois surtout : Alexandre, François, Emmanuel _

d’un prêtre pédosexuel lyonnais ;

et à travers les efforts de chacun d’entre eux

_ d’abord seuls, puis ensemble (et là bien des choses changent !),

via l’Association Libérer leurs paroles qu’ils décident à un moment de former, à Lyon _

pour surmonter,

au-delà de la fragilité virile des adultes qu’ils sont devenus aujourd’hui

plus ou moins fortement éprouvés-meurtris _ voire cassés, certains _ par leur histoire personnelle,

pour surmonter leur traumatisme durablement profond d’enfants violés,

par un prêtre…

Tant le regard du cinéaste

_ sur cette histoire complexe et encore ouverte… _

que l’interprétation-incarnation des personnages

par les acteurs _ vraiment excellents ! tous… ;

à commencer par Melvil Poupaud (Alexandre), Denis Ménochet (François) et Swann Arlaud (Emmanuel),

via les diverses formes plus ou moins torturées et difficiles de leurs efforts de résilience, chacun ;

sans négliger la palette de finesse d’incarnation des comportements de leurs compagnes,

magnifiquement interprétées, elles aussi,

par Aurélia Petit (l’épouse d’Alexandre), Julie Duclos (l’épouse de François) et Amélie Daure (la compagne d’Emmanuel) ;

il faut aussi mettre l’accent sur les interprètes des mères de ces trois personnages principaux :

Laurence Roy (la mère d’Alexandre), Hélène Vincent (la mère de François) et Josiane Balasko (la mère d’Emmanuel)... ;

les personnages des pères, étant, bien sûr (et c’est une donnée cruciale de ces situations !!!), plus fallots… _

participent à la très grande force d’éloquence

en l’intime de chacun des spectateurs de ce film que nous sommes

de ce Grâce à Dieu

magnifiquement prenant…

Ce lundi 13 janvier 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ré-écouter au CD la grandissime voix de Dmitri Hvorostosky : une compilation de live avec l’Orchestre de l’Opéra de Vienne

31déc

Dmitri Hvorostovsky,

baryton magnifique,

né le 16 octobre 1962 à Krasnoïarsk,

nous a quittés _ si tôt _ le 22 novembre 2017, à Londres.

Or voici qu’Orfeo publie

une magnifique compilation d’enregistrements live,

soit le CD Orfeo C 966 181 B,

tous avec l’Orchestre de l’Opéra de Vienne,

saisis entre mai 1994 et novembre 1916,

avec différents chefs :

Placido Domingo, dans Les Puritains, de Bellini ; Simone Young, dans Le Barbier de Séville, de Rossini ; Seiji Ozawa, dans La Dame de Pique, de Tchaikovsky ; Vjekoslav Sutej, dans Don Carlo, de Verdi ; Michael Güttler, dans Rigoletto, de Verdi ; Kirill Petrenko, dans Eugène Onéguine, de Tchaikovsky ; Marco Armiliato, dans Simon Boccanegra, de Verdi ; Speranza Scappuci, dans La Traviata, de Verdi ; et Jesus Lopez Cobos, dans Un Bal Masqué, de Verdi.

Soient de purs moments d’éternité.

Voici ce que,

le 27 décembre dernier

Jean-Charles Hoffelé, en son blog Discophilia,

en disait,

en un très bel article d’hommage

intitulé Baryton absolu :


BARYTON ABSOLU


Le public de l’Opéra de Vienne l’adulait, faisait un triomphe à son Posa, à son Rigoletto, il y aura chanté plus qu’ailleurs le répertoire italien, baryton Verdi qu’il était de ligne, de timbre, de souffle comme chez nous l’est aujourd’hui Ludovic Tézier. Et évidemment, il fut à Vienne l’Onegin et le Yeletsky absolus.


De tout cela, le disque nous aura plus ou moins bien entretenu, mais les captations en scène que dévoile aujourd’hui l’Opéra de Vienne augmentent considérablement des rôles connus que le théâtre vivant _ enregistré live _ transfigure : Dmitri Hvorostovsky était en représentation un athlète de physique, de voix, donnait à ses personnages une incarnation subtile _ voilà _, une présence ensorcelante _ et là est toute la magie du grand art ! _, l’entendre dans l’élan _ oui _ de l’action revient à se souvenir de cette emprise _ oui _ qu’il avait sur vous dès qu’il paraissait et même avant d’avoir proférer le moindre son : cet œil _ de braise _ , ces épaules, ce maintien _ puissants _ reparaissent dans la nature même de sa voix _ voilà le miracle de la présence charnelle de telles (très rares) voix.


Tout ici rayonne _ oui _ de cette sombre splendeur _ oui _, mais une incarnation subjugue _ entre toutes _, tardive pourtant : le 4 juin 2016, Dmitri Hvorovstovsky reprenait son Simon Boccanegra étrenné sur la même scène quatre années plus tôt : la grande scène du Conseil à l’Acte I (« Plebe, Patrizi Poppolo ») qui le montre dans un entourage si relevé – l’Amelia de Barbara Frittoli, le Gabriele de Francesco Meli, le Fiesco de Ferruccio Furnaletto, plaide pour qu’Orfeo édite la représentation au complet.


LE DISQUE DU JOUR


Vincenzo Bellini (1801-1835)
Ah! Per sempre io ti perdei(extrait de “I puritani”)
Gioacchino Rossini
(1792-1868)
All’idea di quel metallo(extrait de “Il barbiere di Siviglia”)
Piotr Ilyitch Tchaikovski(1840-1893)
Ya vas lyublyu(extrait de “La Dame de Pique, Op. 68, TH 10”)
Vi mnye pisali … Kogda bi zhizn domashnim krugom
(extrait de “Eugène Onéguine, Op. 24, TH 5”)
Giuseppe Verdi (1813-1901)
Alzati … Eri tu che macchiavi(extrait de “Un Ballo in Maschera”)
Pari siamo !(extrait de “Rigoletto”)
Plebe ! Patrizi ! Popolo !(extrait de “Simon Boccanegra”)
Pura siccome un angelo(extrait de “La Traviata”)
Signora ! Per vostra maestà(extrait de “Don Carlo”)…

Dmitri Hvorostovsky, baryton


avec :
Patrizia Ciofi, Barbara Frittoli, Violeta Urmana, Marina Rebeka, Olga Guryakova, sopranos
Francesco Meli, Michael Schade, Ramón Vargas, ténors
Ferruccio Furlanetto, basse

Orchester und Chor der Wiener Staatsoper
Marco Armiliato, Plácido Domingo, Jesús López Cobos,
Seiji Ozawa, Kirill Petrenko, Simone Young, direction

Un album du label Orfeo C966181B

Photo à la une : le baryton Dmitri Hvorostovsky – Photo : © Pavel Vaan & Leonid Semenyuk


Le CD conserve
et nous transmet pour toujours
l’éclat de ces transfigurés moments de lumière-là…
Merci ! 

 

Ce mardi 31 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un admirable « Samson » de Haendel par John Butt et son Dunedin Consort : un événement discographique !

29déc

Quelques précédentes productions du Dunedin Consort

et de son chef John Butt

ont attiré _ et retenu _ mon attention

_ une Passion selon Saint-Matthieu de Bach, et un Requiem de Mozart, tout spécialement (chez Linn Records).

Et voici que vient de paraître un Samson de Haendel _ un coffret de 3 CDs Linn CKD 599.

Une œuvre qui connut,

après sa première à Londres le 18 février 1743 _ au Théâtre de Covent Garden _

un très notable durable succès :

« It was Handel’s most frequently performed dramatic oratorio  during the rest of eighteenth century » _ rien moins ! _,

apprenons-nous à la page 16 du livret _ sous la plume de Ruth Smith _ de cette superbe production…

Deux raisons à cela :

d’une part la renommée persistante du poème sur lequel est bâti cet oratorio, Samson Agonistes (publié en 1671), de John Milton (1608 – 1674) ;

et d’autre part, la très grande qualité musicale de la partition de ce Samson de Haendel (1685 – 1759).

Pour conforter le plaisir pris à ces 3 heures 25 de musique,

voici deux articles confirmant ma propre appréciation de cette réalisation discographique

de très haut niveau ;

l’un emprunté à Stéphane Degott sur le site de Res Musica,

est un article intitulé Un des plus beaux oratorios de Haendel en CD :

et l’autre sur le site de MusicWeb International à propos de ce coffret Samson de Linn. 

Les voici :

Un des plus beaux oratorios de Haendel en CD

George Frideric HANDEL (1685-1759)
Samson (1743 version)
Samson – Joshua Ellicott (tenor)
Micah – Jess Dandy (alto)
Manoa – Matthew Brook (bass)
Harapha – Vitali Rozynko (bass)
Dalila – Sophie Bevan (soprano)
Israelite/Philistine/Messeger – Hugo Hymas (tenor)
Virgin/Israelite Woman/Philistine Woman – Mary Bevan (soprano)
Virgin/Philistine Woman – Fflur Wyn (soprano)
Tiffin Boys’ Choir
Dunedin Consort/John Butt (harpsichord)
rec. 2018, St Jude-on-the-Hill, Hampstead Garden Suburb, London
LINN CKD599 [3 CDs: 204:14]

Handel wrote Samson around the same time as Messiah _ c’est à relever ! _, and in his day it was probably his most popular oratorio _ voilà. I suspect the reason why we don’t hear it so much now is its sheer scale and length. What better method to experience it, then, than through this wonderful new Dunedin Consort recording, which brings it so life _ oui _ so vividly that you’ll want to return to it again and again?

In fact, a recording suits Samson for other reasons too. The text is an adaptation of Milton’s verse drama Samson Agonistes, which Milton designed for private reading, not for performance _ oui. The drama is essentially static and reflective _ voilà _, encouraging the reader to conceive events in his mind’s eye, so the action mostly takes place off stage _ voilà _ and is commented on by the characters. Act 1 opens, for example, with Samson already blinded and imprisoned, and the climactic destruction of the temple takes place offstage to the accompaniment of some brilliantly busy string writing. The whole “action” consists of monologues and dialogues between characters who don’t do much more than discuss _ voilà _ their states of mind.

Handel, therefore, creates an “opera of the mind.” An oratorio is that already, of course, but a recording even more so, and this one gives so much to not just enjoy but revel in. For one thing, the sound is top notch. Linn’s engineers have done a superb job of capturing everything with a wonderful sense of clarity _ oui _ and space, and their choice of venue is perfect for balancing the intimacy of the solos with the brilliance of the choruses without ever losing the colouristic detail _ oui _ of the orchestral playing.

Behind it all sits director John Butt, who has thought the work through from top to bottom, as he explains in a scholarly but accessible booklet note. He has given great consideration to which version to perform and how ; and while I’m open to correction on this, it would seem that this version is the most encyclopaedic _ oui _ to have been put on disc so far. Unsurprisingly, Butt has given huge thought to the size of the forces used, and his conclusions are most interesting when it comes to the choruses. He finds evidence for two different sorts of chorus to be used : the smaller involves basically the soloists plus an extra alto, while the larger involves more forces and the addition of several boys. Typically, Butt has recorded both, and you can download both from the Linn website _ je ne sais pas trop comment… The CD features only the larger chorus but, in a very generous move, if you buy the CD then you get a voucher _ ??? je n’en ai pas trouvé trace en mon exemplaire.. _ which will allow you to download for free the version with the smaller chorus.

Whichever you choose, you’ll find a Dunedin Chorus on top form. In his most bravura style _ et les chœurs sont fondamentaux dans les oratorios de Haendel _, Handel hits his audience with a Philistine chorus in praise of Dagon at the very beginning of the piece, and it sounds fantastic here, the chorus relishing every syllable and bouncing brilliantly off the trumpets and drums that blaze out of the orchestra. They are brilliantly subtle elsewhere, too, effectively bringing out the counterpoint of choruses like O first created beam or, especially, Then shall they know. The combative chorus (Israelites vs Philistines) that ends Act 2 is a thriller, and the blaze of glory that brings down the curtain after Let the Bright Seraphim is a fantastic way to end.

Having listened to both versions, I really appreciate the benefits of the smaller chorus : they sound great, and there’s something lovely about hearing these expert singers more “up close” in harmony. For sheer dramatic power, so important in this work, my own taste tended to prefer the full chorus over the smaller one, but it’s lovely that, buying the CD, you can have both, thus avoiding the agony of choice.

The orchestral picture is equally superb _ oui. Violins are light and bouncy, by turns delicate and fresh. Winds chatter convincingly and, particularly in the opening Sinfonia, horns add a welcome touch of grandeur. They aren’t used often but, when they are, the trumpets and drums make a fantastic impact, nowhere more so than in the electrically exciting final bars. Butt himself on the harpsichord underpins everything with great authority but also a twinkle in his eye, never forgetting that this is meant to be a drama, and in his hands it is never less than compelling.

It’s hard to imagine a better team of soloists, either, not least because most (if not all) of them are regular Dunedin collaborators. In the title role, Joshua Ellicott’s tenor voice is full of dramatic impulse _ oui _, inhabiting the damaged hero’s character brilliantly _ absolument ! Son incarnation de Samson est d’une intense puissance. There is, for example, a strain of pain running through Torments, alas which works very well, and even in the recitatives you get the sense of a wounded lion looking back over his achievements from a place of agony, nowhere more so than in the interactions with Dalila. Total eclipse is deeply poignant _ quelle merveille d’interprétation ! quel chef d’œuvre ! _ , the high climax on “stars” sounding like a stab wound, but Why does the God of Israel sleep buzzes with a palpable uplift in energy. Just as the sun is sung with beautiful tenderness, and what a brilliantly original move of Handel’s for the hero to exit on such a delicately understated aria. Hugo Hymas’ lighter tenor stands in effective contrast to Ellicott’s, and he uses the flexible agility of his tenor to magnificent effect, leaping all over the coloratura in Loud as the thunder’s awful voice and enlivening the runs of God our our fathers with great beauty. He’s equally convincing in the swagger of To song and dance we give the day, and he delivers the news of the temple’s destruction with keen dramatic sense.

Sophie Bevan brings seductive allure to the role of Dalila, with a particularly sultry colour to the middle of the voice, making her protestations of contrition sound utterly unconvincing ! Her sister, Mary Bevan, uses her voice to fantastic effect, sounding alluring and sensual in Ye Men of Gaza, and using the sultry bottom of her voice every bit as effectively as the gleaming top in seductive moments like With plaintive notes or, sensationally, Let the bright seraphim. Fflur Wyn is lighter and brilliantly agile. She has a real sit-up-and-notice quality to her voice that really helps in Then free from sorrow and, particularly, the recriminations of It is not virtue. Jess Dandy’s authoritative mezzo brings great substance to the role of Micah, an Israelite woman who consoles Samson, nowhere more effectively than in her brief but fantastically long-breathed arioso Then long eternity. There is great beauty in her prayer Return, O God of Hosts ! and her lament for the dead Samson is beautifully sustained.

Matthew Brook radiates authority as Manoa, Samson’s father, singing with both poignancy and great clarity in the long runs of Thy glorious deeds, and he comes into his own in the oratorio’s final section with his music of meditation as he reflects on his son’s role in bringing down the Philistines. With a completely different bass voice, I really liked the touch of try-your-chance insolence to the Harapha of Vitali Rozynko, reinforcing the drama and underlining the sense of this work as an opera of the mind that works through sound alone.

In short, this is superb _ oui ! _, the best Handel oratorio I’ve heard in years _ rien moins ! voilà ! Its individual components are all first rate, but the cumulative whole is even more effective than the sum of its parts when you consider the packaging, the scholarship and the overall impact. The excellent historical notes from Ruth Smith only seal the deal.

Simon Thompson

Une réalisation haendelienne on ne peut plus marquante, par conséquent,

pour cet admirable chef d’œuvre qu’est Samson.

Avec une mention toute spéciale, aussi,

pour le magnifique ténor qu’est Joshua Ellicott (Samson),

et, notamment, son interprétation du sublime air Total eclipse ! (Acte 1, scène 2 ; plage 16 du CD 1)…

Ce dimanche 29 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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