Posts Tagged ‘juvénilité

La révélation discographique d’un splendide ténor français de 34 ans : Benjamin Bernheim

24nov

Chaque génération d’artistes offre _ très heureusement _ de nouveaux talents.

Vient de paraître chez Deutsche Grammophon un récital de très grande qualité

d’airs d’opéras romantiques

_ français, tout particulièrement : de Massenet et Gounod (Manon, Werther, Faust, Roméo et Juliette…), voici des interprétations de rêve, d’un charme tendre et d’une incarnation puissante, tout à la fois, absolues… _

par Benjamin Bernheim :

le CD Benjamin Bernheim _ DG 483 6078 _,

où un talent exceptionnel _ désormais reconnaissable : unique ! _ nous livre une splendide carte de visite,

avec le PKF – Prague Philharmonia, dirigé par Emmanuel Villaume.


Voici comment dans un article du Monde du 16 octobre dernier

Marie-Aude Roux débutait le portrait de ce chanteur :

Benjamin Bernheim est arrivé à voix de velours _ oui. Un air de nez au vent _ certes _, le regard clair qui ne ment pas. Sa grâce et sa rigueur _ les deux ! la seconde au service de la première _ se sont imposées dans l’épanouissement d’un somptueux ténor lyrique _ oui _, une voix conquise non à la force de l’art, mais de l’âme _ en tout cas d’une intelligence rarement aussi habitée de ces airs pourtant si courus. Longtemps, le chanteur n’a pas aimé sa voix. Qui ne s’extasierait pourtant _ en effet : nous sommes subjugués et conquis ! _ devant ce chant _ oui _ d’une juvénilité ardente _ en effet _, authentiquement poète, la radieuse volupté _ éclatante ! _ du timbre rond et clair _ oui _, une émission idéalement souple _ c’est parfaitement juste _, dont l’articulation habille chaque mot d’intelligence et d’intelligibilité _ oui ! _ ? Sans oublier le charme ensorceleur _ mais oui _ de cet aigu en voix mixte, entre tête et poitrine, dont la douceur _ c’est bien sûr là un facteur dominant : la tendresse _ et la subtilité _ c’est très juste aussi… _ extrêmes furent l’une des caractéristiques du beau chant français _ bien sûr ; et dans ce beau chant français-là Benjamin Bernheim excelle et nous emporte ! Bravo !

Rien à ajouter à cela

après écoutes répétées à plaisir de ce très beau CD.


À suivre !

Ce dimanche 24 novembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

P. s. : en complément;

voici un article du 21 novembre dernier, de Pierre Degott

sur le site de Res Musica :

Révélation lyrique avec le premier récital de Benjamin Bernheim

Révélation lyrique avec le premier récital de Benjamin Bernheim

 

la clarinette et le cor de Johannes Brahms dans sa splendide musique de chambre

22mar

Lundi dernier, 18 mars,

je consacrai un _ bref _ article enthousiaste

au magnifique double album _ B Records LBM 015 _

de l’équipe de dynamiques musiciens constituée autour de Pierre Fouchenneret et Eric Le Sage.


Or, ce jour,

je découvre un commentaire très élogieux, lui aussi, de ce double album Brahms,

des œuvres de musique de chambre avec instruments à vents,

sur le site de Res Musica, et sous la plume de Jean-Luc Caron,

intitulé

Musique de chambre pour vents de Brahms, quand le travail paie.

Le voici,

assorti de quelques remarques de commentaires miens…

MUSIQUE DE CHAMBRE POUR VENTS DE BRAHMS, QUAND LE TRAVAIL D’ÉQUIPE PAIE

Johannes Brahms (1833 -1897) :

Quintette pour clarinette et cordes op. 115 ; Trio pour clarinette, violoncelle et piano op. 114 ; Sonates pour clarinette et piano, op. 120 n° 1 et 2 ; Trio pour cor, violon et piano op. 40.

Pierre Fouchenneret, violon. Déborah Nemtanu, violon. Lise Berthaud, alto. François Salque, violoncelle. Florent Pujuila, clarinette. Joël Lasry, cor. Eric le Sage, piano.

2 CD B-records.

Enregistrés à la Chapelle musicale Reine Élisabeth, Waterloo, en octobre 2017 et mars 2018.

Notice bilingue : français et anglais.

Durée : 128:00

 

brahms_mdc_vol.3_B_records

 

 

 

 

 

 

 

Le pari, lancé par quelques musiciens de grande valeur réunis par Eric Le Sage, d’enregistrer en live la totalité de la musique de chambre de Johannes Brahms, connaît un nouvel épisode, le troisième. Remarquable ! _ voilà !

Ce nouveau volet aborde les œuvres avec instruments à vent du maître allemand. Il réunit des interprètes manifestement soudés et passionnés _ oui ! c’est capital ! _, complices et adeptes d’un jeu collectif _ parfaitement _ dont le résultat gravé sur deux CD s’avère royal _ en effet ! _  et idéal pour découvrir ou retrouver ce répertoire parsemé de pépites intemporelles _ mais oui !

Dans quatre des cinq partitions retenues, Brahms offre une place de première importance à la clarinette qu’il venait de reconsidérer plutôt tardivement (à 57 ans) grâce à sa rencontre _ voilà ! _ avec Richard Mühlfeld, le somptueux clarinettiste de l’orchestre de Meiningen dont la maîtrise technique, timbrique et expressive fascina le compositeur _ oui _ au point de lui consacrer ses derniers opus majeurs _ c’est cela. Le Quintette en si mineur op. 115, associant la clarinette aux cordes du quatuor traditionnel, fut composé au cours du printemps et de l’été 1891 à Bad Ischel _ en villégiature _ , en même temps que le Trio pour clarinette, violoncelle et piano, op. 114 _ autre chef d’œuvre. Le clarinettiste Florent Pujuila _ magnifique ! _ et ses complices soulignent admirablement _ mais oui ! _ les qualités du Quintette impressionnant et original. Le premier mouvement, Allegro, repose sur un thème initial frémissant confié aux deux violons qui sera repris ensuite par la clarinette. L’Adagio et sa mélodie ardente et émouvante confiée à la clarinette s’oriente ensuite vers une sorte de musique folklorique hongroise, brillante et ponctuée d’arpèges. Le mouvement suivant (Andantino) conduit avec ses traits actifs au dernier mouvement, Con moto, qui bénéficie d’un très  beau traitement du thème gémissant suivi de cinq variations et s’achève par un retour surprise du thème de l’Allegro initial.

Les autres œuvres connaissent, à l’égal du Quintette, des exécutions que l’on est en droit de qualifier de superlatives _ en effet ! _, sans omettre de dire que le cor de Joël Lasry _ parfait, lui aussi ! _ impressionne tour à tour par sa précision, son timbre et son discours souriant et résigné dans le Trio en mi bémol majeur op. 40 daté de 1865. Après tant de satisfactions, d’aboutissements et de transports, il nous semble inutile de préciser que nous attendons avec impatience _ mais oui _ la sortie du prochain volume de l’intégrale, qui en comptera huit.

L’article ajoute ici un renvoi à un précédent commentaire _ en date du 3 juillet 2018 _ du volume 1 de cette intégrale en cours de la musique de chambre de Johannes Brahms

_ et déjà sous la plume de Jean-Luc Caron ;

qui n’a cependant pas consacré d’article au volume 2, des Quintettes et Sextuors à cordes de Brahms, je le remarque…

Le voici :

AUTOUR D’ÉRIC LE SAGE, LE RÉGAL DES QUATUORS AVEC PIANO DE BRAHMS


Johannes Brahms (1833 -1897) :

Quatuors pour piano et cordes n° 1 en sol mineur op. 25 ; n° 2 en la majeur op. 26 ; n° 3 en ut mineur op. 60.

Pierre Fouchenneret, violon ; Lise Berthaud, Alto ; François Salque, violoncelle ; Eric Le Sage, piano.

2 CD La Belle Saison Live 011, B Records.

Enregistré en public à la Maladrerie Saint-Lazare de Beauvais le 5 mars 2017.

Notice bilingue : français et anglais.

Durée : 67:41 et 46:48

91v00xIxc5L._SL1500_

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Nous avons en commun la passion de ce musicien hors-pair, qui a aimé comme personne les formations de chambre… » Ainsi s’expriment les formidables _ oui ! toniques et justes ! _ musiciens de cet enregistrement qui définissent leur réunion comme « soudée par une envie inextinguible, une certaine idée de l’audace, une vision de la musique de chambre, et un amour du répertoire ». Promesse tenue !

L’écoute débute avec une énergie et un enjouement absolument contagieux _ mais oui ! Cet Allegro du Quatuor pour piano et cordes en sol majeur (n° 1) repose sur trois thèmes inspirant aux interprètes un jeu d’unité, de liberté et d’expansion _ c’est cela. Cette lecture domine _ probablement : par sa juvénilité enthousiasmante ! _ le palmarès des remarquables exécutions du passé. Les musiciens s’adaptent avec un vrai talent et une aisance apparente au climat mystérieux de l’Allegretto, tout comme ils brossent un très beau tableau romantique de l’Andante con moto suivant, qui repose sur une marche fantasque et contagieuse. Le rondo final Alla zingarese, virtuose, échevelé et virevoltant, s’inspire sans doute aucun du Rondo à la hongroise du Trio en sol majeur n° 39 composé par Joseph Haydn en 1795.

Le Deuxième Quatuor, en la majeur, se rapproche plutôt de Schubert dans l’Allegro non troppo initial, et de Schumann dans l’Allegro final sans parvenir à retrouver totalement la magie du précédent ; pour autant il ne manque pas d’intérêt. Le Troisième Quatuor pour piano et cordes en ut mineur gagne en indépendance, en pages dramatiques, en confession intime et spirituelle qu’exacerbe le discours prégnant et désespéré, impressionnant et troublant, du troisième mouvement noté Andante.

Par une alchimie bien rarement rencontrée, les quatre musiciens de ces lectures géniales nous convainquent, s’il en était besoin, que les trois Quatuors avec piano de Brahms, créés respectivement en 1861 (Hambourg), 1862 (Vienne) et 1875 (Ziegelhausen), font partie de ses plus hautes réalisations _ oui ! _, placées dans la descendance de Beethoven et dans la proximité de génies romantiques de la trempe de Schubert, Mendelssohn et Schumann certes, mais toujours hautement individuelles _ c’est-à-dire singulières, de la part de Johannes Brahms : tout à fait !

Puisse le projet de jouer toute la musique de chambre de Brahms déboucher sur d’aussi précieux enregistrements _ à suivre !!!


Ce vendredi 22 mars 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Rendre le feu de Dieu – Mendelssohn en sa grâce : le miracle du CD « Works for Cello and Piano », par Daniel Müller-Schott & Jonathan Gilad, magnifiques !

19oct

Je veux saluer

de la plénitude joyeuse de mon enthousiasme

de délectation renouvelée _ je passe et repasse ce magique CD en boucle !!!! _

la merveille discographique

qu’est le CD d’œuvres pour violoncelle et piano de Felix Mendelssohn

que nous donnent ces jours-ci les magnifiquement et merveilleusement inspirés

Daniel Müller-Schott _ sur son violoncelle « Ex Shapiro » : « instrument créé par Matteo Gofriller, à Venise, en 1727« , précise le livret _

et Jonathan Gilad _ cette fois-ci encore et à nouveau toujours prodigieux de justesse et de vie !!!! _,

en un CD Orfeo intitulé simplement

Works for Cello and Piano,

et, surtout,

interprété

avec l’étincelle de vie et le souffle léger, souple et profond,

de la joie vraie

qui convient

à ce compositeur,

qui, lui-même, est

et est demeuré, à jamais _ en une éternité spinozienne ! _,

la juvénilité vive, mature et accomplie

incarnée

_ cf ce précédent article mien (du 9 janvier 2010) :

Découvrir (encore) au CD des oeuvres (encore) inédites de Félix Mendelssohn

à propos de Félix Mendelssohn :

un créateur de génie que décidément j’affectionne spécialement !

dans la filiation musicale du plus brillant des fils Bach,

Carl-Philipp-Emanuel Bach (1714-1788),

via le très excellent maître berlinois de Felix : Carl-Friedrich Zelter (1758-1832) !

ne l’oublions pas

afin de mieux goûter,

en la plénitude de son immensément généreuse palette,

la flamme de vie

qui anime toujours, et si intensément, toute la musique,

jeune à jamais,

de Felix Mendelssohn !.. _  :

soit, pour ce sublime enregistrement, le CD Orfeo C 750 101 A…


Le programme,

idéalement composé,

s’ouvre

magnifiquement _ le ton de fond (ainsi que la pulsation de vie fondamentale !) en est donné ! _

par les jubilatoirement

à jamais _ voilà l’éternité spinozienne ! _ juvéniles

Variations concertantes opus 17,

intitulées primitivement Andante con Variazoni, quand elles furent achevées, à Berlin, le 30 janvier 1829

_ Felix (Felix Mendelssohn, Hambourg, 3 février 1809 – Leipzig, 6 novembre 1847) allait avoir vingt ans dans quatre jours… _,

et composées par Felix pour son frère cadet Paul (1812-1874),

banquier _ il avait repris la banque de leur père _

et surtout excellent violoncelliste _ « de niveau quasi professionnel« , indique le livrettiste du CD _ :

« c’est à lui _ Paul Mendelssohn _ que furent dédiées les Variations concertantes opus 17

dans la première édition parue chez Mechetti à Vienne ;

et c’est avec lui que le compositeur _ Felix _ testa ces pages

avant de les créer et de les faire imprimer » :

d’où leur caractère, si éminemment sensible en cette interprétation que je dirai

de feu,

et de vie

et d’intimité

si heureuses, joyeuses…

Entre les deux Sonate für Violoncello und Klavier :

la première, la Sonate en si bémol majeur opus 45

_ « dans sa première édition, intitulée, à juste titre, « Sonate für das Pianoforte und Violoncello« , suivant en cela la tradition des cinq sonates pour violoncelle de Beethoven, pour lesquelles le piano est mentionné en premier. Cependant, Mendelssohn réussit encore mieux que Beethoven à équilibrer les deux instruments, même si le piano conserve toujours un rôle de leader« , indique toujours mieux que pertinemment le livrettiste de ce CD, Joachim Draheim _,

achevée le 13 octobre 1838,

et commentée _ merveilleusement ! _ ainsi, en 1839, par l’ami et admirateur de Mendelssohn qu’était Robert Schumann, en un article de sa Neue Zeitschrift für Müsik :

« Si lui aussi (= Mendelssohn) a le sourire aux lèvres,

c’est celui de la joie que lui procure son art, du plaisir tranquille de l’intimité ;

partout ce regard bienveillant, ce bien-être intérieur, cette quiétude, cette grâce de l’esprit !

Cette sonate est l’une de ses toutes dernières œuvres ;

j’aimerais, sans être mesquinement réprimandé, pouvoir expliquer la différence entre ses compositions d’aujourd’hui et celles d’hier ! Elles me semblent toutes aspirer à davantage de musique, de finesse, de transfiguration.

Si je ne craignais pas d’être mal compris, je dirais même qu’elles sont plus mozartiennes…

Cette sonate est la plus pure qui soit,

sa musique est la plus parfaite qui soit,

une sonate si belle, si limpide, si originale,

comme seules peuvent en produire les plus grands artistes,

et surtout une sonate pour les familles les plus cultivées, idéale après la lecture de poèmes de Goethe ou de Lord Byron« …

_ Schumann est lui aussi un pur génie !

et la seconde, la Sonate en ré majeur opus 58

achevée à Leipzig, en mai-juin 1843,

entre ces deux grandes sonates, donc,

Daniel Müller-Schott et Jonathan Gilad

viennent nous offrir

aussi

4 pièces brèves

merveilleuses, elles aussi,

de délicatesse et de vie _ et de chant ! :

d’abord, deux transcriptions pour violoncelle et piano

réalisées par Daniel Müller-Schott lui-même

de deux des plus célèbres lieder de Felix Mendelssohn :

_ la transcription du lied « Sur les ailes du chant« , l’opus 34/2 _ sur un poème de Heinrich Heine _ ;

_ suivie de celle du lied « Chant du roseau«  (« Sur l’étang impassible« ), l’opus 71/4 _ sur un poème de Nikolaus Lenau _ ;

puis deux pièces pour violoncelle et piano composées par Felix pour des amis,

mais que, beaucoup trop modestement, « Mendelssohn,

très critique envers lui-même,

ne considérait pas dignes d’être publiées » :

_ « le bref Assai tranquillo en si mineur _ sans numéro d’opus, donc _,

écrit dans le style d’une « romance sans paroles »,

(…) en cadeau d’adieu à son ami et successeur au poste de Directeur de la musique à Düsseldorf Julius Rietz » ;

_ puis, le Lied ohne Worte, en ré majeur pour violoncelle et piano

_ qui est « l’unique « romance sans paroles » à ne pas être écrite pour piano seul« _,

dédié à la violoncelliste virtuose française Lise Barbier Christiani ;

et qui ne fut _ donc _ publié qu’après la mort du compositeur, en 1868,

et auquel fut alors attribué le numéro d’opus 109

Tout le prix de cet enregistrement discographique

si merveilleusement pétillant de vie

de ces œuvres pour violoncelle et piano

de Felix Mendelssohn-Bartholdy

tient à la magie

de l’interprétation

des deux _ magnifiquement jeunes _ interprètes

_ Daniel Müller-Schott, né à Munich en 1976, a 34 ans ;

et Jonathan Gilad, né le 17 février 1981, à Marseille, a 29 ans…

Leur jeu

_ je l’ai comparé sur ma platine à celui des très bons Jan Vogler et Louis Lortie, en un CD Berlin Classics 01 15182BC _

est celui même

de la jeunesse…

Dans un ordre similaire _ si c’est possible ! voire sensé !! _ de perfection _ ou vie ! _ de l’interprétation,

mais pour violon et piano, cette fois,

je veux signaler aussi,

au passage,

le magistralement magique CD

que viennent de réaliser les tout aussi prodigieux

Vadim Repin _ au violon _

et Nikolai Lugansky _ au piano _ :

les Violin Sonatas de Franck, Grieg et Janáček,

pour Deutsche Grammophon ;

soit le CD Deutsche Grammophon 477 8794 Violin Sonatas

de Franck, Grieg & Janáček.

La sonate en la majeur de César Franck,

tout spécialement,

n’a probablement jamais aussi splendidement

_ intensément et avec la profondeur (à la française !) qui lui convient ! _

rayonné !!!

A vos platines !

Titus Curiosus, le 19 octobre 2010

Découvrir (encore) au CD des oeuvres (encore) inédites de Félix Mendelssohn

09jan

Le moment des soldes peut être propice à ne pas laisser notre (petite) curiosité « passer à côté » de « merveilles ».

A preuve : un très étonnant, et surtout de toute beauté ! CD « Mendelssohn Rarities » du jeune pianiste italien Roberto Prosseda, comportant « 4 Sonatas, 3 Studies » & « 2 Fugues« , que j’avais bien stupidement « négligé » _ il s’agit du CD Decca 476 5277 (enregistré en décembre 2005) _ ;

alors que j’avais acquis, par le même interprète et chez le même éditeur, au moment de leur apparition simultanée sur les étals des disquaires, cette année-ci passée, 2009 (l’année du bi-centenaire de la naissance de Félix Mendelssohn-Bartholdy : 1809-1847), son CD « frère » « Mendelssohn Discoveries _ rare piano works«  _ le CD Decca 476 3038 (enregistré en janvier 2005)…

Ce CD acquis, lui, dès sa parution (en France) l’année dernière,

comportait des pièces de piano à vrai dire un peu disparates, datant de périodes de création du compositeur étalées dans le temps :

de 1821, pour une « Sonatina« , en mi majeur,

à un arrangement pour le piano, en 1844, de pièces _ « Scherzo« , « Notturno« , ainsi que l’archi-célèbre « Marche nuptiale«  _ transcrites de la musique de scène pour le « Songe d’une nuit d’été » (exécutée pour la première fois à Potsdam lors d’une représentation de la pièce de Shakespeare mise en scène par le compositeur et Ludwig Tieck, suite à une commande du roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV en personne) :

ainsi un « Capriccio » en mi bémol majeur, de 1821 ;

une « Fantaisie » en do mineur / ré majeur, de 1823 ;

un « Andante » en ré majeur, vers 1826 ;

un « Andante con moto« , intitulé « Albumblatt » « 21 Mai« , en la majeur, de mai 1830 ;

un « Adagio » & « Presto« , en si bémol mineur, composé en juillet 1833 et réélaboré un mois plus tard ;

et divers « Lieder ohne Worte« , au nombre de quatre dans ce récital-ci : composés en 1828, 1830, 1837 et en 1841 ; et non retenus dans les 8 recueils de pièces portant ce titre _ op. 19, 30, 38, 53, 62, 67, 85 & 102 ; qui en rassemblèrent, par brassées de six, 48…

Alors que le CD «  »Mendelssohn Rarities _ 4 Sonatas, 3 Studies » & 2 Fugues » se caractérise, au contraire, par une très remarquable unité de style, de genre et d’inspiration  : les quatre Sonates, comme les trois Études, datant de 1820 _ l’année des onze ans de Félix Mendelssohn _ ;

alors que les deux Fugues sont, elles, de 1826.

On y découvre en effet rien moins que la très grande inspiration bachienne _ cf mon article du 17 octobre 2009 : « Le bonheur de Félix Mendelssohn : son Octuor, avec Christian Tetzlaff, en un CD AVI (en public, au Festival de musique de chambre “Spannungen”‘de Heimbach)«  _ qui allait si magnifiquement innerver et les treize « Symphonies pour cordes«  _ d’entre 1821 et 1825et ce chef d’œuvre des chefs d’œuvres mendelssohnien qu’est l' »Octuor » opus 20 _ de 1825 _ du jeune _ mais pas seulement par son âge alors… _ Félix Mendelssohn ;

et qui témoignent assez éloquemment de ce que ce musicien prodige doit à son maître Carl Friedrich Zelter (1758-1832).

Zelter avait été l’élève de Carl-Friedrich-Christian Fasch (1736-1800) _ formé par son père, le tout à fait excellent Johann-Friedrich Fasch (1688-1758) : un compositeur à découvrir de toute urgence si on l’ignore à ce jour !!! _ ;

ainsi que l’ami de Carl-Philipp-Emanuel Bach (1714-1788) :

qui, tous deux, lui avaient légué leur amour profond de la musique _ et de l’art sans pareil ! _ de Johann-Sebastian Bach…

C’est cette inspiration-là _ splendide ! _ qui innerve _ merveilleusement ! _ ce très beau récital de Roberto Prosseda _ enregistré en décembre 2005, donc _ ; et qui nous est parvenu, par la grâce de la distribution _ même tardive , au moins pour la France… _ par Decca, à l’occasion de l' »année-anniversaire » de 2009 :

comme quoi la « manie » surtout « commerciale » de la célébration des anniversaires peut avoir de la fécondité aussi pour notre joie _ toute gratuite, elle ! _ de mélomane…


Car nous pouvons découvrir en cette musique _ et en cette interprétation si « vivante«  _ -là tout un pan assez méconnu _ et un peu délaissé, il faut le noter, par les interprètes, sauf un Daniel Barenboim, ou une Marie-Catherine Girod _, l’œuvre pour piano seul, de Félix Mendelssohn…

Titus Curiosus, ce 9 janvier 2010


Post-scriptum :

A l’appui de ma préférence,

cet article précis et très judicieux de David Hurwitz sur le site Classics-Today.com :

MENDELSSOHN RARITIES
FELIX MENDELSSOHN
Four Sonatas ; Three Etudes ; Two Fugues
Roberto Prosseda (piano)
Decca – 476 5277 (CD)
No Reference Recording

 

rating

If you enjoy early Mendelssohn (and you can argue that much of it is better than late Mendelssohn _ cf le CD « Mendelssohn Discoveries _ rare piano works » cité plus haut…), you’ll certainly want this disc, containing as it does four totally unknown piano sonatas. Each has three movements, and each is based in a minor key : F, E, A, and C. This is a good thing : Mendelssohn in minor keys _ de même que le génial Carl-Philipp Emanuel Bach… _ has his own special brand of musical pathos, and it was to some extent present from the beginning. Of the four sonatas the F minor and E minor are quite large in concept and are very successful, even though the composer was only about 11 _ certes ! _ when he wrote them. The little A minor sonata comes closest to the style of Haydn and Mozart _ appris auprès de ses autres maîtres (de piano) : Franz Lauska, Marie Bigot, puis Ludwig Berger _, with its central minuet enclosed by two very short, quick movements.

The remainder of the disc consists of three etudes, in C major, A minor, and D minor, and two fugues, in E-flat and C-sharp minor respectively. Both are imposing pieces ; the latter, which is a double fugue, is particularly ample in scale and quite grand _ oui ! _ in terms of its musical architecture. It’s fascinating to see how often Mendelssohn was drawn to minor keys, given his reputation _ bien erronée _ as a somewhat facile, reserved artist. While this isn’t exactly music dripping with emotion in the mode of, say, Berlioz (or even Schumann), it certainly isn’t shallow _ oh ! non ! Félix Mendelssohn en cela est aussi un parfait mozartien… _, and of course it’s unfailingly pleasing to the ear _ ô combien ! quelle juvénilité, quelle vie, et si merveilleusement tissées à cette foncière élégance du plus profond du cœur !!!

As in his first volume of « Mendelssohn rarities« , pianist Roberto Prosseda proves a reliable guide to these unfamiliar pieces, and he is very well recorded. He has the right lightness of touch _ oui ! _ in the quick movements of the sonatas, and he never makes the mistake of treating the music more sententiously than it deserves. His legato playing in the slow movements is also very sweet, but tastefully so, never cloying. I do wish that he had put a bit more oomph and character into the beginnings of the two fugues (from whence comes the rule that contrapuntal music need not be expressive at the start ?), but this is a minor quibble, as the performances are technically fully up to the task at hand. Very appealing indeed !

David Hurwitz

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur