Archives du mois de avril 2019

InAlto aux anges de la spiritualité baroque romaine

09avr

Pour élargir-approfondir l’explicitation de l’admiration

que j’affirmais _ bien trop brièvement _ le 26 mars dernier

en mon article 

envers le magnifique CD Teatro Spirituale _ Rome (c. 1610) _ le CD Ricercar RIC 399 _

de Lambert Colson et son très remarquable Ensemble InAlto,

voici que ce matin je découvre sur le site de Res Musica

ce très juste article de Cécile Glaenzer

intitulé

InAlto sur les hauteurs de la spiritualité baroque à Rome :

Œuvres d’Emilio de’ Cavalieri (1550-1602), Paolo Quagliati (c.1555-1628), Giovanni Franceso Anerio (1569-1630), Francisco Soto de Langa (1534-1619), Giovanni de Macque (1550-1614), Antonio Cifra (c.1584-1629), Luca Marenzio (1553-1599), Paolo Animuccia (?-1563), Girolamo Frescobaldi (1683-1643).

Ensemble InAlto.

1 CD Ricercar.

Enregistré en janvier 2018 (Trevi) et septembre 2018 (Belgique).

Durée: 01:12:15


teatro spirituale ricercar









..










Après deux enregistrements remarqués, le premier consacré à Schein _ le CD Ramée RAM 1401, en 2015 _ et le second à Schütz et ses contemporains _ le CD Passacaille PAS 1023 en 2016 _, c’est vers l’Italie du début du XVIIesiècle que se tourne le jeune ensemble belge InAlto conduit par le cornettiste Lambert Colson, démarche initiée dans son précédent opus, Un cornetto a Roma, paru chez Passacaille en 2017 _ le CD Passacaille PAS 1033.

Le programme de ce disque est construit comme une succession d’exercices spirituels autour du thème de la pénitence, sur le modèle des psaumes entendus dans les cercles oratoriens à Rome dans les premières années du XVIIe siècle _ oui. Fondée par Philippe de Neri  à la fin du XVIesiècle, la congrégation de l’Oratoire a joué un rôle _ très _ important dans la diffusion des idées de la Contre-Réforme catholique _ en effet ! La musique a très vite été primordiale au cœur de la spiritualité oratorienne _ et le très grand efficace de sa diffusion _, transformant ses réunions de prière en une prédication en musique _ voilà ! à la Chiesa Nuova, à Rome _, faisant la part belle à l’expression _ oui _ de l’introspection _ ainsi partagée, et diffusée. C’est ce qu’illustre magnifiquement _ oui, vraiment ! _ ce programme très bien pensé. Composés dans le style du recitar cantando _ à partir de Caccini et Peri, à Florence, Emilio de’ Cavalieri, à Rome, puis bientôt Monteverdi, à Mantoue d’abord et ensuite à Venise _, les psaumes anonymes _ sublimes !!! _ présents dans cet enregistrement _ et peut-être même ses sommets ! je l’indiquais moi-même aussi en mon article du 26 mars dernier… _, confiés à la voix soliste _ de dessus _ de soprano et à celle de ténor, sont d’une _ vraiment ! _ extraordinaire intensité expressive. Les inventions chromatiques et les enchaînements harmoniques audacieux rappellent _ oui _ l’écriture de Cavalieri _ qu’on se rapporte à l’écoute des (importants) CDs Alpha 011 (Lamentations) et 065 (Rappresentatione Di Anima Et Di Corpo), en 2001 et 2004. Les voix amples et bien timbrées d’Alice Foccroulle et de Reinoud Van Mechelen y font merveille _ absolument ! Cela aussi je l’indiquais. On est particulièrement ému _ profondément, même _ à l’écoute du De profondis _ demeuré anonyme donc _ qui ouvre cet enregistrement, où la voix de soprano semble trouver au plus profond _ voilà _ de l’âme les élans _ vers le Ciel _ qui implorent son Créateur. Il en est de même dans le Miserere qui culmine _ oui !!! _ comme un sommet d’expressivité au centre du programme _ comment ne souscrirais-je pas à cette justissime appréciation ?!! L’importance donnée au texte _ oui, et c’est fondamental en ces œuvres _, servi par une diction parfaite _ oui ! _, est sublimée _ je prononçais moi aussi le mot de « sublime«  _ par un sens des couleurs _ oui _ particulièrement soigné. Ainsi, le continuo, qui fait alterner orgue et clavecin alliés au théorbe, soutient _ oui… _ les affects _ essentiels ! _ des voix avec beaucoup de sensibilité _ et c’est encore peu dire.


Autour de ces psaumes, Lambert Colson a imaginé un écrin de pièces vocales et instrumentales de compositeurs de la même époque _ que ces œuvres de Cavalieri ainsi que ces anonymes, autour de 1600… _, comme autant d’exercices spirituels propres à l’élévation des sens et de l’esprit _ voilà la direction fondamentale de cette spiritualité musicalement incarnée. Un quatuor vocal alterne avec un quatuor de sacqueboutes _ instruments majeurs en la musique de ce moment _ pour nous entraîner dans les dédales polyphoniques _ oui ! _ d’une méditation musicale de _ très _ haut vol. Deux pièces jouées sur l’orgue Renaissance (1509) de l’église San Francesco de Trevi _ en Ombrie _ ponctuent judicieusement le programme. On peut toutefois regretter une prise de son trop proche des tuyaux de l’orgue, qui favorise la restitution des bruits de mécanique au détriment de la réverbération naturelle du lieu, particulièrement dans la Toccata pour l’élévation de Frescobaldi. Quant au _ merveilleux _ cornet de Lambert Colson _ oui _ qui survole _ et emporte _ ce programme tel un vol d’anges, il nous fait entrevoir ce qu’il y a au-delà des cieux _ oui, oui, oui.

Ce mardi 9 mars 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

Découvrir Gottfried Finger (c. 1655 – 1730), musicien de Bohème à Londres

08avr

De même

qu’un récent très beau CD Erlebach (1657 – 1714)

m’a donné l’occasion de découvrir la musique de son collègue et peut-être ami

Johann-Philipp Krieger (1649 – 1725),

de même le récent très beau CD de l’Ensemble La Rêveuse

consacré à des compositeurs actifs autour de Henry Purcell (1959 – 1695),

vient de me permettre de m’intéresser à un compositeur venu de Bohème

dans la Londres brillante de la fin du XVIIème siècle :

Gottfried Finger (c. 1655 – 1730).

Et cherchant tout autre chose

dans un rayon de CDs consacré à des compositeurs dont le nom commence par la lettre F,

voilà que je tombe sur un CD publié à Prague en 2005 _ mais oui ! _ :

Gottfried Finger _ Sonata, Balletti scordati, Aria et variations

par le gambiste tchèque Petr Wagner

et son Ensemble Tourbillon

_ le CD Arta FI 0137.

Comment un CD de si belles musiques

a-t-il pu dormir tant d’années,

inaperçu des mélomanes ?…

Trop d’incuriosité, pas assez d’oreille,

et un déficit hélas chronique de medias de musique…

Sur la pochette de ce CD tchèque,

on peut lire, en anglais, ceci :

« His music is unlike any other for the viol,

and, at long last it reveals Finger to be one of the greatest virtuosi of his era« …

Ce lundi 8 avril 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Autres petites questions factuelles sur l’ascendance cibourienne au XIXéme siècle de Maurice Ravel

07avr

En poursuivant mes recherches

_ cf mes articles :  ;  ; et  _

sur les parentés cibouriennes de Maurice Ravel

_ et alors même que je m’interrogeais sur les divers cousinages, existant là, du compositeur, sur lesquels je poursuis mes recherches… _,
je me suis trouvé aussi face à des questions sur l’ascendance maternelle directe du compositeur,
en les personnes
de la grand-mère maternelle de sa mère, Marie Ravel-Delouart,
je veux dire Marie-Baptiste Delouart (Ciboure, 29 juin 1782 – Ciboure, 28 août 1855),
et de sa sœur cadette _ du moins la seconde des deux autres portant ce même prénom de Marie : j’allais le découvrir bientôt ! _, née Marie Delouart (Ciboure, 7 août 1786 – après le 23 avril 1853 _ où elle assiste au mariage de son fils Jacques Goyenague avec Catherine Larrea _, et peut-être 1872 _ date donnée par Jean-Noël Darrobers _).
Car la Marie Delouart, veuve Etcheverry qui décède le 3 janvier 1842, à Saint-Jean-de-Luz ainsi que l’indique explicitement l’acte d’état civil dressé lors du mariage, à Saint-Jean-de-Luz, le 27 août 1851 de sa fille Marie Etcheverry, avec Bernard Dargaignaratz, maître au cabotage), si elle bien, elle aussi, et c’est à relever ! (et important pour notre recherche…) _ fille de Gratien Delouart, marin, et Sabine Laxague,
est, quant à elle, née à Ciboure le 17 juin 1784 ;
alors que la Marie Delouart, épouse puis veuve de Michel Goyenague, fille des mêmes parents Gratien Delouart et Sabine Laxague, est née, elle, à Ciboure le 17 août 1786.
Existent donc bien _ au moins : je deviens plus prudent... _ trois sœurs Marie _ voire Marie-Baptiste _ Delouart, filles des mêmes parents, Gratien Delouart et Sabine Laxague :
l’une (née en 1882, le 29 juin), épouse de Jacques Billac, marin _ à Ciboure, le 14 septembre 1814 _,
la seconde (née en 1884, le 17 juin), épouse de Jean Etcheverry, marin _ à Saint-Jean-de-Luz, le 17 août 1814 _,
et la troisième (née en 1886, le 17 août), épouse de Michel Goyenague, marin _ à Ciboure, le 28 février 1821.
Jusqu’ici, je n’avais nulle part accédé à cette connaissance de l’existence de ces trois sœurs portant le même nom de Marie _ ou Marie-Baptiste _ Delouart.
Et leur frère, Jean Delouart, lui, est né à Ciboure le 27 août 1788, marin : il épousera Marguerite Larrea _ à Ciboure, le 30 avril 1823.
Mère célibataire de sa fille aînée Sabine Delouart (née à Ciboure, le 11 mars 1809, de père inconnu),
Marie-Baptiste Delouart épousa cinq ans et six mois plus tard, le 14 septembre 1814, toujours à Ciboure, Jacques Billac (né à Ciboure le 5 septembre 1772 _ le jour de son mariage, le 14 septembre 1814, à Ciboure, le marié, alors âgé de 42 ans, affirmait être âgé de 40 ans _ ; et il est décédé le 11 mars 1839) ; son épouse, puis veuve, décèdera à Ciboure le 28 août 1855 ;
de Jacques Billac, Marie-Baptiste Delouart eut au moins quatre enfants :
Engrace Billac (née le 2 juin 1919, et décédée le lendemain),
Pierre Billac (peut-être né en 1821 ; à moins que ce ne soit le 29 mai 1818… _ mais peut-être s’agit-il là de deux frères portant le même prénom… _),
Gracieuse Billac (la chère tante Gachuch de Maurice Ravel), née à Ciboure le 15 mai 1824,
et aussi une sœur, Marie-Baptiste Billac, décédée, célibataire, à Ciboure le 17 août 1855, onze jours avant sa mère _ toutes ces données demandant à être étayées sur des sources objectives vérifiées…
Quant à Marie Delouart, la seconde des deux sœurs cadettes de Marie-Baptiste et future épouse Goyenague,
certains documents d’état-civil la disent _ en fait il s’agit là d’une confusion avec la précédente de ses sœurs ! _ avoir épousé à Ciboure le 17 août 1814 Jean Etcheverry (né à Ciboure le 6 août 1786 ; et marin _ Jean, fils de Jeanne Curutchet, et dit Jean Etcheverry, pour des raisons que j’ignore _),
dont elle aurait eu, à Saint-Jean-de-Luz, le 20 novembre 1824, une fille _ mais pas seulement : nous l’apprendrons bientôt… _ : Marie Etcheverry ;
laquelle épousera à Saint-Jean-de-Luz le 27 août 1851 Bernard Dargaignaratz, maître au cabotage ;
né, celui-ci, à Saint-Jean-de-Luz le 17 juin 1815 _ un document explicitant cela, semble être demeuré inaperçu de la plupart des chercheurs qui se sont penchés sur la généalogie et les parentés cibouriennes de Maurice Ravel…
Et les choses se compliquent, puisque, nous le verrons bientôt, de Jean, dit Jean Etcheverry, et de cette seconde Marie-Baptiste Delouart, est déjà née _ voilà _, à Saint-Jean-de-Luz, une première Marie Etcheverry, le 21 juin 1817 ; ainsi, auparavant, qu’un premier fils, Jean-Baptiste Etcheverry, né le 15 juin 1815, mais décédé à l’âge de 5 ans, le 26 septembre 1819… La mortalité infantile faisait alors des ravages… Ce couple de Jean Etcheverry et Marie-Baptiste Delouart, auront à Saint-Jean-de-Luz cinq enfants :
Jean-Baptiste (1815 – 1819) ; Marie (née le 21 juin 1817 ; future épouse de Jean-Baptiste Hiriart le 10 novembre 1846 ; et qui décèdera à Saint-Jean-de-Luz le 27 décembre 1850) ; Charles (né le 12 août 1819) ; Jean (né le 22 février 1822) ; et Marie (née le 20 novembre 1824 ; future épouse de Bernard Dargaignaratz le 27 août 1851 ; et qui décèdera à Saint-Jean-de-Luz le 30 novembre 1900). Fin de l’incise.
Mais une meilleure lecture des documents d’état civil indique que cette Marie Delouart-là _ en fait la troisième des trois sœurs portant même nom et prénom _ épousa, à Ciboure le 28 février 1821, Michel Goyenague (fils de Simon Goyenague, marin, décédé à Ciboure le 12 novembre 1800, et de son épouse Catherine Dargaignaratz, décédée à Ciboure le 27 février 1814), marin, lui aussi, dont elle eut _ au moins _ trois enfants :
Simon Goyenague (Ciboure, 21 novembre 1821 – Ciboure 18 avril 1890) _ le futur presque parrain de Maurice Ravel, le 13 mars 1875 ; et c’est bien sûr à remarquer ! _,
Jacques Goyenague (Ciboure, 16 octobre 1823 – Ciboure, 22 novembre 1886),
et Marie Goyenague (Ciboure, 26 juillet 1827 – Buenos Aires, après 1898 ; et future épouse de Martin Passicot).
À Ciboure,
Simon Goyenague épousa, le 15 novembre 1853, Josèphe Joachine Albistur _ originaire de Fontarrabie _ ;
son frère Jacques épousa, le 23 avril 1856, Catherine Larrea _ d’une vieille famille cibourienne _ ;
et leur sœur Marie épousa, le 17 juillet 1850, Martin Passicot _ né à Urrugne, mais habitant Ciboure.
Michel Goyenague, leur père, né à Ciboure le 11 janvier 1790, était décédé à Ciboure le 20 novembre 1849.
Et parmi les témoins à ce mariage Delouart-Goyenague, à Ciboure le 28 février 1821,
de Michel Goyenague et Marie Delouart,
je note que figure un Jean Etcheverry, âgé de 24 ans selon ses dires, et forgeron _ et non pas marin, lui…
Qu’en déduire ? Que le nom d’Etcheverry, assez répandu en pays basque, ne préjuge pas nécessairement de parentés…
Il nous revient donc de préciser de quels parents sont issus ces deux Jean Etcheverry, le marin (né à Ciboure le 6 août 1786) et le forgeron (né à Ciboure le 8 janvier 1797) :
Jean Etcheverry le forgeron est fils de Betry Etcheverry et son épouse Jeanne Etcheverry, ainsi qu’en témoigne l’acte de son mariage avec Jeanne Etchelouz, à la mairie de Ciboure le 25 novembre 1829 ;
et Jean Etcheverry le marin est fils, sans père connu, de Gana Curutchet, ainsi qu’en témoigne l’acte de son mariage avec notre Marie-Baptiste Delouart (née le 17 juin 1784), à la mairie de Ciboure le 17 août 1814… C’est dans un document (daté du 18 novembre 1842) d’attribution à sa veuve d’une pension (pour ses services de quartier maître de manoœvre, à 36 francs, que j’ai découvert la date de naissance (le 6 août 1786) de ce Jean (fils de Gana Curutchet), dit Jean Etcheverry… En remarquant, au passage, que cette Marie Delouart (n°2), veuve, venait elle aussi de décéder : le 3 janvier 1842 ! à Saint-Jean-de-Luz…
Et le pére de la seconde Marie Etcheverry  en fait de ces deux sœurs toutes deux nommées Marie Etcheverry ! _
dont une des trois Marie Delouart _ la seconde des trois sœurs filles de Gratien Delouart et Sabine Laxague _ est la mère, le 20 novembre 1824, à Saint-Jean-de-Luz,
Jean Etcheverry, marin, lui _ et non pas forgeron _,
est décédé, noyé, au large d’Hendaye, dans la nuit du 14 au 15 novembre 1841…
Un sort assez fréquent parmi les ascendants masculins cibouriens de Maurice Ravel…
Voilà donc quelques questions _ de la généalogie maternelle cibourienne de Maurice Ravel _ qui demeurent encore pendantes, de même que celles qui concernent la grand-tante du compositeur, Gracieuse Billac.
Bien sûr,
on comprend que ces données factuelles de l’histoire familiale de Maurice Ravel soient demeurées _ y compris pour le compositeur lui-même _ dans l’ombre _ même pour Jean-Noël Darrobers _ ;
et d’abord parce que tout cela concerne _ pour les mélomanes et les musicologues _ d’assez loin _ mais qui sait? tellement sont complexes et riches les arcanes de l’imageance créative… _ l’idiosyncrasie de sa musique…
Pour le reste, je poursuis mes recherches sur les cousinages cibouriens du compositeur…
Ce dimanche 7 avril 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

La réalisation exemplaire des « Membra Jesu Nostri » de Dietrich Buxtehude par le Ricercar Consort de Philippe Pierlot

06avr

Les chefs d’œuvre de la musique

ont besoin d’être rendus,

pour l’écoute jouissive des mélomanes,

de réalisations

exemplaires au moins pour un temps.

Et c’est le cas ce mois d’avril 2019

avec le CD des Membra Jesu Nostri de Dietrich Buxtehude

(BUX WV 75),

que nous offrent Philippe Pierlot et un Ricercar Consort quasi parfaits

_ en ce CD Mirare MIR444.


Que complète une splendide cantate

du même Buxtehude : 

la cantate Gott, hilf mir ! (Bux WV 34).

Ce samedi 6 avril 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le récital live « Poèmes d’un jour » (Fauré Brahms Schumann) d’un grand Stéphane Degout, au Théâtre de l’Athénée, avec une profondeur un brin austère

05avr

Chez B-Records,

le merveilleux Stéphane Degout

nous gratifie d’un splendide récital

enregistré en live au Théâtre de l’Athénée

avec le pianiste Simon Lepper :

le CD Poèmes d’un jour _ le CD B-Records LBM 017 _,

comportant

cinq mélodies de Gabriel Fauré

(dont trois sur le recueil du Poème d’un jour de Charles Grandmougin (Rencontre, Toujours et Adieu) ;

et les deux autres sur deux poèmes d’Armand Sylvestre, Aurore et Automne) ;

huit Lieder _ d’opus divers,

et sur des poèmes de sept auteurs différents :

Brentano, Hölty, Detlev von Liliencron, Hermann von Allmers, Candidus, Daumer et Lemcke _

de Johannes Brahms ;

et douze Lieder, les Zwölf Gedichte, opus 35,

sur des poèmes de Justinus Kerner,

de Robert Schumann.

Le récital de cet immense baryton,

au sommet de ses capacités artistiques et vocales,

est sobre, profond,

et un brin austère _ romantique.

Voici la chronique qu’en donne ce jour

Jean-Charles Hoffelé

en un article de son Discophilia,

sur le site d’Artamag,

qu’il intitule France -Allemagne :

FRANCE-ALLEMAGNE


Fauré, Brahms, Schumann : Stéphane Degout choisit chez le premier des pages simples _ oui _, Aurore, Automne, diptyque d’Armand Sylvestre, qui encadre les trois volets appassionato _ voilà _ du Poème d’un jour. Le français impérieux _ oui _, le timbre noir et glorieux _ oui _ nous font regretter _ certes !!! _ de ne pas avoir là, à la suite, tous les _ sublimissimesDuparc.

Mais non, ce seront d’abord sept Lieder de Brahms, prodigieux de sfumatos, de suspensions (Feldeinsamkeit !), pure poésie pas entendue depuis Hotter, c’est dire ! _ peut-être une des raisons pour lesquelles je n’avais personnellement guère éprouvé de coup de foudre jusqu’ici (faute de connaître cette interprétation de Hotter) pour les Lieder de Brahms… En écho, les Kerner si courus des chanteurs francophones (Souzay, Kruysen y excellèrent) montrent que Stéphane Degout a tout compris _ c’est un chanteur vraiment intelligent ! et qui sait parfaitement, lui, ce que sa voix énonce ! _ de la lyrique schumannienne, de ses apartés, de ses emballements, ils le sacrent absolument liedersänger : écoutez seulement le recueillement ardent de Stille Tränen.

En apostille, retour à Brahms avec les enchantements du Lerchengesang que dore le piano éolien de Simon Lepper, accompagnateur subtil de ce merveilleux disque _ voilà ! _ capté en concert à l’Athénée.


LE DISQUE DU JOUR














Poèmes d’un jour

Gabriel Fauré (1845-1924)


Aurore, Op. 39 No. 1
Poèmes d’un jour, Op. 21

Automne, Op. 8 N° 3


Johannes Brahms (1833-1897)


O Kühler Wald, Op. 72 No. 3
Die Mainacht, Op. 43 No. 2
Auf dem Kirchhofe, Op. 105 No. 4
Feldeinsamkeit, Op. 86 No. 2
Alte Liebe, Op. 72 No. 1
Nicht mehr zu dir zu gehen, Op. 32 No. 2
Willst du dass ich geh‘?, Op. 71 No. 4
Lerchengesang, Op. 70 No. 2


Robert Schumann (1810-1856)


12 Lieder, Op. 35 “Kerner-Lieder”

Stéphane Degout, baryton
Simon Lepper, piano


Un album du label B Records LBM017

Photo à la une : le baryton Stéphane Degout – Photo : © DR

Ce vendredi 5 avril 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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