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Au hasard des soldes, un merveilleux CD Apex « Stravinsky – Bartok » du plus-que-parfait Dezsö Ranki : son admirable parfaite ligne claire dans Bartok…

04juil

Au hasard des soldes, et grand amateur surtout de Bartok, je suis tombé ce matin sur un CD Apex 0927 40911-2 « Stravinsky – Bartok » _ un CD Apex paru en 2006, mais enregistré bien auparavant ! _ du plus-que-parfait Dezsö Ranki, un pianiste singulier que j’admire et révère tout spécialement ;

un CD qui à l’écoute sur ma platine s’est révélé tout simplement merveilleux…

Qu’on en juge ici même avec cette miraculeuse vidéo (d’une durée de 9′ 13) de la Suite Op. 14, Sz 62 de Bela Bartok _ né le 25 mars 1881 à Nagyszentmiklós en Autriche-Hongrie (aujourd’hui Sânnicolau Mare, en Roumanie) et mort le 26 septembre 1945 à New-York _, composée en 1916 :

et admirez ici donc la perfection de la ligne claire et absolument impeccable _ idoinement bartokienne ! _ de ce pianiste génial qu’est Dezsö Ranki (né à Budapest le 8 septembre 1951)…

On peut trouver aussi, par ce même Dezsö Ranki presque l’intégralité, par lui, des œuvres pour piano seul de Bela Bartok _ soient les CDs 9 à 12 _ dans le splendide coffret Warner Classics 0190296729317 (de 20 CDs) « Bela Bartok – The Hungarian Soul » :

quelle aubaine, là aussi !..

Une merveille !

Ce jeudi 4 juillet 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ma curiosité Tansman : suite, au piano en 1939-40 et 1955, avec de nouvelles prometteuses ouvertures aussi…

10mai

La satisfaction éprouvée à l’écoute de 5 CDs consacrés, pour tout ou pour partie, à des œuvres d’Alexandre Tansman (Lodz, 11 juin 1897 – Paris, 15 novembre 1986),

dont témoignent mes deux articles d’avant-hier mercredi 8 mai «  » et hier jeudi 9 mai « « ,

a soulevé une vive curiosité de ma part d’en découvrir bien davantage par le disque ;

et c’est ainsi que j’ai pu, d’une part, dénicher ce matin chez mon disquaire préféré le CD de piano « Tansman – Piano Music » _ le CD Dux 1688, enregistré à Lodz les 11 et 12 août 2020 _ de la pianiste polonaise Hanna Holeksa interprétant les « 24 Intermezzi » (Paris, 1939, et Nice, 1940) ainsi que la « Sonate pour piano n°5 « À la mémoire de Bela Bartok » (Paris, 1955) ;

et, d’autre part, passer commande de 5 autres CDs consacrés, pour tout ou pour partie, à des œuvres d’Alexandre Tansman : 3 de pianos (d’époques diverses) _ et en avant-première, écoutez donc déjà ceci (61′ 02), par Maria Argenterio : c’est proprement jubilatoire ! _, et deux de musique de chambre _ mes répertoires préférés, avec la mélodie : j’aime les lignes claires…

Sur ce CD de l’excellente pianiste Hanna Holeksa (Bytom, 15 juillet 1977),

voici deux commentaires qu’en ont donné Jean-Charles Hoffelé en son article « Intermèdes de guerre« , en date du 15 novembre 2021,

et Bénédict Hévry, en son article « Vingt-quatre Intermezzi pour piano d’Alexandre Tansman, sublimés par Hanna Holaksa« ; le 22 novembre suivant :

INTERMÈDES DE GUERRE

La peste brune allait ravager l’Europe, mais Alexandre Tansman _ juif polonais, installé à Paris depuis la fin 1919, et ayant obtenu la nationalité française en 1938 _ n’avait pas encore quitté Paris lorsqu’il composa les deux premiers cahiers de ses 24 Intermezzi qui seront son carnet de notes d’exil. Les deux suivants furent mis au net à Nice _ en 1940 _ où, hébergé chez des amis, il attendait le sésame de son visa pour le Nouveau Monde.

Rien ne transparaît du drame, ces haïkus pianistiques sont vifs, débordés par cette plénitude _ voilà _ d’harmonies épicées, cette suractivité _ oui, oui _ rythmique pleine d’ostinatos, et une nostalgique discrète y paraît parfois, à peine avouée : la pudeur était le fort de ce petit homme_ deux points communs avec son maître Ravel _ qui cachait admirablement son génie _ et le mot n’est en effet pas galvaudé ! Mais un cri se fait entendre dans le chromatisme tortueux de l’Adagio lamentoso à la plage 21 du CD _ qui soudain colore de noir le 4e cahier _ de 1940 ; des 6 pièces de ce 4e cahier, regardez-ici la vidéo (de 14′ 33) _ : Tansman le reprendra tel quel pour en faire le mouvement lent de sa Quatrième Sonate _ dédiée à Elizabeth Sprague Coolidge, en 1941, à New-York. Hanna Holeksa en donne une lecture puissante _ voilà _, faisant entrer une dimension orchestrale dans ces pièces brèves _ oui _ qui résument l’esthétique comme l’artefact d’un compositeur parvenu à l’acmé de son art.

Quinze ans plus tard, la 5e Sonate _ en 1955 _, dédiée « à la mémoire de Béla Bartók » pour la commémoration des dix ans de sa mort, peut être qualifiée de chef-d’œuvre _ oui ! _, les ostinatos sont jouissifs au long du Molto vivace, et le Finale, commencé par un largo funèbre, impressionne, tout comme les souvenirs de Bach qui emplissent l’admirable Lento. Là encore, Hanna Holeksa est admirable de poésie, de brio et sait émouvoir _ oui.

Les archives de l’INA conservent d’ailleurs une interprétation de cette Sonate sous les doigts de compositeur _ lui-même _, Hanna Holeksa l’aurait-elle entendue ? D’ailleurs, quantité d’œuvres d’Alexandre Tansmansont conservées dans des interprétations de première force au sein des archives de la Maison ronde, quel éditeur _ voilà ! _ prendra l’initiative de les exhumer ?

LE DISQUE DU JOUR

Alexandre Tansman
(1897-1986)


24 Intermezzi (1939-1940)
Sonate pour piano No. 5 “À la mémoire de Béla Bartók”

Hanna Holeksa, piano

Un album du label DUX 1688


Photo à la une : le compositeur Alexandre Tansman – Photo : © Famille Tansman

Instagram

La pianiste polonaise Hanna Holeksa nous offre une nouvelle et superbe version discographique des rares Vingt-quatre intermezzi d’Alexandre Tansman composés à la veille _ pas tout à fait : à Paris en 1939, et à Nice au printemps et à l’été 1940 _de la Seconde Guerre mondiale. L’anthologie est complétée par l’imposante Sonate pour piano n° 5, de quinze ans postérieure _ en 1955 _ et dédiée à la mémoire de Béla Bartók.

Après des études musicales poussées en sa Pologne natale, Alexandre Tansman gagne Paris dès 1919, où il est présenté à Ravel _ voilà _, subjugué par le talent protéiforme et iconoclaste du jeune homme. Fort de cette relation le jeune compositeur pianiste pourra rencontrer Bartók, Prokofiev, Stravinsky, le groupe des Six, Roussel et sympathiser avec d’autres jeunes loups venus de l’Est parfaire leur art en bord de Seine : Martinů, Harsanyi, Tcherepnine, Mihalovici et lui-même fonderont l’école de Paris, mouvement renouvelant considérablement la donne néo-classique par l’apport des musiques populaires, folkloriques, voire extra-européennes, ou encore de jazz _ en effet, et c’est très important. On ne cesse de redécouvrir_ oui, oui… _  cet important compositeur qui, farouchement indépendant, a traversé le XXᵉ musical avec un exil forcé aux États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale. Et en particulier son œuvre pour piano protéiforme, _ c’est très juste _ partagée entre ravissantes pièces pédagogiques et substantiels projets compositionnels, suscite de plus en plus l’intérêt des interprètes _ en effet.

Les Vingt-quatre intermezzi datent de la période incertaine de la « drôle de guerre » : ils sont ordonnés en quatre cahiers de six, rédigés entre Paris pour les deux premiers (fin 1939) et à Nice (printemps et été 1940 _ et l’Occupation a alors bel et bien commencé ! _) où Tansman réside, sur le départ, près du consulat américain. Car pourtant naturalisé français par décret deux ans plus tôt _ en 1938 _, il sent monter dans la France, peu après partiellement occupée par l’envahisseur nazi, une vague d’antisémitisme sans précédent et craint _ non sans d’excellentes raisons !!! _ pour la sécurité de sa famille et de lui-même _ il est Juif. Il pourra s’exiler au départ du port méditerranéen aux États-Unis, où plusieurs tournées de concerts lui avaient valu de très solides amitiés, dont celle de Charlie Chaplin.

Ces vingt-quatre instantanés musicaux (entre une et trois minutes chacun) renvoient obliquement au cycle des 24 préludes de Chopin (l’on peut trouver même ça et là quelques citations cryptées) à la fois comme véritable art poétique de l’auteur et comme journal de bord tour à tour nostalgique (l’hommage à Brahms en guise de pénultième pièce _ ainsi que le titre d’« Intermezzi«  _) inquiet (le vingt-et-unième, de loin le plus développé, adagio lamentoso, réutilisé tel quel d’ailleurs comme mouvement lent de la quatrième sonate) ou ironique (les conclusions des deux premiers cahiers).

Ce cycle avait trouvé en Vladimir Jankélévitch, philosophe du je-ne-sais quoi et du presque-rien (dans l’esprit de ces bagatelles des profondeurs) ami proche du compositeur _ oui, oui _, un très fervent défenseur. On s’explique d’autant plus mal que ces magnifiques et magistrales miniatures extrêmement caractérisées aient attendu 70 ans pour être enfin gravées au disque ! En effet, la pianiste belge Éliane Reyes avait livré sa vision de ce quadruple cycle pour Naxos voici une douzaine d’années en première mondiale (Clef d’or ResMusica) : une interprétation fervente, toujours actuelle, mais peut-être un rien trop objective et quelque peu oblitérée par une prise de son trop directe et surtout un piano assez quelconque à la mécanique bien bruyante.

Hanna Holeksa, nouvelle venue, donne une approche plus diversifiée quant à ses intentions et plus fruitée dans sa réalisation. Elle peut compter sur un excellent instrument _ oui _, et surtout sur une captation assez capiteuse _ oui, oui _, nimbant le Steinway Modèle D d’une très légère mais agréable réverbération. La pianiste polonaise, déjà bien connue pour son travail chambriste au sein du Trio Vivo et lauréate de plusieurs concours internationaux, joue d’avantage sur la fluidité métrique (n° 4) ou l’ambivalence harmonique de ces pages (les numéros 1, 3, 7, 9, 15). La qualité du toucher (en particulier dans les n° 2 ou n° 19) est toujours au rendez-vous, la sonorité est variée et mordorée (n° 16, n° 19) ainsi que constamment la différenciation impeccable des plans sonores démêlant les écheveaux contrapuntiques les plus intriqués des pièces les plus cérébrales. Hanna Holeksa trouve la juste ambiance dès les premières notes de ces très brèves pages, du spleen laiteux du n° 2 à l’accablement grisâtre du n° 5, de la triste tendresse désabusée du n° 7 à l’ironie la plus amusée du n° 10, du rire sarcastique du n° 22 aux réminiscences d’ambiances tantôt ravéliennes (n° 11) ou romantiques et salonardes à jamais révolues (n° 15, l’hommage à Brahms du n° 23) dans une nostalgie teintée d’inquiétude (n° 17) _ très bien perçu.

Mais ailleurs, l’interprète se rappelle du sillage de la Nouvelle Objectivité dans la veine d’un Toch ou d’un Hindemith (n° 3), par les ostinati rythmiques implacables (n° 5) ou le néo-classicisme scriptural le plus austère (fugue du n° 6). Cette lucidité objectale l’amène à s’amuser des sortilèges du texte : sont ainsi délicieusement croqués les gruppetti et trilles néo-scriabiniens du n° 8, la savante désarticulation rythmique de l’allegro barbaro (clin d’œil bartokien _ oui _) dans un tempo di marcia du n° 12, l’incisivité implacable des accents presque jazzy _ oui _ du n° 14, ou la brutalité délibérée du n° 18. Cette approche idéalement versatile atteint à juste titre le comble de l’expression anxieuse et désespérée au fil du terrifiant _ voilà !adagio lamentoso du n° 21, tout en jouant aussi la carte de la distanciation amère pour boucler le cycle (n° 24) sur la ponte des pieds, porte ouverte vers un avenir incertain.

Là où Éliane Reyes avait choisi pour compléter son disque d’enregistrer (également en première mondiale) la Petite suite de 1917-19, délicieusement poétique malgré (ou à cause de ?) son projet pédagogique, et la brève valse-impromptu de 1940, Hanna Holeksa a opté pour la beaucoup plus substantielle Sonate pour piano n° 5 de 1955, composée à l’occasion du dixième anniversaire de la mort de Béla Bartók. Les qualités de toucher et de poésie déjà remarquées font mouche dans les deux mouvement centraux, tandis que les temps extrêmes, roidement menés, révèlent une pianiste aussi irréprochable que brillante et virtuose, qui se joue de toutes les chausse-trapes rythmiques et de l’aspect délibérément plus percussifs des temps extrêmes. De quoi conclure en beauté et avec éloquence ce maître-disque _ oui, oui.

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Instagram

Alexandre Tansman (1897-1986) : Vingt-quatre intermezzi pour piano, en quatre cahiers ; Sonate pour piano n° 5 à la mémoire de Béla Bartók.

Hanna Holeksa, piano Steinway modèle D-274.

1 CD DUX.

Enregistré en la grande salle de concert de l’Académie de musique Grażyna et Kiejstut Bacewicz de Lódź du 8 au 12 août 2020.

Texte de présentation en polonais et en anglais. Durée : 63:00


En remarquant aussi, au passage, le travail discographique important, et de très grande qualité musicale, qu’accomplit en Pologne, à Lodz, en faveur de la diffusion discographique de l’œuvre musical d’Alexandre Tansma, le très intéressant label Dux, distribué en France par Distrart…

Qu’attend donc l’édition discographique française ?..

À suivre, bien évidemment, avec le plus vif intérêt !

Quelle splendide _ et originale _ musique !!!

Ce vendredi 10 mai 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Et à nouveau Bohuslav Martinu de mieux en mieux célébré : son « écriture échevelée », son « orchestre solaire », à toujours mieux redécouvrir, savourer et saluer…

09avr

Au chapitre de mon tropisme tchèque,

et tout spécialement le cher Bohuslav Martinu _ cf par exemple mon article «  » en date du 14 janvier dernier, cela va bientôt faire trois mois… _,

voici que je relève, en date d’hier,

et à nouveau consacré au CD SACD Bis 2657 « Stravinsky – Bartok – Martinu » du splendide violoniste Frank-Peter Zimmermann, accompagné du Bamberger Symphoniker sous la direction de Jakub Hrusa,

cet article-ci très sobrement intitulé « Bohuslav« , de Jean-Charles Hoffelé sur son très fiable site Discophilia :

BOHUSLAV

Revenu à Paris après ce qui sera (mais il ne le sait pas encore) son ultime séjour en Bohème, Bohuslav Martinů s’attela à la « Suite de danse » qu’il avait promise à Samuel Dushkin : on était en août 1938. Une année plus tard, Martinů quittait Paris dans la débâcle, trouvant refuge en en zone libre.

Entre temps la « Suite de danses », commencée par une Toccata assez jazzy, très dans la verve des musiciens de l’École de Paris (tous des immigrés d’Europe centrale _ en effet ! _) sera devenue cette Suite concertante que le compositeur finira par orchestrer en 1941, ayant perdu tout espoir de revoir jamais sa Bohème. Une nostalgie prégnante s’est installée dans la grand déploiement de l’Andante, mais la suractivité rythmique des années parisiennes endiable un Scherzo un brin méphistophélique, et fait flamboyer un Final virtuose qui siérait à merveille pour un grand concerto : écriture échevelée, orchestre solaire _ voilà, voilà _, que Frank Peter Zimmermann, Jakub Hrůša et ses Bamberger magnifient _ voilà ! Cf aussi cette très émouvante vidéo (de 23′ 28) de Frank-Peter Zimmermann en cette même superbe œuvre-ci de Martinu, mais cette fois avec l’Elbphilharmonie Orchester placé sous la direction de Manfred Honeck, le 18 novembre 2021… _, ajout majeur à leur album _ précédent, en 2020 _ des deux Concertos pour violon et orchestre de Martinu _ le très beau CD SACD Bis 2457 ; cf mon article «  » en date du 28 janvier 2023…

Si demain Frank Peter Zimmermann, s’adjoignant Martin Helmchen, allait regarder du côté du Concerto pour violon et piano (H. 342) _ sur cette splendide œuvre de 1953, cf mon article enthousiaste du 14 décembre 2023 «  » à propos de l’irrésistible CD Supraphon SU 4330-2 de Josef Spacek, violon, Miroslav Sekera, piano, et Petr Popelka dirigeant le Prague Radio Symphonie Orchestra, en 2023… _ , il pourrait poursuivre sa saga Martinů qui est l’atout majeur _ voilà ! _ de ce nouvel album.

Son impeccable lecture du Concerto de Stravinski (une redite, il l’avait enregistré jeune homme avec Gianluigi Gelmetti _ soit le CD 17 du coffret Warner Classics « Frank-Peter Zimmermann – The Complete Warner Recordings » de 40 CDs, que je possède : un CD enregistré en 1990… _), ses Rhapsodies de Bartók si tenues, plus pensées que jouées, se font voler la vedette par cette Méditation que Martinů composa en 1945 et qui devait prendre place dans la version définitive de la Suite : un requiem de six minutes

_ avec, j’ajoute ici, ces utiles précisions-ci de la musicologue Rebecca Schmid, telles que mentionnées à la page 24 du livret de ce CD : « En plus de la Suite (H 276 II) telle qu’elle a été achevée en 1945, cet enregistrement propose le troisième mouvement de cette deuxième version (H 276 I), intitulé MéditationCette courte pièce (de 6′ 08) met en valeur le soliste, avec une écriture lyrique qui se manifeste par des effets subtils de l’orchestre. Lorsque le violon s’élève dans la stratosphère, la musique devient une réflexion spirituelle ou une méditation, comme l’indique le titre. Bien que le mouvement soit tonalement clair, Martinu introduit également ses cadences moraves caractéristiques« 

LE DISQUE DU JOUR

Igor Stravinski (1882-1971)


Concerto pour violon et orchestre en ré majeur,
K053


Béla Bartók (1881-1945)


Rhapsodie pour violon No. 1, Sz. 87, BB 94 (version orchestrale)
Rhapsodie pour violon No. 2, Sz. 90, BB 96 (version orchestrale)


Bohuslav Martinů
(1890-1959)


Suite concertante en ré majeur, H. 276a

Frank Peter Zimmermann, violon
Bamberger Symphoniker
Jakub Hrůša, direction

Un album du label BIS Records 2657

Photo à la une : le violoniste Frank Peter Zimmermann –
Photo : © Irène Zandel

Bohuslav Martinu :

un génie _ tchèque _ assez singulier à toujours mieux redécouvrir, et savourer, et célébrer..

Ce mardi 9 avril 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un admirable concert de louanges sur l’admirable interprétation de Piotr Anderszewski de Bartok, Janacek et Szymanowski, au CD comme au concert choisi…

14fév

Ce soir _ et pour la cinquième fois depuis le 27 janvier dernier… _,

je tiens à solennellement célébrer un nouveau splendide hommage rendu au sublimissime CD _ ainsi que concert-récital, à Genève, sur ce même programme _« Bartok – Janacek – Szymanowski – Piotr Anderszewki » Warner Classics 5054197891274,

après mes articles «  » (du 27 janvier dernier,

avec la citation de l’article « Piotr Anderszewski, le promeneur songeur des sentiers escarpés » de Pierre-Jean Tribot, en date du 13 janvier 2024, sur le site de Crescendo),

«  » (du 29 janvier dernier),

«   » (du 30 janvier dernier),

et  «  » (du 3 février dernier,

avec la citation de l’article « A Genève, Un pianiste de classe : Piotr Anderszewski » de Paul-André Demarre, en date du 1er février dernier, 2024, sur le site de Crescendo)…

cette fois-ci l’hommage de Jean-Charles Hoffelé, intitulé « Modern Style« , sur son site Discophilia, en date d’hier, 13 février 2024…

MODERN STYLE

Choisir _ voilà ! _ est l’un des objets de l’art _ de composer superbement un programme (de récital-concert, ou de disque-CD) de Piotr Anderszewski : Sur un sentier recouvert de Janáček oui, mais le Second cahier seulement _ eh oui ! _, des Mazurkas de Szymanowski, mais pas tout l’Opus 50 _ mais le choix de seulement 6 d’entre elles… Ce qui pour le mélomane pourra, sur le papier, sembler _ a priori du moins _ frustrant, s’efface _ absolument ! _ à l’audition _ voilà l’exploit !

Le resserrement dramatique _ oui _ qu’il impose aux cinq pièces _ du Livre II _ de Sur un sentier recouvert, en faisant une quasi-sonate avec deux scherzos, convoque tout son art : phrasés éloquents, ampleur de la sonorité (l’Allegro conclusif vous a un de ces caractères, un hymne dansé !), l’aridité_ toute de splendide tendresse ! _ assumée des six Mazurkas, tour à tour minimalistes (le Moderato) ou fantasques, mais toujours dessinées de ce trait de crayon un peu cubiste, tout cela passe pourtant derrière la pure beauté_ voilà ! _ de ce pianisme gorgé d’harmoniques, vrai jeu à dix doigts qui ne laisse rien _ tu _  des _ subtiles _ nuances indiquées comme autant de didascalies par Janáček et Szymanowski, deux grands annotateurs de leurs partitions devant l’Eternel.

Mais au chapitre Bartók, Piotr Anderszewski a décidé de faire mentir mon propos liminaire : toutes les Bagatelles _ cette fois _ de l’Opus 6, ce laboratoire du nouveau piano qu’invente le Hongrois, sont bien là. Elles furent d’ailleurs parmi les premiers opus que le pianiste polonais inscrivit à son répertoire, soulignant d’emblée le regard particulier qu’il portait sur le répertoire, l’imposant à ses auditeurs. J’ai le souvenir très vif d’un concert à Radio France où l’œuvre le servait à un point incroyable pour un opus aussi peu public : elle exposait sa science pianistique et la hauteur _ justissime _ de son regard d’artiste _ incomparable _ , que je retrouve ici, inchangé, perçant, révélateur.

LE DISQUE DU JOUR

Leoš Janáček (1854-1928)…
Sur un sentier recouvert,
JW 8/17 – Second cahier


Karol Szymanowski
(1882-1937)


20 Mazurkas, Op. 50 (extraits : No. 3. Moderato ; No. 7. Poco Vivace – Tempo oberka ; No. 8. Moderato non troppo ; No. 10. Allegramente – Vivace – Con brio ; No. 5. Moderato ; No. 4. Allegramente, risoluto)


Béla Bartók (1881-1945)


14 Bagatelles, Op. 6, Sz. 38, BB 50

Piotr Anderszewski, piano

Un album du label Warner Classics 5054197891274

Photo à la une : le pianiste Piotr Anderszewski –
Photo : © Simon Fowler/Warner Classics

Un chef d’œuvre d’interprétation à la fois intériorisée, et donnée splendidement à partager, à notre tour :

au disque sur la platine comme au concert dans la salle…

Ce mercredi 14 février 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Et admirer aussi les 14 « Bagatelles » Op. 6 de Bela Bartok par le magnifique si simple et si subtil Piotr Anderszewski…

30jan

Pour conclure mes articles «  » _ dans lequel je donnais à écouter en podcasts son sublime Livre II d’un « Sur un sentier broussailleux » de Leos Janacek _

et «  » _ dans lequel je donnais à écouter en podcasts ses 6 magiques « Mazurkas«  élues au sein de l’Op. 50 de Karol Szymanowski  _,

Il ne m’était pas décemment possible de laisser sur le carreau les « Bagatelles » Op. 6 de Bela Bartok extraordinairement servies par cet interprète d’exception _ à la fois parfaitement modeste et humble, et magnifiquement subtil _ qu’est Piotr Anderszewski ;

en voici donc aussi au moins 9 podcasts, accessibles, de ces 14 Bagatelles Op. 6 de Bartok :

_ celui de la n°1 (2′ 11)

celui de la n°2 (0′ 53)

_ celui de la n°3 (1′ 16)

_ celui de la n°4

_ celui de la n°5 (1′ 09)

_ celui de la n°6 (1′ 25)

_ celui de la n°7

_ celui de la n°8

_ celui de la n°9 (2′ 20)

_ celui de la n°10 (2′ 24)

_ celui de la n°11

_ celui de la n°12 (4′ 13)

_ celui de la n°13

_ celui de la n°14 (2′ 11)

Le monde de Bela Bartok (1881 – 1945) n’est pas plus celui de Leos Janacek (1854 – 1928), que celui de Karol Szymanowski (1882 – 1937).

Et pourtant Piotr Andersewski sait à la perfection marier les univers, et chacune des pièces, elles même très diverses (et toutes brèves), des univers si subtils, et très idiosyncrasiques, de ces 3 compositeurs issus des deux versants des Carpathes…

Ce récital ainsi poétiquement composé est stupéfiant de justesse et de beauté…

Ce mardi 30 janvier 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

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