Posts Tagged ‘Johann-Sebastian Bach

Le très marquant talent, intense et passionné, « à la vénitienne », de Mario Brunello, au violoncelle piccolo : suite des écoutes de ses CDs…

25mar

Mon article du 16 mars dernier « « ,

à propos du merveilleux _ et tout simplement sidérant de beauté ! _ CD Arcana A 535 « Bach Transcriptions » de Mario Brunello, violoncelle piccolo, et lAccademia dell’Annunciata dirigée par Riccardo Doni,

résume assez bien le sentiment qui m’a très vivement incité, après l’écoute intégrale de ce CD, à rechercher à me procurer sans délai les précédents CDs Arcana (A 469, A 472 et A 490) de ce ce musicien magicien qu’est Mario Brunello…

 

Ainsi, ai-je pu tout de suite me procurer le double CD Arcana A 469 « Sonatas & Partitas for solo violoncello piccolo » : celui-ci était tout simplement présent et immédiatement disponible, bien caché, tapi qu’il était au fond des rayonnages, comme oublié de tous…

Et ai-je aussi immédiatement commandé les CDS A 472 « Sonar in ottava » Bach – Vivaldi_ avec l’ami merveilleux violoniste Giuliano Carmignola _, et A 490 « Sei Suonate à cembalo certato è violoncelle piccolo solo » de Bach, par Mario Brunello accompagné de Roberto Lorregian au clavecin et à l’orgue positif, et Francesco Galligioni, au violoncelle et à la viole de gambe _ et ce samedi est parvenu le double album A 490 « Sei Suonate à cembalo certato è violoncelle piccolo solo«  : j’en parlerai très bientôt donc .. ; mais pas encore l’album « Sonar in ottava«  : je rongerai donc pour celui-ci le frein de mon impatience…

Alors, qu’en est-il de ce double CD Arcana A 469 _ enregistré du 1er au 3, puis du 20 au 22 octobre 2028, à la Sala delle Reste de la Villa Parco Bolasco, à Castelfranco Veneto, et sur le violoncelle piccolo à 4 cordes de Filippo Fasser réalisé à Brescia en 2017, d’après un Antonio et Girolamo Amati (à Crémone, vers 1600 – 1610) _ de ce chef d’œuvre absolu que sont les « Sonatas & Partitas for solo violoncello piccolo » _ dont les diverses admirables interprétations discographiques qui ne manquent certes pas dans ma discothèque personnelle, aurait pu me dissuader de le rechercher… _ par Mario Brunello au violoncelle piccolo  à 4 cordes, du luthier Filippo Fasser (Brescia, 2017), d’après un Antonio et Girolamo Amati (Crémone, 1600-1610) ?..

Superbe ! Magnifique !

La voix, radieuse et merveilleusement tranquille, parle, au juste tempo.

Le plus humainement du monde.

Un double CD doucement méditatif _ automnal ? _ qui tient chaleureusement _ à la vénitienne : sans excès… _, et pour longtemps, compagnie…

Immense merci !

Ce samedi 25 mars 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Aimer beaucoup le Bach à l’italienne de Mario Brunello : un Bach qui chante et danse merveilleusement…

16mar

J’ai assez souvent remarqué que je goûtais pas mal du tout le Bach interprété à l’italienne _ de même aussi que celui interprété dans le goût français…

Ainsi est-ce totalement par hasard que je me suis trouvé _ ou plutôt mon oreille… _ interpellé et vraiment séduit, là sur-le-champ, instantanément, par un Bach défilant dansant et chantant doucement, au moment même où je pénétrais dans le réduit du rayon de musique de mon disquaire préféré, sur la platine :

un Bach un peu étrange, d’un concerto où dominait le chant un peu grave et si humain du violoncelle.

Qu’était-ce donc là ?

En fait,

un merveilleux CD « Bach transcriptions«  _ le CD Arcana A 535de Mario Brunello et l’Accademia dell’Annunciata dirigée par Riccardo Doni,

 

constitué de six transcriptions _ en Concertos pour violoncelle piccolo, cordes et continuo _ de divers Concertos _ pour clavecin, violon, haubois d’amour _ de Johann-Sebastian Bach,

en l’occurrence les Concertos BWV 1954, 1055, 1056, 972, 974, ainsi que le Concerto Italien BWV 971.

Le résultat étant si satisfaisant à l’écoute tranquille, chez moi, sur ma platine,

que j’ai désiré me procurer le reste des CDs Arcana _ les CDs A 469, 472 et 490… _ interprétés par le même violoncelliste _ vénitien _, et sur violoncelle piccolo, Mario Brunello…

Des CDs sur lesquels n’étaient bizarrement jamais parvenus jusqu’à moi _ un peu étonnant, tout de même… _ le moindre commentaire critique…

Pourquoi donc ?..

C’est donc seulement la perception immédiatement enchantée de mon oreille qui m’a fait rencontrer, par un complet hasard, ce superbe instrumentiste _ et instrument aussi : son violoncelle piccolo à quatre cordes du luthier Filippo Fasser, de Brescia (en 2017), d’après Girolamo Amati, de Crémone (vers 1600-1610) … _ le violoncelliste vénitien Mario Brunello (né à Castelfranco Veneto, en 1960) _ et grand ami du merveilleux, et bien connu, lui, violoniste, et vénitien lui aussi, Giuliano Carmignola (né le 7 juillet 1951, à Trévise).

Un Bach qui chante et danse merveilleusement, oui…

Ce jeudi 16 mars 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

De l’apport, pour l’interprète, jusqu’à l’incandescence, d’un instrument particulier, voire original et imprévu, pour incarner-servir au mieux la plus pure idiosyncrasie même de telle ou telle oeuvre, ainsi incarnée-sublimée…

06mar

La question de l’apport, pour l’interprète, d’un instrument particulier, voire original et même totalement imprévu, pour servir au mieux et incarner _ et même sublimer ! _ telle ou telle œuvre musicale :

ce questionnement me travaille l’esprit depuis l’écoute enthousiasmée du clavecin  qui sert si merveilleusement le jeu de Jean Rondeau, dans son éblouissante interprétation d’œuvres de Joseph Haydn, de Mozart, de Muzio Clementi, et même de Claude Debussy, comme il vient de si bien le réussir en son CD « Gradus ad Parnassum » _ cf mes articles des 2 mars  «  » et 3 mars derniers « « 

Ce qui m’amène à me ressouvenir de ce qu’a pu, par exemple, apporter le divin dulcimer-pantaléon de Margit Übellacker, découvert dans le splendide CD « Portus Felicitatis«  _ le CD Ramée RAM 1302 _, pour des œuvres de Johann-Georg Reutter (1708 – 1772) _ dont le plus que fascinant pizzicato qui illumine le générique du « Mademoiselle de Joncquières » d’Emmanuel Mouret ; cf la conclusion de mon article du 16 janvier dernier : « «  _à un merveilleux, lui aussi, CD « Hebenstreit’s Bach«  _ Ramée RAM 2101 _, par la même magicienne Margit Übellacker dans des œuvres de Johann-Sebastian Bach (1685 – 1750), cette fois…

Quand l’instrument illumine, par la splendeur que sait bien sûr en tirer son exceptionnel interprète, l’idiosyncrasie même des œuvres ainsi portées à une bouleversante et évidente toute pure incandescence…


Ce lundi 6 mars 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Benjamin Alard « dans la lumière de Bach », ou l’art tout à fait humble de la très simple et pure spontanéité : un passionnant entretien d’un merveilleux interprète ouvert, intelligent et honnête…

29jan

En quelque sorte en complément à mon article enthousiaste du 21 janvier dernier «  » à propos de la réalisation enchanteresse en concert à Madrid (et à l’enregistrement live qui en a été fait en CD _ le CD Marchvivo MV 007 _),

le site ResMusica vient de publier, le 25 janvier dernier, un passionnant entretien de Cécile Glaenzer avec Benjamin Alard, très simplement intitulé « Rencontre avec Benjamin Alard : dans la lumière de Bach« , à propos, surtout, de son extraordinairement belle entreprise discographique en cours d’interprétation _ magistrale et hyper-vivante !!! _ de tout l’œuvre pour claviers _ au pluriel : clavecins, orgues, clavicordes, etc.  _ de Johann-Sebastian Bach…

Voici donc ce très bel entretien _ avec quelques farcissures miennes, en vert _ :

Rencontre avec Benjamin Alard, dans la lumière de Bach

Depuis 2019, l’organiste et claveciniste Benjamin Alard s’est lancé dans ce qui représente un véritable Graal pour beaucoup de musiciens : l’enregistrement de l’intégrale de l’œuvre pour clavier _ au pluriel, donc ! _ de Johann Sebastian Bach. Sept volumes _ chacun de plusieurs CDs ! _ d’une collection qui devrait en comprendre dix-sept sont déjà parus. La grande originalité de cette entreprise est qu’elle fait alterner les trois instruments à clavier pour lesquels Bach a écrit : l’orgue, le clavecin et le clavicorde.

ResMusica : Comment se construit un tel projet? Aviez-vous une idée de l’ensemble au départ, ou empruntez-vous des chemins de traverse ?

Benjamin Alard : Il y a d’abord eu un projet en 2010 avec le label Alpha, _ et Jean-Paul Combet _ qui a commencé avec l’enregistrement de la Clavier-Übung I et II, et qui devait être _ voilà ! _ une intégrale des œuvres pour clavier de Bach éditées à son époque. Mais ce projet n’est pas allé au-delà de ces deux premiers volumes. Après une période d’interruption, je me suis alors tourné vers un programme qui suivrait une trame chronologique autour des dates-clefs de la vie de Bach. Ce projet a peu à peu évolué, passant de quatorze volumes prévus à dix-sept volumes de trois ou quatre CD _ chacun, voilà. Ce qui a guidé mes choix, c’est à la fois la chronologie de la vie de Bach et les références _ aussi _ aux compositeurs antérieurs qui ont pu l’influencer. Il me semblait important de me laisser guider par les évènements marquants de sa biographie : perte des êtres chers, rencontres, naissances, éducation de son fils aîné … C’est ainsi que dans les premiers volumes, on entend des musiques de Buxtehude, Pachelbel, Grigny, Frescobaldi et beaucoup d’autres, pour comprendre ce qui fait le lit musical de ses jeunes années _ et c’est assurément important. Et plus il avance dans sa vie, plus il va développer un style qui lui est propre.

« Cela prend du temps de réussir à s’affirmer complétement et d’être suffisamment libre pour oser des choses »

RM : La question du choix des instruments est particulièrement passionnante _ évidemment _ pour ce répertoire. Les chemins de traverse, cela peut être la rencontre avec un instrument auquel vous n’aviez pas pensé a priori. 

BA : Oui, c’est très juste. Par exemple, je n’avais pas imaginé enregistrer le clavierorganum (instrument qui réunit un orgue et un clavecin sur le même clavier). C’est une rencontre avec cet instrument si particulier à l’occasion d’un concert à la Cité de la Musique qui m’a fait découvrir la richesse de ce mélange de timbres pour la polyphonie, puisqu’on peut à la fois tenir les sons (orgue) et les rendre très clairs (clavecin). On ne sait pas si Bach a joué ce type d’instrument, mais ça m’est apparu très intéressant. Bien sûr, c’est un risque d’emprunter des chemins aussi inhabituels, mais c’est aussi ce qui fait la force d’une rencontre avec un instrument _ oui ! Et j’ai la chance que le label Harmonia Mundi me suive dans ces expérimentations. Il y a eu aussi le clavecin à pédalier et, dans le prochain volume, le clavicorde à pédalier, une autre véritable rencontre. Je voulais surtout éviter de faire une intégrale « encyclopédique » ; ce qui m’importe est d’apporter une écoute différente, et aussi de contextualiser les œuvres _ voilà. Il faut se rappeler qu’à l’époque de Bach, l’orgue n’était pas utilisé aussi souvent, il fallait la présence d’un souffleur, c’était un luxe exceptionnel. Donc, la fréquentation des instruments domestiques _ oui ! _ comme le clavecin ou le clavicorde munis de pédalier était primordiale. Rappelons nous aussi que ces œuvres n’étaient pas faites pour être entendues en concert _ oui. Le concert, c’est comme la fréquentation d’un musée, les œuvres y sont décontextualisées.

RM : Avez-vous une totale liberté dans le choix des instruments?

BA : Oui, je me sens très libre dans cette aventure. Le dialogue avec la maison de disques est très important pour la question des instruments. Harmonia Mundi me fait confiance _ c’est bien. Par exemple, pour l’enregistrement du Clavier bien tempéré, la rencontre avec l’extraordinaire clavecin Haas, qui est un peu comme un véritable orchestre, avec des possibilités de registrations si nombreuses, cela permet une nouvelle approche des Préludes et Fugues. Je dois beaucoup à la rencontre avec les instruments, les facteurs et aussi les lieux _ oui. C’est un gros risque, parce que parfois je n’avais pas prévu d’enregistrer une pièce de cette façon, et il me faut changer des choses en fonction de l’instrument.

RM : Vous aviez déjà enregistré plusieurs disques consacrés à JS Bach il y a plus de dix ans, en particulier les sonates en trio et la Clavier-Übung dont on a parlé. Avez-vous évolué dans votre approche ?

BA : Oui, bien sûr. En ce qui concerne les sonates en trio que j’avais enregistrées à l’orgue, je les ai jouées ici sur le clavecin à pédalier ou le clavicorde à pédalier, ça donne forcément autre chose. En ce qui concerne les registrations à l’orgue, on ne sait pas vraiment comment on registrait à l’époque _ voilà. Tout est basé sur le « bon goût » et le choix de l’interprète. Pour les Partitas et le Concerto italien, j’avais enregistré un clavecin d’Anthony Sidey dont je n’avais pas utilisé toutes les possibilités à l’époque, en particulier un jeu de nasal dont je n’avais pas osé me servir. Cela prend du temps _ certes ! _ de réussir à s’affirmer complétement et d’être suffisamment libre pour oser des choses _ et pareille simplicité de franchise fait très plaisir à constater... Je pense qu’avec ce projet j’avance dans les découvertes, je mûris _ bien sûr ! Et c’est très bien !


RM : On vous imagine volontiers comme un musicien nomade, allant à la découverte d’instruments rares. Comment cette familiarité avec Bach oriente-t-elle le choix de vos programmes de concerts?

BA : Souvent, on me demande de ne faire que ça. J’essaie toujours d’associer Bach à autre chose _ bravo ! _, de susciter des rapprochements. Bach fascine, mais il peut être complexe à écouter pour le public, et il peut être intéressant de faire entendre autre chose avant pour aider l’écoute _ oui _ et permettre de contextualiser _ voilà, voilà ! _ les œuvres de Bach et les rendre plus faciles à entendre. A ce propos, je voudrais évoquer la question de l’enregistrement. Aujourd’hui, beaucoup de concerts sont enregistrés, soit pour être archivés, soit pour se retrouver en ligne. C’est parfois difficile d’accepter ça. Il y a deux ans _ le 1er février 2020, à Madrid _, j’ai joué en concert un programme consacré à la famille Couperin, concert enregistré ; on m’a demandé par la suite d’éditer un disque avec cet enregistrement et, après l’avoir réécouté, j’ai accepté _ merci ! et l’enregistrement est mafnifique _ et ce disque va sortir prochainement _ il est sorti ; cf mon article du 21 janvier, cité plus haut. Le rapport à l’enregistrement a énormément changé aujourd’hui où tout le monde peut s’enregistrer facilement. Qu’on soit d’accord ou non, il y a un changement qui est maintenant bien établi. Ce projet m’a permis de complètement changer mon rapport à l’enregistrement.

« Ce n’est pas un problème de laisser certaines imperfections, c’est la vie, ça laisse une plus grande sincérité musicale »

RM : De quelle façon?

BA : Avant, à l’époque de mes premiers disques, il y avait le directeur artistique qui avait une empreinte forte sur l’enregistrement. Pour un disque, on disposait en gros d’une semaine d’enregistrement, c’était très confortable, il suffisait de faire confiance au directeur artistique. Peu à peu, pour des raisons principalement économiques _ de plus en plus pesantes et pressantes _, le directeur artistique et l’ingénieur du son sont devenus une seule et même personne, et la démarche est devenue plus analytique : on faisait une première prise, on écoutait, on discutait, on recommençait, on détaillait beaucoup. Aujourd’hui, lorsque je réentends mes disques d’il y a dix ans, comme la Clavier-Übung, je leur trouve ce côté analytique, moins spontané. J’ai laissé reposer tout ça, je n’ai plus enregistré que des disques en live _ voilà. Et quand il a été question de reprendre le projet d’intégrale, les conditions avaient beaucoup changé, je me suis retrouvé avec une semaine d’enregistrement pour trois ou quatre disques ! On a dû travailler vite, et j’ai expérimenté de nouvelles méthodes, comme d’enregistrer avec un casque sur les oreilles, ce qui m’a permis de me diviser en deux, d’avoir une oreille extérieure en même temps que le musicien s’exprime. On gagne beaucoup de temps. Cette manière de m’approprier ainsi le travail d’enregistrement _ voilà _, en parfait accord avec Alban Moraud (le preneur de son), permet de bien avancer. Cela demande un travail préparatoire colossal, mais on enregistre six disques en deux semaines _ mazette ! Et le résultat qui en ressort est plus vivant, plus spontané _ c’est très bien ! _, moins aseptisé. On corrige moins de détails, et l’ensemble gagne en patine. Plus on corrige, plus on risque de déstabiliser l’ensemble. Ce n’est pas un problème de laisser certaines imperfections, c’est la vie _ exactement ! _, ça laisse une plus grande sincérité musicale _ oui. C’est comme une photographie argentique où un petit défaut donne une âme à la photo alors que le numérique, avec sa définition trop parfaite, risque d’enlaidir parce qu’on découvre ce que l’œil ne voit pas _ excellente comparaison.

RM : Le dernier volume paru remet les chorals de l’Orgelbüchlein en situation : des préludes de choral qui introduisent la version chantée des textes luthériens. Comment avez-vous conçu ce programme original ?

BA: Ce travail a été initié avec Marine Fribourg il y a quelques années à Arques-la-Bataille, avec les chorals du Catéchisme. Pour l’Orgelbüchlein, il s’agit pour le compositeur de montrer ce qu’on peut faire à partir d’un choral, mais ça reste des préludes de chorals _ voilà _ destinés _ tout simplement, et très fonctionnellement… _ à introduire le chant d’assemblée. Il me paraissait donc important de connecter _ mais oui ! _ ces chorals avec la version chantée. Le chant du choral est au cœur _ mais oui _ de la foi luthérienne. J’ai choisi d’improviser l’accompagnement pour garder la spontanéité _ excellent ! _, et d’enchaîner le prélude et sa version chantée, comme au culte _ voilà. Après une première session avec l’ensemble Bergamasque, je me suis dit qu’il était indispensable de faire aussi appel à des voix d’enfants, comme c’était le cas à l’époque, et nous avons fait ce travail avec les enfants de la maîtrise de Notre-Dame. C’est très intéressant, parce que c’est l’orgue _ voilà _ qui donne l’impulsion _ c’est-à-dire l’élan de l’enthousiasme. Il y a eu un beau travail d’Alban Moraud pour reconstituer le son d’une assemblée, et c’est très réussi.

RM : Vous êtes pratiquement à la moitié du projet. Comment imaginez-vous la suite ?

BA : Avec le même appétit musical  _bravo ! _ que depuis le début ! Et en me laissant surprendre _ mais oui : accueillir ce qui vient et survient. Par exemple, je ne m’attendais pas à ce que le clavicorde apparaisse aussi tôt dans le déroulement de l’intégrale, c’est un peu la faute des mois de confinement _ forçant à la pratique la plus intime de la musique… Pour la suite, il y aura peut-être _ qui sait ? _ des instruments inattendus, utilisés de manière inattendue. Dans les prochains volumes, il y aura un chanteur pour une cantate en italien. Et puis la première version _ Wow ! _  du cinquième concerto brandebourgeois. J’espère pouvoir associer au projet des œuvres de musique de chambre _ mais oui _ et de petites cantates _ comme cela se pratiquait quasi au quotidien dans le cercle familial des Bach... _, pour montrer l’influence _ qui en résultait _ sur la musique de clavier. Avant tout, c’est l’écoute qui me guide. Je ne veux pas tout décider à l’avance _ bravissimo !!!

Crédit photographique : © Bernard Martinez

 

Un superbe entretien

avec un musicien magnifique, merveilleux, parfaitement honnête, ainsi que très intelligent…

Déjà accompli. Et c’est loin d’être fini…

Immense merci !

Ce dimanche 29 janvier 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le violon plus-que-parfait de Frank-Peter Zimmermann : à explorer en toute sa palette avec délectation…

29jan

En mon article du mercredi 25 janvier dernier, « « ,

je disais tout le bien que je pensais de l’admirable jeu musical de Frank-Peter Zimmermann.

Ce qui m’a incité à faire emplette

à la fois de son CD Martinu/Bartok Bis 2457 SACD des 2 Concertos pour violon de Bohuslav Martinu (avec le Bamberger Symphoniker sous la direction du chef tchèque Jakub Hrusa) et de la Sonate pour violon seul de Bela Bartok _ un CD qui, alors que je m’intéresse particulièrement aussi à tout l’œuvre de Bohuslav Martinu, avait échappé à mon attention à sa sortie, en 2020 : un CD transcendant ! ; cf l’excellent compte-rendu très détaillé (et avec extraits musicaux !) qu’en donne le 27 décembre 2020 Colin Clarke sur le site classicalexplorer.com _ ;

mais aussi de son récent coffret de 30 CDs de ses « Complete Warner Recordings » Warner 0190296317880 _ d’enregistrements pour EMI entre 1984 et 1997 (plus un CD Ligeti pour Teldec, enregistré en 2001) : né à Duisburg le 27 février 1965, Frank-Peter Zimmermann avait tout juste 19 ans en 1964, et 32 ans en 1997. Le mois de février prochain, il aura donc 58 ans accomplis…

Cf le très bel et très juste article « Zimmermann, la jeunesse«  que Jean-Charles Hoffelé a consacré à ce si riche coffret, le 18 septembre dernier, 2022…

En me convainquant ainsi,

avec l’appui de la plus éclatante évidence de la réussite absolue _ oui ! _ de tous ses CDs réalisés pour l’excellent label suédois Bis _  ainsi en ai-je ré-écoutés la plupart, et en particulier aussi  ceux avec Antoine Tamestit et Christian Poltéra, eux aussi musiciens magnifiques !.. _ ;

de l’extraordinaire précocité d’émergence de son lumineux talent, du temps, déjà, de ses enregistrements pour EMI _ entre les 19 et 32 ans de sa prime jeunesse… _, en ce généreux splendide coffret de 30 CDs que vient de proposer, cet automne 2022, le label Warner :

par exemple, en la réussite éclaboussante de ses quatre CDs de Sonates pour violon et piano de Mozart, avec le magnifique Alexandre Lonquich _ enregistrés aux mois de mai 1987 et mai 88, pour les deux premiers (les CDs 7 et 8), et juillet 1989 et juin 1990 pour les deux autres (les CDs 14 et 15) ; et toujours avec la naturelle complicité éminemment musicale d’Alexander Lonquich, mais, en un bien différent registre musical de leurs talents, le CD 11 de ce copieux coffret Warner comporte les deux superbes Sonates pour violon et piano de Sergei Prokofiev, enregistrées en novembre et décembre 1987…

Quel talent déjà si jeune muri et accompli !

Et quel parcours d’excellence si musicalement épanoui pour atteindre l’absolu des transcendantes merveilles d’interprétation d’aujourd’hui _ pour le label Bis tout spécialement…

C’est donc avec pas mal d’impatience que j’attends le Volume II _ est-il ou pas déjà enregistré ? _ de ses Sonates & Partitas pour violon seul (BWV 1001, 1002 et 1005) de Bach, ce chef d’œuvre lui aussi absolu, que Frank-Peter Zimmermann a atteint d’avoir un tel âge pour oser enfin y confronter son propre accomplissement de très humble _ mais très exigeant à l’égard de soi-même aussi _ interprète, comme sont les vrais grands …

Ce samedi 28 janvier 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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