Archives du mois de février 2019

Avec les Muffatti, découvrir un Bach inattendu : un Bach en concertiste londonien (à la Händel), ou hambourgeois (à la Telemann)…

23fév

Et si Johann Sebastian Bach

s’était finalement un peu émancipé de Leipzig ?


Certes, à Leipzig,

avec ses fils, ses élèves

et quelques amis musiciens peut-être étudiants à l’université,

 

Bach a _ un peu _ poursuivi l’entreprise _ festive _ de concerts publics

inaugurée par son ami Georg Philipp Telemann,

au Café Zimmermann,

à Leipzig, donc ;

concerts publics et amicaux

dont nous demeurent au catalogue quelques œuvres :

concertos pour clavecin(s), concertos pour violon(s),

etc.


Ici,

en un CD Ramée

intitulé Concertos for Organ and Strings,

le CD Ram 1804,

l’excellent ensemble Les Muffatti,

que dirige Bart Jacobs _ auteur des « Reconstructions » des œuvres absolument originales ici proposées

à partir d’éléments empruntés à d’autres œuvres de Bach, et transcrites ; 

et qui tient l’orgue : l’orgue Thomas de l’église Notre-Dame et saint Leodegar, de Bornem (en Belgique) _,

nous propose un Bach étonnament ludique,

tout à fait tonique

et proprement enthousiasmant !

Voilà !

Un peu comme Händel

en ses Concertos pour orgue à Londres,

ou Telemann, à Hambourg…

Bien sûr, il ne s’agit là, en effet, que de « reconstructions« 

de la main de Bart Jacobs ;

mais le résultat sonne tout à fait « à la Bach« ,

sur un orgue

qui aurait été en quelque sorte libéré

de l’exclusivité de ses fonctions lithurgiques et ecclésiales !!!

pour un concert public festif,

et même carrément endiablé…



Soit une jubilatoire surprise !

Ce samedi 23 février 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

La reconnaissance du triomphe du génie de Stéphane Degout dans « Les Nuits d’Eté » d’Hector Berlioz et Théophile Gautier : quand l’incarnation et l’imageance d’une interprétation atteignent, elles aussi, au sublime de l’oeuvre portée, soient, et la mélodie et le poème…

22fév

Les lauriers s’abattent

ces jours derniers

sur le merveilleux baryton Stéphane Degout !

Cf mon article enchanté du 19 janvier dernier :

Ce jour,

le miracle de sa performance dans les si merveilleuses Nuits d’été de Berlioz

se voit célébré _ comme il convient _ par l’excellent Jean-Charles Hoffelé,

en sa chronique Discophilia

sur le site Artamag,

par un article justement intitulé Nuits obscures :


NUITS OBSCURES

Ce n’est pas faire injure à François-Xavier Roth et à ses Siècles, moins encore à Tabea Zimmermann, que d’avouer que j’ai sauté à pieds joints _ mais moi aussi ! _ par-dessus leur Harold en Italie aussi surprenant que déconcertant : cet orchestre éruptif _ oui _, cet alto magique, vrai personnage _ sans doute _, ont leurs atouts, vous y viendrez ou pas, mais je crois bien que comme moi vous fondrez _ absolument ! _ dans la mélancolie _ somptueusement jouissive, mais sans pathos du tout ! du fait de son parfait naturel… _ de ces Nuits d’été inattendues où Stéphane Degout vole tranquillement la vedette _ parfaitement ! mais oui !!! _ à deux siècles de mezzo-sopranos _ et pas des moindres : Régine Crespin, Janet Baker, pour commencer ; somptueusement géniales déjà, elles aussi…

Affaire de timbre _ mais oui ! _ – ce creusement, ce sfumato du medium _ voilà ! _ qui – paradoxe ! – précise pourtant _ sans rien gâcher, mais dans la plénitude, au contraire, de l’élan porteur de chaque phrase, qui nous transporte et emporte sereinement par son art du naturel jusqu’au sublime !!! _ les mots, ce legato où les syllabes viennent vous étreindre _ oui _ comme un chant de violoncelle _ mais oui ! _, ah, Gautier n’aurait pas osé les imaginer, mais Berlioz en serait lui aussi _ peut-être _ surpris _ et là se situe bien le génie de l’interprétation (et d’un interprète), un jour de grâce (divinement béni) de la plus parfaite invention et justesse d’inspiration. L’imageance de l’interprète est elle aussi sublime, en sa plus que parfaite incarnation de ces poèmes !

C’est l’art qui cache l’art _ parfaitement, encore : pas un seul grain de voix qui soit là forcé _, cet enveloppement visionnaire _ oui, oui ! _ qui transporte _ parfaitement ! _ vers un horizon chimérique _ nimbé _, cette voix où le poème s’incarne _ oui _ dans une telle noblesse _ oui _ et avec tant d’émotion _ nous en tremblons de jubilation et reconnaissance. Qui chantait la mélodie ainsi ? Plus personne en tous cas depuis Charles Panzéra dont Stéphane Degout ressuscite ici les mânes. Venez vous y étourdir _ oui _, et rêver dans cette nuit sans lune _ absolument fidèle à l’univers du poème de Théophile Gautier, compris et donné, ici, comme probablement jamais auparavant ! _, infini sépulcre _ oui _, venez danser avec le fantôme _ de la rose disparue.


LE DISQUE DU JOUR












Hector Berlioz (1803-1869)


Les Nuits d’été, H. 81B
Harold en Italie, H. 68

Stéphane Degout, piano
Tabea Zimmermann, alto
Les Siècles
François-Xavier Roth, direction

Un album du label harmonia mundi HMM 02634

Photo à la une : le baryton français Stéphane Degout – Photo : © Julien Benhamou

L’intelligence du critique (Jean-Charles Hoffelé)

sait donc ici rejoindre

celle

_ exceptionnelle, à un tel degré d’intuition et d’imageance, il faut aussi le souligner :

disons véritablement géniale ! _

de l’interprète (Stéphane Dégout),

qui sait _ si merveilleusement : chapeau bien bas l’artiste ! _

se mettre à la parfaite _ sublime ! _hauteur

et du poème (de Théophile Gautier) 

et de la mélodie (d’Hector Berlioz) :

sublimes

_ déjà….

Jamais nous n’avons si bien perçus et compris

et la mélodie (de Berlioz)

et le poème même (de Gautier) ! Aussi !

Quel art sublime de la diction…

C’est dire le génie tout à fait exceptionnel de Stéphane Degout,

et de l’apport très fructueux à sa réalisation musicale

de François-Xavier Roth

et des Siècles.

Ce vendredi 22 février 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Retour à Jacques-Martin Hotteterre le Romain : une tendresse musicale sublime !

21fév

Parmi le _ vraiment _ plus beau de toute la musique française

_ pas moins ! _,

l’œuvre de Jacques-Martin Hotteterre le Romain (1674 – 1763) :

« Il est le digne héritier d’une célèbre famille de facteurs d’instruments à vent originaire de La Couture (Eure), tels que son grand-père Jean crédité de l’invention du hautbois moderne, Jacques-Martin Hotteterre a sans doute été le plus doué de sa dynastie, avec son père Martin, facteur de flûtes renommé qui créa certaines pièces utilisées par Jean-Baptiste Lully (…)

Excellent fabricant, compositeur et musicien de grand talent _ et bien davantage ! _, il a laissé à la postérité des œuvres telles que les Suites de pièces à deux flûtes (1712), Duo et rondeau (1708), etc., mais également des œuvres à caractère technique et pédagogique, telles que L’art de préluder sur la flûte traversière (1719), Principes de la flûte traversière ou flûte d’Allemagne, de la flûte à bec ou flûte douce et du hautbois (1707) dont plusieurs éditions existent, avec des traductions en flamand et en anglais de la même époque« …


Ainsi, vient m’en rafraîchir la mémoire _ et mieux encore faire jouir la perception actuelle _,

ce double superbe CD CPO 555 038-2

intitulé Complete chamber works Vol. 3, Suites app. 4, 5 & 6,

par l’ensemble Camerata Köln,

que dirigent le flûtiste à bec Michaël Schneider

et le flûtiste de traverso Karl Kaiser.

Ce qui me donne aussi l’occasion

de me réjouir vivement

du souvenir d’autres aussi magnifiques interprétations

et interprètes

de cette sublime discrète musique _ de chambre _,

tels que _ mes amis _ Philippe Allain-Dupré et Hugo Reyne,

et encore les grands, eux aussi, Barthold Kuijken et Frans Brüggen…

Quelle tendresse sublimissime !!!

C’est à se pâmer de bonheur

musical…


Ce jeudi 21 février 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

La découverte du très grande charme des cantatilles françaises, et la magnifique Eva Zaïcik !

20fév

Ce 20 février,

l’excellent Jean-Charles Hoffelé

consacre sa chronique toujours intéressante de Discophilia

à un CD qui m’a très positivement marqué

_ cf mon article du 29 janvier dernier : _,

le charmantissime CD Alpha 439 Venez chère ombre,

par la merveilleuse _ quelle révélation !!! _ Eva Zaïcik,

et Le Consort, dirigé par Justin Taylor.

La chronique de Jean Charles Hoffelé

s’intitule tout simplement « Venez, chère ombre« .

VENEZ, CHÈRE OMBRE

VENEZ, CHÈRE OMBRE


Louis Antoine Lefebvre, un inconnu aujourd’hui. Pourtant, ses « cantatilles », sœurs des cantates mythologiques qui, contrairement à leurs glorieuses ainées, se consacraient au tendre et aux passions du cœur exclusivement, passionnèrent _ eh oui ! _ ses contemporains.


On comprend pourquoi dès « Venez, chère ombre » qui ouvre le nouvel album de Justin Taylor et de ses amis : harmonies étranges, déclamation lullyste, une musique du sentiment et de l’émotion qui vous saisit illico, si moderne dans son dénuement savant. Il faut avouer que le mezzo subtil, la ligne de chant racée, les mots sensibles d’Eva Zaïcik donnent toutes leurs chances à ces musiques si étreignantes _ voilà. Et quelle fantaisie, quelles audaces descriptives dans Le Lever de l’aurore, quel brio dans cet Andromède où les styles français et italiens se mêlent pour mieux surprendre l’oreille.


Le Consort paysage ce trop peu de Lefebvre avec la délicieuse Bergère et surtout Le dépit généreux de Pignolet de Montéclair, le Léandre et Hero de Clérambault, la sombre Ariane de Courbois (voilà encore un compositeur à réévaluer), autre merveille absolue, lamento en clair obscur de ce disque unique  _ mais oui ! _ où la sensibilité et l’élégance de Justin Taylor et de ses amis embellissent un répertoire trop peu couru.


Maintenant que ce si beau mezzo _ absolument ! _ s’est joint au groupe, il faut vraiment poursuivre chez Lefebvre surtout, mais aussi chez Courbois. Vite, une suite !

LE DISQUE DU JOUR

 

 

 

 

 

 

 


Venez, chère ombre

Louis Antoine Lefebvre(1700?-1763)
Les regrets (extrait : « Venez, chère ombre »)
Le lever de l’aurore (extrait : « L’astre que le silence suit »)
Andromède


Michel Pignolet de Montéclair (1667-1737)
La Bergère
Le dépît généreux
Plainte en dialogue


Philippe Courbois (1705?-1730?)
Ariane (extrait : « Ne vous réveillez pas encore »


Louis-Nicolas Clérambault (1676-1749)
Simphonia IVa
Simphonia II “La Félicité” (extrait)
Léandre et Héro


Eva Zaïcik, mezzo-soprano
Le Consort
Justin Taylor, direction, clavecin


Un album du label Alpha Classics 439

Photo à la une : l’ensemble Le Consort – Photo : © Victor Toussaint

Ce mercredi 20 février 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

« Les Nuits d’été » (suite) : un tout premier aperçu de la version de Ian Bostridge, le Seattle Symphony et Ludovic Morlot

19fév

Ce matin,

et en avant-première sur France-Musique,

Absence (des Nuits d’été, de Berlioz),

par Ian Bostridge,

et The Seattle Symphony,

sous la direction de Ludovic Morlot.

Bien sûr, ce n’est là qu’une toute première écoute _ et unique _,

et d’une seule des six Mélodies

de ce sublime recueil de Berlioz !

Mais, pour cette première écoute cursive,

ma déception est vive :

lent, trop lent, beaucoup trop lent : sans élan !!!

pour cette si sublime mélodie, qui fend l’âme…

On dirait un plutôt pénible exercice d’épelage,

syllabe par syllabe

_ même pas mot à mot ;

ni encore moins phrase par phrase, ou vers par vers !

de remise en bouche du français…

 

Alors que j’ai toujours, désormais, dans l’oreille,

la sublime version, toute récente, et tellement enchanteresse !!!

de Stéphane Degout

_ parfait, lui, en ses élans

si clairement portés et assumés ! _

avec les Siècles

et l’élan magnifique et somptueux donné par François-Xavier Roth…

On dirait ici une toute première épreuve de simple mise en voix _ ou en bouche-gosier _

du chanteur,

redécouvrant la mélodie,

et d’abord son français _ syllabique…

Étrange !

Il me faudra écouter le CD en son entier.

Et je suis un fan de Ian Bostridge _ un chanteur si intelligent…

A revoir, donc !

Et espérer corriger…

Ce mardi 19 février 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur