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Et puis un florilège d’articles marquants, entre mai 2019 et août 2022 de ma recherche des « cousinages cibouro-luziens » de Maurice Ravel…

18oct

En continuation de mon article d’hier jeudi 17 octobre « « ,

voici, ce vendredi 18 octobre 2024, un florilège plus ouvert de 11 articles constituant autant d’étapes marquantes dans les progrès de ma recherche, étalés sur quatre ans entre le 13 mai 2o19 « «  et le 18 août 2022 « « ,

justifiant pleinement, en dépit de leur drastique sélection, le passage de l’expression « cousinages cibouriens » à l’expression englobante plus juste de « cousinages cibouro-luziens » pour caractériser les liens de parenté effectifs _ même si peu cultivés, ni guère entretenus par eux… _ entre Marie Delouart (Ciboure, 24 mars 1840 – Paris, 5 janvier 1917) ainsi que son fils Maurice Ravel (Ciboure, 7 mars 1875 – Paris, 28 décembre 1937), avec leurs divers cousins de Ciboure et de Saint-Jean-de-Luz aux XIXe et XXe siècles, issus des lignées des deux sœurs, Marie-Baptiste 2 Delouart (Ciboure, 17 juin 1784 – Saint-Jean-de-Luz, 3 janvier 1842) _ épouse à Saint-Jean-de-Luz le 17 août 1814 de Jean Etcheverry (Ciboure, 6 août 1786 – noyé le 15 novembre 1841 au large d’Hendaye) ; avec une descendance d’abord Hiriart et Dargaignarats, et puis Gaudin… _ et Marie 3 Delouart (Ciboure, 17 août 1786, Ciboure, 15 décembre 1872) _ épouse à Ciboure le 28 février 1821 de Michel Goyenague (Ciboure, 11 janvier 1821), avec une descendance Goyenague ainsi, aussi, que Passicot… _ ainsi que celle issue de leur frère, Jean Delouart (Ciboure, 27 août 1788 – Ciboure, 23 septembre 1872) _ époux à Ciboure le 30 avril 1823 de Marguerite Larréa (Ciboure, 18 décembre 1798 – Ciboure, 3 septembre 1844) ; avec une descendance Delouart, Cerciat et Etchepare, et puis Sagarzazu, etc. : à explorer…

Marie Delouart (1840 – 1917) et son fils Maurice Ravel (1875 – 1937) étant issus en ligne directe de l’aînée de la fratrie des quatre enfants de Gracien Delouart (Ciboure, 1er mai 1748 – Ciboure, 21 août 1798) et son épouse _ le 28 janvier 1878 à Ciboure _ Sabine Laxague (Ciboure, 1745 ?, ou bien 24 novembre 1752, ou bien 1758 ? – Ciboure, 27 février 1845), je veux dire cette Marie-Baptiste Delouart 1 (Ciboure, 9 juin 1782 – Ciboure, 28 août 1855), qui est la mère de Sabine Delouart (Ciboure, 11 septembre 1809 – Ciboure, 24 décembre 1874) _ ainsi que de sa sœur Gachucha Billac (Ciboure, 15 mai 1824 – Saint-Jean-de-Luz, 17 décembre 1902) _, la  grand-mère de Marie Delouart (Ciboure, 24 mars 1840 – Paris, 5 janvier 1917), ainsi que l’arrière-grand-mère de Maurice Ravel (Ciboure, 7 mars 1875 – Paris, 28 décembre 1937) _ j’indique ici au passage que Sabine Delouart et sa fille Marie Delouart sont toutes deux nées de père inconnu (ce qui forcément réduit les cousinages connus !) ; et que Gachucha Billac (Ciboure, 15 mai 1824 – Saint-Jean-de-Luz, 17 décembre 1902), la demi-sœur de cette Marie Delouart 1, se trouve être la grand-tante qui, « âgée de cinquante ans«  (et alors marchande de poissons) est allée déclarer à la mairie de Ciboure le 8 mars 1875 à midi la naissance le dimanche 7 mars 1875, à dix heures du soir, du petit Maurice Ravel), ainsi que, cinq jours plus tard, la marraine, le 13 mars 1875 à l’église Saint-Vincent de Ciboure, de Maurice Ravel (le parrain étant leur cousin Simon Goyenague : Ciboure, 29 novembre 1821 – Ciboure, 18 avril 1890) ; et encore que Gachucha Billac est la mère de Romain Billac (Ciboure, 4 août 1844 – Ciboure, 2 décembre 1862), né lui aussi de père inconnu, et décédé sans descendance… _ces quatre enfants Delouart, les trois Marie et Jean Delouart, étant respectivement nés en 1782, 1784, 1786 et 1788, du mariage à Ciboure le 28 janvier 1778 de Gratien Delouart  et son épouse Sabine Laxague.

Maintenant, et au-delà de ces situations de parenté de fait, qu’en fut-il, lors des séjours épisodiques au pays basque des parisiens qu’étaient devenus les natifs de Ciboure Marie Delouart et son fils Maurice Ravel, des relations effectives, à Ciboure et à Saint-Jean-de-Luz, de Marie Delouart-Ravel (1840 – 1917) _ épouse, à Paris le 3 avril 1873, de Pierre-Joseph Ravel (Versoix, 19 septembre 1832 – Levallois-Perret, 13 octobre 1908) _ et son fils Maurice (1875 – 1937), avec leurs divers cousins, les cibouriens Goyenague, Passicot, Cerciat, Etchepare, ainsi que Anchochury, à Ciboure, puis les luziens Hiriart, Dargaignaratz, Zozaya et surtout Gaudin, à Saint-Jean-de-Luz, demeurés domiciliés eux au pays basque ?…

Car si l’on sait, par les témoignages volontiers rapportés de divers membres de la famille Bibal-Gaudin chez lesquels Maurice Ravel a maintes fois été hébergé, rue Gambetta à Saint-Jean-de-Luz, lors de vacances passées durant son enfance et son adolescence à Saint-Jean-de-Luz, auprès de sa chère Tante Gachuch (Ciboure, 17 mai 1824 – Saint-Jean-de-Luz, 17 décembre 1902) qui y faisait office de gouvernante des 7 enfants du couple Gaudin _ dont le mariage fut célébré à Saint-Jean-de-Luz le 27 janvier 1875 _, formé de Saint-Martin-Edmond Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 17 novembre 1844 – Saint-Jean-de-Luz, 28 décembre 1920) et son épouse Annette Bibal (Saint-Jean-de-Luz, 28 avril 1845 – Saint-Jean-de-Luz, 21 novembre 1936) _ soient leurs 7 enfants : Charles, né le 19 novembre 1875 ; Marie-Pascaline, née le 10 novembre 1876 et décédée le 30 avril 1877 ; Pierre, né le 7 février 1878 ; Marie, née le 3 mars 1879 ; Jeanne, née le 16 octobre 1880, Pascal, né le 31 janvier 1883 ; et Louis, né le 23 février 1886 et décédé le 2 novembre 1899… _,

en revanche nul témoignage direct et d’époque de Maurice Ravel lui-même, et moins encore de sa mère, qui n’écrivait tout simplement pas, ne nous demeure hélas sur cette période-là et ses séjours au pays basque, avant 1900… _ et dans la tardive « Esquisse autobiographique« , rédigée le 10 octobre 1928 à Monfort-l’Amaury, à la demande d’Henri Dubois, directeur artistique de la maison discographique Aeolian, et Roland-Manuel servant de secrétaire à Maurice Ravel (pages 1437 à 1441 de la Correspondance de Maurice Ravel, dans l’édition du Passeur de 2018), Ravel parle exclusivement de son parcours musical de compositeur et de ses œuvres ! Pas un mot sur sa vie personnelle : « Maurice Ravel répugnait à parler de soi et détestait d’écrire « , témoignera Roland-Manuel en 1938 en publiant ce texte, ainsi que le précise en note de présentation de ce document Manuel Cornejo, page 1437,… _ Tout ce qu’on peut donc en découvrir _ et difficilement décrypter _ résulte de rares témoignages succincts et postérieurs de Maurice Ravel, après 1900…

Voici donc ma sélection de ces 12 articles

_ aux dates suivantes :

13 mai 2019 « « ,

26 mai 2019 « « ,

28 mai 2019 « « ,

19 août 2019 « « ,

31 août 2019 « « ,

2 septembre 2020 « « ,

4 octobre 2020 « « ,

7 octobre 2021 « « ,

11 octobre 2021 « « ,

17 août 2022 « « 

et 18 août 2022 « « … _,

un peu significatifs des progrès, par paliers de découvertes plusieurs fois surprenantes, de ma recherche de ces trop méconnus jusqu’ici « cousinages cibouro-luziens » de Marie Delouart et son fils Maurice Ravel, que je vais donc ici brièvement commenter :

Mon article «  » en date du 13 mai 2019 constitue un incontestable tournant de ma recherche, en ce qu’il corrige l’ignorance _ et la fâcheuse confusion de personnes, entre deux sœurs Delouart, portant le même prénom de Marie, mais nées à deux ans de distance (1784 et 1786), et donnant lieu bien évidemment à deux séries de filiations distinctes, l’une d’Etcheverry, Hiriart, Gaudin, et maintenant Lenoir, ainsi que de Dargaignaratz et Zozaya, cette dernière branche aujourd’hui éteinte avec le décès sans enfant de Clotilde Dargaiganaratz (Saint-Jean-de-Luz, 6 mars 1860 – Urrugne, 26 février 1943), épouse de Martin Zozaya (Urrugne, 1er août 1858 – Urrugne, 5 avril 1932) ; et l’autre de Goyenague, maintenant éteinte, elle aussi, avec le décès de Nicolasse Goyenague (Ciboure, 11 juillet 1864 – Ciboure, 1er juin 1945), épouse sans enfant de son cousin germain Paul Goyenague (Ciboure, 19 août 1854 – Ciboure, 6 mars 1929), et de Passicot : le couple de Marie Goyenague (Ciboure, 28 juillet 1827 – Buenos Aires, après 1898) et Martin Passicot (Urrugne, 24 octobre 1824 _ Buenos Aires, 28 octobre 1888), mariés à Ciboure le 17 juillet 1850, a eu 11 enfants Passicot… _ de Jean-Noël Darrobers concernant, au départ _ à partir de la non distinction des naissances de deux sœurs Delouart toutes deux prénommées Marie, nées à Ciboure l’une en 1784 et l’autre en 1786… _ l’existence d’une Marie Delouart 2 (Ciboure, 17 juin 1784 – Saint-Jean-de-Luz, 3 janvier 1742) _ que Jean-Noël Darrobers confond avec sa sœur cadette, Marie Delouart 3 (Ciboure, 17 août 1786 – Ciboure, 15 décembre 1872 ; épouse à Ciboure le 28 février 1821 de Michel Goyenague (Ciboure, 11 janvier 1790 – Ciboure, 20 novembre 1849) _à laquelle s’ajoute, forcément en cascade généalogique, l’ignorance de la lignée-filiation issue de cette Marie Delouart 2, devenue luzienne lors de son mariage à Saint-Jean-de-Luz le 17 août 1814 avec le marin cibourien Jean Etcheverry (Ciboure, 15 septembre 1777 – noyé au large d’Hendaye la nuit du 14 au 11 novembre 1841) _ né, qui plus est, Curuchet, de la cibourienne Gana Curuchet (à identifier…) et de père inconnu… _, puis de sa désormais domiciliation luzienne ; une double ignorance reprise telle quelle, sans recherche de sa part, par Étienne Rousseau-Plotto, et qui affecte forcément la prise en compte par lui du très effectif lien de parenté existant entre, d’une part, la lignée issue de Marie Delouart 1 (Ciboure, 29 juin 1782 – Ciboure, 28 août 1855), une filiation qui mène, via la fille de cette dernière qu’est Sabine Delouart (Ciboure, 11 septembre 1809 – Ciboure, 24 décembre 1874), à sa petite-fille Marie Delouart (Ciboure, 24 mars 1840 – Paris, 5 janvier 1917) et son arrière-petit-fils Maurice Ravel (Ciboure, 7 mars 1875 – Paris, 28 décembre 1937), et, d’autre part, la lignée remontant de Magdeleine Hiriart-Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 11 mars 1875 – Saint-Jean-de-Luz, 15 juin 1968) à Marie Delouart 2 (Ciboure, 17 juin 1784 – Saint-Jean-de-Luz, 3 janvier 1842), via le père de Magdeleine, Dominique Hiriart (Saint-Jean-de-Luz, 28 janvier 1849 – Saint-Jean-de-Luz, 20 décembre 1926), et la grand-mère paternelle de Madeleine, Marie Etcheverry 1 (Saint-Jean-de-Luz, 21 juin 1817 – Saint-Jean-de-Luz, 27 décembre 1850).

D’où a résulté l’acceptation par Etienne Rousseau Plotto du déni de parenté avec Maurice Ravel _ en dépit des expressions « ma chère cousine » de Maurice Ravel en sa lettre à Magdeleine Hiriart-Gaudin du 8 octobre 1910 et « Mon cher Maurice, votre cousine » de celle-ci à son cousin Maurice Ravel en sa lettre du 24 novembre 1914 _, auquel s’est expréssément tenu le fils de Madeleine-Hiriart-Gaudin, Edmond Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 30 mai 1903 – Saint-Jean-de-Luz, 28 décembre 1988) en ses récits auprès de ses enfants Charles-Paul Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 15 janvier 1938 – Saint-Jean-de-Luz, 25 mai 2006) et Maylen Gaudin-Lenoir (née en 1942)…

Magdeleine Hiriart-Gaudin, née à Saint-Jean-de-Luz le 11 mars 1875, et Maurice Ravel, né à Ciboure le 7 mars 1875, sont bel et bien de très effectifs cousins, à la troisième génération ; comme Dominique Hiriart, né à Saint-Jean-de-Luz le 28 janvier 1849, est bel et bien cousin à la deuxième génération de Marie Delouart, née à Ciboure le 24 mars 1840 ; comme Marie Etcheverry 1, née à Saint-Jean-de-Luz le 21 juin 1817 est bel et bien cousine germaine de Sabine Delouart, née à Ciboure le 11 septembre 1809 ; et comme Marie Delouart 2, née à Ciboure le 17 juin 1784, est bel et bien la sœur cadette de Marie Delouart 1, née à Ciboure le 29 juin 1782 des mêmes parents, Gratien Delouart (Ciboure, 1er mai 1748 – Ciboure, 21 août 1798) _ fils de Michel Delouart et Marie-Marguerite Mourguy _ et Sabine Laxague (Ciboure, 1745, ou 1758 – Ciboure, 27 février 1845) _ fille de Pierre Laxague (lui-même fils de Marsans Laxague et Domintch Sallaberry) et Marie Doyambehere (décédée à Ciboure le 4 octobre 1785).

Ce qui me permet de parler désormais non seulement de « cousinages cibouriens » de Maurice Ravel, mais bien de ses « cousinages cibouro-luziens« … Et cela en dépit de statuts sociaux qui, mariages aidant, ont évolué assez différemment entre ceux de Ciboure et ceux de Saint-Jean-de-Luz.

Mes articles, mais j’y viendrai un peu plus bas, des 17 août «  » et 18 août 2022 « « , commenteront, avec le recul de champ du temps passé à ces recherches, cette situation non seulement ignorée par Jean-Noël Darrobers et, à sa suite, faute de vérifications, par Étienne Rousseau-Plotto, mais étant mêmeet surtout déniée par le fils de Magdeleine Hiriart-Gaudin (1875 – 1968), Edmond Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 30 mai 1903 – Saint-Jean-de-Luz, 28 décembre 1988) ; et nous essaierons alors d’en identifier des raisons...

L’article que je retiens ensuite en ce commode florilège, est celui du 26 mai 2019 « « . Nul besoin ici de commentaire.

En revanche, l’article suivant, celui du 28 mai 2019, « « , mérite assurément qu’on s’y attarde ! : à cette date du 28 mai 2019, je n’avais pas encore rencontré la très aimable petite-fille de Magdeleine Hiriart-Gaudin, Maylen Gaudin-Lenoir, et me travaillaient les questionnements sur l’ignorance des descendants de Magdeleine Hiriart-Gaudin de leur cousinage pourtant bien effectif avec Maurice Ravel. Et c’est donc à l’aune de ce stupéfiant étonnement _ que partagea, bien évidemment, Maylen Gaudin-Lenoir… _  qu’il faut relire cet article…

Le lendemain de cet article du 28 mai, le 29 mai 2019 donc, j’adressais le courriel suivant à Maylen Gaudin-Lenoir à 11h 21 _ et je donnerai aussitôt à sa suite la réponse par courriel, à 21h 56, de celle-ci _ :

« Madame,

c’est la lecture de la passionnante Correspondance de Maurice Ravel, homme si discret et pudique, telle que vient de la publier, superbement, Manuel Cornejo, qui m’a fait entreprendre des recherches sur les cousinages de Maurice Ravel à Ciboure, mais aussi à Saint-Jean-de-Luz, quand j’ai pris conscience du cousinage de Maurice Ravel avec votre grand-mère luzienne Magdeleine Hiriart-Gaudin ; et cela à partir des qualifificatifs de « cousine » et « cousin » que j’ai découvert employés dans leurs lettres de 1910, à propos du décès de votre grand-père Charles Gaudin, et 1914, à propos des décès de ses frères Pierre et Pascal Gaudin. J’ai désiré comprendre sur quoi ces qualificatifs, que j’ai pris au sérieux, pouvaient bien se fonder…
 
D’autant que j’avais commencé à établir la généalogie, complexe et bien méconnue, même depuis les travaux pionniers de Jean-Noël Darrobers, de la famille cibourienne des Delouart, depuis Gratien Delouart (1748 – 1798) et jusqu’à aujourd’hui.
 
Inutile de préciser que bien des données continuent de me manquer… Mais j’ai compris qu’existaient trois Marie Delouart (plus un Jean Delouart) issu(e)s du mariage (en 1778) de Gratien Delouart et son épouse Sabine Laxague.
La première de ces trois Marie Delouart (1782 – 1855),  est l’arrière-grand-mère de Maurice Ravel et la mère, aussi, de Gachoucha Billac (1819 – j’ignore la date de son décès _ Gachoucha Billac est née à Ciboure le 15 mai 1824, et est décédée à Saint-Jean-de-Luz, au domicile des Gaudin, le 17 décembre 1902, je le découvrirai plus tard… (ajout du 18 octobre 2024)  _), la grand-tante (et marraine) du compositeur ;
 
la seconde de ces Marie Delouart (1784 – 1842), est la mère des deux Marie Etcheverry, la première (1817 – 1850), épouse de Jean-Baptiste Hiriart (1816 – 1859) ; et la seconde (1824 – 1900), épouse de Bernard Dargaignaratz (1815 – 1862), ainsi que l’arrière-grand-mère de votre propre grand-mère paternelle : Magdeleine Hiriart-Gaudin (1875 – 1968), ainsi que la grand-mère de la « tante Clotilde » Dargaignaratz-Zozaya (1860 – 1943), qui était, elle, la cousine germaine de votre arrière-grand-père Dominique Hiriart (1849 – j’ignore la date de son décès _ en réalité, né à Saint-Jean-de-Luz le 28 janvier 1849, Dominique Hiriart est décédé à Saint-Jean-de-Luz le 20 décembre 1926 (ajout du 18 octobre 2024) _) ; 
et la troisième de ces Marie Delouart (1786 – ?) _ en réalité, cette Marie Delouart 3 est né à Ciboure le 17 août 1786 et décédée à Ciboure le 15 décembre 1872 (ajout du 18 octobre 2024) _,  est la mère de Simon Goyenague (1821 – 1890), le presque parrain de Maurice Ravel, et la grand-mère de Paul Goyenague (1859 – 1929), qui fut conseiller municipal de Ciboure et capitaine du port de Saint-Jean-de-Luz-Ciboure.
 
Quant au dernier né de Gratien Delouart et son épouse Sabine Laxague, Jean Delouart (1788 – 1872), il eut de son épouse Marguerite Larrea (1798 – 1844) trois enfants : Sabine Delouart (née en 1825, le 24 juin), épouse de Bernard Cerciat (1824 – 1868) _ et existe une nombreuse descendance Cerciat jusqu’à aujourd’hui… (ajout du 18 octobre 2024) _ ; Marie Delouart (née en 1827, le 30 juin 1827), épouse de Guilhen Etchepare (né en 1826) _ à ce jour j’ignore s’ils eurent une descendance, et, si oui, quelle elle est _ oui, au moins une Sabine Etchepare, née à Ciboure le 11 juillet 1857… (ajout du 18 octobre 2024) _  ; et Jean Delouart (né en 1833, le 3 juin), époux de Dominique Etchepare (née en 1831) _ à ce jour j’ignore s’ils eurent une descendance, et, si oui, quelle elle est _ oui, au moins une Etiennette (en basque Eslonta) Delouart, née le 4 mai 1866, à Ciboure, maison n° 161 quartier de Pocalette ; et une Sabine (en basque Sabadin) Delouart, née le 26 avril 1868, à Ciboure, au 48 rue Pocalette...
Bien sûr, il est délicat de venir jeter ainsi un œil sur la généalogie d’une famille qui n’est pas la sienne.
Mon but est simplement de connaître et éclairer un peu mieux les cousinages (basques) de Maurice Ravel, 
lui qui aimait tant les paysages de sa terre natale ; et dont j’aime tant la musique. »

« … _,

Maylen Gaudin-Lenoir répondait aimablement cela :

« Cher Monsieur,

Merci de votre mail que j’ai lu avec beaucoup d’attention et de plaisir. Vous m’apprenez beaucoup de choses sur ma famille, j’ignorais absolument ces liens familiaux avec Maurice Ravel et j’en suis d’ailleurs très étonnée. En effet mon père, Edmond Gaudin nous avait toujours dit qu’il appelait ma grand-mère « cousine » parce qu’il l’aimait bien !! C’était une forme amicale. Je serai ravie de vous rencontrer lors d’un de vos prochains voyages à Saint Jean de Luz, je suis très curieuse de savoir comment vous avez pu trouver toutes ces informations. Encore merci, Recevez, cher Monsieur, mes meilleures salutations« …

Je remarque tout d’abord que c’est la transmission de la mémoire familiale _ de l’origine cibourienne de ce couple de Jean Etcheverry et Marie Delouart 2 qui sont choisi de quitter Ciboure pour se marier de l’autre côté du port, à Saint-Jean-de-Luz, et demeurer et vivre désormais là, à Saint-Jean-de-Luz : pour quelles raisons ?.. _, et la réception et conservation de cette mémoire familiale par Dominique Hiriart (né le 28 janvier 1849, celui-ci perd très tôt sa mère Marie Etcheverry 1, le 27 décembre 1850, sept jours après la naissance de son frère cadet, Jean-Charles Hiriart, né, lui, le 20 décembre 1850 _ lequel Jean-Charles Hiriart, à la suite de difficultés professionnelles, émigrera en Uruguay, où une descendance Hiriart existe et s’est faite connaître, comme me l’a narré Maylen Gaudin-Lenoir... _qui va manquer directement, au moins _ et cela est probablement à nuancer, car des contacts ont demeuré chez les Hiriart luziens avec les cousins cibouriens, notamment à l’occasion de diverses célébrations de mariages, dont certains parents d’une branche servirent de témoins pour leurs parents de l’autre rive du port, comme en témoignent divers actes d’état-civil de mariage : à reprendre et à relever… _, à cette désormais branche luzienne Hiriart de la descendance Delouart…

Cependant, je remarque aussi avoir noté cela :

« Je relève toutefois qu’au mariage de Dominique Hiriart et Marianne Imatz, le 3 juin 1874, à Saint-Jean-de-Luz, en l’absence des deux parents Marie Etcheverry et Jean-Baptiste Hiriart, déjà décédés, du marié _ sa mère, Marie Etcheverry, est décédée le 27 décembre 1850, et son père, Jean-Baptiste Hiriart, le le 24 septembre 1859… _celui-ci est assisté de sa tante maternelle, Marie Etcheverry, veuve Dargaignaratz _ née à Saint-Jean-de-Luz le 20 novembre 1824, de Jean Etcheverry (Ciboure, 15 septembre 1777 – mort noyé au large d’Hendaye la nuit du 14 au 15 novembre 1841) et son épouse Marie Delouart 2 (Ciboure, 17 juin 1784 – Saint-Jean-de-Luz, 3 janvier 1842), Marie Etcheverry 2 épouse en effet Louis-Bernard Dargaignaratz (Saint-Jean-de-Luz, 17 juin 1815 – Le Havre, 29 janvier 1862) le 27 août 1851, en a une fille, Clotilde Dargaignaratz, née le 6 mars 1860 à Saint-Jean-de-Luz, et devient veuve le 21 janvier 1862 ; elle décèdera le 30 novembre 1900 ; et sa fille Clotilde, excellente pianiste, connaîtra fort bien Ravel. Clotilde Dargaignaratz épousera Martin Zozaya (né à Urrugne le 1er août 1855) le 22 novembre 1905, deviendra veuve, sans enfant, le 5 avril 1932, et décèdera le 26 février 1943 à Urrugne… C’est tout à fait intéressant. Celle-ci _ Marie Etcheverry 2, épouse Dargaignaratz (de même que sa fille Clotilde Dargaignaratz, épouse Zozaya) _ demeura donc proche de la famille de son neveu Dominique Hiriart » _ qui décède, lui, à Saint-Jean-de-Luz, le 20 décembre 1926 ; et dans sa correspondance avec les Gaudin, Maurice Ravel leur demande à plusieurs reprises de bien saluer de sa part les Hiriart de Saint-Jean-de-Luz : ce sont aussi de très proches voisins des Bibal-Gaudin de la rue Gambetta…

Ensuite, l’article retenu pour ce florilège est celui du 19 août 2019 « « .

Cet article met l’accent sur de possibles raisons des négligences de recherche de l’auteur de l’assez intéressant « Ravel, Portraits basques« , avec de remarquables photos _ et c’est d’ailleurs là son principal apport aux recherches ravéliennes de Jean-Noël Darrobers… _, ainsi que, d’abord et surtout, sur l’intrigant déni de parenté avec Maurice Ravel du fils de la cousine au troisième degré, Magdeleine Hiriard-Gaudin, alors que celui-ci, Edmond Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 30 mai 1903 – Saint-Jean-de-Luz, 28 décembre 1988), a fort bien connu Ravel, lui servant fréquemment de chauffeur à Maurice Ravel pour de pittoresques virées automobiles parfois de plusieurs jours par tout le pays basque lors des séjours de vacances de Ravel à Saint-Jean-de-Luz : Navarre, Gipuzkoa, Alava et Biscaye compris, à la fin des années 20 et début des années 30…

Enquêtes à poursuivre…

L’article retenu suivant est celui du 31 août 2019 « « .

Comme l’indique l’intitulé de l’article, il s’agit d’un simple récapitulatif commode des précédents articles retenus pour ce florilège… 

Et c’est aussi là la fonction principale de l’article suivant, de reprise, un an plus tard, en date du 2 septembre 2020, « « .

L’article qui suit, « « , à la date du 4 octobre 2020, est particulièrement intéressant par l’essai de passage en revue des divers parents collatéraux et cousins que Marie Delouart a pu côtoyer lors de sa venue et son séjour à Ciboure fin 1874 et début 1875, au moment de la maladie terminale et du décès de sa mère Sabine Delouart, et de l’accouchement du petit Maurice Ravel, le 7 mars 1875, ne regagnant Paris et rejoignant son mari Joseph Ravel que quelques trois mois plus tard… ;

mais aussi le passage en revue des parents et collatéraux que Maurice Ravel lui-même a pu croiser et rencontrer lors de ses divers séjours surtout de villégiature à Saint-Jean-de-Luz et Ciboure tels qu’on en dispose du témoignage dans la « Correspondance » retrouvée et réunie jusqu’ici _ le très patient travail de recollection de ces très précieux documents se poursuivant, de par le monde entier, où ils ont été collectionnés… _ par Manuel Cornejo, même si la fréquentation de loin la préfèrée de Maurice Ravel à Saint-Jean-de-Luz demeurera jusqu’à la fin celle de sa grande et très chère amie Marie Gaudin (Saint-Jean-de Luz, 3 mars 1879 – Saint-Jean-de-Luz, 8 décembre 1976)… 

L’article suivant retenu pour ce florilège, « « , est en date d’un an plus tard, le 7 octobre 2021. 

Et il met à jour les données généalogiques des collatéraux de Maurice Ravel _ et de certains de leurs descendants, notamment luziens, jusqu’à cette date d’octobre 2021… _ en y intégrant de nouvelles données glanées depuis l’article du 4 octobre 2020…

L’article qui lui succède quatre jours après, le 11 octobre 2021, et qui s’intitule « « , met l’accent sur un élément décisif qui a jusqu’ici fait obstacle à la reconnaissance officielle _ et pour commencer par elle-même : un déni qui forcément interroge ! _ de la descendance luzienne _ Etcheverry (1817-1850) – Hiriart (1849- 1926 et 1875 – 1968) – Gaudin (1903 – 1988) _ issue de Marie-Baptiste Delouart 2 (Ciboure, 17 juin 1784Saint-Jean-de-Luz, 3 janvier 1842), la sœur cadette de Marie-Baptiste Delouart (Ciboure, 29 juin 1782Ciboure, 23 août 1855), l’arrière-grand-mère de Maurice Ravel…

Presqu’une année de plus, à la date du 17 août 2022, j’ai rédigé l’article «  » dont la fonction était d’effectuer le rapport de cousinage, ou pas, entre les aimables correspondants qui m’ont très aimablement reçu en leur domicile, à Saint-Jean-de-Luz et à Ascain, Maylen Gaudin Lenoir née en 1942, et Pascal Courteault, né en 1944, et avec lesquels j’ai eu l’occasion insigne de m’entretenir sur les rapports de leur famille Hiriart – Bibal – Gaudin – Courteault avec Maurice Ravel, en ses divers séjours luziens, surtout après la grande guerre de 1914 – 1918 ; et de leur faire part de mes recherches (et découvertes), et plus encore questionnements… 

L’article qui suit d’un jour celui-là, le 18 août 2022, « « .., va davantage au cœur de ce questionnement crucial…

Il s’affronte à l’étrangeté du déni de la reconnaissance d’un cousinage qui, de loin du moins, paraît extrêmement flatteur, eu au égard au génie universellement reconnu _ et commercialement infiniment vendeur ! _ d’un compositeur d’exception :

la quintessence peut-être même du génie musical français, dans la lignée _ cf, déjà à mes oreilles, les sublimissimes « Le Tombeau de Couperin« , « La Valse » ou le « Boléro » : enchanteurs ! _ du génie intime, élégantissime et profond, lumineux, des Couperin… 

À suivre…

Ce vendredi 18 octobre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Retour documentaire sur les débuts, en mars-avril 2019, l’invention et les premières explorations de ma piste de recherche des « cousinages cibouro- luziens » de Maurice Ravel et sa mère née Marie Delouart…

18oct

À des fins très simplement documentaires, je recense ici et liste pour commodité les liens de tous premiers mes articles des mois de mars et avril 2019 sur les apparentements de Marie Delouart et son fils Maurice Ravel, où s’est quasi immédiatement ouverte pour moi, à la lecture des 1770 pages de l’Intégrale de la Correspondance de Maurice Ravel patiemment collectée et rassemblée par Manuel Cornejo, ce qui va très vite aussi s’avérer comme la très féconde piste de recherche de ce que j’ai très vite nommé « les parentés cibouro-luziennes« , puis « les cousinages cibouro-luziens » _ pour ce qui est des « cousinages luziens » de Marie Delouart et Maurice Ravel, nous y viendrons très vite, dès l’article du 13 mai 2019 : « «  _,  de Maurice Ravel et sa mère Marie Delouart…

Ainsi, dès le 14 mars 2019, en mon article « « , me vient immédiatement l’expression « En parcourant, avec un vif plaisir, l’Intégrale de la Correspondance (1895-1937), écrits et entretiens,  je m’attache à relever tout ce qui y concerne Saint-Jean-de-Luz et Ciboure… » ; déjà…

Et dans l’article qui suivra celui-ci, trois jours plus tard, à la date du 17 mars suivant, « « , c’est cette fois l’expression bien plus précise de la phrase : « Je m’interroge en effet sur les parentés _ voilà ! _ de Ravel à Ciboure – Saint-Jean-de-Luz _ les notes, pourtant copieuses, de Manuel Cornejo manquant, parfois, même si c’est très rarement, de précision. Et Maurice Ravel demeurant lui-même fort discret sur tout cela » qui tombe sous ma plume…

Puis le 20 mars, l’article que j’intitule « «  s’ouvre sur les deux décisives phrases suivantes, qui commencent à pénétrer le riche et complexe détail de ces parentés-là : « Poursuivant les réflexions et recherches de ma lecture exhaustive de la passionnante Intégrale de la Correspondance (1895-1937), écrits et entretiens de Maurice Ravel, j’en suis vite venu à m’interroger sur les parentés cibouriennes _ sic _ du compositeur. Et plus précisément ses cousinages _ c’est l’expression que je retiendrai _, via les diverses branches collatérales au rameau principal Delouart« .

Avec ce très notable développement-ci, déjà, en des progrès décisifs : « Dans mon article précédent de dimanche dernier, 17 mars : « « , en une rétrospective fulgurante de justesse d’intuition prospective, je me demandais pourquoi Maurice Ravel, au sein de la famille luzienne de ses amis Gaudin, qualifiait de « chère cousine » Magdeleine Gaudin-Hidiart (11 mars 1875 – 15 juin 1968), la veuve de Charles Gaudin (11 novembre 1875 – 13 septembre 1910), l’aîné de la fratrie des sept enfants Gaudin-Bibal ;  et pas ses proches amies (et correspondantes de toute sa vie !), Jane Courteault-Gaudin (16 octobre 1880 – 28 mars 1979) et Marie Gaudin (3 mars 1879 – 8 décembre 1976), pourtant belle-sœurs de Magdeleine, la veuve, en septembre 1910, de leur frère aîné Charles…

Était-ce donc entre les Hiriart _mais pas les Gaudin-Bibal _ et les Delouart _ Delouart : le nom de sa mère Marie (Ciboure, 24 mars 1840 – Paris, 5 janvier 1917), le nom de sa grand mère Sabine (Ciboure, 11 mars 1809 – Ciboure, 24 décembre 1874) le nom de son arrière grand-mère Marie-Baptiste (Ciboure, 17 juin 1784 – Ciboure, 28 août 1855) et le nom de son aïeul masculin au quatrième degré Gratien Delouart (Ciboure, 1er mai 1748 – Ciboure, 21 août 1798), tous natifs de Ciboure… ; Gratien Delouart : fils de Michel Delouart (Ciboure, avant 1718 – en mer, 1748), et petit-fils de Marsans Delouart (Ciboure, ca. 1685 – Ciboure, 1728) ; j’apprends cela aux pages 86, 92 et 93 de l’article « Marins et corsaires. Les ancêtres cibouriens de Maurice Ravel« , de 1987 de Jean-Noël Darrobers _ qu’existait quelque, même un peu lointaine, parenté ?..  Je l’ignore encore _ mais je vais bientôt le découvrir…« .

L’article qui suit sur ce même sujet est celui du 27 mars 2019, que j’intitule « «  commence à pénétrer plus avant le détail de l’ascendance (verticle) Delouart de Maurice Ravel, en la succession des générations cibouriennes des Delouart, mais en prenant déjà bien soin d’en distinguer ce que je nomme dès lors « les parentés cibouriennes (horizontales, elles) de Maurice Ravel« , et prononçant même, un peu plus bas, le mot absolument décisif de « cousinages » : « les cousinages cibouriens des Delouart-Ravel« … ;

je me relis bien attentivement : « Darrobers s’intéresse à préciser scrupuleusement l’ascendance Delouart de Ravel, via sa mère née Marie Delouart, et s’amuse à contrer la partialité un peu aveugle du chanoine Narbaitz ; Pierre Narbaitz (Ascarats, 25-3-1910 – Cambo-les-Bains, 16-8-1984) qui semble s’être opposé _ mazette ! _ à la publication d’une partie des travaux, un peu plus objectifs que les siens, de Jean-Noël Darrobers (Bayonne, 25 décembre 1910 – 2004), ainsi que celui-ci le mentionne _ mais oui ! _ en son article récapitulatif de 1997. Combien peuvent se révéler terribles, à l’occasion, ces ecclésiastiques si pleins de componction ! Et donc Darrobers se focalise essentiellement, lui aussi, à son tour, sur les ancêtres Delouart aux XVII et XVIIIèmes siècles.  Et lui les montre, ceux de la branche aînée comme ceux de la branche cadette des Delouart, un peu plus clairement, sans hagiographie excessive, tels qu’ils ont vraiment été, en leurs contextes historiques précis, souvent tragiques _ et c’est d’ailleurs passionnant : sur l’histoire de Ciboure et son port au XVIIIème siècle tout particulièrement.

Alors que ma curiosité, ainsi que l’indique déjà mon titre « « , va, elle, aux « parentés cibouriennes » de Maurice Ravel, via sa mère Marie Delouart _ fille et petite-fille de deux filles-mères, Marie-Baptiste Delouart (Ciboure, 9 juin 1782 – Ciboure, 28 août 1855) et Sabine Delouart (Ciboure, 11 septembre 1809 – Ciboure, 24 décembre 1874), ne le perdons pas non plus de vue ! _, et au moment de ses séjours basques : à partir de 1901 et 1902, quand ceux-ci, du moins, sont avérés par la correspondance connue (à ce jour) de Maurice Ravel. D’autres séjours les précédèrent, à suivre les témoignages, très précieux, des membres amis de la famille Gaudin. Mais fait hélas cruellement défaut jusqu’ici la correspondance « basquaise«  de Maurice Ravel antérieure à sa lettre à Jane Gaudin du 2 août 1901 (pages 77-78 de la « Correspondance » éditée par Manuel Cornejo). De même les premières photos de Maurice Ravel à Saint-Jean-de-Luz et Ciboure présentes dans le « Ravel _ Portraits basques » d’Étienne Rousseau-Plotto ne sont pas antérieures à 1901 (?) – 1902 (pages 54 et 61). Et donc aux branches collatérales, aux divers cousins _ le mot est ici prononcé ! _ de Ciboure : dont bien des noms me parlent, puisque depuis mon enfance je suis un familier attentif et curieux de Saint-Jean-de-Luz…« …

Et je concluais ce significatif premier article d’exploration de fond, en date du 27 mars 2019, par ces notables remarques-ci :

« Ce qui m’étonne un peu, c’est qu’à part le chanoine Narbaitz et Jean-Noël Darrobers, centrés, les deux, sur les racines _ et ascendances verticales _ basques de Ravel (et les Delouart, quasi exclusivement), nul cibourien, ou luzien, n’ait mené _ du moins à ma connaissance jusqu’ici : mais celle-ci est forcément parcellaire… _ les recherches un peu pointues auxquelles je m’adonne présentement sur les cousinages cibouriens _ voilà donc ici la toute première acception de cette expression sur laquelle je centre ma recherche _ des Delouart-Ravel… _ même si Maurice Ravel, homme d’une parfaite discrétion, ne revendiquait certes pas ces cousinages…. C’est dans le « cher pays natal« , le paysage, surtout, qu’il venait retrouver des forces de concentration (et de joie !) pour sa création _ sa priorité vitale ! Et personnellement (un peu basque via mes ancêtres béarnais Bioy d’Oloron ; et j’ai des cousins Bioy à Hasparren et à Bayonne…) je ressens moi aussi cela dès que j’aperçois la silhouette accueillante et bienveillante de la Rhune, ou les rouleaux de l’océan vus du haut des falaises de schiste sur lesquelles ils viennent s’abîmer : sur la corniche d’Urrugne, ou à la pointe (bien-aimée) de Sainte-Barbe…« …

L’article suivant date du 7 avril 2019 et est timidement intitulé « « , alors qu’il met à jour, et c’est très important !, la complexité jusqu’alors pas assez bien débrouillée par les chercheurs, de la fratrie des sœurs Delouart dont l’ainée est bien Marie-Baptiste Delouart (Ciboure, 26 juin 1782 – Ciboure, 28 août 1855), l’arrière-grand-mère cibourienne de Maurice Ravel ; une complexité qui avait en effet en partie échappé à l’excellent, pourtant, très probe et très honnête, Jean-Noël Darrobers (Bayonne, 25 décembre 1910 – Saint-Jean-de-Luz, 23 mai 2004), le chercheur le plus performant jusqu’ici concernant la précision de l’ancrage cibourien de la famille Delouart des ancêtres basques de Maurice Ravel…

D’autres chercheurs ultérieurs s’étant contenté, eux, de seulement récupérer et recopier telles quelles les archives personnelles de Jean-Noël Darrobers, après le tragique décès, le 23 mai 2005 _ soit un an jour pour jour après le décès de son père ! _, de sa fille unique et héritière, l’archiviste Martine Darrobers (Saint-Jean-de-Luz, 4 octobre 1946 – Saint-Jean-de-Luz, 25 mai 2005)… Et sans rien vérifier, en leur simple reprise, du degré de fiabilité des travaux de Jean-Noël Darrobers, qui comportaient quelques ignorances et surtout méprises-confusions à propos des trois sœurs Delouart, prénommées toutes les trois Marie, et respectivement nées le 9 juin 1782, le 17 juin 1784 et le 17 août 1786…

Article très détaillé, et le premier à mettre en évidence cette fratrie des trois sœurs Marie-Baptiste 1, Marie-Baptiste 2 et Marie 3 Delouart, filles de Gratien Delouart (Ciboure, 1er mai 1748 – Ciboure, 21 août 1798) et son épouse Sabine Laxague (Ciboure, 1745 (ou 1758) – Ciboure, 20 avril 1823), qui s’étaient mariés à Ciboure le 28 janvier 1778 ; une fratrie, complétée par leur frère Jean Delouart (Ciboure, 27 août 1788 – Ciboure, 23 septembre 1872), à l’origine des cousinages Goyenague, Hiriart, Dargaignarats, Passicot, Cerciat et Etchepare, et peut-être aussi Anchochury, à la seconde génération, de Marie Delouart, la mère de Maurice Ravel, principalement à Ciboure, mais aussi à Saint-Jean-de-Luz, et plus loin dans le monde, jusqu’en Argentine et en Nouvelle-Calédonie _ j’y reviendrai bien sûr…

Un article que je concluais ainsi ce 7 avril 2019 : « Bien sûr,  on comprend que ces données factuelles de l’histoire familiale de Maurice Ravel soient demeurées _ y compris pour le compositeur lui-même _ dans l’ombre _ même pour Jean-Noël Darrobers _ ; et d’abord parce que tout cela concerne _ pour les mélomanes et les musicologues _ d’assez loin _ mais qui sait ?, tellement sont complexes et riches les arcanes de l’imageance créative… _ l’idiosyncrasie de sa musique… Pour le reste, je poursuis mes recherches sur les cousinages cibouriens du compositeur…« …

Il n’est donc pas étonnant que l’article suivant, en date du 12 avril 2019, significativement intitulé « « , approfondisse la recherche concernant les membres de cette famille Delouart de Ciboure dont est issu, par sa mère Marie Delouart (Ciboure, 29 juin 1782 – Paris, 5 janvier 1917), Maurice Ravel (Ciboure, 7 mars 1875 – Paris, 28 décembre 1937) :

si cet article du 12 avril 2019 donnait bien de cruciales précisions sur les membres de la famille Delouart issus du mariage entre Gratien Delouart et son épouse Sabine Laxague, à Ciboure le 28 janvier 1778, j’y relevais aussi, en suivant l’article « Les ancêtres maternels de Maurice Ravel » de Jean-Noël Darrobers paru en 1997, que Gratien Delouart (Ciboure, 1er mai 1748 – Ciboure, 21 août 1798), l’arrière-grand-père de Maurice Ravel, avait une sœur aînée, prénommée déjà _ de même que plus tard ses deux premières nièces nées le 29 juin 1782 et le 17 juin 1784 _ « Marie-Baptiste« , née, elle, à Ciboure en 1746 et qui, veuve de Bernard Mignagoren, décèdera à Ciboure le 12 juin 1825. Son époux, Bernard Mignagoren, né à Ciboure en 1744, est décédé à Ciboure le 21 novembre 1796. Le couple, disait Jean-Noël Darrobers en 1997, avait eu quatre enfants, dont il ne donnait pas les prénoms ; il s’agit de Marie Mignagoren (Ciboure, 1782 – Ciboure, 19 avril 1809), Gracieuse Mignagoren (Ciboure, 28 août 1784 – Ciboure, mars 1786), Bertrand Mignagoren (Ciboure, 1787 – Ciboure, 29 août 1855) et Marie Mignagoren (Ciboure, 9 mai 1790 – ?)…


Enfin, il faut s’arrêter aussi aux passionnantes données relevées par en mon article « « , en date du 14 avril 2019, et revenir soigneusement les décrypter…

Par conséquent, à suivre !!!

Pour ce jour, je m’en tiens à ce début de récapitulatif-ci… 

Ce vendredi 18 octobre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

La poésie toute de délicatesse de Tanguy de Williencourt brossant de son art du piano les paysages vaporeux de Franz Liszt (2)…

03oct

Comme en réponse à mon article «  » du 30 septembre dernier _ il y a 3 jours… _,

voici ce jeudi 3 octobre l’article « Grand Liszt » de Jean-Charles Hoffelé,

qui permet de comparer nos approches respectives de cette superbe réalisation discographique, le CD Mirare MIR 746 « Muses – Franz Liszt » de l’excellent Tanguy de Williencourt…

GRAND LISZT

Les héroïnes _ égéries, en fait _ de Liszt sont le prétexte _ seulement ?.. Peut-être : j’ai éprouvé moi aussi ce soupçon… _ de ce voyage qui s’attarde longuement _ et très heureusement _ en Suisse. La nature dorée du beau Steinway du Kulturzentrum de Toblach _ oui, et il faut en effet insister sur son apport… _ est un parfait miroir pour l’élégance native _ oui ! _, la fluidité _ oui _, le grand son ouvert _ oui _ que Tanguy de Williencourt dispense au long de l’album.

Au lac de Wallenstadt atmosphérique, jeux d’eau quasi ravéliens d’Au bord d’une source, méditation et orage appassionato pour une ombreuse Vallée d’Obermann dont la donnée romanesque ne s’absente jamais, Cloches de Genève irréelles à force de nuances, quatuor parfait _ oui ! _ qui fait regretter _ c’est très juste _ de ne pas avoir toute la Première Année de pèlerinage sous de tels doigts de poète _ si sensible aux atmosphères des lieux.

L’art de phrasé emplit le Liebestraum, plus encore l’Impromptu en fa dièse majeur qui lui répond en ajoutant un rossignol, il envolera une saisissante Bénédiction de Dieu dans la solitude avant d’anoblir les tourments et les visions de la Sonate _ que j’ai personnellement resssentie comme plus abstraite… _, dont l’arche est mise en lumière avec une rare science de la tension harmonique, qui déjà surprenait dans la Vallée d’Obermann : ce piano si kaléidoscopique ne craint pas l’épique, infuse une poésie et un lyrisme qui empêchent _ très justement _ de tonitruer, vraie leçon de style _ oui… _ d’un musicien dont chaque disque surprend en bien.

LE DISQUE DU JOUR

Muses

Franz Liszt (1811-1886)


Liebestraum en la bémol majeur, S. 541/3 (Oh Lieb, so lang du lieben kannst)
Années de pèlerinage I, S. 160 – Suisse (4 extraits : II. Au lac de Wallenstadt, IV. Au bord d’une source, VI. Vallée d’ObermannIX. Les cloches de Genève)
Impromptu en fa dièse majeur, S. 191 (Nocturne)
Bénédiction de Dieu dans la solitude, S. 173/3
Sonate pour piano en si mineur, S. 178

Tanguy de Williencourt, piano

Un album du label Mirare MIR746

Photo à la une : le pianiste Tanguy de Williencourt –
Photo : © Jean-Baptiste Millot

 

Une nouvelle fois merci !

Ce jeudi 3 octobre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

« Le plus beau pour la fin : « Wolfgang Sawallisch, grand chef d’opéra, était aussi pianiste accompagnateur » : ré-écouter à l’infini le parfait double album avec Dietrich Fischer-Dieskau « Richard Strauss – Lieder », paru en 1984 ; ou Wolfgang Sawallisch, un maître de la clarté et de la vie… »

29sept

En quelque sorte en post-scriptum à mon article d’hier samedi 28 septembre « « ,

je fais ici le choix, extraits du coffret Decca 485 4364 « Wolfgang Sawallisch – The Complete Recordings on Philips & Deutsche Grammophon » de 43 CDs, des deux ultimes CDs 42 et 43  de ce coffret, de Wolfgang Sawallisch accompagnant de son piano Dietrich Fischer-Dieskau,

soient un choix de 49 Lieder de Richard Strauss par Dietrich Fischer-Diskau, baryton, et Wolfgang Sawallisch au piano _ enregistrés à Munich en octobre 1981 et à Berlin en septembre 1983 _, repris d’un double album Deutsche Grammophon 447 512 – 2, paru en 1984 _ et que je possède depuis sa parution.

Et entre les 49 Lieder de ce double album-ci, en probable priorité d’écoute,

j’élis « Ständchen » TrV 149/2, sur un poème d’Adolf Friedrich Graf von Schack _ écoutez-en ici le podcast d’une durée de 2′ 17 _,

et le sublime « Morgen« , le N°4 des « Lieder » TrV 170, sur un poème de John Henry Mackay _ écoutez-en ici le podcast d’une durée de 4′ 04 _,

aux plages 9 et 25 du CD 42 de ce coffret « Wolfgang Sawallisch – The Complete Recordings on Philips & Deutsche Grammophon« …

Et aux deux articles de Jean-Pierre Rousseau « Wolfgang S. : les retards d’un centenaire« (du 4 mai dernier), et « En scènes : Alagna, Sawallisch et le Domino noir« (du 23 septembre dernier) que j’ai cités hier samedi,

j’ajoute ce dimanche ces renvois-ci à quatre autres articles, « Pas si sage«  (de Jean-Charles Hoffelé, le 23 juin 2024), « Wolfgang Sawallisch, l’inspirant«  (de Pierre-Jean Tribot, le 27 juin 2024), « Jugendzeit«  (de Jean-Charles Hoffelé, le 21 juillet 2024) et « Le centenaire oublié de Wolfgang Sawallisch » (de Christophe Huss, le 26 août 2024), qui ont été publiés à propos des trois récents copieux coffrets _ Decca 48543 64 de 43 CDs « Wolfgang Sawallisch – The Complete Recordings on Philips & Deutsche Grammophon » ; Warner Classics 5054197832178 de 65 CDs « Wolfgang Sawallisch – Complete Symphonic, Lieder & Choral Recordings«  ; et Warner Classics 5054197949463 de 31 CDs « Wolfgang Sawallisch – Complete Opera Recordings«  _ consacrés au legs discographique de Wolfgang Sawallisch (Munich, 26 août 1923 – Grassau, 22 février 2013), parus cette annnée-ci 2024, pour honorer, avec un an seulement de retard, le centième anniversaire de la naissance, à Munich, le 16 août 1923, de Wolfgang Sawallisch…

Voici donc ces quatre récents articles, deux de Jean-Charles Hoffelé sur son site Discophilia, un de Pierre-Jean Tribot, sur le site du magazine belge Crescendo, et le quatrième de Christophe Huss, dans le journal Le Devoir, de Montréal, au Québec,

aux titres déjà, chacun, assez parlants :

_ en date du 23 juin 2024, sous la plus de Jean-Charles Hoffelé, l’article intitulé « Pas si sage » :

PAS SI SAGE

Beethoven, Brahms, Schumann ? Walter Legge, signant Wolfgang Sawallisch, lui proposa un pas de côté. Plutôt Dvořák, pas la « Nouveau Monde » (elle suivra bientôt), mais la Huitième (alors noté « Quatrième »), puis ce Scherzo capriccioso qui sous sa baguette prend un chic fou. Ce sera l’amorce d’un tropisme pour la musique tchèque qui se poursuivra lors d’une dizaine de concerts avec la Philharmonie tchèque (partiellement documentés dans un précieux petit coffret Supraphon), et trouvera son aboutissement dans une poignée d’albums Dvořák durant l’ère à Philadelphie, occasion d’une mémorable gravure du Concerto pour violoncelle avec Natalia Gutman.

Avec l’orchestre londonien de Karajan, Wolfgang Sawallisch, jeune encore (dans la trentaine), osait des libertés d’accents, des tempos fulgurants, une clarté aiguisée de la balance, le tout produisant des lectures de fort caractère, où certains croiront ne pas reconnaître son art. Epatantes ! les Suites du Lac des cygnes et de Casse-noisette ; Le Bourgeois gentilhomme pétille et persiffle (et quels souffleurs !), les Ouvertures de Weber vous ont des airs de contes noirs, les accompagnements pour Johanna Martzy, Annie Fischer ou Dennis Brain n’hésitent pas à prendre le primus. Toute une époque et une façon singulière qu’avait annoncé un stupéfiant Carmina Burana à Cologne, rareté enfin rééditée (avec les remerciements de Carl Orff, présent aux sessions, l’éditeur les a placés en postlude à l’enregistrement).

Wolfgang Sawallisch au piano, avec le baryton Dietrich Fischer-Dieskau à ses côtés – © Susesch Bayat/Deutsche Grammophon

 


Autre rareté, et même première en CD, l’album des Lieder orchestraux de Pfitzner, voulu autant par Dietrich Fischer-Dieskau que par Wolfgang Sawallisch, couronnement de leurs grandes anthologies de Lieder (Mendelssohn, Brahms) où le chef retrouvait son instrument premier, le piano. Quel accompagnateur inspiré _ oui ! _, guidant les premiers sillons Schumann de Thomas Hampson (et le guidant pour Winterreise), distribuant avec un art gourmand les Lieder de Strauss à Lucia Popp, Margaret Price et Barbara Hendricks en trois programmes exactement calibrés pour leurs voix. Le texte de Rémy Louis insiste avec raison sur cette part de l’art de Wolfgang Sawallisch, il sera un guide précieux pour voyager dans cette somme couvrant plusieurs décennies.

Le reste est plus connu, parfois hors du temps à force de perfection et d’évidence (le cycle Schumann à Dresde évidemment, toute la musique chorale, sacrée et profane de Schubert _ oui !!! _ avec ses équipes de la Bayerische Rundfunk), parfois surprenante à la réécoute (le cycle Beethoven au Concertgebouw, magnifique !, il avait trouvé l’orchestre idéal pour son Beethoven dès l’époque Philips, une « Pastorale » splendide le rappelle dans un coffret regroupant tous ses Philips (voir chronique prochainement), souvent plus attendu, comme la somme Brahms avec le London Philharmonic : les Concertos avec Stephen Bishop Kovacevich doivent s’entendre avant les Symphonies, la perle de l’ensemble est ajoutée en quelque sorte : le Trio avec cor où il retrouve son piano pour Frank Peter Zimmermann et Marie-Luise Neunecker. Les trois albums avec Berlin – la Lobgesang, le Concerto de Beethoven avec Zimmermann, surtout la Messe de Schumann, font regretter la minceur du legs.

Coda à Philadelphie, avec en concert une Sinfonia Domestica savoureuse, un remarquable album Hindemith, un Lac des cygnes d’une troublante beauté, immense symphonie sans ballet, vous herboriserez les autres Strauss, les Dvořák, pour mieux revenir à deux disques inoubliables, cet Empereur, ces 17e et 20e Concertos de Mozart, où Wolfgang Sawallisch, retrouvant le Philharmonia, écoute Youri Egorov _ oui, oui, oui.

LE DISQUE DU JOUR

Wolfgang Sawallisch, direction, piano


The Warner Classics Edition
Complete Symphonic, Lieder & Choral Recordings (1954-1997)

CD 1
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour piano et orchestre No. 17 en sol majeur, K. 453
Concerto pour piano et orchestre No. 20 en ré mineur, K. 466
Youri Egorov, piano – Philharmonia Orchestra (1985)

CD 2
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour piano et orchestre No. 21 en ut majeur, K. 467
Concerto pour piano et orchestre No. 22 en mi bémol majeur, K. 482
Annie Fischer, piano – Philharmonia Orchestra (1958)

CD 3
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour violon et orchestre No. 3 en sol majeur, K. 216
Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847)
Concerto pour violon et orchestre No. 2 en mi mineur, Op. 64, MWV O 14
Johanna Martzy, violon – Philharmonia Orchestra (1954)

CD 4
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour violon et orchestre No. 3 en sol majeur, K. 216
Johannes Brahms (1833-1897)
Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, Op. 77
Frank Peter Zimmermann, violon – Berliner Philharmoniker (1995)

CDs 5-9
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Les Symphonies (Intégrale)
No. 1 en do majeur, Op. 21
No. 3 en mi bémol majeur, Op. 55
No. 2 en ré majeur, Op. 36
No. 8 en fa majeur, Op. 93
No. 4 en si bémol majeur, Op. 60
No. 7 en la majeur, Op. 92
No. 5 en ut mineur, Op. 67
No. 6 en fa majeur, Op. 68 “Pastorale”
No. 9 en ré mineur, Op. 125 “Chorale”

Margaret Price, soprano – Marjana Lipovšek, mezzo-soprano – Peter Seiffert, ténor – Jan-Hendrik Rootering, basse – Städtischer Musikverein zu DüsseldorfRoyal Concertgebouw Orchestra (1991-1993)

CD 10
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Concerto pour piano et orchestre No. 5 en mi bémol majeur, Op. 73 « L’Empereur »
Youri Egorov, piano – Philharmonia Orchestra (1982)

CD 11
Carl Maria von Weber (1786-1826)
Euryanthe, Op. 81, J. 291 – Ouverture
Der Beherrscher der Geister, Op. 27, J. 122
Abu Hassan, J. 106 – Ouverture
Jubel-Ouvertüre, Op. 59, J. 245
Der Freischütz, Op. 77, J. 277 – Ouverture
Preciosa, Op. 78, J. 279 – Ouverture
Oberon, J. 306 – Ouverture

Philharmonia Orchestra (1958)

CD 12
Franz Schubert (1797-1828)
Chor des Bayerischen RundfunksCapella Bavariae (1977-1983)

Lied im Freien, D. 572
Die Bürgschaft, D. 435 (extrait : Räuberlied, « Hinter Büschen, hinterm Laub » – Acte II)
Die Advokaten, D. 37
Albert Gassner, Anton Rosner, ténors – Peter Schranner, basse
Trinklied, D. 148
Peter Schreier, ténor
Wilkommen, lieber schöner Mai, D. 244
Erika Rüggeberg, Karin Hautermann, Irmgard Lampart, sopranos – Albert Gassner, Anton Rosner, Heinrich Weber, ténors
Fischerlied, D. 364
Trinklied, D. 267
Trinklied, D. 356
Peter Schreier, ténor
Bergknappenlied, D. 268
Ruhe, schönstes Glück der Erde, D. 657
Trinklied im Winter, D. 242
Albert Gassner, Anton Rosner, ténors – Josef Weber, basse
Gott in der Natur, D. 757
Naturgenuß, D. 422
Der Schnee zerrinnt, D. 130
Frühlingsgesang, D. 740
Trinklied im Mai, D. 427
Frühlingslied, D. 243
Albert Gassner, Anton Rosner, ténors – Josef Weber, basse
Widerspruch, D. 865
Mondenschein, D. 875
Peter Schreier, ténor
Nachtmusik, D. 848
Gold’ner Schein, D. 357
Adelheid Schiller, Renate Freyer, mezzo-sopranos – Gudrun Greindl-Rosner, contralto
Frühlingslied, D. 914

CD 13
Franz Schubert (1797-1828)
Chor des Bayerischen RundfunksCapella Bavariae (1977-1983)

Nachtgesang im Walde, D. 913
Ernst Dörflinger, Willy Beck, Günther Weber, Olaf Klamand, cors
Der Gondelfahrer, D. 809
Die Nacht, D. 983c
Peter Lika, Peter Schranner, Josef Weber, basses
Nachthelle, D. 892
Peter Schreier, ténor
Die Nachtigall, D. 724
Lacrimoso son io, D. 131b
Erika Rüggeberg, Karin Hautermann, Isolde Mitternacht, sopranos
Der Entfernten, D. 331
Mailied, D. 129
Albert Gassner, Anton Rösner, ténors – Josef Weber, basse
Zum Rundetanz, D. 983b
Anton Rösner, ténor – Peter Lika, Peter Schranner, Josef Weber, basses
Wein und Liebe, D. 901
Geist der Liebe, D. 747
Liebe säuseln die Blätter, D. 988
Erika Rüggeberg, Karin Hautermann, Irmgard Lampart, sopranos
Andenken, D. 423
Albert Gassner, Anton Rösner, ténors – Peter Schranner, basse
Leise, leise lasst uns singen, D. 635
Erinnerungen, D. 424
Widerhall, D. 428
Anton Rösner, ténor – Peter Schranner, Josef Weber, basses
Lacrimoso son io, D. 131a
Albert Gassner, Anton Rösner, Heinrich Weber, ténors
Gesang der Geister über den Wassern, D. 714
Membres de l’Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise
Sehnsucht, D. 656
Peter Lika, basse
Im Gegenwärtigen Vergangenes, D. 710
Bootgesang, D. 835

CD 14
Franz Schubert (1797-1828)
Chor des Bayerischen RundfunksCapella Bavariae (1977-1983)

Bardengesang, D. 147
Trinklied aus dem 16 Jahrhundert, D. 847
La pastorella al prato, D. 513
Klage um Ali Bey, D. 140
Erika Rüggeberg, Karin Hautermann, sopranos – Juliana Falk, mezzo-soprano – Gudrun Greindl-Rosner, contralto
Schlachtlied, D. 912
Der Geistertanz, D. 494
Ständchen, D. 920
Brigitte Fassbaender, mezzo-soprano
Das Dörfchen, D. 598
Mailied, D. 202
Juliana Falk, mezzo-soprano – Gudrun Greindl-Rosner, contralto – Kurt Richter, Ernst Dörflinger, cors – Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
Trinklied, D. 75
Dietrich Fischer-Dieskau, baryton
Dreifach ist der Schritt der Zeit, D. 69
Vorüber die stöhnende Klage, D. 53
Albert Gassner, ténor – Peter Schranner, Josef Weber, basses
Unendliche Freude, D. 51
Hier strecket der wallende Pilger, D. 57
Dessen Fahne Donnerstürme wallte, D. 58
Hier umarmen sich getreue Gatten, D. 60
Unendliche Freude, D. 54
An den Frühling, D. 338
Frisch atmet des Morgens lebendiger Hauch, D. 67
Punschlied, D. 277
Selig durch die Liebe, D. 55
Albert Gassner, ténor – Peter Schranner, Josef Weber, basses
Ein jugendlicher Maienschwung, D. 61
Thronend auf erhabnem Sitz, D. 62
Majestät’sche Sonnenrosse, D. 64
Wer die steile Sternenbahn, D. 63
Liebe, D. 983a
Anton Rösner, ténor – Peter Lika, Peter Schranner, Josef Weber, basses
Die zwei Tugendwege, D. 71
Albert Gassner, ténor – Peter Schranner, Josef Weber, basses
Dreifach ist der Schritt der Zeit, D. 43

CD 15
Franz Schubert (1797-1828)
Chor des Bayerischen RundfunksCapella Bavariae (1977-1983)

Lützows wilde Jagd, D. 205
Johannes Ritzkowsky, Günther Weber, cors – Membres de l’Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise
Die Einsiedelei, D. 337
Totengräberlied, D. 38
Mailied, D. 199
Juliana Falk, mezzo-soprano – Gudrun Greindl-Rosner, contralto – Albert Gassner, Anton Rösner, ténors – Kurt Richter, Ernst Dörflinger, cors – Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
Flucht, D. 825b
Der Morgenstern, D. 203
Juliana Falk, mezzo-soprano – Gudrun Greindl-Rosner, contralto – Kurt Richter, Ernst Dörflinger, cors – Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks
Coronach, D. 836
Wehmut, D. 825
Grab und Mond, D. 893
Anton Rösner, ténor – Peter Lika, Peter Schranner, Josef Weber, basses
Ewige Liebe, D. 825a
Zur guten Nacht, D. 903
Dietrich Fischer-Dieskau, baryton
Mirjams Siegesgesang, D. 942
Hildegard Behrens, soprano – Erika Rüggeberg, Karin Hautermann, sopranos – Juliana Falk, mezzo-soprano – Gudrun Greindl-Rosner, contralto
Jünglingswonne, D. 983
Das stille Lied, D. 916
Albert Gassner, Anton Rösner, ténors – Paul Hansen, Josef Weber, basses

CD 16
Franz Schubert (1797-1828)
Chor des Bayerischen RundfunksSymphonieorchester des Bayerischen Rundfunks (1981-1983)

Kyrie en si bémol majeur, D. 45
Kyrie en ré mineur, D. 49
Messe en fa majeur, D. 105*
Messe en sol majeur, D. 167
Lucia Popp, *Helen Donath, sopranos – Brigitte Fassbaender, mezzo-soprano – Adolf Dallapozza, *Peter Schreier, ténors – Dietrich Fischer-Dieskau, baryton

CD 17
Franz Schubert (1797-1828)
Chor des Bayerischen RundfunksSymphonieorchester des Bayerischen Rundfunks (1981-1983)

Messe en si bémol majeur, D. 324
Deutsches Salve Regina, D. 379
Stabat Mater en fa mineur, D. 383*
Salve Regina en si bémol majeur, D. 386
Lucia Popp, *Helen Donath, sopranos – Brigitte Fassbaender, mezzo-soprano – Adolf Dallapozza, *Josef Protschka, ténors – Dietrich Fischer-Dieskau, baryton

CD 18
Franz Schubert (1797-1828)
Chor des Bayerischen RundfunksSymphonieorchester des Bayerischen Rundfunks (1981-1983)

Messe en la bémol majeur, D. 678
Helen Donath, soprano – Brigitte Fassbaender, mezzo-soprano – Francisco Araiza, ténor – Dietrich Fischer-Dieskau, baryton
Messe en ut majeur, D. 452
Lucia Popp, soprano – Brigitte Fassbaender, mezzo-soprano – Adolf Dallapozza, ténor – Dietrich Fischer-Dieskau, baryton

CD 19
Franz Schubert (1797-1828)
Chor des Bayerischen RundfunksSymphonieorchester des Bayerischen Rundfunks (1981-1983)

Messe en mi bémol majeur, D. 950
Tantum ergo en mi bémol majeur, D. 962*
Offertorium, D. 963**
Helen Donath, *Lucia Popp, sopranos – Brigitte Fassbaender, mezzo-soprano – Francisco Araiza, **Peter Schreier, ténors – Dietrich Fischer-Dieskau, baryton

CD 20
Franz Schubert (1797-1828)
Chor des Bayerischen RundfunksSymphonieorchester des Bayerischen Rundfunks (1981-1983)

Kyrie en ré mineur, D. 31
Kyrie en fa majeur, D. 66
Salve Regina en si bémol majeur, D. 106*
Totus in corde, D. 136**
Stabat Mater en sol mineur, D. 175
Tres sunt, D. 181
Gradual, D. 184
Salve Regina, D. 223**
Tantum ergo en ut majeur, D. 461***
Tantum ergo en ut majeur, D. 460
Magnificat en ut majeur, D. 486
Auguste jam coelestium, D. 488
Lucia Popp, **Helen Donath, ***Erika Rüggeberg, sopranos – Brigitte Fassbaender, ***Juliana Falk, mezzo-soprano – Adolf Dallapozza, *Francisco Araiza, ***Albert Gassner, ténors – Dietrich Fischer-Dieskau, baryton – ***Peter Lika, basse – Elmar Schloter, orgue

CD 21
Franz Schubert (1797-1828)
Chor des Bayerischen Rundfunks – **Capella BavariaeSymphonieorchester des Bayerischen Rundfunks (1981-1983)

Salve Regina, D. 676*
Antiphonen zum Palmsonntag, D. 696
Psalm XXIII, D. 706
Tantum ergo en ut majeur, D. 739
Tantum ergo en ut majeur, D. 750
Salve Regina en ut majeur, D. 811**
Deutsche Messe, D. 872
Psalm XCII, D. 953**
Hymnus an den heiligen Geist, D. 948**
*Helen Donath, **Erika Rüggeberg, **Karin Hautermann, sopranos – **Juliana Falk, mezzo-soprano – **Gudrun Greindl-Rosner, contralto – **Dietrich Fischer-Dieskau, baryton – Elmar Schloter, orgue

CD 22
Franz Schubert (1797-1828)
Lazarus, oder die Feier der Auferstehung, D. 689
Maria Venuti, Helen Donath, Lucia Popp, sopranos – Robert Tear, Josef Protschka, ténors – Dietrich Fischer-Dieskau, baryton – Chor des Bayerischen RundfunksSymphonieorchester des Bayerischen Rundfunks (1981-1983)

CD 23
Franz Schubert (1797-1828)
Winterreise, D. 911
Thomas Hampson, baryton (1997)

CD 24
Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847)
Symphonie No. 2 en si bémol majeur, Op. 52, MWV A 18 « Lobgesang »
Krisztina Laki, soprano – Mitsuko Shirai, mezzo-soprano – Peter Seiffert, ténor – Chor des städtischen Musikvereins zu Düsseldorf e.V.Berliner Philharmoniker(1987)

CDs 25-26
Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847)
Schlafloser Augen Leuchte, WoO 4/1, MWV K 85
2 Lieder, WoO 17 (MWV K 87, MWV K 75)
12 Gesänge, Op. 8 (2 extraits : No. 4. Erntelied, MWV K 37 ; No. 8. Andres Maienlied (Hexenlied), MWV K 33)
12 Lieder, Op. 9 (extraits : No. 6. Scheidend, MWV K 50)
6 Gesänge, Op. 19a [MWV K 56, 63, 72, 70, 71, 65]
6 Gesänge, Op. 34 (4 extraits : No. 1. Minnelied, MWV K 80 ; No. 2. Auf Flügeln des Gesanges, MWV K 86 ; Np. 3. Frühlingslied, MWV K 89 ; No. 6. Reiselied, MWV K 90)
6 Gesänge, Op. 47 (5 extraits : No. 1. Minnelied, MWV K 97 ; No. 2. Morgengrüß, MWV K 100 ; No. 3. Frühlingslied, MWV K 101 ; No. 4. Volkslied, MWV K 102 ; No. 6. Bei der Wiege, MWV K 77)
6 Lieder, Op. 57 (5 extraits : No. 1. Altdeutsches Lied, MWV K 104 : No. 2. Hirtenlied, MWV K 103 ; No. 4. O Jugend, o schöne Rosenzeit, MWV K 106 ; No. 5. Venetianisches Gondellied, MWV K 114 ; No. 6. Wanderlied, MWV K 108)
6 Lieder, Op. 71 (5 extraits : No. 1. Tröstung, MWV K 120 ; No. 3. An die Entfernte, MWV K 126 ; No. 4. Schilflied, MWV K 116 : No. 5. Auf der Wanderschaft, MWV K 124 ; No. 6. Nachtlied, MWV K 125)
3 Lieder, Op. 84 (2 extraits : No. 1. Verschwunden, MWV K 69 ; No. 3. Jagdlied, MWV K 82)
6 Gesänge, Op. 86 (3 extraits : No. 1. Das Fenster, MWV K 29 ; No. 4. Allnächtlich im Traume seh ich dich, MWV K 78 ; No. 5. Der Mond, MWV K 122)
6 Gesänge, Op. 99 (2 extraits : No. 1. Erster Verlust, MWV K 110 ; No. 5. Fahrwohl, MWV K 121)
Der Blumenkranz, WoO 7, MWV K 44
Warnung vor dem Rhein, WoO 16, MWV K 105

Dietrich Fischer-Dieskau, baryton (1970-1979)

CDs 27-29
Robert Schumann (1810-1856)
Symphonie No. 1 en si bémol majeur, Op. 38 « Le printemps »
Symphonie No. 4 en ré mineur, Op. 120
Symphonie No. 2 en ut majeur, Op. 61
Ouverture, Scherzo et Finale, Op. 52
Symphonie No. 3 en mi bémol majeur, Op. 97 « Rhénane »
Manfred, Op. 115 – Ouverture

Staatskapelle Dresden (1972)

CD 30
Robert Schumann (1810-1856)
Messe en ut mineur, Op. 147
Mitsuko Shirai, soprano – Peter Seiffert, ténor – Jan-Hendrik Rotring, basse – Chor des städtischen Musikvereins zu Düsseldorf e.V.Berliner Philharmoniker (1987)

CD 31
Robert Schumann (1810-1856)
Liederkreis, Op. 24
Der arme Peter, Op. 53 No. 3
Dichterliebe, Op. 48
5 Lieder und Gesänge, Op. 127 (2 extraits : No. 2. Dein Angesicht ; No. 3. Es leuchtet meine Liebe)
4 Gesänge, Op. 142 (2 extraits : No. 2. Lehn’ deine Wang’ ; No. 4. Mein Wagen rollet langsam)
Thomas Hampson, baryton (1994)

CD 32
Richard Wagner (1813-1883)
Götterdämmerung, WWV 86D – Siegfrieds Rheinfahrt & Trauermarsch
Tannhäuser, WWV 70 – Ouverture
Die Meistersinger von Nürnberg, WWV 96 – Prélude de l’Acte I
Philharmonia Orchestra (1958)

CD 33
Richard Wagner (1813-1883)
Das Liebesverbot, WWV 38 – Ouverture
Symphonie en mi majeur, WWV 35 (extrait :I. Allegro con spirito)
Eine Faust-Ouvertüre, WWV 59
Wesendonck-Lieder, WWV 91 (version orchestrale : Hans Werner Henze)
Rienzi, WWV 49 – Prélude
Marjana Lipovšek, mezzo-soprano – The Philadelphia Orchestra (1995)

CD 34
Anton Bruckner (1824-1896)
Symphonie No. 4 en mi bémol majeur, WAB 104 « Romantique »
The Philadelphia Orchestra (1993)

CDs 35-38
Johannes Brahms (1833-1897)
Symphonie No. 1 en ut mineur, Op. 68
Schicksalslied, Op. 54*
Symphonie No. 2 en ré majeur, Op. 73
Variations sur un thème de Haydn, Op.56a
Symphonie No. 3 en fa majeur, Op. 90
Ouverture pour une fête académique, Op. 80
Symphonie No. 4 en mi mineur, Op. 98
Ouverture tragique, Op. 81
*Ambrosian SingersLondon Philharmonic Orchestra (1989-1991)

CD 39
Johannes Brahms (1833-1897)
Concerto pour piano et orchestre No. 1 en ré mineur, Op. 15*
2 Gesänge, Op. 91**
Stephen Kovacevich, piano
*London Philharmonic Orchestra (1991)
**Ann Murray, mezzo-soprano – *Nobuko Imai, alto (1992)

CD 40
Johannes Brahms (1833-1897)
Concerto pour piano et orchestre No. 2 en si bémol majeur, Op. 83*
5 Lieder, Op. 105**
Stephen Kovacevich, piano
*London Philharmonic Orchestra (1993) – **Ann Murray, mezzo-soprano (1994)

CD 41
Johannes Brahms (1833-1897)
Concerto pour violon, violoncelle et orchestre en la mineur, Op. 102
Frank Peter Zimmermann, violon – Heinrich Schiff, violoncelle – London Philharmonic Orchestra (1996)
Trio pour cor, violon et piano en mi bémol majeur, Op. 40
Frank Peter Zimmermann, violon – Marie-Louise Neunecker, cor (1996)

CDs 42-44
Johannes Brahms (1833-1897)
6 Gesänge, Op. 3 (extrait : No. 4. Lied aus dem Gedicht « Ivan »)
6 Gesänge, Op. 6 (4 extraits : No. 2. Der Frühling ; No. 3. Nachwirkung ; No. 4. Juchhe! ; No. 5. Wie die Wolke nach der Sonne)
6 Gesänge, Op. 7 (3 extraits : No. 1. Treue Liebe ; No. 4. Volkslied ; No. 6. Heimkehr)
8 Lieder und Romanzen, Op. 14
5 Gedichte, Op. 19 (2 extraits : No. 2. Scheiden und Meiden ; No. 5. An eine Äolsharfe)
4 Gesänge, Op. 43 (3 extraits : No. 1. Von ewiger Liebe ; No. 2. Die Mainacht ; No. 3. Ich schell mein Horn ins Jammerthal)
4 Lieder, Op. 46
5 Lieder, Op. 47 (4 extraits : No. 1. Botschaft ; No. 2. Liebesgluth ; No. 3. Sonntag ; No. 4. O liebliche Wangen, ihr macht mir Verlangen)
7 Lieder, Op. 48 (4 extraits : No. 1. Der Gang zum Liebchen ; No. 2. Der Überläufer ; No. 5. Trost in Thränen ; No. 6. Vergangen ist mir Glück und Heil ; No. 7. Herbstgefühl)
5 Lieder, Op. 49
8 Lieder und Gesänge, Op. 57 (7 extraits : No. 2. Wenn du nur zuweilen lächelst ; No. 3. Es träumte mir ; No. 4. Ach, wende diesen Blick ; No. 5. In meiner Nächte Sehnen ; No. 6. Strahlt zuweilen auch ein mildes Licht ; No. 7. Die Schnur, die Perl an Perle ; No. 8. Unbewegte laue Luft)
8 Lieder und Gesänge, Op. 58
8 Lieder und Gesänge, Op. 59 (7 extraits : No. 1. Dämmrung senkte sich von oben ; No. 2. Auf dem See ; No. 3. Regenlied ; No. 4. Nachklang ; No. 6. Eine gute, gute Nacht ; No. 7. Mein wundes Herz verlangt nach milder Ruh ; No. 8. Dein blaues Auge hält so still)
9 Lieder und Gesänge, Op. 63
7 Lieder, Op. 95 (extrait : No. 3. Beim Abschied)
4 Lieder, Op. 96 (extrait : No. 3. Es schauen die Blumen)
6 Lieder, Op. 97 (5 extraits : No. 1. Nachtigall ; No. 2. Auf dem Schiffe ; No. 3. Entführung ; No. 5. Komm bald ; No. 6. Trennung)
5 Lieder, Op. 105 (4 extraits : No. 1. Wie Melodien zieht es mir ; No. 3. Klage ; No. 4. Auf dem Kirchhofe ; No. 5. Verrat)
5 Lieder, Op. 106
5 Lieder, Op. 107 (3 extraits : No. 1. An die Stolze ; No. 2. Salamander ; No. 4. Maienkätzchen)
4 ernste Gesänge, Op. 121
Mondnacht, WoO 21
Dietrich Fischer-Dieskau, baryton (1973)

CD 45
Antonín Dvořák (1841-1904)
Symphonie No. 8 en sol majeur, Op. 88, B. 163
Scherzo capriccioso en ré bémol majeur, Op. 66, B. 131
Philharmonia Orchestra (1954)

CD 46
Antonín Dvořák (1841-1904)
Symphonie No. 7 en ré mineur, Op. 70, B. 141
Symphonie No. 8 en sol majeur, Op. 88, B. 163
The Philadelphia Orchestra (1989)

CD 47
Antonín Dvořák (1841-1904)
Symphonie No. 9 en mi mineur, Op. 95, B. 178 « Du nouveau Monde »
Ouverture « Carnaval », Op. 92, B. 169
Philharmonia Orchestra (1958)

CD 48
Antonín Dvořák (1841-1904)
Symphonie No. 9 en mi mineur, Op. 95, B. 178 « Du nouveau Monde »
Scherzo capriccioso en ré bémol majeur, Op. 66, B. 131
The Philadelphia Orchestra (1988)

CD 49
Antonín Dvořák (1841-1904)
Concerto pour violoncelle et orchestre No. 2 en si mineur, Op. 104, B. 191
Variations symphoniques en ut majeur, Op. 78, B. 70
Natalia Gutman, violoncelle – The Philadelphia Orchestra (1991)

CD 50
Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)
Le Lac des cygnes – Suite, Op. 20a, TH 219 (version courte)
Casse-noisette – Suite, Op. 71a, TH 35
Philharmonia Orchestra (1957, 1958)

CDs 51-52
Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)
Le Lac des cygnes – Ballet, Op. 20, TH 12
The Philadelphia Orchestra (1993, 1994)

CD 53
Richard Strauss (1864-1949)
Also sprach Zarathustra, Op. 30, TrV 176
Burleske pour piano et orchestre en ré mineur, TrV 145
Don Juan, Op. 20, TrV 156
Emanuel Ax, piano – The Philadelphia Orchestra (1995)

CD 54
Richard Strauss (1864-1949)
Der Bürger als Edelmann – Suite, Op. 60b, TrV 228c
4 sinfonische Zwischenspiele aus « Intermezzo », TrV 246a (extrait : I.a. Walzerscene)
Philharmonia Orchestra (1958)

CD 55
Richard Strauss (1864-1949)
Ein Heldenleben, Op. 40, TrV 190
Concerto pour hautbois et petit orchestre en ré majeur, TrV 292*
Richard Woodhams, hautbois – The Philadelphia Orchestra (*1994, 1995)

CD 56
Richard Strauss (1864-1949)
Festliches Präludium en ut majeur, Op. 61, TrV 229
Till Eulenspiegels lustige Streiche, Op. 28, TrV 171
Sinfonia domestica, Op. 53, TrV 209
The Philadelphia Orchestra (1993)

CD 57
Richard Strauss (1864-1949)
Concerto pour cor et orchestre No. 1 en mi bémol majeur, Op. 11, TrV 117
Concerto pour cor et orchestre No. 2 en mi bémol majeur, TrV 283
Denis Brain, cor – Philharmonia Orchestra (1956)

CD 58
Richard Strauss (1864-1949)
Rote Rosen, TrV 119
Die erwachte Rose, TrV 90
Begegnung, TrV 98
8 Gedichte aus « Letzte Blätter », Op. 10, TrV 141
5 Lieder, Op. 15, TrV 148 (extrait : No. 5. Heimkehr)
3 Lieder, Op. 29, TrV 172 (extrait : No. 2. Schlagende Herzen)
4 Lieder, Op. 31, TrV 173 (extrait : No. 3. Weisser Jasmin)
4 Lieder, Op. 36, TrV 186 (2 extraits : No. 2. Für fünfzehn Pfennige ; No. 3. Hat gesagt—bleibt’s nicht dabei)
6 Lieder, Op. 37, TrV 187 (extrait : No. 3. Meinem Kinde)
5 Lieder, Op. 39, TrV 189 (extrait : No. 1. Leises Lied)
5 Lieder, Op. 41, TrV 195 (2 extraits : No. 1. Wiegenlied ; No. 5. Leise Lieder)
5 kleine Lieder, Op. 69, TrV 237 (extrait : No. 5. Schlechtes Wetter)
Lucia Popp, soprano (1984)

CD 59
Richard Strauss (1864-1949)
8 Gedichte aus « Letzte Blätter », Op. 10, TrV 141 (3 extraits : No. 1. Zueignung ; No. 3. Die Nacht ; No. 8. Allerseelen)
6 Lieder, Op. 17, TrV 149 (extrait : No. 1. Seitdem dein Aug’ in meines schaute ; No. 2. Ständchen)
Schlichte Weisen, Op. 21, TrV 160 (extrait : No. 1. All’ mein Gedanken, mein Herz und mein Sinn ; No. 2. Du meines Herzens Krönelein)
4 Lieder, Op. 27, TrV 170
5 Lieder, Op. 39, TrV 189 (extrait : No. 4. Befreit)
5 Lieder, Op. 41, TrV 195 (extrait : No. 1. Wiegenlied)
5 Lieder, Op. 48, TrV 202 (4 extraits : No. 1. Freundliche Vision ; No. 2. Ich schwebe ; No. 3. Kling! ; No. 4. Winterweihe)
Margaret Price, soprano (1986)

CD 60
Richard Strauss (1864-1949)
8 Gedichte aus « Letzte Blätter », Op. 10, TrV 141 (3 extraits : No. 4. Die Georgine ; No. 7. Die Zeitlose ; No. 8. Allerseelen)
5 Lieder, Op. 15, TrV 148 (extrait : No. 5. Heimkehr)
Mädchenblumen, Op. 22, TrV 153
4 Lieder, Op. 27, TrV 170
4 Lieder, Op. 36, TrV 186 (extrait : No. 1. Das Rosenband)
6 Lieder, Op. 68, TrV 235 (2 extraits : No. 2. Ich wollt’ ein Sträusslein binden ; No. 3. Säusle, liebe Myrthe! – versions orchestrales)*
Vier letzte Lieder, TrV 296*
Barbara Hendricks, soprano – *The Philadelphia Orchestra (1995, *1994)

CD 61
Hans Pfitzner (1869-1949)
Herr Oluf, ballade pour baryton et orchestre, Op. 12
An den Mond, Op. 18 (version orchestrale)
4 Lieder, Op. 4 (extrait : No. 2. Sie haben heut’ abend Gesellschaft – version orchestrale)
Lethe, pour baryton et orchestre, Op. 37
4 Lieder, Op. 15 (2 extraits : No. 3. An die Mark ; No. 2. Zorn – versions orchestrales)
Der arme Heinrich (extrait : Dietrichs Erzählung, extrait de l’Acte I, « Auf grüne Wipfel lacht nun wonnig der Lenz »)
Dietrich Fischer-Dieskau, baryton – Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks (1978)

CD 62
Paul Hindemith (1895-1963)
Symphonische Metamorphosen über Themen von Carl Maria von Weber
Nobilissima Visione – Suite de concert
Mathis der Maler – Symphonie
The Philadelphia Orchestra (1994)

CD 63
Carl Orff (1895-1982)
Carmina Burana
Agnes Giebel, soprano – Paul Kuen, ténor – Marcel Cordes, basse – Chorus of the Westdeutschen RundfunkKölner Rundfunk-Sinfonie-Orchester (1956)

CD 64. Twentieth-Century Trumpet
Henri Tomasi (1901-1971)
Tryptique
Bohuslav Martinů (1890-1959)
Sonatine
Georges Enesco (1881-1955)
Légende
Alexandre Glazounov (1865-1936)
Albumblatt en si bémol majeur
Alexander Goedicke (1877-1957)
Etude concertante en sol mineur, Op. 49
Niels Viggo Bentzon (1919-2000)
Sonate pour trompette et piano, Op. 73
Edvard Hagerup Bull (1922-2012)
Perpetuum mobile
Eugène Bozza (1905-1991)
Rustiques
Gabriel Parès (1860-1934)
Fantaisie-Caprice
Jacques Ibert (1890-1962)
Impromptu
Paul Hindemith (1895-1963)
Sonate pour trompette et piano
Ole Eduard Antonsen, trompette (1996)

CD 65. Stokowski Transcriptions
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Schafe können sicher weiden (No. 8, air pour soprano, de la Cantate « Was mir behagt, ist nur die muntre Jagd » BWV 208)
Choral « Wachet auf, ruft uns die Stimme » (de la « Cantate, BWV 140 »)
Ein feste Burg ist unser Gott » Chorale (de la « Cantate, BWV 80 »)
Toccata et Fugue en ré mineur, BWV 565
Luigi Boccherini (1743-1805)
Quintette à cordes No. 1 en mi majeur, Op. 11 No. 5, G. 275 – III. Minuetto e Trio
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Sonate pour piano No. 14 en ut dièse mineur, Op. 27 No. 2 « Clair de lune – I. Adagio sostenuto
Frédéric Chopin (1810-1849)
Prélude en mi mineur, Op. 28 No. 4. Largo
César Franck (1822-1890)
Panis Angelicus (No. 5, extrait de la « Messe en la majeur, Op. 12, CFF 203 »)
Piotr Ilyitch Tchaïkovski (1840-1893)
Quatuor à cordes No. 1 en ré majeur, Op. 11, TH 111 – III. Andante cantabile
6 Romances, Op. 38, TH 101 (extrait : No. 3. Sred’ shumnogo bala)*
Claude Debussy (1862-1918)
Suite bergamasque, CD 82 (extrait : III. Clair de lune)
Préludes, Livre I, CD 125 <small<(extrait : X. La cathédrale engloutie)
Sergei Rachmaninoff (1873-1943)
Prélude en ut dièse mineur, Op. 3 No. 2
*Marjana Lipovšek, mezzo-soprano – The Philadelphia Orchestra (1995)

Un coffret de 65 CD du label Warner Classics 5054197832178
Acheter l’album sur le site du label www.jpc.de ou sur Amazon.fr

Photo à la une : le chef d’orchestre Wolfgang Sawallisch, vers 1969, à Hambourg – Photo : © DR

 

_  en date du 27 juin 2024, sous la plume de Pierre-Jean-Tribot, l’article intitulé « Wolfgang Sawallisch, l’inspirant » :

Wolfgang Sawallisch, l’inspirant

LE 27 JUIN 2024 par Pierre Jean Tribot

Wolfgang Sawallisch. The Warner Classics Edition. Complete Symphonic Lireder & Choral Recordings. 1954-1997. Livret en anglais, allemand et français. 66 CD Warner Classics.

Warner réédite en deux temps le legs du chef d’orchestre Wolfgang Sawallisch (1923-2013) avec un premier coffret consacré aux œuvres orchestrales, chorales et aux lieder alors qu’un second coffret centré sur les gravures lyriques sera publié cette automne.

Wolfgang Sawallisch, c’est certes un immense chef d’orchestre et un pianiste raffiné à son aise tant dans la musique de chambre que dans l’exercice pas si simple de l’accompagnement de récitals, mais c’est un chef d’orchestre comme on n’en fait plus ! Un chef au répertoire assez vertigineux, à l’aise avec la création de son temps (on oublie trop souvent les premières mondiales qu’il a donné avec des partitions de Gottfried von Einem, Wolfgang Fortner, Wolfgang Rihm, Isang Yun…), mais aussi un musicien tout autant à son affaire au pupitre symphonique qu’en fosse lyrique ou à la tête d’un choeur ! Une flexibilité totale qui dénote à notre ère de spécialisation à outrance et de fuite devant la fosse des poupons des podiums, trop vite jetés dans la bain du star system…Analysons ce coffret en 4 temps.

……

Le jeune virtuose de la baguette

Les débuts de carrières du jeune Wolfgang Sawallisch sont fulgurants. Il débute avec le philharmonique de Berlin en 1952 ! En 1953, il est chef d’orchestre à Aix-la-Chapelle, puis Wiesbaden et Cologne (1960-1963). Il est repéré par Walter Legge, le légendaire producteur de disques qui lui offre en 1954 son premier enregistrement avec le Philharmonia Orchestra à Londres.  A partir de 1957, il est un invité régulier du Festival de Bayreuth, où il retourne chaque année jusqu’en 1962 _ voilà. Il est l’un des piliers du renouveau du festival et il répond par sa musicalité tranchante à la nouvelle vision scénique épurée d’un Wieland Wagner qui cherche à dépoussiérer la dramaturgie scénique des opéras : Tristan und Isolde, Lohengrin, Der Fliegende Holländer et Tannhäuser marquent leur temps.  De 1961 à 1970, il est directeur musical des Wiener Symphoniker.  Car le jeune  Wolfgang Sawallisch impressionne et pas qu’un peu. Son style rigoureux et vif _ voilà _, change de celui des chefs allemands de la génération précédente, comme l’explique Alain Pâris, chef d’orchestre et auteur du Dictionnaire des interprètes chez Robert Laffont : “ après les chefs germaniques légendaires que furent Furtwängler, Knappertsbusch ou Karajan, Sawallisch a été l’un des premiers à mettre fin à des excès stylistiques qui avaient enfermé la direction d’orchestre allemande dans un excès de dramatisme et la recherche d’une pâte sonore parfois éloignés de la vérité des textes. Avant lui, on peut en trouver les prémices chez Bruno Walter ou Fritz Busch, mais leur lecture passionnée n’avait pas encore cette rigueur qu’il a su concilier avec la tradition germanique ». Dès lors à l’écoute de ses premiers enregistrements avec le Philharmonia Orchestra, on peut apprécier ce style fait de clarté des textures _ oui _, de lisibilité des lignes mélodiques _ oui _ et d’une énergie vigoureuse et dégraissée _ voilà. Dès lors, écoutons les Symphonies n°8 et n°9 de Antonín Dvořák, coupantes comme l’épée et vives __ voilà, voilà _ comme un ruisseau de montagne _ de Bohème… C’est un Dvořák décapé et énergique qui s’impose comme une référence alors que le Philharmonia Orchestra est en parade avec des pupitres aiguisés ! Autres grandes références les Ouvertures de Weber, tissées par un maître des saynètes et des extraits wagnériens épiques et nerveux _ oui. Du côté de Richard Strauss, les suites assez mineures du Bourgeois Gentilhomme et le Divertimento d’après Couperin, que le chef fait exploser dans un torrent d’énergie et de virtuosité, parvenant à transcender ces exercices de styles souvent besogneux.  L’accompagnement de concertos _ oui, oui _ était également l’une des grandes qualités du chef qui est aussi à l’aise avec des personnalités aussi variées que la pianiste Annie Fischer (Mozart), la violoniste Johanna Martzy (Mendelssohn et Mozart) ou le corniste Denis Brain.  Mention très bien pour un inattendu albums d’extraits des ballets de Tchaïkovski, de la musique de ballet allégée et nerveuse !


Schumann, Beethoven et Brahms en intégrales  


3 grosses intégrales symphoniques sont regroupées dans ce coffret: Schumann, Beethoven et Brahms.

Référence des références, l’intégrale des symphonies de Schumann complétée de l’ouverture Manfred et du triptyque Ouvertüre, Scherzo und Finale avec la Staatskapelle de Dresde enregistré en RDA en 1972. Wolfgang Sawallisch était très à son aise avec cette phalange avec laquelle il avait enregistré une magistrale intégrale des Symphonies de Schubert mais pour les Néerlandais de Philips.  Le chef d’orchestre atteint une quadrature du cercle entre la puissance du souffle romantique, la cursivité de son geste, la beauté fabuleuse de l’orchestre et la capacité à cerner l’originalité du geste compositionnel de Schumann _ tout cela est très juste. Prenons la Symphonie n°4, qui combine la puissance tellurique avec une finesse apportée aux transitions avec un esprit parfois dansant ou chambriste. Bien sûr, une telle vision ne serait pas possible sans la complicité avec des musiciens tantôt félins, tantôt hautement poétiques. Certes, la discographie de ces symphonies est de très haut vol, mais 50 ans après son enregistrement, cette somme peut légitimement être considérée comme un absolu _ pas moins !

Au fil des années, le chef perd un peu de son influx nerveux pour garder l’approche rigoureuse et équilibrée au service de la musique. Il en va ainsi de son intégrale des Symphonies de Beethoven (la seule qu’il a laissée alors qu’il existe des témoignages au fil de sa carrière dans l’une ou l’autre symphonie), enregistrée avec rien moins que le Concertgebouw d’Amsterdam dans les années 1990. A sa sortie, ce cycle n’avait pas été très bien reçu par les critiques qui ne juraient alors que par les expériences historiquement informées. Certes, tout est contrôlé avec cette direction qui soigne la lisibilité sans jamais alourdir  le propos. Ce concept de “mesure” s’applique à toutes les symphonies, point de puissance tellurique dans la Symphonie n°5 ou de transe endiablée dans le finale de la Symphonie n°7, mais un contrôle parfait qui construit le geste musical. Prenons le final de la Symphonie n°7, Sawallisch y construit le gradations et apporte une grande exigence aux transitions thématiques, jamais brutales mais toujours limpides _ voilà, voilà. C’est la logique de l’architecte qui édifie pierre par pierre une cité imposante et impressionnante !  Forcément, les symphonies n°3 ou n°6 sortent plutôt renforcées par cette approche alors que les autres symphonies se dévoilent avec une ampleur dynamique considérable. En apothéose de ce cycle, la symphonie n°9 en impose par sa puissance dramatique !

Autre grande intégrale tardive : les symphonies et œuvres orchestrales de Brahms avec le London Philharmonic, des lectures, complétées par des concertos pour avec Stephen Kovacevich au piano, Frank Peter Zimmermann pour le concerto pour violon (mais avec les Berliner philharmoniker) et le double concerto avec le même  Frank Peter Zimmermann et Heinrich Schiff au violoncelle. Tout est très bien fait et mesuré, mais les symphonies ne masquent pas un certaine forme de distance, d’ennui dirons certains. Les concertos sont assez décevants avec un  Stephen Kovacevich certes virtuose et puissant mais plus massif que cursif et un Frank Peter Zimmermann un peu lisse et distancé dans le Concerto pour violon. Seul l’album composé du Double concerto superbement automnal et complété par une lecture magistrale du trio avec cor (avec une dream team : Wolfgang Sawallisch au piano, Heinrich Schiff au violoncelle et Marie-Luise Neunecker au cor) peut s’affirmer comme une référence.

De ces trois intégrales, on retient celle consacrée à Schumann qui reste une immense référence, et on réécoute avec attention celle dédiée à Beethoven qui est une leçon de direction et un festival orchestral.

Philadelphie, la machine à jouer 

En 1993, à l’âge de 70 ans, Wolfgang Sawallisch, au sommet de sa gloire, auréolé de l’immense succès de son mandat de Staatsoperndirektor de l’Opéra d’Etat de Bavière à Munich, accepte la direction musicale du Philadelphia Orchestra désireux de ne se concentrer que sur le répertoire symphonique, ce mandat durera 10 ans. Mais le chef n’est pas du style à prendre son rôle à la légère ! Dès sa première saison, c’est retour aux fondamentaux avec une symphonie de Haydn à chacun de ces programmes car le chef d’orchestre considérait qu’il n’y avait pas meilleure école pour un orchestre, même pour une phalange de légende. Mais cette période est celle de la transition du marché du disque classique et l’orchestre perd en 1996 son rémunérateur contrat avec EMI, et il s’ensuit une grève des musiciens pendant 64 jours. Dès lors, le legs étasunien de Sawallisch n’est pas numériquement le plus important. On place aux sommets trois albums Richard Strauss dont une incroyable Sinfonia Domestica captée en concert, l’un des absolus de la discographie par la plastique vertigineusement belle de l’orchestre et l’impact incisif de la direction et une Heldenleben, épique, virtuose et qui s’appuie sur la beauté magique des cordes de cette phalange au galbe phonogénique. Autre grande réussite, un album vrombissant Hindemith avec le trio symphonique de démonstration : les pétaradantes Variations sur un thème de Weber, la linéarité contemplative de la symphonie Mathis der Maler et les sympathiques Nobilissima visione, la mécanique orchestrale est rutilante et ça en met les oreilles !  Quand on pense Philadelphia Orchestra, le nom de Stokowski revient vite à notre mémoire et en guise d’hommage, le chef a enregistré une sélection de ses orchestrations auxquelles il apporte une rigueur bienvenue qui met en avant la science de l’orchestre de son prédécesseur, mais sans les excès parfois dégoulinants de kitsch de ce dernier.  Saluons également des solides lectures de la Symphonie n°4 de Bruckner et un disque l’autre Wagner avec les plus rares ouvertures de  Wagner (Das Liebesverbot, Eine Faust-Ouverture, Rienzi) avec en complément le mouvement de la Symphonie en mi majeur et les Wesendonck-lieder dans une orchestration de Hans Werner Henze avec la _ magnifique _ mezzo slovène  Marjana Lipovšek).   On est par contre moins fans du ballet intégral du Lac des cygnes, un peu lourd et des symphonies n°7 à n°9 de Antonín Dvořák bien menées mais trop neutres.

La passion des voix 

Wolfgang Sawallisch était par sa carrière et sa culture, un passionné de la voix _ oui ! _, qu’il soit au clavier en tant qu’accompagnateur de lieder, chef de chœur dans la musique sacrée et profane de Schubert ou encore chef d’orchestre dans des fresques chorales comme la Symphonie n°2 de Mendelssohn, la rare Messe en Ut ou même d’excellentes et inattendues Carmina Burana de Orff pour lesquelles le chef avait même reçu les félicitations du compositeur.

En matière d’accompagnement de lieder que ce soit au piano ou à l’orchestre (superbe album d’airs de Pfitzner avec Dietrich Fischer-Dieskau), est toujours à son sommet au service des chanteurs _ oui, absolument. Bien sur le tandem avec  Dietrich Fischer-Dieskau dans les lieder de Brahms et Mendelssohn, le duo est sans égal, mais le pianiste sait tout autant s’adapter aux timbres si différents de Margaret Price et Lucia Popp dans Richard Strauss. tout en parvenant à canaliser une Barbara Hendricks.

L’intégrale de la musique profane et sacrée de Schubert est sans aucun doute l’un des absolus du legs du chef _ absolument ; et on ne le redira jamais assez. En compagnie du Chœur et de l’Orchestre de la Radio Bavaroise, il rend à ces partitions leur saveur et leur esprit _ oui, oui, oui. Fervent dans les Messes, il est un narrateur passionné _ oui, jamais neutre _ dans les petites partitions pour chœurs, certes souvent mineures, mais qui respirent l’esprit de Schubert _ oui ! _ par cette simplicité poétique et touchante _ tout à fait… Les solistes vocaux, quand ils sont requis par les nomenclatures sont des immenses chanteurs comme Lucia Popp, Helen Donath, Peter Schreier et même Dietrich Fischer-Dieskau en personne. Cette passion et cette dévotion, alliées à cette qualité artistique vertigineuse ne seront sans doute jamais égalées _ probablement…   

Dès lors, malgré quelques faiblesses notées, ce coffret est un indispensable _ oui !!! _ d’un maître de la musique, d’un parangon de la rigueur interprétative et de dévotion exemplaire _ et d’une absolue justesse, voilà _ pour la musique. Un modèle qui doit inspirer les générations futures par son éthique musicale _ oui.

Note globale : 10

Crédits photographiques : Abe Frajndlich et Reg Wilson

_  en date du 21 juillet 2024, sous la plume de Jean-Charles Hoffelé, l’article intitulé « Jugendzeit » :

JUGENDZEIT

Rémy Louis, dans le foisonnant texte qui accompagne cette boîte exemplaire, rappelle le mot d’Hans Knappertsbusch découvrant Wolfgang Sawallisch lors de ses débuts à Bayreuth : « Le jeune est super ! ». Il prônait pourtant l’envers même de l’art de son aïeul : une clarté, un allant, une vigueur _ voilà ! _ qui regardaient plutôt vers l’Italie que vers l’Allemagne.

Cette vertu méditerranéenne n’est pourtant pas restée dans l’imaginaire des mélomanes, comme la nature même de l’art de Wolfgang Sawallisch, trop d’années munichoises vouées d’abord à l’opéra, trop de fréquentations répétées du grand répertoire romantique l’auront ancré dans une certaine tradition germanique dont certains auront déduit une minoration de son art, le rétrogradant au rang de kappellmeister, ce que les habitués du Staatsoper savaient absolument improbable et qu’infirment les gravures viennoises qui ouvrent ce voyage en « sawallie ».

Pour le disque, le jeune Wolfgang commença sous la houlette de Walter Legge, avec le Philharmonia de Karajan, rien moins (voir ici le coffret édité par Warner), c’est encore l’esprit de Karajan qu’il retrouva chez les Wiener Symphoniker dont le jeune prodige avait illuminé la balance, éclairé les timbres, discipliné les pupitres.

Son fluide et vif, orchestre sans pesanteur _ voilà, voilà _, l’envers de tant de formations germaniques, mais un idéal sonore que Sawallisch raffina encore et qui culminera dans un cycle Brahms, Symphonies, Ouvertures, Variations, Requiem allemand, Schicksalslied que viendra couronner l’étreignante _ absolument !Rhapsodie avec Aafje Heynis. Partout un élan, une clarté, une fougue _ oui ! _, et ces tempos vifs qu’il ne retrouvera pas à Londres des décennies plus tard.

Cet ensemble parfait, cette fois magnifiquement réédité, ne doit pas masquer les autres gravures viennoises : irrésistible 9e de Schubert entre tendresse et brio, poésie et éclat, un modèle trop oublié qui sera la porte d’entrée pour musarder dans les Première, Cinquième et Huitième. Il reprendra le cycle au complet avec la Staatskapelle de Dresde, magnifique certes, mais sans ce sourire encore mozartien qu’il mettait également aux Haydn, à l’Italienne de Mendelssohn si envolée, fruits dorés de ses années viennoises dont émergent aussi des albums Johann Strauss un peu surveillés et deux disques Wagner transcendants de théâtre et de poésie : écoutez cette Siegfried-Idyll, l’érotisme de ce Venusberg annonçant son prodigieux Tannhäuser de Bayreuth.

De Londres, avec le New Philharmonia Orchestra, toutes les Symphonies de Mendelssohn fuient le classicisme pour l’espressivo, intégrale majeure et trop oubliée ; de Dresde, les deux grandes Messes de Schubert d’une sidérante puissance, annonceront l’intégrale bavaroise à venir.

Un triptyque étonne plus encore : 5e de Tchaikovski, d’une fébrilité, d’un emportement, d’une violence où semble passer l’ombre d’un Van Kempen, 6e et 7e de Beethoven fabuleuses simplement, il s’en souviendra, gravant le cycle complet avec les Hollandais pour EMI.

Un rare album d’extraits d’opéra (Cavalleria rusticana avec Schech et Pease en allemand et en italien) inaugure la collaboration avec Deutsche Grammophon qui ne sera reprise que bien tardivement, et d’abord par l’accompagnateur de lieder pour les Strauss de Fischer-Dieskau, les Liebeslieder-Walzer de Brahms avec Karl Engel et un faramineux quatuor de gosiers. Suivra ce Château de Barbe-Bleue hypnotique, resté à part dans la discographie.

Mais côté lieder, le plus beau _ nous y venons _ reste ce Winterreise et ces Strauss pour Hermann Prey, son alter-ego en pur lyrisme. Puis Bayreuth, dont il fut le héros rénovateur au côté de Pierre Boulez. Au Français Parsifal et Tristan (qu’il fera aussi), à l’allemand Fliegende Höllander, Tannhäuser, Lohengrin, trois spectacles historiques réinventés où venait se brûler pour l’éternité la fabuleuse Anja Silja. Ecoutez seulement….

LE DISQUE DU JOUR..;

Wolfgang Sawallisch, piano, direction


The Complete Recordings
on Philips & Deutsche Grammopho
n


CD 1
Ludwig van Beethoven(1770-1827)
Symphonie No. 6 en fa majeur, Op. 68 « Pastorale »
Fidelio, Op. 72 – Ouverture
Concertgebouw Amsterdam (publ. 1970)

CD 2
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Symphonie No. 7 en la majeur, Op. 92
König Stephan, Op. 117 – Ouverture
Concertgebouw Amsterdam

CD 3
Johannes Brahms (1833-1897)
Symphonie No. 1 en ut mineur, Op. 68
Symphonie No. 3 en fa majeur, Op. 90*
Wiener Symphoniker (1962, *1961)

CD 4
Johannes Brahms (1833-1897)
Symphonie No. 2 en ré majeur, Op. 73
Symphonie No. 4 en mi mineur, Op. 98*
Wiener Symphoniker (1959, *1963)

CD 5
Johannes Brahms (1833-1897)
Ein deutsches Requiem, Op. 45
Wilma Lipp, soprano – Franz Crass, baryton – Singverein der Gesellschaft der MusikfreundeWiener Symphoniker (1962)

CD 6
Johannes Brahms (1833-1897)
Ouverture pour une fête académique, Op. 80
Ouverture tragique, Op. 81*
Schicksalslied, Op. 54**
Rhapsodie pour contralto, choeur d’hommes et orchestre, Op. 53**
Variations sur un thème de Haydn, Op. 56a
**Aafje Heynis, contralto – **Singverein der Gesellschaft der MusikfreundeWiener Symphoniker (1959, *1961, **1962)

CD 7
Franz Joseph Haydn (1732-1809)
Symphonie No. 94 en sol majeur, Hob. I:94 « Surprise »
Symphonie No. 100 en sol majeur, Hob. I:100 « Militaire »
Wiener Symphoniker (1961)

CD 8
Franz Joseph Haydn (1732-1809)
Symphonie No. 92 en sol majeur, Hob. I:92 « Oxford »
Franz Schubert (1797-1828)
Symphonie No. 1 en ré majeur, D. 82
Wiener Symphoniker (1963)

CD 9
Franz Joseph Haydn (1732-1809)
Symphonie No. 101 en ré majeur, Hob. I:101 « L’Horloge »
Franz Schubert (1797-1828)
Symphonie No. 5 en si bémol majeur, D. 485
Wiener Symphoniker (1962)

CD 10
Franz Schubert (1797-1828)
Symphonie No. 8 en si mineur, D. 759 « Inachevée »
Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847)
Symphonie No. 4 en la majeur, Op. 90 « Italienne »
Wiener Symphoniker (1959)

CD 11
Franz Schubert (1797-1828)
Symphonie No. 9 en ut majeur, D. 944 « Grande »
Wiener Symphoniker (1961)

CDs 12-14
Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847)
Symphonie No. 1 en ut mineur, Op. 11, MWV N 13*
Symphonie No. 3 en la mineur, Op. 56, MWV N 18 « Ecossaise »*
Symphonie No. 2 en si bémol majeur, Op. 52, MWV A 18 « Lobgesang »*
Ruy Blas, Op. 95, MWV P 15*
Symphonie No. 4 en la majeur, Op. 90 « Italienne »
Symphonie No. 5 en ré mineur, Op. 107 « Réformation »
Helen Donath, soprano – Rotraud Hansmann, mezzo-soprano – Waldemar Kmentt, ténor – New Philharmonia ChorusNew Philharmonia Orchestra (1966, *1967)

CDs 15-16
Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847)
Elijah, Op. 70, MWV A 25 (enregistrement en allemand)
Elly Ameling, soprano I (Die Witwe, Der Engel, Ein Seraph) – Renate Krahmer, soprano II (Der Knabe, Ein Seraph) – Annelies Burmeister, contralto I (Ein Engel, Ein Seraph) – Gisela Schröter, contralto II (Die Königin, Ein Seraph) – Peter Schreier, ténor I (Obadjah) – Hans-Joachim Rotzsch, ténor II (Ahab) – Theo Adam, basse (Elias) – Hermann-Christian Polster, basse II (Elias) – Rundfunkchor LeipzigGewandhausorchester Leipzig (1968)

CDs 17-18
Franz Schubert (1797-1828)
Messe en la bémol majeur, D. 678
Messe en mi bémol majeur, D. 950**
Helen Donath, soprano – Ingeborg Springer, contralto – Peter Schreier, ténor – **Hans-Joachim Rotzsch, ténor II – Theo Adam, basse – *Christoph Albrecht, orgue – Rundfunkchor LeipzigStaatskapelle Dresden (1971)

CDs 19-22
Franz Schubert (1797-1828)
Staatskapelle Dresden (1967)

Symphonie No. 1 en ré majeur, D. 82
Symphonie No. 2 en si bémol majeur, D. 125
Ouverture dans le style italien en ré majeur, D. 590
Ouverture dans le style italien en ut majeur, D. 591

Symphonie No. 3 en ré majeur, D. 200
Symphonie No. 4 en ut mineur, D. 417 « Tragique »

Symphonie No. 5 en si bémol majeur, D. 485
Symphonie No. 6 en ut majeur, D. 589

Symphonie No. 8 en si mineur, D. 759 « Inachevée »
Symphonie No. 9 en ut majeur, D. 944 « Grande »

CDs 23*-24**
Johann Strauss II (1825-1899)
An der schönen blauen Donau, Op. 314
Rosen aus dem Süden, Op. 388
Wein, Weib und Gesang, Op. 333
Kaiserwalzer, Op. 437
Künstlerleben, Op. 316
Frühlingsstimmen, Op. 410
Geschichten aus dem Wienerwald, Op. 325
Wiener Blut, Op. 354
Tritsch-Tratsch-Polka, Op. 214
Wiener Bonbons, Op. 307
Neue Pizzikato-Polka, Op. 449
Accelerationen, Op. 234
Tik-Tak, polka schnell, Op. 365
Unter Donner und Blitz, polka, Op. 324
Morgenblätter, Op. 279
Perpetuum mobile, Op. 257
Wo die Zitronen blüh’n, Op. 364
Auf der Jagd, Op. 373
Wiener Symphoniker (*1961, **1965)

CD 25
Piotr Ilitch Tchaikovski (1840-1893)
Symphonie No. 5 en mi mineur, Op. 64, TH 29
Concertgebouw Orchestra (1962)

CD 26
Béla Bartok (1881-1945)
Le Château de Barbe-bleue, Op. 11, Sz. 48, BB 62
Julia Várady, soprano (Judith) – Dietrich Fischer-Dieskau, baryton (Barbe-bleue) – Orchestre de l’Opéra d’Etat de Bavière (1979)

CD 27
Otto Nicolai (1810-1849)
Die lustigen Weiber von Windsor – Ouverture
Albert Lortzing (1801-1851)
Der Wildschütz (2 extraits : Ouverture ; Aria « Wie freundlich strahlt die holde Morgensonne »* – Acte III)
Pietro Mascagni (1863-1945)
Cavalleria rusticana (extrait : Scène complète du duo entre Alfio et Santuzza, chanté en allemand**)
*Horst Günter, baryton –
**Marianne Schech, soprano – James Pease, baryton
Bamberger Symphoniker (1953)

CDs 28-29
Richard Wagner (1813-1883)
Der fliegende Holländer, WWV 63 – Ouverture
Rienzi, WWV 49 – Ouverture
Tannhäuser, WWV 70 – Bacchanale du Venusberg**
Siegfried Idyll, WWV 103*
Die Meistersinger von Nürnberg, WWV 96 – Préludes des Actes I & III***
Lohengrin, WWV 75 – Préludes des Actes I & III***
Parsifal, WWV 111 – Prélude & Enchantement du Vendredi Saint***
Wiener Symphoniker (1959, *1960, **1961, ***1963)

CDs 30-31
Richard Wagner (1813-1883)
Der fliegende Holländer, WWV 63
George London, baryton-basse (Holländer) – Anja Silja, soprano (Senta) – Fritz Uhl, ténor (Erik) – Josef Greindl, basse (Daland) – Georg Paskuda, ténor (Der Steuermann) – Res Fischer, contralto (Mary) – Chor und Orchester der Bayreuther Festspiele (Bayreuth, 1961)

CDs 32-34
Richard Wagner (1813-1883)
Tannhäuser, WWV 70
Josef Greindl, basse (Hermann, Landgraf von Thüringen) – Wolfgang Windgassen, ténor (Tannhäuser) – Eberhard Wächter, baryton (Wolfram von Eschenbach) – Gerhard Stolze, ténor (Walther von der Vogelweide) – Franz Crass, basse (Biterolf) – Georg Paskuda, ténor (Heinrich der Schreiber) – Gerd Nienstedt, basse (Reinmar von Zweter) – Anja Silja, soprano (Elisabeth) – Grace Bumbry, mezzo-soprano (Venus) – Else-Margrete Gardelli, soprano (Ein junger Hirt) – Chor und Orchester der Bayreuther Festspiele (Bayreuth, 1962)

CDs 35-37
Richard Wagner (1813-1883)
Lohengrin, WWV 75
Franz Crass, baryton (Heinrich der Vogler) – Jess Thomas, ténor (Lohengrin) – Anja Silja, soprano (Elsa von Brabant) – Ramón Vinay, baryton (Friedrich von Telramund) – Astrid Várnay, soprano (Ortrud) – Tom Krause, basse (Der Heerrufer Des Königs) – Niels Möller, Gerhard Stolze, ténors & Klaus Kirchner, Zoltan Kelemen, basses (Quatre nobles brabançons) – Chor und Orchester der Bayreuther Festspiele (Bayreuth, 1962)

CD 38
Johannes Brahms (1833-1897)
Liebeslieder-Walzer, Op. 52
Neue Liebeslieder Waltzer, Op. 65
3 Quartette, Op. 64
Edith Mathis, soprano – Brigitte Fassbaender, mezzo-soprano – Peter Schreier, ténor – Dietrich Fischer-Dieskau, baryton – Karl Engel, piano (1981)

CD 39
Franz Schubert (1797-1828)
Winterreise, D. 911
Hermann Prey, baryton (1972)

CD 40
Johannes Brahms (1833-1897)
49 Deutsche Volkslieder, WoO 33 (3 extraits : No. 1. Sagt mir, o schönste Schäf’rin mein ; No. 15. Schwesterlein ; No. 34. Wie komm’ ich denn zur Tür herein)
5 Romanzen und Gesänge, Op. 84 (extrait : No. 5. Spannung)
5 Lieder, Op. 49 (extrait : No. 4. Wiegenlied)
Sergei Prokofiev (1891-1953)
3 Chansons enfantines, Op. 68
Le vilain petit canard, Op. 18
Robert Schumann (1810-1856)
Dichterliebe, Op. 48
Myrthen, Op. 25 (extrait : No. 3. Der Nussbaum)
Peter Schreier, ténor (1984)

CD 41
Richard Strauss (1864-1949)
8 Gedichte aus « Letzte Blätter », Op. 10, TrV 141 (4 extraits : No. 1. Zueignung ; No. 2. Nichts ; No. 3. Die Nacht ; No. 8. Allerseelen)
6 Lieder, Op. 17, TrV 149 (extrait : No. 2. Ständchen)
Schlichte Weisen, Op. 21, TrV 160
4 Lieder, Op. 27, TrV 170 (2 extraits : No. 3. Heimliche Aufforderung ; No. 4. Morgen)
3 Lieder, Op. 29, TrV 172 (2 extraits : No. 1. Traum durch die Dämmerung ; No. 3. Nachtgang)
5 Lieder, Op. 32, TrV 174 (extrait : No. 1. Ich trage meine Minne)
6 Lieder, Op. 37, TrV 187 (extrait : No. 2. Ich liebe dich)
5 Lieder, Op. 39, TrV 189 (extrait : No. 4. Befreit)
5 Lieder, Op. 41, TrV 195 (extrait : No. 4. Bruder Liederlich)
5 Lieder, Op. 48, TrV 202 (extrait : No. 1. Freundliche Vision)
6 Lieder, Op. 56, TrV 220 (extrait : No. 4. Mit deinen blauen Augen)
Hermann Prey, baryton (1972)

CDs 42-43
Richard Strauss (1864-1949)
8 Gedichte aus « Letzte Blätter », Op. 10, TrV 141 (6 extraits : No. 2. Nichts ; No. 3. Die Nacht ; No. 4. Die Georgine ; No. 5. Geduld ; No. 6. Die Verschwiegenen ; No. 7. Die Zeitlose)
5 Lieder, Op. 15, TrV 148 (2 extraits : No. 2. Winternacht ; No. 5. Heimkehr)
6 Lieder, Op. 17, TrV 149 (extrait : No. 2. Ständchen)
6 Lieder aus « Lotosblätter », Op. 19, TrV 152
Schlichte Weisen, Op. 21, TrV 160
2 Lieder, Op. 26, TrV 166
4 Lieder, Op. 27, TrV 170 (3 extraits : No. 1. Ruhe, meine Seele ; No. 3. Heimliche Aufforderung ; No. 4. Morgen)
3 Lieder, Op. 29, TrV 172 (2 extraits : No. 1. Traum durch die Dämmerung ; No. 3. Nachtgang)

4 Lieder, Op. 31, TrV 173 (extrait : No. 4. Stiller Gang)
5 Lieder, Op. 32, TrV 174
4 Lieder, Op. 36, TrV 186 (2 extraits : No. 1. Das Rosenband ; No. 4. Anbetung)
6 Lieder, Op. 37, TrV 187 (4 extraits : No. 1. Glückes genug ; No. 2. Ich liebe dich ; No. 5. Herr Lenz ; No. 6. Hochzeitlich Lied)
8 Lieder, Op. 49, TrV 204 (extrait : No. 6. Junggesellenschwur)
6 Lieder, Op. 56, TrV 220 (2 extraits : No. 1. Gefunden ; No. 3. Im Spätboot)
6 Lieder, Op. 67, TrV 238 (extrait : No. 6. Wanderers Gemütsruhe)
5 kleine Lieder, Op. 69, TrV 237 (3 extraits : No. 3. Einerlei ; No. 4. Waldesfahrt ; No. 5. Schlechtes Wetter)
Vom künftigen Alter, TrV 260
Und dann nicht mehr, TrV 258
Im Sonnenschein, TrV 268
Dietrich Fischer-Dieskau, baryton (DGG, 1984)

Un coffret de 43 CD du label Decca 4854364
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Photo à la une : le chef d’orchestre Wolfgang Sawallisch – Photo : © DR…

 

_ et en date du 26 août 2024, sous la plume de Christophe Huss, l’article intitulé « Le centenaire oublié de Wolfgang Sawallisch » :

Wolfgang Sawallisch devant l’Opéra de Hanoi, le 21 mai 1999.

Photo: Frederik Balfour Archives Agence-France Presse Wolfgang Sawallisch devant l’Opéra de Hanoi, le 21 mai 1999.

Le chef d’orchestre et pianiste allemand Wolfgang Sawallisch a été une des figures musicales les plus importantes _ indubitablement _ de la fin du XXe siècle. Des coffrets viennent honorer sa mémoire. Ainsi, Decca publie en 43 CD l’intégrale de ses enregistrements parus chez Philips et Deutsche Grammophon.

En voyant sortir coup sur coup deux gros coffrets Sawallisch, celui-ci chez Universal et l’autre, que nous attendons, chez Warner, on se dit qu’il doit y avoir un anniversaire dans l’air.

Chose très curieuse en la circonstance, alors que l’édition phonographique a pris l’habitude de célébrer les anniversaires par anticipation, on s’aperçoit que Sawallisch aurait eu 100 ans en août 2023, et qu’il est décédé en février 2013. Bref, à voir débouler de tels coffrets en plein milieu de l’année 2024, c’est un peu comme si l’édition phonographique reconnaissait avoir oublié le chef, l’an passé !

Un chef lyrique

Wolfgang Sawallisch est connu et reconnu pour avoir été le directeur musical emblématique de l’Opéra d’État de Bavière de 1971 à 1992. Il fut ainsi une « autorité » en matière d’opéra et de répertoire germanique (Richard Strauss, Richard Wagner) _ voilà. C’est aussi en Bavière que se niche le Festival de Bayreuth, dont il fut un habitué. Le vaisseau fantôme, Tannhäuser et Lohengrin, captés lors des festivals 1961 et 1962, ont été les enregistrements de ces oeuvres cimentant le catalogue Philips. Ils figurent dans ce coffret.

Cette idée de « valeur sûre » fut également établie dans le répertoire symphonique dès les débuts de sa carrière. Chef de l’Orchestre symphonique de Vienne de 1960 à 1970, Sawallisch fut invité à diriger l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam et, surtout, la Staatskapelle de Dresde, avec laquelle il enregistra son opus le plus fameux : l’intégrale des Symphonies de Schumann pour EMI (qui se trouvera dans le coffret Warner).

Ceci pose les jalons et limites de ce que l’on trouve dans ce coffret Decca, hors opéras, périmètre qui se réduit aux trois Wagner, à un CD d’extraits de Lortzing, de Nicolai et de Mascagni et au fameux Château de Barbe-bleu (DG) de Bartók avec Fischer-Dieskau et Varady.

Limitations

Le gros du répertoire est symphonique, et on y retrouve notamment des documents qui ont alimenté le catalogue « Philips Duo » (intégrales Mendelssohn, Schubert). On peut en tirer trois grandes lignes.

La première est que Sawallisch dans les années 1960 et 1970, n’est pas forcément le ponte solide, mais un peu ennuyeux que l’on imagine. Plusieurs de ses interprétations (1ère de Mendelssohn, Pastorale à Amsterdam, l’allant de ses Valses de Strauss, voire quelques mouvements de Haydn) ont une certaine sève et énergie _ oui.

La seconde se perçoit aisément lorsqu’on écoute les Symphonies et les Messes de Schubert enregistrées à Dresde ou l’Elias de Mendelssohn gravé à Leipzig : par comparaison, l’Orchestre symphonique de Vienne des années 1960 et 1970 est une phalange honorable, mais grise, sans relief sonore particulier. Comparer la 9e Symphonie de Schubert de février 1961 à Vienne (Sawallisch la reprendra heureusement à Dresde en 1966) avec la version Decca de Krips à Londres en 1959 est assez cruel.

Cette comparaison nous amène sur le troisième point : les enregistrements des années 1960 et 1970 sonnent très « années 1960 ». Comme EMI, Philips avait une longueur technique de retard dans la fidélité et subtilité de la captation. Même les Symphonies de Mendelssohn avec le Philharmonia à Londres sont étriquées.

Tout ceci mis bout à bout, les vertus en matière d’archives, qui permettent désormais une connaissance complète de l’art de ce chef à ses débuts, occultent totalement l’idée qu’il pourrait se trouver ici des révélations majeures.

La boîte Warner documentera notamment la fin de la carrière de Sawallisch, lorsqu’il fut directeur musical de l’Orchestre de Philadelphie (1993-2003) et se vit confier aussi des intégrales Beethoven et Brahms en Europe.

Comme nous avons gardé le meilleur pour la fin _ nous y voici donc ! _, Sawallisch, grand chef d’opéra, était aussi pianiste accompagnateur _ et magnifique : c’est par là que j’ai personnellement commencé mon picorage d’écoute de ces vastes coffrets… Cinq CD et albums constituent une forme de nectar ici _ absolument ! _ : deux disques de Lieder de Strauss avec Fischer-Dieskau _ merveilleux de clarté et finesse _, les Liebeslieder-Walzer de Brahms référentiels (DG), Dichterliebe de Schumann avec Peter Schreier et deux enregistrements du baryton Hermann Prey, Winterreise de Schubert et un florilège des plus beaux Lieder de Richard Strauss.

Wolfgang Sawallisch

Complete Recordings on Philips & Deutsche Grammophon. Decca 43 CD 485 4364.

Quatre articles auxquels je rajoute, in fine, l’article plus ancien de onze ans _ puisque paru, lui, en 2013 _ de Pierre-Jean Tribot « Wolfgang Sawallisch, le chef allemand à la recherche de la clarté » publié sur le site de ResMusica le 26 août 2013, pour saluer, déjà avec un peu de retard, le chef _ magnifique mais humble et plutôt discret, en dépit de sa carrière et sa discographie musicales superbes _ qui venait de décéder le 22 février 2013, à l’âge de 89 ans ;

un article déjà très détaillé, et au titre lui aussi bien significatif:

Wolfgang Sawallisch, le chef allemand à la recherche de la clarté

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Le chef d’orchestre allemand est décédé, en février dernier, à l’âge de 89 ans. Retiré des podiums depuis 2004, il n’en restait pas moins un monstre sacré _ sic _, dernier représentant d’une certaine image du chef d’orchestre, maître de chapelle humble _ de sa personne _ et _ musicalement _ dévoué au compositeur _ voilà ! Alors que des hommages discographiques lui sont rendus par EMI, Universal et Supraphon, ResMusica revient _ utilement _ sur la vie et sur l’art de ce chef.

wolfgang-sawallisch2013 a

 

Une biographie

voit le jour, à Munich, le 26 Août 1923. Le petit Wolfgang se met rapidement au piano et, à l’âge de 10 ans, il est déjà décidé à devenir un pianiste concertiste. Ses parents lui payent des leçons privées en attendant une entrée au Conservatoire de Munich. Cependant, la Seconde guerre mondiale perturbe ses plans. Le jeune homme est mobilisé, incorporé dans la Wehrmacht, puis fait prisonnier en Italie.

En 1945, il reprend ses études à Munich, entre autre, auprès du compositeur Joseph Haas. Il clôt son cursus par un diplôme de chef d’orchestre à la Hochschule für Musik. Selon, les méthodes d’alors, il doit apprendre son métier dans un petit théâtre de province : ce sera celui d’Augsbourg, ville bavaroise historique. Il gravit peu à peu _ voilà _ les échelons ; entre 1947 et 1953, il passe du poste de premier répétiteur, chargé de superviser les répétitions du chœur à celui de Directeur musical. Il ne perd pas de vue le piano et il accompagne le violoniste Gerhard Seitz lors de sa victoire au Concours international de Genève en 1949.

En 1953, il passe une étape et monte à Aix-la-Chapelle comme directeur de l’orchestre et de l’opéra. La carrière du jeune homme va s’accélérer : en 1953, il fait ses débuts au Philharmonique de Berlin, avant de se produire à la tête du grand orchestre, en 1955, pour une série de concerts acclamés au festival d’Edinbourg. Ces succès lui ouvrent les portes des plus grands orchestres et des plus grandes salles de concert _ voilà. En 1957, il est au Festival de Bayreuth où il est alors le plus jeune chef jamais invité dans la fosse wagnérienne. Ses débuts dans Tristan et Isolde sont fracassants _ oui, musicalement _ et il est aussitôt réinvité, honorant le festival, chaque année, jusqu’en 1962 _ oui… Il est repéré par le producteur de disques Walter Legge qui le fait rentrer dans l’écurie EMI, il grave ses premiers disques symphoniques avec le Philharmonia à Londres. En 1960, après un bref passage à la tête de l’opéra de Wiesbaden, il est directeur de la musique à Cologne et professeur à l’université de musicologie.

En 1960, Sawallisch met le cap sur Vienne pour assurer la direction du Symphonique de la ville à la suite du départ d’Herbert von Karajan. Il avait fait ses débuts triomphaux, en 1957, au pupitre de cet orchestre et le choc avait été tel qu’il avait été rapidement désigné à la direction musicale. Des tournées internationales et des enregistrements témoignent du haut niveau de ce tandem, en particulier dans le répertoire germanique : Schubert-Brahms-Strauss et Bruckner. En 1967, il effectue ses premières prestations avec l’orchestre japonais de la NHK dont il sera proche jusqu’à la fin de sa carrière. Sawallisch n’oublie pas l’opéra et de 1961 à 1973, il cumule les fonctions de chef d’orchestre de l’opéra et de l’orchestre philharmonique de Hambourg. En 1970, en désaccord avec la direction du Symphonique de Vienne, il démissionne et il part occuper des fonctions équivalentes à l’ (il reste à Genève jusqu’en 1980). La phalange suisse est alors au creux de la vague et en pleine crise identitaire, suite au départ et à la mort de son fondateur Ernest Ansermet, et après le bref passage à sa tête du Polonais Paul Kletzki. Le chef travaille sans relâche pour un orchestre à qui il redonne envie de jouer et surtout une visibilité internationale et discographique. Les mélomanes suisses gardent des souvenirs émus des concerts consacrés à la Symphonie n°9 et la Missa Solemnis de Beethoven, au Requiem allemand de Brahms, ainsi qu’aux Scènes de Faust et au Paradis et la Péri, et surtout à ses interprétations de Richard Strauss dont une Elektra, en 1974, au Grand théâtre.

En 1971, il prend également la tête de l’orchestre d’Etat de Bavière à Munich. C’est à ce poste _ voilà _ qu’il va écrire une page de l’histoire de l’interprétation _ voilà, voilà. Il y mène des cycles Richard Strauss (à l’exception de Salomé) et Richard Wagner, enregistrés pour EMI ou Orfeo, qui marquent leur temps _ oui. En près de 20 ans de mandature, il assure près de 1200 représentations et dirige 32 cycles intégraux du Ring wagnérien.

Ayant quitté Munich, il s’installe à Philadelphie auprès d’un orchestre qu’il dirige régulièrement depuis 1966. Cependant, en raison de problèmes de santé, le chef quitte son poste en 2003. Outre son passage à Genève, Sawallisch était très apprécié dans l’espace francophone. En France, il a dirigé l’Orchestre National de France et l’Orchestre philharmonique de Nice mais le public et les critiques gardent une haute mémoire de ses concerts à la tête de l’ où il avait dirigé, entre autre, un cycle Beethoven. , chef d’orchestre et auteur d’un Dictionnaire des interprètes et de l’interprétation musicale depuis 1900, nous rappelle l’intérêt de cette collaboration : « sa rencontre beethovénienne avec l’ relevait d’une approche basée sur la maîtrise des classiques : c’était l’époque de Bychkov, l’orchestre s’était renouvelé et il fallait réapprendre ce répertoire. Ce qui ne fut pas facile, car la cohésion n’était pas alors la qualité première de l’orchestre et Sawallisch ne cultivait pas les individualismes. Rigueur et souplesse, importance des lignes, clarté des parties internes, et surtout un sens de la pulsation qui donnait vie _ voilà ! _ à tout ce qu’il dirigeait : il est tellement facile de perdre le fil dans le mouvement lent de la quatrième, ou de se laisser emballer dans le finale de la deuxième ! La grande idée avait consisté à l’étaler sur plusieurs saisons, ce qui a permis d’assimiler son apport année après année. »

Wolfgang Sawallisch affaibli par des problèmes de santé s’était retiré des podiums, en 2004. Il est l’auteur d’une autobiographie parue en 1993 et intitulée _ significativementIm Interesse der Deutlichkeit (Dans un souci de clarté) _ une qualité que j’apprécie aussi au plus haut point en musique.

Le style Sawallisch

Fuyant le star system, Sawallisch donnait l’image du maître de chapelle, entièrement dévolu au compositeur et rien qu’au compositeur _ voilà : ce qui doit bien sûr être ! Très rigoureux en répétition, mais jamais cassant, il avait été surnommé à La Scala de Milan « Lo Speziale » ou « le Pharmacien », à cause d’un visage qui inspirait la rigueur et le sérieux _ dénué d’esbroufe. Il est également resté actif, autant en concert qu’à l’opéra et ne négligeait pas _ non plus, voire surtout : tant il y est parfait ! _ l’accompagnement pianistique de chanteurs ou d’instrumentistes, selon un profil de carrière très ancré dans une culture allemande.

wolfgang-sawallisch2013 dLe travail orchestral de Sawallisch s’appuyait sur la pratique d’un répertoire classique qu’il considérait comme la base de la bonne santé _ musicale _ d’un orchestre. A Philadelphie, succédant à un Riccardo Muti plus attaché au répertoire flamboyant qu’à pratiquer les fondements de l’art symphonique, il avait, pour sa première saison, imposé, une Symphonie de Haydn, à chaque programme. En effet, le musicien considérait le compositeur autrichien comme le meilleur exercice possible _ par sa clarté _ pour un orchestre.

, nous éclaire sur le style du chef et sur sa place dans l’histoire de l’interprétation : « Après les chefs germaniques légendaires que furent Furtwängler, Knappertsbusch ou Karajan, Sawallisch a été l’un des premiers à mettre fin à des excès stylistiques qui avaient enfermé la direction d’orchestre allemande dans un excès de dramatisme et la recherche d’une pâte sonore parfois éloignés de la vérité des textes _ voilà. Avant lui, on peut en trouver les prémices chez Bruno Walter ou Fritz Busch, mais leur lecture passionnée n’avait pas encore cette rigueur _ sans froideur aucune _ qu’il a su concilier avec la tradition germanique. On lui a souvent reproché une certaine froideur, peut-être plus souvent au concert qu’à l’opéra. A mon sens, c’est confondre froideur et simplicité _ voilà ! A sa génération, il a été la seule figure marquante _ quel compliment ! _ de la direction d’orchestre allemande ».

En 1999, le grand pianiste français avait fait ses débuts avec l’ dans le Concerto n°2 de Brahms sous la baguette du chef : « je travaillais tranquillement dans ma loge et personne n’est venu me prévenir que c’était à moi. Je descends et croise le maestro passablement tendu qui me dit en préambule: Où étiez-vous? On vous attend ! Premier contact donc ! Or il faut rappeler que j’étais jeune et très impressionné car c’était mes débuts à Paris ; ça compte dans la carrière d’un jeune musicien ! Puis je m’installe et j’entends le cor débuter le merveilleux motif initial alors que je réglais le siège ; je ne me démonte pas et commence. Tout change alors, il devient affable, attentif, presque affectueux, un grand-père mais avec une terrible autorité. Un vrai bonheur ! Tant et si bien que la répétition de termine dans sa loge à quatre mains jouant la Symphonie n°3 de Brahms. Son rapport au soliste était à l’ancienne. Très directif et ne souffrant pas le commentaire. Mais je ne demandais qu’à boire ses paroles. Il n’était pas du genre à demander le tempo au soliste, surtout à un jeune comme moi. Mais, j’écoutais, j’observais et je me régalais ! Le tempo très ample du 1er mouvement me convenait parfaitement. Puis il m’a dit une chose importante pour la coda du finale, difficile à négocier musicalement : jouer cette coda en ayant conscience qu’elle termine non seulement le finale mais surtout cette œuvre monumentale. Autrement dit : détendez un peu le tempo pour qu’on perçoive l’ampleur de cette péroraison. J’avais l’impression de jouer avec un chef légendaire comme Furtwängler ou Celibidache ! ».

Le legs discographique Sawallisch

La discographie de Wolfgang Sawallisch est naturellement conséquente : elle couvre l’opéra, la musique chorale, le symphonique, la musique de chambre et l’accompagnement de chanteurs.

Du côté de l’opéra, les cycles Wagner et Strauss, restent des indémodables de la discographie. Ainsi, dans le cadre de ses représentations wagnériennes munichoises, le chef _ de sa propre curiosité musicale _ avait proposé au public les opéras de jeunesse mal-aimés que sont : Rienzi, Die Feen ou Das Liebesverbot ; éditées chez Orfeo, ces gravures n’ont jamais été surpassées _ rien moins… Il ne faut pas négliger les représentations captées sur le vif à Bayreuth : Der Fliegende Holländer, Tannhäuser ou Lohengrin (Philips-Decca).

De Richard Strauss, on retient surtout ses lectures d’Elektra et de Capriccio (EMI). Sawallisch était particulièrement proche de l’œuvre de _ son compatriote bavarois _ Richard Strauss auquel il a consacré de nombreux disques symphoniques (EMI et Orfeo), et il a même coordonné, du piano, une intégrale unique de sa musique de chambre avec des musiciens bavarois (Arts et Brilliant). On lui doit par ailleurs, l’accompagnement pianistique de plusieurs disques centrés sur les lieder de Strauss.

Du côté symphonique, le répertoire du chef tournait autour des grands classiques du répertoire allemand. On lui doit plusieurs intégrales des Symphonies de Brahms et Schumann. Sa première intégrale des Symphonies de Schumann gravée à Dresde, pour EMI, est toujours un incunable _ voilà _ de la discographie. Le chef était évidemment à son aise avec Bruckner dont il laisse de très belles lectures des Symphonies n°4 (EMI) et n°6 (Orfeo). Il ne faut pas non plus négliger ses lectures de Schubert (Messes chez EMI et Symphonies chez Universal) et ses interprétations de Mendelssohn (Symphonies et oratorio Elias chez Universal).

Si l’on recherche des pépites et des chemins de traverses, il faut se ruer sur son Macbeth de Verdi capté à Salzbourg, le chef y dirige une distribution de rêve : Grace Bumbry et Dietrich Fischer-Dieskau. Du côté des raretés, il faut signaler son Requiem de Hindemith et sa Symphonie n°3 de Furtwängler chez Orfeo, ainsi que le double album dédié à deux opéras de Carl Orff : Der Mond et Die Kluge (EMI).

L’orchestre de Philadelphie propose en téléchargement des concerts du chef documenté au pupitre de l’orchestre, on y trouve des Symphonies de Bruckner et une intégrale des Symphonies de Schumann.

En hommage au chef, ses maisons de disques remettent en coffret _ cette année 2013 de son décès _ plusieurs de ses enregistrements. Emi, dans sa série « Icon », propose ses intégrales tardives Brahms et Beethoven. Universal présente différents coffrets selon les marchés nationaux, avec les intégrales Mendelssohn et Schubert. L’initiative la plus intéressante est à créditer aux Tchèques de Supraphon qui documentent les concerts de Sawallisch à Prague avec, entre autres, un répertoire local du XXe siècle. On y découvre un Sawallisch plus incisif et buriné qu’en studio, entre autres dans une grandiose Messe de Leoš Janáček et dans des partitions de Bohuslav Martinů (Messe de Campagne et Symphonie n°4) _ tout cela est bien entendu passionnant.

Nous remercions chaleureusement et pour leurs témoignages.

Crédits photographiques : DR

Voilà, pour être presque exhaustif, et aider si peu que ce soit à tâcher de s’orienter avec un minimum de lucidité et justesse de goût en cette très riche discographie de Wolfgang Sawallisch, maître de la clarté, en la parfaite probité, honnêteté, humilité de sa direction d’orchestre et de chœur, ainsi que son lumineux jeu d’accompagnateur au piano, au seul service de la recherche probe et vivante de la beauté juste et vraie de la musique…

Ce dimanche 29 septembre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un très juste article, à nouveau, sur l’éclatante réussite des tragiques « Boréades » de Jean-Philippe Rameau dans l’interprétation saisissante de György Vashegyi et la splendide troupe réunie par lui…

27sept

En écho à mon article éminemment laudatif «  » du jeudi 12 septembre dernier,

voici, ce jour, un justissime article, à nouveau, du très fiable Jean-Charles Hoffelé à propos de l’enregistrement par György Vashegyi , le Purcell Choir, l’Orfeo Orchestra, et une excellente réunion de chanteurs à leur optimum, des magistrales « Boréades » de Jean-Philippe Rameau ;

un article intitulé « La Flèche magique » :

LA FLÈCHE MAGIQUE

« Suivez la chasse, allez », de son chant si noble, en trois mots, Sabine Devieilhe pose le tendre personnage d’Alphise face à l’attentive Sémire de Gwendoline Blondeel. La chasse, qui a emporté l’ouverture – Rameau se dispense du prologue, d’emblée tout à sa tragédie (et quelle !) – résonnera au long de cette première scène, cors en appels qui viendront piquer le dialogue et élargir l’espace sonore, jusqu’à l’arrivée de Borilée, formidable Philippe Estèphe, et du haut ténor de Benedikt Kristjansson, Calisis un peu fat.

La caractérisation de chaque personnage, apanage de cette version saisissante _ absolument !!! _, fait l’ultime théâtre de Rameau moderne comme jamais _ oui : un aboutissement de tout le magistral œuvre ramélien ! _, le chant si pur et si ardent _ oui : splendide ! _ de Reinoud van Mechelen donnant une ampleur d’émotion et une élégance de style plus entendus depuis le modèle laissé par Philip Langridge – tout aussi stylé, l’Adamas paternel de Tassis Christoyannis – fait entendre dans la nature de son chant que lui seul _ Reinoud van Mechelen, donc _ a la clef du secret d’Abaris, comme Thomas Dolié _ excellent comme à son habitude _ campe un Borée ravageur _ oui.

Sur une troupe aussi parfaite _ voilà, voilà ! _, l’orchestre fulgurant _ oui ! et pour quelle inouïe musique !!! _ de György Vashegyi emporte la victoire, fascinant évidemment dans les déchaînements qui unissent les Acte III et Acte IV, mais si juste dans les interrogations et les divertissements de l’Acte I, les charmes amoureux qui font de l’Acte II une parenthèse subtile où la danse s’invite, saisissant dans la tension de l’acte final et dans sa solaire résolution _ tout cela étant justissime. On garde amoureusement la gravure princeps de Sir John Eliot Gardiner, on chérit les audaces de Václav Luks, mais c’est ici qu’on viendra s’émerveiller avec constance devant ce chef-d’œuvre _ oui, oui, oui ! Cf mon propre article « «  en date du 12 septembre dernier… _ qui aura attendu le XXe siècle pour paraître _ enfin…

LE DISQUE DU JOUR

…`

Jean-Philippe Rameau (1683-1764)


Abaris ou Les Boréades,
RCT 31

Sabine Devieilhe,
soprano (Alphise)
Reinoud van Mechelen,
ténor (Abaris)
Benedikt Kristjansson,
ténor (Calisis)
Philippe Estèphe, baryton (Borilée)
Thomas Dolié, baryton (Borée)
Tassis Christoyannis, baryton (Adamas, Apollon)
Gwendoline Blondeel, soprano (Sémire, Une nymphe, L’Amour, Polymnie)

Purcell Choir
Orfeo Orchestra
György Vashegyi, direction

Un album du label Erato 5021732372734

Photo à la une : le chef d’orchestre György Vashegyi –
Photo : © Pilvax Films

 

Bravissimo pour cette magistrale _ et indispensable _ réalisation,

si fidélissime au tragique profond de ce chef d’œuvre, ultime, de Rameau…


Ce vendredi 27 septembre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

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