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L’intéressant rayonnement du creuset musical « Cleveland » au long du XXe siècle : la piste du « Cleveland Quartet »…

19juin

C’est l’enthousiasme qu’a suscité en moi la découverte du travail de Sergei Babayan à partir de mpon écoute enchantée du « fabuleux » CD « Rachmaninoff for two« , avec son disciple lui aussi phénoménal Daniil Trifonov _ cf mon article du 15 juin dernier « «  _, qui m’a incité à me pencher sur ce très riche creuset musical _ et de musiciens d’immense talent… _ qu’a été Cleveland (Ohio) _ cité industrielle des bords du Lac Erié _  au XXe siècle.

En commençant par m’inciter à me procurer, moi qui suis grand amateur de musique de chambre, le passionnant coffret de 23 CDs « Cleveland Quartet – The complete RCA Album Collection » RCA 19439998052, du Cleveland Quartet (1969 – 1995)…

Sur le site de ResMusica, le 17 avril dernier, Jean Claude Hulot avait consacré un article à ce coffret intitulé « La réédition du legs discographique du Cleveland Quartet« , qui avait attiréé mon attention ;

le voici :

La réédition du legs discographique du Cleveland Quartet

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Quatuor majeur de la fin du XXᵉ siècle, le a gravé pour RCA une série de disques de premier plan que Sony nous rend aujourd’hui dans un coffret exhaustif _ dont acte ! _ que dominent deux compositeurs : Beethoven dont l’intégrale des quatuors figure parmi les plus réussies de la discographie et surtout Brahms pour un ensemble (quatuors, quintettes et sextuors) qui témoigne d’une affinité exceptionnelle entre les quatre musiciens.

Fondé en 1969 à Marlboro par quatre musiciens américains réunis ensuite à Cleveland (hormis l’altiste, le quatuor est resté inchangé durant ses années d’activité), le quatuor éponyme fut immédiatement enrôlé dans l’écurie RCA et a laissé pour cette firme une série d’enregistrements regroupés par ordre chronologique _ c’est intéressant _ dans ce volumineux coffret _ de 23 CDs. Il s’ouvre par les trois quatuors de Brahms qui allaient établir la réputation de l’ensemble par leur énergie et leur conception très moderne anticipant sur celle des Berg. Suivirent deux disques Schubert, La jeune fille et la mort d’un dramatisme fiévreux et surtout un superbe Octuor avec l’apport de Jack Brymer (clarinette) et Bary Tuckwell (cor). De Mozart ne reste malheureusement que le bref Adagio et fugue et l’on regrettera toujours que les Cleveland n’aient pas gravé les grands quatuors. En revanche, deux quatuors de Haydn vifs et brillants témoignent de l’excellence de l’ensemble dans le répertoire classique viennois. Seule excursion dans le XXᵉ siècle, le CD suivant nous propose le peu significatif Quatuor n°1 de Barber (avec le célèbre adagio), et le difficile Quatuor n° 2 d’Ives. Une superbe version du _ superbe _  Quintette de Brahms avec clarinette (Richard Stolzman) égale la réussite des trois quatuors. Vient ensuite le début de l’association mémorable avec Emanuel Ax pour un Quintette de Dvořák gorgé de lyrisme et de tendresse _ oui. Les Cleveland se renforcent du Quatuor de Tokyo, autre ensemble poulain de l’écurie RCA pour un Octuor de Mendelssohn vif argent _ une magistrale interprétation, en effet, de ce chef d’œuvre quo personnellement me transporte….

L’intégrale des quatuors de Beethoven, en neuf CD, forme le cœur du coffret ; elle est exceptionnelle non tant par l’opus 18 presque trop opulent que par des Razumovsky proches de la perfection par leur galbe et leur imagination et surtout par l’ensemble des derniers quatuors _ un sommet de toute la musique de chambre, bien sûr ! _ , sommet d’héroïsme, d’émotion dans des mouvements lents bouleversants et de variété d’accents. Au milieu s’intercale un autre joyau de l’album avec les deux sextuors de Brahms renforcés par rien moins que Pinchas Zukerman à l’alto et Bernard Greenhouse (le violoncelliste du Beaux Arts Trio) au  violoncelle.

Après cela il restera au quatuor de Cleveland à graver trois autres disques majeurs pour RCA : le sublime _ sublimissime !Quintette _ à deux violoncelles _ de Schubert avec Yo-Yo Ma, d’une intensité sidérante _ oui !!! _, le Quintette avec piano de Brahms, décidément le compositeur fétiche des Cleveland, et celui de Schumann, tous trois avec Emanuel Ax pour refermer cette discographie d’un quatuor qui allait ensuite se dissoudre de lui-même en 1995 au sommet de son art.

Magistral et un peu frustrant tant on aurait aimé entendre les Cleveland dans un répertoire plus vaste et diversifié ; ne boudons pas notre plaisir néanmoins. Un coffret _ de trésors _ à thésauriser _ tout simplement, voilà.


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Ludwig van Beethoven (1770-1827) : les dix-sept quatuors à cordes. Johannes Brahms (1833-1897) : les trois quatuors à cordes ; Quintette avec piano ; Quintette avec clarinette ; les deux sextuors à cordes. Robert Schumann (1811-1854) : Quintette avec piano, Quatuor avec piano. Anton Dvorak (1841-1904) : Quintette avec piano. Franz Schubert (1797-1828) ; Quatuor à cordes « la jeune fille et la mort » ; Octuor ; Quintette à deux violoncelles ; Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : adagio et fugue K546. Joseph Haydn (1750-1810) : Quatuors à cordes « l’alouette », « les quintes ». Samuel Barber (1910-1981) : Quatuor à cordes n°1. Charles Ives (1874-1954) : Quatuor à cordes n°2 ; Scherzo. Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847) : Octuor à cordes, deux pièces pour quatuor.

Emmanuel Ax, piano ; Pinchas Zucherman, alto ; Bernard Greenhouse, Yo Yo Ma, violoncelles. Jack Brymer, clarinette. Martin Gatt, basson. Barry Tuckwell, cor. Thomas Martin, contrebasse. Quatuor de Tokyo, Quatuor de Cleveland.

23 CD, Sony. Enregistré entre 1972 et 1986 à New York City, Londres et Rochester.

Notice de présentation en anglais.

Durée : 19h.44:07

Je remarque aussi, et à nouveau sur ce site de ResMusica, mais sous la signature cette fois de Stéphane Friédérich, en date du 4 juin dernier, cet autre article consacré à un ensemble de la cité de Cleveland (Ohio), intitulé « Rodzinsky à Cleveland : une somme musicale de premier ordre » ;

le voici, lui aussi :

Rodzinski à Cleveland : une somme musicale de premier ordre

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Deuxième chef titulaire dans l’histoire de l’Orchestre de Cleveland après Nikolaï Sokoloff, Artur Rodzinski créa véritablement le son de la formation. Au début des années quarante, elle devint l’une des toutes premières phalanges internationales. Les gravures réunies par Sony Classical – archives de Columbia Records – sont d’autant plus précieuses qu’elles paraissent pour la première fois en disque-compact.

« Bâtisseur d’orchestres »… Rodzinski le fut assurément, même si l’on peut regretter que cette qualité estompe, à demi-mots, la réalité d’un musicien qui fut d’abord un remarquable styliste et un visionnaire en termes d’interprétation. En effet, la première caractéristique de sa direction et qui nous saute aux oreilles, c’est la brillance, la clarté _ un critère auquel je suis personnellement très sensible : je déteste la confusion... _ et la compacité des lectures. Mais à la différence d’un Toscanini qui fut son mentor lors de la mise sur pied de l’Orchestre symphonique de la NBC en 1937, Rodzinski construisit ses interprétations avec une liberté tout autre que celle du chef italien. Rodzinki possédait déjà un métier exceptionnel : à la tête de la formation américaine entre 1933 et 1943 (il céda la baguette à Erich Leinsdorf), il avait dirigé auparavant à Varsovie puis à Philadelphie (assistant de Stokowski) et, enfin, à Los Angeles. En peu d’années, la valeur artistique proprement sidérante de l’orchestre qui n’avait plus enregistré depuis la Grande Dépression est révélée. La virtuosité de l’ensemble des pupitres, la précision de la mise en place, la justesse des vents dans les différents solos, qu’il s’agisse de la musique française ou russe, n’ont rien à envier sur le plan technique, aux formations actuelles.

La variété du répertoire et l’intérêt de Rodzinski pour la musique de son temps – à la condition qu’elle se situe dans une veine tonale – ne sont qu’effleurés dans ce coffret. Il faut imaginer que le public de Cleveland entendit pour la première fois la musique de Stravinsky sous sa baguette et qu’il y assura la production de Lady Macbeth de Mtsensk de Chostakovitch en 1935 ! Il grava ainsi le troisième enregistrement de l’histoire de la Symphonie n° 5 du compositeur russe, après celles de Mravinsky avec Léningrad (1938) et Stokowski avec Philadelphie (1939). Cette œuvre et la Symphonie n° 1 captées en 1941 témoignent, sous sa direction, d’une inventivité et d’une énergie superbes : aucune baisse de tension, mais une conception narrative avec des prises de risques assumées comme ces cuivres poussés à la faute dans l’Allegretto de la Symphonie n° 5 (la version de 1954 avec le Royal Philharmonic Orchestra ne possède pas cette flamboyance). Les phrases sont tenues avec une minimum de vibrato et de rubato (à noter que le finale est amputé des mesures 119 à 121 pour qu’il tienne sur une surface d’un 78 tours). En pleine Seconde Guerre mondiale, Artur Rodzinski, chef d’orchestre polonais naturalisé américain en 1933, sait de quoi il parle lorsqu’il simule le combat des forces du bien contre celles du mal _ intéressant. Le répertoire slave qu’appréciait tant Rodzinski est magnifié dans Tchaïkovski et Rimski-Korsakov. La projection sonore est intense, sans aucune dureté et l’Ouverture 1812 qui nécessite, en principe, une restitution acoustique spectaculaire, n’est nullement caricaturée devant les micros de 1941. Le caractère anguleux, exalté et lyrique de Shéhérazade (quelle trompette solo!), de Roméo et Juliette, de la Symphonie n° 5 de Tchaïkovski marquent la discographie naissante des œuvres.

La musique française est tout aussi lumineuse _ comme bien sûr elle doit être ! _ avec une perception rythmique et un jeu sur les couleurs qui feraient croire aux timbres des orchestres français des années trente et quarante. Daphnis et Chloé de Ravel et La Mer de Debussy séduisent quand la Rhapsodie espagnole souffre de distorsions importantes, malgré un chic certain, celui de Malaguena, entre autres. La Symphonie fantastique de Berlioz est portée par un bouillonnement d’énergie et une puissance d’autant plus radicale que la prise de son favorise les suraigus comme les cymbales et les cuivres tonitruants du finale. On songe à Munch, Markevitch et Cluytens _ rien moins…

Cet engagement physique lié à un travail de répétition acharné offre d’autres pages tout aussi passionnantes comme Till Eulenspiegel ou bien une Vie de Héros de Strauss. Rodzinski profite des dissonances de l’écriture dont il accentue les effets et joue au mieux de la profondeur de l’orchestre. Cette efficacité se retrouve tout autant dans le postromantisme de la Symphonie n° 5 de Sibelius. Le chef en souligne les contrastes et même si les dynamiques sont canalisées et les distorsions inévitables dans le finale,  la perfection des cordes et un sens extraordinaire de l’articulation emportent l’adhésion. Voilà une grande version (oubliée) de l’œuvre ! Il en va de même du répertoire classique avec la Symphonie n° 1 de Beethoven dont l’élégance, l’élan et la luminosité sidèrent un demi-siècle avant l’apparition des lectures « historiquement informées » _ et c’est aussi à noter… A noter quelques raretés, du moins considérées comme telles aujourd’hui : un pot-pourri de la comédie Show Boat de Kern, puis les pièces intéressantes, mais guère davantage, de Järnefelt et Weinberger. Enfin, en un disque sont regroupés les concertos pour violon de Schoenberg, Berg et Mendelssohn. On s’interroge sur la présence dans une anthologie dédiées à Rodzinski, de celui de Schoenberg dirigé par Mitropoulos avec New York et Louis Krasner. Une présence d’autant plus étonnante que la pièce parut déjà dans l’intégrale Mitropoulos présentée par Sony Classical. Retenons la lecture enflammée et chantante du _ si beauConcerto de Mendelssohn sous l’archet génial _ oui _ de Milstein. Il s’agit d’une gravure inédite qui mérite d’être entendue ainsi que le _ sublime Concerto de Berg, dans la vision analytique et passionnante de Louis Krasner.

Les gravures de cette édition complètent deux précédents coffrets, l’un du même label consacré aux enregistrements new-yorkais du chef et l’autre, une compilation réalisée par Scribendum. Aucune des deux parutions n’a présenté les précieux témoignages captés à Cleveland. Un coffret qui mérite amplement le label “historique”.

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Artur Rodzinski, The Cleveland Orchestra, The Complete Columbia Album Collection.
Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Symphonie n° 1. Alban Berg (1885-1935) : Concerto pour violon “A la mémoire d’un ange”. Hector Berlioz (1803-1869) : Symphonie fantastique. Dimitri Chostakovitch (1906-1975) : Symphonies n° 1 et n° 5. Claude Debussy (1862-1918) : La Mer. Arno Järnefelt (1869-1958) : Praeludium pour petit orchestre. Jerome Kern (1885-1945) : Show Boat. Felix Mendelssohn (1809-1847) : Songe d’une nuit d’été, ouverture et musique de scène. Concerto pour violon en mi mineur. Modeste Moussorgski (1839-1881) : Prélude de la Khovanshchina. Maurice Ravel (1875-1937) : Daphnis et Chloé, suite n° 2. Rapsodie espagnole. Alborada del gracioso. Nikolaï Rimski-Korsakov (1844-1908) : Shéhérazade. Jean Sibelius (1865-1957) : Symphonie n° 5. Finlandia. Arnold Schoenberg (1874-1951) : Concerto pour violon. Richard Strauss (1864-1949) : Till Eulenspiegel. Danse des Sept voiles. Valses du Chevalier à la rose (arr. Rodzinski). Une Vie de héros. Piotr Iliytch Tchaïkovski (1840-1893) : Roméo et Juliette. Ouverture 1812. Marche slave. Symphonie n° 5. Carl Maria von Weber (1786-1826) : Ouverture du Freischütz. Jaromir Weinberger (1896-1967) : Variations et fugue sur un vieux thème anglais.
Louis Krasner, violon, Orchestre philharmonique-symphonique de New York, Dimitri Mitropoulos, direction (Schoenberg, Berg), Nathan Milstein, violon (Mendelssohn), Orchestre de Cleveland, Artur Rodzinki, direction.

1 coffret de 13 CD Sony Classical.

Enregistrements au Severance Hall de Cleveland entre décembre 1939 et février 1942 (décembre 1952 pour Mitropoulos).

Notice de présentation en anglais.

Durée totale : 9h10

Un bien intéressant focus discographique porté sur le rayonnement de ce creuset qu’a pu être, au XXe siècle, la vie musicale à Cleveland, grâce à certains interprètes, chefs comme instrumentistes, au talent un peu singulier… 

Ce mercredi 19 juin 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

P. s.  :

Et comme en confirmation de l’intuition qui vient de donner naissance à cet article-ci,

voici que ce jeudi matin 20 juin je découvre sur le site de Crescendo, sous la plume de Pierre-Jean Tribot, cet article « Béla Bartók d’orchestre à Cleveland« , que voici :

Béla Bartók d’orchestre à Cleveland 

LE 20 JUIN 2024 par Pierre Jean Tribot

Béla Bartók (1881-1945) :

Quatuor à cordes n°3 en do dièse mineur, Sz. 85, BB 93  (arrangement pour orchestre à cordes de  Stanley Konopka) ;

Suite du Mandarin Merveilleux, SZ 73 BB 83.

The Cleveland Orchestra, Franz Welser-Möst. 2024. 34’17’’.

Livret digital en anglais.

1 titre exclusivement digital du Cleveland Orchestra TC

Dans la longue et prestigieuse discographie, le légendaire _ voilà ! _ Cleveland Orchestra n’avait pas encore enregistré la Suite du Mandarin Merveilleux de Béla Bartók  alors que les œuvres du Hongrois sont l’ADN de son répertoire _ en effet _ avec les gravures du Concerto pour orchestre avec George Szell (Sony) et Christoph von Dohnányi (Decca). Du côté de son directeur musical Franz Welser-Möst, ce dernier avait déjà gravé une lecture assez oubliable de l’intégrale du ballet lors de ses années controversées avec le London Philharmonic Orchestra (EMI). Le chef autrichien impose ici une lecture creusée et plutôt lente qui base sa narration sur les dynamiques et la qualité vertigineuse des pupitres de son orchestre _ voilà. Le chef peut jouer de l’orchestre sans limites soignant les moindres nuances ou créant des déflagrations dans les tuttis. On peut préférer des lectures plus orchestralement radicales comme celles de Sir Georg Solti (Decca), mais on tient ici un modèle interprétatif avec un orchestre phénoménal _ sic.

Il y a une curieuse mode actuelle qui multiplie les arrangements de quatuor ou de quintette pour des orchestres… Dans le cas présent  Stanley Konopka, l’un des altistes chefs de pupitres du Cleveland Orchestra qui a arrangé le Quatuor n°3 pour orchestre à cordes. Le communiqué de presse nous apprend qu’il mûrissait ce projet depuis près de 20 ans avant d’être encouragé par Franz Welser-Möst. Il faut un petit temps pour s’habituer à la masse des cordes au lieu des quatre instruments classiques, mais cette version rend justice à ‘inventivité harmonique et rythmique _ voilà _ de Béla Bartók. Mais le plus fascinant est la qualité magistrale des cordes dont la plasticité et l’homogénéité sont vertigineuses.  Franz Welser-Möst dirige avec attention, respectant l’esprit chambriste et les mouvements de dialogues entre les pupitres, c’est une leçon d’orchestre _ CQFD.

Dès lors, un titre exclusivement digital _ hélas _ qui nous rappelle _ oui, oui… _ le niveau technique stratosphérique _ voilà _ de cet immense orchestre, dirigé avec soin par Franz Welser-Möst.

Son : 10 – Livret : 9 – Répertoire : 9 / 10 – Interprétation : 9

Pierre-Jean Tribot

Un piano, et même mieux, deux pianos, qui crépitent et chantent : Sergei Babayan et Daniil Trifonov dans un éblouissant transcendant « Rachmaninoff for two » !

15juin

Quand la performance virtuose des interprètes galvanise jusqu’aux auditeurs…

Et c’est exactement cela qui vient nous subjuguer-transporter-incendier avec le transcendant flamboyant double album Deutsche Grammophon 486 4805 « Rachmaninoff for two » de Sergei Babayan (Gyumri – Arménie, 1er janvier 1961) et Daniil Trifonov (Nijni-Novgorod – URSS, 5 mars 1991) _ le premier ayant été professeur du second, en 2009, au Cleveland Institute of Music, un lieu et une institution importants… _ enregistré à Vienne en mai et août 2023…

Voici ce que sur son constamment excellent site Discophilia, en un article sobrement intitulé « Fantaisies et danses« , nous en communique la décidément parfaite oreille (et plume) de Jean-Charles Hoffelé :

FANTAISIES ET DANSES

L’oiseau sirine qui encorbelle de ses trilles mystiques la Barcarolle _ d’après des vers de Lermontov _ de la Suite « Fantaisie-tableaux » semble répondre sous les doigts de Sergei Babayan et de Daniil Trifonov _ écoutez ici le podcast de la sublimissime interprétation (!!!) de cette « Barcarolle«  (en 8′ 29) en ce « fabuleux CD« – ci de Babayan et Trifonov _ à celui qu’inventèrent _ écoutez-le donc aussi ici (en un podcast de 7′ 27) par Ginzburg et Goldenweiser, en un enregistrement de 1948, disponible sous le label RDC (Russian Compact Disc)Grigory Ginzburg _ Nijni-Novgorod, 29 mai 1904 – Moscou, 5 décembre 1961 _ et Alexandre Goldenweiser _ Chisinau-Bessarabie, 10 mars 1875 – Moscou, 26 novembre 1961 : ce dernier professeur du précédent au conservatoire Tchaïkovsky de Moscou, et un des fondateurs de l’école moderne russe de piano : « At age six, his talent (celui de Grigory Ginzburg) was recognized and in 1917, when he was 13, he became a student of Alexander Goldenweiser at the Moscow Conservatory. He remained close to Goldenweiser his whole life _ voilà ! _, becoming his assistant after graduation« , a signalé le 1er mai 2017 Maureen Buja en un article intitulé « Forgotten pianists : Grigory Ginzburg« 

Leur conte sélène _ en ce merveilleux CD-ci _ est simplement plus sombre, comme sera plus terrible _ oui, et sublimement véhément... _ de noirceur _ exaltée jusqu’au sublime, voilà ! _ jusque dans l’exaltation centrale La nuit… L’amour _ d’après des vers de Byron _ commencé par un rossignol éperdu _ écoutez-le aussi en ce podcast (d’une durée de 5′ 59) de ce génial CD de Babayan et Trifovov, et subissez-en vous aussi le charme absolu ! Quel génie _ assurément ! _ aura déployé le jeune Rachmaninoff _ l’été 1893, Rachmaninov (Semionovo, 1er avril 1873 – Beverly Hills, 28 mars 1943) a tout juste vingt ans… _ dans cet Opus 5, et comme les deux amis _ Babayan et Trifonov, si magnifiquement complices _ l’entendent _ et l’incarnent aussi splendidement ! _, y infusant des rêves et des contes, rappelant souvent l’univers _ de profonde poésie musicale _ de Nikolai Medtner _ Moscou, 5 janvier 1880 – Londres, 13 novembre 1951.

Ce sera le sommet poétique _ oui ! et je le pense aussi… _ de ces deux disques fabuleux _ absolument ! je partage pleinement cet avis… _ où ils se feront _ ensuite _ athlètes pour la Deuxième Suite, prenant des tempos fous _ sublimement tenus _ pour la Valse (même Vronsky et Babin _ Vitya Vronsky (Eupatoria-Crimée, 22 août 1909 – Cleveland, 28 juin 1992) et Victor Babin (Moscou, 13 décembre 1908 – Cleveland, 1er mars 1972  _ ne filent pas à ce point _ écoutez ici Vronsky et Babin en cette Deuxième Suite Op. 17  en un enregistrement du 22 janvier 1934, pour RCA : d’une durée de 19′ 24 _, ça tricote du diable _ oui _, sans oublier de chanter _ en effet et surtout, bien entendu ! quelle merveille sous ces doigts si inspirés de Babayan et Trifonov ! _, savourant la Romance en sonorités dorées (on croirait une scène d’un film hollywoodien), se déchaînant dans la Tarentelle à nouveau dans ce sombre menaçant qui empoisonnera _ aussi _ leur lecture paroxystique _ géniale… _ des Danses symphoniques.

Sous leurs doigts, l’orchestre ne manque _ en effet _ pas, tout comme pour la transcription inspirée _ oui _ de l’Adagio de la 2e Symphonie réalisée si proche de l’original par Daniil Trifonov, décidément chez lui ici _ oui, oui, oui _ : ses Concertos l’attestaient _ cf mon article « «  du 23 octobre 2019 à propos des deux merveilleux CDs « Departure » (DG 00289 483 5335) et « Arrival«  (DG OO289 483 6617), comportant les 4 Concertos pour piano op. 1, op. 18, op. 30 et op. 40 du compositeur (1873 – 1943) _, ce nouvel album le confirme _ somptueusement…

LE DISQUE DU JOUR

Sergei Rachmaninoff
(1873-1943)


Symphonie No. 2, Op. 27 –
III. Adagio (version pour deux
pianos : Trifonov)


Suite pour deux pianos No. 2, Op. 17


Suite pour deux pianos No. 1, Op. 5 « Fantaisie-tableaux »


Danses symphoniques, Op. 45 (version pour deux pianos)

Daniil Trifonov, piano
Sergei Babayan, piano

Un album de 2 CD du label Deutsche Grammophon 4864805

Photo à la une : les pianistes Daniil Trifonov (à gauche) et Sergei Babayan – Photo : © Julia Wesel 

Une musique _ quasi gratuite : de l’art pour l’art… _ et une interprétation _ phénoménale de virtuosité, mais bienheureusement dénuée du moindre narcissisme ; admirez (et écoutez !) aussi cette vidéo de 47′ 16 de ces Suites n°1 et n°2 pour deux pianos, lors d’un concert donné par Sergei Babayan et Daniil Trifonov à l’Auditorium de Radio-France, à Paris, le 21 mars 2023 : précédant donc de peu leurs enregistrements, à Vienne, de ce double album, aux mois de mai et août suivants… _ qui nous extirpent en toute beauté d’un présent morose, inquiétant, voire nauséabond…

Et sur la virtuosité en musique,

relire les lumineux chapitres « Pour et contre la virtuosité » de Vladimir Jankélévitch, notamment aux pages 109 à 159 de son « Liszt et la rhapsodie _ Essai sur la virtuosité » ; qui comporte aussi cette phrase, à la page 151 : « Que sa marque propre soit le pathétique ou le brio, la virtuosité, chez Rachmaninov, est toujours somptueuse« …

Il est vrai, aussi, que contrairement à ma propre endémique absence de tropisme envers la musique russe _ en général : il y a aussi quelques heureuses exceptions… Mais c’est probablement d’abord par ignorance… _j’aime beaucoup Rachmaninov.

Cf le significatif aveu conclusif de mon article du 13 octobre 2018 «  » : « J’aime Rachmaninov, mais oui…« …

Ce samedi 15 juin 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un complément généalogique à l’entreprise amorcée de ma présente recherche de l’ascension sociale (et immobilière) des Gaudin à Saint-Jean-de-Luz au XIXe siècle avant 1880 : la branche des Gaudin issue de Charles Gaudin (1841 – 1897) et son épouse Louisa Schlaegel (1850 – 1929)…

09août

En complément à l’entreprise amorcée de ma présente recherche de l’ascension sociale (et immobilière) des Gaudin à Saint-Jean-de-Luz au XIXe siècle avant 1880 (cf mon article d’hier lundi 8 août « « ),
voici ce mardi un petit récapitulatif concernant la branche Gaudin issue du frère aîné de Saint Martin Edmond Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 17 novembre 1844 _ rue Neuve n° 38 _ – Saint-Jean-de-Luz, 28 décembre 1920 _ 41 rue Gambetta _),
je veux dire la branche issue de Charles Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 12 septembre 1841 _ rue Neuve n° 39 _ – Saint-Jean-de-Luz, 9 novembre 1897 _ Grand Rue n° 4 _) et son épouse Louisa Schlaegel (Hasparren, 28 janvier 1850 – Hasparren, 19 août 1929) ;
Charles Gaudin et son frère Saint-Martin Edmond étant les deux fils de Martin Gaudin (Ciboure, 9 octobre 1788 – Saint-Jean-de-Luz, 22 avril 1864 _ Grand Rue n° 4 _) et son épouse _ ils se sont mariés à Saint-Jean-de-Luz le 26 janvier 1831 _ Catherine Goyetche (Saint-Jean-de-Luz, 13 août 1799 _ Baraboure n° 200 _ – Saint-Jean-de-Luz, 24 juin 1875 _ Rue Neuve n°8 _).
À leurs décès, en avril 1864 et juin 1875, Martin Gaudin était propriétaire marineur, et sa veuve Catherine Goyetche, propriétaireétair marchande.

 

 

Charles GAUDIN (Saint-Jean-de-Luz, 12 septembre 1841 _ Rue Neuve n° 39 _ – Saint-Jean-de-Luz, 9 novembre 1897 _ Grand Rue n° 4 _), épouse le 30 septembre 1874 à Hasparren (Pyrénées Atlantique) Jeanne-Marie-Françoise-Louise dite Louisa SCHLAEGEL (Hasparren, 28 janvier 1850 – Hasparren, 19 août 1929). Ils vivaient à Saint-Jean-de-Luz, au 9 rue Gambetta ou 8 rue Tourasse.

Charles et Louisa ont eu 7 enfants GAUDIN – SCHLAEGEL :

– 1)       Marie Justin Paul dit Paul GAUDIN (Saint-Jean-de-Luz, 26 juillet 1875 _ Rue Neuve n°8 – ?) épouse le 19 juin 1902 au Mexique, à Hidalgo del Parral, Etat de Chihuahua, Marie-Salomée dite Salomé INARRA, espagnole (Vera de Bidasoa 28 octobre 1881 – ?). Pas d’enfant.

– 2)      Catherine-Louise-Marie dite Marie GAUDIN (Saint-Jean-de-Luz, 9 décembre 1977 _ Rue Neuve n° 8 _ – Saint-Jean-de-Luz, 6 avril 1945)

– 3)      Jean-Marie-Eugène dit Eugène GAUDIN (Hasparren, 5 septembre 1880 – Magnac-sur-Touvre, 1er avril 1921, tombé d’un train)

– 4)      Charles-Marie-Jean dit Jean GAUDIN (Saint-Jean-de-Luz, 8 septembre 1882 à Saint-Jean-de-Luz – ? 1940) prêtre

–  5)     Marcel-Marie dit Marcel GAUDIN (Hasparren, 4 septembre 1884 – Orthez, 24 novembre 1959) épouse au Mexique Maria della Concepcion, dite Concha LEGARDA, mexicaine (Hidalgo del Parral 14 août 1855 – ?)

3 enfants GAUDIN – LEGARDA :

o1)    Juliette dite Lilita GAUDIN (Saint-Jean-de-Luz 1er janvier 1918 – Palm Beach, 7 juin 2011) épouse Josh HOWLAND, américain (Cleveland, 1er janvier 1912 – Cleveland, 22 novembre 1986)

3 enfants HOWLAND – GAUDIN :

001) Paul HOWLAND (Cleveland, 6 juillet 1947) épouse Amna SEIBOLT (Cleveland, 1957 – Grand Rapids, 5 décembre 2011)

4 enfants  HOWLAND – SEIBOLT :

0001) Christopher HOWLAND (Cleveland, 26 juillet 1983)

0002) Hayden HOWLAND (21 mars 1985 Grand Rapids)

0003) Merril HOWLAND (13 octobre 1985 (Grand Rapids)

0004) Paul HOWLAND (27 novembre 1990 Grand Rapids)

002) John HOWLAND (Cleveland, 28 décembre 1949) épouse Victoria GEISHEKER

2 enfants HOWLAND – GEISHEKER :

0001) Julia HOWLAND (11 septembre 1985)

0002) Spencer HOWLAND (9 septembre 1987)

003) Perry HOWLAND (Cleveland, 11 juin 1952) épouse Bonnie ASKAW (1955)

2 enfants HOWLAND – ASKAW :

0001) Kate HOWLAND (Cleveland, 20 novembre 1985)

0002) Anson HOWLAND (Cleveland, 14 décembre 1994)

o2)    Charles dit Carlitos GAUDIN (El Paso 29.8.1914 – ?) épouse Monica SEEVONN, amérindienne d’origine allemande

3 enfants GAUDIN – SEEVONN :

001) Dominic GAUDIN

002) Lilona GAUDIN

003) Victor GAUDIN

o2)    Jacques GAUDIN (Saint-Jean-de-Luz 6 janvier 1916 – Pau 22 septembre 1993) épouse Simone LASSALE – CALES (Orthez 19 avril 1916 – Pau 15 avril 2017)

4 enfants GAUDIN – LASSALE-CALES :

001) Françoise GAUDIN (1941) épouse Jean VIDAL

002) Jean-Marie GAUDIN (Orthez, 14 juin 1942) épouse à Orthez le 15 juin 1968 Dominique DELAGE DE LUGET (Saint-Lô, 17 février 1944 – Bidos 18 mai 1996)

4 enfants GAUDIN – DELAGE DE LUGET :

0001) Benoît GAUDIN

0002) Olivier GAUDIN (16 février 1972) épouse le 2 août 2000 Sandrine TERONDEL (1978)

2 enfants GAUDIN – TERONDEL :

00001) Romane GAUDIN (6 octobre 2001)

00002) Jérôme GAUDIN (2004)

0003) Mayalène GAUDIN

0004) Maïder GAUDIN

003) Philippe GAUDIN (Orthez, 14 juin 1942) épouse Saveria DELAGE DE LUGET (Villeneuve-sur-Lot, 15 mars 1949)

4 enfants GAUDIN – DELAGE DE LUGET :

0001) Hélène GAUDIN (Tarbes, 1er avril 1975) épouse le 8 juin 2019 Jean-Luc CATOIRE

0002) Sabine GAUDIN (Tarbes, 6 janvier 1977)

0003) Julia GAUDIN (Orthez, 18 juillet 1978)

0004) Thomas GAUDIN (4 octobre 1988)

004) Marie-Hélène GAUDIN dite Chou GAUDIN

–  6)     Marie-Thérèse dite Thésée GAUDIN (Hasparren 2 décembre 1886Marseille 20 août 1986), religieuse carmélite

–  7)     Xavier-Joseph-Henri dit Henri GAUDIN (Hasparren 12.09.1889 – Saint-Jean-de-Luz 6 août 1953) épouse le 6 octobre 1923 à San Sebastian Donostia Jeanne DRAPER (Port-Vendres 26 juin 1890 – Saint-Jean-de-Luz 20 juin 1969)

Une fille GAUDIN – DRAPER :

o1)    Henriette GAUDIN (Saint-Jean-de-Luz 9 juillet 1924 – Saint-Jean-de-Luz 1er novembre 2009) épouse Henri AGUILLON (Laruns-Les-Eaux-Chaudes 30 août 1920 – Versailles 6 août 2015)

7 enfants AGUILLON – GAUDIN :

001) Paul AGUILLON (Saint-Jean-de-Luz 23 février 1950 – Saint-Jean-de-Luz 23 février 1950)

002) Danielle AGUILLON

003) Françoise AGUILLON (5 mai 1952) épouse Bertrand DE CHERISEY

1 enfant DE CHERISEY – AGUILLON :

0001) Clara DE CHERISEY

004) Jean AGUILLON épouse Christine

005) Maité AGUILLON (1946) épouse Michel RICHONNIER (1943 – Bruxelles 25 février 2019)

…      

3 enfants RICHONNIER – AGUILLON :

0001) Gracianne RICHONNIER (Laeken)

0002) Guillaume RICHONNIER

0003) Delphine RICHONNIER (13 février 1973) épouse Jean Marc LE CAM

2 enfants LE CAM – RICHONNIER :

00001) Luann LE CAM (2006)

00002) Titouan LE CAM (2008)

006) Pierre AGUILLON épouse Zita SCHIRRU (   ) 

007) Catherine AGUILLON ( – 2010)

Voilà pour ce complément d’information généalogique concernant la branche des Gaudin issue de Charles Gaudin et son épouse Louisa Schlaegel.

Ce mardi 9 août 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : le romantisme radieux de Johannes Brahms (II) : la puissance sidérante du premier Concerto pour Piano, opus 15, par Clifford Curzon et le London Symphony Orchestra dirigé par George Szell en 1962

11juin

Encore une royale et stupéfiante performance

que celle du pianiste Clifford Curzon

(Londres, 18 mai 1907 – Londres, 1er septembre 1982),

et du chef George Szell

(Budapest, 7 juin 1897 – Cleveland, 30-7-1970)

à la tête du London Symphony Orchestra, en mai 1962,

pour le Premier Concerto pour Piano et Orchestre, en ré mineur, opus 15,

de Johannes Brahms

(Hambourg, 7 mai 1833 – Vienne, 3 avril 1897) ;

chef d’œuvre dont la première eut lieu à Hanovre le 22 janvier 1959,

avec Brahms au piano ;

soit le CD Decca 417 641-2,

enregistré à Londres en 1962.

J’ai écouté quelques autres interprétations qui me sont tombées sous la main

dans le désordre de ma discothèque :

Rudolf Serkin et George Szell à Cleveland, hier,

et aujourd’hui Lars Vogt dirigeant du piano l’orchestre du Royal Northern Sinfonia,

ou Adam Laloum et Kazuki Yamada dirigeant le Rundfunk SinfonieOrchester Berlin :

elles n’ont pas la puissance sidérante

et de la plus parfaite évidence

qui convient tant au jeu du piano

qu’à celui de l’orchestre…

C’est somptueux !

Qu’on en juge par la jubilation que procure le podcast

Quel éblouissement…

Ce jeudi 11 juin 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa 

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