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Sublime Piotr Anderszewski dans le profond de la poésie d’un programme « Janacek – Szymanowski – Bartok », comme je les aime…

27jan

Le toucher de piano de Piotr Anderszewki est très souvent magnifique : sa douceur, sa justesse la plus intime.

Avec son CD « Janacek – Szymanowski – Bartok« , le CD Warner Classics 5054197891274

qui vient récemment de paraitre,

une nouvelle fois Piotr Anderszewski nous comble…

Et tout spécialement, outre, et d’abord bien sûr, son magique toucher, par son confondant art de choisir les pièces de son programme, ainsi que leur ordre d’apparition, et d’ordonner l’éblouissante composition _ exclusivement musicale ! _ de celui-ci :

ici du Janacek de 1911 au Szymanowski de 1924, et du Szymanowski de 1924 au Bartok de 1908…

Le magistral résultat musical _ tout en humilité et naturelle évidence _ de ce magique CD est confondant de beauté !

C’est l’article, le 13 janvier dernier, de Pierre-Jean Tribot dans Crescendo, intitulé « Piotr Anderszewski, le promeneur songeur des sentiers escarpés« , qui m’a appris l’existence de ce nouveau CD du pianiste polonais…

Voici donc cet excellent compte-rendu :

Piotr Anderszewski, le promeneur songeur des sentiers escarpés

LE 13 JANVIER 2024 par Pierre Jean Tribot

Leoš Janáček (1854-1928) : Sur un sentier recouvert, Livre II ;

Karol Szymanowski(1882-1937) : Extraits des 20 Mazurkas, Op.50 M.56 ;

Béla Bartók (1881-1945) : 14 Bagatelles, Op.6 Sz.38.

..

Piotr Anderszewski, piano. 2016.

Livret en : français, anglais et allemand.

63’12.

5054197 891274.

Piotr Anderszewski est un artiste unique _ probablement, oui _ par la singularité des propositions musicales qu’il élabore. Chacun de ses disques est attendu par les commentateurs toujours heureux de stimuler leurs neurones avec des objets qui sont l’incarnation d’un véritable travail et d’une réflexion sur les œuvres et leurs combinaisons _ voilà : le programme est admirablement composé…

Dès lors, c’est avec grande satisfaction que l’on ouvre cet album que Warner a bien pris le temps de faire mûrir dans ses caves….car enregistré en _ octobre _ 2016 à Varsovie et _ en juillet-août 2023 à _ Berlin, ce disque ne sort curieusement que maintenant _ en janvier 2024.  On espère donc tenir un millésime musical de choix !

Ce qui séduit _ complètement ! _ avec le jeu de Piotr Anderszewski, c’est sa capacité à cerner l’essence et le ton _ spécifique _ des pièces, souvent courtes ou brèves, de rentrer au plus profond des musiques tout en marquant les césures, les différences et les contrastes _ c’est là parfaitement vu ! Dans le Cahier n°2 de Sur un sentier recouvert (Po zarostlém chodníčku) de Leoš Janáček _ ce cahier a été composé en 1911…  _, l’artiste nous mène avec sens des images au travers de cette balade. Sa conception n’est ni trop scolaire, ni trop aride et vise à une fluidité du jeu et une grande variété des couleurs et du jeu. Ce promeneur solitaire rêve _ avec une ultra-douce sensualité éperdue… _ au fil des paysages. On monte _ peut-être, ou peut-être pas….. _ encore d’un cran avec les extraits des Mazurka _ les 6 choisies ici par Piotr Anderszewki datent de 1924… _ de Karol Szymanowski ou le cycle des Bagatelles de Béla Bartók _ des pièces elles-mêmes de climats très distincts, fortement contrastés ; ces 14 Bagatellles Op. 6 ont été composées en 1908 ... La densité du piano compose un dramatisme de tous les instants, que ce soit avec une forme d’élégance racée pour les pièces du Polonais _ quelle magie ! _ et une variété des tons anguleux et énergiques _ quelle force ! _ pour celles du Hongrois. On a ainsi rarement entendu des Bartók plus justes, radicaux certes, mais foncièrement humains, rythmés mais émouvants, savoureux mais rigoureux.

Le déception de ce disque _ mais est-elle de la responsabilité de l’interprète ? _ vient d’un livret très bref : un seul paragraphe de la main du pianiste qui nous dit placer ces partitions sous le signe de la rébellion, ce qui n’est pas le qualificatif qui nous vient à l’esprit _ en effet : le livret est manifestement baclé… _ à la mise en relief _ si artiste et juste à la fois : quel degré de poésie est ici atteint ! _ de ces partitions.

Mais cet album saura combler les nombreux admirateurs du pianiste et hisse aux sommets l’art de l’interprétation de Karol Szymanowski et de Béla Bartók _ et de Janacek aussi ; et ici, je ne partage pas, mais alors pas du tout, le ressenti de Pierre-Jean-Tribot : la tendresse presque insoutenable à l’audition répétée de l’interprétation de ce Janacek-ci par Piotr Anderszewski, est probablement même le sublime sommet de ce sublimissime CD ! ;

écoutez donc ici l’Andante (3′ 45), l’Allegretto (3′ 58), le Vivo (2′ 17), le Piu mosso (2′ 38) et l’Allegro (6′ 22) de ce superbe Livre II du si poétique « Sur un sentier broussailleux«  de Leos Janacek …

Son : 9  Notice : 4  Répertoire : 10  Interprétation : 10

Pierre-Jean Tribot

Et en effet, c’est très très beau !

Ce samedi 27 janvier 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ce que j’apprends, en temps de patience écoulé entre son enregistrement, en juin 1015, et sa parution, en novembre 2023, à la lecture instructive du concis et sobre livret du CD de ces merveilleuses « Sonatae a Viola da Gamba et Cembalo Obligato » de Johann-Sebastian Bach sous les doigts inspirés et parfaitement accordés d’Andrea De Carlo et Luca Guglielmi _ ou l’italianité heureuse de Bach…

20jan

Quand j’ai rédigé, avant-hier jeudi 18 janvier, mon article « « ,

je ne possédais pas encore le CD Fineline Classics FL72415 de ces « Sonatæ a Viola da Gamba et Cembalo Obligato« ,

écouté seulement, et intégralement tout de même, via le site Internet de youtube (« écoutez ici… »)…

Mais ce matin,

je me suis rendu chez mon disquaire préféré, et en ai trouvé deux exemplaires, nichés au sein des étagères du rayon Bach ;

et me le suis donc procuré…

Et la lecture des quatre pages, pourtant concises, de texte du livret de ce très beau CD _ dont une demi-page de présentation, à la page 4, sous la plume du gambiste Andre De Carlo _ m’apprend pas mal de choses non accessibles sur les divers sites du web concernant ce CD…

D’abord,

que le projet musical dont est issu ce CD, enregistré du 22 au 24 juin 2015, à la Dorfkirsche de Frankenstein, en Allemagne,

est né d’une toute première rencontre _ « the very first meeting«  _ entre Andrea De Carlo et Luca Giglielmi, la nuit précédant un concert à Genève _ la date n’en est pas donnée ; probablement ce fut le 5 juillet 2014, la veille de deux Concerts donnés par eux à l’église Saint-Germain, à Genève : « 6 et 7 juillet 2014, Andrea De Carlo et Luca Guglielmi, Viole de gambe et pianoforte : Sonates de J.-S. Bach et C.P.E. Bach pour viole de gambe et pianoforte «  _,

« quand, à travers la musique de J. S. Bach, une vraie affinité tant humaine que musicale, se révéla _ entre eux ces deux interprètes _, qui n’avait pas besoin de mots, ni de regards«  _ je traduis de l’anglais…   

Ensuite,

« à la distance du temps d’évidence parfaitement fluide des heures d’écoute des pistes enregistrées de ce CD,

je m’aperçois _ poursuit sa concise et sobre présentation Andrea De Carlo _ que nous nous sommes parfaitement rencontrés et trouvés en la profonde italianité de Bach _ voilà ! _, dans le caractère chantant des mélodies qui font danser son contrepoint, dans l’ondulation rythmique de son écriture, mais par dessus tout dans l’humanité et la dimension d’éternité de la spiritualité de ce compositeur » _ voilà.

Enregistré, donc en un temps « de températures polaires » (!), du 22 au 24 juin 2015 à la Dorfkirsche de Frankenstein en Allemagne _ découvre-t-on aussi à la page 7 du livret _,

ce très poétique CD a tout de même dû patienter jusqu’au 24 novembre 2023 pour voir enfin sa parution discographique,

soit rien moins que 8 années et 5 mois… 

Pour quelles raisons un tel délai de patience pour une telle interprétation aussi réussie d’une telle merveilleuse musique ?..

Ce samedi 20 janvier 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le défi réussi de renouveler vraiment l’interprétation de Bach : l’exemple d’intimité parfaitement réalisée du CD des « Sonatae a Viola da Gamba et Cembalo Obligato » d’Andrea De Carlo et Luca Guglielmi…

18jan

C’est, ce jeudi 18 janvier 2024, l’article « Paysagé » de Jean-Charles Hoffelé sur son passionnant site Discophilia,

qui m’a fait découvrir l’existence du CD « Sonatae a Viola da Gamba et Cembalo Obligato – Johann Sebastian Bach » _ à écouter ici… _ du gambiste Andrea De Carlo et du claviériste Luca Guglielmi,

le tout à fait remarquable CD Finaline Classics FL 72415.

PAYSAGÉ

Les trois Sonates pour cet instrument que Bach, destinant ses Suites au tout jeune violoncelle, ne considérait pas pour obsolète, la viole de gambe _ voilà donc cet einstrument expréssément choisi ici par Bach… _, héros du Grand Siècle français dont il goûtait tant les compositeurs, sont les chefs-d’œuvre intimes _ un terme assurément crucial… _ les plus touchants coulés de cette plume intarissable _ qui est celle du Cantor de Leipzig : ces Sonates ont été vraisemblablement composées à Leipzig au tournant des années 1730-1740, d’après les recherches les plus récentes des musicologues (cf Richard D. P. Jones (2013) « The Creative Development of Johann Sebastian Bach, Volume II : 1717–1750 : Music to Delight the Spirit« . Oxford University Press)…

Andrea de Carlo _ né à Rome en 1963 _ et Luca Guglielmi _ né à Turin en 1977 _ les paysagent, le second touchant le clavecin pour la 2e (le sublime Michael Mietke du château de Charlottenbourg), un orgue signé Gottfried Silbermann pour la 3e ou pour la Sonate en sol majeur un pianoforte du même facteur, ensemble plaçant entre chaque Sonate Introitus et Postludium, ou au seul clavier, clavecin puis orgue, deux Préludes.

Le dialogue entre la viole si chantante d’Andrea de Carlo (superbe copie d’une Pellegrino Michel signée Sergio Marcello Gregorat) et son claviériste est plus épanoui face au clavecin pour la Sonate en ré majeur, si sereinement déployée, qu’avec l’orgue choisi pour la Sonate en sol mineur, comme si une distance les dépareillait parfois, surtout lorsque leurs lignes sont parallèles.

La mariage avec le pianoforte est savoureux _ voilà. Comme il nous change le visage sonore de la Sonate en sol majeur ! Soudain plus intime encore, quasiment de la musique « domestique » _ voilà : pour soi ; et pas pour le concert ; écoutez ici le sublime Andante de cette Sonate BWV 1027 sous les doigts d’Andrea De Carlo et Luca Guglielmi… _, perle d’un disque attachant _ oui… _ que tout amoureux des trois opus ne voudra pas laisser de côté.

LE DISQUE DU JOUR

Johann Sebastian Bach(1685-1750)


An Wasserflüssen Babylon, BWV 653 (version pour viole de gambe et orgue)
Sonate pour clavecin obligé et viole de gambe No. 3 en sol mineur, BWV 1029 (version avec orgue)
Partita pour clavier No. 4 en ré majeur, BWV 828 (extrait : IV. Sarabande)
Sonate pour clavecin obligé et viole de gambe No. 2 en ré majeur,
BWV 1028

Variations Goldberg, BWV 988 – Aria
Sonate pour clavecin obligé et viole de gambe No. 1 en sol majeur,
BWV 1027 (version avec pianoforte)

Prélude et Fugue en sol mineur, BWV 885 – Prélude (Das wohltemperierte Klavier II)
Sonate pour flûte et clavecin en la majeur, BWV 1032 (extrait : II. Largo e dolce ; version pour viole de gambe et orgue)

Andrea de Carlo, viole de gambe
Luca Guglielmi, clavecin, orgue, pianoforte

Un album du label Fineline Classics FL72415

Photo à la une : le musicien Andrea de Carlo – Photo : © Cristina Rezzi

Renouveler de façon touchante l’interprétation du répertoire musical déjà bien couru de pas mal d’interprètes, parfois brillants,

est un défi pour chaque nouvelle génération de musiciens-interprètes _ dans le numéro 729 de janvier 2024 du magazine Diapason, à la page 75, de ce beau CD Fineline 72415 d’Andrea De Carlo et Luca Guglielmi, le critique Jean-Philippe Pucek écrit  : « L’audace et la qualité de la proposition méritent l’attention des amateurs du Cantor. Pour eux, le détour s’impose. Les autres retourneront, pour les sonates, entre autres, à Jordi Savall et Ton Koopman (EMI, puis Alia Vox le CD AV 9812 a été enregistré à Cardona en janvier 2000 _) ou Lucile Boulanger et Arnaud De Pasquale (Alpha _ 161, enregistré en 2012 _, Diapason Découverte)« 

Voici aussi ce que Jean-Christophe Pucek écrit en particulier de l’interprétation d’Andrea De Carlo et Luca Guglielmi de la Sonate BWV 1027 n°1, en sol majeur« Dès l’ Adagio de la BWV 1027 _ écoutez ici  _, le timbre chaleureux de la viole et la clarté mate du clavier fusionnent à merveille : portés par un élan commun, les deux partenaires s’écoutent, se répondent, comme en témoigne l’allure parfaite de l’Allegro ma non tanto _ écoutez ici. La profondeur qu’atteint le sentiment  dans l’Andante _ écoutez-ici _ laisse pantois » _ oui, absolument ! ; et voici aussi de quoi écouter l’Allegretto moderato final de cette Sonate BWV 1027, par Andrea De Carlo et Luca Guglielmi

Et voilà qui fait rédécouvrir vraiment à l’oreille des mélomanes des œuvres qu’ils pensaient assez bien connaître pourtant jusqu’alors…

Ce jeudi 18 janvier 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Et écouter les singuliers 3 Quatuors à cordes (de 1920, 1925 et 1938) de Pavel Haas (Brno, 1899 – Auschwitz, 1944) par le stupéfiant Pavel Haas Quartet ; en 2006 et 2007, à Prague…

07jan

En continuation de mon article hier samedi 6 janvier 2024 « « ,

j’ai écouté ce dimanche 7 janvier les 3 Quatuors à cordes de Pavel Haas (Brno, 21 juin 1899 – Auschwitz, 17 octobre 1944) _ l’élève préféré de Leos Janacek (Hukvaldy, 3 juillet 1854 – Ostrava, 12 août 1928) ; tous deux moraves… _,

le n°2, Op. 7, « From the Monkey Mountains«  (de 1925),

du CD Supraphon SU 3877-2 _ écouter ici le podcast (de 31′ 28) _ ;

et les n°1 Op. 3, en un seul mouvement (de 1920) _ écouter ici le podcast (de 13′ 47) _ et le n°3 Op. 15 (de 1938 _ écouter ici le podcast (de 22′ 01) _,

du CD Supraphon SU 3922-2, du Pavel Haas Quartet

_ enregistrements de 2006, puis de 2007.

Une extraordinaire interprétation aussi par ce décidément _ déjà en 2006 et 2007 ! _ merveileux Pavel Haas Quartet,

que dirige de son violon la stupéfiante Veronika Jaruskova !

Quelles musiques puissantes et incisives !

Et quelles interprétations !!!

C’est ô combien ! poignant et bouleversant… 

Ce dimanche 7 janvier 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ecouter les sublimes Quatuors de Leos Janacek par le Pavel Haas Quartet…

06jan

C’est par les merveilleux CDs « Dvorak- Quintets Op. 81 & 97« , « Brahms – Quintet in F minor Op. 34, String Quintet in G minor Op. 111 » et « Dvorak – The Complete Piano Trios« 

_ les CDs Supraphon SU 4195-2, SU 4306-2 et SU 4319-2, enregistrés à Prague les 18-19 mai et 26-27 juin 2017 ; à Prague les 6-7 novembre et 13-14 novembre 2021 ; et à Monmouth les 12-14 décembre 2022 et 5-7 mai 2023 _

que j’ai découvert le spendide le Pavel Haas Quartet, dont la violoniste Veronika Jaruskova et le violoncelliste Peter Jarusek _ tous deux slovaques ; la création du Pavel Haas Quartet étant de l’initiative de Veronika Jaruskova, en 2002… _,

qui m’a très vivement incité à aller découvrir aussi leurs deux premiers CDs « Pavel Haas Quartet – Leos Janacek – « Intimate Letters » -Pavel Haas – String Quartet N° 2 » et « Pavel Haas Quartet – Leos Janacek – String Quartet N° 1 – Pavel Haas – String Quartets N°S 1 & 3« 

_ les CDs Supraphon SU 3877-2 et SU 3922-2, enregistrés à Prague les 28-30 avril et 13-15 et 24 mai 2006 ; et à Prague les 1-2 et 29-30 juin et 30 juillet 2007 _des 2 chefs d’œuvre de Leos Janacek, que je porte au pinacle, et comportant aussi les 3 Quatuors de Pavel Haas, qui me sont beaucoup moins familiers.

J’ai commencé mon écoute, ce samedi, par les sublimes 2 Quatuors de Janacek (1854 – 1928), me réservant demain dimanche pour les 3 Quatuors de Pavel Haas (1899 – 1944)

_ regarder ici une vidéo du Quatuor n°1 « after Tolstoy’s Kreutzer Sonata«  (de 18′ 56)…

Quelle interprétation par cet extraordinaire Pavel Haas Quartet de cette sublime musique !!!

Superlative !

Quel choc !!!

C’est puissant !

Ce samedi 6 janvier 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

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