Posts Tagged ‘Linos Piano Trio

S’entretenir d’interprétations de chefs d’oeuvre de la musique : l’oreille quasi parfaite de Jean-Charles Hoffelé en son Discophilia, à propos, ce matin, du merveilleux « Ravel Piano Concertos » d’Alexandre Tharaud et Louis Langrée, avec l’Orchestre National de France _ ou la chance de pouvoir dialoguer un peu, à la lecture, à défaut de vive voix, avec une telle oreille musicale…

16oct

Une confirmation du coup d’éclat éblouissant d’Alexandre Tharaud _ et Louis Langrée dirigeant l’Orchestre National de France : magnifiques, eux aussi… _ dans les deux merveilleux et profonds, par delà leur virtuosité, concertos pour piano et orchestre de Maurice Ravel, en le CD Erato 5054197660719 « Ravel Piano Concertos«  qui vient de paraître vendredi 13 octobre dernier,

avec, au réveil ce lundi matin 16 octobre, le très bel article « Les deux visages » de Jean-Charles Hoffelé _ à la si juste et honnête oreille ! _ sur son si précieux site Discophilia…

Une oreille juste

comme est aussi, tellement de confiance, elle aussi, celle de Vincent Dourthe, mon disquaire préféré ;

et c’est assurément bigrement précieux que de pouvoir s’entretenir un peu précisément et vraiment _ de vive voix, ou à défaut, seulement par dialogue silencieux à la seule lecture… _ avec de tels interlocuteurs sur leur perception ultra-fine, au microscope _ ou stéthoscope musical… _, des interprétations au disque des œuvres de la musique…

Et tout spécialement, bien sûr, à propos de chefs d’œuvre d’interprétations de chefs d’œuvre _ pourtant passablement courus de bien des interprètes, qui s’y affrontent, se confrontent à de tels Everests pour eux, les interprètes… _ de la musique ; comme ici ces deux somptueuses merveilles du somptueux merveilleux _ et hyper-pointilleux et exigeant déjà envers lui-même, à l’écritoire, jusqu’au supplice ! _ Maurice Ravel…

Et je renvoie ici à mon article d’avant-hier samedi 14 octobre :

 

« « …

LES DEUX VISAGES

Cette douleur dans l’assombrissement de l’Adagio assai _ voilà _ qui ira jusqu’au quasi cri _ voilà : Ravel, éminemment pudique, demeure toujours dans de la retenue… _ invite _ voilà _ dans le Concerto en sol l’univers si _ plus évidemment _ noir _ lui _ du Concerto pour la main gauche, et rappelle que les deux œuvres furent écrites _ très étroitement _ en regard _ en 1930-1931 _, et de la même encre _ absolument ! Beaucoup _ d’interprètes _ n’auront pas même perçu cette _ infra-sismique _ tension, jouant tout _ de ce concerto en sol _ dans la même ligne solaire ; Alexandre Tharaud, qui connaît son Ravel par âme, s’y souvient probablement de la vision qu’y convoquait _ en 1959Samson François _ oui : c’est en effet à lui, et à Vlado Perlemuter aussi, que, sur les remarques si fines et compétentes de mon disquaire préféré Vincent Dourthe, je me référais hier dimanche matin, en mon post-scriptum à mon article de la veille, samedi, « «  : références d’interprétations marquantes, s’il en est !  _ et ose ce glas qu’on n’entend jamais _ chez les autres interprètes de ce Concerto en sol.

Mais le Concerto en sol majeur est aussi dans ses moments Allegro cette folie _ oui _ d’un jazz en arc-en-ciel _ débridé, voilà : Ravel avait été très vivement marqué par ce qu’il avait pu percevoir de ce jazz lors de sa grande tournée récente aux États-Unis, du 4 janvier au 21 avril 1928… _ dont le pianiste ne fait qu’une bouchée, swing et échappées belles, toute une enivrante suractivité rythmique _ à la Bartok aussi, autant qu’à la Gershwin ; Maurice Ravel avait fait la connaissance de George Gershwin le 7 mars 1928, lors d’un repas organisé pour son anniversaire chez Eva Gauthier à New-York, ainsi que Ravel en témoigne à Nadia Boulanger en une lettre du lendemain 8 janvier (citée aux pages 1162-1163 de sa « Correspondance » éditée par Manuel Cornejo en 2018 : « The Biltmore New-York 8/3/28 Chère amie, voici un musicien doué des qualités les plus brillantes, les plus séduisantes, les plus profondes peut-être : George Gershwin« , et il ajoutait : « Son succès universel ne lui suffit plus : il vise plus haut. Il sait que pour cela les moyens lui manquent. En les lui apprenant, on peut l’écraser. Aurez-vous le courage, que je n’ose pas avoir, de prendre cette terrible responsabilité ? Je dois rentrer aux premiers jours de mai et irai vous entretenir à ce sujet. En attendant, trouvez ici l’expression de ma plus cordiale amitié. Maurice Ravel« ) _ que pimentent les bois du National menés avec une intense fantaisie _ voilà ! l’orchestre lui aussi brûle… _ par Louis Langrée.

Cet accord magique _ oui, oui, oui _ se renouvelle dans le Concerto pour Wittgenstein, mais dans des nuances de cauchemar _ à la ravelienne Scarbo _, le prestidigitateur s’y fait diable, artificier tragique _ Ravel avait traversé et vécu, comme infirmier, les affres de la Guerre mondiale... _ dont le théâtre est un champ de mines _ oui, qui déchire et découpe les corps, comme ici le bras droit de son commanditaire Paul Wittgenstein…  La guerre de tranchées _ qui fut donc aussi celle de Maurice Ravel _ est partout sous les doigts d’Alexandre Tharaud _ oui ! _, qui convoque _ fort justement _ des visions de charnier, fait tonner son clavier en fureur, rage des traits de mitraillette _ oui, oui, oui _, proposition fascinante _ et tellement juste ! _, suivie au cordeau par un orchestre fantasque _ oui _ aux proclamations démesurées _ oui : quel chef aussi est le magnifique Louis Langrée !

Le jazz s’invite ici aussi _ en effet, en ce concerto pour la main gauche _, mais déformé, amer, acide, osant la charge, le grotesque _ oui ; mais qu’on se souvienne aussi de la formidable viennoise ravelienne Valse de 1919-1920 !.. : une course à l’abîme… _, une parodie de Laideronette, impératrice des pagodes faisant diversion. Quel kaléidoscope ! _ voilà un trait éminemment ravélien… _, qu’Alexandre Tharaud fait tourner à toute vitesse _ telle sa propre viennoise Valse, créée le 12 décembre 1920… _ pour saisir cette folle course à l’abîme _ nous y voilà donc ! cf aussi, en sa course, le plus contenu et retenu, mais tout de même.., Bolero de 1928 _ et mieux suspendre les cadences où seul il élève son chant vers une voie lactée inquiète _ une des boussoles nocturnes de Maurice Ravel, sur son balcon en surplomb de la forêt et face à la nuit de Montfort-l’Amaury…

J’attendais _ moi aussi _ un couplage jazz, le Concerto de Gershwin comme réponse au jazz de Ravel _ certes _, mais non, ce seront les Nuits andalouses de Falla, sauvées de tant de ces lectures affadies qui les inféodent à un pâle debussysme _ voilà qui est fort bien perçu…

Alexandre Tharaud hausse leurs paysages fantasques _ oui _ à l’étiage de ceux _ fantasques eux aussi _ de Ravel, ardant leur con fuoco, tout duende, cambrant la gitane de la Danza lejana, implosant le feu d’artifices d’En los jardines de la Sierra de Córdoba dans l’orchestre flamboyant _ oui _ de Louis Langrée, faisant jeu égal avec les ardeurs osées par Alicia de Larrocha et Eduardo del Pueyo _ oui. Et c’est bien sûr qu’est très profond aussi le tropisme espagnol de Maurice Ravel… Ne serait-ce pas dans les jardins d’Aranjuez que se seraient rencontrés et fait connaissance ses parents, lors de leurs séjours madrilènes ?..

Quel disque ! _ voilà ! voilà ! _, splendidement saisi par les micros de Pierre Monteil _ et il faut en effet saluer aussi la splendide prise de son de cet éblouissant raveliennissime CD…

LE DISQUE DU JOUR

Maurice Ravel (1875-1937)


Concerto pour piano et orchestre en sol majeur, M. 83
Concerto pour piano et orchestre en ré majeur, M. 82 (Pour la main gauche)


Manuel de Falla (1876-1946)


Nuits dans les jardins d’Espagne

Alexandre Tharaud, piano
Orchestre National de France
Louis Langrée, direction

Un album du label Erato 5054197660719

Photo à la une : le pianiste Alexandre Tharaud –
Photo : © Jean-Baptiste Millotune _ _ 

Pouvoir dialoguer vraiment si peu que ce soit avec des mélomanes à l’oreille et au goût ultra-fins et ultra-exigeants, mais capables d’enthousiasmes vrais et sincères,

est plus que jamais indispensable,

eu égard à la solitude grandissante des individus que nous sommes devant la misère en expansion, le désert gagne _ cf mon « Oasis (versus désert) », in le « Dictionnaire amoureux de la librairie Mollat« , aux pages 173 à 177 (celui-ci est paru aux Éditions Plon en octobre 2016) ; une contribution redonnée en mon article du 17 juin 2022 : « « , accessible ici.. _, de la plupart des médias _ le plus souvent très pragmatiquement vendus aux plus offrants… _, pour ne rien dire de pas mal des publics...

Car c’est ainsi qu’il arrive parfois un peu heureusement, telle une étape enfin rafraîchissante (et bien évidemment vitale) en une oasis verdoyante en la traversée assoiffante du désert si aride et si morne, que des œuvres de la civilisation _ ici musicale _ rencontrent un infra-minimal plus juste écho qui, en son petit retentissement, les prolonge, et surtout et aussi réanime leur flamme, en un partage irradiant de vraie joie…

Et écouter de telles interprétations de tels chefs d’œuvre de musique fait un immense bien…

Et ces tous derniers temps,

les grandes interprétations, majeures et magistrales, véritablement marquantes, qui ont vu le jour, cette année 2023,

_ celles de « L’Heure espagnole » et du « Bolero » par François-Xavier Roth et ses Siècles _ Harmonia Mundi HMM 905361 _,

_ celle du « Trio pour piano et violoncelle » de 1914 par le Linos Piano Trio _ CAvi-Music 8553526 _,

_ celles de l’intégrale de « L’Œuvre pour piano » du double album par Philippe Bianconi _ La Dolce Volta LDV109.0 _,

_ et maintenant celles du « Concerto en sol » et du « Concerto pour la main gauche » par Alexandre Tharaud, Louis Langrée et l’Orchestre National de France _ Erato 5054197660719 _,

toutes,

savent faire enfin entendre en toute sa clarté et fluidité, allègre, intense, tonique, la puissance incisive et au final impérieuse en son irradiante tendresse, jubilatoire, de Maurice Ravel compositeur…

Une force de plénitude absolument accomplie…

Ce lundi 16 octobre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Dans l’actualité discographique Ravel, une interprétation du Trio pour piano, violon et violoncelle, en la mineur (de l’été 1914), de Maurice Ravel, par le Trio Metral, à La Dolce Volta…

13oct

Au sein d’une assez riche actualité discographique _ et c’est déjà un phénomène tout à fait notable… _ Ravel,

une nouvelle interprétation du Trio pour piano, violon et violoncelle, en la mineur, de Maurice Ravel _ composé en 1914 à Ciboure et Saint-Jean-de-Luz _,

par le Trio Metral (à La Dolce Volta) _ soit le CD LDV 122 _, a retenu mon attention…

Deux CDs surtout m’ont convaincu de cette brillante et justissime actualité discographique Ravel cette saison :

_ d’abord le merveilleux et totalement convaincant CD Avi-Music 855 3526 _ enregistré à Baden-Baden au mois de septembre 2022 _ « Maurice Ravel in Search of Lost Dance« , du formidable Linos Piano Trio

_ cf mes 3 articles des

13 juillet « « ,

14 juillet «  »

et 19 août 2023 «  »

dont les titres, déjà, parlent on ne peut plus clairement… _ :

je découvrais vraiment pour la toute première fois la vérité de ce chef d’œuvre ravélien jusque là pas assez clairement servi par les autres interprètes qu’est ce sublime « Trio pour piano, violon et violoncelle » de 1914… ;

puis l’excellentissime merveilleux double album La Dolce Volta LDV 109.0 _ enregistré à Metz au mois d’avril 2022 _ « Maurice Ravel L’Œuvre pour piano » de Philippe Bianconi…

_ cf mes 2 articles des

27 septembre « « ,

et 29 septembre 2023 «  »

dont, à nouveau, les titres disent déjà presque tout… _ :

rarement le piano de Ravel avait sonné aussi clairement et aussi justement…

Un tel élan d’enthousiasme ravelien _ justesse, clarté, force même et incisivité tranchante de la musique (à la Janacek ou à la Bartok, mais oui !), par-delà la timidité et pudeur de l’homme Ravel en son quotidien des jours un peu trop souvent gris, quand il ne se trouvait pas à ses Ciboure et Saint-Jean-de-Luz… _ était là donné

que je me suis demandé s’il ne me fallait pas devenir bien plus attentif aux présentes réalisations discographiques raveliennes…

Il me faut dire d’abord que la déception que j’ai éprouvée à la première écoute de ce CD « Chausson – Ravel – Piano Trios » du Trio Metral a été probablement due à l’ordre d’écoute de ces deux œuvres en ce CD : d’abord le « Trio » Op. 3 de Chausson (Paris, 20 janvier 1855 – Limay, 10 juin 1899), composé _ en Suisse _ durant l’été 1881 , avant le « Trio pour piano, violon et violoncelle » de Ravel (Ciboure, 7 mars 1875 – Paris, 28 décempbre 1937), composé, lui, à Saint-Jean-de-Luz _ cf les précisions de mon article «  » du 14 juillet 2023 : « l’œuvre fut conçue à Saint-Jean-de-Luz, de fin juin à fin août 1914, à la maison Ongi Ethori, 23 rue Sopite, où réside alors Ravel (ainsi que sa Corrrespondance, de la page 374 à la page 388 de la somme magnifique publiée par Manuel Cornejo, en fait parfaitement foi)…« … _ ; or cette œuvre de relative jeunesse d’Ernest Chausson _ l’été 1881, le compositeur, d’abord autodidacte en musique, avant de recevoir, en 1878, les leçons de Jules Massenet et,  peu après, celles de César Franck, avait 26 ans _ ne possède pas tout à fait la maturité ni la perfection achevée du chef d’œuvre de Maurice Ravel de l’été 1914 _ Ravel, lui, était alors âgé de 39 ans…

Et ensuite que mon écoute de ce « Trio » de Ravel par le Trio Metral, ce mois d’octobre, a souffert de mon ravissement de l’interprétation éblouissante du Linos Piano Trio, au mois de juillet dernier :

jamais ce chef d’œuvre de Ravel _ il y tenait beaucoup ! _ n’avait été ainsi révélé en toute sa splendeur et richesses avant cette interprétation somptueuse de vie et de justesse du Linos Piano Trio !!!

Mais après comparaisons attentives avec 8 autres interprétations du « Trio » de Ravel,

par l’Altenberg Trio Wien (CD Challenge Classics, enregistré en janvier 1997), le Trio Wanderer (CD Harmonia Mundi, en janvier 1999), Pascal Rogé, Mie Kobayashi et Yoko Hasewaga (CD Onyx, en juin 2002), le Trio Chausson (CD Mirare, en mai 2007), le Trio Cérès (CD Œhms Classics, en juin 2008), le Trio Dali (CD Fuga Libera, en juillet 2008) et le Linos Piano Trio (CD Avi-Music, en septembre 2022),

il me faut ré-évaluer cette interprétation du Trio Metral : juste en dessous de celle du Linos Piano Trio…

De même,

j’ai procédé à une comparaison attentive de l’interprétation du « Trio » Op. 3 de Chausson par le Trio Metral en ce CD La Dolce Volta LDV 122,

avec 3 autres interprétations en des CDs de ma discothèque personnelle, celles du Trio Wanderer, de janvier 1999 ; celle de Pascal Rogé, Mie Kobayashi et Yoko Hasewaga, de juin 2002 ; et celle du Trio Chausson, de mai 2007 : elle me paraît tout à fait honorable, en cette comparaison…

Il me faut aussi mentionner aussi les avis diamétralement opposés des critiques Gérard Condé, plutôt assassin pour ce CD du Trio Metral _ en particulier pour sa prise de son et le mixage de Ken Yoshida (« les questions d’équilibre devraient être du seul ressort des instrumentistes« ) ; mais aussi : « Il y aurait quelques réserves à formuler sur l’attention portée au phrasé. Certes, ça avance… mais on se sent davantage poussé qu’entraîné vers un but«  _, aux pages 71-72 du n° 726 (octobre 2023) de Diapason,

et Gérard Belvire, élogieux, lui _ « Le trio fondé par le pianiste Victor Metral signe un troisième disque attestant que ce jeune ensemble reste l’une des meilleures formations hexagonales. (…) Le couplage Ravel/Chausson ne fait plus figure de rareté (…) mais, à l’ombre du Trio (1914) du premier, la partition juvénile (1881) du second paraît quelque fois laborieuse. Très marqué par l’influence de César Franck, ce Trio en sol mineur recèle pourtant une générosité d’inspiration qui ne requiert qu’une interprétation attentive et engagée pout toucher l’auditeur. Or le souffle, la vitalité des Metral transformeraient le plomb en or !«  _, à la page 86 du n° 256 de Classica (octobre 2023).

Oui, la qualité de l’interprétation est un medium tout à fait décisif pour l’accès du mélomane discophile _ en dehors du concert _ à la singularité même, en son idiosyncrasie, de l’œuvre laissée notée sur le papier, et à partager à part (ainsi qu’après…) lui, par le compositeur.

Et la qualité de la comparaison, par nous qui y accédons ainsi, de ces interprétations, est elle aussi très importante et décisive : il ne faut certes pas se contenter de la seule première écoute, partielle et par trop subjective, pour que notre accès à l’œuvre même, gagne, écoute après écoute de diverses de ses interprétations, en justesse et justice, tant à l’égard de la qualité de ces interprétations ainsi expérimentées, qu’à l’égard aussi et surtout, de la reconnaissance, voire connaissance, de l’œuvre elle-même du compositeur, en son unicité…

Ce magistral « Trio » de Ravel, de l’été 1914, est un immense chef d’œuvre, qui assurément se mérite, tant pour ce qui concerne les interprètes qui se confrontent à lui, avec leurs instruments, que pour les auditeurs qui y accèdent par leur écoute, au concert comme au disque…

À suivre…

Ce vendredi 13 octobre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ecouter enfin l’interprétation du Trio avec Piano de Maurice Ravel par le Trio Hélios en leur CD « D’un matin de printemps »…

20août

Il m’a fallu attendre la journée d’hier samedi 19 août pour recevoir enfin le CD Mirare MIR 544 intitulé « D’un matin de printemps – Saint-Saëns – Ravel – Boulanger » par le Trio Hélios (constitué de Camille Fonteneau, violon, Raphaël Jouan, violoncelle, et Alexis Gournel, piano),

un CD paru en 2021, et enregistré à Caen du 19 au 23 décembre 2020,

dont m’avait découvrir l’existence un article assez laudatif de Jean-Charles Hoffelé, intitulé « Les deux mondes« , publié sur son site Discophilia le 5 juilllet 2023 _ un article rédigé à propos de la toute récente parution d’un nouveau CD du Trio Hélios, le CD « Bohemia » (Mirare MIR 662), consacré cette fois à des Trios de trois compositeurs tchèques : de Vítězslav Novák, le Trio pour piano No. 2 en ré mineur, Op. 27 « Trio quasi una ballata » ; de Zdeněk Fibich, le Trio pour violon, violoncelle et piano en fa mineur ; et de Bedřich Smetana, le Trio avec piano en sol mineur, Op. 15, JB 1:64 ;

mais qui traitait aussi du précédent CD des Hélios, paru en 2021, « D’un matin de printemps – Saint-Saëns – Ravel – Boulanger«  :

« Les Hélios avaient, pour ce qui fut je crois bien leur premier disque _ disait ainsi Jean-Charles Hoffelé _, assemblé un programme tout français autour du Trio de Ravel, le détaillant à loisir, y infusant une poésie de tous les instants qui emportait l’auditeur loin dans les paysages océaniques du Modéré avant de faire danser la poésie épicée du Pantoum en la décorant d’arabesques un peu mauresques. Magnifique version qui ose vraiment interpréter l’œuvre, lui donne des affects, des reliefs, et un art de chanter… », disait Jean-Charles Hoffelé de ce premier CD des Hélios en son article… _ ;

et pour lequel j’avais ce même 5 juillet dernier, à mon tour rédigé sur mon blog « En cherchant bien« , un article, probablement trop prématurément intitulé «  « …

Car cette interprétation du Trio avec Piano en la mineur M. 67 de Maurice Ravel par le Trio Hélios, pâtit passablement de la comparaison _ réalisée par moi ce dimanche 20 août _ avec la transcendante interprétation de ce chef d’œuvre majeur, mais jusqu’ici mal aimé, du compositeur de Ciboure _ l’œuvre a été composée par Ravel l’été 1914 à Saint-Jean-de-Luz _ qu’est ce Trio en la mineur M. 67, par le merveilleux Linos Piano Trio

_ cf mes articles d’hier 19 août « « , et des 13 «  » et 14 juillet «  » derniers…

« Formidablement expressive« , écrivais-je ainsi prématurément le 5 juillet dernier,

mais pas assez nette, ni assez tranchante en sa renversante humble douceur,

comme savait l’être l’écriture musicale, toujours extrêmement précise, en sa tendre et transcendante vigueur _ aux antipodes du flou et du vaporeux… _, sous son humilité discrète première, jamaix spectaculaire ni exhibitionniste, de Maurice Ravel, en son génie singulier…

C’est donc vers le Linos Piano Trio qu’il faut diriger son écoute _ écoutez ici les podcaste des quatre mouvements (Modéré, Pantoum, Passacaille et Final) de l’œuvre interprétés par eux : 1, 2, 3 et 4 _ pour approcher de _ et peut-être accéder à _ la lumière singulière unique, en sa clarté incisive, de Maurice Ravel, en ce singulier si beau Trio avec Piano en la mineur

Ce dimanche 20 août 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Découverte d’un nouvel époustouflant CD du singulier et magnifique Linos Piano Trio : le CD « Stolen Music – Debussy – Ravel – Dukas – Schönberg » en d’enthousiasmants « arrangements »…

19août

C’est à la suite des deux articles, du 13 et du 14 juillet derniers,

« « 

et « « 

que j’avais consacrés à ma découverte enchantée du splendide CD « Maurice Ravel – In search of Lost Dance« , le CD C Avi-music 855 3526 (enregistré à Baden-Baden au mois de septembre 2022) _ cf ici cette brève vidéo de présentation (de 1′ 52), qui donne déjà une bonne idée de la justesse et qualité de leur superbe engagement (et surtout parfaite intelligence du génie de Ravel !)…

Cf aussi ces merveilleux podcasts des 4 mouvements (Modéré, Pantoum, Passacaille et Final) du Trio M. 67 de Ravel : 1, 2, 3 et 4 _,

que j’ai ardemment désiré en connaître bien davantage sur les performances musicales discographiques de cet éminemment singulier et remarquablement brillant Linos Piano Trio,

constitué du pianiste Prach Boondiskulchok, du violoniste Konrad Elias-Trostmann et du violoncelliste Vladimir Waltham ;

et que, pour ce faire, j’ai aussitôt pris soin de commander, dare-dare, à mon disquaire préféré le CD C Avi-music 855 3035 « Stolen Music – Debussy – Ravel – Dukas – Schönberg » par ce même Linos Piano Trio (un CD enregistré à Munich au mois de janvier 2021) _ cf ici la très significative vidéo (de 5′ 58) de leur présentation de ce très original projet de « Stolen Music« , et si splendidement mené à bien _,

et qui vient de parvenir à destination _ pour cause de vacances du distributeur, je suppose… _ ce samedi 19 août.

Et me voici comblé en ma curiosité…

Quelle puissance et formidable clarté de jeu !

Quelle merveille d’inventivité et de justesse dans les adaptations, déjà, des œuvres (le « Prélude à l’après-midi d’un faune »  de Claude Debussy, « La Valse » de Ravel _ écoutez-la ici (12′ 44) _ ainsi que _ ici le podcast de 12′ 28 _ « L’Apprenti sorcier » de Paul Dukas _ l’« arrangement » de la « Verklärte Nacht«  Op. 4 d’Arnold Schönberg pour Trio avec Piano, n’est pas, quant à lui, une réalisation du Linos Piano Trio, mais l’œuvre d’Eduard Steuermann (Sambor, 1892 – New-York, 1964), grand ami de Schönberg (Vienne, 1874 – Los Angeles, 1951) ; ce qui le démarque, et un peu trop à mon goût, des « arrangements » bien plus audacieux et enthousiasmants réalisés et donnés ici par le Linos Piano Trio… _) !

Quelle jouissance, renouvelée, d’écoute, de l’interprétation si remarquablement dynamique et juste de ces trois épatantissimes musiciens !..

Et déjà,

je trouve un peu étonnant de ne pas avoir pu dénicher un seul article de recension de ce singulier et si brillamment réussi CD dans les diverses revues discographiques de langue française…

Ce CD de « Stolen Music » ne serait-il donc pas parvenu jusqu’à leurs augustes oreilles ?..

Ce samedi 19 août 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Une bien belle année discographique Ravel 2023 : 6 passionnants articles du Discophilia de Jean-Charles Hofffelé, qui m’ont porté à me procurer les CDs ainsi superbement chroniqués…

02août

Découvrir au jour le jour les récentes parutions discographiques, n’est pas chose forcément très aisée…

En plus de magazines tels que « Diapason » ou « Classica« ,

et en plus, biensûr, de fréquents passages _ et entretiens avisés et ultra-compétents : de confiance ! _ chez mon disquaire préféré _ Vincent Dourthe a l’oreille musicale quasi infaillible !!! Et nous nous trouvons vraiment très rarement en désaccord… _,

existent les sites accessibles sur le web,

tels le Discophilia (d’Artamag), de Jean-Charles Hoffelé, ArsMusica ou Crescendo, que je consulte quotidiennement…

Aujourd’hui,

je tiens à saluer la qualité d’excellence des régulières chroniques de la discographie ravélienne de Jean-Charles Hoffelé ;

dont je vais ici donner les liens à 6 articles, parus entre le 14 mai dernier et le dernier, tout récent, à la date d’hier 1er août 2023 :

_ l’article « Nocturnes« , en date du 1er août 2023, à propos du CD « Correspondances Enescu Ravel Scott » (le CD Antartica Records AR 043),

par le pianiste Christian Sandrin,

et comportant de Maurice Ravel « Miroirs«  M. 43 ;    

_ l’article « Poèmes et Contes« , en date du 19 juillet 1023, à propos du CD « Poétiques de l’instant II Ravel Mantovani » (le CD Alpha 933),

par le Quatuor Voce, ainsi que Juliette Hurel, flûte, Rémi Delangle, clarinette, et Emmanuel Ceysson, harpe,

et comportant de Maurice Ravel le « Quatuor à cordes en fa majeur » M. 35, ainsi que « Ma mère l’oye » M. 60, et « Introduction et Allegro » M. 46, en transcriptions pour septuor d’Emmanuel Ceysson ;        

_ l’article « Pour le disque« , en date du 12 juillet 2023, à propos du CD « Hough, Dutilleux & Ravel String Quartets » (le CD Hyperion CDA68400),

par le Quatuor Takacs,

et comportant de Maurice Ravel le « Quatuor à cordes en fa majeur » M. 35 ;       

_ l’article « Les deux mondes« , en date du 5 juillet 2023, à propos du CD « D’un matin de printemps Saint-Saëns Ravel Boulanger » (le CD Mirare MIR 564),

par le Trio Hélios,

et comportant de Maurice Ravel le « Trio pour violon, violoncelle et piano en la mineur » M. 67 ;    

_ l’article « Fantaisie française« , en date du 16 juin 2023, à propos du CD « Maurice Ravel L’Heure espagnole Bolero » (le CD Harmonia Mundi HMM 905361),

par Les Siècles sous la direction de Fançois-Xavier Roth,

et comportant de Maurice Ravel « L’Heure espagnole » M. 52 et le « Bolero » M. 81 ;      

_ et l’article « En trio« , en date du 24 mai 2023, à propos du CD « Maurice Ravel In search of Last Dance » (le CD CAvi music 8553526),

par le Linos Piano Trio,

et comportant de Maurice Ravel le « Trio pour violon, violoncelle et piano en la mineur » M. 67, et, en transcriptions pour trio avec piano, la « Pavane pour une infante défunte » M 19 et « Le Tombeau de Couperin » M. 68.     


De telles très heureuses interprétations renouvellent ainsi magnifiquement notre réception, de mieux en mieux acérée, de la musique plus que jamais merveilleuse de Maurice Ravel,

en nous offrant, par leur jeu subtil, profond, et juste, une perception toujours plus raffinée et précise de l’idiosyncrasie _ en la plénitude de sa verve la plus pure, et en chaque œuvre si diverse… _ du génie musical du compositeur (1875 – 1937) cibourien…

Et de telles médiations, qu’elles soient par la lecture d’articles pertinents, ou par de vivants entretiens et de vivantes écoutes de CDs, constituent un indispensable maillon de la curiosité, et de la qualité juste et affinée de l’écoute et de la réception esthétique…

Et sans ces maillons-là, la culture vraie s’asphyxie…

Au profit du désert et de la barbarie.

Ce mercredi 2 août 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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