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Le très bienvenu salut de Jean-Charles Hoffelé à Lars Vogt en « artiste en jeune homme », ce 1er janvier 2024…

01jan

Quelle excellente idée d’ouvrir en beauté son blog Discophilia pour l’année 2024, a eu ce lundi 1er janvier le très fin Jean-Charles Hoffelé avec son magnifique et très détaillé article « Portrait de l’artiste en jeune homme » consacré au passionnant coffret _ un trésor ! _ de 27 CDs Warner Classics 5054197604904 « Lars Vogt – The complete Warner Classics Edition » d’enregistrements d’entre 1991 et 2005,

auquel j’ai consacré une série de 5 articles en date des 4, 5, 6, 7 et 8 novembre 2023 :

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Voici donc ce bel article hyper-attentif et infiniment juste en ses appréciations de Jean-Charles Hoffelé pour ouvrir en beauté, donc, sa nouvelle saison 2024 sur Discophilia :

PORTRAIT DE L’ARTISTE EN JEUNE HOMME

Venues du silence, les premières mesures de la Sonate « Fantaisie » de Schubert étonnent. Est-ce Rudolf Serkin qui leur donne cette gravité sans affectation ? Non un jeune homme d’à peine vingt ans _ Lars Vogt est né le 8 septembre 1970 à Düren ; et il est décédé le 5 septembre 2022 à Erlangen  _, qui la place en coda de son « debut recital », non sans l’avoir fait précéder des 5 Variations sur un thème de Franz Schubert d’Helmut Lachenmann. Haydn et Brahms sont aussi au programme, Sonate en ut majeur, Hob. XVI:50 juste impertinente comme il faut, et divinement jouée, les Klavierstücke, Op. 119 semblant venir d’une autre planète, merveilles certes, mais ce Schubert si idéalement pesé, où le piano murmure et chante à la fois, et qui va chercher dans la nuance en dessous, dans le retrait du son l’émotion même du son, est-ce vraiment d’un jeune homme ?

À vingt ans, Lars Vogt avait pleinement réalisé _ accompli _ son art, sans avoir ensuite besoin de l’approfondir, l’élégance naturelle _ oui _, la beauté souveraine du toucher _ oui _, cette grande sonorité sans marteau qui fait penser à Solomon _ en effet _, le raffinement de l’intellect et l’immédiateté de l’émotion _ ensemble _, la profondeur des polyphonies et la pureté des lignes de chant _ oui, oui, oui _, le rythme inféodé au tactus _ voilà ! _, tout y est dès le début et au long _ oui _ de l’incroyable moisson qu’Electrola capturera au long de sa rayonnante vingtaine, en un peu plus de dix ans, studios ou concerts, avec la grande brassée des captations réalisées dans son _ formidable  !!! _ festival d’Heimbach _ cf mon article du 7 novembre : « « … » _ où s’assembleront autour de son piano Julia Fischer, Isabelle Faust, Natalie Clein, Sabine Meyer, Alban Gerhardt, Kim Kashkashian et tant d’autres, et fatalement _ bien sûr ! cf mon article «  » du 12 octobre 2023… _ les Tetzlaff.

Au centre, un vaste ensemble Brahms _ voilà ! _, en solo les Sonates, le Scherzo, les opus tardifs, hélas pas les Variations, en chambre les sonates avec violon, violoncelle et clarinette, le premier Trio en tempête, les Quatuors, hélas pas le Quintette. Et si Brahms avait été son empire ? Probable _ oui ! Cf mes articles «  » et «  » des 6 et 7 novembre derniers… _ et cela dès la première version si nocturne de son _ sublimeOpus 119. Les Concertos suivront, pour Ondine _ le CD Ondine ODE 1330-2 ; cf mon bref article «  » du 20 septembre 2022.

Eclectique Lars Vogt ? Oui, et sous tous les formats, à deux pianos pour Scaramouche avec la regrettée Mihaela Ursuleasa, à quatre Pour la fin du Temps de Messiaen, à plus pour un si poétique et lâché Carnaval des animaux.

Des perles dans la marge ? La Sonate de Ravel avec Sarah Chang, la Sonate de Berg, deux fois les Tableaux d’une exposition, le Trio de Tchaikovski avec Antje Weithaas et Claudio Bohorquez qui rappellent un certain tropisme slave partagé avec son épouse bélarusse Tatjana Komarova, tropisme qui magnifie côté tchèque Trio, Quatuoet Quintette de Dvořák.

Ce répertoire si divers rappelle à quel point Lars Vogt était un déchiffreur hors pair _ absolument. Claudio Abbado cherchait un pianiste pour la Deuxième Kammermusik de Paul Hindemith ? Ce serait lui, impertinent à souhait, de quoi regretter qu’il n’ait pas joué le Premier Concerto de Chostakovitch. Mais être autant chez lui et autant lui-même pour Sir Simon Rattle dans le classique doublé Schumann-Grieg, dans les deux premiers Concertos de Beethoven, ce n’était point gageure, juste l’art, cet art immaculé et troublant _ voilà _ qui fait entendre comme si l’encre en était à peine sèche _ et c’est bien sûr là le sommet de l’art de l’interprète !!!! _ la _ sublimissime _  Fantaisie en ut mineur de Mozart.

LE DISQUE DU JOUR


Lars Vogt


The Complete Warner Classics Edition

CD 1


Ludwig van Beethoven (1770-1827)


Variations sur un thème original en ut mineur, WoO 80
Sonate pour piano No. 5 en ut mineur, Op. 10 No. 1
Sonate pour piano No. 32 en ut mineur, Op. 111

CD 2


Ludwig van Beethoven (1770-1827)


Sonate pour cor et piano en fa majeur, Op. 17


Robert Schumann (1810-1856)


Adagio et Allegro, Op. 70


Paul Hindemith (1895-1963)


Sonate pour Althorn et piano


Volker David Kirchner (1942-2020)


3 Poemi
Marie Luise Neunecker, cor

CD 3


Ludwig van Beethoven (1770-1827)


Concerto pour piano et orchestre No. 1 en ut majeur, Op. 15 (2 versions)
Concerto pour piano et orchestre No. 2 en si bémol majeur, Op. 19
City of Birmingham Symphony OrchestraSir Simon Rattle, direction

CD 4


Johannes Brahms (1833-1897)


Sonate pour piano No. 1 en ut majeur, Op. 1
Sonate pour piano No. 2 en fa dièse mineur, Op. 2
Scherzo en mi bémol mineur, Op. 4

CD 5


Johannes Brahms (1833-1897)


Sonate pour piano No. 3 en fa mineur, Op. 5
4 Ballades, Op. 10

CD 6


Johannes Brahms (1833-1897)


3 Intermezzos, Op. 117
6 Klavierstücke, Op. 118
4 Klavierstücke, Op. 119

CD 7


Johannes Brahms (1833-1897)


Sonate pour violon et piano No. 1 en sol majeur, Op. 78
Sonate pour violon et piano No. 2 en la majeur, Op. 100
Sonate pour violon et piano No. 3 en ré mineur, Op. 108
Scherzo en ut mineur, de la Sonate pour violon et piano « F-A-E », WoO 2
Christian Tetzlaff, violon (2002, Heimbach)

CD 8


Johannes Brahms (1833-1897)


Sonate pour violoncelle et piano No. 1 en mi mineur, Op. 38
Sonate pour violoncelle et piano No. 2 en fa majeur, Op. 99
5 Lieder, Op. 105 (extrait : No. 1. Wie Melodien zeiht es mir – arr. pour violoncelle et piano)


Robert Schumann (1810-1856)


3 Romances, Op. 94 (version pour violoncelle et piano)
3 Fantasiestücke, Op. 73
Boris Pergamenschikow, violoncelle (2002, Heimbach)

CD 9


Johannes Brahms (1833-1897)


Sonate pour clarinette et piano No. 2 en mi bémol majeur, Op. 120 No. 2
Sonate pour clarinette et piano No. 1 en fa mineur, Op. 120 No. 1
5 Romances et Gesänge, Op. 84 (extrait : No. 4. Vergebliches Ständchen – arr. pour clarinette et piano)


Alban Berg (1885-1935)


4 Stücke, Op. 5
Sonate pour piano, Op. 1
Sabine Meyer, clarinette (2002, Heimbach)

CD 10


Joseph Haydn (1732-1809)

Trio pour violon, violoncelle et piano en sol majeur, Hob. XV:15
Kornelia Brandkamp, flûte – Tanja Tetzlaff, violoncelle (2000, Heimbach)


Johannes Brahms (1833-1897)


Trio pour violon, violoncelle et piano No. 1 en si majeur, Op. 8 (version 1887)
Christian Tetzlaff, violon – Boris Pergamenschikow, violoncelle (2000, Heimbach)

CD 11


Johannes Brahms (1833-1897)


Quatuor pour violon, alto, violoncelle et piano No. 1 en sol mineur, Op. 25
Julia Fischer, violon – Tatjana Masurenko, alto – Gustav Rivinius, violoncelle (2000, Heimbach)


Quatuor pour violon, alto, violoncelle et piano No. 3 en ut mineur, Op. 60
Antje Weithaas, violon – Kim Kashkashian, alto – Boris Pergamenschikow, violoncelle (1999, Heimbach)

CD 12


Johannes Brahms (1833-1897)


Quatuor pour violon, alto, violoncelle et piano No. 2 en la majeur, Op. 26
Christian Tetzlaff, violon – Hartmut Rohde, alto – Heinrich Schiff, violoncelle (2003, Heimbach)


Camille Saint-Saëns (1835-1921)


Le Carnaval des animaux, R. 125
Sharon Kam, clarinette – Andrea Lieberknecht, flûte – Isabelle Faust, Anette Behr-König, violons – Stefan Fehlandt, alto – Christian Poltéra, violoncelle – Peter Riegelbauer, contrebasse – Mihaela Ursuleasa, piano – Tatiana Komarova, glockenspiel – Gregor Bühl, xylophone (2003, Heimbach)


Darius Milhaud (1892-1974)


Scaramouche, Op. 165b
Mihaela Ursuleasa, piano (2003, Heimbach)

CD 13


Antonín Dvořák (1841-1904)


Sonatine pour violin et piano en sol majeur, Op. 100, B. 183


Piotr Ilyitch Tchaïkovski (1840-1893)


Trio pour violon, violoncelle et piano en la mineur, Op. 50, TH 117 « A la mémoire d’un grand artiste »
Antje Weithaas, violon – Claudio Bohórquez, violoncelle (2004, Heimbach)

CD 14


Antonín Dvořák (1841-1904)


Trio pour violin, violoncelle et piano No. 3 en fa mineur, Op. 65, B. 130
Christian Tetzlaff, violon – Boris Pergamenschikow, violoncelle (2003, Heimbach)


Dmitri Chostakovitch (1906-1975)


Trio pour violin, violoncelle et piano No. 2 en mi mineur, Op. 67
Antje Weithaas, violon – Boris Pergamenschikow, violoncelle (2000, Heimbach)

CD 15


Antonín Dvořák (1841-1904)


Quintette pour piano et cordes No. 2 en la majeur, Op. 81, B. 155
Christian Tetzlaff, Antje Weithaas, violons – Kim Kashkashian, alto – Boris Pergamenschikow, violoncelle (1999, Heimbach)


Quatuor pour piano et cordes No. 2 en mi bémol majeur, Op. 87, B. 162
Isabelle Faust, violon – Diemut Poppen, alto – Tanja Tetzlaff, violoncelle (2000, Heimbach)


Tatjana Komarova (née en 1968)


Trio pour violon, violoncelle et piano
Antje Weithaas, violon – Nikolai Schneider, violoncelle (1999, Heimbach)

CD 16


César Franck (1822-1890)


Sonate pour violon et piano en la majeur, FWV 8, CFF 123


Camille Saint-Saëns (1835-1921)


Sonate pour violon et piano No. 1 en ré mineur, Op. 75


Maurice Ravel (1835-1921)


Sonate pour violon et piano No. 2 en sol majeur, M. 77
Sarah Chang, violon

CD 17


Joseph Haydn (1732-1809)


Sonate pour clavier [No. 15] en mi majeur, Hob. XVI:13
Sonate pour clavier [No. 33] en ut mineur, Hob. XVI:20
Sonate pour clavier [No. 36] en ut majeur, Hob. XVI:21
Sonate pour clavier [No. 50] en ré majeur, Hob. XVI:37
Trio pour violon, violoncelle et clavier en ut majeur, Hob. XV:27
Antje Weithaas, violon – Alban Gerhardt, violoncelle (2001, Heimbach)

CD 18


Joseph Haydn (1732-1809)


Sonate pour clavier [No. 60] en ut majeur, Hob. XVI:50


Johannes Brahms (1833-1897)


4 Klavierstücke, Op. 119


Helmut Lachenmann (né en 1935)


Variations sur un thème de Schubert


Franz Schubert (1797-1828)


Sonate pour piano No. 18 en sol majeur, D. 894

CD 19


Paul Hindemith (1895-1963)


Kammermusik No. 2, Op. 36 No. 1
Berliner PhilharmonikerClaudio Abbado, direction


Olivier Messiaen (1908-1992)


Quatuor pour la fin du Temps
Michael Collins, clarinette – Isabelle van Keulen, violons – Alban Gerhardt, violoncelle (1999, Heimbach)

CD 20


Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)


Sonate pour piano No. 10 en ut majeur, K. 330
Sonate pour piano No. 11 en la majeur, K. 331 « Alla Turca »
Sonate pour piano No. 12 en fa majeur, K. 332

CD 21


Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)


Fantaisie pour clavier en ré mineur, K. 397/385g
Fantaisie pour clavier en ut mineur, K. 475
Rondo pour clavier No. 1 en ré majeur, K. 485
Rondo pour clavier No. 3 en la mineur, K. 511
9 Variations sur un Menuet de Duport en ré majeur, K. 573
Adagio pour clavier en si mineur, K. 540

CD 22


Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)


Quatuor avec piano No. 1 en sol mineur, K. 478
Isabelle Faust, violon – Stefan Fehlandt, alto – Natalie Clein, violoncelle (2003, Heimbach)


Trio pour violon, violoncelle et piano No. 3 en si bémol majeur, K. 502
Christian Tetzlaff, violon – Gustav Rivinius, violoncelle (2004, Heimbach)


Quintette pour piano et vents en mi bémol majeur, K. 452
Diemut Schneider, clarinette – Ulrich König, hautbois – Daniel Jemison, basson – Jochen Ubbelohde, cor (2000, Heimbach)

CD 23


Modeste Moussorgski (1839-1881)


Tableaux d’une exposition


Tatjana Komarova (née en 1968)


Sonate pour piano


Piotr Ilyitch Tchaïkovski (1840-1893)


Dumka en ut mineur. Scène rustique russe, Op. 59, TH 145
Les Saisons, Op. 37a (3 extraits : No. 6. June. Barcarolle ; No. 10. Octobre. Chant d’automne ; No. 11. Novembre. Troika)

CD 24


Modeste Moussorgski (1839-1881)


Tableaux d’une exposition (version avec récit de Konrad Beikircher)

CD 25


Robert Schumann (1810-1856)


Kreisleriana, Op. 16
Bunte Blätter, Op. 99

CD 26


Robert Schumann (1810-1856)


Concerto pour piano et orchestre en la mineur, Op. 54


Edvard Grieg (1843-1907)


Concerto pour piano et orchestre en la mineur, Op. 16
City of Birmingham Symphony OrchestraSir Simon Rattle, direction

CD 27


Dmitri Chostakovitch (1906-1975)


Sonate pour violoncelle et piano en ré mineur, Op. 40


Igor Stravinsky (1882-1971)


Suite italienne (version pour violoncelle et piano : Piatigorsky)


Sergei Prokofiev (1891-1953)


Sonate pour violoncelle et piano en ut majeur, Op. 119
Truls Mørk, violoncelle

Lars Vogt, piano

Un coffret de 27 CD du label Warner Classics 5054197604904

Photo à la une : le pianiste Lars Vogt, en 2020 – Photo : © Alberto Venzago

Quelle somme réalisée ! et transmise en ce richissime coffret Warner Classics 5054197604904 « Lars Vogt – The complete Warner Classics Edition« 

Et quelle perte subie par nous d’un tel interprète, de cette qualité !!!

Ce lundi 1er janvier 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Enregistrer les opéras de Nicola Antonio Porpora (1686 – 1768) : Carlo il Calvo (Rome, 1738), Polifemo (Londres, 1735), Arianna in Nasso (Londres, 1733) : les réussites discographiques d’Armonia Atenea, George Petrou, et la belle troupe menée par Max Emanuel Cenčić…

22déc

Comme en très riche complément opportunément bienvenu à mon article du 18 décembre dernier « « ,

voici que ce vendredi 22 décembre Jean-Charles Hoffelé consacre, sous le titre de « Pyrotechnie« , son article du site Discophilia

à l’œuvre opératique enregistrée et à enregistrer _ de préférence par Armonia Atenea et George Petrou…  _ de Nicola-Antonio Porpora (Naples, 10 août 1686 – Naples, 3 mars 1768) :

PYROTECHNIE

Fatal !, Max Emanuel Cenčić et son entourage de falsettistes devaient bien faire des ouvrages lyriques de Porpora l’objet central _ voilà !!! _ de leur insatiable appétit de découverte.

Porpora est à lui seul un continent lyrique _ rien moins… _ que l’on commence seulement à explorer _ à la scène comme au disque _ : plus de cinquante opéras ! _ voilà ! _, qui tentèrent de disputer vainement _ en effet… _ la primauté du genre à Haendel. Vienne ne goutât guère ses ouvrages, mais il y fut le professeur de Haydn _ tiens, tiens… _ qui dans ses opéras se souviendra du charme mélodique et de l’écriture volatile des œuvres de son professeur. Londres lui fut plus favorable, un cercle de mécènes éclairés fondant pour la création de ses opéras la classieuse société Opera of the Nobility, Las !, Haendel l’éclipsa progressivement _ voilà ! _, le ramenant à cette Italie où du moins Venise, Rome et Naples, sa patrie, restèrent fidèles à son style sur-orné, à sa si séduisante facilité mélodique _ c’est cela.

Écrit pour Rome, qui le créa au Teatro delle Dame au printemps de 1738, Carlo il Calvo nous plonge dans les intrigues qui suivirent la mort de Louis le Pieux, prétexte à un livret habilement troussé, plus dramatique que bien des opéras du Napolitain, avec un projet de meurtre sur une mère et son fils, ce dernier nommant l’opéra : Carlo il Calvo, désigné pour succéder à Louis le Pieux, n’a que six ans et pour seul protection sa mère Giuditta. L’intensité de l’ouvrage ne prive pas Porpora de déployer toutes les merveilles de son chant orné, surclassant le Carlo, Re d’Allemagna d’Alessandro Scarlatti (voir l’enregistrement de Fabio Biondi chez Agogique), également pour le sens dramatique qu’arde la direction flamboyante _ voilà ! _ de George Petrou.

Rome oblige, ce Charles le Chauve sera créé par une troupe uniquement constituée de castrats. Max Emanuel Cenčić ne va pas jusque-là, il le pourrait ayant dans son cercle assez de falsettistes, mais comment se passer de Julia Lezhneva et de ses pyrotechnies stellaires pour Giuditta ?

Le maître d’œuvre _ Max Emanuel Cenčić _ revient au rôle de Lottario dont il avait déjà gravé quelques arias au long de ses récitals, quelle merveille que son grand air de l’Acte II (Quando s’oscura il ciel), Bruno de Sá est idéal pour le rôle en demi-teinte de Berardo, belles surprises l’Eduige de Nian Wang, mezzo ambré, et le parfait Asprando de Petr Nekoranec. La troisième étoile de cette gravure réalisée en studio à Athènes, après que l’œuvre fut montée au Festival de Bayreuth, c’est Adalgisio. Une fois encore, Franco Fagioli délivre de son mezzo somptueux une éblouissante leçon de virtuosité dont le belcanto n’est jamais absent.

Du temps de Londres – il fut créé au bord de la Tamise le 1er février 1735Polifemo montre des ambitions supplémentaires _ voilà ! _, autant par l’habile livret de Rolli qui rassemble le meurtre d’Aci par Polifemo et l’aveuglement du cyclope par Ulysse, que par l’invention musicale débridée qu’y développe Porpora.

Est-ce la nécessité de rivaliser avec Haendel, le sujet pris à l’antique, qui lui inspirent un orchestre autrement inventif _ voilà _ et un chant où l’espressivo l’emporte _ oui _ sur la pure virtuosité de parade, quoi qu’il en soit on tient certainement l’un des chefs-d’œuvre _ voilà _ de Porpora, il suffit d’écouter la prégnante nostalgie de l’air de remerciement à Jupiter d’Aci à l’Acte III après sa métamorphose en source divine pour s’en convaincre.

Aci c’est Yuri Mynenko, lignes pures, timbre opulent, voix longue et flexible si sensible aux mots, il est l’autre héros de cette fable mythologique avec l’Ulysse de Max Emanuel Cenčić, héroïque et futé à la fois face à l’incroyable cyclope tonitruant et pourtant touchant incarné par Pavel Kudinov.

Magnifique évidemment Julia Lezhneva, tout comme la Calypso envoûtante de Sonja Runje, mais écoutez aussi le mezzo leste de Narea Sun que n’effraye aucune vocalise : « Une belta che sa » au début de l’Acte II vous convaincra qu’elle pourrait être bientôt une rossinienne stylée.

Toute l’équipe de chant ressuscite le niveau de celle, si relevée, de la création _ londonienne, le 1er février 1735, au Théâtre de Haymarket. Conscient de la valeur de l’ouvrage, Senesino _ oui _ quitta la troupe de Haendel pour celle de l’Opera of the Nobility, entraîinant avec lui la Cuzzoni, Francesca Bertolli, Antonio Montagnana, Farinelli les rejoignant _ une subite énorme hémorragie... Cet âge d’or du bel canto chez Porpora rayonne enfin _ ici, grâce à George Petrou _ dans toute sa gloire, emporté par la battue spectaculaire de George Petrou.

Si, pour le prochain opéra, Max Emanuel Cenčić et sa vaillante troupe, pouvaient révéler Arianna in Nasso qui avait ouvert avec tant de brio la parenthèse londonienne _ au Lincoln’s Inn Fields Theatre, le 29 décembre 1733.

LE DISQUE DU JOUR

Nicola Antonio Porpora (1686-1768)


Carlo il Calvo

Franco Fagioli,
contre-ténor (Adalgiso)
Max Emanuel Cenčić, contre-ténor (Lottario)
Julia Lezhneva,
soprano (Gildippe)
Suzanne Jerosme,
soprano (Giuditta)
Petr Nekoranec, ténor (Asprando)
Bruno de Sá, sopraniste (Berardo)
Nian Wang, mezzo-soprano (Eduige)

Armonia Atenea
George Petrou


Un livre-disque du label Parnassus Arts Productions PARATS002

Nicola Antonio Porpora (1686-1768)


Polifemo

Yuriy Mynenko,
contre-ténor (Aci)
Max Emanuel Cenčić, contre-ténor (Ulisse)
Pavel Kudinov,
baryton-basse (Plifemo)
Julia Lezhneva, soprano
(Galatea)
Sonja Runje, contralto (Calipso)
Narea Son, soprano (Nerea)

Armonia Atenea
George Petrou

Un livre-disque du label Parnassus Arts Productions PARATS003

Photo à la une : les contre-ténors Max Emanuel Cenčić et Franco Fagioli dans les représentations de Carlo il Calvo de Porpora, à Bayreuth –
Photo : © Falk von Traubenberg

 



Ce vendredi 22 décembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Une oeuvre magnifique « oubliée » redécouverte en une interprétation irrésistible : le « double concerto pour violon, piano et orchestre » H. 342 de Bohuslav Martinů par Josef Špaček, Miroslav Sekera et l’Orchestre Symphonique de la Radio de Prague sous la direction de Petr Popelka, une nouvelle pépite indispensable du superbe label tchèque Supraphon…

14déc

Ce jeudi 14 décembre 2023, sous le titre de « Le Concerto oublié« , en son site Discophilia pour Artamag,

le bon Jean-Charles Hoffelé vient à son tour saluer et l’œuvre et l’interprétation du formidable « Double Concerto pour violon, piano et orchestre » H. 342 de Bohuslav Martinů (Polička, 8 décembre 1890 – Liestal – Suisse, 28 août 1959) _ composée en 1953  _,

chef d’œuvre et merveille d’interprétation que j’avais bien bas saluées en mes articles des 17 octobre et 15 novembre derniers :

« « 

et «  » …

LE CONCERTO OUBLIÉ

Ouvert sur un mystère _ oui _ avant l’efflorescence du violon (et comme Josef Špaček l’envole sur son magnifique Guarneri del Gesu, le « Le Brun »), l’Adagio vole en éclats dans un inextinguible vivo avant de s’épanouir en un bref choral, puis le mystère revient. Quelle œuvre ! _ absolument !!! _, que cet opus écrit pour Benno et Sylvia Rabinof par Bohuslav Martinů durant son exil américain, le moins connu de ses concertos, injustice qu’explique _ probablement _ la formation inhabituelle _ cf aussi cependant le semblable magnifique lui aussi « Double Concerto pour violon, piano et orchestre » de Johannes Brahms ; cf mon article «  » du 12 octobre dernier… _ pour laquelle il fut composé.

L’univers suractif de la 4e Symphonie y transparaît, écriture virtuose, giocoso des Allegros où Martinů réemploie avec habileté les principes du concerto grosso, mais contrairement à l’ultime symphonie (les « Fantaisies »), tout ici est irradié d’un vaste soleil _ absolument !

Interprétation irrésistible _ oui, oui, oui ! _ qui supplante celle de Bohuslav Matoušek, Karel Košárek et de Christopher Hogwood (Hypérion), affaire de style, de raptus _ oui _, simplement de brio. Josef Špaček et Miroslav Sekera ajoutent la Troisième Sonate, chef-d’œuvre de la série, elle aussi datant du temps des Amériques, avant de conclure avec les Cinq Pièces brèves iconoclastes, avec un peu de jazz et de tango, composées dans ce Paris des années trente où le jeune Martinů osait tout _ Bohuslav Martinů : un compositeur majeur qu’il importe d’absolument ré-évaluer au plus vite, comme son œuvre si riche, et si variée, le mérite !

LE DISQUE DU JOUR

Bohuslav Martinů
(1890-1959)


Concerto pour violon, piano et orchestre, H. 342
Sonate pour violon et piano No. 3, H. 303
5 Pièces brèves pour violon et piano, H. 184

Josef Špaček, violon
Miroslav Sekera, piano

Orchestre Symphonique de la Radio de Prague
Petr Popelka, direction

Un album du label Supraphon SU 4330-2

Photo à la une : le violoniste Josef Špaček – Photo : © Radovan Subin

Ce CD SU 4330-2 du magnifique label Supraphon constitue ainsi une formidable pépite indispensable à toute oreille exigeante mélomaniaque…


Ce jeudi 14 décembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le double miroir en actes de l’écrire de l’autrice, Hélène Cixous, et du lire de son lecteur, en le saisissant « Incendire – Qu’est-ce qu’on emporte ? » : personnes et personnages, Littérature et Histoire, et le génie Cixous…

27nov

Conformément à ma méthode de lecture suivie d’une œuvre vraiment très riche ou un tant soit peu complexe, voire inépuisable de celle qu’entre toutes je préfère : à la Montaigne, si l’on veut… _, mais oui !, d’un auteur,

j’aime m’attacher à rechercher au moins quelques tenants sinon quelques aboutissants qui ? comment ? quand ? où ? _ un peu masqués ou très peu exposés d’une œuvre de vraie littérature, telle qu’ici le magnifique « Incendire – Qu’est-ce qu’on emporte ? » cf mon article tout ébloui d’hier : «  »  _ de la chère Hélène Cixous…

Et, par exemple, obtenir le maximum de précisions sur certains des personnages au passage à peine cités, ou à peine évoqués, de ses récits issus ou bien de sa propre mémoire, ou bien des mémoires rapportées  au second degré, donc _, de certains de ses interlocuteurs, souvent de prédilection, comme l’a été toute sa vie durant sa chère mère Ève Cixous, née Klein _ Strasbourg, 10 avril 1910 – Paris, 1er juillet 2013  _ ; ou maintenant, les mémoires ou suggestions d’interlocuteurs plutôt témoins qui se comprennent et se déchiffrent à la seconde, à la moindre inflexion de la voix, du regard, ou du geste… _ un peu secondaires assez discrets et plutôt peu sollicités cette fois… _ de son récit, sa fille Anne-Emmanuelle _ et son fils Pierre-François _ qu’on suppose avoir été au moins un peu présents, ce mois de juillet 2022, en sa maison d’écriture, en une Allée discrète des Abatilles, au fin fond un peu caché d’Arcachon, sous et parmi les pins, aux alentours de l’épisode hallucinant, survenu à partir du 12 juillet 2022 cf les inquiétudes que j’exprimais en mon article du 15 juillet 2022 : « « , dans lequel j’évoquais bien sûr la chère Hélène en sa maison d’écriture, toute proche, aux Abatilles… _, de l’incendie de la forêt voisine et très proche de l’Eden, sur le territoire de la commune de La Teste-de-Buch…

L’imageance _ puisque tel est le concept que j’ai forgé à partir des travaux lucidissimes de mon amie Marie-José Mondzain _ de l’écrire-créer d’Hélène Cixous a quelque chose d’infini-inépuisable où elle est en capacité d’infiniment puiser : du moins « tant qu’il y aura de l’encre et du papier » et un souffle de vie vraiment consciente, comme chez Montaigne, Proust, et tous les vrais artistes fondamentalement créateurs _ cf aussi le beau concept d’ « artisticité » que met, en ses enchaînement de ré-emplois, d’un artiste à un autre, en un bel et très fécond exercice d’analyse l’ami Bernard Sève en son tout récent « Les Matériaux de l’art »
Avec parmi les conditions ultra-pragmatiques d’Hélène à son écritoire, comme pour Montaigne la chère librairie de sa chère tour de Montaigne, sa discrète _ parmi et sous les pins, et à portée des souffles de l’Océan _ maison estivale d’écriture des Abatilles, où elle se met en capacité, durant deux mois d’été (juillet et août) de se faire ultra-attentive à l’absolument exclusive réception des _ et interlocution avec les _ plus infimes vibrations signifiantes des voix de ses plus chers interlocuteurs lointains ou disparus, telle, au premier rang desquels fantômes de disparus _ mais c’est là la très simple et très évidente continuation des vifs échanges ultra-intenses et explosifs de toute leur vie entre le 5 juin 1937, à Oran, de la naissance d’Hélène, et le 1er juillet 2013, à Paris, du dernier soupir d’Ève _, sa chère mère voyageuse Ève (Strasbourg, 10 avril 1910 – Paris, 1er juillet 2013), son interlocutrice préférée, son plus cher « contre », pour reprendre l’expression de Giono en son beau et fort « Les Âmes fortes »…
Ève Klein épouse Cixous, le maillon principal et nodal, avec sa propre mère Rosie _ Omi, sa grand-mère maternelle, pour Hélène _ Jonas épouse Klein (Osnabrück, 23 avril 1882 – Paris, 2 août 1977) mais assez peu loquace, elle : « Omi n’a pas narré », lit-on à la page 128 d’ « Osnabrück », paru aux Éditions des femmes, en 1999 ; cependant, quelques lignes plus loin, page 129, on peut lire aussi ceci, crucial : « Omi aimait faire rouler les noms des siens sur sa langue ils nétaient pas ses éloignés sinon par les distances, ils lhabitaient présents et je les ai moi-même entendu nommer vivants par la voix de ma grand-mère, ils étaient dans sa chair elle faisait lappel et ils répondaient, ceux qui étaient morts dans les camps aussi, elle leur donnait encore sa chair pour demeurer. Andreas Jenny Paula Moritz Hete Salo Zophi Michael Benjamin Ensuite commença le conte. Et ce nest plus du tout la même histoire ni les mêmes personnages. Ceux dOmi étaient différents les uns plus intérieurs, plus chéris plus chauds plus sanguins parfois ils avaient des humeurs, des chagrins et jusquau désespoir. Ceux d’Omi encore vivant delle après leur mort. Les mêmes racontés par ma mère, Oncles racontés, tantes rattrapées sur le pas de la porte. Ceux de ma mère pareils jeunes gais entreprenants raisonnablement. A les suivre on voit bien les goûts personnels de lauteur, sa mentalité et sa morale »…  _aux ou avec _ les Jonas d’Osnabrück, en l’occurence les 9 _ et non pas 8 comme indiqué ailleurs plusieurs fois enfants d’Abraham Jonas (Borken, 18 août 1833 – Osnabrück, 7 mai 1915) et son épouse Hélène Meyer (?, 17 mai 1845 – Osnabrück, 21 octobre 1925), installés à Osnabrück en 1881, semble-t-il :
à Osnabrück, «  les Jonas se sont installés en 1881. (..) C’étaient des gens qui avaient 9 enfants _ voilà ! _ et le goût de l’entreprise »,
lit-on ainsi à la page 95 de « Défions l’augure ».
Soit, entre ce 9 et ce 8, une difficulté de cohérence _ qui interpelle le lecteur un peu attentif que je suis _ de l’Œuvre-Cixous envisagée comme un tout, étant donné qu’ailleurs, en ses récits _ de littérature, et pas d’histoire documentaire : Hélène est évidemment ultra-sensible à cette distinction… _, Hélène Cixous le plus souvent n’en dénombre que 8 de ces 9 (selon « Défions l’augure ») enfants Jonas :
_ Andreas Jonas, époux d’Else Cohn (Borken, 5 février 1869 – Theresienstadt, 6 ou 9 juin 1942),
_ Jenny Jonas, épouse de Meyer Seehoff (Borken, 10 décembre 1870 – Hambourg, 17 avril ),
_ Paula Jonas, épouse d’Oskar Löwenstein (Borken, 5 janvier 1874 – New-York, 18 mai 1950),
_ Hedwig-Hete Jonas, épouse de Max Stern (probablement Borken, 20 octobre 1875 – ?),
_ Moritz Jonas, époux de Selma Frank (?? – peut-être Johannesburg, ?),
_ Zalomon Jonas, époux d’Helen x (Osnabrück, 1880 – ??),
_ Rosi Jonas, épouse de Michael Klein (Osnabrück, 23 avril 1882 – Paris, 2 août 1977),
_ Benjamin Jonas (Osnabrück, ? – Cincinnati, 1901)… _,
8 ou 9 de ces enfants d’Abraham Jonas et son épouse Helen Meyer ;
et dont les diverses listes de prénoms parfois énoncés au passage dans tel ou tel opus d’Hélène Cixous, aussi varient, en fonction de la mémoire un peu fluctuante que  l’autrice prête au personnage surtout de sa chère mère Ève, telle, du moins, qu’Hélène-l’autrice la fait parler-raconter en les divers récits que régulièrement, année après année, saison d’été après saison d’été passée exclusivement à écrire à Arcachon, lui livre « le Livre » dont elle écoute et suit très fidèlement la dictée, en sa chère maison d’écriture des Abatilles, à propos de ses divers oncles et tantes Jonas
à la notable différence (pour quelles raisons ?) de la généalogie détaillée des Klein qu’Hélène Cixous offre sous le titre de « Family Tree Klein from Tyrnau (Slovakia) » aux pages 193-194 de l’ « Hélène Cixous, Photos de Racines », paru aux Éditions des femmes en 1994 ;
et alors que bien peu de mentions dans les récits-Livres d’Hélène Cixous concernent cette branche familiale maternelle, elle aussi, des Klein, de Trnava, en Slovaquie …et puis Strasbourg ;
sinon quelques mentions discrètes par Hélène Cixous de cousins et cousines issus de ces Klein (de Strasbourg) contemporains d’Hélène ;
à ne pas confondre avec ses cousins issus, eux, de Cixous (d’Algérie)…
Et le lecteur immanquablement soucieux de repérage et orientation que je suis (et demeurerai !), est très indéfectiblement curieux d’apprendre et comprendre qui, de fait, se trouve bien être factuellement, et non pas fictivement, qui.

C’est passionnant aussi de peu à peu, lecture d’opus après lecture d’opus, déchiffrer et comprendre les soubassements factuels historiques bel et bien advenus, et souvent tragiquement

même si le génie comique d’Hélène Cixous est proprement désopilant ! Cf mes articles de novembre 2022 à propos de « MDEILMM : parole de taupe«  ;

par exemple, celui du 16 novembre : « « , pour le titre duquel j’emploie effectivement l’adjectif « désopilant »... ;

ou celui du 17 : « «  ;

ou encore celui du 18 : ‘«  _

des récits de cette sublime littérature-là d’Hélène Cixous,

dont non seulement chaque page, chaque ligne, mais même chaque mot, y compris chaque page, chaque ligne et même chaque mot qui sont interrompus-coupés ! mais jamais arbitraiement (à la Oulipo, ou à la Surréaliste !), mais toujours selon une profonde vraie nécessité de l’écrire ! _,

sont des enchantements de totale surprise, mais oui !, et absolument admirative…

Nobelisable, ai-je déjà dit et si les titres, bien sûr, valent quelque chose de vrai et d’honnête, ce qui est loin d’être toujours vraiment le cas… _,

en ouverture de mon entretien avec Hélène à propos de son merveilleux « 1938 _ nuits« , le 23 mai 2019, à la Station Ausone, comme cela s’entend au tout début de la miraculeuse vidéo

Ce samedi 25 novembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un fécond samedi à Lectoure, pour honorer la mémoire de Louis Ducos du Hauron (Langon, 1837 – Agen, 1920), le très génial inventeur en 1868, Cours du Midi à Lectoure, de la « photographie des couleurs » ; et saluer l’ami Joël Petitjean, LE biographe de Louis Ducos du Hauron…

15juil

C’est avec un très vif plaisir que, à l’invitation de l’ami Joël Petitjean

en un courriel intitulé « Louis Ducos du Hauron (1837-1920), inventeur de la photographie des couleurs, reconnu et honoré cet été à Lectoure« ; en date du 1er juin dernier,

je me suis rendu ce samedi 15 juillet, en la très belle cité de Lectoure, à la très belle commémoration, à 14 h 30, honorant la toute première « photographie des couleurs » (sic) réalisée, là, à Lectoure, 2 Boulevard du Midi, en 1868, par le génial inventeur qu’a été, toute sa longue vie durant (Langon, 1837 – Agen, 1920), Louis Ducos du Hauron…

Et je me permets de renvoyer ici, au passage, à mon article du 1er décembre 2021, intitulé « « ,

que j’avais adressé par courriel, le 4 décembre 2021 _ sous l’intitulé « Mes recherches sur l’environnement familial (neveux + descendances) de Louis Ducos du Hauron«  _, à Alain Aspect et à Patrick Flandrin, dont j’avais beaucoup apprécié les enthousiastes présentations du colloque « Louis Ducos du Hauron« , à Agen, le 27 novembre 2021… ;

ce qui pourrait aussi remettre un peu à l’heure quelques pendules apparemment détraquées de quelque(s) chercheur(s) s’étant bien inspiré(s) de mes recherches _ et en en rectifiant, comme très scientifiquement cela évidemment se doit, certaines erreurs d’identification de personnes (portant le même prénom), sans toutefois se donner la toute petite peine de gentiment m’en avertir… ; comme cela est pourtant la très saine règle entre honnêtes chercheurs… _, en oubliant _ aussi ! _ assez malencontreusement _ minuscule  négligence… _ de signaler leur (ou sa) dette à ce que j’avais publié, au fil des jours, dès novembre 2020, sur mon blog « En cherchant bien » ; et qui avait fourni, sinon l’impulsion originalre, du moins pas mal d’éléments de départ à son propre travail de recherche documentaire généalogique j’avais bien débroussaillé le terrain…

Même si n’est pas du tout là _ et même de très loin ! _ le principal de cette belle journée lectouroise de fécondes rencontres amicales…

En effet, grâce à Christian Moulié,

j’ai pu grâcieusement entrer en possession _ un très grand merci à lui ! _ de l’édition rénovée et augmentée, datée de 2022, des Actes du colloque « Louis Ducos du Hauron (1837 – 1920« , qui s’était tenu à Agen le 27 novembre 2021 _ cf le détail de mon article «  » du 3 décembre 2021 : on peut même m’y apercevoir siégeant au dernier rang des fauteuils d’orchestre… _ dans laquelle il est enfin commencé _ cf l’Index qui cite mon nom, page 157 ; mais qui hélas demeure muet sur les pages (125, 140, 141, 142 ; puis 152 et 153) où mon nom apparaît : à nouveau un bien étrange oubli… _ à faire officiellement un peu droit à mon patient et très suivi travail de recherche, dont, en en rectifiant au passage quelques erreurs M. Serventi s’était jusque là attribué l’exclusivité du mérite _ à la page 152 de cette nouvelle édition, très généreusement ce dernier consent à très brièvement mentionner ceci : « Francis Lippa en contact avec des membres de la famille (il s’agit principalement de mon très précieux échange détaillé avec Claude Lamarque, le 19 décembre 2020) a essayé (sic) dans son blog de constituer la descendance actuelle des différentes branches« … En réalité, la dette de M. Serventi à l’égard de mes recherches concerne aussi la généalogie familiale des Ducos du Hauron en amont de la génération de Louis Ducos du Hauron (1837 – 1920) : naissances, mariages, décès et résidences de la famille Ducos du Hauron, en Gironde, Lot-et-Garonne et Gers surtout (et même Puy-de-Dôme)… Le mérite de M. Serventi est principalement d’être allé se renseigner aux sources documentaires même, et de les rapporter ; ainsi que d’avoir fourni de très utiles photos des divers lieux de résidence des membres de la famille Ducos du Hauron (certains domestiques compris…), surtout en Lot-et-Garonne (dont Agen) et Gers…

Enfin, je dois dire que j’ai été absolument émerveillé par la reproduction de la photo en couleurs _ somptueuses ! _ retrouvée au Musée de Lille, qui avait d’abord été intitulée _ probablement eu égard à ses couleurs, qui avoisinent tellement celles, si merveilleuses, de Matisse et Derain lors de leurs séjours à Collioure _, « Vue de Collioure« ,

et dont Joël Petitjean a pu montrer qu’il s’agissait bien en fait _ cf les photos comparées aux pages 40 et 41 de ce nouvel album _ d’une « Vue de Lectoure« , prise de la terrasse en hauteur de la maison sise 2 Boulevard du Midi : là même, au rez-de-chaussée de laquelle, a été apposée ce samedi 15 juillet à 14 h 30, et en présence d’une très nombreuse assistance, très émue, la plaque commémorative, à l’inauguration de laquelle nous avions été aimablement conviés d’assister et prendre part…

À suivre…

Ce samedi 15 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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