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Le Ravel à fuir (!!!), glacial et d’âge glaciaire, du piano trop mécanique de Keigo Mukawa : faire le test comparatif de l’enlevé et merveilleux « Rigaudon » du délicat et délicieux « Tombeau de Couperin »…

30mai

Ce n’est bien sûr pas tout à fait pour rien qu’en sa notice intitulée « L’homme Ravel : une dualité séduisante« , aux pages 13 à 16 de son double album Etcetera KTC 1816 « Keigo Mukawa – Maurice Ravel – Complete Works for Solo Piano«  _ enregistré au Chichibu Muse Park Music Hall  _,

Keigo Mukawa prononce rien moins que 6 fois le bien significatif qualificatif de « froid« ,

et qu’il utilise aussi 2 fois l’image éminemment répulsive de « sculpture de glace » pour qualifier son abord personnel du génie ravélien :

« À l’âge de treize ans, j’ai commencé à travailler sa « Sonatine« , c’était la première œuvre de Ravel que j’étudiais, et l’impression que me faisait sa musique _ voilà ! _ était celle d’une « sculpture de glace froide« . Probablement était-ce la texture de la musique, si précise, si réglée comme une mécanique parfaite _ voilà _, ou bien cette sonorité ferme construite avec des accords dissonants si bien calculés _ voilà encore _, qui m’ont évoqué cette sensation de froideur.

Plus tard, je suis entré au conservatoire de Paris en 2014 , là même où Ravel avait fait ses classes. J’ai pu étudier ses œuvres, en profondeur, et les jouer de nombreuses fois lors des concerts. Et même si Ravel est devenu le compositeur pour lequel j’éprouve le plus de sympathie, cette image de sculpture de glace n’a pas varié« …

Mais cette fâcheuse impression ne quitte pas hélas non plus l’auditeur que je suis de ce double CD de Keigo Mukawa, que, sur la foi malencontreuse de divers critiques musicaux _ par exemple Émilie Munera et Rodolphe Bruneau Boulmier, en leur émission En pistes ! de France Musique, ou Bénédict Hévry, le 7 mai dernier, sur le site de ResMusica en un article laudatif intitulé « Keigo Mukawa dans une éminente et fervente somme ravélienne«  ; mais aussi Bertrand Boissard, à la page 98 du numéro du mois de mai 2024 de Diapason ; ou encore Gérard Belvire, à la page 93 du numéro du mois de juin de Classica… _ je désirais vivement découvrir et connaître, et écouter :

or l’impression tout bonnement désastreuse que j’en ai à l’audition, est d’être livré ici à la tronçonneuse glacée et sans esprit de Glenn Gould débitant à la furibonde décérébrée les fugues mécaniques de Jean-Sébastien Bach, ou, pire encore, massacrant sans pitié les délicieuses délicates sonates pour piano, vives d’esprit, de Mozart…

J’ai donc procédé à un test comparatif _ qui a tant plu à mon petit-fils Gabriel, très fan de ce Rigaudon de Ravel… _ du preste et à jamais juvénile « Rigaudon » (dédié aux frères luziens Pierre et Pascal Gaudin _ beaux-frères de la cousine de Maurice : Magdeleine Hiriart-Gaudin… _) de cette merveille de finesse qu’est « Le Tombeau de Couperin » :


_ voici donc à écouter ici ce qu’y donne, en un podcast de 3′ 28, l’Assez vif de ce Rigaudon sous les doigts un poil balourds et mécaniquement tricotteurs _ sans esprit, et dénués de charme, et de fantaisie et malices et humour, si raveliens…  _, et surtout incomparablement trop lents pour la prestesse enjouée et mutine d’un rigaudon de ce basque mince et bondissant, et infiniment vif d’esprit, qu’était Maurice Ravel _ comparez avec les autres interprètes choisis ci-après… _, de Keigo Mukawa… 

_ et maintenant, sous les doigts bien plus justement mutins _ à la luzienne ! j’aime beaucoup, beaucoup ! _ de Martin James Bartlett, en ce podcast de 3′ 05…

_ ou encore, par Alexandre Tharaud, en un podcast magnifiquement preste et juvénile _ bravo ! bravissimo ! c’est à la perfection senti ! _ de 3′ 01…

_ et aussi par Bertrand Chamayou_ pas mal du tout non plus ! _ en un podcast de 3’06…

_ et encore par l’excellent Steven Osborne, en un podcast bien preste et alerte, lui aussi _ et comme il le faut !.. _, de 3’01…

Et maintenant faites votre choix !!!


Maintenant, en y réfléchissant encore un peu,

il me semble que cette approche trop strictement mécanique (et froide) du piano de Ravel de la part du jeune Keigo Mukawa, tient à sa pourtant juste principielle obsession (de métier) d’atteindre la perfection technique nécessaire, en effet, à servir l’idéal d’interprétation la plus juste possible des œuvres tout spécialement de Ravel, mais qui, pour le moment du moins de son propre parcours d’interprète très justement exigeant à l’égard de lui-même _ Ravel lui-même n’ayant jamais été, lui, un parfait interprète, ni au piano, ni à la baguette de chef, de ses propres génialissimes œuvres… _, passe encore, pour le moment du moins, à côté de l’objectif absolument fondamental, et rédhibitoire sinon, de l’interprétation ravelienne : servir l’esprit le plus fin, tendre, chaleureux, insidieusement torride même, voilà, de l’œuvre de Ravel, par la médiation seulement, si je puis le dire ainsi, de la parfaite maîtrise obligée, certes, en effet, de la technique, mais qui n’en qu’un nécessaire moyen, un étai, et qu’il faut absolument, à l’interprète, apprendre à dépasser-transcender, faire complètement oublier à l’auditeur ; sinon l’interprète, encore besogneux, malhabile, en reste, en effet, à une rédhibitoire réfrigérante « sculpture de glace » de cette musique subtilissime de Ravel, au-delà de son obligée perfection technique ; en ne réussissant pas, lui interprète, à atteindre et surtout faire s’envoler-virevolter-tournebouler dans le charme le plus pur et aérien, l’esprit ludique, finement sensuel et même érotique, de la sublime fantaisie narquoise du génie français absolu de Maurice Ravel compositeur ; dans l’esprit, mine de rien très audacieux et moderne, franchement rieur et léger, leste (car délesté…), d’un Couperin, d’un Rameau, mais aussi d’un Mozart, et même encore du jeune Mendelssohn _ par-delà, à la Nietzsche, le tragique fatal de toute vie, qui s’y perçoit bien sûr aussi, en filigrane estompé d’un constant et bien présent arrière-fond, sensible à l’horizon rosé des plus beaux soirs d’été…

Ce jeudi 30 mai 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’intelligence rêvée de l’esprit français de Martin James Bartlett en son magique « La Danse », et ses Ravel parfaits, aussi profonds qu’humblement élégants : « Le tombeau de Couperin », « Pavane pour une infante défunte » et « La Valse »…

16fév

Je ne me lasse décidément _ ni surtout _ pas d’écouter, et ré-écouter en boucle sur ma platine, le plus que parfait CD « La Danse » du jeune Martin James Bartlett,

et admire sans restriction aucune, en plus de la composition idéale (!) de son programme autour d’un plus que parfait, déjà, Ravel _ son épicentre (de 24′ 41) étant assez probablement « Le Tombeau de Couperin« , remarquablement incisif et enlevé sous les doigts prestes et tendres, justes, infiniment ravéliens, de Martin James Bartlett : une pure merveille !.. _ : Rameau, Couperin, Hahn, Debussy,

la profondeur élégantissime de ces trois Ravel-ci, « Le Tombeau de Couperin » (composé entre 1914 et 1917), « Pavane pour une infante défunte » (1899) _ rêveusement pensante et alanguie, prémonitoire… _, « La Valse » (1919-1920) _ implacablement lancéee, sans presse excessive, en son tourbillonnant vrillant destin, vers l’ultime, surprenant et muet, épuisé, clap de fin…

Le piano profond et élégant de ce jeune homme a tout compris et senti du basque frémissant, triomphant dans sa musique parfaite de ses plus sombres inquiétudes sur la vie…

Quelle sublime musique !

Et en quelle parfaite interprétation…

Comme en réponse musicale mieux que comblée à mes deux précédents articles

des 31 janvier « 

 et 12 février «  » derniers…

Ce vendredi 16 février 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Dans l’impatience d’écouter enfin en sa continuité sur ma platine le très attendu CD « La Danse » de Martin James Bartlett…

12fév

Dans l’impatience d’écouter enfin en sa continuité sur ma platine le très attendu CD « La Danse » _ le CD Warner Classics 5054197896804 _ de Martin James Bartlett, pour lequel m’avait vivement appâté l’article « Danse funèbre » du 30 janvier dernier de Jean-Charles Hoffelé sur son site Discophilia,

et auquel j’avais réagi, dès le lendemain 31 janvier, en en proposant l’écoute discontinue des podcasts des plages en l’article de mon propre blog « En cherchant bien » « « ,

et alors que ce CD très attendu n’est toujours pas _ scrogneugneu : je ronge mon frein… _ disponible sur les rayons des disquaires de ma chère ville de Bordeaux,

voilà que j’ai découvert hier 11 février sur le site de Crescendo, et sous la plume de Pierre-Jean Tribot, la retranscription de cet entretien intéressant avec Martin James Bartlett, sous le titre de « Martin James Bartlett, apothéose de la danse« ,

que voici donc :

Martin James Bartlett, apothéose de la danse

LE 11 FÉVRIER 2024 par Pierre Jean Tribot

Le pianiste Martin James Bartlett consacre un album à des œuvres françaises réunies sous le thème de la danse. Sous ses doigts, Rameau, Ravel,  Couperin, Debussy et Hahn, virevoltent dans une chorégraphie musicale stylée, cultivée et éclatante _ oui. A l’occasion de la parution de cet album majeur (Warner), Crescendo-Magazine est heureux de s’entretenir avec ce brillant musicien aussi créatif que fédérateur.

Pourquoi avez-vous décidé de consacrer un album aux partitions de danse française ? La danse reflète-t-elle l’esprit français ?

Pour moi _ et pour nous tous aussi ! _, la danse est l’une des racines de toute la musique classique _ mais tout particulièrement française ! Ce flux essentiel, ce mouvement,  ascension, et ce sens de la collaboration multiple que l’on trouve dans la danse, sont également présents dans toute la musique. En tant qu’amateur de ballet, je voulais explorer davantage cette forme d’art et le monde français de la danse est rempli à ras bord de musique absolument exquise _ comme, réciproquement, et même d’abord, le monde français de la musique est remplis à ras bord de la danse absomument exquise…

Comment avez-vous sélectionné les partitions, compte tenu de leur grande diversité, de Rameau et Couperin à Debussy et Ravel ?

Les deux premières œuvres que j’ai explorées sont la Gavotte et la Double de Rameau ainsi _ surtout _ que La Valse de Ravel. J’ai adoré les programmer en récital, en commençant par le baroque et en terminant par cette valse d’avant-garde si contrastée ! Cela m’a amené à réfléchir à toute la belle musique française entre les deux, et m’a conduit en particulier au monde merveilleux de l’impressionnisme musical. Je voulais également faire le lien entre l’ère baroque et le XXe siècle, et j’ai trouvé que le Tombeau de Couperin de Ravel convenait parfaitement _ et combien ! L’œuvre fusionne admirablement ces époques et ces styles musicaux totalement différents, et crée un contour harmonieux tout au long de l’album.

Est-ce un peu provocateur, à l’heure de l’authenticité fondamentaliste du texte, de jouer Rameau et Couperin sur un piano contemporain ?

J’ai toujours été d’avis que les développements instrumentaux, du clavecin au piano à queue de concert d’aujourd’hui, auraient été bien accueillis et auraient inspiré les compositeurs. Nous savons, grâce à de nombreuses lettres et communications, que de nombreux musiciens souhaitaient faire avancer le processus de conception et d’ingénierie des instruments. Cependant, même en gardant cela à l’esprit, je tiens à rester aussi fidèle que possible à l’instrument pour lequel il a été conçu à l’origine. Dans le cas du Rameau en particulier, j’ai recherché de nombreux enregistrements de clavecin _ voilà _ et j’ai essayé d’intégrer un peu de ce monde sonore dans cet enregistrement, tout en utilisant les avantages de la richesse sonore qu’un instrument moderne peut offrir.

Avec Alexandre Tharaud, vous interprétez les rares sublimissimes !Décrets indolents du hasard de Reynaldo Hahn. Comment avez-vous découvert cette partition ?

J’avais déjà interprété quelques chansons de Hahn et son écriture me plaisait beaucoup, mais c’est Alexandre lui-même qui m’a fait découvrir ces œuvres stupéfiantes _ et c’est même là un euphémisme… Lorsque j’ai commencé à concevoir ce projet d’enregistrement, je lui ai demandé conseil et il m’a orienté vers ce merveilleux _ c’est le mot juste ! _ univers sonore. Je savais aussi que je voulais enregistrer avec lui en tant que collaborateur, et je suis ravi que cela ait été possible !

Les œuvres que vous présentez sont issues du grand répertoire et ont été marquées par les interprétations des plus grandes légendes du passé. Avant même cet enregistrement, aviez-vous envie d’écouter ces témoignages musicaux de l’art de l’interprétation, ou préfériez-vous ne pas risquer d’être influencé ?  

Dans la plupart des cas, j’ai écouté les enregistrements historiques de référence au cours des 15 dernières années de ma vie _ Martin James Bartlett a aujourd’hui 27 ans. Cependant, lorsqu’il s’est agi d’explorer ces œuvres, je me suis efforcé de rester aussi fidèle que possible à moi-même et au compositeur, avec, bien sûr, quelques influences subliminales des grandes interprétations du passé !

Avez-vous déjà un autre projet d’enregistrement en cours ?

Oui ! Un projet qui me passionne. Je me rends à Salzbourg pour enregistrer avec l’orchestre du Mozarteum, afin d’explorer les œuvres de Bach, Mozart et Britten _ pourquoi pas ? _ et tous les liens subtils _ voilà une intuition assurément intéressante à explorer… _ qui traversent leurs compositions.

Le site de Martin James Bartlett : www.martinjamesbartlett.co.uk

À Écouter :

« La Danse« . Œuvres de : Jean-Philippe Rameau, François Couperin, Maurice Ravel, Reynaldo Hahn, Claude Debussy.

Martin James Barltlett et Alexandre Tharaud, pianos.

1 CD Warner Classics.

Crédits photographiques : Parlophone Records Ltd

Propos recueillis par Pierre-Jean Tribot

 

En attendant l’écoute en continu enfin de ce CD « La Danse« …

Ce lundi 12 févier 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un pianiste bien mieux que prometteur : Martin James Bartlett, dans Ravel, Reynaldo Hahn, et Debussy, Rameau et François Couperin : son enchanteur CD « La Danse »…

31jan

L’article d’hier mardi 30 janvier de Jean-Charles Hoffelé, intitulé « Danse funèbre« , sur son site Discophilia,

m’a grandement mis l’eau à la bouche à propos du CD « La Danse«  _ le CD Warner Classics 5054197896804, tout juste sorti le 26 janvier dernier… _ du jeune pianiste anglais Martin James Bartlett _ né à Londres le 20 juillet 1996 ; le découvrir aussi dans sa vidéo du « Liebestraüme » n°3 , de Franz Liszt (4′ 58), du 3 mai 2019… _,

consacré principalement à 3 chefs d’œuvre absolus de Maurice Ravel, « Pavane pour une infante défunte« , « Le Tombeau de Couperin » et « La Valse« ,

ainsi que quelques autres pièces _ superbes, elles aussi ! _ de musique française, autour :

une « Gavotte et ses six doubles« , extraite de la « Suite en la mineur » des « Nouvelles Suites de clavecin » de Jean-Philippe Rameau,

« Les Barricades mystérieuses« , la pièce n°5 du Sixième Ordre du « Second Livre de pièces de clavecin » de François Couperin,

l' »Andantino n°1 » des « Arabesques » de Claude Debussy,

et _ surtout _ deux pièces _ d’un charme fou _ du « Ruban dénoué » de Reynaldo Hahn : « Décrets insolents du hasard » et « Les Soirs d’Albi » _ qui forment le sommet de charme français de ce merveilleux CD !

DANSE FUNÈBRE

Que l’on ne croit _ surtout _ pas le titre de ce papier. L’œuvre _ très effectivement, oui _ la plus ouvertement noire de ce disque que l’on classera à Ravel _ soit « La Valse » pour l’apocalypse viennoise… _ est emporté dans un clavier absolument solaire, dont les vertiges érotiques, les grands gestes d’un piano absolument orchestral, ne danseront jamais au bord d’un volcan. Cette Valse n’est pas _ ici… _ un monde qui s’effondre _ ce qu’elle est bien, en sa vertigineuse réalité ! _, mais un pur spectacle esthétique _ voilà, délié… _ où les canons de l’art de Ravel sont magnifiés par un jeu athlétique absolument clouant. La lettre oui, et c’est rare de l’entendre à ce point réalisée dans une partition où les chausse-trappes abondent, mais l’esprit aussi _ mais _ sans le tragique _ ce qui n’est tout de même pas peu… Et pour ma très modeste part, personnement je le regrette…

Le tragique, vous le trouverez _ subtilement _ masqué _ tapi _ dans un _ tout à fait _ émouvant Tombeau de Couperin, tout en apartés, phrasé avec une imagination de tous les instants, dansé (le Rigaudon est leste, les ornements de la partie centrale faisant vraiment paraître Couperin) mais surtout ému (la Forlane, hors du temps, belle à pleurer _ oui ! _). Ce tragique affleurera dans l’assombrissement du Menuet, moment saisissant, et sera à peine suggéré dans une Pavane pour une infante défunte admirablement tenue _ oui, oui, oui. C’est magnifique !

La variété du toucher, la présence d’une main gauche diseuse, le grand son mis à Rameau ou Couperin laissent espérer que Martin James Bartlett reviendra aux clavecinistes français qu’il entend avec bien plus d’art qu’un certain confrère plus chenu _ lequel ? _, mais l’autre merveille _ absolument ! _du disque, plus encore que la face Ravel, plus que l’Arabesque de Debussy qui sous ses doigts a un petit côté Clair de lune, ce sont bien _ oui, oui, oui _ les deux _ merveilleuses _ pièces tirées du _ formidableRuban dénoué _ ce délicieux pur chef d’œuvre, mais pas encore assez connu, de Reynaldo Hahn, composé pourtant dans les tranchées, en 1915 _ où le rejoint l’ami Alexandre Tharaud, romance nostalgique _ sublimisssime !!! _ des Décrets indolents du hasard, petit contredanse anisée des Soirs d’Albi, perles tirées d’un cycle de valses merveilleux _ oui, oui, oui _ tout juste enregistré dans son intégralité par Eric Le Sage et Frank Braley (voir ici) _ et voir aussi mon article enchanté «  » du 13 janvier dernier.

LE DISQUE DU JOUR

La Danse

Jean-Philippe Rameau
(1683-1764)


Gavotte et six doubles
(No. 7, extrait de la « Suite en la mineur, RCT 5 »,
des « Nouvelles suites de pièces de clavecin, 1727 »)


François Couperin
(1668-1733)


Les Barricades mystérieuses (No. 5, extrait de l’« Ordre VI », du
« Second livre de pièces de clavecin, 1717 »)


Maurice Ravel (1875-1937)


Le Tombeau de Couperin, M. 68
Pavane pour une infante défunte, M. 19
La Valse, M. 72 (version pour piano deux mains)


Reynaldo Hahn (1874-1947)


Le ruban dénoué (2 extraits : No. 1. Décrets indolents du hasard ;
No. 2. Les soirs d’Albi)
*


Claude Debussy (1862-1918)
Arabesque No. 1, CD 74/1. Andantino con moto

Martin James Bartlett, piano
*Alexandre Tharaud, piano

Un album du label Warner Classics 5054197896804

Photo à la une : le pianiste Martin James Bartlett –
Photo : © Paul Marc Mitchell

Afin d’en juger,

rien de mieux qu’en écouter, un par un, chacun des podcasts :

_ celui de la « Gavotte et ses 6 doubles » de Jean-Philippe Rameau (6′ 25)

_ celui des « Barricades mystérieuses » de François Couperin (2′ 44)

_ ceux des 6 pièces du « Tombeau de Couperin » de Maurice Ravel :

      _ le « Prélude » (3′)

      _ la « Fugue » (3′ 57)

      _ la « Forlane » (6′ 02)

      _ le « Rigaudon » (3′ 06)

      _ le « Menuet » (4′ 44)

      _ et la « Toccata » (3′ 55)

_ ceux de 2 extraits _ en contraste tout à fait épatant _ du « Ruban dénoué » de Reynaldo Hahn, à 2 pianos, avec Alexandre Tharaud :

      _ « Décrets indolents du hasard« (1′ 36)

      _ « Les Soirs d’Albi » (2′ 32)

_ celui de l’ « Arabesque » n°1 de Claude Debussy (4′ 37)

_ celui de la « Pavane pour une infante défunte » de Maurice Ravel (5′ 58)

_ celui de « La Valse » de Maurice Ravel, dans une version pour piano à deux mains ici (11′ 36)

Pour ma part,

de ce formidablement délicieux CD de sommets de charme fou du meilleur de la musique française,

je regrette seulement _ un peu, car l’interprétation est vraiment magistrale !! quelle clarté de lecture ! _ la dilution _ un poil trop purement hédoniste ici, à mon goût ; je ne partage donc pas toutà fait l’avis, pour une fois, de Jean-Charles Hoffelé… _ du tragique absolu, pourtant, de « La Valse » _ une œuvre génialissime !_ de l’apocalypse viennoise de l’immense Maurice Ravel,

cette sublime course à l’abîme et à la chute que décidément elle est bien, cette « Valse » pour Vienne…

Mais, à la suite de plusieurs infiniment jouissives ré-écoutes de ce piano à deux mains de Martin James Bartlett _ sans  Alexandre Tharaud donc… _ en cette splendidissime « Valse » de Maurice Ravel,

il me faut rendre les armes : le jeu de Bartlett est magistralement lumineux !

Et complètement fidèle à Ravel : au final du morceau, simplement ça s’arrête…

Tel l’ictus foudroyant, sans secours et sans grondement (ni pathos gras et redondant), de l’implacable mort subite.

Sobre et humble élégance ravélienne.

Bravo !

Un récital de piano somptueux !

Qui va droit à l’essentiel…

Ce mercredi 31 janvier 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

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