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Apprendre à aller à la rencontre un peu poussée de l’oeuvre d’un compositeur contemporain, tel que John Adams ; ou le talent pédagogique rare et très éclairant de Karol Beffa en incarnation de Kairos musical…

30mar

La culture artistique, et celle par exemple musicale, est grandement ouverte, presque à l’infini…

Mais il n’est pas forcément facile ni évident de se trouver, déjà, face _ par quelque concours de circonstances que ce soit : y entre aussi bien du hasard… _ à _ ou d’aller vers _ une œuvre d’un compositeur de musique dont on ne connaît alors rien des tenants et des aboutissants : il y faut une certaine dose importante de curiosité ;

ainsi qu’apprendre à faire déjà un peu sien, à l’instant éminemment bref du moment juste, ce que le malicieux Kairos, croisé à son furtif _ et quasi brutal _ passage, passe généreusement nous offrir en fait d’occasion à saisir, sous forme d’une première approche nôtre, pouvant venir se métamorphoser, ou pas, en vraie et profonde _ ou plutôt à approfondir… _ rencontre _ cf là-dessus mon «   » du 26 octobre 2016…

Ainsi, prendrai-je l’exemple de l’œuvre musical de John Adams _ né le 15 février 1947 à Worcester (Massachusetts) _, à laquelle Karol Beffa consacre deux des chapitres de son « L’autre XXe siècle musical » : « L’irruption du minimalisme américain » et « John Adams El Dorado« .

De John Adams, je ne dispose jusqu’ici que d’un unique CD : le CD Warner 5 55051-2 « Harmonielehre« , avec le City of Birmingham Symphony Orchestra, sous la direction de Simon Rattle, en un enregistrement de 1993.

C’était lors d’une émission de France-Musique (La Tribune des Critiques de Disques, diffusée le 28 février 2016) consacrée à cette œuvre, que j’avais découvert d’un peu près _ ou, du moins, commencé à approcher… _ cette œuvre, à travers la confrontation _ aux oreilles un peu sagaces de Bertrand Dermoncourt, Emmanuelle Giuliani et Jean-Charles Hoffelé _ de diverses interprétations ;

et j’avais éprouvé alors le désir de m’en procurer un exemplaire discographique : celui-là, que j’avais pu dénicher…

Mais cette curiosité-là s’était révélée plutôt seulement intellectuelle, sans le déclenchement d’un véritable enthousiasme, faute d’une profonde séduction éprouvée…

Or, il se trouve que

le chapitre que Karol Beffa consacre à « El Dorado » (de 1991) aux pages 181 à 200 de son « L’autre XXe siècle musical«  _ cf mon article du 27 mars dernier : « «  _ m’a très fortement incité à rechercher dare-dare l’écoute de cette œuvre-ci ;

et surtout, et plus encore,

et à défaut de pouvoir me procurer le CD Nonesuch de l’interprétation de cet « El Dorado » par Kent Nagano, désormais indisponible sur le marché (!!!),

que l’écoute attentive des podcasts disponibles sur le web des deux parties de cette œuvre : celui de la partie I (« The Machine in the Garden« , 12′ 40), et celui de la partie II (« Soledades« , 16′ 09), pour une écoute d’une durée totale de 28′ 49, dans l’interprétation de Kent Nagano dirigeant l’Orchestre Hallé, pour un CD Nonesuch 79359 paru en 1996,

m’a, elle, emporté, et enthousiasmé !

Sur cet « El Dorado » de 1991, j’ai trouvé aussi ce significatif et intéressant commentaire, signé Trimalcion, en date du 22 mai 2005, sur un blog intitulé « Les archives du sombre et de l’expérimental« ,

en phase avec l’analyse détaillée très précise que donne Karol Beffa en son chapitre « John Adams El Dorado« , aux pages 181 à 200 de son passionnant « L’autre XXe siècle musical » :

« Composé dans la foulée de « The death of Klinghoffer » _ l’opéra composé en 1992 _, « El Dorado » est une œuvre pour orchestre qui en reprend les acquis en terme de liberté rythmique et harmonique _ voilà _, à savoir que John Adams n’est à ce moment-là plus _ seulement _ un compositeur « répétitif » ou « minimaliste » ; il mêle ces anciennes amours à un langage d’un raffinement orchestral inédit _ tout à fait séduisant… _, et abandonne aussi définitivement l’hypertonalité qui régnait encore dans la musique de Glass ou de Reich pour user d’harmonies très chromatiques, le tout renvoyant de plus en plus sa musique à celle de Ravel ou de Debussy _ oui ! _, l’esprit post-moderne en plus. « El Dorado » joue sur un violent contraste _ oui… _ entre les deux mouvements qui le composent _ ainsi qu’y insiste bien sûr aussi Karol Beffa. Le premier est une énorme machine bringuebalante _ justement titrée « The Machine in the Garden«  _ qui se met en mouvement progressivement et qui, devenue folle, finit par tout ravager sur son passage, dans un long crescendo de plus de douze minutes, qui voit graduellement la destruction totale du paysage dressé en début de mouvement. La nouvelle verve musicale _ dionysiaque, voilà _ du compositeur américain s’y déploie de manière spectaculaire. Le second mouvement _ titré « Soledades« … _ est au contraire rythmiquement et harmoniquement « pur », apaisé aussi. Il débute par quelques notes au synthétiseur, dont le timbre donne à ce début une tonalité presque new-age ; puis les échelles modales grimpent vers des harmonies plus hautes et plus lumineuses, la vitesse s’accélère cette fois-ci sans irrégularité, et le climax de cette seconde partie n’est que majesté, absence de troubles _ sérénité apollinienne élyséenne. Difficile de dire à quoi renvoie exactement la thématique du mythe d’El Dorado dans l’esprit d’un type comme John Adams, et le pourquoi d’une telle pièce. Pure jouissance symphonique, ou correspondances secrètes avec des fragments de l’histoire des États-Unis ? En tout cas un disque _ Nonesuch 79359 (publié en 1996) bien mieux que _ recommandable » _ de l’Orchestre Hallé sous cette direction fine et acérée de Kent Nagano, en un enregistrement dans les studios de la BBC à Manchester en juillet 1993…

Le très grand talent pédagogique, calme _ quasi à voix basse et sans pathos _, de Karol Beffa, en ses livres, comme en ses Leçons, Conférences, Entretiens divers disponibles, a ainsi constitué cet indispensable maillon déclencheur de la chaîne seule vraiment féconde des curiosités et enthousiasmes qui font une véritable culture, musicale ici _ pour ce qui est de cet « El Dorado«  de John Adams _,

éclairée, passionnée et profonde…

Et nous ne manquons que trop de tels puissants passeurs de culture authentique vraie… 

Ce mercredi 30 mars 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

En répertoriant les entretiens enchanteurs accessibles d’Hélène Cixous, admirer la gamme chantée des infinies inflexions signifiantes de sa voix

01jan

Pour débuter en beauté l’année 2022,

choisir d’écouter la voix _ tant parlée que transposée en écriture dansante _ enchanteresse, avec son incroyable gamme d’inflexions signifiantes modulées-chaloupées, d’Hélène Cixous parlant d’expérience puissamment incarnée de son enthousiasmant formidablement minutieux travail d’écriture in progress,

voici ce très varié, en fonction de la grande diversité des interlocuteurs de ses entretiens, échantillon-ci :

_ en 2013 : Hors-Champs, avec Laure Adler (44′ 27)

_ le 15 novembre 2013 : Les Matins de France-Culture, avec Marc Voinchet (48’52)

_ le 9 décembre 2015 : Écrire la nuit (13′ 39)

_ le 28 septembre 2017 : L’entretien complet à Télérama, avec Fabienne Pascaud (52 01°

_ le 26 janvier 2019 : la Masterclass d’Hélène Cixous à la BnF, avec Caroline Broué (84′ 21)

_ un entretien vraiment magnifique ! Très précis et très détaillé, grâce à un superbe travail préparatoire ultra compétent et sérieux de Caroline Broué, lectrice souple et minutieuse … Un modèle-exemple d’entretien !

_ le 23 mai 2019 : Sur « 1938, nuits« , avec Francis Lippa (62′ 23), à la librairie Mollat

_ une entretien attentif très sereinement centré, sans hâte, sur les détails très précis et patiemment assimilés de ce livre ;

avec le relevé, au pasage, par Francis Lippa, de la difficulté persistante pour lui d’admettre la réalité de la coexistence, réaffirmée pourtant d’un mot par Hélène Cixous, du départ d’Osnabrück (et non pas de Dresde !) de sa grand-mère Omi, au lendemain de la Kristallnacht, du 10 novembre 1938, avec l’affirmation que ce départ précipité d’Allemagne ait pu se produire sur les conseils très avisés et salvateurs ! du Consul de France à Dresde (« Madame, vous devriez partir« , lisons-nous à la page 104 de « 1938, nuits« ) ;

Dresde, où Rosie Jonas (Osnabrück, 23 avril 1882 – Paris, 2 août 1977), veuve Klein (depuis le 29 juillet 1916), avait rejoint sa sœur Hete (Hedwig) Jonas (née le 20 octobre 1875), épouse du banquier (à la Dresdner Bank) Max Meyer Stern, après le départ de la maison Jonas d’Osnabrück, de sa fille Eve Klein (Strasbourg, 14 octobre 1910 – Paris, 1er juillet 2013), en 1929…

Cette maison Jonas de Nicolaiort, 2, d’Osnabrück, dont le propriétaire, après le décès, à Osnabrück, le 21 octobre 1925, de Hélène Meyer, veuve d’Abraham Jonas (Borken, 18 août 1833 – Osnabrück, 7 mai 1915), était désormais l’oncle André, Andreas Jonas (Borken, 5 février 1869 – Theresienstadt, 6 ou 9 juin 1942), l’époux d’Else Cohn (Rostock, 9 juillet 1880 – Theresienstadt, 25 janvier 1944).

Cf aussi mon article sur ce très beau « 1938, nuits« , en date du 4 février 2019 :

À quel moment exactement Omi avait-elle quitté son Osnabrück natal, pour gagner cette Dresde où résidait sa sœur Hete et son banquier de beau-frère Max Meyer Stern ?.. Le Livre n’en dit rien. Et toute sa vie Omi demeura si discrète…

_ le 28 septembre 2020 : Hélène Cixous écrivaine et intellectuelle, avec Charlotte Casiraghi et Fanny Arama (23′ 29)

_ le 25 octobre 2020 : Hélène Cixous, la Vie par la littérature, avec Guillaume Erner (50′ 25)

_ le 11 mars 2021 : Si toutes les femmes du monde, avec Elisabeth Quin (10’39)

_ le 7 octobre 2021 : Hélène Cixous en rêve, avec Augustin Trapenard (32′ 54)

Ècouter Hélène Cixous parler en entretien _ avec un interlocuteur qui l’a au moins un peu lue _ de l’incessant passionnant working progress de son magique écrire

est presque aussi merveilleux et enrichissant que lire les Livres absolument extraordinaires qui lui ont échappé !

Bonne année 2022 !

Bonnes écoutes de ces entretiens fastueux

quand rayonne la lumineuse grâce du merveilleux parler si vivant de l’autrice !

Et bien mieux encore :

Bien heureuses lectures de ces profus et foisonnants Livres magiques

d’Hélène Cixous !!!

Et vive Kairos !

Ce samedi 1er janvier 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

P. s. :

En ouverture de mon entretien du 23 mai 2019 à la Station Ausone de la librairie Mollat, à Bordeaux,

pour présenter à l’assistance l’autrice éminemment singulière que j’avais le très grand honneur de recevoir,

j’ai employé les expressions un peu approximatives _ j’étais bien sûr, bien que tout à fait serein, assez ému aussi… _ de :

« un écrivain de première grandeur,

peut-être nobelisable, si les titres valent quelque chose,

en tout cas, c’est un écrivain TRÈS important que nous recevons ce soir« …

Et depuis j’ai appris,

à l’occasion, justement, d’un de ces entretiens dont je donne ci-dessus les liens aux vidéocasts,

que son ami Jacques Derrida qualifiait Hélène Cixous de « plus grand écrivain de langue française » actuellement vivant.

C’est là une appréciation que je partage…

Et depuis,

le 13 octobre 2021, et pour l’ensemble imposant de son œuvre,

Hélène Cixous vient de recevoir le Prix 2021 de la Bibliothèque nationale de France :

le jury de ce prix a désiré ainsi saluer la large palette de « cette autrice engagée, à l’œuvre littéraire inclassable », dans laquelle « se rencontrent la profondeur d’une réflexion, l’écho d’engagements dans la vie intellectuelle, une recherche intime dans les méandres de la mémoire, une écriture d’une rare poésie », a déclaré en commentaire la présidente de la BnF, Laurence Engel…

Et quand les prix savent, à l’occasion (pas si fréquente), saluer une vraie valeur,

pourquoi ne pas se permettre, en parfaite liberté, non servile, sans donc y attacher plus d’importance que cela ne le mérite _ car c’est au fond simplement anecdotique, périférique, quasi parasite _, et avec léger sourire en coin,

de le remarquer et relever-noter au passage ?..

Rien ne valant l’avis que soi-même, d’expérience singulière _ sans se calquer sur des avis pré-formés et des clichés à emprunter-recopier-suivre… _, on apprend à finement peser, au délicat risqué juger de ses propres appréciations, de mieux en mieux éclairées, de lecteur scrupuleusement attentif de tout l’œuvre, en son incroyablement profuse richesse, qui se donne, à portée de lecture.

Et c’est bien alors à nous, lecteurs, d’apprendre à accueillir-recueillir le tout profus, jusqu’au moindre détail, de cet œuvre livré par l’encre sur le papier, du mieux qu’il nous est possible.

Sinon, « Indiligent lecteur, quitte ce livre« ,

prévenait aimablement le cher Montaigne en l’Ouverture lumineusement irradiée d’humour de ses « Essais« …

Question : lesquels des « Tirages Fresson » de Bernard Plossu, sont ceux que je préfère ?.. Le critère décisif de la joie iconique…

17nov

Ce mardi,

je viens poursuivre la réflexion rétrospective entâmée de rédiger hier

en mon article : ,

au final de ma proposition d’un nouveau choix de 12 images supplémentaires

_ en plus des 13 + 22 de mon choix du 5 novembre dernier : … ; je crains toujours de ne pas retenir assez ce qui mérite d’être vraiment conservé, ne serait-ce qu’au souvenir… _,

afin de pouvoir « rattraper » in fine les images que j’aurais peut-être à tort un peu trop vite écartées,

que j’aurais un peu inconsidérément refusé de retenir,

lors de mes choix de 13, puis de 22 images « préférées« , le 5 novembre dernier,

en mon article 

Je reprends donc ici, pour amorcer la réflexion d’aujourd’hui,

les lignes finales de mon article d’hier.

Et à la réflexion,

ce troisième parcours d’images (de rattrapage !) _ en fait, un contrôle d’épreuve a posteriori du degré de fiabilité de mon propre jugement de regardeur… _ afin de vérifier rétrospectivement que je n’avais surtout pas fait de tort à nulle image en l’ayant injustement écartée de mes « préférées« ,

en fait me rassure,

en venant conforter, mais oui !, mes deux précédents choix (de 13, puis 22 images) _ cf mon article du 5 novembre : _ ;

c’est là que je m’étais arrêté hier ;

je vais donc poursuivre et accomplir maintenant ma réflexion rétrospective…

Oui,

même si il est tout à fait possible, et peut-être même à l’infini, de trouver quelque véritable agrément à chacune, sans exception, de ces 80 images proposées par le choix même _ forcément raisonné _ de publication de son auteur, par ce « Tirages Fresson » de l’ami Bernard Plossu,

il faut bien admettre aussi que le goût _ plus ou moins riche et complexedu regardeur

dispose, lui aussi, de sa marge, non certes _ heureusement pas tout à fait ! _ d’arbitraire, mais d’une part incompressible de subjectivité _ pouvant, mais surtout devant (!) viser, à certaines conditions (de visée), à une légitimité incontestable, à dimension d’universalité ; et ici je suis parfaitement Kant en ses lumineusement décisives analyses du jugement esthétique de goût en sa « Critique de la faculté de juger«  !.. _ ;

une part incompressible de subjectivité, voilà,

liée à l’idiosyncrasie, plus ou moins singulière _ et très souvent, hélas, bien peu personnelle… _, et forcément partielle _ à suivre, ici, « La Monadologie » de Leibniz… _ de la propre formation, histoire personnelle, culture,

et pas seulement culture iconique,

du regardeur…

Et donc le regardeur a bien le droit, et surtout le devoir !, lui aussi _ forcément ! _, de hiérarchiser _ réflexivement, s’il le faut _ ses propres préférences,

et donc, a fortiori, ses propres réticences _ quand elles lui sont véritablement propres !.. et non, comme le plus souvent, paresseusement panurgiennes… _,

à condition expresse, bien sûr, de pouvoir les justifier,

et avec un maximum d’exigence de vérité _ c’est-à-dire de justesse de son acte de juger, de goûter _ : le mieux possible…

Et donc dans mon cas,

et pas seulement en matière de goût iconique,

par exemple aussi en matière de goût musical _ cf la significative série à cet égard de mes articles de 106 « Musiques de joie » du premier confinement : … ;

et le critère spinozien (de « L’Éthique« ) de la joie étant à mes yeux, ici comme partout, existentiellement fondamental ! _,

ou de goût littéraire,

j’ai peu à peu apppris à comprendre que je privilégie _ à l’instar aussi du passionnant constat de Jean-Louis Chrétien en son remarquable essai, en 2007, « La joie spacieuse _ essai sur la dilatation« ce qui vient, par la joie, la vraie joie, augmenter véritablement notre puissance existentielle _ heureuse _ fondamentalement dynamique d’être,

c’est-à-dire de devenir,

de vraiment nous accomplir _ à dimension d’éternité : « Deviens ce que tu es !« , le formulait Nietzsche _ ;

et donc,

en ces sublimes « Tirages Fresson » de l’ami Plossu,

je privilégie le jeu subtil, naturel, fluide, et toujours discret, chez lui en son œuvre, mais formidablement libérateur de puissance heureuse,

de la lumière et de ces fabuleuses couleurs

que Bernard Plossu,

en tout premier lieu _ et tout premier moment, sur le vif, Kairos aidant… _ et là-même, hic et nunc, « sur le motif » que vient lui offrir de formidablement bonne grâce _ « aide-toi, et le Ciel t’aidera«  !.. _ la générosité du réel _ tout le réel (presque sans exception) rencontré ! sans vraiment presque nul reste, ni déchet, à jeter à la poubelle… _,

a appris à savoir si bien, dans le réel offert, rencontrer, reconnaître ;

et puis, en ses images photographiques _ à quelque dimension d’éternité, ici aussi _, capter, fixer, retenir _ sur la pellicule _ ;

et que, au final, il possède !

_ à moins que ce ne soit lui qui soit génialement possédé par ce jeu si riche et subtil de lumière et couleurs naturelles du réel quasi à l’infini offert à lui… _ ;

cet art d’instantanément repérer à saisir photographiquement, oui,

parmi ce réel divers, furtif, mobile, parfois évanescent, et à peine visible à la plupart

_ mais que lui sait tout spécialement se donner une totale liberté de percevoir, immédiatement, à la seconde (quelle vista ! quel œil !), et en sa vérité, en le croisant, à l’aventure, n’importe où, n’importe quand, mais assurément pas n’importe comment ! _,

de très judicieuses potentielles images ;

puis, ensuite, cet art _ complémentaire et absolument indispensable _ de conforter à « réaliser » pleinement (et accomplir !) de telles images, hors de la pellicule initiale ;

puis diffuser, par le choix crucial, à sa table de travail, des images qui vont être « à tirer » _ en l’occurrence, ici, par les merveilleux bienveillants sorciers Fresson, en leur antre magique de Savigny-sur-Orge _ parmi le labyrinthe invraisemblablement touffu et emmêlé, si divers, des images encore dormantes (et encore inaccomplies) sur ses planches-contact ;

se placera alors, ensuite et complémentairement, le nécessaire accomplissement _ à dimension d’éternité _ de l’opération _ fondamentale, bien sûr, elle aussi ! _ du tirage,

et par d’autres mains que les siennes, mais des mains de fées, envers lesquelles l’ami Plossu a totale confiance ! ;

puis, encore, par la mise en place – réalisation de l’exposition _ avec le commissaire de l’exposition, lors de l’opération d’accrochage sur les cimaises… _

ainsi que par l’organisation – réalisation _ avec l’éditeur, pour l’opération tout aussi essentielle, elle aussi, et à son tour, de mise en pages _ du beau  livre,

qui _ exposition et beau livre _ seront proposés aux futurs regardeurs que nous sommes ;

pour nous offrir, à notre tour, à nous les regardeurs un tant soit peu attentifs, qui ne voudront pas, nous non plus, laisser échapper notre chance,

je veux dire la chance insigne _ émerveillée _ de pouvoir, de ces images, partager un peu quelque chose du splendide bonheur iconique

propre, de ces images devant nos yeux réalisées.

Soit,

et à chacune de ces étapes,

tout un merveilleux parcours complexe et coordonné d’extrêmes exigences, pour chaque opération, de regards _ de chacun des participants-intervenants de cette chaîne… 

Par un enchaînement quasi miraculeux et cohérent _ à chacun de ces stades _ de grâces !

Par conséquent,

et pour en revenir plus précisément à mon propre cheminement de regardeur

de ce si riche volume de ‘tirages Fresson » des Éditions Textuel,

ce troisième choix-ci _ de « rattrapage » de ce que mes premiers regards auraient éventuellement pu manquer _ de 12 images,

après celui du choix des premières 13, et celui du choix complémentaire de 22

_ et même si d’autres feront, selon leur propre idiosyncrasie, d’autres choix, encore, que les miens : à chacun le prisme de sa palette… _,

vient, au final, conforter mon attitude de regardeur aimant privilégier en son regard

la joie…

La joie spacieuse.

Ce mardi 17 novembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Question : lesquels des « Tirages Fresson » de Bernard Plossu, sont ceux que je préfère ?.. Pour commencer, les images de nature : montagnes, déserts, campagnes, forêts…

08nov

Bernard Plossu est un adepte bien connu de marches-randonnées dans la nature _ plus ou moins sauvage… _ :

montagnes, déserts, hauts-plateaux, voire grandes prairies,

campagnes, et même jardins,

ainsi que sous-bois et forêts…

En ce chapitre-ci d’une « nature » au sein de laquelle cheminer, sac au dos

_ et appareil-photo à portée immédiate de main, tel le large filet pour le collecteur de papillons (cf ici Vladimir Nabokov…)… _,

un peu à l’aventure,

au moins 7 images (sur 80) de ce « Tirages Fresson« 

sont consacrées à des images disons _ et pour bien mal le résumer _ « vertes« ,

je veux dire peu ou prou « écologiques« ,

avec des degrés d’ailleurs fort divers entre sauvagerie et civilisation,

entre nature quasi vierge _ « wilderness«  américaine (cf Catherine Larère…) _, et culture _ européenne _ un tant soit peu peignée…

En ce « Tirages Fresson » qui vient de paraître,

au moins 7 images de « nature » se trouvent aux pages

13 (« Ardèche, France, 2012« ),

15 (« Taos Mountain, Nouveau-Mexique, États-Unis, 1978« ),

29 (« Californie, États-Unis, 1977« ),

30-31 (« Cantal, France, 2014« ),

53 (« Port-Cros, France, 2011« ),

69 (« Sud du Nouveau-Mexique, États-Unis, 1980« )

La librairie Artazart, sur les bords du Canal Saint Martin à Paris, vous propose de venir à la rencontre du photographe Bernard Plossu pour la parution de son album Western Colors, ce jeudi 23 juin à partir de Nouveau Mexique, Photographie Couleur, Onirique, Peinture, Rencontre, Yeux, Photographie Numérique, Photographie De Voyage, Les Photos Noir Blanc

et 80 (« Giverny, France, 2010« ).

On remarquera au passage l’imprécision _ bien évidemment par force ! _ de localisation _ quelque part… _ des sites

où ont été saisies ces images… 

Ce qui donne, cette fois au sein de ma liste de 13 images entre toutes préférées,

pour ce qui concerne le chapitre de l' »extérieur-nature« ,

le fait que j’ai retenu 2 images proprement sidérantes, à mon œil,

les images des pages 30-31 (« Cantal« )

_ peut-être un poil trop majestueuse (spectaculaire !) et photogénique, celle-ci, pour pouvoir servir véritablement d’emblème de la singularité extraordinaire du mode de faire, foncièrement modeste, aux antipodes du « m’as-tu vu« , de Plossu…,

et servir, du moins à mon goût personnel, pardon !, de couverture à l’album :

mais quelle infiniment tendre sensualité caressante se dégage des courbes, au premier plan, de cette merveilleuse « vue verte«  surplombante d’un très vaste, quasi infini, panorama cantalien, en Auvergne…

Bernard Plossu n’est pas l’homme des bien trop époustouflants vertigineux à-pics des Dolomites… _

et 53 (« Port-Cros« )

_ celle-ci (peut-être une image inédite ; à moins, et c’est plus vraisemblable !, qu’elle n’ait déjà paru, en 2013, en un album que je ne possède hélas pas !« L’Incertaine apparence de Port-Cros«  de Bernard Plossu et François Carrassan, paru aux Éditions de l’Égaré, en 2013 : un album probablement tiré alors à très peu d’exemplaires…) est, entres toutes, ma préférée : celle que j’aurais personnellement encouragé à choisir pour la couverture !

Quel infiniment doux plaisir sensuel de cheminer-s’enfoncer sans se perdre sur (ou dans) le chemin de ce vert sous-bois à la fois un peu sombre et combien chaleureusement lumineux d’Eden méditerranéen, accueillant, où vagabonder à l’envi sans jamais risquer de se perdre… Le paradis est juste là ! Et l’on s’y meut, en une île ! cette île de Port-Cros…

Port-Cros, Porquerolles, l’ïle du Levant : le paradis même du « Pierrot le fou » de Godard, dont Bernard avait si justement saisi les orgasmiques « ambiances«  en quelques magiques images de son si beau Plossu Cinéma, en 2010 (aux Éditions Yellow now) ; cf mon article du 27 janvier 2010 : … _ ;

ainsi que, aussi,

et cette fois dans ma liste supplémentaire de 22 autres images, cette fois,

_ il est si difficile de réduire le nombre de ses choix ! _,

les 2 images, encore,

des pages 69 (« Sud du Nouveau-Mexique« )

_ ici encore un chemin, ou plutôt cette fois une route pierreuse, mais désertique, sec et aride, celui-ci ! Et cette fois encore, un Plossu emblématique, et presque trop, pour le coup, pour que j’eusse choisie cette image-ci comme couverture… Et, à dire vrai, ma préférence, très subjective, bien sûr (et injuste !), va au Plossu européen, et même, assez souvent (mais pas exclusivement non plus : cf ici même son extraordinairement beau « Giverny« , de la page 80, ou, et à propos des villages, son admirable « Bourgogne« , de la page 81…), au Plossu méditerranéen… _

et 80 (« Giverny« )

_ une nature superbement peignée, cette fois, mais surtout pas trop, non plus, ici chez Monet : une merveille de classicisme (français, je le constate…) ouvert, à la fois retenu et déboutonné, et hyper-détendu, idéalement paisible, en sa respiration, pleine de fantaisie, amusée, et en même temps d’une idéale sérénité ; paradisiaque encore, mais d’une autre façon : apollinienne, dirai-je, cette fois, plutôt que dionysiaque (comme était le si chaleureux « Port-Cros« ) : quelle sublimissime renversante image, que ce « Giverny« – là, en son tendre délicatissime équilibre-déséquilibre (à la Marivaux), si français !..

Mais on comprend très bien aussi le degré d’embarras de choix de Bernard Plossu à sa table de travail,

face aux nécessaires choix éditoriaux à réaliser, à la profusion fastueuse de ses images, offertes, là, sous ses yeux ;

disponibles images, parmi _ et au sein de _ ses innombrables richissimes planches-contact _ qui les recèlent et les conservent _ ;

Bernard Plossu en face de ses milliers de somptueuses images saisies, qui, beaucoup d’entre elles, méritent vraiment, les unes ou les autres

_ et surtout celles au tout premier abord apparemment les plus « ratées«  ! _,

une nouvelle chance de parvenir à paraître, au moins une fois, quelque jour à venir, à nos yeux de regardeurs, à notre tour :

en quelque prochain nouvel album, ou quelque prochaine nouvelle exposition.

Oui, parmi les images qui n’ont pas été retenues cette fois-ci, pour ce « Tirages Fresson« -ci,

des centaines, probablement, l’archi-méritaient _ et méritent toujours _ pleinement,

mille fois davantage même, peut-être parfois, que celles sur lesquelles a porté, ce jour-là, le magnifiquement judicieux choix, déjà !, de leur auteur-capteur-saisisseur-receveur-partageur, à sa table de La Ciotat _ comme je l’y ai vu procéder, le 22 juillet 2008, pour son « Plossu Cinéma« , assis que j’étais auprès de Michèle Cohen et de Pascal Neveux, présents là pour ce tout premier choix…

Mais, et soyons-en certains,

ce n’est, pour ces belles endormies, sommeillant, pour le moment encore, en leurs planches-contact,

que partie remise, pour la prochaîne occasion de publication d’un album, ou d’une exposition ;

et grâce, bien sûr aussi, à la médiation féérique, décisive, elle aussi, du tirage de l’image,

par les doigts de fées de magiciens

tels que, ici, de père en fils _ Pierre, Michel, Jean-François _, les Fresson, à Savigny-su-Orge…

Car Bernard Plossu sait mieux que personne tout ce qu’il doit à la perfection infiniment soignée du travail de ses tireurs d’images préférés,

son épouse, Françoise Nunez, et Guillaume Geneste ;

et, ici, pour ces fabuleux tirages-couleurs-Fresson,

Pierre, Michel et Jean-François Fresson, à Savigny-sur-Orge… ;

dont la perfection infiniment soignée _ pardon de la répétition !, mais il faut y insister, comme le fait d’ailleurs lui-même, et à nouveau,  après le « Plossu couleurs Fresson » de 2007, le titre si justement reconnaissant de cet album de 2020 : « Tirages Fresson« … _ de ce travail de tirage

lui permet, à lui _ le rencontreur passionné d’images à faire sourdre-surgir, de ce réel inattendu à apprendre à vraiment, et vraiment presque partout, surprendre et percevoir vraiment (il faut insister aussi, et toujours, sur ce très profond souci de vérité de Bernard Plossu à toutes les étapes de son travail, et son refus absolu et même forcené du moindre trucage falsificateur !), en un clin d’œil, sur le champ, décisif ; et saisir, pour l’éternité désormais, par ses images photographiques qui vont être engrangées, conservées, tirées et publiées… _,

de vraiment se consacrer quasi exclusivement _ voilà ! c’est simplement un gain de temps et d’énergie à répartir (de confiance !)… _ à la pure rencontre _ miraculeuse _ offerte de ce si vaste réel à parcourir,

ce réel tout à la fois le plus normal et quotidien possible _ et ce peut-être celui-là même de sa propre maison à La Ciotat, comme jadis à Grenoble ; comme celui d’absolument le plus banal n’importe où (telle la plus simple chambre d’hôtel)… _et en même temps fantastiquement riche, et à quasiment inépuisable profusion _ pour qui sait, « sur le motif » d’abord, et c’est bien sûr le principal, le percevoir (puis, une fois « pris« , « saisi » sur la pellicule photographique et conservé, bien sûr encore apprendre à le reconnaître et identifier, très a posteriori, à sa table de travail), en sa merveilleuse fulgurance poétique iconique _, de formidables fabuleuses surprises ;

dont, Kairos aidant, et hic et nunc,

lui va pouvoir réaliser, l’éclair d’un clic instantané sur la pellicule photographique, ces fantastiques images vraies

qui vont demeurer à partager _ en une admirable œuvre réalisée _ pour jamais :

le défi, quasi permanent alors _ en ces très intenses autant que très sereines (de concentration paisible, vierge de tout parasite…) chasses aux papillons iconiques « sur le motif«  _, est immense…

Que de merveilleux trésors de poésie _ déjà réalisés, mais encore en partie dormants, en attente qu’ils sont de « réalisation finale«  lors du tirage sur du papier adéquat… _ attendent donc, encore,

dans les inépuisables rangements de planches-contact de Bernard Plossu, chez lui, à La Ciotat,

la grâce de lumière d’un tirage parfait enfin réalisé ;

puis d’un livre édité, ou d’une exposition exposée !

Et,

tout en bout de course, et presque accidentelle _ et assez pauvre en nécessité _,

la découverte émerveillée, consécutive,

par nous,

de nos regards éblouis de spectateurs _ de ces images, dans le livre, ou à l’exposition _ attentifs admiratifs,

infiniment reconnaissants de ces sublimes éclats si merveilleusement bienfaisants

de lumière

que nous recevons instantanément alors, tout en bout de course, en cadeau…

Car ces couleurs nous font vraiment du bien…

Ce dimanche 8 novembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Question : lesquels des « Tirages Fresson » de Bernard Plossu, sont ceux que je préfère ?.. D’abord le pourquoi du choix de la couleur plutôt que du noir et blanc…

06nov

Hier, je me suis résolu à un choix de 13 images, parmi les 80 du récent admirable « Tirages Fresson » de Bernard Plossu,

paru chez Textuel :

Il va donc me falloir mettre quelques mots et phrases sur ces prédilections singulières…

Mais à l’instant,

peut-être pour me rassurer un peu avant d’affronter cette singularité de chacune de ces 13 images,

et aussi commencer à me mettre en jambes sur les raisons de cette option plossuïenne de la couleur,

je viens de relire le chapitre terminal (pages 195 à 202) de l’excellent entretien de Bernard Plossu avec Christophe Berthoud, « L’Abstraction invisible« ,

paru en septembre 2013,

le chapitre intitulé, justement, « Couleur & noir et blanc« .

Le choix de la couleur _ plutôt que du noir et blanc _ est pour Bernard Plossu essentiellement une affaire d' »ambiance » _ absolument spécifique, chaque fois _

et de « raisons poétiques » _ propres _ (page 95).

« Parce que je recherche avant tout _ par la photo, l’obtention de la restitution finale d’ _ une ambiance _ celle de ce réel surprenant à l’instant si puissamment ressenti : exactement, d’ailleurs, comme avec le noir et blanc ! _,

je ne vois _ tout d’abord pas _ pas la différence avec la manière dont le cerveau _ photographique _ fonctionne en noir et blanc« , commence Bernard par répondre à la question _ en effet basique _ de Christophe Berthoud : « Qu’est-ce qui t’incite à opter pour la couleur ou pour le noir en blanc ?« .

Juste avant d’ajouter :

« Ceci dit,

c’est vrai qu’il y a un « réflexe _ une impulsion immédiate _ couleur » _ je vais contredire ce que je viens d’énoncer _ où tout à coup tu vois _ ce qui s’appelle voir !!!  _ une tâche jaune _ qui rencontre et accroche ton regard _ où c’est effectivement la couleur _ plus que la forme, ici _ qui t’attire _ voilà : et c’est la spécificité de cette « ambiance«  colorée-ci, en son étrange singularité, qu’il s’agit, maintenant, de saisir et servir : le mieux possible, photographiquement ; telle une réponse immédiate, ici et sur le champ, à un défi iconique ! ; agir photographiquement sur le champ le plus adéquatement possible, en vue de ce qui sera le rendu le plus juste, le plus vrai, de cette émotion (et « ambiance » propre et unique), en l’image photographique qui va en résulter… _, et tu fais _ alors _ une image que tu n’aurais pas forcément faite en noir et blanc. (…)

Je crois que les deux cas se rencontrent. Parfois tu es vraiment dans la similitude _ du cas du noir et blanc et du cas de la couleur _, parfois tu es dans le détail _ archi-singulier _ de couleur _ même. (…)

Quand c’est une question d’ambiance, il m’arrive _ même, parfois _ de faire les deux, comme un jeu _ juste pour voir ludiquement, puis comparer, ce qui pourra sortir chaque fois en fait de justesse du « rendu«  photographique final, à venir, de cette émotion originelle éprouvée ici au plus vif de l’archi brève bourrasque kinesthésique déclencheuse, éprouvée, sur ce vif, telle l’opportunissime alerte formidablement bienveillante d’une piqûre de guêpe, fonctionnant comme l’éclair fulgurant d’un formidablement judicieux avertissement du geste photographique à avoir, ici et maintenant (et pas ailleurs ni plus tard : trop tard !), en vue de la plus parfaite charge intensive possible de « vérité poétique«  de l’image photographique qui viendra en résulter. L’épreuve d’un tel formidable jeu (à plus ou moins long terme éreintant, aussi…), sous les auspices follement généreux du diaboliquement malin et terriblement cruel Kairos (sans rattrapage possible de ce qui n’aura pas été, sur le champ même, saisi !), étant, bien sûr, on ne peut plus décisif dans la pratique photographique, face à l’inépuisable trésor offert et disponible du réel si merveilleusement sensible, hyper-kinesthésique, de Bernard Plossu : par la qualité singulière rare de sa vigilance supérieurement attentive. Quel œil il a !

Mais je produis _ quantitativement, à la différence d’un Saul Leiter, par exemple _ plus de noir et blanc que de couleur. » (pages 197-198).

Et page 201, à la question « Comment archives-tu tes images ?« ,

Bernard Plossu répond : « Il n’y a que moi qui m’y retrouve.

En général, je classe par année,

parfois non, dans le cas de commandes par exemple, comme les vêtements Woolrich ou les commandes d’architecture : il existe un dossier Ricciotti, un dossier Fuksas, un dossier Hondelatte…

Sinon oui,

j’archive par année, par pays _ c’est tout ce que je supporte comme légende de toute façon _ voilà qui rejoint parfaitement mes remarques d’hier, au seul souvenir de commentaires d’accrochages d’expos de Bernard…

J’essaye aussi de constituer des dossiers par thèmes _ en vue de futurs petits livres cohérents, par exemple _ : les chats, les arbres, les natures mortes. (…)

J’ai également des dossiers de choses plus abstraites, comme l’amour, la lune, la mort… des énormes dossiers. »  

Ainsi, pour ce qui me concerne,

ne m’attaquerai-je que demain à affronter la passablement difficile haute question de la passionnante singularité _ fascinante _ des images choisies ici en ma prédilection…

Ce vendredi 6 novembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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