Suite à la très récente cérémonie des Oscars 2018,
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divers clips vidéos sur le bien intéressant film Call me by your name (Chiamami col tuo nome) de Luca Guadagnino
(et à partir d’un scénario de James Ivory _ oscarisé pour la peine ! et, à 90 ans, pour la première fois de sa très brillante carrière de cinéaste (avec, entre autres réussites, Chambre avec vue, en 1986, Maurice, en 1987, Retour à Howards End, en 1991, etc.)… _, d’après le roman Appelle-moi par ton nom d’André Aciman né le 2 janvier 1951 à Alexandrie, en Egypte, écrivain américain d’origine Italo-turque : à découvrir ! )
ont captivé mon attention ;
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et cela, alors même que je n’ai pas le temps de me déplacer pour aller voir le film en salle en ce moment :
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probablement parce qu’il s’agit là, même seulement entr’aperçue à travers ces simples clips,
d’une représentation assez réussie _ même ainsi tronquée, faute de voir vraiment le film en son entièreté ! je le répète !… _ de la naissance et du déploiement plus ou moins timide ou audacieux du désir, et de la séduction _ au moment de l’adolescence, principalement (et de l’ouverture à la sexualité adulte) : le jeune Elio a 17 ans cet été-là (choisi par le film), en 1983 (au lieu de 1987 dans le roman) _,
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et cela,
quels que soient les sexes des deux personnes _ le désirant et le désiré, l’amant et l’aimé aurait dit Platon ; ou aussi, d’un seul et même mouvement, de la part des deux amants, à la fois désirants et désirés, les deux, l’un de l’autre : cela arrive aussi, heureusement… _ en cette situation et moment de naissance et déploiement du désir amoureux _ plus ou moins réciproque et plus ou moins simultané.
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Soit une éducation sentimentale _ en 1983, donc ; moment où la fixent en ce film le scénariste James Ivory, et le réalisateur Luca Guadagnino ; alors que l’auteur du récit de départ, André Aciman, avait, lui, choisi 1987…
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Et via le regard d’Elio, âgé de 17 ans ce lumineux été-là de 1983 _ Oliver, lui, l’objet de son désir, en a alors 24 ; puisque tel est l’écart d’âge fixé par le roman…
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Et les acteurs du film, tant Timothée Chalamet (Elio), qu’Armie Hammer (Oliver),
sont stupéfiants de vérité _ en ce délicat cheminement amoureux vers Cythère _ : magnifiques !!!
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Au point de carrément crever l’écran _ chacun à sa façon, bien sûr : de sujet et d’objet du désir ; même si l’objet du désir est loin de demeurer inerte en l’évolution de la situation amoureuse ; il n’est certes pas qu’un objet : l’objet vit et réagit ! Et le voici bientôt séduit… _ de leur magique présence…
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Quelles magnifiques incarnations de leurs personnages d’Elio et d’Oliver
offrent de tels acteurs, à pareil degré de charisme…
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_ sur cette incarnation des personnages,
voir mon article du 25 septembre 2011 à propos de La Voix des personnages de Martine de Gaudemar : « Le chantier de liberté par l’écoute du sensible, de Martine de Gaudemar en son justissime « La Voix des personnages » ;
et, à titre de rappel, et à propos de la construction même (ouverte) du sujet, qu’est la subjectivation,
cet autre article-ci, du 4 février dernier : La cohérence du blog : Jocelyn Benoist, Martine de Gaudemar et le statut de réalité des personnages de fiction (ou pas) »
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Or, rien _ bien an contraire ! _ dans le film n’assigne quelque identité sexuelle _ close et définitive _ à aucun des personnages protagonistes de ce récit _ parents compris, d’ailleurs… _ ;
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nous sommes à mille lieues, dans ce film parfaitement intelligent et sensible _ juste ! _, de tout ghetto, et de tout communautarisme _ et de quelque propagande que ce soit : c’est bien seulement d’amour (et de sa part d’effarement face à son apparition et à ses ouvertures) qu’il s’agit là _ ;
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d’ailleurs, le mot gay _ pas plus que ceux d’homo- et d’hétéro- sexualité, non plus _ n’est jamais prononcé…
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Il ne s’agit pas là, en effet, d’une initiation à la sexualité _ et moins encore à l’homosexualité _,
mais simplement de la naissance et du déploiement d’un premier amour _ et cela quels que soient les genres des personnes qui vont s’aimer et s’aiment…
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A comparer, sur ce point, à mon article-critique du 31 janvier dernier « William Marx et le concept dangereux d’ »identité sexuelle » …
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Voici, aussi _ en une sympathique vidéo (de 13′) _, une intéressante et significative analyse du film, en italien : Il significato di Chiamami col tuo nome, par un jeune Italien d’aujourd’hui, Lorenzo Signore
_ un point de vue de quelqu’un d’une autre génération que la mienne ;
ainsi que de celles des James Ivory (né à Berkeley, le 7 juin 1928 : 89 ans), le scénariste officiel, André Aciman (né à Alexandrie, le 2 janvier 1951 : 67 ans), l’auteur du roman de départ, ou Luca Guadagnino (né à Palerme, le 10 août 1971, d’un père sicilien et d’une mère algérienne : il a 46 ans), le cinéaste.
Quant aux acteurs, Timothée Chalamet est né à New-York le 27 décembre 1995, et a donc 22 ans ; et Armie Hammer, à Los Angeles, le 28 août 1986, et a 31 ans : ils ont un écart d’âge de 9 ans, au lieu des 7 ans de leurs personnages, Elio et Oliver. Au moment du tournage du film, en mai-juin 2016, Timothée avait 20 ans, et Armie 29. Mais cela gêne-t-il notre adhésion à leur incarnation ? Pas le moins du monde, tant le charisme, certes différent, de chacun d’eux, irradie, rayonne, triomphe ; emporte en nous bouleversant notre conviction…
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Une dernière remarque : alors que le scénario définitif situe l’été (six semaines aux mois de juillet et août) de la rencontre des personnages en 1983,
le roman avait choisi, lui, de le situer quatre ans plus tard, en 1987 ; l’angoisse du sida était passée par là…
Pour le solaire et tendre été de son film, Luca Guadagnino n’a pas voulu de l’ombre diaboliquement rongeuse de ce noir-là…
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Ce sur quoi, pour ma part _ et quelle que soit l’insuffisance de la position de qui n’a pas vu une seule fois, le film, mais seulement divers clips !!! _, je désire mettre l’accent,
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c’est sur l’extraordinaire jubilation heureuse qui se dégage au vu de ces images _ au passage, écouter l’amusante confidence d’Armie Hammer sur son vécu (« the most uncomfortable« , dit-il) du tournage de la séquence proprement dyonisiaque (orgasmique !) splendide (à commencer par le jeu de ses chaussures, des tennis blanches, sur le sol) quand il s’éclate, les yeux fermés, sur la piste de danse du dancing, sur la chanson Love my way… ; et cela par comparaison avec son vécu d’acteur du tournage des (pourtant plus délicates, a priori !) scènes d’intimité sexuelle ; mais c’est sur la tendresse de celles-ci qu’a désiré mettre l’accent, à l’image sur nos rétines, Luca Guadagnini… _,
à commencer par la pénétrante _ infiniment douce _ sensualité des lieux _ la belle et grande maison (la splendide Villa Albergoni, à Moscazzano) et son luxuriant jardin-parc,
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la délicieuse tranquille petite ville de Crema,
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la riche campagne lombarde environnante,
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le bord de mer (ou plutôt de lac : Garde ;
à la différence de la côte ligure de B. (Bordighera ou Bogliasco) dans le roman d’Aciman…),
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la montagne (les éclaboussures de la grande cascade du Serio, à Valdombione, dans les Alpi Orobie, au nord de Bergame)… _,
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des décors,
de la lumière _ principalement celle de l’été italien, surtout dans les environs de Crema (mais pas seulement…) où eut principalement lieu, quasi familialement, le tournage, au plus près du domicile même de Luca Guadagnino, à Crema, en mai-juin 2016 _,
ô combien merveilleusement saisie par le directeur de la photographie, Sayombhu Mukdeeprom (collaborateur régulier du si grand Apichatpong Weerasethakul)…
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Pour ne rien dire de la douceur et même tendresse du jeu _ précis au cordeau, et dans la dynamique magiquement fluide et amoureuse (même réfrénée) de leurs gestes _ des acteurs.
Ils sont proprement prodigieux ! Quel sublime casting !
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Sensualité bienheureuse
qui me rappelle celle, merveilleusement épanouie elle aussi, de l’émilien (de Parme) Bernardo Bertolucci, tout particulièrement dans l’éblouissant (et mozartien) La Luna _ de lui, j’avais adoré (et c’est un euphémisme !), à sa sortie française, Prima della Rivoluzione…
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Ou celle de certains Francesco Rosi,
tel, pour n’en choisir qu’un, le merveilleux Trois frères.
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Oui, un bonheur ! italien…
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Ce dimanche 10 mars 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa
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