Archives du mois de septembre 2023

Cyrille Dubois, ou la perfection de l’art du chant français : l’époustouflant CD Aparté « Jouissons de nos beaux ans ! »

20sept

L’art de chanter le français de l’époque baroque (Rameau, etc.)

_ mais pas seulement en ce répertoire baroque dans lequel, effectivement magnifique, Cyrille Dubois a participé à de très très nombreux CDs (cf ici sa très riche discographie) ; cf aussi, et en priorité, son merveilleux coffret de 3 CDs Aparté AP 284 « Fauré – Complete songs » !.., chroniqué dans mes articles des 3 juin « «  et 6 août 2022 « «  ;

mais aussi son CD « Liszt – O Lieb !«  Aparté AP 200 (cf mes articles des 5 novembre « «  et 25 novembre 2019 « « ) ;

et son CD « Lili & Nadia Boulanger – Mélodies«  Aparté AP 224 (cf mes articles des 26 février « «  et 2 mars 2020 « « ) ;

et encore le CD « So romantique !«  Alpha 924 (cf mon article du 19 mars 2023 « « )… _

atteint ici un sommet véritablement époustouflant

_ à comparer avec les performances superbes, elles aussi, de Reinoud van Mechelen, en sa trilogie des haute-contres du baroque français, les CDs Alpha 554 « Dumesny« , Alpha 753 « Jeliote » et Alpha 992 « Legros« , parus respectivement les 8 octobre 2019, 3 septembre 2021, et à paraître après-demain 22 septembre 2023… _

avec le CD Aparté AP 319 « Jouissons de nos beaux ans ! » du haute-contre/ténor Cyrille Dubois,

sur un très remarquable programme élaboré avec la collaboration ultra-compétente de Benoît Dratwicki _ qui présente ce programme aux pages 14 et 15 de ce CD Aparté _ et du Centre de Musique Baroque de Versailles

_ un programme composé semble-t-il en partie à partir du très riche « Concert François arrangé par Mr Francœur Surintendant de la musique du Roy Pour le Festin Royal de Mgr Le Comte d’Artois, Année 1773«  (pour ce festin royal qui eut lieu le 16 novembre 1773 au château de Versailles), un manuscrit conservé aujourd’hui à la Bibliothèque Nationale sous la cote H383 ;  

cf ici le remarquable CD pionnier, enregistré au mois de juin 1993, « François Francœur – Musique des Tables royales«  de La Simphonie du Marais et Hugo Reyne (dont j’étais alors le conseillé artistique), le CD Fnac Music 592287 ; Hugo Reyne n’ayant retenu de ce manuscrit que des œuvres de la main de François Francœur (Paris, 21 septembre 1698 – Paris, 5 août 1787)… ;

et c’est sur ce même très précieux manuscrit que vient d’être élaboré le passionnant double CD, seulement instrumental lui aussi, « Simphonie du Festin Royal de Monseigneur le Comte d’Artois – Versailles 1773« , un très riche double CD Château de Versailles Spectacles CVS101, d’Alexis Kossenko dirigeant ses ensembles Les Ambassadeurs et La Grande Écurie, dont le livret du CD comporte lui aussi, aux pages 11 à 13, une présentation de Benoît Dratwicki : je reviendrai prochainement sur ce récent CD…

Et je remarque au passage que ni le CD (Château de Versailles Spectacles CVS101) d’Alexis Kossenko, ni le CD (Aparté AP 319) de Cyrille Dubois, ne mentionnent ce passionnant travail pionnier d’Hugo Reyne en son CD Fnac-Music 592287 de 1993… _,

et avec les somptueuses prestations de l’Orfeo Orchestra et du Purcell Choir, sous la direction absolument idoine, elle aussi, à ce répertoire français baroque, du décidément, CD après CD, excellentissime chef hongrois György Vashegyi…

Le premier _ mais loin d’être le principal ! _ mérite de ce CD « Jouissons de nos beaux ans ! » de Cyrille Dubois, par rapport aux CDs de Hugo Reyne en 1993, et d’Alexis Kossenko, cette année 2023, est donc de nous donner à entendre, lui _ et enfin ! _, pas mal de beaux airs chantés issus des plumes de compositeurs _ au nombre de 12 : 4 déjà décédés à la date du concert composé par François Francœur pour le Festin Royal de Mgr le Comte d’Artois, donné à Versailles le 16 novembre 1773, et 8 toujours vivants à cette date… _ dont des extraits d’œuvres ont été donnés lors de ce Festin Royal du 16 novembre 1773, au château de Versailles,

soient, ici pour ce CD du moins, 21 airs _ ainsi, aussi, que 8 pièces instrumentales ; seuls les airs chantés (par Cyrille Dubois, ou/et les chœurs du Purcell Choir) sont mentionnés par moi ici en gras… _ extraits de 19 œuvres de

Jean-Philippe Rameau (Dijon, 25 septembre 1683 – Paris 12 septembre 1764) _ « Castor & Pollux » (créé en 1737) ; « Platée«  (1745) ; « Les Fêtes de Polymnie«  (1745) ; « Zaïs » (1748) ; « La Guirlande«  (1751) ; « Daphnis & Églé » (1753) ; et « Les Boréades » (de 1763) _,

Antoine Dauvergne (Moulins, 3 octobre 1713 – Lyon, 11 février 1797) _ « Les Amours de Tempé«  (1752)  _,

Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (Narbonne, 25 décembre 1711 – Paris, 8 octobre 1772) _ « Titon & L’Aurore«  (1754) et « Les Fêtes de Paphos«  (1758) _,

Pancrace Royer (Turin, 12 mai 1703 – Paris, 11 janvier 1755) _ « Zaïde, reine de Grenade » (1739) et « Les Pouvoirs de l’Amour » (1743) _,

François Rebel (Paris, 19 janvier 1701 – Paris, 7 novembre 1775) _ « Tarsis & Zélis«  (1728), avec François Francœur _,

François Francœur (Paris, 21 septembre 1698 – Paris, 5 août 1787) _ « Tarsis & Zélis«  (1728), avec François Rebel _,

Louis-Joseph Francœur (Paris, 8 octobre 1738 – Paris, 10 mars 1804) _ « L’Aurore & Céphale«  (1766) _,

François-Lupien Grenet (1700 – 1753) _ « Le Triomphe de l’Harmonie«  (1737) _,

Pierre-Montan Berton (Maubert-Fontaine, 7 janvier 1727 – Paris, 14 mai 1780) _ « Deucalion & Pyrrha«  (1755) _,

Bernard de Bury (Versailles, 20 août 1720 – Versailes, 11 novembre 1785) _ « Les Caractères de la Folie«  (1743) _,

Jean-Baptiste-Philibert Cardonne (26 juin 1730 – après août 1792) _ « Ovide & Julie«  (1771) _,

et Pierre Iso (1715 – 1794) _ « Phaétuse«  (1759) _ :

21 airs qui constituent ainsi, en ce splendide CD « Jouissons de nos beaux ans !« , énormément de premières discographiques, d’une sorte de chant du cygne de l’art du chant baroque français, juste avant le règne des musiques de Glück et de Piccinni à la cour de Louis XVI et Marie-Antoinette, après le décès de Louis XV, le 10 mai 1774…

À suivre…

Ce mercredi 20 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Francesco Piemontesi une fois encore au sommet : en un magistral double album Pentatone « Liszt Transcendantal Etudes & Piano Sonata » _ ou la perfection de l’interprétation la plus subtilement incarnée d’un immense compositeur…

19sept

Le merveilleux pianiste Francesco Piemontesi _ né à Locarno le 7 juillet 1983  _ nous conduit à nouveau au sommet en un magique magistral double album Pentatone PTC 5187 052 « Liszt Transcendantal Etudes & Piano Sonata« , enregistré à Lugano en avril-mai 2021,

et tout juste paru le 1er septembre dernier…

Les titres de mes 6 précédents articles sur le génie _ mais oui ! _ d’interprétation de Francesco Piemontesi témoignent de ma constante superlative admiration pour son piano, dans Mozart, Schubert, comme Liszt _ et aussi Debussy _ :

_ le 26 décembre 2018 : «  » ;

_ Le 6 juin 2019 : «  » ;

_ le 27 juin 2019 : «  » ;

_ le 25 septembre 2019 : «  » ;

_ le 29 octobre 2019 : «  » ;

_ et le 24 octobre 2020 : «  » ;

C’est l’article de Jean Lacroix, très justement intitulé « Franz Liszt et Francesco Piemontesi : des affinités qui coulent de source« , paru avant-hier 17 septembre, sur le site de Crescendo, qui m’a appris l’existence _ ignorée jusqu’alors ! _ de ce double CD publié par l’excellent label Pentatone ; et m’a fait me précipiter chez mon disquaire préféré  pour me le procurer _ ce double CD « Liszt – Transcendantal Etudes & Piano Sonata – Francesco Piemontesi«  du label Pentatone, d’ailleurs, ne se trouvait pas sur la table des nouveautés, mais était tout simplement rangé, et en tête, sur une étagère au rayon « Liszt«  ; je n’ai donc pas eu de peine à le dénicher…

Voici donc cet article efficace et très juste, « Franz Liszt et Francesco Piemontesi : des affinités qui coulent de source« , de Jean Lacroix :

Franz Liszt et Francesco Piemontesi : des affinités qui coulent de source

LE 17 SEPTEMBRE 2023 par Jean Lacroix

Franz Liszt (1811-1886) :

Études d’exécution transcendante S. 139 ; Sonate pour piano en si mineur S. 178.

Francesco Piemontesi, piano. 2021.

Notice en anglais et en allemand.

96.00.

Un album de deux CD Pentatone PTC 5187 052.

Depuis sa troisième place au Concours Reine Elisabeth 2007, remporté cette année-là par Anna Vinnitskaya, le pianiste suisse Francesco Piemontesi (°1983) a fait son chemin, ô combien ! Né à Locarno, il a étudié à Hanovre avec Arie Vardi, mais a aussi pu travailler avec Alfred Brendel, Murray Perahia ou Alexis Weissenberg. Crescendo a suivi son parcours de façon régulière (lire l’entretien avec Pierre-Jean Tribot du 21 octobre 2020 _ publié sous le titre « Francesco Piemontesi, pianiste réflexif et discophile« … _). Piemontesi a enregistré pour plusieurs labels (Avanti, Naïve, Claves), notamment des pages de Mozart, Debussy, Dvořak ou Schumann. Pour Pentatone, il a gravé des œuvres de Schubert, un « Bach Nostalghia », ou un programme qui regroupait Schoenberg, Messiaen et Ravel. Avec ce dernier label, il prolonge son exploration du répertoire de Liszt, entamée avec brio pour Orfeo en 2017 _ cf mes propres articles des 26 décembre 2018 et 6 et 27 juin 2019 auxquels je viens de donner ci-dessus les liens… _ par les deux premières Années de pèlerinage et Deux Légendes, deux albums élégants agrémentés par des DVD, dont un documentaire aux superbes images, signé par Bruno Monsaingeon. Le nouveau programme Pentatone est non seulement alléchant, il est aussi audacieux.

La genèse des Études d’exécution transcendante s’étend sur près de vingt-cinq ans, cinq lustres au cours desquels, au fil du temps, Liszt a creusé la technique, fait des choix et insisté sur le développement. La vision aboutit en 1851 à un résultat fascinant : ces douze pages sont devenues un redoutable exercice de virtuosité, nourri du bagage littéraire et poétique que le génie hongrois du piano a accumulé. Tout ici est de haut vol _ et pas seulementent l’exécution qu’a en donner l’interprète… _, des frénétiques et mystérieux Feux follets (n° 5), à une valeureuse Chasse sauvage (n° 8) aux rythmes syncopés, ou encore, aux Harmonies du soir (n° 11). C’est l’étude la plus célèbre du recueil, une véritable incarnation poétique remplie de paix, de bonheur spirituel, de cohérence contemplative qui fait penser à la plénitude lamartinienne ; une musique d’une grande pureté _ voilà. On n’oubliera pas non plus la quatrième étude, Mazeppa, dédicacée à Victor Hugo, magistrale _ oui _ évocation d’un poème des Orientales ; très dramatique, c’est la substance du futur poème symphonique du même titre, et d’une version pour deux pianos et à quatre mains. Avant la découverte de l’ensemble sous les doigts de Piemontesi, il faut aller en plage 11 du premier disque et s’enivrer de ces Harmonies du soir pour se persuader que le pianiste suisse, technicien impeccable, possède le sens de la couleur, la fluidité des accents habités, l’élégance généreuse et la capacité expressive, le tout mêlé à une concentration de jeu phénoménale _ tout cela est de la plus haute justesse.

En 1964, lorsqu’il écrivait sa biographie sur Liszt pour les éditions Seghers (n° 5 de la collection « Musiciens de tous les temps »), Alfred Leroy avait souligné à quel point les Études d’exécution transcendante sont redoutables pour ceux qui s’affrontent à ce monument d’une durée dépassant l’heure : Elles doivent être exécutées avec un art fait de sensibilité, de nuances, de demi-teintes habilement ménagées, de grandioses orchestrations et de colorations délicates. Point d’acrobaties spectaculaires et vaines, point d’inutiles et fausses apparences, mais une pénétration de tout ce que ces Études enclosent de raffinement et de subtilité _ oui. À cette ligne directrice, qui convient tout à fait _ parfaitement _ à la vision de Piemontesi, le musicologue aurait pu ajouter, s’il avait connu le Suisse, des qualités qui sont les siennes : l’art des contrastes qui apparaît dès le Prélude et le Molto vivace qui suit, le dépouillement tendre ou rêveur _ c’est là un trait de jeu très présent chez ce subtil et magistral interprète _ qui parcourt le Paysage (n° 3) ou la Vision (n° 6), l’atmosphère entre ombre et lumières, proche de l’improvisation _ oui _, qui saupoudre la Ricordanza (n° 9). Piemontesi invite l’auditeur à un parcours exaltant, avec un piano très présent, capté à Lugano au printemps 2021 dans l’Auditorium Stelio Molo de la Radio Suisse Italienne (RSI). Lorsque le voyage s’achève sur le Chasse-neige, ce tableau d’un lyrisme si parfait qui marque la fin d’une aventure vécue intensément avec un artiste à la sensibilité épanouie _ oui ! _, on éprouve une vraie tristesse à le quitter… On n’oublie pas les versions déjà historiques de Claudio Arrau, Lazar Berman, Alfred Brendel ou György Cziffra, pour ne citer qu’elles, ni des signatures plus récentes, celles de Bertrand Chamayou, Marie-Claire Le Guay, Vesselin Stanev ou Gabriel Stern. Mais la vision de Francesco Piemontesi ne peut que susciter d’absolus éloges _ parfaitement ! Notre plaisir d’écoute est de cette hauteur d’intimité et grandeur à la fois…

Autre monument, autre réussite, la Sonate en si mineur, achevée à Weimar le 2 février 1853, qui occupe seule le deuxième disque _ écouter et regarder aussi cette superbe prise vidéo (d’une durée de 29′ 35) de Francesco Piemontesi interprétant cette célèbre Sonate en si mineur en concert à Prague le 1er novembre 2020, au magnifique Rudolfinum ; le double CD Pentatone, lui, a été enregistré, 6 mois plus tard, à l’Auditorio Stelio Molo de la Radiotelevisione Svizzera (RSI) à Lugano en avril et mai 2021… La dimension introvertie _ assez stupéfiante ! _ avec laquelle Piemontesi entame _ et l’oreille et le goût doivent aussitôt s’y adapter !.. _ ce long propos met en place une architecture qui va peu à peu _ oui _ installer un climat où la virtuosité, la véhémence, la dynamique et la netteté _ elle est très importante, et m’enchante dans le jeu d’interprète ultra-exigeant envers le respect le plus grand de la partition qui est celui de Francesco Piemontesi… _ vont s’imposer. Cette musique à couper le souffle _ en effet _ prend sous les doigts du pianiste suisse un caractère qui allie la sidérante beauté plastique _ voilà _ imaginée par le génie lisztien à une tension qui ne se relâche pas _ voilà. Ce piano peut se nimber d’une grande pudeur _ oui, et tendresse _, comme se réclamer d’un appel à une dimension grandiose _ vers le sublime _ au sein de laquelle la démesure _ aussi _ se laisse libre cours. Mais Piemontesi n’oublie jamais, et c’est en cela qu’il nous séduit, de veiller à conserver une sonorité qui sait combiner le murmure (Andante sostenuto) à une intense réflexion _ oui. Il manie les plans sonores avec une habile science des contrastes _ jamais artificielle ni poussée _ et une noble sensibilité _ c’est essentiel ! _, qui va conclure la sonate comme si elle s’effaçait, à la manière d’un baisser de rideau.

Ici aussi, la discographie est riche. On chérit les grandes réussites d’Argerich, Arrau, Brendel, Cziffra, Horowitz et ses sorcelleries, Pogorelich, Pollini, Richter, Rubinstein trop oublié, Zimerman… Mais on s’attarde aussi à de plus proches de nous : Colom _ cet immense pianiste catalan que j’apprécie énormément (c’est lui qui, en 1995, m’a fait découvrir et adorer la merveilleuse musique à nulle autre pareille de Manuel Blasco de Nebra ; et écouter un Mompou aussi beau qu’interprété par Federico Mompou lui-même : cf notamment mon article « «  du 23 avril 2022…) _, Dalberto, Grosvenor, Hamelin, Hough ou Yundi Li. Francesco Piemontesi rejoint cette pléiade qualitative en servant _ voilà ! _ Liszt avec toute la passion et la grandeur qu’il mérite. Pour la petite histoire, on signalera que la notice de ce superbe _ oui, oui, oui _ double album est signée par Nike Wagner, arrière-arrière-petite-fille de Liszt et fille de Wieland Wagner _ en effet.

Son : 9  Notice : 7  Répertoire : 10  Interprétation : 10

Jean Lacroix

À nouveau,

une merveilleuse et indispensable réalisation discographique du décidément parfait, chaque fois, Francesco Piemontesi.

Ce mardi 19 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Début de lecture du très attendu, de ma part, de « Je te laisse dormir » d’Edith Bruck, à paraître aux Editions du sous-sol le 6 octobre prochain, en une traduction de René de Ceccatty…

18sept

Ayant reçu au courrier ce jour le « Je te laisse dormir » d’Édith Bruck, traduit par René de Ceccatty, à paraître aux Éditions du sous-sol le 6 octobre prochain _ outre « Je te laisse dormi« , aux pages 193 à 418le volume comprend aussi « L’Hirondelle sur le radiateur« , aux pages 7 à 184 ; ainsi qu’un bref  « L’Homme Nelo Risi« , aux pages 185 à 191 :

« La rondine sul termosifone« , écrite en 2014-2015, est parue chez l’éditeur La Nave di Teseo le 19 janvier 2017 ;

« Te lascio dormire« , écrit postérieurement au décès de Nelo Risi le 17 septembre 2015, à Rome, est paru le 3 octobre 2019 chez le même éditeur, La Nave di Teseo ;

et « L’Uomo Nelo Risi« , « brève intervention d’Edith Bruck aux journées d’études Parole et immagini per Nelo Risi, Fondazione Carlo Palmisani«  qui se sont tenues à San Salvatore Monferrato les 13 et 14 octobre 2016, date, lui, du 13 octobre 2016… _,

j’en ai entrepris immédiatement la lecture…

Et en forme en quelque sorte d’introduction,

ou de seuil,

je me permets de renvoyer d’abord ici à une sélection de 7 articles _ écrits du 7 janvier au 11 février 2022 _ que j’ai consacrés à mes lectures _ proprement enchantées _ d’Édith Bruck, et plus spécialement de ses sublimes et décisifs récits autobiographiques « Qui t’aime ainsi » de 1959 et « Le Pain perdu » de 2021,

dont voici les 7 liens :

_ le 7 janvier 2022 : «  » ;

_ le 8 janvier 2022 : «  » ;

_ le 11 janvier 2022 : «  » ;

_ le 13 janvier 2022 : «  » ;

et surtout ces trois-ci,

d’ampleur davantage panoramique : 

_ le 21 janvier 2022 : «  » ;

_ le 10 fèvrier 2022 : «  » ;

_ et le 11 février 2022 : « « .

À suivre, avec passion…

Ce lundi 18 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Encore et toujours l’étendue et la portée du tropisme ferrarais : une nouvelle pépite discographique du magnifique Francesco Corti, sur un clavecin de Philippe Humeau, son CD « Frescobaldi and the South », le CD Arcana A 547…

17sept

Et toujours dans le rayonnement intense de l’insistant tropisme ferrarais,  voici une nouvelle pépite du prodige Francesco Corti au clavecin : le CD Arcana A 547 « Frescobaldi and the South« …

Alors que je possède depuis sa parution ce CD enchanteur (!),  j’ai pourtant attendu jusqu’ici de le chroniquer sur mon blog…

Mais voici que le toujours sagace Jean-Charles Hoffelé vient, lui, de le faire sur son très riche et très souvent pertinent site Discophilia, sous le tout simple intitulé « Méditerranée«  _ alors que la cité natale de Frescobaldi, la Ferrare des Este, sur un des bras secondaires du Pô, et dans la proximité brumeuse de son large delta, se trouve proche, elle, de l’Adriatique…

 

Voici donc ce très intéressant article « Méditerranée » :

MÉDITERRANÉE

La belle idée, faire pencher le romain Frescobaldi _ de naissance ferraraise, le 13 septembre 1583, et formé à Ferrare par le ferrarais Luzzasco Luzzaschi (Ferrare, ca. 1545 – Ferrare, 10 septembre 1607)… Et ce n’est qu’en sa 20e année, en 1603, que Girolamo Frescobaldi quitte Ferrare et vient s’installer à Rome… _ vers la pointe de la botte ! Evidemment Francesco Corti ne va pas prendre pour l’armature de son récital, dans le plus roide, le plus savant _ et austère _ des pages coulées de la plume de Frescobaldi. Capriccio, Gagliarda, Balletto _ imaginatifs… _ dament le pion aux quelques Toccatas choisies, brillantes, et enlevées comme tel par le geste leste du claveciniste aidé par les couleurs vermeilles d’un spectaculaire clavecin italien _ oui _ signé Philippe Humeau. _ bravissimo à lui aussi !

L’exubérance est bien le propos des auteurs napolitains _ dont le génialissime et éminemment singulier Carlo Gesualdo (Venosa, 8 mars 1566 – Gesualdo, 8 septembre 1513), qui a séjourné à Ferrare de 1594 à 1596 : en 1594, Gesualdo avait épousé en secondes noces Éléonore d’Este, sœur de Cesare d’Estel’héritier présomptif du duc Alphonse II d’Este (Ferrare, 22 novembre 1533 – Ferrare, 27 octobre 1597) ; et de Carlo Gesualdo Luzzasco Luzzaschi a assurément profité ces années-là de la proximité musicale… _ , écoutez seulement la Toccata prima de Bernardo Storace ou l’explicite Consonanze stravaganti de Giovanni de Macque : partout, la danse s’invite _ oui ! _, et le brio réhausse jusqu’à la nostalgie (la Toccata nona de Frescobaldi). L’instrument, lui aussi, commande ce flot de lumière _ oui _ qui rendra la Battaglia si réaliste jusque dans l’effondrement de l’armure.

Passionnant _ comme à chaque fois ! _, Francesco Corti a ouvert grand la porte d’un autre monde du clavecin ultramontain, ce voyage mériterait _ assurément _ d’autres étapes.

LE DISQUE DU JOUR

Frescobaldi and the South.
Intendomi chi può che m’intend’io

Girolamo Frescobaldi
(1583-1643)


Toccata prima, F 2.01
Toccata decima, F 2.10
Partite sopra Ruggiero, F 2.15
Capriccio sopra La Battaglia, F 2.31
Balletto e ciaccona, F 2.32
Gagliarda seconda, F 3.28
Toccata nona « Non senza fatiga si giunge al fine », F 3.09
Capriccio nono, di durezze, F 4.09
Toccata settima, F 3.07
Recercar con obligo di cantare la quinta parte senza tocarla, F 12.44*
Gagliarda quinta, F 3.31
Cento partite sopra passacagli, F 2.29


Giovanni de Macque (ca. 1550-1614)


Capriccio sopra re fa mi sol
Consonanze stravaganti
Prima Gagliarda (2 versions)


Rocco Rodio (ca. 1530-ca. 1620)


Terza ricercata


Scipione Stella (1558-1622)


Partita sopra la Romanesca


Francesco Lambardo (1587-1642)


Toccata
Gagliarda


Michelangelo Rossi (ca. 1601-1656)


Toccata prima
Corrente terza


Bernardo Storace (XVIIe siècle)


Ciaccona


Giovanni Salvatore (début XVIIe siècle-ca. 1688)


Canzon francese Seconda, del nono tuono naturale


Luigi Rossi (ca. 1597-1653)


Passacaille del seigr. Louigi

Francesco Corti, clavecin
Andrés Locatelli, flûte à bec


Un album du label Arcana A547

Photo à la une : le claveciniste Francesco Corti – Photo : © DR

Un CD essentiel

afin de continuer à pénétrer l’idiosyncrasie frescobaldienne en la richesse de ses contextes italiens…

Ce dimanche 17 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Presque Ferrare, mais plutôt Rimini : lumineuse et colorée, en noir et blanc aussi, l’Adriatique de son enfance retrouvée du resplendissant « Biarritz Paradiso » de l’ami Claude Nori…

16sept

 

Biarritz : c’est toujours l’été, même sous la pluie et jusque sous la neige, avec Claude Nori,
en son lumineux « Biarritz Paradiso« , aux Éditions Contrejour ;
et cet après-midi, à 14h 30, en vernissage à la galerie Arrêt sur l’image de la chère Nathalie Lamire-Fabre, Cours du Médoc à Bordeaux…

Je viens de prendre le temps de bien regarder tranquillement, revenu chez moi, les lumineuses photos _ certaines en couleurs, beaucoup en noir et blanc ; et avec aussi quelques clins d’œil complices (et heureux !) à Jacques-Henri Lartigue (et sa Bibi) et au fidèle copain de si longtemps Bernard Plossu… _ de l’ami Claude Nori, en son album,

et apprécier beaucoup le très beau texte inspiré d’Erwan Desplanques « Un paradis latin sur l’atlantique ».
Et oui, Biarritz, c’est bien aussi la Rimini enfuie des films si touchants de Zurlini _ ou encore la Rimini épanouie et retrouvée de l’« Amarcord » d’enfance de Fellini _,
sinon la Ferrare brumeuse des Este, un peu plus loin de la mer, elle, du chef d’œuvre « Al di là delle nuvole » de mon cher Antonioni le ferrarais…
L’Adriatique, avec ses longues plages de sable avec parasols, est donc bien présente, elle aussi, dans le bel été, hiver neigeux compris, de l’ami Claude Nori, biarrot « pour y être heureux » _ et y nager, au Port-Vieux… _ depuis 1999, et pour toujours.
Sauf, peut-être, qu’à Biarritz, la néoclassique, se déchaînent les rouleaux des vagues déferlantes de l’Océan Atlantique, et pas à Rimini, placide et nonchalante…
Ce samedi 16 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa
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