Posts Tagged ‘Domenico Scarlatti

Pierre Hantai : le connaisseur approfondi du monument considérable des Sonates de Domenico Scarlatti _ une réincarnation du génie musical du compositeur

13sept

Le CD Scarlatti. Sonates/6 de Pierre Hantaï

_ le CD Mirare  MIR422 _,

avec les 17 nouvelles sonates de Domenico Scarlatti (1685 – 1757)

qu’il nous offre,

est non seulement une nouvelle merveille discographique pour l’interprétation de la musique de ce compositeur vraiment extraordinaire,

mais un apport irremplaçable,

de la part de Pierre Hantaï lui-même

_ du fait de la profondeur de l’expérience acquise auprès de son arpentage minutieux (et génial !), année après année, des 555 Sonates en question _,

à la connaissance fouillée de cet étrange monument

_ en l’absence d’indications laissées par le compositeur lui-même, en accompagnement de ses Sonates (à la notable exception des 30 publiées (avec soin) par le compositeur à Londres en 1738, sous le titre d’Essercizi _

que constitue le presque massif de ces 555 Sonates,

par la note très détaillée _ signée de Pierre Hantaï _ qui nous est proposée aux pages 7 à 9 du livret,

sous le titre _ éminemment modeste _ de Quelques remarques sur la chronologie de l’œuvre de Scarlatti.

Pierre Hantaï y reprend et développe des analyses et constatations commencées à donner par lui-même dans les déjà très précieux livrets de ses précédents CDs scarlattiens :

C’est peu à peu et lentement en son œuvre, en effet, que la musique de Scarlatti s’épanouit et laisse de mieux en mieux éclater son irradiant génie _ qu’un Chopin (1810 – 1849) aura bien su relever et noter, comme le souligne Pierre Hantaï.


Pierre Hantaï, à la page précédente du livret, page 6, n’aura pas manqué d’étayer sa thèse d’une rencontre parisienne, « au printemps 1724, puis à l’été 1725 » entre Domenico Scarlatti et Jean-Philippe Rameau (1683 – 1764)

_ avec, à l’appui de ce fait, l’usage, par Rameau, de quelques brillantes et idiosyncrasiques innovations scarlatiennes, dans L’Egyptienne, La Poule ou Les Trois mains

Alors que Scarlatti, en sa sonate K 547, « intègre à profusion le fameux thème des Cyclopes » de Rameau…

Nul n’est besoin de préciser, en sus, que le génie de Domenico Scarlatti brille de mille feux sous les doigts merveilleux _ sans virtuosité gratuite ! _ de Pierre Hantaï en cette nouvelle pierre d’hommage au compositeur.


Comme si Domenico Scarlatti avait trouvé en Pierre Hantaï une incarnation nouvelle de son génie musical multiforme…

Ce vendredi 13 septembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Froberger, ou la musique même, par le Duo Coloquintes : Alice Julien-Laferrière, violon, et Mathilde Vialle, viole de gambe _ un pur enchantement

08juil

Au sommet de la musicalité,

Johann Jacob Froberger (Stuttgart, 1616 – Héricourt, 1667).

Johann-Jacob Froberger est un sublime claviériste

_ à l’égal, mais en un tout autre genre, bien sûr, d’un Domenico Scarlatti !

Dans ce CD intitulé Froberger en tête à tête _ le CD Son An Ero 06 _,

le Duo Coloquintes,

constitué de la violoniste Alice Julien-Laferrière et de la gambiste Mathilde Vialle

_ merveilleuses de poésie ! _,

nous offre une interprétation miraculeuse de poésie _ de précision et finesse _

d’œuvres interprétées en duo _ violon et viole de gambe, sans basse continue _ de Froberger (6)

et quelques contemporains _ ainsi que quelques pièces (4) demeurées anonymes _,

tels que Johann Christoff Zieglern (2), Matthias Kelz, Carl Bruegel, Christoph Bernhardt et Johann Jacob Walther.

Cette interprétation et cette musique

sont un enchantement absolu.

Qui y résisterait ?


Ce lundi 8 juillet 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le superbe premier CD Domenico Scarlatti, « Zones », de la jeune Lillian Gordis

15juin

Je vénère Domenico Scarlatti

et m’enchante de sa musique ;

et la porte au pinacle.

À la reception du CD Zones de la jeune Lilian Gordis

_ le CD Paraty 919180 _,

je suis à la fois extrêmement curieux de le découvrir

_ l’interprète est élève de Pierre Hantaï

et est encouragée par Jérôme Hantaï :

c’est plutôt positif, déjà… _,

mais aussi terriblement exigeant pour l’épreuve que va passer l’interprétation,

car je suis très difficile…

Eh ! bien,

au terme de trois écoutes en boucle cet après-midi,

et après un tout premier étonnement _ mais c’est normal _ à l’audition de la toute première Sonate de ce CD,

la Sonate en Ré majeur K. 119

_ qui me paraît, à cet abord, un poil trop ferraillante _,

j’apprécie énormément cette interprétation.



Ce samedi 15 juin 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un nouvel article sur le Haydn novateur et fantasque de Kristian Bezuidenhout

24avr

Kristian Bezuidenhout

est un musicien que j’apprécie tout particulièrement

_ cf mon article du 11 avril dernier :  … _ ;

et dont j’ai salué à diverses reprises les superbes incarnations discographiques, 

dans Mozart, tout spécialement

_ cf mon article du 11 janvier 2016 :  … ;

et celui du 28 février 2015 :   _ ;

mais aussi maintenant dans l’œuvre de Joseph Haydn.

Et voici que ce jour,

sur le site de Res Musica,

sous la plume du critique Alain Huc de Vaubert,

et à propos du très beau CD Piano Sonatas de Joseph Haydn, par Kristian Bezuidenhout

_ soit le CD Harmonia Mundi HMM 902273 _

paraît un article intitulé Le Haydn novateur et fantasque de Kristian Bezuidenhout.

LE HAYDN NOVATEUR ET FANTASQUE DE KRISTIAN BEZUIDENHOUT


….

Joseph Haydn (1732-1809) :

Sonate en ut mineur Hob XVI : 20 ;

Variations sur le thème « Gott erhalte Franz, den Kaiser’ » Hob. I, 430, poco adagio en sol majeur d’après le Quatuor à cordes Hob III : 77 (op. 76 N° 3) ;

Partita (divertimento) en sol majeur Hob. XVI :6 ;

Sonate en ut majeur Hob. XVI : 48 ;

Variations (Sonate, un piccolo divertimento) en fa mineur Hob. XVII : 6.

Kristian Bezuidenhout, piano forte.

1 CD Harmonia Mundi.

Enregistré en septembre 2017 au Doopsgezinde Kerk à Haarlem.

Notice en français, anglais et allemand.

Durée totale : 68:22

Bezuidenhout Haydn HM




















Moins immédiatement séductrices à l’écoute que celles de Mozart, les sonates pour piano de Haydn semblent _ de loin _ avoir peu intéressé les pianistes pendant de longues années.

Hormis les pionniers que furent Lili Kraus, Alfred Brendel et Paul Badura-Skoda sur piano forte, les quarante dernières années ont apporté _ tout de même _ de beaux témoignages avec Glenn Gould _ Hum !!! _, dont ce fut le dernier enregistrement en 1982, Catherine Collard, Patrick Cohen, Marc-André Hamelin, Rudolf Buchbinder _ existe de lui une intégrale des Sonates de Joseph Haydn, chez Teldec _, Ronald Brautigam _ que j’apprécie ! _, Andreas Staier, Paul Lewis, sans oublier la passionnante somme de Christine Schornsheim _ chez Capriccio. Haydn composait au clavier, utilisant son instrument comme un laboratoire, avec un talent certain d’improvisateur. Et si un critique du XIXe siècle qualifiait ses sonates pour piano de « jouet musical », d’autres ont considéré plus tard qu’il avait écrit quarante ans à l’avance les coups de génie d’un Schubert.

Dans son texte de présentation, Kristian Bezuidenhout avoue lui-même son peu d’attrait _ au départ _ et sa méconnaissance de la musique pour piano de Haydn jusqu’à cet enregistrement : « … la musique de Haydn est indissolublement associée dans son esprit avec sa façon de la jouer. Haydn est sa musique, sa musique est Haydn ». Oubliant _ c’est-à-dire les mettant à distance _ ses succès dans Mozart, il s’est mis au travail, et le résultat est des plus enthousiasmants. Parmi les 62 sonates pour clavier de Haydn, Kristian Bezuidenhout a choisi quelques unes des plus connues dans un agencement de programme toutefois original. Il commence par la « grande » Sonate n° 20 en ut mineur de 1771 avec ses coups de boutoir vers quelque-chose de nouveau selon les recherches de Carl Philipp Emmanuel Bach _ et l’Emfindsamkeit. Composée par fragments et publiée seulement en 1780, cette sonate constitue le pendant pianistique des sombres symphonies Funèbre n°44 et Les Adieux n°45.

Les Variations sur le thème de l’hymne impérial Gott erhalte Franz, den Kaiser, dans la version pianistique réalisée par Haydn lui-même d’après le troisième mouvement du Quatuor op. 76 n°3, s’imposent par leur simple rigueur et leur invention. La Sonate n° 6 en sol de 1760, judicieusement placée en milieu de programme, est jouée avec élan et clarté avec la bonne dose d’ornements et d’arpèges. Destinée à quelque élève néanmoins virtuose, cette sonate constitue en quelque sorte un hommage à Domenico Scarlatti _ l’enchanteur ! _ avec les brusques modulations de majeur en mineur, les extravagances rythmiques et les guirlandes virtuoses.

En deux mouvements, la Sonate n°48 en ut majeur de 1789 n’obéit plus à un schéma formel traditionnel. Peut-être l’une des plus personnelles de Haydn, elle s’apparente plus à une fantaisie, voire à une improvisation dans laquelle Krisitan Bezuidenhout se révèle magistral _ oui _, particulièrement dans le fulgurant Rondo presto du second mouvement. Enfin, le disque s’achève par les célèbres Variations en fa mineur de 1793 dans lesquelles le pianiste orne à plaisir avec de subtiles variations de tempo. Il s’agit d’un cycle de doubles variations que Haydn affectionnait et qui a été qualifié par un critique de l’époque d’ « un Andante mélancolique en fa mineur, varié comme seul un maître sait le faire, tant est si bien qu’il s’écoute comme une fantaisie libre ».

Le piano forte construit par Paul Mac Nulty _ le mari de Viviana Sofrontisky _ en 2009, d’après un Anton Walter de 1805, révèle une agréable sonorité incisive. Avec ce beau disque, Kristian Bezuidenhout s’inscrit dans la filiation d’un Paul Badura-Skoda, bien qu’il n’en fut pas l’élève.


Un enregistrement enchanteur,

superbement dynamique.



Ce mercredi 24 avril 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

La magique incarnation couperinienne de Carole Cerasi en son enregistrement de l’intégrale (10 CDs) des Pièces pour clavecin de François Couperin

26jan

Après avoir inauguré mon écoute

par les 3 CDS n°4, n°5 et les 2/3 du CD n°6

du coffret Metronome

de l’intégrale des Pièces pour clavier

de François Couperin (1668 – 1733),

qui comportaient les Ordres six à douze du Deuxième Livre de Pièces de clavecin (de 1717),

dans l’interprétation magistrale de Carole Cerasi

_ comme je m’en expliquais en mon article d’avant-hier : ,

en suivant les conseils très judicieux, comme je l’ai bien expérimenté !, de Jean-Charles Hoffelé… _

j’ai passé ces deux jours-ci à poursuivre mon écoute _ encore mieux qu’enchantée ! _,

par les sept autres CDs et 1/3

des Pièces de clavecin

du Troisième Livre (de 1722) _ comportant les Ordres treize à dix-huit _,

du Quatrième (et dernier) Livre (de 1730) _ comportant les Ordres dix-neuf à vingt-sept _ ;

et enfin du Premier Livre (de 1713) _ comportant les Ordres premier à cinq _ ;

ainsi que des huit Préludes et de l’Allemande de L’Art de Toucher le Clavecin (de 1716).

Eh ! bien, cette réalisation discographique _ en 10 CDs, chez Metronome _ de Carole Cerasi

est un événement extrêmement important musicalement :

les merveilles musicales succèdant au merveilles musicales ;

et François Couperin (1668 – 1733) nous apparaissant, rien qu’en cette musique de clavecin,

comme un compositeur égal

à Bach (1685-1750) ou à Rameau (1683 – 1764) !

Et à Domenico Scarlatti (1685 – 1757) _ lui, avare de titres sur ses si aventureuses, fastueuses et toujours brèves, pour lui aussi, étourdissantes sonates !!! _,

ses contemporains d’à peine d’une génération plus jeunes par l’âge !

Pas moins !

Tout en finesse et intimité

_ en son extraordinaire confondante variété ! _ ;

et, de fait, chez lui, rien n’est jamais ni attendu, ni mécaniquement prévisible, non ;

tout est toujours ravissante et tendre et douce éminemment touchante surprise !..

Et François Couperin inaugure aussi,

en ce premier tiers du XVIIIème siècle

_ je rappelle les dates de ses publications : 1713, 1716, 1717, 1722, 1730 _,

une expression radieuse

_ pudique et humble, sans esbroufe ni hyperbole ; mais avec infiniment d’esprit, de tact et de goût ! _

de l’intimité du vécu et du ressenti

_ ainsi que du pensé et de l’imaginé-fantasmé, ou tendrement rêvé ;

mais sans narcissisme aucun, ni complaisance envers soi :

c’est vers l’altérité toujours, et en son mystère, qu’il se penche,

en cette sorte de journal noté de sa fantaisie, au fil des jours et des rencontres impromptues advenant…

tant dans le dessin _ à la pointe hyper-fine : somptuosité des détails, quelle merveille ! _,

et les couleurs _ raffinées selon d’infinies subtiles nuances : les plus justes qui soient _,

du monde perçu _ proche, intime, comme un peu plus éloigné, aussi _ par lui,

que dans la manifestation de ce que lui, idiosyncrasiquement, éprouve,

ou s’invente

_ en peinture, on dirait que sa fantaisie vagabonde entre les parcs de Watteau et les intérieurs de Chardin.

Tel presque un prédécesseur _ en sa promenade _

et de l’Empfindsamkeit (d’un CPE Bach)

ainsi que du Romantisme à venir :

et cela, en une forme brève

_ sans que rien jamais pèse, ni encore moins pose… _

parfaitement classique

du Baroque français !

Et des goûts réunis

_ et parfaitement conciliés : ceux de Lully et Corelli… 

Ce samedi 26 janvier 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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