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Comment passer de l’écoute d’un CD enchanteur à un CD qui ne souffre pas trop de la comparaison ? D’interprétations de Domenico Scarlatti (1685 – 1757) à des interprétations d’Hélène de Montgeroult (1764 – 1836), compositrice toute de fraîcheur et vitalité, entre Mozart et Mendelssohn…

02oct

C’est toujours une difficulté pour le mélomane discophile de passer d’une écoute enthousiaste d’un CD _ tel le CD Arcana A 568 « Domenico Scarlatti – A Man of Genius – Sonatas 1752-1753 » du merveilleux claviériste qu’est Francesco Corti (cf mon article d’hier 1er octobre « « )…à l’écoute d’un CD suivant,

et consacré à l’œuvre d’un compositeur qui supportera de passer immédiatement, en l’occurrence, après un génie aussi exceptionnel que le merveilleux Domenico Scarlatti (Naples, 1685 – Madrid, 1757)…

Eh bien ! la surprise toute récente d’une écoute au vol, sur mon autoradio, en allant faire mes courses un matin de cette semaine, sur l’antenne de France-Musique, d’extraits d’un CD d’Elisabeth Pion _ j’ai retenu le nom de l’interprète _ interprétant sur un très beau piano-forte des œuvres de la compositrice Hélène de Montgeroult (Lyon, 2 mars 1764 – Florence, 20 mai 1836), m’a convaincu de me mettre à la recherche d’exemplaires de CDs de cette compositrice jusqu’ici inconnue de moi…

Ainsi,

si je n’ai pas encore réussi à dénicher ce CD Atma Classique ATM 2885 « Amadeus et l’Impératrice » d’Elisabeth Pion,

au moins, ai-je pu mettre la main, d’une part, sur le CD Seulétoile 09 « Hélène de Montgeroult – Portrait d’une compositrice visionnaire« , de Marcia Hadjimarkos, piano-forte, Beth Taylor, mezzo-soprano, et Nicolas Mazzoleni, violon _ enregistré à Pressy-sous-Dondin, en Bourgogne, du 12 au 16 septembre 2022 _,  et d’autre part, le triple album Brilliant Classics 96247 « Hélène de Montgeroult – Complete Piano Sonatas« , de Simone Pierini, sur un très beau piano-forte J. Haselmann (ca première décennie du 19e siècle) _ enregistré du 15 au 17 juin 2021, à Monte Compatri, en Italie.

Une musique séduisante et toute de fraîcheur, et les deux fois interprétée avec grâce et jubilation sur de superbes instruments tout à fait idiosyncrasiques pour servir cette musique peu courrue,

et dont l’écoute, via ces CDs, ne pâtit absolument pas, toutes proportions bien sûr gardées, de suivre l’écoute _ enchanteresse pour moi _ du CD de Domenico Scarlatti servi si merveilleusement par ce magicien qu’est Francesco Corti…

Et sur ces deux très réussies réalisations discographiques, 

j’ai pu trouver, en cherchant un peu sur le Net, ces deux articles suivants,

du 6 octobre 2023, sous la plume de Christophe Huss : « Hélène de Montgeroult. Sonates pour piano, Simone Pierini« , pour Le Devoir, de Montréal ;

et du 10 décembre 2023, sous la plume de Jean Lacroix : « Hélène de Montgeroult, sur un pianoforte carré d’Antoine Neuhaus« , pour le magazine belge Crescendo…

Hélène de Montgeroult. Sonates pour piano, Simone Pierini

Alors que cette fin de semaine Arion, Mathieu Lussier et la pianiste Élisabeth Pion présenteront _ en concert _ un Concerto pour piano d’Hélène de Montgeroult (1764-1836), les enregistrements de la musique pour piano de cette dernière se multiplient. Cette compositrice, assurément parmi les plus intéressantes _ voilà… _ révélées ces dernières années, nous avait été dévoilée par Edna Stern. La pianiste avait opéré des choix pour montrer comment Montgeroult, à partir du classicisme, pouvait évoquer parfois Scarlatti _ nous y voici !!! _ et annoncer Schubert. Une nouvelle façon d’explorer est de tout prendre et de faire son choix soi-même. La possibilité est offerte par deux intégrales des 9 Sonates pour piano de Montgeroult désormais disponibles : l’une de Nicolas Horvath parue en novembre 2021 chez Grand Piano ; et l’autre de Simone Pierini. Différence majeure et notable : l’instrument, un Steinway capté de manière assez dure pour Horvath, et un superbe pianoforte, conçu entre 1800 et 1810 par Haselmann, pour Pierini. Deux pianistes compétents, mais une bonne dose de charme _ oui, oui, oui ; et c’est incontestable ! _ supplémentaire ici _ écoutez ici les podcasts de ces 3 CDs.

Hélène de Montgeroult, sur un pianoforte carré d’Antoine Neuhaus

LE 10 DÉCEMBRE 2023 par Jean Lacroix

Hélène de Montgeroult (1764-1836) : Onze Études pour la main droite, pour la main gauche ou pour les deux mains, pour pianoforte ; Six Nocturnes à voix seule avec accompagnement de pianoforte ; Sonate en la mineur pour forte piano avec accompagnement de violon op. 2 n° 3.

Marcia Hadjimarkos, pianoforte ; Beth Taylor, mezzo-soprano ; Nicolas Mazzoleni, violon.

2022.

Notice en français.

61.50.

Seulétoile SE09.

L’intérêt pour Hélène de Montgeroult s’est développé depuis 2006, lorsque le musicologue français Jérôme Dorival a publié à Lyon, chez Symétrie, une biographie consacrée à cette compositrice d’origine aristocratique qui échappa à la guillotine lors de la Terreur, en improvisant sur La Marseillaise devant le tribunal révolutionnaire, avant d’être la première femme à devenir professeur de piano au Conservatoire de Paris. Ces deux dernières décennies, plusieurs pianistes se sont intéressés à ses nombreuses Études, écrites entre 1788 et 1812 et publiées en 1816 dans son Cours complet pour l’enseignement du fortepiano. Bruno Robillard (2006), Nicolas Stavy (2009), tous deux pour Hortus, Edna Stern (2017, Orchid Classics) ou Clare Hammond (2021, BIS) en ont proposé une sélection.

Le présent enregistrement, sous-titré « Portrait d’une compositrice visionnaire », consiste en une approche différente. Dans une esquisse biographique insérée, Jérôme Dorival précise : Aucun enregistrement de la musique de Montgeroult sur un piano de son temps n’ayant encore été réalisé, il était donc urgent de le faire, et le choix d’un pianoforte carré français du début du XIXe siècle se révèle très judicieux, parce qu’il est vraiment contemporain de sa musique _ voilà _ et parce que les destinataires de ses œuvres jouaient ce genre de pianos. C’est à cette tentative d’authenticité que s’est attelée la Française d’origine américaine Marcia Hadjimarkos, qui a été l’élève de Jos van Immerseel au milieu des années 1990, et s’est spécialisée dans les instruments anciens. Son programme d’Études de Montgeroult recoupe un peu celui de Clare Hammond (quatre morceaux), mais, parmi les onze pièces qu’elle propose, trois sont enregistrées pour la première fois.


C’est un pianoforte carré de 1817 d’Antoine Neuhaus, natif de Vienne, installé à Paris en 1809, où il exerça jusqu’en 1827, qui a été choisi. Comme l’explique Matthieu Vion, son restaurateur en 2021, il n’existe que deux instruments de la production de Neuhaus qui soient connus. On lira la description par Vion de celui qui a été retenu ici (photographie en couleurs), les détails concernant le meuble, la mécanique et les registres. On découvrira, grâce aux détails fournis dans une longue note par Marcia Hadjimarkos, qu’il dispose de quatre pédales activant quatre registres, à savoir la pédale forte, le jeu de luth, le jeu céleste et le jeu de basson, et les considérations que l’artiste en déduit quant à son propre choix, notamment pour l’utilisation de la pédale. La variété d’effets et de couleurs que l’on peut obtenir en associant un toucher sensible aux différents registres du piano carré permettent de produire une riche palette sonore et d’évoquer une multitude d’atmosphères et d’émotions _ voilà qui est intéressant.

Le mélomane est ainsi transporté _ oui _ dans un univers expressif, débordant de noble vitalité _ oui, oui _, que Marcia Hadjimarkos sert avec une souplesse de chaque instant _ absolument ; écoutez-ici les podcasts de ce CD. Les études choisies montrent l’éventail de ces « leçons », à destination des deux mains, de la main droite ou de la main gauche, Montgeroult, selon son habitude pédagogique, ajoutant une précision quant à chaque contenu : « pour bien accorder le chant avec l’accompagnement » ; « pour les notes pointées » ; « pour la difficulté du ton », etc. L’interprète signale encore que les études sont souvent écrites dans un style plus romantique que classique, préfigurant ainsi les pages de compositeurs comme Schubert, Mendelssohn, Schumann ou Chopin. Les propositions de Clare Hammond, pour BIS, sur un Steinway qui soulignait les audaces harmoniques, et celles de Marcia Hadjimarkos, dans sa recherche d’authenticité, feront bon ménage côte à côte dans une discothèque.

L’intérêt de cet album consiste aussi dans les compléments aux études. Montgeroult a souvent évoqué l’art du chant dans son Cours complet et était attirée par l’art vocal italien. Pourtant, sa production dans ce domaine est des plus minimes : les six Nocturnes à voix seule avec accompagnement de piano, la plupart sur des textes de Métastase autour de l’amour, sont gravés ici pour la première fois. Si l’on y ajoute la Sonate en fa mineur pour fortepiano avec accompagnement de violon qui figure en fin d’album, on aura fait le tour de sa musique de chambre, autre pan, limité mais non négligeable, qui rappelle notamment que cette aristocrate, qui tenait salon parisien, joua souvent avec des violonistes, comme Giovanni Battista Viotti. La mezzo-soprano Beth Taylor et le violoniste Nicolas Mazzoleni sont de dignes partenaires _ oui _ de Marcia Hadjimarkos.

Son : 9  Notice : 10  Répertoire : 9  Interprétation : 10

Jean Lacroix

De bien belles découvertes, tout à fait jouissives, et un peu hors des sentiers battus et rebattus :

entre Scarlatti (1685 – 1757) et Mozart (1756 – 1791), et Mendelssohn (1809 – 1847) et Chopin (1810 – 1849) _ je veux parler bien sûr de leurs styles… _, si l’on veut grosso modo situer Hélène de Montgeroult (1764 – 1836) et son œuvre singulière _ et son piano-forte… _ dans l’histoire de la musique.

Ce mercredi 2 octobre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Epatantissime « Tansman cosmopolite », par le très dynamique Novi Piano Duo, formé d’Anna Wielgus-Nowak et Grzegorz Nowak…

17mai

Dans la série de mes articles enchantés consacrés à des CDs comportant, pour tout ou partie, des œuvres d’Alexandre Tansman (Lodz, 11 juin 1897 – Paris, 15 novembre 1986),

soient en priorité les articles des 8, 9, 10 et 11 mai derniers

_ « « ,

« « ,

«  »

et « «  _,

..

et plus particulièrement dans la très jouissive continuité musicale de l’enthousiasmant CD « Tansman – Piano Music » de Maria Argenterio,

dont je donnais dès vendredi 10 mai un lien de podcast à l’intégralité (de 61′ 02) de ce CD Piano Classics  PCL 10260 :

« proprement jubilatoire« , m’étais-je alors exprimé ! Et c’est absolument le cas !!!,

voici que, ce vendredi 17 mai, me parvient _ commandé tout juste vendredi dernier 10 mai _, le CD « Tansman Cosmopolite » _ le CD Dux 1969, enregistré à Kielce les 5 et 6 avril, puis le 1er novembre 2023 _, du Novi Piano Duo, formé d’Anna Wielgus-Nowak et Grzegorz Nowak :

à nouveau un CD absolument jubilatoire !!!

au service de la brillante et très variée musique dynamique et généreuse d’Alexandre Tansman…

Déjà, lundi dernier 13 mai, venait de paraître _ en quelque sorte parallèlement à ma propre curiosité _ sur l’excellent site Discophilia, et sous la plume de la décidément parfaite oreille de Jean-Charles Hoffelé,

et sous le titre de « L’enfant terrible » _ pour qualifier Tansman… _,

ce très juste commentaire d’écoute suivant du CD :

L’ENFANT TERRIBLE

La suractivité rythmique _ expression idéalement adéquate ! _ de la syntaxe Tansman appelait naturellement la danse, mais la danse moderne, foxtrots épicés de jazz, tangos pervertis, valses instables. Les ballets, cette part décisive _ en effet _ de son _ déjà très riche _ catalogue des années trente, sont le vrai sujet de ce disque _ oui _ qui en offre les brillantes réductions pour piano à quatre mains réalisées par le compositeur _ lui-même.

C’est peu d’écrire qu’Anna Wielgus-Nowak et Grzegorz Nowak emportent avec brio _ oui _, et surtout avec le grain de folie nécessaire _ voilà ! _ les micros-épisodes qui forment le trame du Train de nuit, partition géniale  _ de 1951 _ où, à l’orée des années cinquante, Tansman regarde en arrière, résumant la parenthèse enchantée _ pour lui et pas mal d’autres, avant la catasrophe hitlérienne _ de l’entre-deux-guerres par un fabuleux pied de nez.

Cette vitalité irrépressible _ oui, oui _, ce motorisme impertinent _ encore oui ! _ qui fascinent tant dans Le Train de nuit emplissaient déjà, avec des espaces de songes éveillés en plus, La Grande ville _ de 1935 _, dont le compositeur tire trois épisodes simplement irrésistibles : La rue a un petit air Gershwin. _ absolument !

Autre regard en arrière, la Fantaisie _ sur les Valses de Johann Strauss, de 1961 _ très libre où il promène son piano dans quelques souvenirs de Valses de Johann Strauss avec le sentiment que ce monde là est vraiment perdu _ à la Stephan Zweig… _, partition troublante au possible, l’envers des deux cahiers de Fugues, celui de 1942 si moderniste, des fugues au carré, celui de 1938, paraphrase surprenante où le piano semble inviter le souvenir des orgues de Bach.

Interprétations superlatives _ voilà ! _ pour un disque plus qu’utile _ nécessaire, par conséquent : pour parfaire sa culture et son plaisir….

LE DISQUE DU JOUR

Tansman cosmopolite

Alexandre Tansman
(1897-1986)


Le Train de nuit
La Grande ville
Fantaisie sur les Valses de Johann Strauss
3 Fugues
Introduction et Fugue

Novi Piano Duo
Anna Wielgus-Nowak, piano
Grzegorz Nowak, piano

Un album du label DUX Records 1969

Photo à la une : les deux membres du – Photo : © Piotr Markowski

Épatantissime musique, comme interprétation, vous-dis-je…

Ce vendredi 17 mai 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

D’un Rigaudon l’autre : d’une interprétation pleine de vitalité du « Rigaudon » pour orchestre du « Tombeau de Couperin » M 68a (de 1919) par John Wilson et son Sinfonia of London, à la recherche d’une aussi excellente interprétation du « Rigaudon » des « Six Pièces pour piano deux mains » M 68, de Maurice Ravel…

21avr

Mon article d’hier samedi 20 avril «  » dont m’a tout spécialement touché _ regarder ici la vidéo de cet extrait… _ le « Rigaudon » preste, intense et subtil (M 68a, de 1919) tel que donné dans le CD Chandos CHSA 5324 « Ravel – Berkeley – Pounds – Orchestral Works« ,

m’a incité à rechercher quelle interprétation _ au disque _ de la pièce originale (M 68) pour piano seul de ce « Rigaudon« -là de Ravel, orchestré plus tard, en 1919, pourrait procurer une similaire vitale joie d’écoute.

À cette fin,

je viens, ce dimanche matin 21 avril, de procéder à une écoute comparative de 18 interprétations que j’ai réussi à dénicher dans le désordre des CDs de ma discothèque personnelle de ce « Rigaudon » pour piano à deux mains (M 68) ;

dont voici les interprètes, ainsi que les références discographiques :

_  1) Robert Casadesus in double CD Classics MH2K _ enregistré à New-York en décembre 1951 : 3′ 10 ; écoutez-ici : peut-être ma version ancienne préférée ! Quelle vie, et quel chic !
_  2) Marcelle Meyer in coffret EMI Classics 0946 384699 2 6 _ enregistré à Paris en mars 1954 : 3′ 07
_  3) Walter Gieseking in double CD Warner Classics 0190 295 7755063 _ enregistré à Londres en mars 1954 : 3′ 10
_  4) Samson François in coffret Erato 0190 295 651 473 _ enregistré à Paris en 1957 ou 1958 : 2′ 36
_  5) Samson François in coffret Erato 0190 295 651 473 _ enregistré à Monte-Carlo en juin 1967 : 2′ 27 ; écoutez-ici, et c’est splendide !
_  6) Vlado Perlemuter in CD Nimbus NI 5011 _ enregistré à Birmingham en août 1973 : 3′ 20
_  7) Yvonne Lefébure in CD FY FYCD 018 _ enregistré à Paris en janvier 1975 : 2′ 35

_  8) Jean-Yves Thibaudet in coffret Decca 478 3725 _ enregistré à Amsterdam en mars 1991 : 3′ 03
_  9) Dominique Merlet in double CD Bayard Musique 308 631.2 _ enregistré en 1991 : 3′ 07
_  10) Alice Ader in CD Fuga Libera FUG 592 _ enregistré en 2002 : 3′ 47
_  11 ) Jean-Efflam Bavouzet in double CD MDG 604 1190 – 2 _ enregistré en janvier 2003 : 3′ 10 ; écoutez-ici, c’est très bien !

_ 12) Alexandre Tharaud in double CD Harmonia Mundi HM 901 811.12 _ enregistré à Paris en avril 2003 : 3′ 02 ; écoutez-ici, c’est tout à fait superbe !
_ 13 ) Roger Muraro in double CD Accord 476 0942 enregistré en mai 2003 : 3′ 11

_ 14) Steven Osborne in double CD Hyperion CDA 47731/2 _ enregistré à Londres en septembre 2010 : 3′ 01 ; écoutez-ici, c’est magnifique ! 
_ 15) Bertrand Chamayou in double CD Erato 08256 460 2681 enregistré à Toulouse en 2015 : 3′ 06 ; écoutez-ici, c’est vraiment excellent !

_ 16) Clément Lefebvre in CD Evidence EVCD 083 enregistré à Hardelot en avril 2021 : 3′ 25 : écoutez ici, ce n’est pas mal du tout !
_ 17) Philippe Bianconi in double CD La Dolce Volta LDV 109.0 _ enregistré à Metz en avril 2022 : 3′ 00

_ 18) Martin James Bartlett in CD Warner Classics 5054197896804 _ enregistré à Londres en mars 2023 : 3′ 05 : écoutez-ici ce preste et dansant Rigaudon

Quel bel hommage à Pierre et Pascal Gaudin, les deux beaux-frères (décédés, au front, le 12 novembre 1914) de Magdeleine Hiriart-Gaudin, la cousine, mais oui !, de Maurice Ravel _ cf mon article «  » du 17 août 2022… 

Réussir à bien attraper le naturel si subtil, intense, fluide et moiré de Ravel est assurément difficile…

S’en approcher est déjà un bonheur !

Et revoir maintenant la vidéo de l’extrait plein de vitalité de ce « Rigaudon » (de 1919) par John Wilson et son orchestre…

Et encore, en forme de bonus à cet article-ci,

écoutez aussi ici (24′ 32) l’orchestation des Six Pièces pour piano à deux mains réalisée _ pour la Fugue et la Toccata, restées non orchestrées par Ravel lui-même, par Zoltan Kocsis… _ par Zoltan Kocsis en un complet « Tombeau de Couperin » pour orchestre,

et dirigé ici par lui à la tête de l’Orchestre Philharmonique National Hongrois ; disponible en un CD Hungaroton Classic 10286 paru en 2003 :

quelle extraordinaire œuvre ! C’est vraiment très très beau !

Ce dimanche 21 avril 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un nouveau passionnant travail ravélien du chef anglais John Wilson et son orchestre Sinfonia of London : la Suite d’orchestre « Le Tombeau de Couperin », associé au « Divertimento » Op. 18 (de 1943) de Lennox Berkeley, et la « Symphony n°3″ (de 2021) d’Adam Pounds ; ou d’un certain héritage orchestral ravélien et de l’éthique musicale de la lisibilité…

20avr

Suite aux CDs Chandos « Ravel – Ma Mère l’Oye – Bolero – première recording of original Ballets«  _ Chandos CHSA 5280, enregistré à Londres le 9 janvier 2020 et du 30 août au 1er septembre 2020 _

et « Ravel – Daphnis et Chloé – Complete Ballet«  _ Chandos CHSA 5327, enregistré à Londres du 7 au 9 décembre 2022 _,

auxquels j’ai consacré mes articles « « 

et « « 

des 1er septembre 2022 et 4 avril 2024,

voici que je viens de recevoir le CD « Ravel – Berkeley – Pounds – Orchestral Works » _ Chandos CHSA 5324, enregistré à Londres du 22 au 24 novembre 2022, soit à peine quinze jours avant le CD « Daphnis et Chloé » CHSA 5327…  _ de John Wilson et son orchestre Sinfonia of London _ regarder ici cette brève mais éloquente vidéo (de 1’41) d’un extrait du superbe Rigaudon de la Suite d’orchestre composée par Ravel zn 1919 d’après son Tombeau de Couperin pour piano, une pièce dédiée aux frères Pierre et Pascal Gaudin (nés à Saint-Jean-de-Luz respectivement le 7 février 1878 et le 31 janvier 1883), décédés ensemble au champ d’honneur le 12 novembre 1914, frères de la très chère amie luzienne de Maurice Ravel, Marie Gaudin ;

sur les liens y compris familiaux entre Maurice Ravel avec les Gaudin et Courteault de Saint-Jean-de Luz, cf par exemple mes articles « «  et « «  des 17 et 18 août 2022…  _,

un CD que je m’étais empressé de commander à mon disquaire préféré, suite à ma lecture, le 19 mars dernier, de l’article de Pierre-Jean Tribot « Ravel en miroirs anglais, entre mentors et disciples« , que voici _ avec mes farcissures _ :

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Ravel en miroirs anglais entre mentors et disciples

LE 19 MARS 2024 par Pierre Jean Tribot

Ravel en miroirs anglais

..;

Maurice Ravel(1875-1937) : Le Tombeau de Couperin, M 68a ;

Sir Lennox Berkeley (1903-1989) : Divertimento en si bémol majeur pour orchestre ;

Adam Pounds (né en 1954) : Symphony n°3.

Sinfonia of London, direction : John Wilson. 2022.

Livret en allemand, anglais et allemand. 65’50’’. CHSA 5324.

Cet album propose une filiation musicale _ en l’occurrence ravélienne _ sur plusieurs générations. En ouverture, on y retrouve Maurice Ravel dont la musique séduisit le compositeur anglais Lennox Berkeley qui ambitionna d’étudier avec le compositeur français (ce qui ne se fit pas, mais Berkeley accepta d’aller suivre l’enseignement de Nadia Boulanger suivant le conseil _ diligenté _ de Ravel), Lennox Berkeley et Adam Pounds, lui-même élève  de Lennox Berkeley à la Royal Academy of Music. Pour des continentaux comme nous, les univers de Berkeley et Pounds nous sont _ certes ! _ très peu familiers, et on se plaît _ tout à fait ! _ à découvrir des mondes musicaux inspirés _ voilà, par la musique française.

L’interprétation du Tombeau de Couperin (1919) par John Wilson _ surprenante à la toute première écoute, comme tout renouvellement… _ est absolument exemplaire _ mais oui ! _ et elle réussit à allier l’énergie musicale _ oui _ avec une finesse du trait _ oui : voilà qui est excellemment dit : énergie musicale et finesse du trait. Les lignes mélodiques sont d’une parfaite lisibilité _ comme c’est indispensable pour tout ce qui touche au goût français, la lisibilité y est fondamentale ! _ et John Wilson soigne les nuances et les couleurs _ voilà. Saluons aussi la justesse des tempis _ oui _ qui permettent à la baguette du chef de mettre en avant la beauté _ hédoniste ! _ de l’orchestration ravelienne _ somptueuse… Cette interprétation, telle un diamant ciselé et scintillant _ et j’adhère tout à fait à cette métaphore… _, est l’une des plus belles de la discographie _ voilà ! _ par sa fraîcheur et ses lumières _ oui. John Wilson s’affirme _ oui _ comme l’un des plus grands ravéliens du moment _ rien moins !

Le Divertimento de Lennox Berkeley (1943) est dédié à Nadia Boulanger _ voilà. En quatre mouvements, il est à peine plus long que la partition de Ravel. On découvre une orchestration fine et racée _ oui _ qui témoigne d’une influence française par sa plastique aérée et mobile _ oui : d’une superbe fluidité ! _ mais avec un sens de l’orchestration brillant _ à la Ravel _ dans ses choix instrumentaux. C’est une musique narrative et riche en saveurs. Le livret nous apprend que la partition a été chorégraphiée en ballet, c’est une suite logique pour une musique illustrative et gorgée d’émotions suggérées _ et qui conforte la cohérence dans le suivi des choix d’œuvres à servir de John Wilson en sa discographie.

Adam Pounds fut l’élève de Berkeley et en tant que chef d’orchestre, il a dirigé le Divertimento de son professeur. La Symphonie n°3, d’une durée d’une demi-heure, a été composée pendant les confinements de la récente pandémie _ en 2021. La partition est dédiée à John Wilson et au SInfonia of London _ voilà. Le ton est plus sombre et dramatique dès les premières mesures de cette partition dense. La maîtrise de l’écriture en impose avec quatre mouvements bigarrés qui rendent hommage à Chostakovitch (valse tragique du second mouvement) ou à Bruckner (« Elegy » du second mouvement). La partition se caractérise par une motorique qui sert une énergie interne saillante _ oui _ alors que l’orchestration dévoile des timbres d’une grande subtilité en particuliers dans les pupitres des bois. Indéniablement cette symphonie est une grande œuvre de notre temps par son ton qui nous place en miroir des angoisses de notre époque _ voilà, voilà.

Tout au long de ce disque, il faut saluer l’engagement des pupitres _ voilà : et j’y suis très sensible, moi aussi : voir cette vidéo ! _ de l’excellent _ oui ! _ Sinfonia of London sous la baguette experte de John Wilson. Le son “qualité Chandos” _ et c’est tout à fait juste _ rend tous les aspects de ces musiques d’orchestre passionnantes et admirables _ oui, oui, oui. 

Son : 10 – Livret : 10 – Répertoire : 9 – Interprétation : 10

Pierre-Jean Tribot

Dans la vidéo de l’extrait du Rigaudon du Tombeau de Couperin que j’ai citée plus haut,

je remarque tout particulièrement la jeunesse et la vitalité _ l’engagement, dit Pierre-Jean Tribot… _ des membres du Sinfonia of London que dirige John Wilson…

Et la musique de Ravel mérite assurément cette vitalité.

Enfin, il me faut signaler que c’est tout spécialement sur le site du magazine belge Crescendo que j’ai rencontré cette curiosité et cette appréciation très laudative portées aux prestations du chef britannique John Wilson et son orchestre Sinfonia of London ; mes autres sites favoris demeurant, quant à eux, beaucoup plus discrets…

Au delà de l’intérêt de l’apport d’interprétations de très grande qualité, servies au disque par une très confortable, voire hédoniste, prise de son _ « qualité Chandos«  : dans ces divers excellents CDs Ravel du Sinfonia of London de John Wilson, je note que l’ingénieur du son est chaque fois Ralph Couzens… _,

élargir sa connaissance du répertoire de la musique est une vraie richesse pour le mélomane passionné et un tantinet curieux…

En tout cas, John Wilson _ né à Gateshead on Tyneside en 1972, il a aujourd’hui 52 ans _ est bien un chef à suivre.

Et le charme subtil et délié, intense et profond, de Ravel lui sied idéalement

Ce samedi 20 avril 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Pour les 10 ans du décès de la pianiste Tatiana Shebanova (1953 – 2011), ré-édition de ses sublimes 14 CDs Chopin !

06sept

Ce fut avec un profond émerveillement que j’ai découvert l’année 2010 précédant son décès _ dont j’ignorais tout alors : nul n’en ayant jamais parlé jusqu’alors en une revue musicale française !.. _ les enregistrements Chopin de cette extraordinaire (et trop discrète) interprète de Chopin qu’a été la sublime Tatiana Shebanova (Moscou, 12 janvier 1953 – Varsovie, 1er mars 2011).

Mon article du samedi 30 juin 2012

fit le récit enthousiaste _ et très détaillé, en même temps qu’un peu rétrospectif _ de cette découverte infiniment reconnaissante :

quelle parfaite interprète de Chopin nous avons eue là !..

Le sublime Chopin « en vérité » de Tatiana Shebanova _ in memoriam

— Ecrit le samedi 30 juin 2012 dans la rubriqueMusiques”.

C’est un peu par hasard, l’été 2011, que j’ai découvert, d’abord la collection merveilleuse « The Real Chopin« , en son œuvre complète sur instruments anciens _ un piano Pleyel de 1848 et un piano Érard de 1849, pour commencer ; vient de s’y adjoindre (en novembre 2010) un piano Érard de 1838 pour un CD de Janusz Olejniczak, le CD NIFCCD 030, comportant des Mazurkas (6), des Polonaises (2), des Valses (4), des Nocturnes (3) et la Ballade opus 23 : tous instruments admirables ! _, du Narodowy Institut Fryderyka Chopina, de Varsovie, éditée pour le deux-centième anniversaire de la naissance de Frédéric Chopin (Varsovie, 1er mars 1810 – Paris, 17 octobre 1849)  ;

puis que, en approfondissant ma recherche, CD après CD, j’ai admiré et aimé considérablement les doigts proprement magiques de Tatiana Shebanova (Moscou, 12 janvier 1953 – Varsovie, 1er mars 2011), en de sublimes cadeaux, l’un après l’autre de 5 CDs _ les CDs NIFCCD 005, 007, parus en 2007, 017 et 018, parus en 2010, puis, cette année-ci, 2012, le CD « in memoriam«  021, comportant les 24 Préludes opus 28 (ainsi que le Prélude opus 45), enregistrés le 30 juin 2009, et la Sonate en si bémol majeur opus 35, dite « funèbre« , enregistrée le 20 avril 2010… _, de cette musique de Chopin sublimement donnée ici en sa rayonnante toute simple mais sidérante chaleureuse vérité et beauté : sur le piano Érard de 1849 de l’Institut…

L’Institut Frédéric Chopin de Varsovie a, en effet, publié en novembre 2010 un coffret de 21 CDs

(numérotés de 000 _ pour un enregistrement de Raul Koczalski (1884-1948) sur un piano Pleyel de 1847, le 21 février 1948 _ à 020 _ les enregistrements des 20 CDs 001 à 020 se sont déroulés de mars 2005 à décembre 2009 (et même le 19 janvier 2010 pour quelque(s) pièce(s) du CD 0018, par Tatiana Shebanova, justement… : probablement la Sonate « funèbre » opus 35 de 1839 _),

donnant à écouter l’œuvre intégral de Frédéric Chopin sur ces pianos Pleyel (de 1848) et Érard (de 1849) aux sonorités chaleureuses confondantes… Et c’est un élément décisif de leur si réjouissante réussite !!!

J’avais bien relevé, auparavant, une excellente critique d’un enregistrement Chopin de cette collection par Nelson Goerner, mais je devais alors avoir d’autres centres d’intérêt que la musique de Chopin pour ne pas demander à l’écouter, ni me le procurer… Et c’est probablement le nom du pianiste Howard Shelley qui, en ce début d’été 2010, m’a incité à écouter, puis m’a fait découvrir, CD après CD, avec une jouissance immédiate ! passionnément mêlée à une non moins hyper-jouissive curiosité à profusion comblée !, cette merveilleuse collection d’enregistrements sur instruments anciens de l’œuvre du « real Chopin » !

Si bien que j’ai demandé à en écouter, après ce tout premier CD Shelley de la collection de l’Institut Frédéric Chopin de Varsovie, d’autres,

à commencer par les enregistrements de Nelson Goerner, tous mieux qu’excellents, proprement enthousiasmants ! :

les CDs 003 (les 4 Ballades ainsi que 3 Nocturnes),

009 (les œuvres pour piano et orchestre autres que les 2 concertos pour piano : les justement fameuses Variations opus 2 sur Là ci darem la mano de Don Giovanni de Mozart, fameuses par le mot d’enthousiasme pur de Robert Schumann pour la musique d’un musicien parfaitement inconnu de lui jusque là et dont il découvrait, à la seule lecture, la partition : « Chapeau bas, Messieurs, un génie ! » ; la Fantaisie sur des Airs polonais opus 13 ; le Rondo de Concert à la Krakowiak opus 14 ; et l’Andante spianato et Grande Polonaise brillante opus 22)

et 016 (les Mélodies opus 74, Nelson Goerner accompagnant la soprano Aleksandra Kurzak et le baryton Mariusz Kwiecien) ;

et plus tard le CD 023 (les 9 Mélodies de l’opus 74 pour voix de soprano, Nelson Goerner accompagnant cette fois la délicieuse Dorothee Mields, les chantant une fois en polonais et l’autre en allemand).

Puis j’ai écouté (et beaucoup aimé aussi) les CDs de Janusz Olejniczak de cette collection :

le CD 008 (5 Mazurkas, la Sonate opus 35, etc.),

et le CD 011 (3 Polonaises, 2 Nocturnes, 5 Mazurkas et 1 Valse) ;

et plus tard, tout récemment, le CD 030, sur un piano Pleyel de 1838, cette fois (6 Mazurkas, 2 Polonaises, 4 Valses, 3 Nocturnes et la Ballade opus 23).


De même que j’ai extrêmement apprécié le CD 010 de Kevin Kenner (les 4 Impromptus, le Scherzo opus 39, etc.).

Au total, j’ai acheté ainsi, un par un, 14 de ces 20 CDs, par des artistes divers…

Mais ma découverte fondamentale _ voilà !!! _ fut le jeu magique proprement stupéfiant de grâce et de justesse chopinienne de la magnifique Tatiana Shebanova !

J’ignorais tout de cette interprète, à l’exception de ce dont m’informaient, au fil de mon écoute de ces quatre premiers CDs _ 005, 007, 017 et 018 _, les notices de ces disques de cette collection de l’Institut Frédéric Chopin de Varsovie ; et ne fus guère récompensé, non plus, par ma recherche sur Google : l’indication, sur un site en anglais, que la musicienne « passes away » _ mais sans mention de date ! _ me troubla profondément, cet été 2011-là, mais je ne réussis ni à la confirmer, ni l’infirmer, nulle part, alors… J’en restais donc à cette hypothétique disparition dont nul media n’avait fait, à ma connaissance, ni mention, ni a fortiori commentaire !..


Bien sûr, je communiquais _ et fit partager ! _ mon enthousiasme musical à mes disquaires préférés, au fil de mes écoutes (enchantées !) successives ; et je leur commandais illico presto 2 des CDs de Tatiana Shebanova sur lesquels je n’étais pas parvenu à mettre la main…


Je ne me souviens plus aujourd’hui quel avait été l’ordre de ces écoutes-découvertes progressives miennes de ces CDs Chopin de Tatiana Shebanova ; mais l’enthousiasme ne se démentit certes pas, bien au contraire ! j’étais de plus en plus stupéfait d’enthousiasme pour cette justesse absolue d’interprétation du « real Chopin » !!! de Tatiana Shebanova ; et je remarquais au passage combien les Mazurkas, moins célèbres que les Etudes ou les Polonaises, constituaient sans doute le cœur battant de la création la plus intime et vibrante de sens _ et chaleureuse ! _ de Frédéric Chopin !.. Et les réalisations de Shebanova constituaient le summum de cette magnifique collection : bientôt je me procurais l’intégrale de ces enregistrements en mettant la main sur le coffret des 21 CDs !


Bref, je proclamais partout haut et fort cette jubilatoire _ et chaleureuse _ admiration…

Si bien que, quand parut au printemps 2012 _ car la collection d’enregistrements anciens de l’Institut Frédéric Chopin de Varsovie se poursuit : et toujours magnifiquement ! même sans Shebanova désormais : nous en sommes à ce jour au numéro 023… _, en mars ou en avril, un nouveau CD _ proprement sublime ! _, intitulé « in memoriam Tatiana Shebanova« , des 24 Préludes opus 28 (+ le prélude opus 45) et la Sonate dite « funèbre » opus 35, je fus au comble et de la jouissance pour ce CD miraculeux (NIFC CD 021) de justesse de beauté,

et de la détresse, pour la perte prématurée (hélas confirmée ainsi !) de cette musicienne magicienne qu’avait été Tatiana Shebanova (Moscou, 12-1-1953 – Varsovie, 1-3-2011) :

je note au passage que Tatiana Shebanova est morte (d’un cancer) 201 ans jour pour jour après la naissance de Frédéric Chopin, le 1er mars 1810 !

Voici deux messages adressés à mon amie la Fée Morgane pour lui donner à partager cet enthousiasme musical :

De :   Titus Curiosus
Objet : Chopin/Shebanova au Fryderyk Chopin Institute de Varsovie
Date : 19 mai 2012 18:32:19 HAEC
À :   Fata Morgana

Voici les 5 CDs Chopin/Shebatova existant
dans l’édition du Fryderyk Chopin Institute de Varsovie…

Pour moi,
la quintessence de Chopin
se trouve dans les Mazurkas…

Vient de paraître aussi, mais sans Shebatova hélas, un excellent DVD (Glossa GVD 921114)
retransmettant un des concerts de l’anniversaire Chopin à Varsovie,
sur le même piano Érard de 1849,
avec Nelson Goerner, Kevin Kenner et Janusz Olejniczak (tous très bons !!!)
et l’orchestre du XVIIIe siècle dirigé par Frans Bruggen,
pour les œuvres de Chopin avec piano et orchestre : un Chopin mozartien…

Titus


Chopin: 24 Preludes, Op. 28

Chopin:

24 Preludes, Op. 28

Prelude Op. 45 in C sharp minor (No. 25)

Piano Sonata No. 2 in B flat minor, Op. 35 ‘Marche funèbre’

Tatiana Shebanova (piano)

This CD has been released in memory of Tatiana Shebanova, who died last year, not long after these recordings were made _ 10 mois et 10 jours très exactement. It shows the exceptional relationship _ voilà ! _ which she had with the historic Erard piano heard here. She fell in love with the instrument the very first time she played it.

Frederick Chopin Institute The Real Chopin – NIFCCD021

(CD)

€16,75

In stock – usually despatched within 1 working day.

Chopin: Polonaises, Rondo in C major & Mazurkas

Chopin:

Rondo in C major, Op. 73

working version

Polonaise No. 10 in F minor, Op. 71 No. 3

Polonaise No. 1 in C sharp minor, Op. 26 No. 1

Mazurka No. 41 in C sharp minor, Op. 63 No. 3

Mazurka No. 20 in D flat major, Op. 30 No. 3

Mazurka No. 40 in F minor, Op. 63 No. 2

Mazurka No. 34 in C major, Op. 56 No. 2

Mazurka in A minor, Op..posth.

Mazurka No. 46 in C major, Op. 68 No. 1

Nocturne No. 6 in G minor, Op. 15 No. 3

Mazurka No. 33 in B major, Op. 56 No. 1

Mazurka No. 39 in B major, Op. 63 No. 1

Introduction & Variations ‘Der Schweizerbub’ KKIVa/4

Polonaise No. 15 in B flat minor B13/KKIVa:5

Polonaise No. 14 in G sharp minor B6/KKIVa:3

Galop in A flat major ‘Marquis’, WN 59

Tatiana Shebanova (piano)

Shebanova interprets further works by Chopin. She is more than qualified to do so, as she did Postgraduate studies at the Warsaw Fryderyck Chopin Music Academy and since 1983 has given annual lectures at the Chopin Master Classes in Duszniki-Zdrój. She performs on an Erard 1849 fortepiano.

Frederick Chopin Institute The Real Chopin – NIFCCD018

(CD)

€16,75

In stock – usually despatched within 1 working day.

Chopin: Walzes, Barcarolle, Berceuse & Ecossaises

Chopin:

3 Écossaises, Op. 72 No. 3

Barcarolle in F sharp major, Op. 60

Berceuse in D flat major, Op. 57

Waltzes Nos. 1-14

Tatiana Shebanova (piano)

Tatiana Shebanova is one of the most eminent pianists performing today. She is the winner of international competitions in Prague (1969), Geneva (1976) and Brussels (1990), among others. Polish audiences remember her performances during the Tenth International Fryderyk Chopin Piano Competition in Warsaw in 1980, when she received Second Prize and the special prizes for the best performances of a polonaise and a concerto _ c’est à noter !

The disc features new recordings of the Waltzes, Ecossaises, Op. 72, Barcarolle in F sharp major, Op. 60, Berceuse in D flat major, Op. 57.

Recordings made on an Erard piano from 1849.

Recorded in Witold Lutoslawski Polish Radio Concert Studio, Warsaw, 19-20 May 2007.

Frederick Chopin Institute The Real Chopin – NIFCCD005

(CD)

€16,75

In stock – usually despatched within 1 working day.

Chopin: Études, Opp. 10 & 25

Chopin:

12 Études, Op. 10

12 Études, Op. 25

Tatiana Shebanova (piano)

Tatiana Shebanova is one of the most eminent pianists performing today. She is the winner of international competitions in Prague (1969), Geneva (1976) and Brussels (1990), among others. Polish audiences remember her performances during the Tenth International Fryderyk Chopin Piano Competition in Warsaw in 1980, when she received Second Prize and the special prizes for the best performances of a polonaise and a concerto.

The disc features new recordings of the Fryderyk Chopin 12 Etudes Op. 10 (1829–1832) and 12 Etudes Op. 25 (before 1837) Erard piano from 1849.

Recorded in Witold Lutoslwski Polish Radio Concert Studio, Warsaw, 29 September 2007.

Frederick Chopin Institute The Real Chopin – NIFCCD007

(CD)

€16,75

In stock – usually despatched within 1 working day.

Chopin: Variations, Mazurkas & Rondos

Chopin:

Largo in E flat major, BI 109

Variations brilliantes in B flat major on ‘Je Vends des Scapulaires’, Op. 12

Rondo a la Mazurka, Op. 5

Rondo in C major for two pianos, Op. 73

_ à deux pianos (l’autre étant le Pleyel de 1848), avec _ Jaroslaw Drzewiecki _ le mari de Tatiana Shebanova _

Marche Funebre, Op. 72 No. 2

Fugue in A minor

Mazurka No. 56 in B flat major, K.IIa/3

Mazurka No. 58 in A flat major

Mazurka No. 57 in C major

Mazurka No. 55 in G major, K.IIa/2

Moderato in E, KKIVb/12

Variations in D major for 2 pianos

Stanislaw Drzewiecki _ le fils de Tatiana Shebanova et Jaroslaw Drzewiecky _

Variations in A – Souvenír de Paganini

Variations on a March from Bellini’s I Puritani

Polonaise No. 16 in G flat major B36/KKIVa:8

Allegretto in F sharp major

Waltz No. 17 in E flat major, Op. post., KKIVa:14, B 46

Wiosna B117

Tatiana Shebanova (piano)

Tatiana Shebanova graduated from the Pyotr Tchaikovsky Conservatory in Moscow with a Gold Medal and is a Grand Prix winner of international music competitions in Prague, Geneva and Brussels. She has led an intensely musical life and, as well as being a soloist, has performed piano duets with her husband and son. She is performing on an Erard 1849 fortepiano.

Frederick Chopin Institute The Real Chopin – NIFCCD017

(CD)

€16,75

Usually despatched in 2 – 3 working days.

Et cet autre message-ci,

en réponse à une demande adjacente de conseil de priorité d’écoute :

De :   Titus Curiosus
Objet : Les CDs Shebanova sur piano Erard
Date : 21 mai 2012 06:25:33 HAEC
À :   Fata Morgana


Après ré-écoute des 4 CDs du coffret anniversaire,
et après celle du nouveau CD des Préludes (CD 021),
voici mon ordre de priorité :

1) Les Préludes et la Sonate « funèbre » (CD 021)
2) Les Études (CD 007)
3) Les Valses (CD 005)
4) Les Polonaises, Mazurkas, etc. (CD 018)
5) Les Variations, Mazurkas, etc. (CD 017).

Les Mazurkas sont le plus intime de Chopin.
La chaleur des Etudes, et des Valses, est exceptionnelle
avec cet Érard de 1849 sous les doigts parfaits de Shebanova.
Quelle perte !

Titus

Dossier auquel je me fais un plaisir de joindre encore cette superbe (!!) chronique d’Alain Lompech à la page 94 du numéro de Diapason de mai 2012, à propos de ce même CD « In memoriam Tatiana Shebatova« ,

auquel le magazine Diapason a attribué un « Diapason d’or » ce mois de mai :

« On doit à Tatiana Shebanova ce qui me semble être la meilleure intégrale _ rien moins !!!! _ de l’œuvre pour piano de Chopin _ parue chez Dux _, loin devant celles de Vladimir Ashkenazy (Decca), d’Idil Biret (Naxox). Seul Nikita Magaloff (Philips) pourrait s’approcher de cette réussite exemplaire. Hélas !, Shebanova est morte en 2011, à l’âge de cinquante-sept ans. L’Institut Frédéric Chopin lui rend hommage _ « in memoriam«  _ avec la publication d’un récital _ en fait en deux prises : l’une (les Préludes ?..), le 30 juin 2009, l’autre (la Sonate « funèbre » ?..), le 20 avril 2010 _enregistré, admirablement, sur un Érard de 1849, dont cette grande artiste tire des sonorités ensorcelantes _ oui ! _ de rondeurs sombres, d’éclats feutrés, d’aigus translucides mais pleins et chantants _ tous ces oxymores sont mieux que justissimes ! Ce pianisme somptueux n’est pas mis au service du culte du beau son, il est la logique d’une assimilation du style chopinien _ oui ! jusqu’à l’incarnation ! _ par une musicienne qui en avait pénétré l’essence _ rien moins ! On sent dans ces interprétations une telle intimité _ oui ! _ avec les Préludes et avec la Sonate « funèbre » que toute barre de mesure, toute idée même d’interprétation s’envolent : Shebanova recrée dans l’instant ce qu’elle joue _ voilà ! _ avec une incertitude apparente _ celle du compositeur lui-même improvisant et créant _, qui n’a d’égale que la détermination _ en radieuse jubilation ! _ d’aller au bout de chaque phrase _ avec l’autorité de la justesse la plus rayonnante : formidablement chaleureuse.
C’est bouleversant. » 

On ne saurait mieux dire la perfection de justesse de beauté

de ce travail admirable

d’une vie

de Tatiana Shebatova au service _ éminemment chaleureux ! _ du génie même de Chopin

en sa plus éminente vitalité.

Si « tout ce qui est beau est difficile autant que rare »  (Spinoza),

« a thing of beauty is a joy for ever » (Keats)…

C’est bien à ce degré d’éternité-là qu’ici de plain-pied parfaitement nous sommes !

Merci Madame !

Titus Curiosus, ce 30 juin 2012

 

Et lors de ma récapitulation de 100 « Musiques de joie«  lors du premier confinement (mars-juin 2020),

en mon article  du samedi 20 juin 2020,

j’y suis bien sûr revenu !

Et voici que ce jour du 6 septembre 2021,

je découvre,

à la page 80 du numéro 703 de la Revue Diapson de ce mois de septembre 2021,

un article développé de  Loïc Chahine faisant un très vibrant éloge d’un coffret de 14 CDs, muni d’un archi-mérité Diapason d’Or,

que, pour l’anniversaire des 10 ans _ c’était le 1er mars 2011, à Varsovie _ de la disparition de Tatiana Shebanova,

le label NIFC (Narodowy Institut Fryderyka Chopina) consacre à l’intégralité des enregistrements chopiniens que nous a laissés _ pour l’éternité _ cette sublime interprète.

Qu’on se le dise…

Le plaisir sera ainsi partagé…



Ce lundi 6 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

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