La perfection superlative de l’ « A Chloris » de Reynaldo Hahn par Benjamin Appl en le très original programme de son CD « Forbidden Fruit », avec son compère pianiste James Baillieu _ ou atteindre l’acmé de sérénité du plaisir…
29juil
Qu’on commence par écouter _ en boucle si nécessaire… _ la plage 11, d’une durée de 3’10, de l’assez extraordinaire CD « Forbidden Fruit » du baryton allemand Benjamin Appl _ Ratisbonne, 26 juin 1982 _ et de son compère pianiste James Baillieu _ Afrique-du-Sud, mars 1982 _,
le très original CD Alpha 912, enregistré à Lugano du 27 au 30 juillet 2020, et paru seulement _ du fait de sa marquante a priori peu commerciale singularité ?!? _ le 23 juin 2023 ;
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soit une interprétation plus que parfaite
_ entre bien d’autres enregistrées d’excellente qualité ; cf par exemple mon article du 23 mai 2020 : « Musiques de joie : le délicieux bonbon fondant de la mélodie « A Chloris » de Reynaldo Hahn« ,
dans lequel je donnais à écouter deux interprétations très réussies de la sublime « À Chloris » de Reynaldo Hahn (Caracas, 9 août 1874 – Paris, 28 janvier 1945), sur un poème de Théophile de Viau (Clairac, 1590 – Paris, 25 septembre 1626 ; le poète avait été condamné à mort pour libertinage…) ;
un poème lui-même sublimissime (on découvrira l’entièreté de 100 vers des Stances « À Cloris« aux pages 64 à 67 du passionnant « Après m’avoir tant fait mourir Œuvres choisies« de Théophile de Viau, paru en 2002 en la collection Poésie-Gallimard… ; le poème datant de 1621)
Mais j’entends, que tu m’aimes bien.
Je ne crois point que les rois mêmes
Aient un bonheur pareil au mien.
De venir changer ma fortune
Pour la félicité des cieux !
Ne touche point ma fantaisie
Au prix des grâces de tes yeux.
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_ une interprétation, assez étonnante, par Philippe Jarrousky, en sa voix pour une fois non pas de haute-contre, mais de ténor, en son très réussi CD « Opium« (Virgin Classics 50999 216621 2 6, un CD sorti en 2009) ;
_ et une autre, celle-ci, par Véronique Gens, en son très réussi, lui aussi, CD « Néère« (Alpha 215, un CD sorti en 2015) ;
en un article que je concluais par ces mots « Reynaldo Hahn sait être prodigieusement simplement délicieux« … _
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soit une interprétation plus que parfaite de ce chef d’œuvre insurpassable de la mélodie française qu’est le si délicatement fondant « À Chloris » du cher Reynaldo Hahn…
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Quelle diction française ! et au service de quel chant ! à un tel degré admirables !
Quel art superlatif de si merveilleusement incarner ce qu’il chante _ en français comme en anglais, et, bien sûr, en allemand ; et cela en des genres aussi divers, voire carrément opposés, aux antipodes les uns des autres, tels que la mélodie, le lied ou la chanson canaille de cabaret !… _ possède ainsi ce décidément prodigieux interprète chanteur-diseur qu’est Benjamin Appl, avec la complicité radieuse, elle aussi _ attentivissime ! _, du magique piano de James Baillieu…
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Quelle enchanteresse incarnation, donc, ici,
lumineuse de douce, légère, méditative, claire, et tendre gravité _ à fondre on ne peut plus sereinement d’infiniment délicat plaisir : la « grâce« même ainsi attrapée et restituée… _, de ce sublimissime « À Chloris« …
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Et demain,
après pareille toute simple mise en bouche auditive enchanteresse,
je reviendrai me pencher, cette fois en détails, sur l’originalité remarquable de ce véritable bijou discographique assurément singulier (!) _ ce qui permet probablement de comprendre (mais pas justifier !) la longueur du délai (de trois années !) écoulé entre l’enregistrement, en juillet 2020, et la parution de ce CD, en juin 2023 : lors de leur enregistrement de juillet 2020, à Lugano, Benjamin Appl et James Baillieu avaient tous les deux 38 ans… _ qu’est tout ce CD « Forbbiden Fruit » _ Alpha 912 _, de Benjamin Appl et son compère pianiste, excellentissime lui aussi, James Baillieu…
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Ce samedi 29 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa