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Ré-écouter l’ardeur et l’élan de la fulgurante Marjana Lipovsek…

05juil

Le très lucide article de Jean-Charles Hoffelé intitulé Marjana,

publié avant-hier 3 juillet, sur son excellent site Discophilia, à propos du CD Orfeo C 179891 A intitulé Marjana Lipovsek

vient opportunément rafraîchir mes oreilles et mon goût pour l’art de cette splendide mezzo-soprano slovène…

Ce CD est en effet paru en 1989,

et je n’ai pas eu de difficulté à le retrouver en ma discothèque ;

et donc à le ré-écouter illico presto !..

MARJANA

Grande voix, assurément, et qui pouvait tout chanter _ oui _, Marjana Lipovšek avait cette ardeur du mot _ voilà ! _, et cet élan de la phrase _ oui ! _ qui appartenaient définitivement à ces chanteuses venues de la marge de ce qui pour elle n’était plus _ depuis 1918 _un Empire pourtant _ l’Empire d’Autriche-Hongrie _, de Zinka Milanov à Sena Jurinac. Mais pour son malheur, elle ne fut pas comme elles soprano, mais mezzo.

Peu importe, comme elles slave _ puisque slovène, née à Ljubljana le 3 décembre 1946 _ de tempérament, et italienne de vocalité, tout ce qu’elle pouvait chanter dans la langue de Dante lui éclairait le timbre, chez Verdi évidemment, ou en furie elle ne faisait qu’une bouchée d’Eboli, d’Azucena, dévorant ces dévoreuses, et chez les Russes, qu’on ne trouvera pas ici, s’enflammant en devineresse, offrant à Claudio Abbado une Marfa d’anthologie.

Les Français la trouveront plus lointaine, pas de mots, ni d’incarnation, Carmen stylée mais dangereuse, Dalila d’abord émouvante, la plus étonnante restant sa Charlotte, mais la surprise sera chez Mozart : Sesto attendu évidemment, et admirable, mais moins que sa Dorabella dont le Smanie implacabili à perdre haleine me souffle.

Portrait exact sinon complet d’une diva fulgurante _ oui _ dont, un rien placidement, Giuseppe Patané, qui sait son théâtre, essaye en vain de tempérer les ires et les fulgurances, y compris chez Gluck et Haendel. Peine perdue, elle rugit _ magnifiquement _, même dans la plainte.

LE DISQUE DU JOUR

Marjana Lipovšek
Airs d’opéras célèbres

Œuvres de Christoph Willibald Gluck (Orfeo ed Euridice), Georg Friedrich Haendel (Serse), Wolfgang Amadeus Mozart (La clemenza di Tito, Così fan tutte), Giuseppe Verdi (Don Carlos, Il Trovatore), Georges Bizet (Carmen), Jules Massenet (Werther), Camille Saint-Saëns (Samson et Dalila)

Marjana Lipovšek, mezzo-soprano
Münchner Rundfunkorchester
Giuseppe Patané, direction

Un album du label Orfeo C 179891 A

Photo à la une : la contralto Marjana Lipovšek – Photo : © DR

 

J’ai retrouvé aussi, classés tout à côté en ma discothèque, trois autres CDs Orfeo de Marjana Lipovsek :

les CDs C 159871 A (Lieder, de Franz Schubert),

C164881A (Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke _ quel chef d’œuvre ! quelle voix ! quel art ! _de Frank Martin)

et C176891A (Ausgewählte Lieder, de Mahler, Schreker, Strauss et Wolf),

tout aussi merveilleux…

Merci de nous rafraîchir ainsi la mémoire de l’art du chant…


Ce lundi 5 juillet 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Josef Suk (1929 – 2011), violoniste : fils de Josef Suk (1901 – 1951), ingénieur ; petit-fils de Josef Suk (1874 – 1935), compositeur ; arrière-petit-fils de Josef Suk ( 1827 – 1913), maître d’école et chef de choeur ; et d’Antonin Dvorak (1841 – 1904), compositeur

28juil

Sous le titre de Suk de jeunesse,

Jean-Charles Hoffelé, sur son très riche site Discophilia,

présente un recueil de 6 CDs

que le label Supraphon consacra,

peu après le décès de Josef Suk, le violoniste (Prague, 8 août 1829 – Prague, 7 juillet 2011), et en vibrant hommage à ce merveilleux violoniste tchèque,

à un choix d’excellents enregistrements de jeunesse (1956 – 1966) de ce dernier

pour le label Supraphon.

Le voici :

SUK DE JEUNESSE

Pour rendre hommage à Josef Suk qui venait de s’éteindre _ le 7 juillet 2011 _, Supraphon, son éditeur historique auquel il restera farouchement fidèle, ne cédant qu’à Decca par amitié pour Julius Katchen (leurs Brahms sont restés immaculés, intemporels), à EMI pour un Concerto de Beethoven exigé par Sir Adrian Boult et une intégrale des Sonates et Partitas de Bach qu’il voulait à toute fin (et que Warner vient de rééditer), Supraphon regroupa en un beau petit coffret à l’iconographie choisie des enregistrements de la décennie 1956-1966.

Josef Suk, toujours accaparé par son rôle de primarius dans le Quatuor de Prague et de son Trio _ le Trio Suk _ décida en 1953 de se consacrer à son activité de soliste. On sait que le directeur artistique de Supraphon ne fut pas pour peu dans cette décision : il lui ouvrit les portes des studios, qu’il enregistre ce qu’il désirait !

Et c’est un jeune homme de vingt-six ans qui commença à engranger sa discographie choisie, patiemment construite : l’intégrale des Sonates _ pour violon et piano _ de Beethoven (avec Panenka, modèle de style) _ in le coffret de 4 CDs Supraphon SU 4077-2, enregistré au Rudolfinum, à Prague, en octobre 1966 et novembre 1967 ; et j’en possède une édition de 2012 _ viendra plus tard ; la grande théorie des concertos aussi.

L’archet diseur, les timbres cirés, l’air entre les cordes _ voilà _, et dans la rigueur du beau jeu d’une haute école où les souvenirs de Váša Příhoda et de Jan Kubelík paraissent, cette nostalgie immanente partout, ici dans une Sonate de Debussy où le violon est comme tenu par Pan, là dans ce chef-d’œuvre _ certes ! _que sont les Quatre Pièces de Josef Suk _ le grand-père (1874 – 1935) du violoniste (1829 – 2011) ; un compositeur que personnellement j’aime vraiment beaucoup ! Et voici un lien au podcast de cet enregistrement ! _ ou dans la ballade métaphysique, quasi faustienne, de la Sonate de Janáček ; mais allez d’abord au chant sensuel du Rondo de Schubert (avec Panenka, le classicisme et l’intensité de ce piano ! Supraphon devrait lui consacrer un coffret !), au Duo de Mozart avec l’alto de Škampa et aux Sonates de Brahms, où son art parfait et si vivant irradie : ce son est d’une présence _ tout est là _, d’une beauté !

LE DISQUE DU JOUR

Josef Suk
Early Recordings

Antonín Dvořák (1841-1904)


4 Pièces romantiques pour violon et piano, Op. 75, B. 150
Sonatine pour violon et piano en sol majeur, Op. 100, B. 183
Sonate pour violon et piano en fa majeur, Op. 57, B. 106


Josef Suk (1874-1935)


4 Pièces pour violon et piano, Op. 17


Leoš Janáček (1854-1928)


Sonate pour violon et piano


Bedřich Smetana (1824-1884)


De la patrie, JB 1:118 (2 Pièces pour violon et piano)


Jaroslav Ježek (1906-1942)


Sonate pour violon et piano (1933)


Bohuslav Martinů (1890-1959)


Duo pour violon et violoncelle No. 1, H. 157
Duo pour violon et violoncelle No. 2, H. 371


Edvard Grieg (1843-1907)


Sonate pour violon et piano No. 3 en ut mineur, Op. 45


Robert Schumann (1810-1856)


Abendlied, Op. 85 No. 12 (version pour violon et piano)


Ottorino Respighi (1879-1936)


Sonate pour violon et piano en si mineur


Johannes Brahms (1833-1897)


Sonate pour violon et piano No. 1 en sol majeur, Op. 78
Sonate pour violon et piano No. 2 en la majeur, Op. 100
Sonate pour violon et piano No. 3 en ré mineur, Op. 108
Valse en la majeur, Op. 39 No. 15 (version pour violon et piano)


Franz Schubert (1797-1828)


Sonatine pour violon et piano en ré majeur, Op. 137 No. 1
Duo pour violon et piano en la majeur, Op. 162


Claude Debussy (1862-1918)


Sonate pour violon et piano, L. 148
Clair de lune (No. 3, extrait de la “Suite bergamasque”, L. 82 ; arr. pour violon et piano)
La plus que lente, L. 128 (arr. pour violon et piano)


Francis Poulenc (1899-1963)


Sonate pour violon et piano, FP 119


César Franck (1822-1890)


Sonate pour violon et piano en la majeur, FWV 148


Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)


Duo pour violon et alto en si bémol majeur, K. 424


Arthur Honegger (1892-1955)


Sonatine pour violon et violoncelle, H. 80


Zoltán Kodály (1882-1967)


Duo pour violon et violoncelle, Op. 7

Josef Suk, violon
André Navarra, violoncelle
Milan Škampa, alto
Alfréd Holeček, piano
Jan Panenka, piano
Josef Hála, piano


Un coffret de 6 CD du label Supraphon SU4075-2

Photo à la une : le violoniste Josef Suk – Photo : © DR

Je ne possède pas ce coffret Supraphon de 6 CDs.

Mais, je possède

et le coffret Supraphon des 10 Sonates pour violon et piano de Beethoven, par Josef Suk et Jan Panenka (SU 4077-2), publié la première fois en 1968 ;

et un double CD Supraphon (SU 3959-2) publié en 2008,

comportant des enregistrements de 3 des 10 Trios avec Piano de Beethoven,

les Trios n° 3, en ut mineur, op.1/3,

n°5, en ré Majeur, op. 70/1 (dit des Esprits),

et n° 7, en la bémol Majeur, op. 97, (dit Á l’Archiduc) ;

ainsi que  le Trio n°1, en si bémol Majeur, op. 99, de Schubert ;

tous les quatre enregistrés à Prague :

les deux premiers, au Studio Domovina, du 4 au 8 avril 1963 ;

et au Rudolfinum _ j’ai assisté à un concert en cette merveilleuse salle _,

du 29 août au 1er septembre 1961, pour le Trio A l’Archiduc,

et du 7 au 9 septembre 1964, pour le Trio de Schubert.

Avec Jan Panenka, au Piano ;

Josef Suk, au Violon ;

et Joseph Chuchro, au Violoncelle.

Le violoniste Josef Suk (Prague, 8 août 1929 – Prague, 7 juillet 2011),

ici honoré,

est le fils de Josek Suk, ingénieur (19 décembre 1901 – 29 novembre 1951) ;

le petit-fils de Josef Suk, compositeur (Krecovice, 4 janvier 1874 – Benesov, 29 mai 1935) ;

et l’arrière-petit-fils de Josef Suk, maître d’école et chef de chœur (Neustupof, 9 septembre 1827 – Krecovice, 14 avril 1913),

ainsi que l’arrière-petit-fils, aussi _ par sa grand-mère Otilie Dvořáková (Prague, 6 juin 1878 -Krecovice, 5 juillet 1905) _, d’Antonin Dvorak, compositeur (Nelahozeves, 8 septembre 1841 – Prague, 1er mai 1904).

La Bohème chante en eux.

Ce mardi 28 juillet 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un récapitulatif commode de mes 106 « Musiques de joie » pour situation de confinement : du dimanche 15 mars au dimanche 28 juin 2020

29juin

Sous forme de courriels à certains de mes amis

avec lesquels je me suis initié à la recherche (et découverte !) de circonstances extra-musicales méconnues de la création musicale,

voici un récapitulatif commode de liens à mes 106 articles de « Musiques de joie« ,

au départ du dimanche 15 mars, premier tour des Élections Municipales 2020,

au dimanche 28 juin, second tour ;

pour temps de confinement…

Chers vous,
 
cette collection de 106 « Musiques de joie »
_ d’un dimanche d’Élections à un autre dimanche d’Élections,
avec cette expérience rare de confinement prolongé, qui m’a permis de mettre mieux (ou enfin !) à profit le trésor désordonné des piles de CDs de ma discothèque personnelle _
constitue, bien sûr, et forcément, un choix partiel et subjectif,  que j’espère cependant pas trop arbitraire.
 
Une sorte de vagabondage heureux à travers l’histoire, assez hiératique et imprévue, non calculée en tout cas, de la formation assez variée de mes goûts de mélomane vraiment curieux,
à défaut d’être effectivement musicien ;
ou comment retourner (un peu) à son profit les insuffisances rédhibitoires de sa formation…
 
Ce qui m’a offert d’étonnantes et bien belles rencontres, totalement imprévues et improgrammées, que j’ai appris aussi à cultiver avec passion en même temps que recul, de cette place un peu étrange et atypique, me semble-t-il, de mélomane inlassablement curieux, ouvert et …passionné !
 
Voilà pourquoi je tenais à inclure en ce bouquet de « Musiques de joie » ce qui a aussi marqué ce parcours personnel _ et atypique _ de réelles découvertes,
à travers l’attention méthodique que j’ai pu porter par exemple à La Fontaine et Marc-Antoine Charpentier, ou à Lucien Durosoir…
 
Ce qui a enrichi considérablement ce que j’ai naguère nommé « l’aventure d’une oreille »…
Et qui est aussi le charme d’une vie (un peu philosophique) épanouie à sa façon…
 
Avec reconnaissance,
 
Francis
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
10) mardi 24 :  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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         73) mardi 26 :    

 
 
 
 
 
 
 
  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Réjouissez-vous !

Ce lundi 29 juin 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Une apothéose d’Adam Laloum ? La douceur naturelle renversante de ses Schubert D. 894 et 958…

22fév

Il y a déjà bien longtemps que j’aime _ tout simplement _ le piano _ naturel, sans la moindre affèterie ! _ d’Adam Laloum

_ cf mon article du 21 janvier 2019 :

Alors que je ne suis pas sans réticence

devant les sonates pour piano de Schubert _ et leurs redoutables infinies longueurs…

Eh bien ! Adam Laloum nous livre semble-t-il ici la clé

_ renversante ! _

de l’intimité de Schubert lui-même à son piano

en son interprétation d’une douceur absolue

des Sonates

en Sol majeur « Fantaisie » D.894

et en Ut mineur D. 958

en un admirable CD Harmonia Mundi HMM 902660.


Voici ce qu’en a dit le 18 février dernier Jean-Charles Hoffelé

en son blog Discophilia,

sous le titre Schubert enfin.

SCHUBERT ENFIN

Adam Laloum se sera beaucoup cherché d’un éditeur l’autre, un talent pareil devait trouver bon port, sa venue chez harmonia mundi, les micros si attentifs d’Hugues Deschaux dans l’Eglise du Bon Secours et un Steinway réglé au cordeau lui font mieux qu’un cadre idéal : ils lui donnent la liberté de réaliser à plein ce qu’il promettait _ et avait donné, à l’occasion ! Je trouve ici Jean-Charles Hoffelé bien sévère !

Le défi n’était pas aisé : pas de Sonate plus difficile (chez Schubert et ailleurs) que la « Fantasie ». Vladimir Ashkenazy l’aura adorée, et le premier aura su y respirer ce chant qui hésite, ne se configure pas, s’arrête, se répète, dévie. Une sonate ? Quatre poèmes _ distincts _ qui ne peuvent s’incarner sans un autre “compositeur” qui saura les respirer _ à la Radu Lupu, aussi….

Et ici, Adam Laloum est simplement saisi par le génie si particulier de cette musique qui n’a jamais eu d’équivalent en termes de poésie pure. Alors il ne m’en voudra pas trop tôt de rappeler que peu ont su trouver les notes justes, et qu’il me semble qu’il s’y souviendrait peut-être d’Ashkenazy et de Kempff. Il est surtout lui-même, timbrant, respirant, ombrant, chantant pour lui _ oui : Adam Laloum chante pour lui, et avec quelques partenaires chambristes, aussi… _  dans cette éloquence secrète qui est le cœur de Schubert. Avec une palette de timbres composée par un peintre.

Cette sol majeur est impérissable, jouée ainsi pour soi-même, et portée dans un son qui veut aussi parler à d’autres. La pondération relative qu’il met aux escarpements de la Sonate en ut mineur le montre non pas plus prudent, mais comme saisi par une conscience de ce qui s’y joue.

Richter l’emportait dans un combat digne d’un Roi des aulnes, Laloum _ lui _ la construit avec ce qui serait un sentiment tragique, quelque chose d’irrémédiable que l’on veut éviter et qui surviendra quand même. Tout cela fait dans un clavier qui évoque _ oui _ plutôt qu’il ne proclame _ jamais rien de péremptoire chez Laloum, en effet. À mesure, l’œuvre étend son aile, les paysages se dévoilent, tout cela se construit, implacable et pourtant secret _ oui, à partager ainsi. Adam Laloum serait-il devenu cet aigle du piano _ est-ce le symbole qui convient ? Par ce qu’il peut surplomber ?.. _ que j’espérais ? Ce disque est grand _ absolument.

LE DISQUE DU JOUR

Franz Schubert (1797-1828)


Sonate pour piano No. 18 en sol majeur, D. 894
Sonate pour piano No. 19 en ut mineur, D. 958

Adam Laloum, piano

Un album du label harmonia mundi HMM 902660

Photo à la une : le pianiste Adam Laloum – Photo : © Harald Hoffmann/Sony Music Entertainment

Ce samedi 22 février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Une très intéressante initiative : le « Complete Piano Works » de Beethoven (en 16 CDs) par Martino Tirimo

01fév

En cette féconde année discographique qui débute

du 250 ème anniversaire de la naissance de Ludwig van Beethoven

_ à Bonn le 16 décembre 1770 _,

se multiplient de très intéressants coffrets d’intégrales

de divers pans

de l’œuvre _ titanesque _ beethovenien.

Or voici que,

à côté, par exemple,

des 2 coffrets de la musique pour piano seul réalisés par l’excellent Ronald Brautigam

(sur pianofortes)

_ le coffret de 9 CDs des Sonates + le coffret de 6 CDs des Variations, Bagatelles & Clavierstücke :

soient le coffret Bis-2000 et le coffret Bis-2403 _,

vient de paraître chez Hänssler Classic

un coffret de 16 CDs

_ avec un CD de plus que les 2 coffrets Bis, peut-on remarquer… _

intitulé Beethoven Complete Piano Works

_ le coffret Hänssler PH19032 _

qui présente la totalité _ la plus exhaustive possible _ de l’œuvre pour piano seul

en un effort _ voilà sa singularité ! _ de respect de la chronologie de la composition de chacune des œuvres ;

par le pianiste chypriote _ de très grande qualité _ Martino Tirimo

_ né à Larnaca le 19 décembre 1942 _ ;

qui a _ déjà _ produit des intégrales discographiques

des œuvres pour piano seul

de Schubert en 8 CDs _

et de Debussy _ en 4 CDs…


L’expérience d’écoute pour le mélomane curieux

est tout à fait intéressante.

Ainsi voici ce que le 4 janvier dernier en disait,

sur son site Discophilia,

l’excellent Jean-Charles Hoffelé,

en un très judicieux _ et très compétent _ article

intitulé Complétude :

COMPLÉTUDE

Dix ans : Martino Tirimo, qui aime les intégrales _ voilà ! _ comme l’a prouvé son très parfait cycle des Sonates de Schubert pour EMI, aura pris son temps pour graver non seulement toutes les Sonates, mais en fait _ voici le distinguo _ l’ensemble _ le plus exhautif possible _ de l’œuvre pour piano solo de Beethoven _ et dans l’ordre le plus possible chronologique : pour en apprendre encore davantage…

Ce n’est pas un secret, la sonorité naturelle de Martino Tirimo est une des plus belles _ c’est là un hommage qui se remarque ! _ parmi les pianistes d’aujourd’hui, piano sans marteau, jeu profond et ample qui ne sature jamais l’instrument, clarté polyphonique et sens aigu des voix intérieures, cet équilibre classique _ apollinien _ s’emploie chez Beethoven à gommer les humeurs _ voilà, à rebours de l’expressionnisme _ et à faire entendre d’abord la musique.

La dispersion des Sonates, au long des quinze _ non : seize ! _  CDs où elles voisinent avec les Variations, les Bagatelles, toutes les pièces éparses, forme à mesure qu’on progresse dans ce paysage sans cesse changeant une image bien plus diversifiée du piano _ voilà l’innovation passionnante ! _ que celle imposée par les seules Sonates.


Le sens du bref, de l’aphorisme _ présent ailleurs que dans les Sonates _ font sa langue immédiatement moderne _ voilà : expérimentale _, mais tel Andante, tel Menuet, tel Prélude éclairent sous un jour différent ce pianoforte qui sait _ bien, aussi _ qu’il vient de Mozart et de Haydn et fut toujours à l’écoute de ses contemporains, notamment de Dusseket de Voříšek _ voilà qui est assurément bien intéressant.

Partout, Martino Tirimo choisit d’abord l’équilibre royal _ apollinien _ d’une sonorité qui magnifie le discours, l’amplifie, lui donne une assise harmonique où tout chante _ oui. Ce ne sera pas le Beethoven des humeurs _ notamment colérique _ qui le guidera, mais bien ce Beethoven au centre de l’efflorescence de la nouvelle musique viennoise _ oui : unus inter pares, ou Beethoven au milieu d’autres… _ qui est le contemporain absolu _ 1770 – 1827 _ de Schubert _ 1797 – 1828 _ et voit aussi loin que lui : l’intensité émotionnelle des ultimes Sonates, à compter d’une Hammerklavier _ bien sûr ! _ stupéfiante de puissance contrôlée _ voilà _, tisse de nombreux liens avec les ultimes Sonates de Schubert : c’est un voyage lyrique bouleversant _ c’est dit _ qui vient couronner une intégrale unique, la seule en fait depuis l’entreprise tout de même moins complète d’Alfred Brendel pour Vox _ enregistrée entre 1961 et 1966 _ que Martino Tirimo peut regarder dans les yeux sans ciller.

Et maintenant, qu’Hänssler lui offre d’enregistrer les Concertos !


LE DISQUE DU JOUR

Ludwig van Beethoven(1770-1827)


L’Œuvre pour piano
(Intégrale)

Martino Tirimo, piano

Un coffret de 16 CDs du label Hänssler Classic PH19032

Photo à la une : le pianiste Martino Tirimo – Photo : © DR

Ce samedi 1er février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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